Societas Criticus
Revue de
critique sociale et politique
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Vol. 2, no. 1 - Janvier 2000
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Societas Criticus
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et les Musts de Societas. Vous y
trouverez des évènements; nos musts dans les livres et la musique; et des liens
vers des sites que nous jugeons intéressants pour l'information.
Sur notre site
vous trouvez aussi des liens vers des partenaires commerciaux (publicitaires)
ou des sites de recherches ou d'action sociale tel le panel sur le 21e
siècle.
A méditer:
"Il est fréquent que des gens détenant l'autorité
commandent uniquement pour ne pas donner l'impression d'hésiter à ceux qui leur
obéissent. L'hésitation est la principale ennemie du pouvoir"
(San-Antonio, Bosphore et fais reluire, Fleuve Noir, p. 170)
Co-direction
Michel Handfield, M.Sc. Sociologie, Délinquant Intellectuel
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. (productivité humaine), Diogénien
Balade en vaisseau
spatial
Michel Handfield
Fin de siècle, fin de millénaire, je suis sur un vaisseau spatial. On
voyage dans un espace sidéral dont on ne connaît pas les limites. On est peut
être la seule espèce vivante dans l’espace. Qui sait ? On peut émettre
l’hypothèse qu’il y en a d’autres, mais on ne les a pas vu. Si on fait gaffe,
on ne sait pas si quelqu'un viendra à notre secours. Pourtant certains jouent avec des armes et
des jouets nucléaires. Ils peuvent tout faire sauter. Des inconscients et personne
ne leur dit. Vous pensez: "Moi si j’étais sur ce vaisseaux…" Et bien,
vous y êtes, car c'est la Terre!
Après avoir vu l’exposition “Cosmos, du romantisme à l’avant-garde” au
Musée des beaux-arts de Montréal (1) c’est le sentiment que j’ai. La Terre est
un vaisseau spatial. Prendre conscience
de cela nous fait voir les choses
autrement. Ceci nous amène aussi à nous
questionner sur nos valeurs et notre humanité. Voici quelques réflexions que
cela a soulevé chez moi. Cet exercice n'étant pas exclusif, cela pourra aussi
soulever des questions différentes pour chacun de vous. A vous de nous faire
part des réflexions que cela vous aura inspiré.
L'environnement et la santé
La première chose dont on prend conscience c'est que nos actions comme
celles des autres ont des conséquences sur chaque membre de l'équipage. Diogène
(2), s'il était de notre époque, dirait:
"pisserais-tu dans l'eau que tu donneras à boire à tes enfants?
Alors pourquoi ne fais-tu rien contre la pollution industrielle? "Le discours
politico-économique nous dit que forcer les entreprises à dépolluer, c'est les
rendre moins concurrentielles. Est-ce
dire que la santé de la population vaut moins que le profit de
quelques-uns? C'est peut être une question
à poser en campagne électorale.
Cela va aussi plus loin que les
seuls règlements dans le monde Occidental, sachant très bien que les
entreprises peuvent relocaliser leurs opérations dans des pays plus tolérants.
A quand la coopération mondiale sur les questions de Santé, d'Environnement,
d'Éducation et de Pauvreté?
Le travail
Les gens travaillent pour
survivre, mais n'ont plus le temps de vivre. On trouve la ville étouffante,
mais on suffoque dans les embouteillages pendant des heures pour atteindre la
banlieue. Il faut faire du temps supplémentaire pour payer l'auto, on a moins
de temps libre pour l'utiliser pour s'évader. Et le temps libre que l'on a, on
doit le passer à travailler pour que le terrain soit acceptable du milieu
(pression sociale des banlieues et des règlements sur la longueur des
pelouses!). Il faut entretenir le gazon, la piscine…. Alors on n'a plus le
temps de lire, de s'instruire, de se développer. Tout est rendu à l'extrême limite; à la
moindre surcharge c'est la catastrophe. Cela est tout aussi vraie des organisations
(conflits, faillites, etc.) que des personnes (dépressions, maladies
cardio-vasculaires, burn-out, etc.). On est -aux limites de la contre
productivité, c'est-à-dire que l'on atteint l'effet contraire à celui recherché
à tout coup. La technologie permet de sauver davantage de vie par exemple, mais
elle coûte si cher qu'il faut fermer des hôpitaux, ce qui fait que les soins de
santé globaux se détériorent! C'est là un effet contre-productif. (3)
Je parlais avec un courtier et il me disait que le seul temps qu'il a
pour lire, c'est ses vacances. Considérant que ce portrait est vrai pour
plusieurs (dont les politiciens)est-il
surprenant que la majorité des gens trouvent les décideurs déconnectés de la
réalité? Cela ne me surprend pas, car leur travail ne leur laisse plus le temps
de se connecter à la vie. Ont-ils le temps de lire à la fois les grands
journaux, les médias alternatifs et indépendants pour avoir des points de vue
différents? Ont-ils le temps de voir ce
qui se passe dans d'autres sphères d'activités que la leur? Ont-ils le temps
d'échanger avec l'homme de la rue? Où sont-ils comme des "rats de
laboratoire", sous observation dans des zones contrôlées? Leur réalité ne
correspond pas à celle des autres. Il n'est pas surprenant que leurs décisions
soient inappropriées. C'est une question de contexte davantage que
d'incapacité.
Chacun fonctionne dans son système et les décisions des uns et des
autres se contredisent souvent. Il n'est alors pas surprenant que tous se
plaignent d'un même mal: le manque de communication et de concertation. Une
solution serait peut être prendre le temps de vivre en diminuant la semaine de
travail pour tous! Chacun aurait ainsi le temps de sortir de son isolement et
la communauté ne pourrait que s'en porter mieux.
La richesse et la pauvreté
On vit tous sur la même planète,
alors à quoi sert la richesse si elle n'est pas un peu partagée? Et
qu'est ce que la richesse? Ce n'est pas seulement l'argent. C'est aussi le
temps. En même temps que certains n'ont
plus le temps de se développer, parce-qu'ils travaillent trop, d'autres
n'ont plus accès au marché du travail,
mais ont tout le temps de se développer (sauf qu'ils n'en ont pas
toujours les moyens). A quoi sert donc cette richesse si une part de celle-ci
n'est pas mise au service de tous ceux qui contribuent à la créer? L'humain
est-il sur terre uniquement dans le but que le système économique se développe?
Si la terre est vue comme un
vaisseau spatial et les humains des divers continents comme différents équipages,
nous devrions tous travailler à atteindre le même objectif. J'admets que cela
peut paraître utopique, car on peut rarement aller dans le même sens au niveau
municipal alors penser y aller au niveau mondial… Mais si nous travaillons en sens contraire,
le vaisseau spatial terre pourra-t-il continuer longtemps comme ça? Au moment où l'on parle de mondialisation de
l'économie nos Gouvernements, membres de l'OMC,
sont face à deux choix: i) le système économique doit-il favoriser la
répartition des richesses pour le développement de l'humanité ou ii) doit-il
favoriser seulement la libéralisation du commerce et en laisser tout le
contrôle aux entreprises?
