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Revues Internet en ligne

 

Societas Criticus

Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

&

D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.societascriticus.com 

 

Vol.  9 no. 4

(Du 19 mai au 25 juin 2007)

 

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

Pour nous rejoindre:

di_societas@hotmail.com

 

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Les co-éditeurs:

 

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser autrement!

Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien

 

Soumission de texte:

Les envoyer par courriel. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

Index de ce numéro :

 

La section Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

 

Essais

 

Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux problèmes scolaires, une réflexion s’impose.

 

La section D.I., Delinkan Intellectuel,  revue d’actualité et de culture

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Putain d’usine suivi d’Après la catastrophe et de Plan social

Droits démocratiques et identités

 

Lancement!

 

La face cachée de Robert Lepage

 

Nouveaux livres reçus

 

Spectacles/Arts/Musiques   

 

 DJ Champion et ses G-strings au Musée Art Contemporain

RADIO-CANADA ANNONCE UN NOUVEL ENGAGEMENT DE 12 MILLIONS

Découvertes classiques

 La saison 2007-8 de l’Espace libre

 Le bazar dynamique ou Dominique Bouffard plus!

 

Sortie de Disques!

 

Cinéma et Théâtre

 

MICHAEL MOORE: ANGE OU DÉMON?

TROIS ROIS

ENSEMBLE, C’EST TOUT

Nuovomondo (La Porte d’or / The Golden Door)

La Cité interdite

Coupures

OFFSIDE

Paris, je t’aime

 

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Index

 

Nos éditos!

 

Il n’y a pas eu d’éditos dans ce numéro, mais un dossier sur l’éducation : Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux problèmes scolaires, une réflexion s’impose. 
 
Essais
 

Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux problèmes scolaires, une réflexion s’impose.

Michel Handfield

 

17 juin 2007

 

Note de la rédaction : Tous les courriels cités ont été corrigés pour publication, mais sans en modifier le sens. Il s’agit souvent d’erreurs propres aux courriels qu’on ne prend pas toujours la peine de relire avec attention.

 

***

 

Il est de notoriété publique qu’il y a pénurie d’enseignants. Pour la résoudre en partie, on est prêt à embaucher qui veut pour la suppléance. C’est du moins l’image que les médias donnent. Marie Allard, de La Presse, nous en a donné un exemple dans son texte Suppléants recherchés :

 

« Avis aux intéressés : aucun diplôme n'est requis pour faire de la suppléance. Salaire : 34,36 $ l'heure, pour un maximum de 171,80 $ par jour. Tâche : surveiller un groupe d'élèves souvent déterminés à faire la fête en l'absence du prof officiel. Particularité : le lieu de travail et l'horaire sont révélés le jour même au téléphone, à 6 h ou 7 h du matin.» (1)

 

 Par contre, entre ce que l’on dit dans les médias et mon expérience personnelle, il y a une si grande marge qu’il y a place pour un texte dans Societas Criticus!

 

Attention, ce n’était pas une expérience faite dans le but d’écrire ce texte. C’était un désir sincère d’implication; désir renforcé par ce que l’on entend concernant cette pénurie de professeurs d’une part et les écoles en difficulté d’autre part. Les réponses reçues m’ont cependant conduit à écrire ce texte pour briser ce mythe de portes ouvertes à l’école, car ce n’est pas l’expérience que j’ai vécue. L’occasion étant belle, j’en profite aussi pour parler d’éducation, car il y a longtemps que je pense sur ce sujet.   

 

***

 

     Depuis des années, l’on nous parle de problèmes de décrochage scolaire. Ayant un bac et une maîtrise en sociologie, je suis sensible à ce problème, car il constitue une bombe à retardement. Je ne peux ainsi voir  « scraper » des étudiants, citoyens en devenir, sans réagir. Si la pédagogie est nécessaire, d’autres disciplines doivent lui venir en aide lorsqu’elle ne peut retenir une majorité d’étudiants, ce qui est le cas dans certains milieux. Entrer dans l’école en soutien ou pour des mandats particuliers, tel était mon désir. Je ne visais pas n’importe quelle école, mais l’école secondaire Pierre-Dupuy, où, nous apprend un texte de la présidente de la CSDM, le taux de décrochage était de 73,9 % en 2002. (2)  La pédagogie n’y étant pas un succès, expérimenter d’autres voies ne serait pas une catastrophe.

 

     J’ai commencé à approcher cette école dans les années 2000, car, depuis quelques années déjà, je servais de « modèle » pour les pratiques et les examens de barbe à leur secteur professionnel, l’École des métiers des Faubourgs (www.csdm.qc.ca/Faubourgs/home.html) maintenant. J’étais donc sensibilisé aux problèmes de cette école, y côtoyant professeurs et étudiants. Des jeunes somme toute normaux. Alors, pourquoi ce taux de décrochage? Le milieu socio-économique?

 

     Pourtant, le milieu offrait aussi des ressources à qui savait y regarder de près, et en offre encore. D’abord, le communautaire est souvent assez bien organisé dans ces milieux. C’est aussi le cas à St-Michel, mon quartier, ou dans le Sud-Ouest, avec le RÉSO par exemple. Près de l’école se trouve au moins un théâtre, l’Espace Libre (www.espacelibre.qc.ca), et une maison d’édition connue de la gauche, les éditions écosociété (www.ecosociete.org/),  sans compter nombre d’ateliers d’artistes situés face à l’école, dans l’ancienne usine Grover, malheureusement menacée d’être transformée en condos dans un avenir plus ou moins rapproché. (www.sauvonslusine.ca/) Des choses peuvent être faites avec les jeunes et ce milieu pour les intéresser à l’école et, surtout, à apprendre.

 

Avec un taux de décrochage de 73,9%, voir des possibilités sans essayer de s’impliquer eut  été  irresponsable de mon point de vue, car ces jeunes ne souffrent pas davantage de tares que les autres. Il n’y a pas de raisons, autres que sociales, à ce taux effarant de décrochage. Le même jeune, élevé à Outremont, serait peut-être un médecin spécialiste dans quelques années. Comment donc les accrocher à l’école et, surtout, les aider à aller plus loin? Question pédagogique ou sociale?

 

Comme sociologue, je crois que cette question est d’abord sociale. Les professeurs du privé, de ville Mont-Royal ou de Pierre-Dupuy (Centre-Sud) ayant fort probablement gradué des mêmes programmes d’enseignement, avec un volet pédagogique, c’est sur la question sociale qu’il faut les aider. Tel était mon point de vue à l’époque et il n’a pas changé. Sur cette base, j’ai donc tout fait pour essayer de m’insérer dans cette école, approchant tant la direction que la Commission Scolaire De Montréal (CSDM), mais rien n’y fit. Je n’avais pas étudié en éducation! Mais, ils n’ont pourtant qu’un taux de succès de 26,1% ceux qui ont gradué en « éduc »! Il devrait y avoir place à autre chose dans des cas particuliers comme celui-ci, car j’ose espérer qu’ils ne sont pas légion.

 

Le 25 avril 2003, j’écrivais donc au directeur de la Polyvalente Pierre-Dupuy (3) pour lui dire ceci:

 

     Je fréquente en quelque sorte « votre école », car je suis client depuis des années de la coiffure pour homme et je sers même de modèle pour les examens de barbe. L’article paru dans L’actualité du 1er mai « fête des étudiants » (car étudier c’est un travail!) m’a donc plus. Vous comprendrez bien que je ne vous écris pas seulement pour cela.

 

     En effet, j’ai remarqué que vous disiez parfois avoir de la difficulté à trouver du personnel pour votre école. J’ai un bac et une maîtrise en sociologie et j’ai récemment appliqué comme animateur en vie spirituelle et engagement communautaire (On demande un bac en socio) à la CSDM, mais, comme je n’ai reçu aucune nouvelle, j’ai décidé de prendre le temps de vous souligner mon intérêt pour votre école et votre milieu. Comme sociologue, je vois que le milieu où se trouve l’école, underground qu’il peut sembler, est en effervescence; que des projets intéressants y ont éclos et que d’autres sont en voie d’y éclore. Entre autres, au niveau culturel,  tout près de l’école se trouve  l’Espace libre (http://www.espacelibre.qc.ca/), des ateliers d’artistes et des maisons d’édition. Bref, je vois des choses intéressantes, surtout que je fais une revue Internet à compte d’auteur, ce qui me situe près  de ces milieux en éclosions. Je remets ainsi à la société une partie de ce que j’ai reçu, dont une bonne éducation à la CECM (École secondaire Joseph-François-Perrault), même si mes études ne m’ont pas conduit à un emploi salarié à date.

 

     Cela me place cependant, humainement parlant, en bonne position pour comprendre les problèmes des jeunes et du quartier, car peut-on faire de l’engagement communautaire sans comprendre et sans avoir une vision d’avenir (positive) à la fois? En espérant que ma candidature puisse vous intéresser.  Remarquez, que je suis aussi disponible à partager entre votre école et les métiers des Faubourgs (auxquels j’ai d’ailleurs placé une pub gratuite sur mon site Internet depuis plus d’un an) s’il s’agit d’une question de budget. Je suis même prêt à prendre une charge partielle. »  

 

Naturellement, j’ai reçu une fin de non recevoir. On n’entre pas un sociologue comme ça dans une école! Je me suis essayé à quelques reprises par la suite, toujours sans succès, car je voulais travailler avec ces jeunes qui contestent et qui décrochent; les mêmes que je vois au Salon du livre anarchiste par exemple. Suite à une visite au Salon du livre anarchiste en  2001, j’avais d’ailleurs écrit ce qui suit  dans Societas Criticus (Vol. 4, no. 1):  

 

«    Et si je dis que l’anarchisme devrait être vu à l’école, Diogène le cynique devrait l’être aussi tout comme d’autres penseurs. Au lieu des cours de religions, pourquoi pas des cours sur l’histoire des religions et des idées dans l’humanité. Pourquoi pas l’entrée de scientifiques comme enseignants? L’école ne doit pas être laissée qu’aux « pédagogues», les jeunes sont trop importants pour cela selon moi! Un sociologue ou un historien qui n’a pas un bac en enseignement ne pourrait-il pas lui aussi parler avec les étudiants, car apprendre ce n’est pas juste technique, c’est aussi dans l’interaction et dans le passage de l’intérêt pour sa discipline aux autres que ça se « passe »! Au temps de Socrate, les philosophes, sur la place publique, enseignaient! Et ils n’avaient pas de bac en pédagogie. Et comme on n’a encore trouvé rien de mieux que la démocratie comme système politique, il faut croire qu’ils étaient assez « up-to-date » pour enseigner même s’ils n’étaient pas pédagogues! » (4)

 

Ce n’était ni la première fois, ni la dernière, que j’écrivais sur ce salon et l’éducation. J’avais écrit sur la première édition du salon du livre anarchiste en 2000 et j’ai écrit quelquefois sur les suivantes, notamment le 22 mai 2005, où j’avais noté dans mon texte que, malgré le taux de décrochage des garçons, ceux-ci  me semblaient pourtant en majorité à ce salon du livre! (5) C’est dire que les garçons lisent, mais pas nécessairement ce qu’on leur donne à l’école. Moi, par exemple, je n’ai peut-être lu qu’une dizaine de romans en plus de 40 ans de lecture, exception faite des Bob Morane de mon enfance! Par contre, j’ai lu plusieurs centaines d’essais et nombre de magazines. Je suis ainsi abonné à l’actualité, châtelaine, Maclean’s, Harper’s et quelques revues spécialisées. J’ai aussi lu « le principe de Peter » au secondaire. (6) Bref, lire n’est pas synonyme de lire du roman comme on l’associe trop souvent encore. Lire de l’essai ou de l’ « académique », si on aime ça, c’est aussi lire! Je me délecte à lire sur la démocratie et le Politique par exemple, même dans des éditions universitaires. Mais l’école offre-t-elle cette ouverture?

 

J’espérais que cela devienne enfin possible avec la pénurie d’enseignants. C’est ainsi que le 16 mars 2006 j’écrivais aux ressources humaines de la CSDM pour le personnel enseignant; à l’école Pierre-Dupuy, car d’autres écoles, où les taux de décrochage sont moins effarants, peuvent continuer dans la voie pédagogique actuelle si elle leur réussit bien; à Daniel Duranleau, commissaire à la CSDM; et, enfin, au ministre de l’Éducation, pour réitérer mon offre :     

 

«    Depuis longtemps je crois qu’il ne faut pas que des pédagogues à l’école. Enfin,  il semble y avoir de l’ouverture de ce côté. Ayant un bac et une maîtrise en sociologie, je me verrais très bien en français 2e cycle du secondaire par exemple ou dans un cours ayant rapport à la formation sociale.

 

     Depuis longtemps que j’écris à ce sujet à la CSDM. Ainsi, en novembre 2004, j’avais écrit au directeur de l’école Pierre-Dupuy et au commissaire Daniel Durenleau qu’il faut sortir de cette vision tunnel, de cet enfermement bureaucratique : êtes-vous prêts à voir des jeunes qui se disent anarchistes lire Noam Chomsky dans un cours de français? Bref, les prendre à leur propre jeu de la contestation pour leur montrer que pour vraiment changer les choses il faut d’abord se donner des outils intellectuels.

 

     En conséquence, il me fait plaisir de vous faire parvenir mon CV maintenant que davantage d’ouverture semble possible. »

 

Même s’il y a davantage d’ouverture, cela ne s’applique pas encore à quelqu’un qui a étudié en sociologie. À la CSDM, « il faut un bac en éducation ou, pour les enseignants non légalement qualifiés, un bac dans une discipline prévue au régime pédagogique de la formation générale des jeunes, et ce, même pour la suppléance occasionnelle » m’a-t-on répondu dans un échange de courriel, car je me renseignais pour m’impliquer en éducation, comme l’ont fait les premiers philosophes, ancêtres des sociologues, et non dans un but journalistique. Je parle donc de vécu et avec le cœur ici.

 

On n’en sort pas : il faut un bac dans une discipline qui s’enseigne à l’école pour y entrer. Par exemple mathématique, chimie ou histoire! On peut aussi être un professionnel, genre psychologue ou travailleur social. Sociologue, oubliez ça! À la Commission scolaire de la Pointe-de-l’île (Est de Montréal), même réponse : un bac et une maîtrise en sociologie sont « une formation non pertinente pour l’enseignement ou la suppléance » ai je reçu le 1er juin dernier. J’avais obtenu la même réponse il y a quelques années de la Commissions Scolaire Marguerite-Bourgeoys (Ouest de Montréal) et du Ministère de l’Éducation, soit immédiatement après le changement à la loi sur l’éducation dans ce dernier cas. Si des commissions scolaires n’exigent aucun diplôme pour faire de la suppléance, comme le rapportait Marie Allard de La Presse, citée au début de ce texte, c’est peut-être davantage à l’extérieur de Montréal et des grands centres, même si je n’ai pas de moyens de le vérifier. A Montréal, et c’est probablement la même chose dans les autres villes universitaires, les commissions scolaires ont accès au bassin des étudiants en éducation pour répondre à leurs besoins. C’est là une hypothèse qui me paraît plausible. Faire de la suppléance à l’extérieur de Montréal devient cependant beaucoup plus difficile pour un montréalais, car répondre à un téléphone à une heure d’avis est souvent problématique si on tient compte de  la contrainte du transport.

 

Il est aussi possible que certains cas particuliers existent, comme des gens connus de l’école et que celle-ci les appelle au besoin, mais ça ne semble pas être une politique « cautionnée » par les ressources humaines des commissions scolaires montréalaises à ce que nous avons vu.

 

J’aurais aimé enseigner le français au second cycle du secondaire par exemple, surtout dans un groupe de jeunes contestataires près du décrochage pour essayer d’aller les chercher autrement que par les méthodes traditionnelles. Mais, je ne le peux pas, car il faut le nom « français » dans le diplôme pour enseigner cette matière.  Études françaises ou littérature française, si! Sociologie ou philosophie, non, même si ce qui se pense clairement, s’énonce clairement! Probablement qu’être diplômé en « sociologie française » je pourrais enseigner le français, car le mot serait enfin dedans! Boutade qui dit tout ce que j’en pense, d’autant plus qu’un document du Ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), Attirer, former et retenir des enseignants de qualité au Québec (7), nous apprend, entre autres choses, que (le caractère gras est de nous):

 

- «  78. Reste cependant la question des jeunes formés dans les spécialités (mathématiques, sciences, sciences humaines, etc.) offertes par les facultés disciplinaires. Les titulaires d’un baccalauréat spécialisé, dont la durée est normalement de trois ou quatre ans, qui veulent s’engager dans la carrière d’enseignant, doivent passer de deux années et demie à trois années, et parfois plus, dans un programme de formation à l’enseignement afin d’acquérir les compétences nécessaires en pédagogie, en psychopédagogie, en didactique et en ce qui concerne la pratique en classe pour se qualifier pour l’enseignement. Or, en Ontario, la province voisine, cette passerelle qui permet aux titulaires d’un baccalauréat spécialisé d’accéder à la profession enseignante n’est que d’une année. Certains jeunes Québécois (Allard, 2002) ont saisi cette occasion pour effectuer leur formation pédagogique dans les universités ontariennes et revenir enseigner au Québec, un droit qu’ils exercent en conformité avec l’entente interprovinciale sur la circulation de la main-d’œuvre. L’Ontario demeure cependant la seule province canadienne à conserver à une année la formation pédagogique, les autres provinces canadiennes lui en consacrant maintenant deux. Le ministère de l’Éducation du Québec entend resserrer les exigences en matière de qualification pédagogique des enseignants provenant des autres régions du Canada avant de leur accorder une

autorisation permanente d’enseigner pour s’assurer que leur formation est équivalente à celle offerte au

Québec.» (pp. 37-8) (8)

 

-  « 229. Pour d’autres, marqués sans doute par la pénurie momentanée dans certains secteurs d’enseignement – mathématiques, sciences, langues secondes –, il faut ouvrir l’enseignement aux personnes titulaires d’un baccalauréat spécialisé ou venant des entreprises, leur éviter le passage obligé par les sciences de l’éducation avant d’accéder à l’enseignement en leur permettant de faire leur formation pédagogique et didactique tout en travaillant. Et pourquoi ne pas donner, comme c’est le cas dans d’autres secteurs, des bourses aux étudiants méritants des établissements d’enseignement collégial pour les encourager à opter pour les domaines névralgiques de l’enseignement? Pourquoi ne pas rémunérer les stages comme cela se fait déjà dans le secteur privé? » (p. 84)  

 

- «230. Aux yeux de tous, la profession a besoin d’hommes, un besoin criant au primaire et qui augmente d’année en année au secondaire. Comment faire pour y attirer les hommes? « Il faudrait faire une promotion semblable à celle que l’on fait pour attirer des femmes vers des métiers traditionnellement masculins », leur montrer la noblesse du travail qu’ils ont à accomplir auprès de jeunes en quête d’identité, suggèrent les uns. « Il faudrait réserver un certain pourcentage de places dans l’enseignement primaire aux hommes », adopter une politique de discrimination positive à leur endroit, ajoutent d’autres. (…) » (p. 84)

    

Ainsi, on pourrait « ouvrir l’enseignement aux personnes titulaires d’un baccalauréat spécialisé ou venant des entreprises », mais pas à quelqu’un possédant une maîtrise ou même un doctorat en socio ou en philo! Un autre document va plus loin encore et suggère « le recours à l'immigration » (9) alors qu’ici on a déjà des diplômés universitaires, dont plusieurs issus ou descendants d’une immigration somme toute récente, membres de communautés culturelles et de minorités visibles, parfois avec des difficultés d’employabilité pour cette seule raison, et on ne pourrait pas les utiliser! Pourquoi ne pas y avoir recours? C’est l’exemple parfait d’une inadéquation entre une main-d’œuvre diplômée d’un côté et un marché du travail qui est fermé de l’autre, même s’il est en pénurie de personnel! Ces personnes sont pourtant intégrées à la société québécoise et capable de transmettre ses valeurs, un des objectifs de l’éducation il me semble.  Si l’école ne sert pas à la  socialisation, l’intégration et la transmission de la culture, elle passe à côté d’une partie de sa mission.

