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Canadian Journal of Rural Medicine
Winter 1999/Hiver 1999

La fin du début

Keith MacLellan, MD
Shawville (Québec)

CJRM 1999;4(1):6

© 1999 Société de la médecine rurale du Canada


Au risque de sembler sentencieux, je dois dire que la médecine rurale prend de l'importance. Si le poids croissant des numéros successifs du Journal canadien de la médecine rurale (JCMR) en est une indication, de plus en plus de gens accordent de l'attention à la question, écrivent, donnent leur appui, posent des hypothèses et gesticulent. Il s'agit là d'un signe sain et fascinant qui indique que la communauté des soins de santé en milieu rural commence à s'organiser au Canada. Pour reprendre le mot de Churchill, c'est la fin du début. On a maintenant mis en place des mécanismes divers, depuis la prestation d'aide aux praticiens en milieu rural jusqu'aux changements de politiques à l'échelon national. Il faut maintenant voir à ce que ces mécanismes fonctionnent sans problème, tâche à laquelle le JCMR s'activera assidûment.

Même une lecture superficielle de ce numéro du Journal et du numéro précédent montrera aux lecteurs que la question des connaissances spécialisées pour les généralistes a beaucoup d'importance. Nous ne voulons pas vous ennuyer, mais il s'agit d'un numéro où convergent les enjeux locaux et les grandes questions nationales. On a dit que 60 % des exportations du Canada proviennent des régions rurales et que 40 % de nos exportations sont constituées de matières premières. Ces matières premières sont extraites, pêchées, abattues et cultivées par le tiers de la population du pays, éparpillée dans de petites villes dispersées sur une vaste superficie géographique. On a dit aussi que les soins de santé ne sont pas un droit au Canada, mais la population rurale mérite sõrement d'avoir accès à des soins médicaux appropriés, y compris aux soins médicaux les plus difficiles à dispenser : les services spécialisés.

Plus la médecine devient complexe, plus il devient difficile de trouver les soins appropriés pour les accouchements, pour des problèmes communs comme les accidents vasculaires cérébraux, les crises cardiaques ou les fractures, ou encore pour les interventions de chirurgie générale. Si notre système médical plutôt statique et centraliste ne réagit pas, les hôpitaux ruraux deviendront alors de simples gares de triage greffées au système de santé publique. Les tactiques de rapiéçage ne serviront pas bien les patients ruraux. Nous aurons besoin de généralistes formés dans le contexte d'un plan intégré. Il est magnifique de voir des médecins ruraux prendre contrôle de la situation (personne d'autre ne le faisait) et amener les convives à la table par la persuasion ou en prêchant par l'exemple. En bout de ligne, cela a un effet énorme sur les communautés rurales et sur chaque praticien.