Pourquoi pas une redistribution de la richesse par un revenu minimum
pour tous, par des soins gratuits, par l'éducation gratuite? On dit qu'on n'a
pas les moyens, mais s'il y a un impôt mondial sur la création de la richesse -
et non plus sur les seuls salaires ou sur le travail - cela devient possible.
Il ne faut pas oublier que la création de la richesse est le fruit de
l'ensemble des comportements sociaux et économiques de tous les humains. Il
serait donc raisonnable que s'ils rapportent à certains (les détenteurs de
capitaux), ils rapportent aussi à l'ensemble de la population mondiale qui contribue
à créer cette richesse. Je ne dis pas de "voler au riche pour donner au
pauvre", mais qu'un prélèvement soit fait sur l'ensemble de la richesse
créé mondialement pour le bien des citoyens. Cette idée vient d'un libéral qui
a écrit au XVIIIe siècle, ce qui suit:
“Tout État est affaibli par une trop grande disproportion entre les
citoyens. Chacun, si c’est possible, devrait jouir des fruits de son travail,
par la pleine possession de tout ce qui est nécessaire à la vie, et de
plusieurs des choses qui la rendent agréable. Nul ne peut douter qu’une telle
égalité soit ce qui s’accorde le mieux avec la nature humaine et qu’elle ôte
bien moins au bonheur du riche qu’elle n’ajoute à celui du pauvre. Elle
augmente aussi le pouvoir de l’État, et elle est cause que les taxes ou
impositions extraordinaires seront payées de meilleur gré. Là où les riches
s’engraissent sur le dos d’un petit nombre, il faut que leur contribution aux
nécessités publiques soit très large; mais dès lors que les richesses sont
répandues sur une multitude, le fardeau semble léger à chaque épaule, et les
taxes n’apportent pas de différence bien sensible dans la façon de vivre de
chacun.” (4)
La seule différence d'avec ce temps est qu'il faut maintenant ajouter des mécanismes mondiaux pour éviter
que les entreprises multinationales jouent les pays les uns contre les autres
si nous voulons permettre une justice sociale minimale à l'échelle de la
planète. Il faut aussi empêcher la commercialisation des biens publics
essentiels - comme l'eau - et être très éveillé face aux négociations du
commerce mondial. (5)
Gouvernement Mondial ou implication des citoyens du
Monde
Certains appèlent un Gouvernement Mondial pour résoudre ces problèmes.
Sauf que la Démocratie n'étant pas le fait de tous les pays est-il pensable
d'avoir un Gouvernement Mondial démocratique et élu? C'est peut-être là une
utopie. (6) Il faut cependant que les Citoyens fassent pressions sur l'État, du
moins là où il est possible de le faire, pour que dans toutes les négociations
mondiales ce soit d'abord le bien des citoyens qui soit pris en compte et non
celui des groupes économiques les plus forts. Seul l'État peut faire face aux
intérêts particuliers des entreprises; et seul l'union des États peut faire
front face aux intérêts des entreprises multinationales. Si on laisse tout
aller dans la sphère commerciale (Richesses naturelles, culture, etc.), cela
signifie que la Terre, avec toutes ses ressources, devient une propriété
privée. L'humain n'y a plus sa place de par son appartenance au monde
terrestre! Il n'y conserve sa place que s'il peut payer ceux qui se sont
appropriés de la propriété collective, Tout ce qui est nécessaire à la vie
devient un commerce privé: eau, nourriture, terres cultivables et habitables,
etc. Les ressources nécessaires à la vie ne viennent plus avec elle! Tu paie
ou tu n'a plus d'eau, plus de
nourriture, plus de lieux ou dormir… (7)
Même dans les pays avancés, si tu essais de t'en tirer hors d'un système
qui exclut de plus en plus de gens, la Police verra à ce que tu ne dorme pas
dans les parcs la nuit, à ce que tu ne travaille pas sur la rue, à ce que tu ne
quête plus… comme si avant de protéger le droit à la vie il fallait d'abord protéger le droit au commerce
organisé! (8)
"Kaboum" ou conclusion
Quand on prend conscience que la planète est un vaisseau spatial on voit
tout le danger de la course aux armements.
Faire sauter une bombe dans un avion n'épargne personne, ni même ceux
qui l'ont fait sauter! Il n'y a rien à
ajouter sur la question militaire et des armements.
Cela soulève cependant la question de l'environnement par la même
occasion. Quand l'entreprise joue avec des produits chimiques et explosifs,
elle expose les populations à des dangers comparables aux dangers militaires.
Armes chimiques ou cocktails chimiques; armes nucléaires ou énergie nucléaire
les risques sont comparable. Il faut en être conscient et il ne faut surtout
pas que nos Gouvernements libéralisent les droits commerciaux soit disant que
l'économie et le libre marché ne les concernent pas. Ces conséquences nous
concernent tous, c'est donc une raison d'État! (9)
Notes:
1.Du 17 juin au 17 octobre 1999.
2. Voir la pensée des cyniques, qui
souvent opposaient au raisonnement des philosophes, les vérités de la vie. Une
suggestion de lecture: Michel Onfray, 1990, Cynismes, Paris: Livre de poche,
biblio essais.
3.
Voir les livres d'Ivan Illich,
particulièrement "Némésis médicale", Paris, Seuil, coll.
Point, 1975; et "Le travail fantôme", Paris, Seuil, 1981.
4.
David Hume (1711-1776), La liberté comme nécessité historique, in Le
libéralisme, 1998, Paris: GF Flammarion, coll. Corpus, p. 63)
5.
Voir le texte de Gaétan Chênevert plus
loin dans ce numéro.
6. Quoi que des propositions intéressantes sont faites dans: Groupe de
Lisbonne, 1995, Limites à la compétitivité, Québec: Boréal
7. A ce sujet Jean Ziegler écrit dans son dernier ouvrage que:
La FAO (Food and Agricultural Organization), l'Organisation pour
l'alimentation et l'agriculture des Nations unies, évalue dans son plus récent
rapport à plus de 30 millions le nombre de personnes morte de faim en 1998 et,
pour la même période, à plus de 828 millions les êtres ravagés par la
sous-nutrition sévère et permanente. Ce sont des hommes, des femmes et des
enfants qui - du fait du manque d'aliments - ont subi des lésions souvent
irréversibles. Soit ils meurent à plus ou moins brève échéance, soit ils
végètent dans dans un état de handicap grave (cécité, rachitisme, développement
insuffisant des capacité cérébrales, etc.). (La faim dans le monde, 1999,
France: Seuil, p. 15)
8. Ici plusieurs lectures sont d'intérêts. En voici quelques unes:
Michel Albert, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris: Seuil, Points
Actuels. Michel Chossudovsky, 1998, La mondialisation de la pauvreté, Montréal:
écosociété. Les ouvrages de
l'aut'journal et de la Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM:
Michel Bernard, 1997, L'utopie néolibérale; Michel Bernard, Léo-Paul
Lauzon, et Martin Poirier, 1996, Finances publiques profits privés; Michel
Bernard, Léo-Paul Lauzon et al., 1998,
Privatisation; Martin Poirier, François Patenaude, Martin Petit, et Gino
Lambert, 1998, A qui profite le démantèlement de l'État?. Jean Ziegler,
1998,Les seigneurs du crime, Paris: Seuil.
