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Marguerite Saint-Georges

(1827-1907)

Marguerite Saint-Georges appartient au personnel le plus ancien du collège. Vers 1853, elle prit en main le département de la cuisine qu'elle conduisit “avec un rare bonheur et une fidélité sans reproches”.

Lors des fêtes du cinquantenaire en 1897, les anciens rappelèrent son souvenir; elle avait alors 70 ans.

     Dame Marguerite, affiliée à la cuisine, en même temps que Jérôme [Olivier], contemporaine comme lui des premiers cours, d'humeur plus facile que son collègue, avec un peu beaucoup de prétentions aux bonnes manières, porte avec un rare bonheur ses soixante-dix ans.

     Au milieu du personnel jabotant des lingères, ménagères et femmes de chambre, les décisions qu'elle donne, en relevant ses lunettes, ont force de loi. Bonne, charitable, respectueuse, la remercie-t-on d'un service rendu, elle se soulève sur son fauteuil, écarte son tricotage ou la culotte qu'elle est en train de radouber, et avec une révérence dont le style n'a pas varié depuis huit lustres, elle vous jette, souriante, cette aimable réplique : Bienvenue, M'sieur.

Noces d'or, p. 215

 

Dans tous les embarras qu'elle rencontrait, Mlle Marguerite allait consulter son “bourgeois” [patron, maître ou maîtresse dans le langage des domestiques où l'on disait souvent plus qu'aujourd'hui: “le bourgeois, la bourgeoise.”], comme c'était son devoir, et souvent, l'appelait à la cuisine. M. Langlais, retenu par des affaires plus importantes, se faisait parfois bien attendre et se contentait de dire: “je vais y aller”. Et quand, à son tour, Mlle Marguerite était mandée quelque part, elle ne manquait pas de répondre, parodiant la réponse de M. Langlais: “On va-z'y aller.”

Mlle Marguerite était très généreuse. En 1881, elle fit un don de cent dollars pour la chapelle du Sacré-Coeur du père Beaudry. Au 50e du Collège en 1897, les anciens se rappelèrent son bon souvenir; elle avait alors 70 ans. Un jour, âgée de 50 ans, elle voulut apprendre à lire, “ne fut-ce que pour porter son livre à l'église”. L'élève Fabien Laforest allait lui donner trois leçons par semaine, moyennant un généreuse beurrée. Son apprentissage fut difficile. Selon A.-C. Dugas, “la meilleure part du gâteau fut à Fabien”. (A.-C. Dugas, tome II, p.98)

Elle mourut à 80 ans, après plus de cinquante de service au Collège. Le Collège lui firent des funérailles de première classe et toute la communauté étudiante y participa.

Les Éphémérides de l'Annuaire soulignent ainsi son décès.

 

     Mlle Marguerite St-Georges servante du Collège depuis au-delà de 50 ans rend son âme à Dieu vers 8.15 hrs, après une longue maladie, soufferte avec la plus parfaite résignation. ....Deux vieilles servantes Marie Joly et Dame Gauthier sont présentes.

1 Mars 1904, p. 94

 

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