Canadian Journal of Rural Medicine

 

Message du président : le programme de remplaçants et d'EMC de la SMRC

Keith MacLellan, MD
Shawville (Québec)

Président, Société de médecine rurale du Canada

Can J Rural Med vol 2 (3):162

©1997 Société de la médecine rurale du Canada


Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'en ai assez de l'éducation médicale continue (EMC) que l'on offre habituellement dans notre ville et qui consiste à voir un représentant d'une société pharmaceutique recourir à un spécialiste de la métropole pour parler du dernier hypocholestérolémiant et organiser «l'événement» à un endroit luxueux. Beaucoup d'entre vous sont si loin qu'ils ne peuvent profiter même de ce type d'EMC. Il y a aussi les conférences téléphoniques sur la télémédecine pendant lesquelles on écoute un petit haut-parleur placé au milieu d'une grande table pendant un «déjeuner». Par ailleurs, vous pouvez aussi vous rendre à grands frais à une conférence organisée loin de chez-vous et écouter conférencier après conférencier prendre la parole à intervalles de 20 minutes pendant toute la journée. Je m'assoupis toujours après le déjeuner. Pendant ce temps, vos patients sont probablement envoyés à la salle d'urgence parce que vous n'avez pu vous trouver de remplaçant. Vous rappelez-vous jamais quoi que ce soit de pratique après avoir acquis ces crédits de «maintien de la compétence» à grands frais et après de gros efforts?

La SMRC essaie de changer la situation en lançant le programme d'EMC/dépannage. On suppose que :

  1. Les médecins ruraux apprennent mieux si ce sont des pairs qui leur enseignent. Ce que je veux dire, c'est : «Je ne connais pas tout sur la question. Je patauge comme vous, mais voici comment je m'y prends dans ce cas ou pour exécuter cette intervention.»
  2. Les médecins ruraux recherchent un apprentissage pratique, bon marché, accessible, de préférence chez eux.
  3. Les médecins ruraux ont habituellement besoin des des dépanneurs, même si c'est seulement pour une soirée.

La SMRC a organisé ses congrès nationaux de façon à tenir compte des deux premières hypothèses et a constitué un bassin de conférenciers ruraux et une série d'ateliers. Pourquoi donc ne pas envoyer ces conférenciers dans des localités rurales où, parce qu'ils sont déjà médecins ruraux, ils n'auront pas peur de faire un peu de relève à l'urgence, à la salle d'opération ou au bureau tout en enseignant?

Nous commençons par huit ateliers pratiques d'une durée de deux heures qui portent sur de nombreux aspects des soins critiques et sont animés par des médecins ruraux qui s'intéressent particu-lièrement à ce domaine. Vous en trouverez la liste à la page 159. À mesure que le programme avancera, nous ajouterons d'autres ateliers sur les soins palliatifs, la santé des femmes et la psychiatrie, par exemple. Au moment d'aller sous presse, la première équipe d'EMC/dépannage, constituée d'un chirurgien général, d'un anesthésiste OP et d'un OP rural, tous du Québec, se prépare à se rendre à St. Anthony, à Terre-Neuve.

On peut demander à accueillir n'importe quel nombre pratique d'animateurs d'atelier qui donneront les séances et pourront les répéter autant de fois que ce sera raisonnable. La SMRC prendra des mesures pour que les formateurs soient autorisés à faire de brefs remplacements. Une partie de l'argent que les sociétés pharmaceutiques et d'autres intervenants consacrent maintenant à des activités d'EMC servira à défrayer les frais de voyage. L'Association médicale canadienne est intéressée à fournir des services de soutien administratif et à nous aider à trouver du financement global. Les frais de licence seront payés à même les frais modestes de participation aux ateliers. On demandera au Collège des médecins de famille du Canada d'accorder des crédits d'éducation et d'animer des ateliers de «formation des formateurs». Les formateurs de la SMRC auront l'occasion de visiter d'autres régions du pays tout en gagnant un peu d'argent.


| CJRM: Fall 1997 / JCMR : automne 1997 |