Identification fédérale pour la Bibliothèque nationale du Canada Gouvernement du Canada

Le Web et la facilité d’utilisation : Un aperçu général

par George Murray et Tania Costanzo
Flash Réseau no60
ISSN 1200-5304
Services de technologie de l'information
Bibliothèque nationale du Canada

Août 1999


1.0 Introduction

Le site Web d’un organisme est une passerelle qui donne accès à son information, à ses produits et à ses services. En tant que tel, il doit idéalement répondre aux besoins de ses clients. Malheureusement, la conception et l’élaboration des sites Web sont souvent faites en fonction de la technologie, de la structure organisationnelle ou d'objectifs commerciaux plutôt que des besoins des clients. Cependant, durant les dernières années, les propriétaires et les concepteurs de sites Web ont reconnu le problème et ils s’attellent à résoudre la question de la facilité d’utilisation.

La clé de la facilité d’utilisation d'un site Web est de s’assurer que le site est à la fois utile pour le public et utilisable par le public auquel il s’adresse.

Le présent article a pour but de faire le tour des questions relatives à la facilité d’utilisation du Web et il donnera un aperçu général de différentes techniques liées à la facilité d’utilisation pouvant servir à la conception et à l’élaboration de sites Web.

2.0 Le Web et la facilité d’utilisation

Le débat concernant la définition de ce qu’est une interface « utilisable » sur le Web se poursuit. Dans une certaine mesure, la facilité d’utilisation dépend de l'objectif visé et du public cible d'un site particulier. Cependant, on s’entend généralement pour dire qu’une interface Web utilisable est une interface qui est accessible, attrayante, cohérente, claire, simple, navigable, et tolérante à l’égard des erreurs des utilisateurs.

Les utilisateurs du Web ont la réputation d’être impatients et inconstants – s’ils se sentent frustrés par un site, ils iront rapidement voir ailleurs et ils ne reviendront probablement jamais à ce site. En ce qui concerne les sites commerciaux, cela s’avère crucial. Un site qui porte à confusion ou qui est difficile à utiliser peut entraîner la perte de clients et réduire les revenus à la suite de transactions manquées. En ce qui concerne les sites informationnels, un manque d’attention aux principes liés à la facilité d’utilisation peut avoir comme résultat que les utilisateurs ne trouveront pas l’information qu’ils cherchent. Dans le cadre de récentes études sur la facilité d’utilisation du Web, les utilisateurs n’ont été en mesure de trouver les réponses adéquates à un questionnaire que dans une proportion de 42 pour 100 1.

L’application de concepts facilitant l’utilisation du Web s’est développée à partir de l’élaboration de logiciels concernant l’Interaction personne-machine. Par contre, le Web est différent des logiciels et sa nature même crée de nouveaux défis à ceux qui conçoivent et élaborent les sites et qui essaient d’y intégrer une facilité d’utilisation.

  • Étant donné la dimension planétaire du Web et la grande diversité démographique des personnes qui l’utilisent, il peut s’avérer difficile de définir un public cible.
  • La diversité des configurations qui touchent l’utilisateur final (le matériel, les logiciels, les navigateurs, la connectivité et la largeur de bande) peut faire en sorte que les utilisateurs vivent des expériences totalement différentes du même site.
  • Les attentes exagérées des utilisateurs en ce qui concerne la technologie d’Internet peuvent être difficiles à combler.
  • Les changements rapides quant à la nature du Web se traduisent par de courts échéanciers de conception, ce qui rend difficile l’intégration de techniques de conception centrées sur les besoins de l’utilisateur.
  • À la différence de l’achat d’un ensemble de logiciels, l’utilisateur n’a pas réalisé un investissement dans un site particulier et d’autres options s’offrent à lui et lui sont aisément accessibles.

3.0 Porter l’attention sur l’utilisateur

Avant d’utiliser les techniques liées à la facilité d’utilisation, le premier défi est de définir le public visé par le site Web. Que le site soit à l’étape primaire de sa conception, qu’il soit à l’étape de l’essai par les utilisateurs ou qu’il soit mûr pour une nouvelle conception, il est essentiel pour les concepteurs de bien connaître et de bien comprendre les utilisateurs du site. Le second défi sera de trouver des utilisateurs types qui aideront à la conception ou à des activités de vérification du site.

