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Canadian Journal of Rural Medicine
CJRM Spring 2000 / printemps 2000

Notre meilleur atout

Gordon Brock, MD, CCFP

JCMR 2000;5(2):58


Je suis de la vieille école — j'ai toujours dit aux médecins de traiter tous leurs collègues comme un frère ou une sœur. Récem-ment, ce fut vraiment le cas pour moi lorsque mon jeune frère, médecin dans un service d'urgence urbain, est venu nous prêter main-forte au Témiscamingue.

Ses commentaires après un séjour de deux semaines sont instructifs et méritent d'être répétés. Il aurait certainement fait les mêmes observations s'il avait visité votre hôpital.

  1. Selon lui, nous sommes extrêmement bien organisés pour les cas d'urgence. Nous avons une voie claire de transfert des traumatisés au gros hôpital le plus proche. Notre entente avec cet hôpital prévoit qu'il accueillera toujours IMMÉDIATEMENT nos patients polytraumatisés avec un minimum de consultation téléphonique, d'attente et d'autres retards qui sont monnaie courante dans les petits hôpitaux urbains.
  2. Notre petite salle d'urgence est bien aménagée et extrêmement bien équipée pour notre taille. Nous avons des protocoles clairs et très convi-viaux sur des questions comme l'utili-sation de la streptokinase — des protocoles qui mettent l'accent sur l'importance de décider rapidement et qui guident les infirmières et les médecins moins chevronnés en ce qui concerne tous les aspects techniques.
  3. Nous attachons beaucoup d'importance à l'EMC des médecins. Nous exigeons que tous les médecins membres du personnel fassent les 50 heures d'EMC requises par le Collège des médecins de famille du Canada, même s'ils ne sont pas membres à part entière. Nous les encourageons à utili-ser les 20 jours que nous avons prévus dans notre contrat pour l'EMC et lorsqu'un d'entre nous s'absente, les autres le remplacent volontiers auprès de ses patients et pendant ses périodes prévues de présence à l'urgence.
  4. Nous nous entraidons (personne d'autre ne nous aide). Nous savons que face à un patient gravement malade, une situation difficile ou un service d'urgence surchargé, nous pouvons demander l'aide de n'importe lequel de nos collègues, qu'il soit 13 h ou 1 h du matin. Si nous avons un problème ou une maladie dans la famille, on nous accorde immédiatement congé pour le régler. Nous faisons des efforts spéciaux pour nous assurer que tous ont de bonnes vacances annuelles et, chaque fois que c'est possible, puissent les prennent aux dates qui leur conviennent le mieux.
  5. Nous faisons d'importants efforts pour resserrer les liens entre les membres de notre personnel médical. Nous exigeons que tous les mé-decins visitent leurs patients le matin à 8 h 45 et signent les congés avant 10 h (cette règle est strictement appliquée). Nous discutons de tous les patients hospitalisés et des cas difficiles examinés pendant la nuit. Nous encourageons tout le monde à faire des suggestions et à parler ouvertement. Nous nous efforçons de corriger positivement les erreurs.

Chaque année depuis 1993, j'assiste au cours annuel de médecine en région rurale et éloignée de la SMRC. La qualité des participants m'impressionne vraiment. Comme l'a déjà dit mon associé, le Dr Vydas Gurekas, «Tout le monde ici serait une étoile ailleurs». Les entreprises et les gouvernements affirment que «nos ressources humaines constituent notre meilleur actif». Je constate qu'il s'agit souvent de belles paroles vides et que ce sont «les petits» qui paient souvent. Les médecins ruraux doivent s'efforcer de faire en sorte que des affirmations comme «nos ressources humaines sont notre meilleur actif» ne deviennent pas une propagande qui sonne creux. Nos ressources humaines sont vraiment notre actif le plus important.


Correspondance : Dr Gordon Brock, Centre de Santé Témiscamingue, CP 760, Témiscamingue QC J0Z 3R0; geebee@neilnet.com

© 2000 Société de la médecine rurale du Canada