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Canadian Journal of Rural Medicine
CJRM Winter 2001 / hiver 2001

Un simple médecin de campagne...?

Gordon Brock, MD, CCMF
Médecin de famille
Centre de santé Témiscamingue
Témiscamingue (Québec)

CJRM 2001;6(1):12.


C'est avec tristesse que j'ai lu dans ma revue des dans mon bulletin des anciens l'an dernier (je suis diplômé en médecine de l'Université Queen's, 1976) qu'un professeur de médecine que je vénérais, le Dr Ford Connell, est mort à l'âge de 96 ans. Pour trois générations d'étudiants, il a été une véritable «légende de son époque».

Je me rappelle clairement avoir participé à un petit atelier de formation avec lui et quatre ou cinq autres étudiants. Le Dr Connell nous a montré comment il pouvait délimiter par percussion les bords du cœur et en évaluer la grosseur. Un des membres du groupe (ce n'était pas moi) lui a demandé : «À quoi ça sert? On peut le faire par radiographie.»

Bien entendu, je ne me rappelle pas sa réponse exacte, mais il a répliqué à peu près ceci : «Je le sais, mais je suis fier de pouvoir le faire par percussion. Demandez à n'importe quel médecin. Combien d'entre eux en sont capables? Je suis fier de pouvoir le faire.»

Il devrait en être ainsi pour nous. Il y a trop longtemps que nous sommes peu respectés par nos collègues médecins. Il persiste certainement un préjudice à notre endroit, en tant que médecins de famille ruraux, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la communauté médicale. Vous arrive-t-il d'entendre vos parents se vanter que leur fils ou leur fille est médecin de famille en milieu rural?

Face à un tel préjudice («Ah, vous êtes un simple médecin de campagne...»), je réponds que je peux être appelé, n'importe quand, à traiter un enfant fiévreux, à administrer un anticoagulant à un patient qui a subi un infarctus aigu du myocarde, à administrer des soins continus à un patient diabétique, à réduire ensuite une fracture de Colles, à conseiller un jeune couple qui s'occupe d'un parent atteint de démence et d'incontinence et à examiner ensuite au moyen d'un laryngoscope à fibre optique un patient qui a mal à la gorge. Dans les tous ces cas, je fais de l'aussi bon travail que certains. Je fais même mieux dans certains cas, et j'en suis fier. Combien de ces autres médecins peuvent faire tout ce que je viens de décrire? Nous devons tous être fiers de nous-mêmes et de ce que nous faisons. Et il ne faut pas nous excuser de ce que nous ne pouvons pas faire.

Nous avons maintenant notre propre revue, notre propre société et notre propre assemblée annuelle importante et couronnée de succès. Pour susciter le respect et la fierté chez des tiers — à l'intérieur et à l'extérieur de la communauté médicale — nous devons d'abord être fiers de nous-mêmes. Et nos parents finiront bien par se vanter de nous un jour!


Correspondance : Dr Gordon Brock, Centre de Santé Témiscamingue, CP 760, Témiscamingue QC J0Z 3R0; geebee@neilnet.com

© 2001 Société de la médecine rurale du Canada