3.1 Description du public cible

L’identification du public cible d’un site Web est tout ce qu’il y a de plus simple. Pour une compagnie qui produit des logiciels, le public cible est formé des concepteurs; une compagnie de vente possède le profil de mise en marché de son client idéal ; le public cible d’une bibliothèque académique se compose des facultés et des étudiants. Toutefois, le simple fait de déterminer le public cible d’un site ne révèle pas les besoins des utilisateurs et ne fournit pas, non plus, les caractéristiques et les compétences nécessaires pour décrire ce public cible.

Il existe un certain nombre de méthodes pour recueillir l’information nécessaire à la description du public cible dont les groupes cibles, les entrevues d'utilisateurs, les recherches démographiques et la compilation des commentaires obtenus sur un site précédent.

L'une des méthodes les plus souvent utilisées pour recueillir l’information servant à la définition du public cible d’un site Web est le sondage des utilisateurs. Les sondages en ligne peuvent être affichés sur un site précédent, envoyés par courrier électronique, envoyés à des groupes de discussion ou affichés sur des listes d’envoi.

Un sondage sur la définition d’un public cible peut recueillir, en partie ou en totalité, les renseignements suivants :

  • profil de l’utilisateur (information démographique, emploi ou passe-temps préféré),
  • profil de navigation (quelle utilisation font-ils du Web),
  • utilisation du site (ce qu’ils aiment, ce qu’ils n’aiment pas, les efforts requis), et
  • niveau technologique (matériel, type de navigateur, vitesse de connexion).

La méthode du sondage est sans doute rapide et peu dispendieuse; par contre, elle présente un désavantage car qu’elle n’offre pas un échantillonnage représentatif. À titre d’exemple, les répondants pourraient être seulement ceux qui sont insatisfaits d’un site ou ceux qui sont capables d’utiliser un formulaire en ligne. Pour cette raison, l’information recueillie lors d’un sondage de définition du public cible devrait être complétée grâce à des sources complémentaires.

3.2 Trouver des utilisateurs représentatifs

Il existe différentes façons de trouver des utilisateurs représentatifs qui participeront à la conception ou aux activités de vérification du site. Si l’on procède à une vérification restreinte, de type « rapide et expéditive », pour obtenir des résultats rapides, il peut convenir de s'adresser à des connaissances ou à des collègues. Pour des activités plus formelles, plus étendues ou plus complexes, on pourra se servir des sources suivantes :

  • listes de clients (comprenant des listes d’envoi de mise en marché ou des données sur les ventes),
  • organisations ou associations connexes,
  • listes de discussion par courrier électronique ou groupes de discussion,
  • conférences et événements,
  • agences de placement ou entreprises de groupes cibles.

4.0 Concept centré sur l’utilisateur

La clé pour bâtir un site Web utile et utilisable est d’impliquer l’utilisateur dès le début dans le processus de sa conception. Dans le contexte des récents développements de logiciels, les conceptions centrés sur l’utilisateur ont généralement mené à l’amélioration des interfaces des logiciels et à de plus grandes chances que les logiciels correspondent aux attentes et aux besoins des utilisateurs. Les utilisateurs s’attendent maintenant à ce que les sites Web soient aussi faciles à utiliser que les logiciels.

4.1 Groupes cibles

Le groupe cible typique est composé d’un petit nombre d’individus qui discutent des différentes questions et préoccupations sous la supervision d’un modérateur. Les discussions sont enregistrées, parfois sur rubans vidéo, pour pouvoir ensuite être analysées. On peut aussi animer les groupes cibles par l’entremise de moyens électroniques tels que le logiciel de groupe ou, de manière informelle, par courrier électronique ou par le biais de groupes de discussion déjà existants.

Le recours aux groupes cibles est avant tout une technique de mise en marché. Dans la conception de sites Web, la meilleure utilisation du groupe cible est de s’en servir pour définir ce que les utilisateurs demandent, ce qu’ils attendent ou encore pour percevoir leurs besoins.