9. Je suis sûr que si le lecteur
se donne la peine de faire le même exercice "nous sommes dans un vaisseau
spatial…", il va voir le monde différemment. Il va trouver des pistes que
je n'ai même pas effleurées ici, car cet exercice se voudrait le départ d'une
réflexion collective. En changeant notre façon de voir les choses on perçoit
souvent des réalités qui nous échappaient auparavant. Il peut être intéressant
de faire parvenir ce texte et celui de Gaétan sur l'OMC à votre député,
car lui-même, inondé d'informations sur
la mondialisation, ne voit peut être plus le monde dans son interdépendance
globale (sociale, économique, environnementale, humaine, etc.). Et il peut être mieux de considérer ces facteurs avant de
donner un chèque en blanc à l'OMC qu'après.
LES CONDITIONS GAGNANTES
Gaétan Chênevert
Lorsqu'un état désire obtenir son indépendance, il existe différents moyens
pour y parvenir. La force, la ruse ou la
faveur de ces citoyens pour ne nommer que ceux-là. Il peut par exemple s'adresser «par référendum» à la population pour lui demander d'approuver
ou de rejeter son projet. Plusieurs
nouveaux états ont appliqué cette démarche avec plus ou moins de succès. Bien sûr, il dépend de certaines
circonstances et conditions dans lesquelles se trouve chacun de ses états à un
moment donné.
Le Québec cherche à devenir un État souverain depuis plusieurs
décennies. Il n'y est toujours pas
parvenu après trois référendums auprès du peuple québécois même si le
référendum de 1995 a donné des sueurs froides aux opposants de la
souveraineté. On se souvient de la
sortie de Jacques Pariseau qui déclarait sur les ondes de la télévision que
cette défaite serrée était due au vote ethnique et à l'argent. Avait-il tort? Deux conditions qui n'étaient
pas au rendez-vous.
Période du référendum |
Option du Oui |
Option du Non |
Taux de participation |
30 octobre 1995 |
49,42% |
50,58% |
93,52% |
26 octobre 1992 |
43,32% |
56,68% |
82,76% |
20 mai 1980 |
40,44% |
59,56% |
85,60% |
Depuis ce temps, échaudés par la défaite, les souverainistes cherchent une
formule magique qui permettrait de gagner le prochain référendum, parce qu'il y
aura paraît-il référendum? Après maintes
réflexions et recherches sur les causes ayant entraîné la dernière défaite
référendaire, Lucien Bouchard et les souverainistes en sont venus à la
conclusion que, pour rafler dans l'avenir le prochain référendum il fallait que
soient réunies les «conditions gagnantes», la solution ésotérique
qui va apporter la victoire au prochain référendum.
Mais qu'est-ce qu'on entend par «conditions gagnantes» ? Là-dessus, on n'est pas très claire, comme à
l'habitude. J'ai vu à nulle part, expliquée ou décrite publiquement d'une
façon intelligible et compréhensible la
liste des «conditions gagnantes».
Sûrement qu'au parti Québécois on mijote une recette de «conditions
gagnantes» à présenter au bon peuple tant apprécié de nos hélices
politiques. S'ils existent, qu'ils les
publient! Comme ça, les gens de bon sens
auront le temps de se faire une idée et de se prononcer.
Ne pouvant avoir l'heure juste des obscures «conditions gagnantes», je me
suis lancé à leur recherche en suivant les médias (radio, télévision et
journaux) pour essayer de dresser une liste des «conditions gagnantes». On en découvre à l'occasion des extraits dont
ceux de Bernard Landry, Le Devoir, samedi/dimanche, 21 août 99, «qui estime que le temps joue pour l'option
souverainiste en raison des facteurs démographiques. «Ce n'est pas exclu» que
le référendum ne soit pas tenu lors du mandat actuel du gouvernement, a dit M.
Landry. «Vous savez que les jeunes sont très portés vers la souveraineté et
restent souverainistes. Et ça veut dire que le simple écoulement du temps donne
0,5 % de plus à l'option souverainiste chaque année parce que la fatalité fait
que les vieux ne votent plus et les jeunes franchissent le cap des 18 ans»,
donc les facteurs démographiques sont une condition gagnante. Il mentionne également dans le même article
la mondialisation des marchés et la peur qui aurait disparu chez les
Québécois. Voilà déjà trois «conditions
gagnantes» a ajouter à notre palmarès.
À la radio de radio-Canada du 13 sept 99 un invité dont le nom m'échappe
mentionnait qu'il fallait tendre la main aux anglophones – et pourquoi pas aux
allophones – que l'idéal social démocrate était absente et que dans nos relations internationales la France en
particulier nous laissait tomber. On
entend également parler de la capacité du gouvernement de gérer les
négociations du secteur public, négociations avec le front commun, les
problèmes reliés à Emploi Québec, le désabusement des jeunes à la politique et
leur place dans la société, les clauses «orphelins» (clauses discriminatoires)
qui touchent l'embauche des nouveaux employés spécialement les jeunes, la
croissance économique, la conjoncture sociale, le projet de superstructure
métropolitaine, le bordel dans les soins de santé, l'éducation,
l'environnement, le besoin d'un sens, d'une direction en un projet de société,
etc. Ouf, les «conditions gagnantes», ça
n'en comprend des choses, dépendamment des points d'observations où on se
place.
N'étant pas satisfait et pour valider ses données, j'ai poussé un peu plus loin ma
curiosité. J'ai envoyé par courriel à
différents organismes (1) et partis politiques une note leur demandant de
m'éclairer sur le contenu des «conditions gagnantes». Cinq m'ont répondu jusqu'à maintenant. Louis Boulais du secrétariat général de l'ADQ
ma répondu «qu'il ne savait pas plus que moi quelles sont ces fameuses
«conditions gagnantes». Quoi qu'il en
soit, monsieur Mario Dumont et les membres de l'Action démocratique du Québec
souhaitent, quant à eux, que le gouvernement s'attache à réunir les
conditions d'un retour de la prospérité au Québec». Quant aux jeunes souverainistes, Marc Maltais
mentionne que «pour obtenir le contenu de ces "conditions gagnantes",
il va falloir attendre le congrès national du Parti Québécois qui aura lieu en
mai 2000». Le Parti libéral du Québec me
répond quant à lui que «malgré des demandes répétées envers le gouvernement
actuel, il n'a pas réussi à connaître la liste des conditions gagnantes
évoquées par le Parti Québécois. Selon
nous, il ne s'agit que d'un subterfuge, une astuce, visant à berner encore une
fois la population du Québec». Quant au
bureau du premier ministre, Marie Deraîche son attachée politique, « me suggère
de consulter le site du Parti Québécois à l'adresse suivante : www.pq.org/principale.html pour trouver les
réponses à vos questions, plus particulièrement, le document "Vers la
souveraineté : assurer l'avenir du modèle québécois" daté du 5 juin
1999». Chez IPSO (intellectuels pour la
souveraineté) un membre du CA par l'entremise de Bernard me répond « qu'ils
n'ont pas de temps à perdre. Ça
ressemble plutôt à un canular. La
question que je pose est une perte de temps.
C'est une recherche factice et vaine. Bouchard n'a jamais eu dans la
tête (et n'avait pas non plus à avoir dans la tête) de liste des
"conditions gagnantes".
