Common menu bar

• English
• Accueil
• Contactez-nous
• Aide
• Recherche
• canada.gc.ca

Piste de navigation

1. Accueil >
2. Communauté : Le coût de la pauvreté >
3. Profil d'une mesure fiscale fédérale : Étude descriptive de la prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT)

ÉTUDE DESCRIPTIVE DE LA PRESTATION FISCALE POUR LE REVENU DE TRAVAIL

Table des matières

Qu'est-ce que la Prestation fiscale pour le revenu de travail?

• Faits saillants

Qui a reçu la Prestation fiscale pour le revenu de travail?

• Types de familles
• Bénéficiaires de la PFRT et prestataires de l'aide sociale
• Variation géographique
• Montant moyen de la prestation fiscale pour revenu de travail par type de familles et par régime
• Montant maximal versé au titre de la PFRT
• Ménages déclarant un revenu de travail
• Revenu de travail médian versus montant de base et montant maximal admissibles aux fins de la PFRT
• Le revenu de travail maximal admissible comparé aux mesures de la pauvreté

Qu'est-ce que ce bulletin a de spécial?

• Un profil statistique des éléments de la PFRT et de ses bénéficiaires
• Les limites du profil

Qu'est-ce que la Prestation fiscale pour le revenu de travail?

En 2007, le gouvernement fédéral a créé la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT), avec pour objectif double, d'une part, d'offrir un soutien financier aux travailleurs à faible revenu pour que ces derniers puissent rester sur le marché du travail et, d'autre part, de réduire les effets dissuasifs que ressentent les prestataires de l'aide sociale lorsqu'ils commencent un emploi.

Il s'agit d'un crédit d'impôt remboursable. Cela signifie que la PFRT peut réduire le montant d'impôt dû, le ramener à zéro, voire donner droit à un remboursement, et ce, même lorsqu'aucun impôt sur le revenu n'est exigible. La PFRT aide les personnes à faible revenu en supplémentant leur salaire. Pour les prestataires de l'aide sociale qui y ont droit, la PFRT augmente vraiment leur revenu, puisqu'elle est entièrement déductible. En effet, leurs prestations d'aide sociale ne sont pas réduites.

La PFRT est calculée en tenant compte du revenu de travail et du revenu net familial rajusté, incluant les prestations d'aide sociale, ce qui la rend difficile à comprendre et à estimer. Le revenu familial est également utilisé par l'Agence du revenu du Canada (ARC) pour calculer d'autres montants comme la Prestation fiscale canadienne pour enfants, le crédit pour TPS/TVH, etc.

D'entrée de jeu, le gouvernement fédéral a invité les provinces et les territoires à moduler la façon dont la PFRT est conçue, c'est-à-dire à la « reconfigurer » afin de l'harmoniser avec leurs programmes de sécurité du revenu. C'est ainsi que le Québec, la Colombie-Britannique et le Nunavut ont leur propre régime de PFRT depuis 2007, et que l'Alberta a élaboré son propre régime en 2009.

Dans Revenus de bien-être social 2009, le Conseil national du bien-être social (CNB) recommande que le gouvernement fédéral évalue dans quelle mesure la PFRT atteint ses objectifs. Dans le présent document, le CNB présente une brève analyse descriptive de la mesure fiscale en 2008.

Faits saillants

• Près de 4 % des ménages canadiens ont reçu la PFRT en 2008. De façon comparable 3.7% des ménages n'ayant pas reçu d'aide sociale en 2008 ont bénéficié de la PFRT, alors que la proportion était presque le double (7,3%) pour les ménages recevant de l'aide sociale.
• Pour l'ensemble des ménages canadiens, le montant moyen de la PFRT reçue était compris entre 312 $ et 537 $, tandis qu'il se situait entre 293 $ et 465 $ pour les prestataires de l'aide sociale.
• De tous les ménages canadiens ayant bénéficié de la PFRT en 2008, 24 % ont obtenu le montant maximal, comparativement à 14 % des prestataires de l'aide sociale.
• Au Canada, 7 % des ménages recevant de l'aide sociale ont déclaré un revenu de travail en 2008¹. La proportion varie selon le type de familles : de 3 % pour les couples sans enfant à 20 % pour les chefs de famille monoparentale. La proportion varie également d'une province ou d'un territoire à l'autre : de 4,5 % en Colombie-Britannique à un maximum de 20,4 % au Nunavut.
• Le revenu de travail médian des ménages bénéficiaires de la PFRT au pays varie de 8 641 $ dans les provinces et les territoires utilisant le régime fédéral de la PFRT à 17 177 $ au Nunavut. Quant à celui des ménages recevant de l'aide sociale pris séparément, il varie de 6 090 $ au Québec à 15 338 $ au Nunavut et s'est établi à 7 165 $ là où le régime fédéral s'appliquait.

Qui a reçu la Prestation fiscale pour le revenu de travail?

Types de familles

Parmi l'échantillon de 25 251 594 ménages canadiens, 986 743 ménages, soit 3,9 % ont bénéficié de la PFRT en 2008. Plus de personnes seules que tout autre type de familles ont reçu un paiement.

Cinquante-huit pour cent de tous les ménages ayant bénéficié de la PFRT étaient des personnes seules, alors que ce type de familles comptait pour 40 % de l'échantillon. Par contre, les couples sans enfant ne représentaient que 14 % des bénéficiaires de la PFRT, mais 45 % de l'échantillon. Dix-huit pour cent des familles monoparentales ont bénéficié de la PFRT; c'est quatre fois leur part de l'échantillon (seulement 4 %).