 

 D’ailleurs, au point 2 du Régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire on y lit (le caractère gras est de nous) que :

 

«    Les services d'éducation préscolaire ont pour but de favoriser le développement intégral de l'élève par l'acquisition d'attitudes et de compétences qui faciliteront la réussite de ses parcours scolaire et personnel et de lui permettre de s'intégrer graduellement dans la société.

 

Les services d'enseignement primaire ont pour but de permettre le développement intégral de l'élève et son insertion dans la société par des apprentissages fondamentaux qui contribueront au développement progressif de son autonomie et qui lui permettront d'accéder aux savoirs proposés à l'enseignement secondaire.

 

Les services d'enseignement secondaire ont pour but de poursuivre le développement intégral de l'élève, de favoriser son insertion sociale et de faciliter son orientation personnelle et professionnelle. Ils complètent et consolident la formation de base de l'élève en vue d'obtenir un diplôme d'études secondaires ou une autre qualification et, le cas échéant, de poursuivre des études supérieures. » (10)  

 

 Insertion et intégration sociale! Alors, pourquoi pas des sociologues à l’école? Au secondaire du moins, car je considère que l’enseignement est davantage une spécialité au préscolaire et au primaire. Ce serait certainement utile dans certains cas, comme bien d’autres professions d’ailleurs, si c’est fait dans un esprit de multidisciplinarité et de coopération. On n’a de cesse de nous dire qu’il faut arrêter de penser en vase clos, alors ce principe doit aussi s’appliquer à l’éducation. Si l’enseignement se doit d’être ouvert sur un monde en changement, il se doit aussi d’avoir une plus grande ouverture d’esprit qu’autrefois pour le saisir et le transmettre. Mais, je suis le premier à en convenir, ça ne doit surtout pas être fait au point de laisser les autres disciplines prendre toute la place à l’école. On doit leur faire une certaine place pour accroître le nombre de ressource disponible dans les équipes-écoles au nom de la complexité des savoirs, mais pas toute la place. Ce ne pourrait être qu’à l’avantage de tous, dont les enseignants qui pourraient bénéficier d’autres visions et approches professionnelles au sein même de l’équipe d’éducateurs.

 

     C’est ainsi qu’enseigner le français à certains groupes plus rebelles, anar même, dans une école secondaire comme Pierre-Dupuy, j’aurais certainement une approche différente d’un enseignant professionnel ou formé en littérature française, car je connais une certaine littérature anarchiste, du théâtre politique et des maisons d’édition de gauche. Je pourrais donc partir de certaines de leurs préoccupations, car ils en ont, pour aller plus loin; les amener à voir autre chose aussi!  À partir de là, pourquoi ne pas leur expliquer qu’être dans la rue avec un « squeegee », ce n’est pas un moyen de changer le monde; que ceux à qui ils en veulent souvent, le patronat et les néolibéraux, sont aussi des anarchistes, mais de droite : des anarchocapitalistes! Les combattre, ça ne se fait pas avec un squeegee, mais avec les mêmes armes qu’eux : l’éducation! Léo-Pol Lauzon par exemple a des armes et des tribunes beaucoup plus efficaces que de briser des autos, des vitrines et de se ramasser en dedans avec un dossier criminel! Puis Noam Chomsky, l’idole de plusieurs de ces jeunes, est professeur honoraire de linguistique au Massachusetts Institute of Technology, le célèbre MIT! (http://fr.wikipedia.org/wiki/Noam_Chomsky)   

 

     Pour avoir une école qui répond non seulement aux besoins d’aujourd’hui, mais à ceux de demain, il faut faire entrer un peu d’air frais et quelques scientifiques connectés sur les grands courants de pensée et de savoir d’aujourd’hui, car pour transmettre du savoir il faut d’abord s’ouvrir aux savoirs bien davantage qu’aux croyances et aux dogmes! Il est plutôt paradoxal qu’on ait davantage de difficultés à s’ouvrir aux sciences sociales à  l’école qu’à des croyances religieuses par exemple! Le nouvel âge et l’astrologie y feraient davantage leur chemin que la sociologie, que je n’en serais pas étonné!

 

Ce ne sont pas seulement les méthodes d’évaluation et de transmission du savoir (on glissera un mot sur ces méthodes de transmission du savoir à la note 12 concernant Pink Floyd justement!) qui auraient dû faire l’objet d’une réforme, mais aussi les savoirs auxquels on accède par l’école. Pourquoi ne pas ouvrir aux sciences sociales pour former des citoyens capables de réfléchir et de questionner? Remarquez, il est peut être là le danger aux yeux de l’élite qui décide de ce que ferait ou ne ferait pas l’école, car des citoyens qui réfléchissent et qui questionnent, ce peut être dangereux pour la santé du Pouvoir et le maintien de son élite technocratique au sommet, surtout si le peuple commençait à vouloir changer des choses plutôt que de rêver qu’il les change, ce qu’il fait souvent par procuration en écoutant une certaine forme de télévision débilitante!

 

Le but premier de l’école n’est-il pas d’apprendre à apprendre?  Qui aime le savoir saura certainement transmettre sa passion pour celui-ci aux autres, mais ce serait là former des citoyens non seulement capables de se renseigner, mais de plus en plus libres de penser, de questionner et de remettre en cause les idéologies qu’on lui présente comme des vérités. Des citoyens critiques comme le Pouvoir ne les aime pas. Sinon, si on n’apprend pas à apprendre à l’école, à quoi peut bien servir l’éducation? À produire des êtres serviles comme de la saucisse? Ici se rejoignent les grands penseurs que sont La Boétie (11) et Pink Floyd. (12) De bons employés qui ne posent pas de questions et qui consomment? (Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à la Chine!) Forme d’esclaves heureux de leur Pouvoir d’achat, car ils ont oublié tous les autres pouvoirs sans le SAVOIR! Donc, une école qui forme des esclaves modernes si elle ne montre plus à penser. 

 

Notes :

 

1. Allard, Marie,  Suppléants recherchés, La Presse,  vendredi 13 avril 2007 : www.cyberpresse.ca/article/20070413/CPACTUALITES/704130612/5155/CPACTUALITES)

 

2. DIANE DE COURCY, Présidente de la Commission scolaire de Montréal et du Mouvement pour une école moderne et ouverte, Commissaire du quartier Ahuntsic, 14 mars 2002, Projet de normalisation à la CSDM. La coalition Pallascio-Cadotte pratique la politique du pire. Appauvrir délibérément les écoles en difficulté: est-ce normal ? http://www.memo.qc.ca/message/DDC/normalisation-140301.htm

 

Il vaut la peine de reproduire ici la section concernant Les effets au secondaire, car elle n’est pas trop longue :

 

« Avant les nouvelles règles, l’école secondaire Pierre Dupuy recevait 1 103 $ par élève ; elle en recevra dorénavant 871 $. Son budget total est ainsi amputé de 128 000 $. L’école Marguerite-de-la-Jemmerais, pour sa part, verra son budget par élève passer de 740 $ à 857 $, une augmentation totale de 135 000 $. Le taux de décrochage scolaire à cette dernière école est de 8,6 % ; à Pierre-Dupuy, il est de 73,9 %. Autrement dit, l’école qui réussit fort bien à diplômer ses élèves avec les ressources dont elle dispose déjà tirera profit des nouvelles règles ; l’école qui manifestement n’atteint pas ses objectifs de scolarisation verra ses ressources fondre comme neige au soleil. 

 

Autre exemple : l’école Joseph-François-Perreault a un taux de décrochage de 17,5 %.  L'école atteint ce résultat avec 788 $ par élève ; on lui allouera maintenant 841 $, une hausse de quelque 80 000 $. Parallèlement, alors que 57,4 % de ses élèves décrochent, Lucien-Pagé verra son budget passer de 949 à 893 $, une compression de 97 000 $. 

 

Et l'on pourrait multiplier les exemples : Père-Marquette, 60 % de décrocheurs, diminution de 273 000 $ ; Louis-Joseph-Papineau, 70 % de décrocheurs, compression de 200 000 $ . Inversement, à Louis-Riel, taux de décrochage à 23 %, l'augmentation est de 250 000 $. »  

 

3. J’ai éliminé son nom, car il n’est plus là et, surtout, ce n’était pas pertinent à la compréhension du texte. De plus, le personnel étant appelé à changer au cours des ans, c’est la fonction qui est d’intérêt ici.

 

4. Qui a dit que les jeunes ne lisent pas? (voir le Nota Bene), Le Journal de Societas (Reportage et analyse), texte mis en ligne le 19 mai 2001 sur notre site, publié dans Societas Criticus, Vol. 4, no.1 -  Hiver 2002. Voir. 

http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/  

 

5. Salon du livre anarchiste 2005 : Rien n’a changé! Éditos, Societas Criticus, Vol. 7 No. 2.  Voir

http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/  

 

6. L’édition que j’ai date de 1970  et j’ai terminé mon secondaire en 1975-76! Peter, L J, Hull, R, 1970, Le principe de Peter, Paris: Stock, le livre de poche

 

7. MEQ, Attirer, former et retenir des enseignants de qualité au Québec, Rapport du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Recherche et rédaction : Clermont Gauthier, Ph.D. et M’hammed Mellouki, Ph.D., Chaire de recherche du Canada en formation à l’enseignement, Université Laval. Sous la direction de Sylvie Turcotte, Directrice de la formation et de la titularisation du personnel scolaire, Ministère de l’Éducation du Québec, novembre 2003 : www.mels.gouv.qc.ca/dftps/interieur/PDF/attirer_f.pdf

 

8. Le Règlement sur les autorisations d'enseigner de la Loi sur l'instruction publique :

 

« Dernière version disponible
Incluant la Gazette officielle du 30 mai 2007

 

c. I-13.3, r.0.00002.1

 

Règlement sur les autorisations d'enseigner

 

Loi sur l'instruction publique
 (L.R.Q., c. I-13.3, a. 456)

 

CHAPITRE  I
DISPOSITIONS GÉNÉRALES

 

1.   Les autorisations d'enseigner sont le permis d'enseigner et le brevet d'enseignement exigeant une formation à l'enseignement en formation générale, l'autorisation provisoire d'enseigner en formation professionnelle, la licence d'enseignement, le permis d'enseigner et le brevet d'enseignement exigeant une formation à l'enseignement en formation professionnelle.

 

A.M. 06-06-06, a. 1.

 

2.   Une autorisation d'enseigner peut être délivrée ou renouvelée à la demande de la personne qui satisfait aux dispositions du présent règlement.

 

Toutefois, elle ne peut être délivrée à une personne qui n'a pas le statut de citoyen canadien au sens de la Loi sur la citoyenneté (L.R.C., c. C-29) ou de résident permanent au sens de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (L.C. 2001, c. 27), sauf dans le cas des autorisations d'enseigner prévues aux articles 3, 9, 11, 56 et 62 qui peuvent être délivrées ou renouvelées à une personne qui satisfait à l'une des conditions suivantes :

 

  1°    elle est un résident temporaire au sens de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, admise au Canada pour une période d'au moins un an et elle est autorisée à y travailler en vertu du Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés (DORS/02-227) ;

 

  2°    elle est reconnue, par un tribunal canadien compétent, comme réfugiée ou personne à protéger au sens de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ;

 

  3°    le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada lui a accordé la protection en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ;

 

  4°    elle est autorisée à soumettre, une fois sur le territoire canadien, une demande de résidence permanente en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ou du Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés.

 

De plus, la personne visée au paragraphe 2, 3 ou 4 du deuxième alinéa doit être autorisée par le ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles à s'établir à titre permanent au Québec.

 

Les deuxième et troisième alinéas s'appliquent au renouvellement d'une autorisation d'enseigner.

 

A.M. 06-06-06, a. 2.

 

CHAPITRE  II
CONDITIONS DE DÉLIVRANCE DES AUTORISATIONS D'ENSEIGNER

 

SECTION  I
FORMATION

 

§ I.  Autorisations d'enseigner exigeant une formation à l'enseignement en formation générale

 

 

3.   Un permis d'enseigner peut être délivré à la personne qui satisfait aux exigences définies à l'un des paragraphes suivants :

 

  1°    elle a obtenu, avant septembre 2008, un baccalauréat mentionné à l'annexe I auquel elle était inscrite avant septembre 1998 ;

 

  2°    elle est titulaire d'une autorisation d'enseigner délivrée à l'extérieur du Québec par l'autorité compétente dans la province, le territoire ou l'État où elle a reçu sa formation en éducation et elle a réussi une formation universitaire équivalente à un programme mentionné à l'annexe I ou à l'annexe II ;

 

  3°    elle est titulaire d'une autorisation d'enseigner délivrée au Canada, à l'extérieur du Québec, par l'autorité compétente dans la province ou le territoire où elle a reçu sa formation en éducation et elle a obtenu un baccalauréat ;

 

  4°    elle est titulaire d'un baccalauréat mentionné à l'annexe II et elle n'a pas le statut de citoyen canadien ou de résident permanent.

 

A.M. 06-06-06, a. 3. »

 

Et la loi de se poursuivre sur plusieurs articles. Voir :

 

http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/I_13_3/I13_3R0_00002_1.HTM

 

9. On y lit :

    

« Pour combler les besoins de personnel, on peut s'appuyer sur quatre piliers :

- la formation universitaire (trop souvent, c'est le seul pris en compte);

- la formation continue (diverses formes de recyclage);

- le bilan migratoire (recours à l'immigration);

- et enfin le taux d'activité (la rétention du jeune personnel et le maintien en activité du personnel plus âgé). »

 

Source : Surplus ou pénurie de personnel enseignant qualifié au Québec : Situation actuelle et perspectives à court et moyen terme pour le secteur francophone, MEQ – Service des études économiques et démographiques, DRSI (novembre 2004), p. 3 : www.mels.gouv.qc.ca/dftps/interieur/pdf/pers%5Femploi%5Fprevision%5Fnov04.pdf)

 

10. Régime pédagogique de l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire, Loi sur l'instruction publique (L.R.Q., c. I-13.3, a. 447),

Dernière version disponible incluant la Gazette officielle du 30 mai 2007 : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/I_13_3/I13_3R3_1.HTM

 

11. Je pense ici à La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude volontaire, Mille-et-une-nuits.

 

12. Je pense ici aux scènes 8 et 9 (Another Brick In The Wall part I and II) du film The Wall (1982) inspiré de  l’album du même nom (1979) de Pink Floyd, où l’on montre un système d’éducation qui fait marcher  les enfants au pas et les transforme ensuite en de petites saucisses identiques ! Des saucisses idéologiques. Ça a changé dit-on, car on n’utilise plus la même méthode. Mais on est toujours dans une forme de pensée unique. Une pédagogie « fit all » comme pour les T-shirt ! Une vérité idéologique ; dogmatique ! Une façon d’enseigner pour tous. Mais, s’il y en avait au moins quelques unes pour répondre à des façons différentes d’apprendre ? Si certains peuvent s’émanciper par projets ; d’autres auraient besoin de cours plus magistraux, à l’ancienne, pour acquérir une certaine discipline; alors que certains aimeraient naviguer entre les deux : un cours plus magistral là où ils ont des difficultés et plus libéral là où ils sont plus créatifs, pour ne pas étouffer leur développement ! Leur offre-t-on ? Ou est-on dans une école digne du fordisme ? Tout est permis à condition que tu choisisses ce qu’on t’offre comme Henry Ford offrait toutes les couleurs pour son célèbre modèle T à condition que ce soit noir, ce que dit l’adage populaire!

 

     The Wall, un film qui devrait être obligatoire dans la formation des maitres à l’Université. Si vous ne l’avez pas vu, vous ne savez pas ce que l’on attend de vous ni comment l’on vous voit de l’autre côté de la classe, surtout que les enfants ont l’information au bout des doigts avec l’internet maintenant! 

 
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Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Levaray, Jean Pierre, Putain d’usine suivi d’Après la catastrophe et de Plan social, France (Marseille), 2005, 224 pages, ISBN : 2 7489 0052 9 : www.agone.org

Putain d'usine

Cet ouvrage constitue une réédition des écrits d’usine de l’auteur (Putain d’usine, L’Insomniaque, 2002), revue et augmentée de la chronique Après la catastrophe (L’Insomniaque, 2002) et de l’épilogue industriel Plan social (inédit).

 

« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons – et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, qu’elle baisse ses coûts fixes. Arrêter, quoi. Qu’il n’y ait plus ce travail, qu’on soit libres. Libres, mais avec d’autres soucis.

 

On a remplacé l’équipe d’après-midi, bienheureuse de quitter l’atelier. C’est notre tour, maintenant, pour huit heures. On est installés, dans le réfectoire, autour des tasses de café. Les cuillères tournent mollement, on a tous le même état d’esprit et aussi, déjà, la fatigue devant cette nuit qui va être longue. »

 

Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2007)

 

     Dans la lignée de Simone Weil (1969) et de Robert Linhart (1981), on a droit à un journal ouvrier. Chaque époque a eu les siens, chaque région aussi. Pensons à  Miklos Harastzi, qui nous avait livré ses impressions de travail d’Europe de l’Est, ou à Studs Terkel, qui nous avait fait découvrir les travailleurs États-Uniens. Chacun de ces livres fut marquant à sa manière. On en a parlé à leur époque, du moins en sciences sociales. Comme sociologue, ce genre m’a toujours intéressé.

 

     Putain d’usine, putain de bon livre. Jean Pierre Levaray nous livre un regard intérieur sur le travail d’usine d’aujourd’hui. Pas le travail manuel comme Zola nous le décrivait dans l’assommoir (1877) ou Simone Weil dans la condition ouvrière, écrit entre 1934 et 1942. C’est davantage un travail de surveillant et de contrôleur, sur des écrans d’ordinateur, dans le milieu pétrochimique. Travail moins physique peut-être, mais d’un autre stress. Le processus pourrait exploser à la moindre perte de contrôle, ce qui arrivera dans une des usines du groupe faisant la même production d’ailleurs. La maladie industrielle et l’accident de travail sont d’un autre genre, mais toujours là.

 

     Les travailleurs aussi sont différents. Si, avant, ont était employé de la boîte et qu’on s’y identifiait, maintenant il y a les employés, les contractuels, les   temporaires et les externes, ces derniers étant des employés d’autres entreprises qui viennent assurer des tâches à l’interne, allant de l’entretien à des tâches plus spécialisées. Demeure donc un esprit de département, mais beaucoup moins d’entreprise. Même le militantisme syndical ne semble plus ce qu’il était. Qui a lu plusieurs livres de ce genre – la littérature ouvrière – le perçoit sans que l’auteur n’ait besoin d’en parler. La mobilisation ouvrière semble difficile, les prolos (1) rêvant davantage de quitter la boîte que d’améliorer leur  sort. Putain d’usine! Le ton est là.