Le recours aux groupes cibles n’est pas une bonne façon de procéder à l’évaluation de la facilité d’utilisation de l’interface parce qu’il invite uniquement à l'expression des opinions et ne démontre pas comment l’utilisateur peut interagir avec le site.

4.2 Triage de fiches

Les exercices de triage de fiches consistent à amener l’utilisateur à déterminer la structure du site et l’organisation de son contenu.

On fournit à chacun des utilisateurs des fiches d’index qui donnent la description du contenu du site et on leur demande d’organiser ce contenu par groupes logiques pour ensuite leur attribuer des étiquettes ou les décrire. On peut également fournir aux utilisateurs des fiches à remplir qu’ils emploieront pour créer des catégories de contenu qui, selon eux, seraient manquantes. Par la suite, les concepteurs du site analysent les différents regroupements du point de vue de la cohérence et élabore une structure générale du site.

4.3 Identification, description et étiquetage de catégories

L’identification, la description et l’étiquetage de catégories sont des activités de suivi se rapportant au triage de fiches. Ces activités contribuent à s’assurer que les catégories de contenu, les étiquettes et les descriptions qui ont été conçues répondent aux attentes des utilisateurs et préviennent le concepteur de toutes modifications nécessaires.

L’identification de catégories consiste à fournir aux utilisateurs les groupes de contenu et les étiquettes et à leur demander sur laquelle des étiquettes ils envisagent de cliquer pour trouver chacun des groupes de contenu respectifs.

La description de catégories consiste à fournir à un groupe d’utilisateurs les étiquettes de contenu et à leur demander de décrire le contenu qu’ils s’attendent à trouver derrière une étiquette particulière.

L’étiquetage de catégories consiste à fournir aux utilisateurs plusieurs étiquettes et un certain échantillon de contenu et à leur demander de choisir l’étiquette la plus appropriée pour ce contenu.

4.4 Validation fil de fer

Dans la validation fil de fer, les données recueillies lors des exercices de triage de fiches et des exercices de suivi sont utilisées pour créer un ou plusieurs modèles structurels simples ou modèles « fil de fer » du site. Un modèle fil de fer est composé d’une simple page d’ébauche qui montre la structure du site et la localisation de son contenu. Les modèles fil de fer peuvent ensuite être vérifiés par les utilisateurs pour déterminer si la structure du site est logique selon la perspective de l’utilisateur.

Puisqu’ils ne comportent pas d’éléments de contenu, les modèles fil de fer peuvent être rapidement assemblés et vérifiés. Cela permet le développement itératif, p. ex., on peut réviser les modèles fil de fer et les vérifier autant de fois que cela est nécessaire, tant et aussi longtemps que la structure du site n’est pas complétée 2.

4.5 Pages à codification linéaire

On peut utiliser les « pages à codification linéaire » afin de déterminer si le plan et la conception d’un site particulier seront efficaces pour aider l'utilisateur à naviguer sur le site et trouver le contenu.

Dans une page à codification linéaire, tout le texte est remplacé par des absurdités et on demande aux utilisateurs s’ils peuvent reconnaître des éléments de contenu spécifique sur la page, tels que le titre de la page, les items principaux du contenu ou les éléments de navigation en se fiant uniquement à l’organisation de la page et à la conception graphique.

5.0 Vérification de la facilité d’utilisation

Les méthodes de vérification de la facilité d’utilisation sont basées sur l’inspection de l’interface de l’utilisateur par des évaluateurs dans le but de déceler les problèmes liés à la facilité d’utilisation.

Certaines méthodes de vérification évaluent la facilité d’utilisation global de l’ensemble du système ainsi que le taux de gravité des problèmes d’utilisation. On peut différencier les diverses méthodes de deux façons :

  • le critère d’évaluation employé par les évaluateurs, et
  • le processus qu’ils appliquent pour porter leurs jugements.

Selon la méthode choisie, l’interface peut être vérifiée par un seul évaluateur à la fois ou par un groupe d’évaluateurs coordonnant leurs efforts. Les évaluateurs sont souvent des spécialistes de la facilité d’utilisation, mais ils peuvent être aussi des concepteurs ou des utilisateurs ayant de solides connaissances.