Déclarer, comme il l'a fait à maintes reprises, qu'il ne procéderait à
un référendum que dans des conditions gagnantes, ce n'était pas du tout avoir
dans la tête la liste de ces conditions, ni même suggérer qu'on les trouve ou
qu'on les réunisse; c'était (tout à fait habilement d'ailleurs…qui aurait dit
que je louerais Bouchard aujourd'hui !!! répliquer aux
"fédéralistes"…Ils (les québécois) ne veulent pas de référendum
perdant, mais ce qu'ils veulent est un référendum gagnant…Ce qu'on peut dire
aujourd'hui, c'est que Bouchard ne fait rien pour gagner un référendum sur
l'indépendance et que sa propre action (ou inaction) est en elle-même une
condition…perdante. Mais ça c'est autre
chose ». Également, dans le journal La
Presse du mercredi 1er décembre 1999, dans la rubrique Politique, M.
Parizeau énonce quelques conditions gagnantes qui vont comme ceci; « pour
arriver à un référendum, il faut d'abord une amélioration très nette de la
gestion des affaires au Québec…première condition gagnante…Autre condition pour
que la souveraineté progresse: il faut se donner les moyens de convaincre les
Québécois…».
Passionnant n'est-ce pas! En fait,
personne ne semble connaître objectivement les «conditions gagnantes», mais
dire que Bouchard n'avait jamais eu dans la tête de liste des conditions
gagnantes, peut-être, il n'en demeure pas moins que le fait de les déclarer
devait un jour ou l'autre l'amener à les identifier. Comment voulez-vous qu'actuellement la
population s'y retrouve? Supercherie,
astuce, subterfuge, allez donc savoir, cette liste étant jusqu'ici un secret
bien gardé par Lucien Bouchard. Il n'en
demeure pas moins que cette expression a fait son chemin dans l'actualité et
tous et chacun s'en servent pour déprécier ou louer les actions ou inactions du
gouvernement Bouchard. Une liste s'est
fondée par elle-même en l'absence de clarté, comme à l'habitude dans les
questions référendaires chez ce même gouvernement. C'est peut-être ce que le gouvernement
Bouchard recherche, que les gens déterminent eux-mêmes la liste des
"conditions gagnantes"! Cette
astuce lui fournirait les munitions nécessaires qu'il pourra justifier et
légitimer lors d'un sondage. Ah les
sondages!
À partir des informations recueillies, j'ai dressé une liste des termes,
des mots dont certains sont loin de représenter des "conditions
gagnantes" ce sont plutôt des «conditions perdantes». En fait, pour obtenir les "conditions
gagnantes", il faudrait tout simplement s'appliquer à renverser ce que le
gouvernement Bouchard s'obstine à faire.
Pour mieux identifier les "conditions gagnantes" qui courent
actuellement un peu partout, j'ai dressé une liste de celles que j'ai
recueillies pour le moment et essayé de les regrouper sous différents thèmes à
l'intérieur du tableau suivant:
LES CONDITIONS GAGNANTES
GESTION DES AFFAIRES COURANTES D'UN BON GOUVERNEMENT
La capacité du gouvernement de gérer les négociations du secteur public
Les problèmes reliés à Emploi Québec
Les clauses "orphelins"
Le projet de superstructure métropolitaine
Le bordel dans les soins de santé
Le bordel dans l'éducation
Le bordel dans l'environnement
Les relations internationales
La gestion de la forêt
IDÉOLOGIE, MONDIALISATION, ÉCONOMIE
La mondialisation des marchés
La croissance économique
La conjoncture sociale
Le retour à la prospérité
Le déficit zéro
VISION, PROJET DU GOUVERNEMENT À LONG TERME
Un projet de société
L'idéal social démocrate
Projet de souveraineté
Projet de partenariat avec le Canada
Le modèle Québécois
FACTEURS ANTHROPOLOGIQUES
Les facteurs démographiques
Le désabusement des jeunes à la politique, leur place dans la société
Tendre la main aux anglophones et allophones
La peur
La capacité des souverainistes de convaincre
Comme nous pouvons le constater, il n'est pas évident de s'y
retrouver. Par contre il est facile de
déterminer les "conditions perdantes" celles qui nous mènent tout
droit à la catastrophe. Une
"condition gagnante" serait que le gouvernement du Québec gère tout
simplement bien les affaires courantes de l'État. Là-dessus, Jacques Parizeau l'a très bien
mentionné dans son article de la presse (voir plus haut). Une des causes de ce bordel est son
entêtement et son obsession à l'atteinte du déficit zéro dans un temps trop
court. Le gouvernement s'est placé dans
le pétrin. Un tel objectif qui touche
des pans entiers de ministères et de programmes commandait plus de temps et des
stratégies pensées avant de se lancer à l'aveuglette dans des changements aussi
lourds de conséquences, dans nos programmes sociaux par exemple. Voilà une deuxième condition gagnante. Il faut chercher encore plus loin la raison
du consentement du gouvernement Bouchard à l'atteinte du déficit zéro à tout
prix, les marchés financiers.
Ceux-ci lui ont tout simplement
commandé le déficit zéro au nom de cette longue litanie idéologique maintenant
fort bien connue de la compétitivité, de la concurrence, de la flexibilité de
la main-d'œuvre etc. sous peine de représailles, dont la baisse de la côte
financière du Québec, ce qui lui aurait coûté des millions de dollars de
plus. Une troisième condition gagnante
serait de se débarrasser des effets pervers de cette idéologie néo-libérale et
se défaire de ses patrons non élus qui commandent dans nos sociétés apparemment
démocratiques. La politique devrait
reprendre la place qui lui revient. Pour
ce faire, nos élus devront se donner des moments de réflexions afin de bien
comprendre et saisir la partie qui se joue sur la glace. Ils devront être alertes et vigilants, se
questionner et apporter des idées nouvelles.
Se lever debout et poser les vraies questions. Ils devront se recycler et percevoir qu'ils
représentent les citoyens et non seulement les grandes entreprises. Nos élus sont devenus tellement complaisants
et insouciants que ce sont les ONG (organisations non gouvernementales) et les
groupes de citoyens qui assument et défendent les intérêts du public, de la
société civile à la place de nos politiciens endormis ou soumis ou encore
dépassés. Il est clair à présent que ce
n'est pas le gouvernement qui gouverne, qui prend les grandes décisions
touchant l'économie, il n'est qu'un simple exécutant des directives des
marchés. Le politique est reléguée au
second rang, nous sommes maintenant gérés par les financiers. Toutes ses coupures qui nous ont été
prescrites ont amené des problèmes dans la gestion des affaires courantes de
l'État en particuliers dans des domaines clés comme la santé et l'éducation
deux secteurs convoités par le privé en raison de la manne potentielle à venir.
M. Parizeau cite une autre condition, le journal La Presse du mercredi 1er
décembre 1999, qui est celle de se donner les moyens de convaincre les
Québécois, «beaucoup sont découragés par les sondages. Quand on ne parle pas de souveraineté ou très
peu, il ne faut pas s'étonner. Les gens
ne peuvent pas avoir davantage confiance dans la souveraineté que la classe dirigeante
semble en avoir». Ceci m'amène au
document "Vers la souveraineté : assurer l'avenir du modèle
québécois" daté du 5 juin 1999». Ce
document qui sera utilisé dans le cadre d'une journée de réflexion et d'actions
stratégiques sur la souveraineté, m'indique que le Parti Québécois pourrait se
servir du modèle Québécois pour vendre sa souveraineté à la population. Ce document mérite qu'on s'y arrête. Si je comprends bien, le modèle Québécois
serait-il une ou la condition gagnante?