 

     Anar et militant CGT (2), Jean Pierre Levaray a un regard critique sur le travail et son utilité, car trop souvent on ne produit plus pour l’utilité, mais pour l’enrichissement! On ne s’en porterait que mieux si on produisait moins, mieux et utile! Voici ce qu’il dit :

 

«    Gagner son pain à la sueur de son front, ou n’être reconnu par le système que par ce que l’on produit, n’est qu’une conception bourgeoise, chrétienne, marxiste, bureaucrate syndicale. La vie est ailleurs.

 

     Dans une société à construire (qui serait libertaire, sans classes ni État), il est certain qu’un grand nombre de produits fabriqués aujourd’hui ne se feraient plus, car basés sur la rentabilité et ne tenant pas compte de l’environnement. Mais, parce que nous ne vivrons pas tous dans de petits villages autarciques, il faudra bien continuer à fabriquer certains produits. Pour le confort et pour pouvoir nourrir tout le monde. Aussi, c’est à présent qu’il faut penser à « comment on produira ». En autogérant des petites unités de production (les grosses unités étant obligatoirement inhumaines); en effectuant la rotation des tâches dans la population; en abaissant le temps de travail (travailler deux heures par jour, trois mois par an, que sais-je?); mais surtout en robotisant et en automatisant au maximum. » (p.80)

 

    En lisant ce livre, certains feront des boutons, y voyant l’éloge des  pertes de productivité, car pour eux il faut toujours produire plus et mieux. Produire pour produire! Produire pour combler les dépotoirs et en ouvrir de nouveaux. Si l’on ne travaille pas assez, pourquoi des employés sont-ils mis à pied et des usines fermées pour cause de surproduction? Car, avec les équipements modernes, moins de personnel est nécessaire pour une production donnée.

 

     Mais, objecteront-ils, si on produit moins, où prendrons-nous l’argent pour faire vivre tous ces gens? Peut être qu’en se contentant de moins et, surtout, qu’en faisant un meilleur usage et une meilleure redistribution de la richesse ainsi créée nous y arriverons. Depuis des années que l’on nous signale des profits records et des hausses salariales exorbitantes du haut management des entreprises, le tout accompagné de demandes de réduction des conditions de travail à la base. Il y a donc problème de distribution. Même les revues économiques sérieuses signalent qu’il n’y a plus de commune mesure entre le salaire des employés et celui des dirigeants, bonis inclus! (3) Il est peut-être là le problème et il serait temps d’y voir. C’est ça la lucidité et le courage politique, non pas de fermer les yeux sur la fuite en avant qu’on nous propose au nom d’un certain libéralisme économique. Gouverner, signifie décider et faire des choix, pas le laissez-faire comme le proposent les néolibéraux. La gouvernance ne peut être laissée au libre marché comme s’en défendent les conservateurs.   

 

     C’est donc un livre intéressant, car il donne une vision de l’intérieur du travail, mais aussi une analyse plus large, gracieuseté d’un militant travailleur. Jean Pierre est un anar qui parle de son vécu et de celui de ses collègues. De conditions de travail, de dégradation du milieu de vie, mais aussi des choix, sociaux et politiques, face au travail et à l’économie d’aujourd’hui. Je le recommande, même aux amateurs de roman, car c’est de la vie dont il parle.    

 

Notes

 

1. abréviation pour prolétaire.     

 

2. http://www.cgt.fr/ Voir aussi sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_g%C3%A9n%C3%A9rale_du_travail

 

3. Un exemple de ceci nous est rapporté par la très sérieuse revue The Economist, qu’on ne peut qualifier de gauche :

 

The Corporate Library, an American corporate-governance consultancy, last year identified 11 large and well known but poorly governed companies, including AT&T, Merck and Time Warner, where the chief executive had been paid at least $15m a year for two successive years even as the company's shares had underperformed. Robert Nardelli received a $210m pay-off when he lost his job earlier this month even though the shares of his company, Home Depot, fell slightly during his six years in charge.” (EXECUTIVE PAY. In the money, Jan 18th 2007, From The Economist print edition: www.economist.com/surveys/displaystory.cfm?story_id=8513949

 

Références

 

HARASTZI, Miklos, 1978, A worker in a worker's state, New‑York: Universe books.

 

LINHART, Robert, 1981, L'établi, Paris: éditions de Minuit.

 

TERKEL, Studs, 1975, Working, U.S.A.: Avon books.

 

Weil, Simone, 1969, La condition ouvrière, [textes écrits entre 1934 et 1942], France: Gallimard, coll. Idées.

 

Zola, Émile, 1969, (1877), L’assomoir, France : Garnier-Flammarion

 

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Luc Vigneault et  Bjarne Melkevik (Sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection  Dikè, 160 pages : www.pulaval.com  

 

À l’heure de la mondialisation des échanges, autant culturels qu’économiques, les droits démocratiques et la reconnaissance des identités forment, sans doute, deux des axes qui questionnent le plus en profondeur les fondements de nos institutions juridiques contemporaines. L’idée même de « droits démocratiques » suggère un dialogue plus soutenu, plus ouvert et plus concret entre la société civile et l’institution juridique. Plus encore, elle présuppose la nécessité d’un réexamen des relations entre le citoyen et le droit.

 

Dans quelle mesure ces deux entités sont-elles, au-delà de leur volonté, compatibles, aussi distinctes que soient leurs modalités ? Au premier regard, il est vrai, ces deux entités semblent diamétralement opposées. En quoi le simple citoyen peut-il avoir une influence sur les décisions juridiques ? Si on ne peut concevoir qu’un État démocratique ne puisse être soutenu par une institution judiciaire fidèle à ses principes, il ne va pas de soi que cette même institution use elle-même de procédés démocratiques.

 

Roberto Andorno, Josiane Boulad-Ayoub, Paul Dumouchel, Isabelle Duplessis, Louis LeBel, Geneviève Nootens, Paule-Monique Vernes, Luc Vigneault.

 

Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2007)

 

     Autant ce livre est intéressant en cette période de débats sur les valeurs de l’intégration, du multiculturalisme et des accommodements raisonnables, autant il est difficile d’en parler, car il s’agit d’un recueil de textes autour des droits et des identités, ce qui signifie que cette question peut être vue sous différents angles et que les opinions, même des spécialistes, ne sont pas monolithiques.

 

     De façon conceptuelle ces théories sont intéressantes. De façon pratique, l’arrimage n’est pas toujours fait, car en terme de démocratie et d’identité, tout n’est pas tranché, noir ou blanc. On est en zone grise. Des discussions et de débats se font, d’autres sont à faire et, enfin, certains sont à refaire. Prenons le  droit d’intervention pour principe humanitaire en exemple. Les droits de l’Homme nous permettent-ils d’intervenir partout, contre n’importe quel gouvernement ou groupe  qui agit contre une population ou un autre groupe? Si les droits de l’Homme sont  universels, nous devons agir en tout temps. Il ne peut en être autrement,  « les droits de l’homme » renvoyant  « forcément à la totalité des humains ». (Roberto Andorno, La reconnaissance de l’autre comme sujet. À propos de l’universalité des droits de l’homme, p. 116) On aurait donc une obligation de protection de ces droits, car qui dit droits dit lois! Mais, pour qu’il y ait lois et droits, il faut un gouvernement. Comme il n’y a pas de gouvernement universel, c’est donc une déclaration, non un droit. Alors, « la valeur des droits de l’homme n’est pas universelle mais uniquement valide pour une communauté nationale qui reconnaît ce droit. » (Luc Vigneault, L’universalisme des droits de l’Homme après le totalitarisme, p. 70) Si un gouvernement ne les confère pas, ils ne sont pas! C’est ainsi que des conflits persistent sans que la communauté internationale n’intervienne, car si certains pays ont intérêt à intervenir, d’autres n’ont pas cet intérêts ou, au contraire, ont des intérêts à voir le conflit persister, tout ça pour ne pas nuire à leurs intérêts stratégiques et économiques. C’est ainsi que l’on peut décider d’intervenir en Afghanistan, mais pas dans le conflit Israélo-palestinien; ou pas avec la même force de conviction, préférant soutenir un allié stratégique par exemple.     

 

De façon réaliste, la question des droits démocratiques et des identités est politique. Les droits démocratiques sont donc au point d’équilibre entre des forces qui s’affrontent sur un territoire national : 

 

«(…) le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, p. 34)

 

Ce débat entre Droits démocratiques et identités est loin d’être clos. Il n’est pas nouveau non plus, comme le montrent les nombreux appels à Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) tout au long de ce recueil. Alors à quoi sert un tel ouvrage si ce débat n’est pas clos? A faire le point et à poursuivre le dialogue, car :

 

« L’idée même de « droits démocratiques » suggère un dialogue plus soutenu, plus ouvert et plus concret entre la société civile et l’institution juridique. Plus encore, elle présuppose la nécessité d’un réexamen des relations entre le citoyen et le droit. » (Introduction, p. 1)

 

Ambition que relève ce livre, mais qu’il serait difficile à rendre dans un commentaire à son sujet, car il faudrait presque faire un long commentaire sur chacun des textes de ce recueil. Vaut donc mieux lire le livre si les questions de droits, de démocratie et d’institution juridique vous intéressent. 

 

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Lancement!

 

La face cachée de Robert Lepage

Michel Handfield

 

7 juin 2007

 

     J’ai assisté au lancement des deux livres de Robert Lepage, La face cachée de la lune  et Le projet Andersen, mardi au TNM (www.tnm.qc.ca). Le tout s’est fait dans le cadre des festivités du 10e anniversaire de La Caserne de Québec, avec Ex Machina (www.exmachina.qc.ca/), qui se déroulent du 2 au 12 juin 2007. (1)

    

     Loraine Pintal, directrice du TNM, a souligné l’importance de mettre le théâtre en livre. Pour Robert Lepage, cet acte est cependant un deuil en même temps, parce que la pièce est alors figée dans une forme définitive!

 

     Robert, c’est vrai tout en ne l’étant pas, car des relectures peuvent toujours être faites plus tard. Comme tu as toi-même monté « Songe d’une nuit d’été » (1600) de Shakespeare  et « Galilée » (1938) de Bertolt Brecht au TNM par le passé, ce que nous a dit Loraine Pintal, d’autres pourront remonter tes textes dans quelques décennies ou quelques siècles et leur universalité en sortira grandie avec  une nouvelle mise en scène qui les réactualisera. Le télémarketing n’existera probablement  plus à cette époque lointaine, mais Philippe y occupera certainement un emploi d’une même banalité avec une patronne  aussi compréhensive que l’était celle du film : produit, t’es pas ici pour penser!  

 

La transmission de l’art fait partie de l’élaboration du savoir et cette mise en livre de ton œuvre en fait partie. Comme je l’ai lu dans un ouvrage de John Saul, mais je ne me souviens plus lequel, on se rappelle des poètes et des philosophes de l’antiquité, car certaines de leurs œuvres sont encore publiées. Mais, qui se souvient des managers et des fonctionnaires de ce temps? (2) C’est là que l’on mesure la valeur de la littérature, car elle passe mieux le temps que les modes managériales. Ne t’en fait pas, tes pièces méritaient d’être publiées. Elles viennent donc de passer à l’histoire, ce qui ne les empêchera pas de faire leur vie. D’autres les retravailleront, les commenteront et les actualiseront à travers le temps. Elles ne sont pas mortes, elles ont gagné une certaine indépendance.      

 

     Ce fut un lancement fort intéressant où il y avait des  personnalités, dont André Brassard qui a signé la préface de La face cachée de la lune. Comme je ne suis pas très mondanité, je ne peux vraiment pas vous entretenir de cet aspect de la chose. En fait, je suis même malhabile question mondaine. Je vais vous raconter une anecdote qui m’est arrivée lors de ce lancement et qui est passé inaperçue sauf à quelques personnes, mais surtout à moi même. 

 

Je n’avais pas l’intention de faire autographier mon exemplaire du livre, car je suis porté à annoter tout ce que je lis au point de transformer en index les pages de garde des bouquins que je possède. Mais, d’où j’étais placé, accoté sur une colonne en retrait près du restaurant du TNM, je vois Robert Lepage dédicacer un livre puis je ne vois personne d’autre apparaître.  Comme je ne vois absolument pas la file de gens de l’autre côté des caméras, car les photographes et caméraman m’en cachent la vue, je me dis que s’il n’y a personne qui apparaît dans les prochaines secondes, c’est que tout le monde parle (il y a plein de personnalités dans ces événements alors les journalistes en profitent probablement pour quelques instants encore). Il faut donc que quelqu’un suive cette personne pour assurer une continuité. On ne peut le laisser seul ainsi. Je décide donc de faire dédicacer mon livre même si ce n’est pas dans mes habitudes. J’arrive donc de derrière les caméras en lui disant bonjour,  sortant le mauvais livre de mon sac (je suis en train de lire un essai sur le travail d’usine : Putain d’usine chez Agone), et là je vois sa surprise de me voir arriver ainsi de ce côté comme un cheveu sur la soupe et j’entends quelqu’un dans la file me dire que la ligne est ici. Je me suis excusé de ne pas avoir vu la file et que je ne voulais pas le laisser seul… et j’ai quitté.

 

Probablement qu’après la première signature, il y eu une pose photo ou que je n’ai pas vu la personne qui a suivi, ce qui fait que j’étais dans la méprise totale. Bref, je suis mieux de m’en tenir à l’analyse, car je ne suis vraiment pas fait pour les mondanités.

 

Il a dû se demander qui était cet hurluberlu qui passe du mauvais côté tout en jasant comme s’il était tout seul. Et bien, s’il lit mon texte il saura que c’était moi et que je me pensais vraiment seul. Un penseur dans sa bulle. 

 

     Pour terminer, j’ai écrit sur LA FACE CACHÉE DE LA LUNE de Robert Lepage le 17 octobre, 2003 in Societas Criticus, Vol. 5 no. 2, disponible en ligne tant à Bibliothèque et Archives Canada (3) qu’à Bibliothèque et Archives nationale du Québec (4) pour ceux que cela intéresse. Nous reviendrons donc sur ces deux livres dans quelques temps, mais, en entendant, le communiqué de présentation de ces livres suit ce texte.

 

Notes :

 

1. La caserne, nous apprend le site d’Ex Machina (www.exmachina.qc.ca/),  est « le centre de création de Robert Lepage et de ses collaborateurs ». Ce n’est pas un lieu de spectacle, mais de développement.

 

2. J’ai lu cette idée dans un des essais suivants de John Saul, mais lequel je ne m’en souviens plus: 

 

- Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book;

- Saul, John Ralston, 1994, Le citoyen dans un cul-de-sac?, Québec: Musée de la civilisation/Éditions Fides;

- Saul, John Ralston, 1995, The unconscious civilization, Canada: CBC/SRC – Anansi;

- Saul, John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium, Canada: Penguin book.

 

3. http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/

4. http://www4.banq.qc.ca/pgq/2006/3212330/3212330.htm 

 

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Robert Lepage (texte du spectacle de), La face cachée de la lune avec une préface d’André Brassard, Coll. « L’instant scène », 84 pages, ill., ISBN 978-2-89502-244-2, www.instantmeme.com/

 

« Le spectacle de ce soir s’inspire en quelque sorte de la compétition entre ces deux peuples pour raconter celle de deux frères cherchant continuellement dans le regard de l’autre un miroir pour y contempler leurs propres blessures, ainsi que leur propre vanité » (p. 15).

 

De la lutte que se livrent les Russes et les Américains pour la conquête de l’espace, Robert Lepage parvient, dans un texte dense et précis, à cerner la relation ambiguë de Philippe et André, dans les jours qui suivent la mort de leur mère. Diamétralement opposés, l’un, André, incarnant la réussite sociale américaine absolue (notoriété, télévision, salaire) et l’autre, Philippe, une utopie intellectuelle détachée du monde matériel (doctorat, petits boulots, appartement minable), les deux frères mis en scène par Robert Lepage n’en sont pas moins liés par des sentiments filiaux qui transcendent leurs différences. Est-ce à dire que, bien au-delà des enjeux de pouvoir et de validation sociale, les humains ne sont tous, finalement, que des étoiles dans le firmament, animés par les mêmes besoins vitaux d’amour et de reconnaissance ? Cette universalité et cette faculté de ramener l’humain à son essence qui caractérisent les personnages de La face cachée de la lune expliquent peut-être le succès international de la pièce.

 

Spectacle solo créé par Robert Lepage en mars 2000, transposé au grand écran par l’auteur lui même (2003), La face cachée de la lune se révèle ici comme un texte capable de porter, même hors de son contexte scénique, toute la richesse du talent de son auteur. Le livre est ponctué par des illustrations tirées du spectacle original, de sa reprise sur scène dans l’interprétation d’Yves Jacques, de même que du film.

 

***

 

Robert Lepage (le texte du spectacle de), Le projet Andersen (accompagné d’un DVD) avec une préface de Lars Seeberg, Coll. « L’instant scène », 97 pages, ISBN 978-2-89502-241-1, www.instantmeme.com/

 

« La morale? Je ne sais pas. J’imagine qu’Andersen tente de nous dire qu’il y a, en chacun de nous, une part d’ombre et que, si nous la laissons nous dominer, elle finit par nous détruire » (p. 69).

 

Les premiers pas de Frédéric Lapointe dans la Ville Lumière sont à l’image de ce que propose le spectacle de Robert Lepage : un univers de contrastes, de labyrinthes absurdes et de bureaucratie internationale déshumanisée. Vivre au-dessus d’un peep-show dans l’une des plus belles villes du monde, prendre soin d’une chienne dépressive, tenter de renouer une relation amoureuse par delà l’océan tout en écrivant le livret d’un opéra qui n’intéresse finalement personne, ce sont là autant d’éléments qui façonnent le quotidien de l’artiste « en vogue » choisi pour participer au projet de l’Opéra de Paris. En situant son protagoniste dans un environnement aussi éclaté, Robert Lepage explore les territoires troubles de l’identité sexuelle, des fantasmes inassouvis et de la soif de reconnaissance qui se dessinent en filigrane dans la vie et l’oeuvre d’Andersen. Raconté en parallèle avec le conte d’Hans Christian Andersen, « La Dryade », le récit de Frédéric Lapointe est aussi celui d’une recherche d’absolu, le désir absolu de se sentir en vie.

 

Lars Seeberg, secrétaire général de la Fondation H. C. Andersen, écrit en préface :

 

« Le projet Andersen est une œuvre typiquement lepagienne. Un jeu vertigineux et dialectique entre le quotidien et le rêve, où une nouvelle matière est adaptée et transformée en quelque chose d’unique, parce que la personne Lepage s’investit entièrement dans une forme d’empathie, presque en s’effaçant. »

 

Le texte est accompagné d’un DVD sur la création du Projet Andersen. Robert Lepage explique le fonctionnement de certains dispositifs, présente quelques scènes rejetées, élabore sur les nécessaires adapta tions du spectacle en langues étrangères. On y trouve également des extraits du spectacle.

 

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Robert Lepage est récemment devenu le 11e – et plus jeune – lauréat du très prestigieux Prix Europe pour le théâtre, l’équivalent du Nobel pour la littérature. De son association avec le Théâtre Repère, en 1982, naissent Vinci, La trilogie des dragons, Le polygraphe, Les plaques tectoniques, Les aiguilles et l’opium. À la suite de la fondation d’Ex Machina, en 1994, la dimension technologique acquiert de plus en plus d’importance dans les spectacles créés : Les sept branches de la rivière Ota, Elseneur, La géométrie des miracles, La face cachée de la lune, Le projet Andersen. Ces spectacles sont régulièrement présentés en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Océanie.

