Le voyage d'été vers l'intérieur des terres

Entrevues - Oeuvres d'art associés de la collection de Cape Dorset


EN : Autrefois, on marchait jusqu'à l'intérieur des terres pour y passer l'été.

TI : Je suis habituée à marcher partout depuis ma jeunesse.

EN : Il fallait partir au loin, parce qu'à l'époque il n'y avait pas de caribous dans la région. C'était la seule façon de chasser le caribou pour se vêtir de sa peau.

TI : Le jour du départ, on marchait toute la journée, puis le camp était monté à la nuit tombante. Nous étions fourbus. Mais au réveil, le lendemain matin, on se sentait revigoré, comme si nous n'avions jamais ressenti de fatigue.

EN : Le premier jour, les cuisses nous faisaient vraiment mal; le lendemain, la fatigue se faisait moins sentir; le troisième jour, le sentiment de fatigue disparaissait.

Q : Vous restiez donc dans cette région au printemps, et vous passiez toute la saison d'été dans l'intérieur des terres?

EN : L'été, les hommes chassaient le morse durant la période où le soleil ne se couche pas.

TI : Quand on voyait les petits oiseaux éclore et faire leurs premiers pas, c'était signe que le moment était venu de partir dans l'intérieur des terres; c'est à ce moment qu'on partait pour passer l'été dans ces terres.

EN : C'est aussi le moment où la nuit devenait brumeuse. À la même époque, des gens se mettaient en route vers leur station d'été. Un bateau nous déposait nous-mêmes au point de départ de notre voyage vers l'intérieur des terres.

TI : De notre côté, on nous amenait à la terre ferme pendant que la glace était encore solide. Nous nous installions sur le littoral pour chasser le phoque barbu avant la venue de l'été.

... Propos recueillis à l'occasion d'une autre entrevue :

TI : Je me sens fatiguée rien qu'à penser à l'époque où nous partions à pied dans l'intérieur des terres, mais ce n'est pas fatigant quand on est habitué à marcher. En une journée, on pouvait atteindre un point si éloigné qu'il paraissait flou dans la distance.

EN : Il fallait couvrir tout le chemin jusqu'à ALARNNAARJJUK, ce qui nous menait près de l'autre côté de la péninsule. De là, les hommes se rendaient jusqu'au rivage de ALARNNAARJJUK. Après qu'on avait établi le campement d'été dans l'intérieur des terres, les hommes partaient dans toutes les directions, et pouvaient même atteindre l'autre côté de la péninsule.

TI : Tout le monde partait en même temps. On faisait halte dans un campement, mais les hommes partis à la chasse s'arrêtaient en route et montaient leur propre camp. Ils retournaient ensuite au camp principal. Nous restions dans le campement principal tandis que les hommes partaient en quête du caribou. Quand ils partent à la chasse au caribou, ils marchent beaucoup plus vite, parce qu'ils ne portent pas les objets du camp. Ils peuvent couvrir de longues distances quand ils sont seuls.

TI : Ils étaient chargés des tentes et des autres choses dont on a besoin pour le camp, y compris de la viande.

EN : Quelques-uns portaient de la viande, d'autres des articles ménagers, et d'autres encore du lard, qui servait de carburant. Chacun portait une chose différente.

TI : À cette époque, on ne transportait pas des tonnes de matériel comme aujourd'hui. En plus, les chiens étaient chargés de certaines choses, comme la literie.

EN : Il y en avait un qui portait la tente sur son dos.

TI : C'est comme ça que les choses se passaient.


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