Le but de la souveraineté serait-il d'assurer le modèle québécois!? Le
modèle québécois deviendra-t-il le fer de lance, le tremplin, le projet
mobilisateur pour amener les gens à voter oui au prochain référendum? Mais, qui dit que le modèle québécois est
satisfaisant? Qu'est-ce qu'on entend par
modèle québécois? Comment se
réalise-t-il actuellement? Il serait
trop long d'y répondre, ce n'est pas le but de l'article, mais il faut y
réfléchir, il risque de servir de condition première à la souveraineté.
D'un autre côté, Bouchard veut-il d'un référendum qui mène à
l'indépendance? En tout cas, il s'applique
très bien à faire échouer le projet souverainiste, pourtant un projet fort
crédible et mobilisateur à un certain moment de notre courte histoire. Souvent, je me demande s'il ne travaille pas
pour le gouvernement fédéral. Le parti
Québécois aura besoin d'une bonne dose d'adrénaline pour réussir à convaincre
la population de l'utilité de la souveraineté.
La querelle Chrétien/Bouchard qui vient de s'engager de nouveau autour
du projet de loi du gouvernement fédéral, qui vise à clarifier les règles d'un
prochain référendum sur la souveraineté du Québec amène chez les souverainistes
un peu d'oxygène à un projet majeur mais vidé de son sens. Un vrai projet d'indépendance, de société,
avec tous les pouvoirs – économiques, financiers, sociaux – bien articulé et
bien pensé profitant à toute la population et non seulement à quelques intérêts
particuliers pourraient être une autre condition gagnante. Une vraie souveraineté, non une partielle
comme c'est le cas de plusieurs pays.
Aujourd'hui, dans les méandres de la mondialisation que veux-dire
"souveraineté" pour les pays, sachant qu'ils en perde de négociations
en négociations? Ça, c'est une autre
question mais du train dont vont les choses, il faut se la poser? Le Québec sera-t-il aussi souverain que le
sont apparemment les États-Unis qui règne en roi et maître sur la planète? Ou
encore, qui sont vraiment souverains, les États ou les marchés financiers? $$$?
Note:
1. jean-claude.st-andre/depute/pq@assn
info@pq.org
ADQ@adq.qc.ca
info@plq.org
SauvaB@parl.gc.ca
webmestre.bq@parl.gc.ca
DionS@parl.gc.ca
partids@microtec.net
js@webquebec.qc.ca
ipso@cam.org
Le Dossier OMC
Semaine d'activités sur la mondialisation et le rôle de
l'OMC
Montréal, 27 novembre au 3 décembre 1999
Gaétan Chênevert
Comme vous le savez probablement tous maintenant – ayant fait la une des
grands quotidiens nationaux – les négociations sur l'OMC (organisation mondiale
du commerce) tenues à Seattle du 30 novembre au 3 décembre 1999, sont un
échec. Cela ne veut pas dire que tout
est gagné, au contraire, ce n'est que le début de longues négociations qui se
poursuivront au cours des trois prochaines années. Les citoyens et les ONG (organisation non
gouvernementale) ont démontré qu'il est possible d'influencer positivement les
multinationales et nos gouvernements sur les grandes orientations dites
commerciales qu'on voudrait nous imposer.
L'OMC est sous surveillance citoyenne dit-on, est-ce à dire que nos
représentants gouvernementaux – élus par le peuple – et les patrons des grandes
entreprises – non élus – n'ont plus la confiance des groupes de citoyens et
devons pour cette raison les surveiller?
Ce grand monde n'est plus seul à posséder l'information, grâce à internet,
elle circule, donc la transparence est de mise . Les citoyens, grâce à des groupes biens
organisés, sont mieux informés aujourd'hui des enjeux des négociations. L'exclusivité de l'information n'appartient
plus qu'à la caste des affairistes. Soyez
au courant, renseignez-vous, l'autre information existe.
Justement, pour bien informer les citoyens, avait lieu à l'UQAM (Université
du Québec à Montréal), une semaine d'activités sur la mondialisation et le rôle
de l'OMC, grâce à la collaboration du Réseau
québécois sur l'intégration continentale (RQIC), (1) Opération SalAMI!,
Eau-Secours, ATTAC-Québec et l'Association des étudiantEs aux études avancées
en sociologie UQAM, coordonné par Alternatives:
www.alternatives-action.org/accueil/accueil.html. L'organisation mondiale du commerce (OMC)
reste mal connue. Il est temps que nous
nous informions afin d'agir intelligemment et en connaissance de causes. J'ai donc assisté à ses activités pour mieux
comprendre la mondialisation et en même temps tester mes connaissances.
Plusieurs activités avaient lieues tout au long de la semaine et chacune
d'elles affichaient salle comble, signe encourageant de l'intérêt grandissant
des citoyens à la mondialisation. La
semaine d'activités s'est ouverte vendredi soir le 26 novembre par une soirée
publique d'information sur les enjeux et les mouvements qui entourent
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le lancement d'un nouveau
"Cycle du millénaire" à Seattle.
Animé par Normand Baillargeon, avec Dorval Brunelle, Françoise David,
Lucie Lamarche et, en direct de Seattle, Philipe Duhamel. En plus d'ouvrir la semaine d'activités, la
soirée lança officiellement la tournée conjointe qu'entreprennent le Réseau
québécois sur l'intégration continentale et l'Opération SalAMI afin d'offrir
des sessions de formation sur la mondialisation à l'ensemble des groupes
populaires, communautaires, citoyens et syndicaux dans les différentes régions
du Québec. Agissez, participez à ses
sessions de formation.
Le lendemain, samedi 27 novembre 1999, à l'UQAM, j'ai assisté à cette
formation qui se donnait dans trois classes différentes, une centaine de
personnes étaient présentes. Fruit d'une
année de préparation, la session d'une journée offre l'occasion de comprendre
les principaux phénomènes associés à ce qu'on appelle la mondialisation. Le but de l'exercice consiste aussi à
dénicher des candidats potentiels pour donner des sessions de formation dans
leur milieu et d'en parler autour d'eux, à leurs amis, parents etc. Un résumé abrégé du contenu sera envoyé aux
participants. Pour ceux qui veulent le
contenu intégral, vous n'avez qu'à contacter Alternatives ( alternatives@alternatives-action.org ). Une deuxième journée de formation est
recommandée par les participants de ma classe.
Elle ne serait pas de trop mentionnent-ils en raison de l'imposant
contenu qu'on y retrouve. Aussi,
dépendamment du niveau de connaissances du sujet de la part des participants,
les formateurs devront ajuster leur formation pour ne pas que celle-ci devienne
trop lourde pour les gens. Le contenu
est excellent, un magnifique travail de synthèse de la part des initiateurs du
projet. Ça ne peut qu'aider.