 

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Index

 

Nouveaux livres reçus

 

Robert Lepage (texte du spectacle de), La face cachée de la lune avec une préface d’André Brassard, Coll. « L’instant scène », 84 pages, ill., ISBN 978-2-89502-244-2, www.instantmeme.com/

 

Robert Lepage (le texte du spectacle de), Le projet Andersen (accompagné d’un DVD) avec une préface de Lars Seeberg, Coll. « L’instant scène », 97 pages, ISBN 978-2-89502-241-1, www.instantmeme.com/  

 

Voir La face cachée de Robert Lepage dans notre section Lancement!

 

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Index

 

Spectacles/Arts/Musiques

 

 

DJ Champion et ses G-strings au Musée Art Contemporain

Michel Handfield

 

7 juin 2007

 

     Dans le cadre d’une nouvelle activité, « Nocturnes du Musée » au MAC, soit une soirée ambiance avec performance musicale, service de bar et visites guidées des salles d’exposition, j’ai vu DJ Champion le 1er juin dernier. C’était la première prestation de cette activité qui aura lieu tous les premiers vendredis du mois jusqu’au 31 décembre 2008, de 18 h à 21 h.

 

Ce fut une activité particulièrement intéressante, DJ Champion profitant du cadre muséal pour d’abord donner des explications sur son travail musical, une démonstration fort appréciée et pédagogique, avant de faire sa prestation.

 

DJ Champion travaille un peu pas mal genre chef d’orchestre puis-je dire en paraphrasant les jeunes, mais avec ses mains, au lieu d’une baguette, et des codes quelque peu différents. Le principe est par contre le même : chaque geste a une signification pour les musiciens, car ils doivent livrer ce que le cuisinier de la musique leur demande.

 

Comme genre, je trouvais que l’on n’était pas loin du jazz fusion électro-acoustique dans cette prestation expérimentale, si vous voyez ce que je veux dire! Une impro  avec ses 4 guitaristes, la basse (fille) et les appareillages de DJ Champion!

 

Non, personne n’était en G-string. Alors, pourquoi G-strings? String signifiant corde et G  la note Sol, les G-strings sont ses cordes de Sol en quelque sorte. Comme si les musiciens étaient ses instruments et que DG Champion jouait avec eux comme Sol jouait avec les mots!  

 

J’imagine très bien que plus jeune DJ Champion a dû être le petit futé qui a trouvé comment faire de la musique avec son talent pour l’ordi! Il a donc mixé les guitaristes les plus populaires de son école pour en faire ses instruments et est ainsi devenu le « bolé » le plus cool, transformant son ordi en une boîte à musique magique! Sa voie était toute trouvée pour notre plus grand plaisir. Belle histoire. Je l’ai inventée en me laissant emporter par la musique en ce soir un peu spécial au MAC. La vérité est autre sur www.djchampion.net/fr/biographie.php

 

J’ai tripé à cette soirée muséale tout en musique et j’aimerais bien voir ce qu’il pourrait faire avec l’OSM comme instrument. Ce serait une expérience forte intéressante, si réalisable, car Kent Nagano a l’air d’aimer sortir des sentiers battus et Jacques Lacombe, qui fut longtemps premier chef invité de l’OSM, serait tout désigné pour diriger ce genre d’événement, car il aime bien expliquer les choses. Je le vois très bien expliquer aux publics de l’OSM et de DJ champion réunis que…

 

« Nous avons choisis des extraits d’ouverture 1812 de Tchaïkovski pour leur puissance, du Boléro de Ravel  pour la ligne musicale stable et des danses polovtsiennes  de Borodine pour le rythme, le tout joué par différentes parties de l’orchestre pour permettre à notre Champion de faire son travail de mixage et de recréer ainsi une toute nouvelle œuvre devant nous. »

 

DJ champion expliquerait alors le processus qu’il utilisera pour faire de cette musique orchestrale une création symphonico-éclectique devant nos yeux! Bref, comment il travaille avec les musiciens, ce qu’il a si bien fait au MAC, ce qui permettrait au public traditionnel de l’OSM de comprendre cet art musical, car il s’agit bien d’art et de création ici. (1)

 

Je suis heureux de l’avoir vu et je salue cette initiative du musée d’art contemporain qui nous a fait entendre l’art autrement. Les Nocturnes du Musée, une activité à fréquenter. 

 

Note

 

1. Un  tel mariage aurait aussi l’avantage d’initier un nouveau public à l’OSM. Avec un programme approprié, allant de pièces plus rythmés et plus contemporaines, certains pourraient se découvrir un goût pour une certaine musique symphonique, car elle ne se limite pas au classique.

 

Hyperliens      

 

DJ champion : www.djchampion.net

MAC de Montréal : http://www.macm.org/

Nocturnes du Musée : www.macm.org/fr/calendrier/47.html

 

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RADIO-CANADA ANNONCE UN NOUVEL ENGAGEMENT DE 12 MILLIONS

ENVERS LE CINÉMA D’ICI

 

7 juin 2007

 

Sylvain Lafrance, Vice-président principal de la SRC  nous a appris mardi que Radio-Canada a choisi le cinéma d’ici, ce qui se traduit par la poursuite du programme de soutien au cinéma de Radio-Canada qui date de 1999.  En terme concret, cela signifie de nouveaux investissements de 12 millions de dollars d’ici 2010 dans le cinéma d’ici.

 

Radio-Canada est d’ailleurs une des plus importantes maisons de production en Amérique. C’est particulièrement important, vu le caractère culturel particulier que revêt le cinéma et la télévision francophone dans l’univers anglo-saxon Nord-Américain. Nous ne pouvons que saluer cet engagement Radio-Canadien envers notre culture!  

 

Michel Handfield

 

Hyperlien

 

www.radio-canada.ca/notrecinema

 

Le communiqué!

  

Mardi 5 juin 2007

 

Le vice-président principal de Radio-Canada, Sylvain Lafrance, a annoncé aujourd’hui que Radio-Canada reconduit son programme d’appui au cinéma d’ici avec un nouvel engagement de 12 millions de dollars jusqu’en 2010. Cet investissement soutiendra la production de longs métrages de fiction et de documentaires : développement, production et acquisition de nouveaux films ainsi que promotion sous toutes ses formes. Lancé en 1999, ce programme est le fer de lance des initiatives de Radio-Canada en faveur de notre cinéma, qui s’intègrent à l’effort collectif de tous les intervenants du milieu.

 

L’engagement continu de Radio-Canada est celui d’un partenaire qui partage les mêmes objectifs que les auteurs, réalisateurs, producteurs et distributeurs d’ici. C’est donc en travaillant de concert avec le milieu que Radio-Canada opère son programme depuis ses débuts. Cette  approche a joué un rôle déterminant dans le succès de cette démarche. Elle est d’autant plus naturelle qu’une part importante des créateurs et artisans circulent entre la télévision et le cinéma.

 

Au moment de la sortie des films, Télévision, Radio et Internet sont mobilisés pour aider les productions à rejoindre le plus vaste public possible à travers le pays, que ce soit par des émissions en coulisses, des reportages ou des invitations lancées aux vedettes et réalisateurs, ainsi que des concours et autres associations promotionnelles. Radio-Canada intervient aussi à l’étape du scénario et contribue à l’éclosion ou au développement de projets dans les genres les plus divers et notamment de ceux qui émanent de jeunes scénaristes ou réalisateurs.

 

L’initiative de Radio-Canada s’est traduite par une présence accrue du cinéma canadien sur ses ondes. Ceci a été mis en évidence à l’automne 2006, alors que, pour la première fois de son histoire, une saison complète des Grands Films a été consacrée à des longs métrages canadiens. Il est assuré que le cinéma d’ici continuera d’occuper une place de premier ordre à notre antenne.

 

Lancé en 2003, le site Internet Notre cinéma (www.radio-canada.ca/notrecinema), constitue un outil précieux qui comprend une foule d’informations, synopsis, génériques, photos, biographies des interprètes et réalisateurs sur les films sortis en salle auxquels Radio-Canada a été associée.

On y trouve aussi des renseignements ponctuels sur les festivals et autres manifestations cinématographiques et de nombreux concours reliés à ces événements ou aux sorties de films. Le site offre également, comme fonds d’écran, près de 40 affiches de films d’ici.

 

Sylvain Lafrance a rappelé le sens de l’initiative de Radio-Canada : « À ce jour, notre programme a soutenu une centaine de longs métrages (fiction ou documentaires). Avec l’annonce de ce nouvel engagement de trois ans, Radio-Canada aura consacré, en 2010, une valeur totale de 45 millions de dollars à notre cinématographie nationale. Nous sommes fiers de contribuer aux succès remportés à tous les niveaux par notre industrie cinématographique. »

 

 

PARTENAIRE DU CINÉMA D’ICI

 

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Découvertes classiques

Michel Handfield

 

3 juin 2007

 

     Cette nouvelle saison de l’OSM (2007-2008) est pleinement celle de Kent Nagano. On voit une différence, avec des pièces commandées sur des thématiques du terroir québécois par exemple, comme une création sur le hockey, commandée à François Dompierre et Georges-Hébert Germain, pour le concert Les légendes du hockey du 20 février 2008, et une création inspirée du folklore canadien, créé par Denis Gougeon, à l’occasion du concert du nouveau monde du 26 février suivant! Une saison riche, équilibrée, entre découvertes et traditions. C’est d’ailleurs ce qui est plaisant de l’OSM : vous pouvez choisir un classique qui a fait ses preuves ou découvrir un contemporain que vous ne connaissez pas. L’OSM se conjugue comme OSER!

 

Il y en a pour tous les goûts et qui veut sortir des sentiers battus pourra se fier à l’OSM pour faire des découvertes sans craintes, car un concert de l’orchestre est synonyme d’un choix de qualité même dans ce qui est moins connu. Vous pouvez vous fier à l’orchestre et OSER découvrir un genre de musique ou un compositeur que vous ne connaissez pas, comme du contemporain par exemple. OSEZ l’aventure symphonique.

 

Bref, nous pourrions recommander la saison complète, mais c’est une option irréaliste, pour des raisons de temps et de finance, pour la plupart des gens. Nous vous recommandons donc quelques concerts suivant diverses thématiques qui nous sont propres, allant de 2 à  5 concerts, ce qui fait que vous ne crèverez pas votre budget que vous achetiez vos billets à l’unité ou choisissiez une série à la carte. Vous pouvez aussi consulter tout le programme  sur www.osm.ca/fr/index_concerts_les-series.cfm, car l’OSM offre différentes séries toutes faites. Pour les renseignements au sujet de l’achat des billets ou des abonnements, voir www.osm.ca/fr/index_concerts_comment-acheter.cfm ou appelez 514-842-9951.

 

Que vous vouliez faire des découvertes,  jouez sûr ou vous initiez, le principe est simple : si vous voulez jouez sûr, vous choisissez ceux que vous connaissez déjà ou au moins de nom; si vous voulez découvrir, OSEZ ceux que vous ne connaissez pas ou notre « catégorie création ». Découvertes assurées! Vous pouvez aussi essayez un de nos thèmes, comme « je craque pour » qui n’a que deux concerts. Quant à ceux qui veulent s’initiez, nous avons aussi pensé à vous et vous retrouverez nos recommandations toutes spéciales à la fin de ce texte.    

 

Voici donc nos propositions pour 2007-2008. Suivez-les, mélangez-les ou faites vos propres choix dans nos recommandations ou dans tous le programme, mais OSEZ l’OSM au moins une fois cette saison. Voir la musique se faire est une expérience différente que de l’écouter.  Toutes les infos viennent du site de l’OSM, où vous en trouverez davantage : www.osm.ca. Jouez avec cette information et osez allez voir la musique en mouvement à l’OSM.

 

Dans la catégorie « je craque pour » :

 

1. Mahler!

Mardi 11 septembre 2007 à 20h

Mercredi 12 septembre 2007 à 20h

 

Kent Nagano, chef d’orchestre

Chanteurs du European Opera Center

Choeur de l’OSM

Marika Kuzma, chef de choeur 

 

Maurice Ravel, L’Enfant et les sortilèges

Gustav Mahler, Symphonie n° 1, « Titan »

 

2. « Légendes des Amériques » ou classique fusion jazz! 

Mardi 29 avril 2008 à 20h

 

David Robert Coleman, chef d’orchestre

Oliver Jones, pianiste

Robert Crowley, clarinettiste solo de l’OSM

 

Leonard Bernstein, West Side Story, Danses symphoniques, extraits

David Robert Coleman, œuvre pour clarinette et orchestre,

création, commande de l’OSM

George Gershwin, Rhapsody in Blue

Silvestre Revueltas, La noche de los Mayas

Astor Piazzolla, Adiós, Nonino

 

Dans la catégorie « Des noms qui ne trompent pas! » 

 

1. Beethoven et Mozart

Lundi 3 décembre 2007 à 20h

Mardi 4 décembre 2007 à 20h

 

Kent Nagano, chef d’orchestre

Hilary Hahn, violoniste

 

Arnold Schoenberg, Symphonie de chambre n° 1, opus 9b

Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour violon n° 3

Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 5

 

2. Debussy et Ravel

Dimanche 30 mars 2008 à 14h30

 

Kent Nagano, chef d’orchestre

André Laplante, pianiste

Chœur de l’OSM

Marika Kuzma, chef de chœur

 

Claude Debussy, Nocturnes

Sergueï Prokofiev, Concerto pour piano no 1

Florent Schmitt, La Tragédie de Salomé

Maurice Ravel, Boléro

 

Dans la catégorie libre

 

Là où le même concert permet des découvertes, mais aussi des valeurs sûres, comme Beethov!

 

1. Grieg, Bruch et Saint-Saëns!

 

Mardi 27 novembre 2007 à 20h

 

Jean-François Rivest, chef d’orchestre

Alexandre Da Costa, violoniste

 

Edvard Grieg, Peer Gynt, suite n° 1

Max Bruch, Concerto pour violon n° 1

Camille Saint-Saëns, Symphonie n° 3, avec orgue

 

2. Tchaïkovski

 

Mercredi 12 mars 2008 à 20h

Jeudi 13 mars 2008 à 20h

 

Gennady Rozhdestvensky, chef d’orchestre

Viktoria Postnikova, pianiste

 

Piotr Ilitch Tchaïkovski, Ouverture en fa

Piotr Ilitch Tchaïkovski, Concerto pour piano n° 1

Piotr Ilitch Tchaïkovski, Symphonie n° 5

 

3. Les choix de Julie Payette 

Jeudi 8 mai 2008 à 19h

 

Animés par André Robitaille, sympathique animateur et acteur chevronné, les 5 à 8 de l’OSM se veulent une façon renouvelée d’aborder le répertoire de concert. Placés sous le signe de la découverte musicale et des plaisirs épicuriens, ces concerts d’une heure (précédés d’un cocktail, si vous le souhaitez) mettent en lumière les coups de cœur de notre invitée, l’astronaute Julie Payette. Présente sur scène, elle vous fera part tout au long du concert des raisons qui ont motivé ses choix musicaux. Si le cœur vous en dit, rejoignez d’autres amateurs de musique dès 17 h 30 au Piano nobile tout en savourant bouchées et vins raffinés. Un rendez-vous de début de soirée à s’approprier !

 

Jean-François Rivest, chef d’orchestre en résidence à l’OSM

 

Aaron Copland, Symphonie no 3, 4e mouvement, extrait

Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie no 35, « Haffner », 1er et 4e mouvements

Johannes Brahms, Symphonie no 1, 1er mouvement

George Frideric Handel, Water Music, Suite no 3, Menuets nos 16, 21 et 22

Sergueï Prokofiev, Roméo et Juliette, suite no 2, Montaigu et Capulet

John Williams, Star Wars, extraits

 

4. Chostakovitch et Beethoven

 

Dimanche 25 mai 2008 à 14h30

Lundi 26 mai 2008 à 20h

Mardi 27 mai 2008 à 20h

 

Kent Nagano, chef d’orchestre

Till Fellner, pianiste

 

 

Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano n° 5, «Empereur»

Dmitri Chostakovitch, Symphonie n° 7, « Leningrad »

 

Pour fêter allègrement « Nowel »!

 

1. Chantons Noël  (Basilique Notre-Dame)

Mardi 18 décembre 2007 à 19h30

Mercredi 19 décembre 2007 à 19h30

 

Jean-François Rivest, chef d'orchestre

Chœur des enfants de Montréal

Iwan Edwards, chef de chœur

 

Venez fredonner les plus beaux airs de Noël, accompagnés des musiciens de l’OSM et du Chœur des enfants de Montréal, sous la direction de Jean-François Rivest. Une façon des plus inspirantes de retrouver votre cœur d’enfant, dans la somptueuse basilique Notre-Dame, nichée au cœur du Vieux-Montréal.

 

Œuvres traditionnelles de Noël

 

2. Bach à Noël  (PDA)

Mardi 11 décembre 2007 à 19h30

Mercredi 12 décembre 2007 à 19h30

 

Kent Nagano, chef d'orchestre

Sibylla Rubens, soprano

Doris Soffel, mezzo-soprano

Michael Schade, ténor

Detlef Roth, basse

Chœur de l’OSM

Marika Kuzma, chef de chœur

 

L’Oratorio de Noël de Bach, tout comme Le Messie de Handel, reste l’un des exemples les plus connus de musique chorale sacrée associée à Noël. Œuvre magnifique, empreinte de riches coloris musicaux, elle est aussi « l’œuvre chorale de large envergure la plus confortablement humaine de Bach », selon le musicologue anglais Percy Young. L’Oratorio de Noël est formé de six sections distinctes mais reliées qui célèbrent toute la Nativité. Le récit théâtral débute avec la naissance du Christ et des événements qui l’entourent pour se conclure avec la visite des Rois Mages. Explosions jubilatoires de trompettes et de tambours, scènes pastorales, airs d’une douceur sublime et dialogues intimes entre chanteurs et instrumentistes ponctuent la partition. Le quatuor de chanteurs exceptionnels, dont le réputé ténor Michael Schade, et l’OSM seront placés sous la direction de Kent Nagano.

 

Johann Sebastian Bach, Oratorio de Noël, cantates I, II, III

 

Dans la catégorie création 

 

1. Les Légendes du hockey 

Mercredi 20 février 2008 à 20h

Kent Nagano, chef d'orchestre

François Dompierre, soliste

Avec la participation du Club de hockey Canadien

 

L’évocation de la « Sainte Flanelle » suscite chez les Montréalais émotions et opinions tranchées. Grâce à une toute nouvelle œuvre qui fera vibrer les cordes sensibles des amateurs de hockey, François Dompierre et Georges-Hébert Germain rendent un vibrant hommage aux hockeyeurs légendaires en créant une nouvelle œuvre. François Dompierre, qui composera la musique, se métamorphosera en organiste des beaux jours du Forum et dialoguera avec l’Orchestre alors qu’un jeune comédien nous racontera son rêve de devenir un joueur étoile. Des joueurs actuels et anciens membres du Club de hockey Canadien prendront part à l’événement. Nous entendrons également des extraits de Sports et divertissements d’Érik Satie (orchestration de Régis Campo), une série de pièces originellement écrites pour piano qui évoque aussi bien le golf, le tennis ou le flirt. Une Vie de héros de Richard Strauss, sommet de l’art du poème symphonique, ouvrira le concert.