Les méthodes de vérification de la facilité d’utilisation présentent un certain nombre d’avantages :

  • Puisque ces méthodes sont basées sur la vérification plutôt que sur des essais de systèmes opérationnels, elles peuvent s’effectuer sur des prototypes ou même sur papier.
  • On peut appliquer ces méthodes au début d’un cycle de développement et les répéter aisément à différentes étapes du développement.
  • Ces méthodes peuvent aisément être adaptées sans inconvénient à différentes méthodologies de développement.
  • Ces méthodes ne sont pas coûteuses et elles ne nécessitent pas d'équipement spécialisé ou de laboratoire.
  • Une vérification par un spécialiste de la facilité d’utilisation peut être un moyen simple de transmettre des connaissances sur la facilité d’utilisation à un groupe plus large.
  • Une vérification simple ne nécessite pas d’expertise. Une bonne vérification de base peut s’effectuer après seulement une heure de formation.
  • Ces méthodes procurent des résultats immédiats et concrets.

Dans le monde de la conception de sites Web, la plus prisée des méthodes de vérification de la facilité d’utilisation est la méthode de l’évaluation heuristique 3.

5.1 Évaluation heuristique

L’évaluation heuristique consiste en le recours à un petit groupe d’évaluateurs (entre trois et cinq) qui examinent une interface en fonction d’un ensemble de principes acceptés de facilité d’utilisation, que l’on nomme heuristiques.

Selon les circonstances, les concepteurs du site et les évaluateurs peuvent décider d’utiliser un ensemble de principes heuristiques déjà existants ou ils peuvent élaborer un ensemble de principes faits sur mesure afin d’aborder des questions spécifiques au site 4. Une recherche sur le Web engendrera des centaines de directives, de normes et de critères de facilité d’utilisation pouvant être utilisés pour élaborer un répertoire de principes généraux aux fins d’évaluation 5.

Dans une évaluation heuristique, les évaluateurs travaillent de manière indépendante en déterminant quels sont les problèmes liés à la facilité d’utilisation et en associant chaque problème au principe de la facilité d’utilisation qu’il transgresse. Dans certains cas, on utilise des scénarios (un ensemble d’opérations que l’utilisateur réaliserait) pour aider les évaluateurs à comprendre les tâches concrètes. Lorsque les évaluateurs ont terminé, on compile tous les résultats et les problèmes sont estimés en fonction de leur gravité.

L’inconvénient de l’évaluation heuristique est qu’elle n’offre pas de solutions de conception, elle ne fait que souligner les problèmes liés à la facilité d’utilisation. De plus, elle n’indique pas les aspects positifs de la conception. Cependant, les principes généraux de la facilité d’utilisation peuvent être employés comme balises afin de trouver des solutions ou pour refaire la conception. En fin de parcours, un compte rendu de l’ensemble de la situation ou une séance de remue-méninges peut aussi engendrer des idées de conception.

6.0 Vérification de la facilité d’utilisation (utilisateur)

Les idées préconçues voulant que la vérification par l’utilisateur soit coûteuse, difficile et de longue durée dissuadent plusieurs concepteurs de sites Web d’effectuer tout genre de vérification. Par contre il y a consensus, en ce qui concerne le Web, qu'une vérification de la facilité d'utilisation, si minime soit-elle, vaut mieux qu'aucune vérification et que des résultats utiles s’obtiennent sur une très courte période de temps avec un nombre restreint d’utilisateurs.

Bien que pour les sites complexes et considérables des grandes entreprises ont puisse faire appel à des méthodes élaborées de vérification par les utilisateurs telles que des laboratoires au sujet de la facilité d’utilisation, des enregistrements sur bandes vidéo, des études de lisibilité optimale, etc., il est aussi facile de faire des vérifications rapides, économiques et simples qui donneront de bons résultats.

La vérification de base par les utilisateurs supposent que l’on ait de vrais utilisateurs qui exécutent de vraies tâches tout en expliquant leurs décisions et en exprimant leurs pensées à haute voix. Les utilisateurs participant aux évaluations devraient être représentatifs du public cible du site. Les tâches accomplies par ces derniers devraient aussi représenter la réelle façon dont les utilisateurs se serviront du site. Le fait de faire appel à des utilisateurs qui donnent leurs commentaires tout en accomplissant leurs tâches de vérification fournit un bon aperçu des problèmes qu’ils peuvent rencontrer.