La journée du dimanche après-midi fut consacrée aux enjeux de l'eau par
Eau-Secours, une coalition québécoise pour une gestion responsable de l'eau.
Cinquante personnes ont participé à l'atelier.
On fit état de la souveraineté des peuples sur leurs eaux dans le
contexte de la mondialisation. Il fut
aussi question de l'enjeu de l'accès à l'eau en tant que droit humain
fondamental. Les deux animateurs de la
rencontre ont été superbes. On voit
qu'ils maîtrisent bien leurs matières et donnent une tout autre information de
celle couramment véhiculée.
Les autres activités de la semaine à l'exception de celle traitant "La
mondialisation sur le dos des femmes", laquelle je n'ai pu assister
malheureusement se tenaient à l'extérieur de l'UQAM dans des locaux
privés. La première du film
"Opération SalAMI! Les profits ou
la vie" fut présentée au Musée Juste pour Rire le mardi 30 novembre dans
une salle remplie à craquer. On a dû
refuser à l'entrée environ 200 personnes faute de place. Cette grande soirée de première du film de
Malcolm Guy, Magnus Isacsson et Anna Paskal sur l'action de désobéissance
civile qui a mis l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) sur toutes
les lèvres. La caméra suit les angoisses
et les enthousiasmes de quatre participantEs alors qu'ils s'apprêtent à
entraver la 4e Conférence de Montréal sur la mondialisation. La soirée animée par Patrick Masbourian a
débutée avec le message des Colocs (qui signent la bande sonore du film), une
excellente prestation malgré l'absence de certains membres du groupe. La projection a été suivie de témoignages des
participantEs et d'un lien vidéo relatant en direct les manifestations du jour
à Seattle par Philipe Duhamel.
Le mercredi 1er décembre, à la salle L'X rue Ste-Catherine, un
débat public fort intéressant avait lieu avec trois importants penseurs et
chercheurs sur les enjeux de la lutte contre le capitalisme globalisé. Il s'agissait de Michel Chossudovsky,
professeur d'économie à l'Université d'Ottawa, auteur de La Mondialisation de
la pauvreté, collaborateur au Monde Diplomatique, traita de
"mondialisation de la guerre et de la pauvreté, nouvelle géographie du
capitalisme". Jean-Guy Lacroix,
professeur de sociologie, UQAM, directeur du groupe de recherche GRICIS et
Jacques Mascotto, professeur de sociologie, UQAM, membre du comité de rédaction
de la revue Société, intervinrent sur le thème "la terre en partage, l'OMC
contre la société". Encore une
fois, une salle bondée à craquer. Une
foule toute ouïe aux discours des orateurs.
Décidément, les propos passionnent les auditeurs en quête de
savoir. On veut apprendre, connaître
l'autre information.
De retour au pavillon Hubert-Aquin de l'UQAM, le jeudi 2 décembre, on nous
présente un film inquiétant qui soulève plusieurs interrogations sur le monde
des gènes. "Main basse sur les
gènes", un film de Karl Parent et Louise Vandelac, produit par Éric
Michel, ONF, 1999. Depuis cinq ans, les
végétaux génétiquement modifiés ont envahi nos champs et nos assiettes, sans
avertissement et surtout sans égard à leurs effets potentiels à long terme pour
la santé et l'environnement. En
apparence incontournable, la révolution des cultures transgéniques laisse
planer de nombreux doutes sur ce qui nourrit ses ambitions. Sommes-nous devenus les cobayes de
multinationales qui jouent à la roulette russe avec le résultat de millions
d'années d'évolution? Le documentaire
fait appel à plusieurs des meilleurs spécialistes du domaine, dont Arnaud
Apoteker, Jean-Pierre Berlan, Michelle Brill-Edwards, Axel Khan, Jean-Marie
Pelt, Ricardo Petrella, Arpad Pusztai et Jeremy Fifkin. Leurs révélations soulèvent toute l'urgence
d'une situation explosive. À suivre.
Et pour terminer la semaine, se tenait dans un endroit plus chaleureux et intime,
au Cabaret du bar Saint-Sulpice, rue St-Denis, le lancement officiel du livre
"Le monde enchainé : perspectives sur l'AMI et la globalisation",
sous la direction de Michel Freitag et Éric Pineault, aux Éditions Nota Bene. Cet ouvrage propose une analyse historique de
l'AMI (l'Accord multilatéral sur l'investissement), une description de ses
principales ramifications sur le plan social et économique, ainsi qu'une
réflexion d'ensemble sur la signification idéologique et politique de cette
entreprise d'asservissement effectuée par et au profit d'une nouvelle classe
transnationale d'affairistes visant à imposer, sans entrave, sa domination
totale sur le monde. Ont collaborés à
cet ouvrage: Dorval Brunelle, Christian DeBlock, Michel Freitag, Gille Gagné,
Jacques Mascotto et Éric Pineault. Très
bel endroit se bar Saint-Sulpice, j'y ai mis les pieds pour la première
fois. Une atmoshère de café à la Parisienne imprègne ce
lieu. Autour d'une bonne Corona, on
sympathise, discute et rencontre des gens formidables. J'ai même retrouvé un confrère de classe à la
maîtrise de l'Université de Sherbrooke.
On s'était perdu de vue depuis ce temps, fantastique non!
Et voilà, après la fête, le retour aux choses sérieuses. Le tout se termine le même soir par la présentation
du film "Cycle du millénaire, chronique d'un chaos annoncé" à
l'UQAM. Le visionnement de ce film
réalisé par le mouvement international ATTAC est suivi d'une discussion sur le
thème: "Le Canada est-il une marque de commerce?" Quels positions défendra le gouvernement
canadien dans le cadre des prochaines négociations à l'Organisation mondiale du
commerce? Quelles sont les positions des
partis fédéraux? Les citoyens canadiens
auront-il droit au chapitre? Organisé
par ATTAC-Québec (http://altern.org/attacqc/). Plusieurs questions sur lesquels les citoyens
demandent des réponses. C'est l'affaire
de tous, non seulement de la caste des affairistes et des gouvernements. Les impacts et enjeux nous touchent
tous. Soyons vigilants et demandons des
comptes, l'OMC est sous surveillance citoyenne.
Ce fut une semaine marquante pour tous les gens qui se préoccupent du
bien.
Note:
1.Les groupes membres
du réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC) :
Alternatives,
Association canadienne des avocats du mouvement syndical
Association
québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
Centre d'études sur
les régions en développement (CERD-McGill)
Centrale de
l'enseignement du Québec (CEQ)
Centre international
de solidarité ouvrière (CISO)
Centre québécois du
droit en environnement (CQDE)
Confédération des
syndicats nationaux (CSN)
Conseil central du
Montréal métropolitain (CSN-CCMM), CUSO-Québec
Développement et
Paix, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Groupe de recherche
sur l'intégration continentale (GRIC-UQAM)
Ligue des droits et
libertés
Réseau québécois des
groupes écologistes (RQGE)
Solidarité populaire
Québec (SPQ)
Avec :
Eau-secours! Coalition québécoise pour une gestion
responsable de l'eau
AEEA, Association des
étudiantEs aux études avancées en sociologie – UQAM
ATTAC-Québec
Opération SalAMI
World Trade, a comment
Michel Handfield, M.Sc. sociologie,
intellectual
delinquent
Everybody knows the collapse of World Trade Organization
(WTO) talks in Seattle. Is not bad, because it was false representation. A
parallel with reengineering can be traced. Under the name of reengineering,
enterprises downsize! At Seattle, under the name of World Trade, downsizing of
states were at stake! It is the negatives of WTO.