 

Richard Strauss, Ein Heldenleben (Une Vie de héros)

Érik Satie/Régis Campo, Sports et divertissements, extraits

(version orchestrale, commande de l’OSM)

François Dompierre/Georges-Hébert Germain, création, commande de l’OSM

 

2. Musiques du Nouveau Monde 

Mardi 26 février 2008 à 20h

Mercredi 27 février 2008 à 20h

 

Causerie avant-concert, 19 h

Françoise Davoine, d’Espace musique, reçoit Gilles Tremblay, compositeur, et Matt Haimovitz, violoncelliste.

 

Kent Nagano, chef d’orchestre

Matt Haimovitz, violoncelliste

Yves Lambert, soliste

 

Le folklore a inspiré nombre de compositeurs au fil des ans. Souhaitant ancrer le folklore canadien dans une tradition symphonique renouvelée, Kent Nagano dirigera une nouvelle oeuvre de Denis Gougeon, présentée en première mondiale. L’incomparable Yves Lambert, l’un des fondateurs du groupe La Bottine Souriante, dont le chapeau, l’accordéon et la voix sont devenus emblématiques de la musique traditionnelle, sera le soliste de cette rencontre de l’univers folklorique et de la musique symphonique.

 

Quand Dvorák s’installe à New York en 1892, il se lie d’amitié avec Henry Thacker Burleigh, arrangeur et chanteur de negro spirituals, se saturant l’esprit de ces vieux airs avant d’inventer ses propres mélodies. C’est à travers sa Symphonie du « Nouveau Monde » – qui a séduit le public dès sa première audition –, que Dvorák narrera en musique son séjour en sol américain.

 

En ouverture de concert, le violoncelliste Matt Haimovitz interprétera Les Pierres crieront du compositeur canadien Gilles Tremblay, créé en 1998 à l’Orchestre national de France.

 

Gilles Tremblay, Les Pierres crieront

Denis Gougeon, création inspirée du folklore canadien, commande de l’OSM

Antonín Dvorák, Symphonie n° 9, « du Nouveau Monde »

 

Pour s’initier

 

Nota Bene : J’ai réduit le descriptif, car tous ces concerts se retrouvent déjà dans nos choix plus haut, sauf les répétions publiques.

 

Répétitions publiques

 

Choisir une des répétitions publiques pour voir comment travaille un orchestre, car il s’agit de musique, de technique et de minutie. Dites vous que le chef, c’est le musicien, l’orchestre, son instrument. Sans l’accord du tout, il n’y a pas de musique.

 

1. Mardi 27 novembre 2007 à 10h

Durée : 60 à 90 minutes

 

Une magnifique façon de se familiariser avec l’OSM! Vivez les différentes facettes des dernières étapes de la préparation d’un concert. Ces événements, d’une durée de 60 à 90 minutes, ouvrent toute grande la porte de l’univers de la musique symphonique par l’entremise d’œuvres majeures du répertoire, de chefs d’orchestre et de solistes chevronnés, et de tous les musiciens de l’OSM. Observez l’interaction entre le chef, les solistes et la centaine de musiciens. Un guide pédagogique gratuit vous permettra de préparer les élèves au concert.

 

Jean-François Rivest, chef d'orchestre

Alexandre da Costa, violoniste

 

Edvard Grieg, Peer Gynt, suite no. 1

Max Bruch, Concerto pour violon no. 1

Camille Saint-Saëns, Symphonie no. 3, «avec orgue»

 

 

Réservations et renseignements :

Téléphone : (514) 842-3402

Télécopieur : (514) 842-0728

Courriel : general@osm.ca 

 

2. Répétition publique du Jeudi 8 mai 2008 à 10h

 

Durée : 60 à 90 minutes

 

Une magnifique façon de se familiariser avec l’OSM! Vivez les différentes facettes des dernières étapes de la préparation d’un concert. Ces événements, d’une durée de 60 à 90 minutes, ouvrent toute grande la porte de l’univers de la musique symphonique par l’entremise d’œuvres majeures du répertoire, de chefs d’orchestre et de solistes chevronnés, et de tous les musiciens de l’OSM. Observez l’interaction entre le chef, les solistes et la centaine de musiciens. Un guide pédagogique gratuit vous permettra de préparer les élèves au concert.

 

Jean-François Rivest, chef d'orchestre

 

Oeuvres de Copland, Mozart, Brahms, Handel, Prokofiev et Williams

 

Réservations et renseignements :

Téléphone : (514) 842-3402

Télécopieur : (514) 842-0728

Courriel : general@osm.ca 

 

Choisir au moins un concert parmi ceux-ci

 

Rien ne vous empêche d’ajouter d’autres choix si l’OSM vous a touché au contact et que vous en voulez davantage! Si vous voulez OSEZ l’expérience plus à fond la « grosse caisse » (1), ajoutez au moins un concert de notre catégorie libre (voir plus haut) à votre programme.

 

1. Beethoven et Mozart

Lundi 3 décembre 2007 à 20h

Mardi 4 décembre 2007 à 20h

 

Arnold Schoenberg, Symphonie de chambre n° 1, opus 9b

Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour violon n° 3

Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 5

 

2. Debussy et Ravel

Dimanche 30 mars 2008 à 14h30

 

Claude Debussy, Nocturnes

Sergueï Prokofiev, Concerto pour piano no 1

Florent Schmitt, La Tragédie de Salomé

Maurice Ravel, Boléro

 

3. « Légendes des Amériques » ou classique fusion jazz! 

Mardi 29 avril 2008 à 20h

 

Leonard Bernstein, West Side Story, extraits

David Robert Coleman, œuvre pour clarinette et orchestre,

création, commande de l’OSM

George Gershwin, Rhapsody in Blue

Silvestre Revueltas, La noche de los Mayas

Astor Piazzolla, Adiós, Nonino

 

Choisir un des deux concerts de Noël

 

1. Chantons Noël  (Basilique Notre-Dame)

Mardi 18 décembre 2007 à 19h30

Mercredi 19 décembre 2007 à 19h30

 

Venez fredonner les plus beaux airs de Noël, accompagnés des musiciens de l’OSM et du Chœur des enfants de Montréal, sous la direction de Jean-François Rivest.

 

2. Bach à Noël  (PDA)

Mardi 11 décembre 2007 à 19h30

Mercredi 12 décembre 2007 à 19h30

 

L’Oratorio de Noël de Bach, tout comme Le Messie de Handel, reste l’un des exemples les plus connus de musique chorale sacrée associée à Noël.

 

Note:

 

1. Instrument de musique à percussion. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Grosse_caisse

 

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La saison 2007-8 de l’Espace libre

 

29 mai 2007

 

Voici un aperçu de la nouvelle saison de l’Espace libre. Pour plus de détails : www.espacelibre.qc.ca/ 

 

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Vous trouverez d’abord mon impression en quelques mots pour chaque pièce, noté en partie lors de la présentation et rafraichi lors de la rédaction finale de ce texte. Mon commentaire n’est donc pas une appréciation, ni un résumé des pièces, car on ne les a pas encore vue. Il est cependant une traduction, par écrit, du feeling que j’ai ressenti lors de la présentation de cette programmation 2007-2008. L’effet pourra cependant être complètement différent à la vue de ces pièces. C’est d’ailleurs ce qui est intéressant de ces présentations : donner le goût sans avoir goûté à la chose, comme lorsqu’on est face au comptoir d’une pâtisserie. Il y a toujours place à la magie… de la découverte, même si on croit que la présentation et l’emballage disent tout.

 

Nos impressions sont toutes suivies du descriptif officiel.

 

 

Michel Handfield

 

 

MOI CHIEN CRÉOLE

 

Créée en Martinique, une pièce qui nous unit à une forme de conscience sociale. Mais, il y a encore beaucoup à faire pour changer les choses, à commencer par en convaincre d’autres qu’il faut les changer et qu’on peut le faire, car beaucoup prennent le système pour un roc solide qui nous écrase et qui nous est imposé. Qui est immuable! Sauf que, les systèmes, ce sont les Hommes qui les ont faits pour répondre à leurs aspirations. Si les aspirations changent, les systèmes doivent être changés eux aussi. Naturellement, ce ne peut être facile, car certains ont intérêt à protéger le système tel qu’il est et ont su placer des mécaniques pour le protéger, en commençant par des ressources humaines qui demandent des esprits créatifs dans le respect de la tradition et de la continuité! On doit donc investir ces systèmes pour les transformer de l’intérieur. Voir cette pièce serait un premier pas; lire Touraine et Crozier un second! Réflexe de sociologue, c'est-à-dire moi-même!  (MH)

 

***

 

Production Théâtre du Grand Jour, en coproduction avec L'Artchipel, Scène Nationale de Guadeloupe

29 AOÛT au 15 SEPTEMBRE 2007 du mardi au samedi à 20h

Soirées lève-tôt : jeudi 6 septembre, représentation à 19h, suivie d'une discussion et samedi 15 septembre, représentations à 16h et 20h

 

Le chien, reclus dans un coin sombre de la place publique, observe la lune se lever sur une autre nuit où il devra accomplir son noble devoir. En effet, le jour de sa naissance, un déluge terrible emporta la totalité de sa famille. Lors de cette tragédie, il eut une révélation : il devra donner les mots à ses semblables, leur insuffler le pouvoir d’être libre et l’amour de se raconter.  Mais le chien créole ne se doute pas que cette nuit ne sera en aucun point semblable aux autres…

 

THÉÂTRE CATASTROPHE

 

Sur la survie de la planète, mais aussi l’adaptation. Je verrai bien sortir la dactylo manuelle, le stencil et la machine à ronéotyper du musée du journal pour pouvoir produire un numéro spécial, ce numéro « catastrophe », car si certains appareils modernes et autonomes fonctionnent toujours ou pour quelques heures encore, comme les magnétophones et les portables, d’autres sont kaput et on ne sait pour combien de temps. Voilà le traitement que j’en ferais. J’ai hâte de voir le leur. (MH)

 

 ***

 

Production Nouveau Théâtre Expérimental

Entre le 17 et le 30 SEPTEMBRE 2007, à préciser

 

Collectif d'auteurs et de metteurs en scène

DISTRIBUTION Maryvonne Cyr, Étienne Lepage et Emmanuel Reichenbach

 

Une catastrophe écologique menace la vie de la cité. Un spectacle en deux parties : une première à l’extérieur, mettant en vedette l’édifice même du théâtre, de façon à ce que ses murs mêmes deviennent l’écran sur lequel se reflètent les événements qui bouleversent la ville ; une deuxième partie, où le public est invité à l’intérieur du théâtre et où il découvre une salle des nouvelles moderne : agitation, reportages, témoignages, une atmosphère de chaos, une sorte d’exercice d’anticipation… 

 

LE CHANT DES GASTON

 

J’étais désarçonné et je n’ai rien noté, mais je suis curieux de savoir ce qu’il en sera! Ce qu’il adviendra. (MH)

 

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Production Momentum

9 au 27 OCTOBRE 2007 du mardi au samedi à 20h

Soirée lève-tôt : jeudi 18 octobre, représentation à 19h, suivie d’une discussion

 

AUTEURE ET METTEURE EN SCÈNE Céline Bonnier

DÉCORS ET ACCESSOIRES Massimo Guerrera

ÉCLAIRAGES Lucie Bazzo

COSTUMES Linda Brunelle

MUSIQUE Ludovic Bonnier

DISTRIBUTION Paul-Patrick Charbonneau, Nathalie Claude, Stéphane Crête, Brigitte Lafleur, Gaétan Nadeau et deux autres comédiens

 

À la mort de leur père, cinq frères et sœurs, âgés entre 38 et 48 ans, se trouvent réunis après plusieurs années d’un commun mutisme dans la maison familiale. Leur hôte est un adolescent, un jeune frère dont personne ne connaissait jusqu’à l’existence.  Choc, deuil, malaise.

 

LE PROBLÈME AVEC MOI précédé de Le Déclic du Destin

 

Cela à l’air coquasse, absurde, angoissant et brillant tout à la fois. (MH)

 

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Production Omnibus le corps du théâtre

6 au 24 NOVEMBRE 2007 du mardi au samedi à 20h

Soirées lève-tôt : jeudi 15 novembre, représentation à 19h, suivie d'une discussion et samedi 17 novembre, représentation à 17h.

 

AUTEUR Larry Tremblay

METTEUR EN SCÈNE Francine Alepin

DÉCOR ET ÉCLAIRAGES Anick La Bisonnière

DISTRIBUTION Carl Béchard et Larry Tremblay

 

Deux courtes pièces pour un seul personnage, Léo. Mais quel personnage !  Léo nous invite à un voyage intérieur au pays de son corps, pierre angulaire des deux pièces présentées. Le problème avec lui, c’est qu’il vit des transformations kafkaïennes. Dans Le Déclic du destin, il suffit d’un éclair au chocolat pour déclencher la métamorphose : Léo voit son corps se disloquer, se désagréger, il ira même jusqu’à en perdre et la langue et les dents et la tête. Dans Le Problème avec moi, Léo rencontre son double, un clone qui est l’antithèse de lui-même, un clown psychotique avec qui il faut bien composer, puisque Léo ne peut vivre sans Léo.

 

L'ÉNÉIDE

 

Troie! Virgile revisité! Un voyage aux sources, là où l’origine de l’Occident se confond avec l’Orient. On y questionne des « vérités » historiques… et encore actuelles. Des mythes fondateurs, mais aussi des éléments destructeurs. Sauf que, du chaos nait le changement! Ça fait peut être cliché, mais ça semble toujours valable. (MH)

 

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Pour en savoir plus sur l’Énéide : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89n%C3%A9ide   

 

Production Trois Tristes Tigres

29 NOVEMBRE au 19 DÉCEMBRE 2007 du mardi au samedi à 19 h

Jeudi 6 décembre, une discussion suivra la représentation.

 

AUTEUR Olivier Kemeid, d'après Virgile

METTEUR EN SCÈNE Olivier Kemeid

DÉCOR ET ACCESSOIRES Jasmine Catudal

ÉCLAIRAGES Etienne Boucher

COSTUMES Romain Fabre

MUSIQUE Philippe Brault

ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE Stéphanie Capistran-Lalonde

DISTRIBUTION Marie-Josée Bastien, Simon Boudreault, Eugénie Gaillard, Geoffrey Gaquère, Johanne Haberlin, Luc Proulx et deux autres comédiens

 

Une ville qui brûle. Un chef de famille, Énée, qui doit fuir pour survivre. Son père sur les épaules, son enfant à la main, il court dans les rues avec les siens afin de s’échapper, trouve un radeau, part à la dérive, laissant derrière lui son pays en flammes. Les boat-people ont une longue histoire ; Énée errera des années sur les mers, à la recherche d’une terre pour son fils. L’Énéide raconte l’histoire d’une émigration. Elle ne met pas en scène des héros aux destinées toutes tracées par les dieux, mais de simples hommes en quête d’une vie meilleure.

 

LE PLAN AMÉRICAIN

 

Si la présentation me donnait un avant goût, elle ne répondait pas à une question fondamentale : qu’adviendra-t-il après? Une prise de conscience ou une fuite en avant? Faire comme si! J’ai hâte de savoir la réponse que me donnera cette pièce.  (MH)

 

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Production Nouveau Théâtre Expérimental

9 JANVIER au 2 FÉVRIER 2008 du mardi au samedi à 20h30

Soirées lève-tôt : jeudi 17 janvier, représentation à 19h, suivie d'une discussion.

 

AUTEURS ET METTEURS EN SCÈNE Évelyne de la Chenelière et Daniel Brière

DÉCOR Michel Ostaszewski

COSTUMES Catherine Gauthier

ÉCLAIRAGES Nicolas Descôteaux

RÉGIE Colette Drouin

DISTRIBUTION Évelyne de la Chenelière, Daniel Brière, Anne-Marie Cadieux et un autre comédien

 

Le Plan américain met en scène un frère et sa sœur, jeunes adultes, figure trouble d’un couple qui s’enferme dans une relation qui le rend imperméable au reste du monde.  Ils ont choisi le détachement et la résistance à toute forme de sentimentalisme (ce fléau grandissant qu’ils condamnent) pour nourrir un regard froid sur l’art et sur la vie.  Le seul sentiment qu’ils se reconnaissent est leur amour infini, platonique et exclusif l’un pour l’autre.

Ils entretiennent un rapport ambigu avec l’image.  Leur père est photographe de guerre, tandis que leur mère est directrice artistique d’une revue d’art contemporain.

Réussiront-ils à saboter le plan américain?

 

FAMILLES MADE IN USA

 

Comme on restait dans le thème États-uniens, je n’ai rien noté, car tout ce qui concerne notre puissant voisin est à considérer, pour le meilleur et pour le pire, car il est trop puissant pour qu’on puisse l’ignore, un point c’est tout! (MH)

 

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Ruines (Allonge-moi, Justin Timberlake)

Anna Bella Eema

Une Maison Propre

Production Théâtre de l'Opsis

6 au 23 FÉVRIER 2008

Lundi à 18h et 20h30

Mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 20h30

Samedi et dimanche à 15h, 18h et 20h30

Soirée lève-tôt : jeudi 14 février, représentation à 19h suivie d'une discussion.

 

AUTEURES Sheila Callaghan, Lisa D'Amour et Sarah Ruhl

TRADUCTRICE Fanny Britt

METTEURS EN SCÈNE Jean Gaudreau, Luce Pelletier et un autre metteur en scène à déterminer

DISTRIBUTION À déterminer

 

Trois jeunes auteures états-uniennes nous dévoilent des destins de familles : ceux de Anna Bella et de sa mère qui vivent dans une roulotte, de Janice qui veut faire sauter maison et famille et de Mathilda qui recherche la farce parfaite pour rendre les gens heureux. Ruines de Sheila Callaghan, Anna Bella Eema de Lisa D’Amour, Une Maison propre de Sarah Ruhl : trois plumes totalement différentes, mais qui mettent en scène une pléiade de personnages féminins qui tentent de trouver une façon de survivre. Des femmes au bord de la crise de nerfs côtoient des fillettes en mal de vivre, des relations de couple se dénouent, des amitiés se forment, la vie se déroule et chacun y cherche sa place.

 

LA SOCIÉTÉ DE MÉTIS

 

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai pensé à « Beauté désespérée » quand j’ai vu cette proposition théâtrale… Je suis donc curieux! Très curieux. Je saurais peut être pourquoi j’ai eu cette réaction. (MH)

 

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Production Théâtre la Catapulte

28 FÉVRIER au 15 MARS 2008 du mardi au samedi à 20h

Soirée lève-tôt : jeudi 6 mars, représentation à 19h suivie d'une discussion.

 

AUTEUR Normand Chaurette

METTEUR EN SCÈNE Joël Beddows

CONSEILS SCÉNIQUES Dominique Lafon

DÉCOR Jean Hazel

ÉCLAIRAGES Glen Charles Landry

COSTUMES Isabelle Bélisle

MUSIQUE Jules Bonin-Ducharme

DIRECTION DE PRODUCTION Céine Paquet

DISTRIBUTION Lina Blais, Érika Gagnon, Hugo Lamarre et Claude Lemieux.