Jakob Nielsen estime qu’une étude de facilité d’utilisation moyenne employant la méthodologie traditionnelle dure au total 39 heures, ce qui comprend la planification et le rapport final 6 . Des vérifications simples peuvent s’effectuer en quelques heures.

Puisque les utilisateurs doivent pouvoir exécuter des tâches, les vérifications par les utilisateurs exigent qu’un système opérationnel quelconque soit en place, que ce soit le prototype d’un nouveau site ou un site déjà existant que l’on vérifie pour en refaire la conception.

Certaines mesures additionnelles peuvent être prises pour maximiser l’efficacité de la vérification par l'utilisateur :

  • Quand cela est possible, il peut s’avérer avantageux de faire la vérification sur le site de l’utilisateur. En observant l’utilisateur parcourir le site avec son propre équipement dans son propre environnement, on obtiendra un portrait plus juste de l’expérience que retirera l’utilisateur de ce site.
  • La vérification s’opère normalement sur une base individuelle, ce qui permet au facilitateur d’observer de près le comportement de l’utilisateur. La présence d’un deuxième facilitateur peut s’avérer utile pour fins d’enregistrement.
  • On a déjà constaté que l’ajout d’un deuxième utilisateur permet de recueillir des résultats intéressants. Le dialogue qui s’instaure entre les deux utilisateurs stimule la réflexion exprimée de vive voix. Ce phénomène que l’on qualifie d’apprentissage par la découverte mutuelle se compare au remue-méninges.
  • Le facilitateur ou vérificateur doit être en mesure de conserver son objectivité et, pour cette raison, il est souvent préférable d’employer un facilitateur de l’extérieur.

En général, la vérification par l’utilisateur ne génère pas de résultats statistiques probants, bien que ce ne soit pas nécessaire pour que celle-ci soit utile. La clé pour interpréter les résultats de la vérification par l’utilisateur est l’observation des tendances et des schémas de comportement qui trahissent les problèmes de la facilité d’utilisation rencontrés sur le site.

7.0 Commentaires de l’utilisateur

À partir du moment où le site est affiché sur le Web, il est très utile de continuer à recueillir les commentaires des utilisateurs afin de connaître le niveau de satisfaction des utilisateurs. Les méthodes les plus usitées pour recueillir les commentaires des utilisateurs sont le courrier électronique et les questionnaires en ligne. Cependant, il est important de se rappeler que ces méthodes comportent des limites :

  • Les utilisateurs doivent être en mesure de faire parvenir leurs réactions, p. ex., un formulaire sur courrier électronique peut nécessiter que l’adresse de courrier électronique des utilisateurs soit configuré à même leur navigateur ou que leur Javascript soit activé.
  • Les utilisateurs doivent être disposés à répondre. Puisque les répondants s’autosélectionnent, la correspondance sera généralement très positive ou très négative. Il y aura très peu de réactions de personnes qui afficheront des attitudes mitigées, négatives ou positives.
  • Les utilisateurs doivent posséder la configuration appropriée sur leurs logiciels, p. ex., les technologies qui exigent un certain type de navigateur ou de module externe limiteront les réponses.
  • L’emplacement du mécanisme de rétroaction à l’intérieur du site affectera aussi le taux de réponses.
  • Un utilisateur qui réagit à un mécanisme de rétroaction du site n’aura pas le même niveau d’engagement et d’attention que celui qui participe à une vérification par l'utilisateur. Les réactions obtenues dans de telles circonstances sont souvent trop générales pour être utiles.

Compte tenu des restrictions de ces mécanismes de rétroaction, ceux-ci se montrent beaucoup plus utiles en tant qu’indicateurs généraux du taux de satisfaction des utilisateurs. Avant de rebâtir un site, on devrait appliquer d’autres techniques liées à la facilité d’utilisation, telle que la vérification par l’utilisateur.