But it will give a chance to talk of internationalization in a near
future. This can be the positive if the world countries take the opportunities
to negotiate worldwide minimum rules and standards in place of cutting out
rules!
The Negatives of World Trade Organization:
In the World Trade Order almost all is merchandise. Water is
same as Pepsi. Water, foods, health care or education comes with a tag price in
a lot of countries - and not just the richer. Few live essentials goods, free
for all, exist in the world! Large part of population is dying of angry in same
time as foods are destroyed, because the price tag on the market will be too
low for the farmers, industrials, investors or speculators! We can't feed
population, because the market law, but we sign convention on human rights; as
eating is not a human right, just a commercial one! (1)
WTO objective was not to do trade between countries. It
exists from far long. Just reading history books proves it. The real objective
of WTO was to eliminate the protective barriers some countries built to assure
the well being of their population. WTO comes with deregulation of social,
economic, cultural and environmental barriers, just to name a few. All can be
merchandise. All can be market. A society choice can't be done if it goes
against free trade, commerce, enterprises or products. A product can't be
banished even if it is unsafe for health. (2) Politic choices will come
commercial ones. President of GM will have more powers than United States
President! The Parliament will come a "Board of Trade"!
The positive of
internationalization:
Markets make wealth more than ever,
but in the same time poor are numerous than ever too. Homeless and young
brokers are close in downtown of big cities: New-York, Toronto, Vancouver, LA,
London…
Enterprises increase their assets in
the same time they do layoffs! Production of wealth and work progression does
not match anymore! (3) If companies lose markets they collect governments in
tax reduction and grants. Taxpayers pay for companies! (4) And if governments
are not generous, companies close their facilities and open abroad to supply
the same markets - under protection of free trade agreements -from a more
compliant place!
Enterprises need customers, but need
lesser employees than ever, gift of technology. In those circumstances, Governments
are the new costumers. State and defence expense are the bread and butter of
many companies. And tax reduction and subventions compensate for market shrink!
The system need less peoples to function under the term of the new capitalism!
In these circumstances, we need WTO
to put international standards to discipline the market and enterprises, WTO
can serve to put minimum standards on environment, human rights, education,
citizen income, foods and safe water access, health care, minimum work
standards, etc. Some human values have to transcend frontier. If not, more and
more people will be put aside of the system. Theirs live worth noting in a
balanced sheet! Their death is a statistic in world's book.
It's not a hazard that Non-Governmental
Organization and citizen groups took more places in the contestation of WTO.
It's because governments does not play that job anymore. They answer corporate
needs and interests, but forget citizen needs. They don't discipline the
markets. Citizens look for other forms of representation. Probably it's a cause
of lesser participation of electors to ballot too. When pressure groups have
more power than electors, citizens take note and organize in pressure group
too!
Notes:
" Au
Canada, la ministre de l'environnement de l'époque, Sheila Copps, avait tenté
en 1995 d'interdire l'importation et le commerce interprovincial de l'additif
puisque les États-Unis n'approuvaient pas le MMT. Le jugement de la cour
d"appel américaine est venu invalider l'argument et Ethyl Canada a invoqué
l'Accord de libre-échange pour pouvoir continuer son commerce. L'an dernier,
non seulement le gouvernement fédéral a abandonné sa poursuite, il a également
accepté de verser 13 millions $ US en dédommagement à Ethyl Corporation…" (Judith Lachapelle, "L'essence sans
plomb n'est peut-être pas sans danger", in Le Devoir, 30 octobre 1999) Le
site web du Devoir est: www.ledevoir.com
4. A TIME investigation uncovers how
hundreds of companies get on the dole and why it costs every working American
the equivalent of two weeks' pay every year.
See DONALD L. BARLETT AND JAMES B. STEELE, SPECIAL REPORT ON CORPORATE
WELFARE, Time, NOVEMBER 9, 1998 VOL. 152 NO. 19, www.time.com
Note de la rédaction:
Ce texte fut écrit en anglais pour
répondre à une question reçue. Vu sa pertinence pour ce numéro de Societas
Criticus, nous avons choisi de l'inclure. Il est possible que parfois il ai des
textes anglais vu que l'analyse n'a pas de frontière. Pourquoi se limiter si on
peut s'internationaliser?
Chroniques Livres
Critique de livre
Emmanuel Todd, L'illusion économique
Essai sur la stagnation des sociétés développées
Folio actuel
Le livre d'Emmanuel Todd pose un regard nouveau sur la stagnation des
sociétés développées. La chute des taux
de croissance, la montée des inégalités, l'évolution monétaire sont des
phénomènes bien réels, et de nature économique.
Ils ne font que refléter des déterminants culturels et anthropologiques
plus profonds. Pour comprendre la crise
du monde développé, il distingue trois niveaux, économique, culturel
et anthropologique, que l'on peut, par analogie avec les catégories
psychologiques usuelles, identifier aux niveaux conscient, subconscient
et inconscient de la vie des sociétés.
L'analyse de ces trois niveaux familiaux nous aident à mieux comprendre
le comportement et la conduite des individus dans la construction des sociétés
dont les actions (souterraines) régulent encore une bonne partie de la vie
économique et sociale.
Le déclin éducatif américain, le choc malthusien produit en Europe par
l'arrivée des classes creuses à l'âge adulte, l'émergence d'une stratification
culturelle inégalitaire, l'affaissement des croyances collectives ― parmi
lesquelles la nation ― définissent ensemble bien plus qu'une crise
économique: une crise de civilisation.
C'est dans se contexte que s'épanouissent la «pensée zéro» des classes
dirigeantes françaises et le projet d'une impossible monnaie unique européenne.
Mais l'idée d'une contrainte économique agissant «de l'extérieur» sur les
États-Unis, le Japon, l'Allemagne ou la France, baptisée mondialisation, n'est
aussi qu'une illusion, parce que le mécanisme économique n'est en rien le
moteur de l'histoire, une cause première dont tout découlerait. Il n'est lui-même que la conséquence de
forces et de mouvements dont le déploiement intervient à un niveau beaucoup
plus profond des structures sociales et mentales
Comment ne pas voir que l'adaptation incessante à la concurrence extérieure
détruit tendanciellement les demandes intérieures et donc, par agrégation, la
demande mondiale? Comment ne pas voir que la contraction démographique a des
implication économiques massives, dont un déficit supplémentaire de la
demande? Le sentiment d'impuissance qui
paralyse les gouvernements ne sera surmonté que si renaît l'idée de nation.