 

Face au fleuve éternel, l'impérieuse Zoé Pé règne fermement sur Métis et ses jardins, entourée d'invités dont elle achète l'amitié à coups de somptueux présents.  Puis, un jour d'été, elle aperçoit ce peintre, là-bas, au-delà des marais, qui de loin la peint, elle et ses invités.  Dès lors, elle n'aura plus qu'une obsession : posséder ces portraits.  Or, le peintre ne veut pas vendre.  Argent, flatteries, manipulations, menaces : rien n'y fait. Rien?

 

SACRÉ COEUR

 

Alain Vadeboncoeur est véritablement médecin et ami (d’enfance) d’Alexis Martin. Ce duo nous invite ici à découvrir le monde de l’urgence. Pourtant, il a déjà fait  l’objet de plusieurs séries télévisées et de films, que ce monde. Alors, pourquoi une autre proposition? Dans la présentation j’ai perçu une réponde à cette question :

 

Le théâtre permet d’aller au-delà des images!

 

Ne voir qu’une pièce, j’aimerais voir celle là. (MH)   

 

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Production Nouveau Théâtre Expérimental

25 MARS au 19 AVRIL 2008 du mardi au samedi à 20h30

Soirée lève-tôt : jeudi 3 avril, représentation à 19h suivie d'une discussion.

 

AUTEURS Alexis Martin et Alain Vadeboncoeur

METTEUR EN SCÈNE Alexis Martin

COSTUMES Catherine Gauthier

MUSIQUE Nancy Tobin

DISTRIBUTION Hélène Florent, Alexis Martin, Luc Picard et un autre comédien.

 

La pièce Sacré Cœur : une incursion dans le domaine de la médecine d’urgence. Une salle d’urgence moderne, dans une ville comme Montréal : un seuil, entre la vie et la mort, un habitat hautement métaphysique, où le médecin urgentologue reçoit et traite des êtres en proie à l’ultime angoisse, celle qui fonde toute notre vie : la mort anticipée depuis toujours, qui se présente en habit du dimanche ou encore en bleu de travail…

 

BURLESQUE

 

Le titre dit tout! Mais, attention, si le burlesque fait d’abord rire, il peut aussi faire réfléchir. (MH)

 

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Production Omnibus le corps du théâtre

29 AVRIL au 17 MAI 2008 du mardi au samedi à 20h

Soirées lève-tôt : jeudi 1er mai, représentation à 19h suivie d'une discussion et samedi 3 mai, représentation à 17h.

 

AUTEURS La famille Omnibus

MAÎTRES D'OEUVRE Pool de maîtres d'œuvre

DISTRIBUTION Pool de huit interprètes à déterminer

 

Ce n'est pas sans coup férir qu'une petite société se met en branle parce qu'il faut bien se lever le matin et prendre le bord. Mails il faut composer. Avec les autres, certes, mais aussi avec cet environnement d'objets qu'on n'avait ni voulus ni choisis, et qui vous ravissent l'âme au point de faire de vous leur propre chose. Et c'est parti. Tout simplement parce que l'effet de la cause obéit à une loi mécanique qui en fait la cause du prochain effet. Et nos petits citoyens sont embarqués dans une galère qui n'esquive le mal que pour se retrouver devant le pire.

 

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LA PROGRAMMATION DE LA SAISON 2007-8 EST MAINTENANT DISPONIBLE SUR LE SITE D’ESPACE LIBRE :

www.espacelibre.qc.ca/html/prog-spectacles.html#chien

  

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Le bazar dynamique ou Dominique Bouffard plus!

Michel Handfield

 

23 mai 2007

 

Ce fut un Dominique Bouffard plus! Quatre « auteures compositrices » qui se mêlaient bien, animées et sympathiques! Elles se connaissaient, car on sentait une complicité entre elles… et « le » lui, car il y avait un gars parmi ces elles, mais comme ici le féminin l’emporte par la force du nombre, il l’emporte aussi dans les accords, d’autant plus qu’elles étaient toutes d’excellentes musiciennes! Complicité donc qu’elles ont su communiquer à la salle. C’était dynamique, avec plusieurs chansons énergiques, quelques-unes intimistes et quelques autres humoristiques, ce qui donnait un bel équilibre. Bref, ce fut un spectacle si intéressant que j’ai  noté dans mon PALM :

 

« Il y a eu le big bazar, je parlerai du bazar dynamique ici! »

 

Mais, j’oubliais de vous les présenter. Étaient sur scène :

 

Andréanne Alain : www.andreannealain.com/

Dominique Bouffard : www.dominiquebouffard.com/

Jipé Dalpé, dit le gars : www.myspace.com/jipedalpe 

Gaële : www.tryskell.com/html/gael.php; http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=151864603

 

     Dans certaines de ses chansons, Gaële avait une pointe d’humour que j’ai bien aimé. Pour Tango, j’ai même noté que cette chanson avait un côté international. Quant à Léo, sur le thème d’espionner ses voisins, j’ai écrit « chanson psycho urbaine qui devrait parler à bien des publics. » 

 

Pour Jipé Dalpé : un rebelle sympathique dans plusieurs de ses textes, comme Hold up du destin

 

Andréanne Alain et Dominique Bouffard ont ça dans le sang, mais dans leur cas je me suis attardé sur chacune une chanson « qui est venue me chercher pas à peu près » comme le dit l’expression consacrée!

 

Dominique Bouffard a un neveu mulâtre. Des gens disent  «  Mais, tu n’es pas d’ici! », comme si un chromosome effaçait l’autre! Elle en a donc fait une chanson qui est particulièrement venue me chercher, mais dont je n’ai malheureusement pas noté le titre, car c’est le cas de deux des  petits enfants de mon coéditeur. A l’entrée à l’école de son petit-fils, on le classait même comme Haïtien, ce qui effaçait toute l’ancestralité de sa mère alors que, loin de s’effacer, les cultures s’additionnent! Et avec le temps, on en retient ce qui nous nourrit. En effet, le modernisme nous permet maintenant d’emprunter à d’autres cultures, même si elles ne sont pas dans nos racines, avec la circulation des idées et des recettes que ce soit par les moyens de communication moderne, incluant l’internet; les voyages; les rencontres… Alors, pourquoi ces catégories qui enferment à tout jamais?

 

On dit faire contre le racisme, mais en même temps est-ce une forme de racisme, comme l’allemand qui avait une seule goûte de sang juif et qui perdait toute sa germanité à cause de cette goûte de sang « impur »? Question importante s’il en est une en cette période de rectitude politique. Certaines rectitudes peuvent-elles cacher une autre forme de racisme sous couvert d’ouverture? Pendant combien de décennies, ou de siècles, leurs descendants seront-ils « autres » avant d’être « nôtres »? La chanson a le mérite de nous faire réfléchir comme la littérature d’aller plus loin. (1)

 

Dans le cas d’Andréanne Alain, j’ai pris quelques notes sur « Un parmi tant ». Chanson sur l’individualité, qui est une caractéristique très occidentale du XXIe siècle. (2) Une influence montante depuis Jean-Jacques Rousseau, le contrat social nous faisant réaliser  que la société est composée d’individus libres qui se sont unis (3), ce qui est de plus en plus visible avec la montée des droits individuels. Une préoccupation des plus présente chez les jeunes générations, élevées avec les droits individuels plutôt que le collectivisme qu’ont connu leurs contemporains qui rêvaient de communes et de socialisme, où eux rêvent maintenant de s’affirmer comme personne individuelle et différenciée! (4)  

 

S’affirmer! C’est aussi une note générale que j’aurais pu prendre pour ce spectacle qui tourne en partie autour des préoccupations de la jeune génération : amour et  relations, car la recherche de la relation stable est marquante des générations qui ont suivi celle du divorce. Je pense ici à « Moi je tombe à tes pieds » chantée par  Dominique Bouffard ou à la « relation mère fille », chantée par Andréanne Alain  qui en a fait la musique, car les paroles sont de Luc de Larochelière.

 

En fait, tout le monde y trouvera son compte, car y a-t-il de quoi de plus universel et intergénérationnel que l’amour? 

 

Notes :

 

1. Ici j’ai pensé au livre d’Alain FINKIELKRAUT, 1987 [1989], La défaite de la pensée, France: Gallimard, coll. Folio Essai et Pierre-André TAGUIEFF, 2002, La couleur et le sang – Doctrines racistes à la française,  France : Mille et une nuits et fondation du 2 mars.

 

2. Contrairement au XXI siècle mathématique qui a débuté en 2001, le XXIe siècle historique a débuté avec la fin du monde communiste en 1991. Voir Eric Hosbawm, 1999, Age of extremes. The short Twentieth century, 1914-1991, London: Abacus

 

3. Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains.

 

4. A ce sujet je pense au livre de Luc Vigneault et  Bjarne Melkevik (Sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection  Dikè, 160 pages.

 

Le Communiqué de presse

 

Montréal, le jeudi 10 mai 2007

 

L’auteure-compositrice-interprète Dominique Bouffard se faufile petit à petit sur la scène culturelle québécoise depuis qu’elle a remporté le premier prix au Festival en chanson de Petite-Vallée 2004. Accompagnée d’Andréanne Alain et de Gaële, elle sera en spectacle le 16 mai prochain au Studio-théâtre de la Place des Arts de Montréal dans le cadre des Week-end de la chanson Hydro-Québec. Ce sera une occasion d’entendre en avant-première les chansons de son premier opus qui sera lancé le 14 août 2007.

 

En plus de la pièce « Tant pis », premier extrait radio disponible à compter du 15 mai, onze autres pièces originales se retrouvent sur le premier album de Dominique Bouffard, à paraître cet été sous l’étiquette Christal Musik. Dominique Bouffard y propose un univers personnel et urbain, avec des histoires modernes, petites bribes du quotidien qu’elle colle sur un fond groove folk-populaire. Elle est entourée des musiciens Simon Blouin à la batterie (Vincent Vallières, Mike Prévost, Luc De Larochelière, Dumas), François Richard aux claviers (Fredric Gary Comeau, Ariane Gauthier), Mark Hébert à la basse et David Brunet à la guitare. L’album est réalisé par David Brunet (Daniel Boucher, Yann Perreau, Mike Prévost, Tricot Machine).

 

Originaire de Sherbrooke, Dominique Bouffard grandit à Kamouraska avant de s’établir à Québec à l’âge de 17 ans. En participant à plusieurs concours dont Cégep en Spectacle, Le tremplin de Dégelis et le Festival en chanson de Petite-Vallée, l’auteure-compositrice-interprète se fait remarquer dans le milieu de la musique très rapidement. Ses nombreuses collaborations à d’importants événements culturels lui permettent de voir son rêve se concrétiser en signant avec Christal Musik.

 

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Index

 

Sortie de Disques!

 

Jinjoo Cho

Brahms/Ravel/Good

 

JINJOO CHO, violoniste

LOUISE-ANDRÉE BARIL, piano

DATE DE SORTIE : 5 juin 2007

 

Montréal, le 5 juin 2007

 

     ANALEKTA est fière de présenter ce premier enregistrement de la jeune violoniste coréenne Jinjoo Cho, lauréate du Premier Grand Prix au Concours Musical International de Montréal en 2006 et médaillée d’or au Stulberg International String Competition en 2005. Accompagnée ici de la pianiste Louise-Andrée Baril, elle nous offre un récital d’œuvres couvrant trois siècles et comprenant la dramatique Troisième Sonate de Brahms, le flamboyant Tzigane de Ravel et une œuvre du compositeur canadien Scott Good.

 

     Œuvre de maturité, la Troisième Sonate de Brahms se démarque par l’ampleur symphonique de ses quatre mouvements et démontre la maestria avec laquelle Brahms aborde le délicat équilibre entre violon et piano.

 

     Joyau d’exotisme et de poésie, Tzigane de Ravel est l’une des pièces les plus ardues du répertoire.  En deux parties contrastées, l’œuvre est un véritable feu d'artifice violonistique, ponctué par des interventions animées du piano.

 

     Lauréat de plusieurs prix, le compositeur canadien Scott Good était invité en 2006 à écrire l’œuvre canadienne imposée pour le Concours Musical International de Montréal, And Dreams Rush Forth to Greet the Distance, destinée à démontrer la virtuosité de l’interprète mais aussi à mettre en valeur des approches modernes de la technique de violon tout en interpellant interprète et public.

 

     Née à Séoul, Jinjoo Cho a déjà eu l’occasion de se produire en tant que soliste avec plusieurs formations musicales de Cleveland dont l’Orchestre de Cleveland, le CityMusic Cleveland, l’Orchestre des jeunes et l’Orchestre symphonique du Cleveland Institute, de même qu’avec l’Orchestre symphonique de Kalamazoo, l’Aspen Concert Orchestra et l’Orchestre symphonique de Montréal. Le talent de Jinjoo Cho a déjà été reconnu à de nombreuses reprises, notamment par la presse. « Elle est une violoniste d’un aplomb et d’un accomplissement technique remarquables, sans aucune peur apparente des défis qu’un compositeur ait put jeter sur son passage », commentait Donald Rosenberg, critique musical du Plain Dealer. Pour plus d’information sur le Concours Musical International de Montréal, on peut visiter le www.concoursmontreal.ca

 

     Originaire de Cornwall, Ontario, Louise-Andrée Baril a fait ses études de piano à Londres, avec Maria Curçio, et à l’Université de Montréal. Lauréate de plusieurs concours, elle fait une brillante carrière qui l’amène à jouer au Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Amérique du Sud, de même qu’en Europe. Collaboratrice des plus recherchées, Louise-Andrée Baril s’est perfectionnée auprès des maîtres Martin Katz, Martin Isepp, Warren Jones et Dalton Baldwin. Elle a également enregistré plus de 30 CD dont un album de mélodie française réalisé avec le baryton Jean-François Lapointe, lancé en mars par Analekta.

 

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 Trans Akadi, l'album. En magasin partout au Canada dès le 5 juin !

 

Halifax, le 31 mai 2007- Après les deux premiers lancements du nouvel opus de Trans Akadi à Dieppe et à Caraquet le 3 et le 4 mai dernier, Trans Akadi, le disque, était toujours manquant chez plusieurs disquaires. Pour cause, le groupe vient tout juste de s'entendre avec un nouveau distributeur soit, LOCAL Distribution. Le groupe a dû se montrer patient pour trouver une distribution flexible qui allait rendre ses nouvelles créations accessibles à un vaste public, partout au pays, dans les magasins et aussi sur Internet.

 

En tant qu'artiste indépendant et sans aide des programmes gouvernementaux avec la nouvelle réalité de l'industrie du disque par dessus le marché, Trans Akadi a aussi dû faire preuve de créativité en dehors de son disque. LOCAL Distribution fera équipe avec le groupe pour rendre sa musique accessible partout à l'aide de différents outils. Le slogan de l'entreprise détermine bien sa philosophie et son approche: «Cultivez l'indépendance!» En plus de Trans Akadi, LOCAL Distribution distribue des centaines d'artistes. Notamment, les disques d'artistes comme Suroit, Frédéric Gary Comeau, Zéro Celcius et Mario Peluso.

 

En attendant la sortie officielle en magasin, les mélomanes peuvent se procurer le nouvel effort de Trans Akadi en ligne chez Archambault musique, au www.transakadi.com  et sur le site de Distribution LOCAL. Le disque Trans Akadi est également disponible au Jean Coutu de Caraquet au Nouveau-Brunswick. (Le propriétaire est un ami du groupe)

 

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Index

 

Cinéma et Théâtre

 

Attention : Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.

 

Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra,  le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un révélateur social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait que de courts textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu faire de très longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle, qu’eux dans la tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, car je travaille d’un autre angle. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent plusieurs hyperliens de références, car cette diversité de points de vue est nécessaire. Il faut la protéger.

 

Michel Handfield 

 

MICHAEL MOORE: ANGE OU DÉMON?

www.manufacturingdissentmovie.com/

 

À l’affiche dès le 22 juin au Cinéma du Parc!

3575, avenue du Parc – Montréal

 

Le film sera projeté en version originale anglaise et en version doublée en français.

 

Avec leur fascinant documentaire Michael Moore: Ange ou démon? (Manufacturing Dissent), les documentaristes canadiens Debbie Melnyk et Rick Caine s’intéressent à Michael Moore, cinéaste devenu phénomène grâce à ses documentaires soulevant certaines problématiques de la société américaine (Roger & Me, Bowling for Columbine, Fahrenheit 9/11 et son dernier en date, Sicko).  Cette fois, les rôles sont  renversés et c’est Michael Moore qui est le sujet de ce film: malgré son refus constant de leur accorder  une interview, Melnyk et Caine ont tout de même parlé à de nombreux critiques, collègues et observateurs du cinéaste et on ficelé un documentaire duquel sortent des révélations sur ses méthodes: Se base-t-il sur des faits avérés, de la propagande ou de la fiction?  Ou peut être un mélange des trois?

 

Michael Moore: Ange ou démon? est distribué au Québec par Métropole Films Distribution et dans le reste du Canada par Mongrel Media.

 

Commentaires de Michel Handfield (22 juin 2007)

 

« Like or hate Michael Moore? This Is the question ». C’est celle que pose un animateur de ligne ouverte dans ce film. C’est aussi celle que pose ce film, car il ne laisse personne indifférent. L’élite économique, par exemple, ne l’aime pas. Elle lui reproche d’avoir joué  avec la vérité dans Roger & Me, film concernant la fermeture d’une usine de GM  à Flint, Michigan, la vile natale de Moore. Par exemple, Moore dit dans ce film qu’il n’a jamais rencontré le CEO de GM, Roger Smith, alors qu’il l’aurait rencontré selon ce documentaire. Ment-il ou considère-t-il que dans les conditions où il l’a rencontré, ce n’était pas ce qu’il considère être une rencontre digne de ce nom? Mais, un fait demeure au-delà de cette controverse : la tragédie de Flint, c’est la fermeture de l’usine et les pertes d’emplois, pas que Moore ait rencontré ou non Roger Smith! C’est là un prétexte que ses opposants utilisent pour dire « regardez, il ment! » comme si on pouvait accuser Michael Moore, les salaires ou le syndicalisme d’être responsable de la mauvaise presse de cette industrie et de ses tourments! Ce n’est tout de même pas la décision des employés de faire certains modèles qui ne répondent pas aux besoins des clients plutôt que d’autres. Ces décisions viennent du management!

 

On peut l’accuser de jouer avec les faits, mais n’est-ce pas ce que font continuellement les relationnistes  et les spécialistes du marketing des grandes entreprises, les lobbyistes et les portes paroles des partis politiques,  que de jouer avec les faits pour vendre? N’est-ce pas ce qu’a aussi fait la droite états-unienne pour faire accepter sa guerre en IRAK? Que Moore utilise les mêmes procédés pour passer son message dénonciateur ne serait cependant pas correct selon la droite! Si la méthode est éprouvée, je ne vois pas pourquoi la gauche ne pourrait pas la récupérer. 

 

Par contre, il est vrai que Michael Moore est d’abord  un polémiste et un éditorialiste avant d’être un  documentariste. Ce film le montre bien et je suis d’accord là dessus. Cependant, cela ne lui donne pas tort. Dans certaines situations, on doit choisir notre camp. Il a choisi le sien et prend parti.