8.0 Analyse d’utilisation (fichier journal)

Un fichier journal est un fichier dans lequel les transactions par serveur sont enregistrées. Cela permet à un administrateur de site Web de contrôler l’utilisation du fichier ainsi que l’achalandage du serveur. L’information que l’on retrouve sur le fichier journal comporte la date de la transaction, le nom de l’ordinateur qui fait la demande de fichier, le nom ainsi que la dimension du fichier transmis. Les fichiers journaux peuvent aussi inclure de l’information sur le navigateur de l’utilisateur et sur les sites qu’il aura visités précédemment 7 .

On emploie généralement l’analyse de fichier journal pour connaître l’utilisation d'un site. De plus en plus, les administrateurs de site utiliseront ces données pour tirer des conclusions sur la popularité et (ou) sur la facilité d’utilisation de certaines pages ou de certaines parties du site.

Cependant, bien qu’il y ait des aspects utiles rattachés aux fichiers journaux, leurs données peuvent également induire en erreur. On pourrait prendre comme exemple qu’une partie importante des transactions enregistrées sur le fichier journal est le résultat de moteurs de recherche Web qui explorent des sites à la recherche de pages à indexer, habituellement pour les intégrer aux moteurs de recherche. Même lorsque l’on élimine les visiteurs autres que des personnes, une analyse efficace de fichier journal requiert de connaître la situation contextuelle. Pour comprendre le comportement de l’utilisateur, il est important de connaître la séquence des procédures effectuées par l’utilisateur et de savoir si l’information qu’il a trouvée lui sera bénéfique. Les fichiers journaux ne donnent pas de renseignements valables sur ces deux questions.

9.0 Conclusion

Vu la nature unique du Web ainsi que son rythme de croissance effarant, il est clair que la facilité d’utilisation prend de plus en plus d’importance pour ceux qui possèdent des sites Web et pour ceux qui les conçoivent; c’est pourquoi ils devront en tenir compte.

Jusqu’à un certain point, les utilisateurs de sites Web s’attendent à être comblés sans trop faire d’efforts. Pour cette raison, les sites Web qui remporteront le plus de succès, qu'ils soient dans le domaine commercial ou dans celui de l’information, seront ceux qui répondront aux critères de la facilité d’utilisation, c’est-à-dire, être clairs, attirants et faciles à utiliser.

Pour répondre à ces objectifs, il existe plusieurs méthodes liées à la facilité d’utilisation disponibles qui peuvent s’appliquer rapidement, économiquement et aisément afin d’assurer l’accès rapide à de l’information utile pour améliorer la facilité d’utilisation du site Web. Pour obtenir un meilleur résultat, on recommande d’appliquer différentes méthodes et de traiter la conception et l'élaboration d'un site Web comme un processus interactif et continu.

10.0 Références bibliographiques

Fleming, Jennifer. " User Testing: How to Find out What Users Want. " June 15, 1998.
<http://ahret.com/guides/design/199806/0615jef.html>

Fuccella, Jeanette and Jack Pizzolato. " Creating Web Site Designs Based on User Expectations and Feedback. " Internetworking ITG newsletter. June 1998.
<http://www.sandia.gov/itg/newsletter/june98/web_design.html>

Fuller, Rodney and Johannes J. de Graaff. " Measuring User Motivation from Server Log Files. " October, 1996.
<http://www.microsoft.com/usability/webconf/fuller/fuller.htm>

Instone, Keith. " Conducting Your First User Test. " Webreview.com. May, 1997.
<http://webreview.com/pub/97/05/30/usability/index.html>

Instone, Keith. " Site Usability Evaluation. " Webreview.com. October, 1997.
<http://webreview.com/pub/97/10/10/usability/index.html>

Kalin, Sari. " Mazed and Confused. " CIO WebBusiness Magazine. April 1, 1999.
<http://www.cio.com/archive/webbusiness/040199_use.html>

Kirakowski, Jurek. " Questionnaires in Usability Engineering: A List of Frequently Asked Questions (2nd Ed.) ".
<http://www.ucc.ie/hfrg/resources/qfaq1.html>

Levi, Michael D. and Frederick G. Conrad. " Usability Testing of World Wide Web Sites. " May 7, 1998.
<http://stats.bls.gov/ore/htm_papers/st960150.htm>

Marketwave. " Web Mining: Going Beyond Web Traffic Analysis. " 1999.
<http://www.marketwave.com/press/whitepaper.htm>

