Message du président : le Comité des sociétés affiliées de l'AMC
Keith MacLellan, MD
Shawville (Québec)
Président, Société de médecine rurale du Canada
JCMR 1998;3(2):73
© 1998 Société de la médecine rurale du Canada
[ English ]
Le Comité des sociétés affiliées de l'Association médicale canadienne (AMC) regroupe des représentants d'une quarantaine d'organisations nationales de médecins, y compris des groupes de spécialistes comme la Société canadienne des anesthésistes, l'Association canadienne des chirurgiens généraux et la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Y sont aussi représentés des groupes d'intérêt nationaux comme la Fédération des femmes médecins du Canada et l'Association canadienne de protection médicale. Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, le Collège des médecins de famille du Canada et le Conseil médical du Canada y siègent aussi. Enfin, les universités y sont représentées par l'Association des facultés de médecine du Canada et les ordres provinciaux, par la Fédération des ordres des médecins du Canada.
Le Comité des sociétés affiliées conseille directement le Conseil d'administration de l'AMC. C'est avec un peu d'appréhension que la SMRC (qui en est aussi membre) a présenté trois résolutions, le 24 janvier 1998 :
- Que l'AMC encourage ses divisions à promouvoir la création de sections indépendantes solides de médecine rurale.
- Que l'AMC étudie toute la question de la formation spécialisée dont ont besoin les omnipraticiens ruraux.
- Que l'AMC établisse des partenariats avec des sociétés affiliées afin d'effectuer des recherches sur le rôle de l'infotechnologie dans les soins de santé en milieu rural.
Sauf une abstention dans le cas de la deuxième résolution, ces propositions ont été adoptées à l'unanimité et seront maintenant soumises au Conseil d'administration de l'AMC. J'ai été agréablement surpris.
Il y a entre-temps un autre aspect politique de la médecine rurale qui se déroule dans les tranchées. Au moment où je rédige ces lignes (début de février), 22 médecins ruraux de la Colombie-Britannique qui avaient annoncé qu'ils cesseraient de fournir des services d'urgence jusqu'à ce que la question de la rémunération des périodes de garde soit réglée ont agi. La population semble les appuyer, mais les dirigeants du ministère provincial de la Santé jouent dur.
La médecine rurale est une façon personnelle de pratiquer la médecine, qui est marquée par la continuité des soins et le service à la communauté. Il n'est pas facile pour les médecins ruraux de refuser de fournir des services d'urgence. Il est donc triste pour nos systèmes médicals et politiques que les médecins doivent parfois recourir à cette tactique désagréable pour éviter les deux autres possibilités : l'épuisement ou le déménagement. La SMRC a vu le jour à la suite d'interventions semblables à Mount Forest (Ontario) et à Shawville (Québec). Ces interventions ont porté fruit à Mount Forest et à Shawville et ont stabilisé toute la question de la prestation des services d'urgence en milieu rural en Ontario et au Québec, même s'il reste encore beaucoup à faire.
La SMRC doit améliorer l'appui qu'elle accorde aux communautés rurales et à leurs médecins qui sont en situation de crise. Il est possible de le faire par l'entremise d'un comité d'action politique qui peut fournir des documents imprimés et électroniques et grâce aux expériences d'autres intervenants qui ont connu des situations semblables. La Société peut exercer des pressions sur les entités provinciales, municipales et médicales qui peuvent faire une différence. Elle peut surtout appuyer moralement les médecins ruraux.
Les résolutions que la SMRC a présentées seront utiles d'amont en aval. Par exemple, une section rurale solide et indépendante de l'Association médicale de la Colombie-Britannique aidera à attirer l'attention sur la réalité de la médecine rurale dans cette province. Nous allons maintenant améliorer notre aide d'aval en amont. Demeurez à l'écoute et n'oubliez pas vos amis de la Colombie-Britannique.