 

Pour dénoncer, il tourne les coins ronds à quelques occasions, surtout s’il n’a pas la citation ou l’image qui lui convient. S’il veut le punch qui résume le discours du Président par exemple, il prendra peut être une autre citation, hors contexte, mais  qui traduira la ligne de pensée du président en une phrase choc! Tricherie, manipulation ou information? Si cette « ligne » résume bien la « vérité » présidentielle, c’est une information trafiquée, mais toujours une information. Cela lui vaut cependant des critiques de la droite et l’opprobre d’une gauche pure et angélique qui n’accepte  pas qu’il utilise les mêmes procédés que la droite qu’il dénonce. Mais, sur le même champ de bataille, pourquoi ne pourrait-il pas utiliser les mêmes armes? 

 

     Moore est un cinéaste de conviction. Il peut se tromper, mais il fait toujours un plaidoyer honnête, c’est-à-dire qu’il défend ce à quoi il croit. Comme le spectateur qui va voir ses films le sait, il ne le trompe pas, car c’est cette dénonciation choc qu’il attend.

 

Opposé à Bush, il a fait Fahrenheit 9-11 pour le dénoncer. Il a ensuite décidé de s’impliquer dans la campagne de John Kerry contre George W. Cependant, sa popularité aurait-elle éclipsé celle de Kerry dans certains milieux, car on voit à plusieurs reprises des étudiants pour Bush s’opposant à des étudiants pour Moore. Mais, où étaient les étudiants pour Kerry?

    

« MICHAEL MOORE: ANGE OU DÉMON? » intéressera les deux camps finalement. Mais, tant ceux qui en sont des inconditionnels que ceux qui ne peuvent le voir, même en peinture, ne changeront pas d’avis à son sujet! Pour les autres, ceux qui le connaissent moins, allez d’abord voir ce film et, quand il sera sortit, allez voir Sicko! Vous pourrez alors vous faire une idée de Michael Moore; votre idée! Peut être tourne-t-il les coins ronds, mais peut être a-t-il raison de le faire pour que le message passe.

 

Moi, j’aime bien le travail de polémiste de Moore (et j’ai bien aimé Sicko que j’ai vu en visionnement de presse), mais j’ai aussi aimé cette œuvre qui le critique, car si on sait lire entre les lignes on voit bien que dans un monde d’idéologies,  de clips, et de choix instantanés (on zappe), les critiques doivent parfois utiliser les mêmes procédés que les autres pour attirer l’attention et se faire entendre. Dénoncer de façon angélique, si ça n’intéresse que les anges ne fera rien pour changer les choses ici bas. Avec les Hommes, il faut agir en  Homme. C’est ce que fait Moore pour attirer l’attention de ses concitoyens sur ce qu’il juge incorrect. Ce film a donc le mérite de nous montrer ce Moore là.  Alors que vous soyez pour ou contre Michael Moore, je vous conseille ce film.

 

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TROIS ROIS

www.amazonefilm.com/films/troisrois.html

Premier long métrage documentaire de Katia Paradis.

 

À l’affiche au cinéma Parallèle du complexe Ex-Centris du 22 juin au 28 juin 2007

 

Documentaire, 88 min., produit par Amazone film. Présenté en version originale anglaise, créole et espagnole sous-titrée française.

 

Véritable voyage poétique au cœur de l’âme du Belize, Trois rois plonge dans l’univers coloré de trois musiciens âgés qui vivent jusqu’au bout leur passion musicale malgré le manque d’intérêt des jeunes générations.

 

De la jungle à la ville en passant par la mer, Katia Paradis a suivi les pas de Paul Nabor (il sera présent au FIJM cet été avec Andy Palacio), guitariste, Florencio Mess, harpiste et Wilfred Peters, accordéoniste, de 2003 à 2006. Elle pose un regard sensible empreint de tendresse sur ces trois hommes qui nous offrent en héritage leur amour de la musique.

 

Commentaires de Michel Handfield (21 juin 2007)

 

Connus, mais les poches vides! C’est ce qui caractérise ces trois musiciens en plus de leur amour de la musique, car on oublie maintenant la tradition du « live », que ce soit dans l’espace public ou les fêtes! Ce sont les CD qui ont pris la place, porteur d’une culture mondiale très bien commercialisée, cela au dépend des cultures traditionnelles et régionales! C’est ce que déplorent ces musiciens.

 

Cependant, c’est aussi cette culture formatée et commercialisée, à travers la planète, qui a permis cette éclosion des musiques du monde par exemple! Les CD et l’internet (MP 3) en ont fait un produit recherché, car ayant une couleur qui lui est propre; une âme! Des artistes et des groupes que les « majors » n’auraient pas « endisqués » ont développé leur niche et ont ainsi gagné en popularité au point que les majors, incluant les radios, n’ont eu d’autres choix que de les diffuser. La « musique du monde » est par exemple un segment que j’aime bien écouter sur Espace Musique (www.radio-canada.ca/radio2/).  Bref, les nouvelles technologies peuvent changer les choses, car elles permettent à ces musiciens de se faire connaître et de s’auto diffuser à peu de frais.

 

Pour moi, un de ces gagnants fut Florencio Mess, de San Pedro Columbia. Harpiste, qui fait  aussi des instruments de musique traditionnelle (il a appris jeune d’un autre musicien à les fabriquer), il fut invité à un festival de musique traditionnelle à Venise. Ce philosophe de la simplicité volontaire, qui vit de la ressource naturelle (la forêt), avait l’air tout heureux. Épanouie, c’est lui qui m’a le plus intéressé dans ce film. (1)

 

Les deux autres musiciens que l’on rencontre par ce film sont Wilfred Peters et Paul Nabor (2). Le premier, de Belize City (70 000 habitants), est accordéoniste et trouve malheureux que les jeunes abandonnent leur culture. Quant à Paul Nabor, il est un personnage en soi. Il peut ainsi vivre sans femme, mais il ne pourrait pas se passer de sa guitare! Lucide, il sait que les doigts sont moins rapides à son âge, alors il dit penser davantage aux paroles pour que tout le monde aime ça.

 

Bref, un film socio-anthropologique sur les valeurs traditionnelles des musiciens de cette génération, tous septuagénaires. Leur art se perdra-t-il avec eux ou se transmettra-t-il? On peut croire qu’il se perdra, mais rien n’est moins sûr, car il pourrait revenir par un saut de génération comme il s’en produit parfois. Pensons aux jeunes qui revisitent  la musique traditionnelle et country au Québec, comme les Cowboys Fringants par exemple. La culture, ça peut s’oublier et renaître différemment après un certain temps. Là est l’intérêt de voir ces musiciens « endisquer » pour assurer la transmission de leur art aux générations suivantes. 

 

Un film pour ceux qui s’intéressent aux autres cultures, aux musiques du monde et aux histoires de vie.

 

Notes :

 

1. www.cduniverse.com/search/xx/music/pid/1218958/a/Maya+K'ekchi'+Strings.htm

 

2. http://www.stonetreerecords.com/albums/paranda.php

 

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ENSEMBLE, C’EST TOUT

 

À l’affiche au Québec le 15 juin

 

Montréal, le mardi 22 mai 2007 - La comédie dramatique Ensemble, c’est tout adaptée du best-seller du même titre d’Anna Gavalda et réalisée par Claude Berri (Manon des Sources, Une femme de ménage, L’Un reste, l’autre part) a fait un tabac en France lors de sa sortie en salles le 21 mars dernier (avec plus de 2 millions d’entrées à ce jour). Arrivant juste à temps pour l’été, le film prendra l’affiche sur les écrans de Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau le 15 juin prochain.

 

Ensemble, c’est tout met en vedette un quatuor d’acteurs mémorables, Audrey Tautou, Guillaume Canet, Laurent Stocker (sociétaire de la Comédie-Française) et Françoise Bertin (On connaît la chanson, Le Battement d’ailes du papillon), prêtant respectivement leurs traits à Camille, Franck, Philibert et Paulette.

 

Camille fait des ménages le soir dans les bureaux et dessine avec grâce à ses heures perdues. Philibert est un jeune aristocrate féru d'histoire, timide, émotif et solitaire, il occupe un grand appartement que possède sa famille. Franck est cuisinier, viril et tendre, il aime infiniment sa grand-mère, Paulette, une vieille dame fragile et drôle. Leurs doutes, leurs chagrins, c'est ensemble qu'ils vont apprendre à les adoucir, pour avancer, réaliser leurs rêves. Ils vont se découvrir et comprendre qu'ensemble, on est plus fort.

 

Paru en 2004, le roman d’Anna Gavalda s’est vendu à 1 500 000 exemplaires en français à travers le monde, dont 75 000 au Québec.

 

Commentaires de Michel Handfield (7 juin 2007, mis en ligne le 14)

 

Un film un peu particulier sur des relations interfamiliales et intergénérationnelles qui ne sont pas très cordiales. Comme des chats écorchés par la vie, quoi! Mais, comme des chats, on se laisse parfois amadouer par un regard tendre ou une main chaleureuse et on retombe sur nos pattes. Un film qui nous fera voir la tendresse par petites doses à mesure qu’on grattera le vernis protecteur des personnages.

 

La mère de Camille donne le ton: « La gentillesse, moi, ça me déprime! » Quant à sa fille, qui a choisi d’être femme de ménage dans les bureaux, elle s’affirme : « Je suis technicienne de surface. » Mais, s’affirme-t-elle autant qu’elle veut le laisser croire? 

 

Un film sur la vie, ses difficultés et ses petites victoires dans le quotidien. Un film humain et social, qui trace une tranche de vie. Ethnométhodologique comme je les aime.

 

Hyperlien :

 

www.ensemblecesttout-lefilm.com/site.html

 

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Nuovomondo (La Porte d’or / The Golden Door)

 

Sortie : 8 juin 2007

V.O.I. avec s.t.f.

Réalisé par :  Emanuele Crialese

Distribution : Vincenzo Amato, Charlotte Gainsbourg et Andrea Prodan

Durée : 1h58

 

Sicile, au tout début du XXe siècle. La décision de laisser derrière soi le passé et de commencer une nouvelle vie dans le «Nouveau Monde» changera l’existence de toute une famille.

 

Salvatore vend tout : sa maison, sa terre, ses animaux. Il part, avec ses enfants et sa vieille mère, vers un endroit où il y aura du travail et de la nourriture pour tout le monde.

 

Le voyage entier est enveloppé de mystère: des rituels à exécuter avant le départ, aux traitements que Donna Fortunata, la mère de Salvatore, utilise pour traiter les villageois affectés par d’étranges maladies causées par la présence d’esprits qui ont toujours fait partie de la vie des paysans siciliens.

 

Salvatore est l’un des milliers d’émigrants italiens qui ont tout risqué. Il n’est pas un héros, mais tout simplement un homme. Son voyage changera sa vie.

 

Commentaires de Michel Handfield (7 juin 2007)

 

Nous avons vu plusieurs films sur l’Italie. Plus encore sur les italiens en Amérique, particulièrement aux États-Unis. Celui-ci est cependant le premier que je vois du genre, car il s’arrête au processus de sélection une fois aux États-Unis. 

 

Le tout commence en Italie, dans un milieu paysan où l’on croit aux sorts, aux coutumes et aux esprits. Certains profitent même de cette crédulité, car la foi remplace souvent le savoir ici, que ce soit la foi au curé, à la sage femme ou à la sorcière qui saura nous débarrasser du mauvais esprit ou du mauvais sort! Le focus est donc sur une certaine catégorie d’italiens, paysans et travaillant, mais sans grande instruction.

 

Dans ce milieu, où le travail est difficile et la survie encore davantage, on idéalise l’Amérique, là où l’argent pousse dans les arbres et les fruits sont si gros. Une terre où tous les rêves son permis. Le Klondike!

 

On suit donc la famille de Salvatore qui quitte son village de roches, de chèvres et de moutons pour aller faire de l’argent en Amérique. Des conquérants. Salvatore dit d’ailleurs à ses fils qu’ « il faut ressembler à des princes pour y aller, car on va conquérir l’Amérique. » Mais, ils ne sont pas seuls à y aller. On en découvrira plusieurs autres comme eux qui prendront le bateau vers le nouveau monde. On devra apprendre à partager avec les autres sur ce bateau et à s’entraider, car on est beaucoup plus près de la promiscuité que de la première classe dans cette aventure.

 

On les verra enfin en attente en Amérique, où on les examinera sous tous les plis. La moindre maladie est cause de renvoie. Un spécialiste affirme même que…

 

« Le manque d’intelligence est contagieux. On empêche donc  les petites gens de se mêler à la population. »

 

On les retourne donc d’où ils viennent s’ils ne sont pas jugés apte de peupler les États-Unis. 

 

Un film intéressant, où se mêlent rêve et réalisme, car on rêve dans ce genre de voyage. On doit aussi être prêt à changer si on veut être accepté aux États-Unis, comme d’accepter des mariages arrangés pour avoir ses papiers. On apprendra à se connaître et à s’aimer par la suite!

 

On comprend aussi que si les paysans qui ont composé cette première immigration italienne manquaient de savoirs, ils étaient  débrouillards. C’est probablement ce qui fera que certains s’organiseront en parallèle pour s’en sortir, car on fait toujours face à une certaine adversité en terres étrangères. De là est probablement née la mafia, objet de tant de film. Ce n’est pas l’objet de celui-ci, on n’en parle même pas, mais on comprend qu’après avoir traversé  tant d’épreuves pour y arriver, on doit certainement s’organiser pour y rester et faire sa place au soleil, que ce soit par des moyens légaux ou par d’autres moyens si ça ne fonctionne pas autrement.

 

Un film pour comprendre cette « première » rencontre entre les italiens et l’Amérique.

 

Ce film nous donne aussi droit à des prises de vues intéressantes, poétiques parfois.

 

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La Cité interdite

Dans les cinémas du Québec le 1er juin

 

Une fiction animalière mettant en vedette des termites et des fourmis magnans

 

Montréal, le lundi 14 mai 2007

 

La Cité interdite, du documentariste Philippe Calderon, gagne les écrans québécois le 1er juin prochain. Mettant en scène des termites contre des fourmis magnans, le film est une fiction animalière conçu comme un véritable film catastrophe.

 

En pleine savane africaine, au sud-est du Burkina Faso, à l’abri dans leur tour de plusieurs mètres de haut, les termites sont au travail, lorsqu’un drame vient bouleverser leur vie bien ordonnée. Une pluie tropicale diluvienne va inonder galeries et chambres de la termitière éventrée. Non loin de là, une colonne de terribles fourmis magnans, carnassières, se prépare à l’attaque. Elles vont profiter de la fragilité de la tour des termites pour mener un véritable assaut. C’est le début d’une guerre sans merci…

 

Un élément innovateur de ce documentaire est l’utilisation du boroscope, un outil révolutionnaire dans l’image macro. Jusqu’à présent, toutes les objectives macros avaient une profondeur de champ très réduite. Avec le boroscope, l’objectif est installé à quelques centimètres de l’animal. Il confère un angle de 120 degrés avec une mise au point très près du sujet, ce qui permet d’avoir une image nette de 5 cm à l’infini. Grâce à cet outil, on découvre l’animal dans son environnement. La reine des termites n’aura jamais paru si vivante.

 

Produit par Louis Laverdière de Cité Amérique ainsi que Thierry Commissionat, François Calderon et Benoît Tschieret pour Les Films du Rêve, La Cité interdite est une coproduction Canada-France, coproduite par TF1 International, L’Institut de Recherche pour le Développement et France 2 Cinéma, avec la participation de Canal+, Ciné Cinéma, la SODEC et Téléfilm Canada.

 

Pour poursuivre l’aventure, Christal Films vous invite à visiter l’exposition Cités Grouillantes à l’insectarium de Montréal et à consulter le site Internet du film au www.citeinterdite-lefilm.com/

 

Commentaires de Michel Handfield (23 mai 2007)

 

Ce film nous montre la guerre des termites et des fourmis magnans, mais porte sur beaucoup plus large : l’organisation sociale! Des parallèles peuvent être tirés avec une autre espèce vivant en société : les humains! Si on est dans la sociobiologie, on est aussi en lien avec la sociologie, car,  historiquement, cette discipline a tiré plusieurs parallèles de la  nature; plus particulièrement avec les fonctions du corps humain, mais aussi avec l’organisation sociale des animaux et des insectes dans un courant qualifié d’organicisme. (1) Ce film l’illustre bien en faisant l’inverse : tracer des parallèle entre ces colonies et nos sociétés. 

 

***

 

D’un côté, chez les termites (2), le couple nuptial aura une vie commune de 70 ans. Un peu comme chez nous, les couples qui ont une telle vie commune ne sont pas légion! Mais, là s’arrête la comparaison. Il ne se forme qu’un couple nuptial pour une colonie de princes et de princesses! Ceux qui ne seront pas élus n’auront pas l’instinct de se cacher, cherchant un(e) partenaire, et seront la proie de nombreux prédateurs pendant que les élus auront déjà trouvé un coin ou se creuser un nid pour consumer cette union à l’abri.

 

Autour de ce couple royal, se créera toute une société, la reine pondant sa vie durant : 30 000 œufs par jour! Elle ne peut plus bouger, car elle se transforme en utérus géant qui  peut juste se faire inséminer par son homme et pondre son monde! De quoi penser à « l’origine du monde » de Gustave Courbet, qui a dérangé et qui dérange encore! (3)

 

Une société se crée, avec son organisation sociale, innée et chimique dans leur cas, certaines larves devenant soldats; d’autres ouvrières; d’autres, enfin, sexués, d’où une nouvelle colonie naîtra suite à leur vol nuptial d’où sortira un couple s’ils ont la chance de leurs prédécesseurs.

 

La colonie a aussi son  architecture, le nid monté comme une véritable forteresse (4), et sa division du travail, chacun étant programmé à une tâche. (5) On parle ici d’absence d’individualité, mais d’intelligence collective. Aveugles et mus par des odeurs, chaque membre de la société est part de l’organisation globale avec sa fonction prédéterminé. Des corps qui font corps social. La termitière est la représentation d’un système – un organisme ou une organisation - complet. (4)

 

***

 

De l’autre côté, les fourmis magnans ont aussi une organisation sociale, mais elles sont nomades. Une armée redoutable en marche. 10 millions de fourmis en déplacement, leur reine avec eux, et qui constituent une mâchoire géante qui s’adapte à n’importe qu’elle proie.

 

Soldats et chasseurs toujours à l’affut. Plus à risque, les éclaireurs, au devant de la colonne, sont épars et vérifient le terrain. Ils se sacrifient pour le corps social, car la colonie constitue un tout chez les fourmis comme chez les termites.

 

Cette colonie est une mécanique bien rodée comme on le dit des armées et des équipes sportives. Les fourmis, en équipe, forment des ponts et des échelles pour franchir les obstacles, les unes accrochées aux autres. S’il y a une proie, elles l’attaqueront en groupe, peu importe sa taille, et avec férocité, car elles sont carnivores. La force du nombre et leur cohésion constitue une arme redoutable.

 

***

 

     Quand ces deux groupes se rencontreront, ce sera une véritable guerre, incluant stratégie, technique et cohésion. Sun Tzu (6) aurait pu s’en inspirer. Mais, comme sur tout champ de bataille, une coupure de communication, causée par la pluie ou un orage par exemple, peut semer la désorganisation et tout faire basculer…

 

Suspense garanti jusqu’à la fin. Est-il nécessaire de dire que les images sont spectaculaires?

