Canadian Journal of Rural Medicine

 

Message du président : Nouer des liens

Keith MacLellan, MD
Shawville (Québec)

Président, Société de la médecine rurale du Canada

Can J Rural Med 1997; 2 (1):11

© 1997 Société de la médecine rurale du Canada


Je ne suis pas spécialiste des organisations et de leur évolution. L'astrologie ne m'attire pas non plus, mais il est certain que la Société de la médecine rurale du Canada (SMRC) est à un tournant crucial. Issue du mécontentement qui grondait dans les régions rurales de l'Ontario, la SMRC tiendra sous peu son cinquième congrès rural national de quatre jours en collaboration avec l'Université de Calgary. Nous avons maintenant un journal respecté soumis à l'examen critique par les pairs qui peut servir de porte-parole de la médecine rurale, un site Web et un groupe de discussion rural sur Internet, qui ont attiré l'attention sur la scène internationale, sans oublier un programme stratégique officiel. Or...

Or, il manque quelque chose, en partie parce que nous travaillons dans l'isolement. Le programme stratégique de la SMRC prévoit que nous devrions collaborer le plus étroitement possible avec des organisations existantes. C'est pourquoi j'ai assisté à l'assemblée annuelle de l'Association médicale canadienne (AMC) en août. Sur le long chemin du retour, j'ai compris clairement qu'il faut reconnaître la médecine rurale comme une discipline en soi avant que la SMRC puisse réaliser quoi que ce soit d'important. Un moyen d'amener d'autres groupes à reconnaître la nature spéciale de notre travail, c'est de nouer des liens avec eux. Nous sommes donc en train d'obtenir le statut de société affiliée de l'AMC, ce qui donnera à la médecine rurale et à la SMRC une voix distincte à l'AMC et à ses comités. Grâce à ce statut, il nous sera plus facile d'aider les médecins ruraux à créer des sections rurales distinctes et efficaces de l'association médicale de leur province. Le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) est aussi intéressé à nouer des liens avec la SMRC et à créer une meilleure orientation rurale. Nous avons suggéré plusieurs moyens de collaborer et les perspectives semblent bonnes.

Ces deux initiatives signifient que l'AMC et le CMFC reconnaissent maintenant que les praticiens de la médecine rurale ne sont pas simplement un groupe d'omnipraticiens qui pratiquent en milieu rural. Ils ont aussi reconnu la SMRC comme le porte-parole légitime de la médecine rurale. Le CMFC et l'AMC ont tous deux convenu de participer, au cours de la conférence de Banff, à un dialogue constructif sur la question fondamentale de savoir si la médecine rurale est une discipline. Or...

Or, nous n'avons toujours pas d'organisation bien appuyée et structurée pour réaliser nos buts : des conditions viables pour les médecins ruraux et des soins de santé équitables pour les communautés rurales. Ce qu'il nous faut, c'est peut-être une structure organisationnelle semblable à celle de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), qui mobilise chez ses membres une loyauté et un appui enviables. Outre l'adhésion à l'association provinciale, les obstétriciens adhèrent aussi à leur société, qui représente leurs intérêts spécialisés à de nombreux niveaux. Au cours de son assemblée générale annuelle d'avril 1997 à Banff, la SMRC présentera une constitution et des statuts inspirés de ceux de la SOGC. Nous espérons élire un bureau qui fonctionnera sans problème et intéresser des membres bénévoles à siéger aux divers comités qui nous aideront à réaliser notre mandat. Or...

Or, il nous faut encore des membres pour continuer. Sans membres, nous sommes simplement un tigre de papier et nous serons à peu près aussi efficaces. Si vous pensez être plus que simplement un omnipraticien qui travaille en milieu rural, veuillez lire l'autre éditorial dans le présent numéro (page 8) et appuyer votre société.


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