Nielsen, Jakob. " Cost of User Testing a Website. " Alertbox. May 3, 1998.
<http://www.useit.com/alertbox/980503.html>

Nielsen, Jakob. " Guerrilla HCI: Using Discount Usability Engineering to Penetrate the Intimidation Barrier. " 1994.
<http://useit.com/papers/guerrilla_hci.html>

Nielsen, Jakob. " Heuristic Evaluation. "
<http://www.useit.com/papers/heuristic/>

Nielsen, Jakob. " Technology Transfer of Heuristic Evaluation and Usability Inspection. " November 27, 1995.
<http://www.useit.com/papers/heuristic/learning_inspection.html>

Nielsen, Jakob. " Testing Whether Web Page Templates Are Helpful. " Alertbox. May 17, 1998.
<http://www.useit.com/alertbox/980517.html>

Nielsen, Jakob. " Top Ten Mistakes of Web Management. " Alertbox. June 15, 1997.
<http://www.useit.com/alertbox/9706b.htm>

Nielsen, Jakob. " The Use and Misuse of Focus Groups. " 1997.
<http://www.useit.com/papers/focusgroups.html>

Nielsen, Jakob. " Users First: Survey Your Users. " DevHead. February 18, 1999.
<http://www.zdnet.com/devhead/stories/articles/0,4413,2211547,00.html>

Nielsen, Jakob. " User Testing. " DevHead. October 5, 1998.
<http://zdnet.com/devhead1stories/articles/0,4413,2137666,00.html>

Nielsen, Jakob. " What Is Usability? " DevHead. September 29, 1998.
<http://www.zdnet.com/devhead/stories/articles/0,4413,2137671,00.html>

Spool, Jared. " Why On-Site Searching Stinks. " 1997.
<http://world.std.com/~uieweb/searchar.htm>

Yu, Jack J., Prasad V. Prabhu and Wayne C. Neale. " A User-Centred Approach to Designing a New Top-Level Structure for a Large and Diverse Corporate Web Site. " June 5, 1998.
<http://www.research.att.com/conf/hfweb/proceedings/yu/index.html>

__________
Notes

1 Spool, Jared. Why On-Site Searching Stinks, juin 1997. http://world.std.com/~uieweb/searchar.htm

2 Les techniques du triage de fiches, de la détermination, de la description et d'étiquetage de catégories ainsi que de la validation en fil de fer sont des éléments de la méthodologie de développement de sites Web de l' IBM Corporation. Ces techniques sont décrites en détail dans l'article de Jeanette Fuccella et de Jack Pizzolato intitulé Creating Web Site Designs Based on User Expectations and Feedback, paru en juin 1998. http://www.sandia.gov/itg/newsletter/june98/web_design.html

3 Pour avoir un bref aperçu d'autres méthodes d'évaluation de la facilité d'utilisation, consulter l'article de Jacob Nielsen, Summary of Usability Inspection Methods à http://www.useit.com/papers/heuristic/inspection_summary.html. Le diaporama présenté à la conférence User Interface 1999, par Constantine et Lockwood, fournit également un sommaire valable de la question. On le trouve à http://www.foruse.com/Presentations/WebInspectUI99/index.htm.

4 On peut consulter un article de Jakob Nielsen (annoté sur le Web par Keith Instone) sur les aspects heuristiques du développement de logiciels, à http://webreview.com/wr/pub/97/10/10/usability/sidebar.html.

5 On peut trouver un exemple d'un ensemble élémentaire de principes généraux de facilité d'utilisation du Web à http://www.foruse.com/Presentations/WebInspectUI99/sld017.htm.

6 Veuillez consulter l'article de Jakob Nielsen dans l'Alertbox du 3 mai 1998, « Cost of Testing a Web Site » à l'adresse http://www.useit.com/alertbox/980503.html

7 Pour trouver un exposé plus détaillé de l'analyse sur le fichier journal, consultez : Haigh, Susan et Janette Megarity. « Measuring Web Site Usage: Log File Analysis », Flash Réseau no 57. 11 septembre 1998. http://www.nlc-bnc.ca/pubs/netnotes/notes57.htm


Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1999-10-18).