À lire
Gaétan Chênevert
Lancement du livre «Manifeste pour un revenu de
citoyenneté»
Auteurs, Michel Bernard et Michel Chartrand
À Monrtéal le 09 novembre 1999 avait lieu au Musée
Fier Monde de la rue Amherst le lancement du livre «Manifeste pour un revenu de
citoyenneté» de Michel Bernard et Michel Chartrand. Une cinquantaine de personnes assistaient au
lancement. Tour à tour les auteurs sont
venus expliquer les raisons qui les ont motivés à écrire ce livre. Dans une mondialisation de plus en plus
débridée, les effets pervers se font aussi de plus en plus sentir. Les écarts entre les riches et les pauvres
s'agrandissant et le travail s'amenuisant, il faut penser autrement la
distribution de la richesse. Dans un tel
contexte, les auteurs proposent un moyen de garantir à tous sans exception – en
cas d'accidents économiques – un revenu nécessaire leur permettant l'accès aux
biens premiers (nourriture, logement, habillement, santé, éducation…). Les auteurs visent l'élimination de la pauvreté
(pauvreté zéro) en réalisant un droit fondamental inclut dans les Chartes des
droits de la personne dont nos pays se targue d'avoir adhérer. Une idée qui n'est peut-être pas nouvelle
mais qui devient criante en cette période de turbulences économiques.
Bernard Michel, Chartrand Michel, Manifeste pour un revenu de
citoyenneté, Les Éditions du Renouveau Québécois, 1999, 144p.
Gaétan Chênevert
Livres d'intérêts
(nouveautés*)
Bernard,
Michel, et Chartrand, Michel, 1999, Manifeste pour un revenu de citoyenneté,
Montréal: l'aut'Journal
Bouchard,
Gérard, et Lacombe, Michel, 1999, Dialogue sur les pays neufs, Montréal: Boréal.
Collectif,
1999, l'état du monde 2000, Montréal: La Découverte/Boréal
Guillebaud,
Jean-Claude, 1999, La refondation du monde, Paris: Seuil
Wackeernel,
Mathis, et Rees, William, 1999, Notre
empreinte écologique, Montréal: écosociété
Kahn,
Jean-François, 1999, De la révolution, France: Flammarion
Pedneault,
Hélène, 1992, pour en finir avec l’Excellence, Québec: Boréal
Petrella, Ricardo,
1998, Le Manifeste de l’eau, Belgique: Labor
Sorman, Guy,
1984, La solution libérale, France: Fayard, coll. Pluriel
Hosbawm, Eric, 1999,
Age of extremes, London: Abacus
Crooks, Harold,
1994, Les géants des ordures, Québec: Boréal
* N.D.L.R. Pour l'instant, notre revue étant nouvelle,
nous ne recevons pas les nouveautés et nous en achetons selon nos budgets. Si
des éditeurs veulent nous faire parvenir leurs nouveautés en science sociale,
économie, politique, philosophie, environnement il nous fera plaisirs de les
mentionner - à défaut de pouvoir en faire une critique exhaustive.
Les
évènements couverts
Le salon du livre
Place
Bonaventure, Montréal
Aujourd'hui, vendredi 19 novembre, on ne sait plus où donner
de la tête, il fait chaud et les allées sont encombrées de gens qui circulent
paisiblement soit à la découverte ou la recherche du livre recherché. Encore une fois cette année, le salon du
livre de Montréal qui avait lieu à la place Bonaventure du 18 au 23 novembre
fut un vif succès. Les amoureux du livre
s'en donne à cœur joie pour venir rencontrer comme à chaque année, les auteurs,
les éditeurs et tous ses artisans du livre qui offrent au public, bien sur leurs
œuvres récentes, mais aussi la possibilité de découvrir dans un même lieu une
abondance d'ouvrages qui répond à tous les goûts. Des livres pour enfants, des best-sellers,
des livres scientifiques, sciences sociales, érotiques, dictionnaires etc., tout
y est. Mon ami s'est même permis d'acheter
son livre préféré – soit dit en passant un livre de grande culture – lequel je
me suis procuré quelques jours plus tard dans une libraire du quartier
latin. Mangez bien, car faire le tour
demande une grande énergie. Les kiosques
sont nombreux et les curieux voudront s'arrêter partout. Après quelques heures, la fatigue se faisant
sentir, les jambes s'alourdissant, il est temps de se rafraîchir. Attention, les jus ne sont pas donnés, 2,50$,
malheureusement, comme à l'habitude lors de ses événements, certains en
profitent. Amenez votre jus et ne vous
laissez pas impressionner par ces petits inconvénients, il vaut la peine de
visiter cette imposante exposition qui réunit dans un même endroit tant
d'amoureux du livre. Bonne lecture à
tous et à l'an prochain pour un autre rendez-vous.
Gaétan Chênevert
L'art moderne mexicain
au Musée des beaux-arts
de Montréal
jusqu'au 6 février 2000
http://www.mbam.qc.ca/en_cours/mexique.html
Cette exposition offre de belles
qualités artistiques, mais peut aussi porter à la réflexion. Mon flash de
l'exposition: Une affiche de Jesús
Escobar intitulé "Comment combattre le fascime" (1) réalisée pour la 8e conférence
sur le fascisme tenue au Palais des beaux-arts, à Mexico, le 6 juillet 1939.
C'est dire que malgré les dénonciations du nazisme… il a quand même fait son chemin jusqu'aux
atrocités que l'on sait. Comme si une idéologie doit se rendre au bout d'elle-même
avant d'éclater… Ce fut aussi le cas du communisme soviétique. Ce sera
probablement la même chose du néo-libéralisme économique et du culte de la
Mondialisation. Malheureusement, il faut toujours aller jusqu'au point de
contre-productivité (2) de nos idéologies au lieu de les prendre à dose
raisonnable!
Les changements
de paradigme se font lorsqu'ils sont en situation de crise, c'est-à-dire lorsque
les théories scientifiques soulèvent plus de questions qu'elles n'apportent de
réponses. (Voir Thomas S. Kuhn, 1972, la structure des revolutions
scientifiques, Paris: flammarion)
Pourquoi la
même chose ne serait-elle pas vraie au niveau social, politique et économique?
C'est la question que cela soulève…
Michel
Handfield
États d`âme suite à ma
visite du
Salon éducation
formation
A ce salon, tenu à la Place Bonaventure (14 au 17 oct.
99), où les centres de formation professionnelle étaient fort bien représentée,
la formation professionnelle étant de plus en plus vue comme la voie de
l'avenir, une question m'est venue à l'esprit:
Voulons-nous être seulement une grosse entreprise de
montage?
En effet, les métiers et techniques sont à l'honneur
alors que les professions libérales et les penseurs sont de plus en plus
délaissés, comme s'ils étaient moins utiles. Cela est vrai si on
"produit" pour les autres. Notre économie semble d'ailleurs orienté
en ce sens - d'où les offres de subventions mirobolantes aux entreprises qui
veulent installer des chaînes de montage
ici.
Cependant, pour
ce qui est de la conception,
l'organisation, les décisions "politiques" (car la rentabilité n'est
pas toujours prise en compte), nous
sommes dépendants de sièges sociaux extérieurs qui eux, ont justement des
philosophes, politicologues, sociologues et autres logues à leur emploi pour
les conseillers alors que nous on les dévalorisent. Si tel est notre choix,
l'État devra de plus en plus allonger de dollars pour se maintenir en
compétition avec des pays à bas salaires qui sont eux-aussi dans l'industrie du
"montage". A moins de baisser nos salaires… car quand on a le choix
entre le salaire du Mexique et du Québec pour une chaîne de montage, il faut
avoir une compensation à offrir…
Michel Handfield