 

Notes :

 

1. SOCIOL. Doctrine qui assimile la société à un organisme vivant. Dans ses Principes de sociologie 1879, il [Spencer] tente d'appliquer les thèmes généraux de son évolution à la vie sociale, sous la forme d'un organicisme intransigeant qui réduit la sociologie à la biologie (Hist. sc., 1957, p.1571). (Source : Trésor de la langue française informatisé)

 

J’ai aussi remonté dans mes souvenirs et j’ai vérifié « les modèles matériels » en sociologie dans Guy Rocher, 1969, Introduction à la sociologie générale (3 vol.), Montréal: Hurtubise HMH, vol 2, l’organisation sociale, pp. 248-251. L’autre modèle était le modèle mécanique, qui assimilait le corps social à une mécanique, tel l’horlogerie par exemple.

 

2. Termite ou Isoptera : http://fr.wikipedia.org/wiki/Isoptera

 

3. Gustave Courbet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Courbet

L'Origine du monde: http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Origine_du_monde

 

4. Termitière : http://fr.wikipedia.org/wiki/Termiti%C3%A8re

 

5. Je pense ici à Alain Touraine qui nous parlait de la société programmée dans La société post‑industrielle, 1969, Paris: Denoël, coll. Médiations :

 

« On les appellera sociétés post-industrielles si on veut marquer la distance qui les sépare des sociétés d’industrialisations qui les ont précédés (…). On les appellera société technocratiques si on veut les nommer du nom du pouvoir qui les domine. On les appellera sociétés programmées si on cherche à les définir d’abord par la nature de leur mode de production et d’organisation économique. » (p. 7)

 

6. Sun Tzu, 1996 [Vi-V ème s. Av. J-C), L’art de la guerre, France: mille-et-une-nuits

 

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Coupures

 

Sortie : 1er juin 2007

 

Gagnant du Meilleur film, Prix du jury du Puchon International Fantastic Film Festival

 

Sélection officielle 2006 au…

 

Toronto Film Festival

Telluride Film Festival

Locarno Film Festival

London FrightFest

Puchon International Fantastic Film Festival

 

Pour voir la bande-annonce:

 

www.coupures.ca (Fr)

www.severance-lefilm.com/ (Fr)

www.severancefilm.com (En)

 

Un film de CHRISTOPHER SMITH mettant en vedette: Danny Dyer, Laura Harris, Tim McInnerny, Toby Stephens, Claudie Blakley, Andy Nyman, Babou Ceesay

 

Sept jeunes professionnels se rendent à une retraite organisée par leur entreprise pour renforcer l’esprit d’équipe. Très vite, ils deviennent la proie de soldats d’élite super entraînés et complètement dégénérés. Ils devront se battre pour leur survie et tenter de comprendre qui est derrière tout cela.

 

Commentaires de Michel Handfield (30 mai 2007)

 

     Paradoxe intéressant: ces gens qui feront face à des tueurs biens armés sont des employés de Palisade Defence, qui fabrique les armes du futur pour la paix de demain! Ils devaient passer le week-end à jouer à la guerre et socialiser pour tisser des liens d’équipe plus forts. Un exercice de renforcement positif : un week-end paint-ball en Hongrie, dans un « chalet » de luxe aux frais de la compagnie.

 

     L’ironie : ils se tromperont de chemin et se retrouveront dans un ancien camp de prisonniers ou de rééducation soviétique (les images de la fin renforcent cette impression d’ailleurs) avec des gens pas trop rassurants qui les prendront pour cible. Des anciens prisonniers de guerre qui ont fait une mutinerie ou des mercenaires oubliés? Peut être un peu les deux, soit des mercenaires si sanguinaires qu’ont devait les emprisonner parce qu’on ne pouvait les rééduquer et les réinsérer dans la société civile, restés fidèle aux méthodes qu’ont utilisé tous les régimes idéologiques, que ce soit le nazisme ou le stalinisme, pour régner. (1) Alors, soit qu’ils se sont rebellés contre leurs gardiens, soit qu’avec l’effritement de l’URSS ces gardiens se sont retirés des lieux et ces mercenaires sont restés là. Mais, quelque soit l’explication, que nous n’avons pas, ils ont affaire à des hommes hyper endurcis et oublié dans ce coin perdu depuis la chute du régime soviétique probablement. Des gens qui ressemblent à leurs clients quoi, ces  employés du mois étant les vendeurs vedettes d’un fabricant d’armes! J’aime bien ce second degré, ce petit côté ironique très british qui est toujours là.      

 

Des parallèles peuvent d’ailleurs être tirés entre ces mercenaires et  Palisade Defence. Que ces mercenaires aient pris le camp d’assaut ou qu’ils y aient été oubliés, ils  vivaient dans une bulle tout comme l’entreprise vit dans sa bulle, économique celle là. Ils tuent ceux qui peuvent révéler leur secret tout comme on peut s’attendre à ce l’entreprise tue symboliquement ses employés qui la dérangent, limitant leur avancement, les congédiant et nuisant à leur passage vers des entreprises concurrentes! En fait, pour accroitre son bénéfice, même si l’entreprise est déjà très rentable, elle pourrait même tuer symboliquement ses employés par des rationalisations et des délocalisations;  mettre à mort les entreprises concurrentes par des offres hostiles d’achat (les pages économiques en ont quelques unes par année à nous raconter); et, surtout, inventer des armes de plus en plus destructrices pour séduire leurs clients, même les dictateurs les plus sanguinaires, sous prétexte de construire la paix en cette période où les conflits n’ont jamais été si nombreux (pour citer un lieu commun) et si payant :

 

« Le premier semestre 2006 aura encore été un semestre record pour Palisade Defence grâce au succès confirmé et incontestable de notre Bazooka B3000.

 

  Avec l'arrivée imminente du FT 32 K et du KX0231 fruits de 5 ans de recherches, nos perspectives de croissance sont plus que jamais positives. Nos commerciaux vont bien sûr continuer leur remarquable travail auprès des pays émergents pour renforcer nos parts de marché. Nous fournissons les armes du futur pour la paix de demain.

 

Pour un monde plus sûr. » (LE MOT DU MANAGER UK sur www.severance-lefilm.com/)   

 

***

 

Ce n’est pas très rassurant comme endroit, mais le groupe nie naturellement la réalité, car sa culture, le civisme britannique, ne permet pas de lire les premiers indices que quelque chose ne va pas. On filtre les faits avec l’idée que  c’est organisé par l’entreprise pour renforcer notre esprit de corps! Et on se répète le mantra « We are a team! » même si, de toute évidence, quelque chose ne tourne pas rond, en commençant par le camp lui-même qui ne correspond pas du tout à ce qui était proposé. On refuse l’évidence en se disant que ce camp a dû avoir d’autres vocations autrefois! 

 

Pour compliquer les choses, celui qui a vu les premiers signes que quelque chose n’allait pas avait perdu toute sa crédibilité parce qu’il avait pris des champignons magiques en chemin! Et quand d’autres commencent à percevoir que ça ne va pas, le patron les accuse « de ne pas vouloir jouer le jeu du  renforcement d’équipe! »

 

Bienvenue dans la satire des théories du renforcement positif qui cachent parfois des évidences. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai pensé à certaines formations ésotériques et «nouvel-âgeuse» dans des grandes entreprises; notamment aux relations entre l’OTS et l’Hydro-Québec il y a quelques années. (2)

 

Ces cas sont peut être plus nombreux qu’on ne le croit d’ailleurs, mais il n’y a aucun moyen de le savoir, sauf si un drame comme celui de l’OTS arrive, ce qui permet de faire un peu de lumière sur la chose, car aucun patron ni aucune entreprise ne se ventera d’être tombé dans ce piège, ni aucun gouvernement d’avoir permis a des sectes d’avoir fait de la formation professionnelle avec sa bénédiction et même sa complicité indirecte (déduction fiscale). On trouvera des raisons justificatives, séparant la formation (ils ont un bon marketing et peuvent donner des leçons à des vendeurs) des autres activités de la secte, même si dans ces groupes tout est souvent lié; la formation servant au recrutement par exemple et la crédibilité de l’entreprise cliente à accroitre celle de la secte! Toutes entreprises de formation a d’ailleurs une liste de clients prestigieux dans sa publicité, secte ou non.      

 

***

 

J’ai trouvé que ce film était davantage psychologique que  d’horreur. Pour moi, le son fait même davantage partie du montage de la peur et du suspense que l’image proprement dite. Peut être parce que je suis un auditif, mais je trouvais que le traitement des scènes difficiles faisait qu’elles se prenaient finalement assez bien. Et il y avait toujours ce côté critique sociale dans le ton (version originale anglaise). Ainsi, quand ils voient enfin que ça ne va pas, ils se demandent qui leur en veut à ce point. Le patron qui les a envoyés là? L’entreprise, qui voudrait littéralement liquider une part de son personnel? « On ne nous ferait pas ça tout de même, car on est une entreprise publique! » J’avais le gout de répondre « T’es sûr? »

 

J’y ai trouvé un humour british et quelques clins d’œil, notamment les deux filles de la fin qui m’ont fait penser aux belles filles qui arrivent à la conclusion des westerns ou des films d’action, là où on ne les attend pas, et qui sauvent la mise! 

 

Assez particulier comme film, mais j’ai passé un bon moment de cinéma. Et la critique sociale vaut la peine. Elle est peut être au second degré, mais c’est ce que j’ai suivi tout au long de ce film, déformation d’un sociologue critique des organisations. 

 

Notes :    

 

1. En effet, la Hongrie a connu les deux, car elle fut alliée du régime naziste jusqu’à la chute de l'Allemagne hitlérienne et passa ensuite à l’URSS, après un très court épisode démocratique (1946-7), pas assez long pour devenir une démocratie finalement! Deux régimes que représentent bien ces mercenaires.  Voir   http://fr.wikipedia.org/wiki/Hongrie#Le_royaume_restaur.C3.A9_.281919-1949.29.

 

2. « Ordre du Temple Solaire. Quand Luc Jouret exporte sa secte de France » : http://prevensectes.com/ots1.htm

 

 Ordre du Temple solaire sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Temple_solaire

 

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OFFSIDE

1er juin au cinéma AMC Forum!

 

Le film sera présenté dans sa version originale, soit en farsi avec sous-titres en anglais.

 

Depuis la révolution islamique de 1979, une loi interdit aux femmes en Iran d’enter au stade pour assister aux matchs de foot.  Inspiré par l’expérience de sa propre fille que l’on a empêchée d’assister à un match de foot, le réalisateur iranien Jafar Panahi aborde cette question dans Offside, une comédie originale sur six adolescentes qui se déguisent en garçons pour s’introduire dans le stade de Téhéran et assister à la rencontre Iran-Bahrein.

 

Teinté d’humour, le film marque en quelque sorte un changement de style pour Panahi qui est reconnu pour ses drames primés, notamment Sang et Or, Le Cercle et Le Ballon blanc.  Panahi a toutefois conservé son approche humaniste et fait encore des commentaires sur des problèmes sociaux sous-jacents en Iran.  Le film a remporté le Grand prix du Jury et l’Ours d’argent au Festival du film de Berlin 2006.

 

L’action se situe pendant le match de qualification Iran-Bahrein à la Coupe du monde de soccer de 2006.  Six jeunes Iraniennes se retrouvent dans un enclos aux abords du stade, or toutes se sont fait prendre alors qu’elles tentaient de se frayer un chemin jusqu’à l’intérieur pour assister à la partie.  Les soldats, à peine plus âgés que les adolescentes, hésitent quant à la façon de s’acquitter de leurs fonctions.  À un moment, un soldat embarrassé doit conduire l’une d’elles aux toilettes pour hommes étant donné qu’il n’y en a pas pour femmes.  Mais, plus le temps passe, plus il est évident que les supportrices et les soldats partagent un point commun, ils souhaitent que l’équipe iranienne remporte la victoire.

 

Le film est construit sur le modèle d’un documentaire, tourné en temps réel, comme si les événements se déroulaient devant nos yeux et avec des acteurs non professionnels.  Panahi n’a pu obtenir du gouvernement l’autorisation de filmer dans le stade de Téhéran qu’en présentant un scénario dans lequel des garçons – pas des filles – assistaient à un match de foot.  Cependant, cinq jours avant la fin du tournage, une fuite a forcé Panahi à interrompre ce dernier.  Heureusement, il a pu terminer le film à l’extérieur de la ville de Téhéran.

 

Le film est produit, réalisé, monté et coscénarisé (avec Shadmehr Rastin) par Jafar Panahi. Il est distribué au Québec par Métropole Films Distribution et dans le reste du Canada par Mongrel Media.

 

Commentaires de Michel Handfield (30 mai 2007)

 

     Les filles peuvent jouer au soccer et voir des équipes féminines, mais n’ont pas le droit d’assister au soccer masculin dans cet Iran religieux parce que les gars peuvent dire des choses (ou les écrire sur les murs) qui ne sont pas faites pour les oreilles (chastes) des dames!

 

Par contre, les japonaises peuvent assister à ce matchs de soccer dont l’enjeu est une participation à la coupe du monde 2006 en Allemagne! (1) Les filles ne comprennent pas et, surtout,  n’acceptent pas, avec raison, cette discrimination. L’une dira « Mon problème est d’être née ici! » La réponse qu’un des militaires lui fera, c’est que « les japonaises ne comprennent pas ce qui leur est dit ou ce qui est écrit sur les murs! »  

 

Le Pouvoir contre le peuple au nom de la morale. Une forme de servitude volontaire! C’est ce que montre ce film. Le Discours de la servitude volontaire de La Boétie devrait être lu en Iran,  n’en déplaise aux autorités. S’il n’est pas disponible, il l’est par contre sur l’internet, tant en français (2) qu’en anglais (3).

 

On saisit bien cette servitude dans le comportement des gardes, qui doivent faire appliquer le respect, l’ordre, et l’autorité, mais qui ne semblent pas toujours convaincu dans leur ton et leur langage non verbal. S’ils le font, c’est que  c’est mieux pour eux dans le cadre d’une dictature religieuse, mais ce n’est pas nécessairement par conviction. La révolution face à la religion, ce qui implique la foi et la crainte de Dieu, est peut être plus difficile à faire que celle contre la politique ou l’économie. La servitude y est probablement plus grande, car elle implique un changement de valeurs et de culture qui date de plusieurs siècles, voir de millénaires, et est acquise dès le plus jeune âge à travers l’éducation et les rituels.  

 

Par contre, ce film me laisse sur une question en forme d’espoir : Est-ce que les jeunes vont faire une contre révolution pour gagner plus de liberté? Cela s’est déjà vu et ces jeunes filles en donnent l’impression. Un pays à suivre. (4)

 

Notes :

 

1. N’ayant pas la date du match, une recherche internet m’a permis de trouver cet article sur un match dramatique entre l’Iran et le Japon, qui a permis à l’Iran de percer la voie vers une participation à la coupe du monde 2006. C’était en mars 2005 :

 

«(…) but once again Iranian style of management showed its capability, at least 5 were killed and 30 injured after the match due to the overcrowding because the exit doors were not open. People also crushed bus glasses like every time before.»  (Tehran Post:  http://ord-per.blogspot.com/2005/03/our-football-team-won-japan-2-1-in.html

 

2. http://classiques.uqac.ca/classiques/la_boetie_etienne_de/discours_de_la_servitude/discours_servitude.html

 

3. www.constitution.org/la_boetie/serv_vol.htm

 

4. Quelques liens pour suivre les choses :

Un blogue : http://ord-per.blogspot.com/

Country profile in The Economist : www.economist.com/countries/Iran/

Tehran Times:  www.tehrantimes.com/

 

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Paris, je t’aime

 

Sortie le 25 mai à Montréal (Quartier latin v.o.s.t.f.

AMC Forum v.o.s.t.a.)

 

Durée : 120 minutes

 

Paris, je t’aime s’inspire de la pluralité du cinéma dans un endroit mythique : Paris, ville de l’amour.

 

Un spectacle de deux heures auquel une vingtaine de réalisateurs apportent leur touche personnelle avec une grande variété de styles et de genres. C’est la rencontre entre diverses atmosphères et styles de vie qui règnent dans les quartiers de Paris.  Chaque réalisateur, profitant de quelques minutes de liberté, contribue à créer un récit simple et touchant où s’entrecroisent des moments uniques :

 

- Montmartre, écrit et réalisé par Bruno Podalydès

- Quais de Seine, écrit et réalisé par Gurinder Chadha

- Le Marais, écrit et réalisé par Gus Van Sant

- Tuileries, écrit et réalisé par Joel  et Ethan Coen

- Loin du 16e, écrit et réalisé par Walter Salles et Daniela

- Porte de Choisy, écrit et réalisé par Christopher Doyle

- Bastille, écrit et réalisé par Isabel Coixet

- Place des Victoires, écrit et réalisé par Nobuhiro Suwa

- Tour Eiffel, écrit et réalisé par Sylvain Chomet

- Parc Monceau, écrit et réalisé par Alfonso Cuaron

- Quartier des Enfants Rouges, écrit et réalisé par Olivier Assayas

- Place des fêtes, écrit et réalisé par Oliver Schmitz

- Pigalle, écrit et réalisé par Richard LaGravenese

- Quartier de la Madeleine, écrit et réalisé par Vincenzo Natali

- Père-Lachaise, écrit et réalisé par Wes Craven

- Faubourg Saint-Denis, écrit et réalisé par Tom Tykwer

- Quartier Latin, écrit par Gena Rowlands, réalisé par Gérard Depardieu et Frédéric Auburtin

- 14e arrondissement, écrit et réalisé par Alexander Payne

 

Avec : Fanny Ardant, Juliette Binoche, Steve Buscemi, Sergio Castellitto, Willem Dafoe, Gérard Depardieu, Marianne Faithfull, Ben Gazzara, Maggie Gyllenhaal, Bob Hoskins, Margo Martindale, Emily Mortimer, Nick Nolte, Catalina Sandino Moreno, Natalie Portman, Miranda Richardson, Gena Rowlands, Ludivine Sagnier, Rufus Sewell, Gaspard Ulliel, Elijah Wood et Julie Bataille, Leïla Bekhti, Melchior Beslon, Seydou Boro, Cyril Descours, Lionel Dray, Hippolyte Girardot, Axel Kiener, Aïssa Maïga, Elias McConnell, Olga Kurylenko, Yolande Moreau, Florence Muller, Alexander Payne, Bruno Podalydès, Paul Putner, Barbet Schroeder, Leonor Watling, and Li Xin

 

Commentaires de Michel Handfield (25 mai 2007)

 

Film sur les êtres et les relations interpersonnelles dans la ville lumière. On a droit à des jeux d’ombres et de lumières avec les divers personnages et la ville. À la compréhension et, parfois, à son contraire. À souligner, pour moi, le clip de la coiffure, qui est très près de la pub dans son tournage (Porte de Choisy); les mimes, que j’appellerais « A chacun sa chacune! » (Tour Eiffel); et, surtout, QUAIS DE SEINE, sur l’ouverture soudaine à l’autre suite à un regard. Touchant! Ce dernier film est de Gurinder Chada, qui était coscénariste de « Bride & Prejudice » version Bollywood.

 

Bref, un film sur la vie dans la ville, finalement et fatalement! Quels seront vos préférés dans ce montage suivi de 18 courts métrages sur un thème, où il n’y a pas vraiment de films faibles, mais des films différents; que l’on peut plus ou moins apprécier selon nos critères personnels. Quels seront vos coups de cœur? Quelles seront vos découvertes?

 

Hyperlien :http://www.firstlookstudios.com/pjt/

 

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