Bénéficiaires de la PFRT et prestataires de l'aide sociale

Nous avons voulu en savoir plus sur les bénéficiaires de la Prestation fiscale pour le revenu de travail qui ont également reçu des prestations d'aide sociale en 2008, puisqu'ils forment l'un des principaux groupes pour lesquels la mesure a été créée. Nous avons donc comparé la structure familiale des ménages qui ont reçu les deux types de prestations à celle de l'ensemble des ménages de l'échantillon.

En tout, 1 412 360 ménages ont déclaré avoir reçu de l'aide sociale en 2008, soit 5,6 % de l'échantillon total des ménages canadiens. Alors que les personnes seules représentent 40 % de l'échantillon, elles représentent 68 % des ménages recevant de l'aide sociale. Les chefs de famille monoparentale aussi sont surreprésentés parmi les prestataires de l'aide sociale.

En 2008, parmi les 1 412 360 ménages qui ont reçu de l'aide sociale, 103 707 ménages, soit 7,3 % ont aussi bénéficié de la PFRT. De ce nombre, 46 701 étaient des personnes seules et 39 368 étaient des chefs de famille monoparentale.

Variation géographique

Lorsqu'on illustre le nombre de bénéficiaires de la Prestation fiscale pour revenu de travail selon le régime applicable, on constate une grande variation d'un régime à l'autre. En effet, alors que la proportion des ménages bénéficiaires de la PFRT par rapport à l'ensemble des ménages atteint 12,5 % au Nunavut, elle n'est qu'à environ 4 % partout ailleurs. Quant à la proportion des ménages bénéficiaires de la PFRT parmi les prestataires de l'aide sociale, la variation est encore plus élevée : 20,5 % au Nunavut, mais moins de 8 % ailleurs.

Cette variation géographique est-elle un résultat de l'application de quatre régimes différents au pays? C'est tout à fait possible, car les deux provinces et le territoire qui ont opté pour leur propre régime ont reconfiguré plusieurs éléments : le montant maximal de la PFRT, ainsi que le revenu de travail de base et le niveau maximal de revenu admissibles aux fins de la PFRT. La variation pourrait également être attribuable à un écart de revenu des ménages. Enfin, cela pourrait indiquer que les gens au Nunavut étaient davantage au courant de la possibilité de demander la prestation fiscale. Malheureusement, nous n'avons trouvé aucune information à ce sujet.

Montant moyen de la Prestation fiscale pour revenu de travail par type de familles et par régime

La fourchette du montant moyen de la PFRT pour l'ensemble des ménages était comprise entre 312 $ au Nunavut et 537 $ en Colombie-Britannique; tandis que chez les ménages recevant de l'aide sociale, elle était comprise entre 293 $ au Québec et 465 $ dans les provinces et territoires sous le régime fédéral.

En moyenne les chefs de famille monoparentale et les couples avec enfant ont bénéficié davantage de la PFRT, en particulier sous le régime fédéral et sous celui de la Colombie-Britannique.

Dans tous les cas, le montant moyen de la PFRT que les ménages recevant de l'aide sociale ont obtenu est inférieur au montant moyen reçu par l'ensemble des ménages. Comme dans l'ensemble des ménages, parmi les ménages recevant de l'aide sociale, ce sont les familles avec enfants qui ont obtenu les montants moyens les plus élevés. En outre, il y a moins d'écart au Nunavut qu'ailleurs entre le montant moyen obtenu par les ménages recevant de l'aide sociale et celui obtenu par l'ensemble des ménages.

Montant maximal versé au titre de la PFRT

Le montant maximal de la PFRT varie selon le régime. Le tableau suivant indique les montants en vigueur en 2008.

Nous avons découvert que 24 % de tous les ménages canadiens ayant bénéficié de la PFRT ont reçu le montant maximal prévu. Par contre, parmi les ménages recevant de l'aide sociale qui ont bénéficié de la PFRT, seulement 14 % ont obtenu le montant maximal. Ce n'est pas surprenant, puisque le montant accordé est calculé en tenant compte du revenu de travail déclaré et que celui des ménages recevant de l'aide sociale est inférieur à celui de la population active en général.

La ventilation des données sur les ménages ayant obtenu le montant maximal permet de constater une certaine variation selon le type de familles. Lorsqu'on considère séparément chacun des types de familles, les personnes seules ont obtenu le montant maximal proportionnellement le plus souvent (27 %), tandis que les couples sans enfant l'ont obtenu le moins souvent (18 %).

Si l'on ne tient compte que des ménages recevant de l'aide sociale, les pourcentages sont moins élevés, mais la variation est similaire : de 16 % des couples avec enfants à 8 % des couples sans enfant.

Ménages déclarant un revenu de travail

En 2008, 7 % des ménages canadiens recevant de l'aide sociale ont déclaré un revenu de travail – le Nunavut faisant exception avec un taux de 20,4 %. Des différences dans la définition donnée au revenu net et au travail productif pourraient expliquer la variation.

Parmi les ménages recevant de l'aide sociale, les familles monoparentales (19,9 %) et les couples avec enfants (15,4 %) ont été proportionnellement plus nombreux à déclarer un revenu de travail que les personnes seules (4,8 %) et les couples sans enfant (3,2 %).

Revenu de travail médian versus montant de base et montant maximal admissibles aux fins de la PFRT

En 2008, le revenu de travail médian des ménages bénéficiaires de la PFRT a varié de 8 641 $ dans les provinces et territoires sous le régime fédéral, à 17 177 $ au Nunavut. Quant aux ménages recevant de l'aide sociale, leur revenu de travail médian a varié de 6 090 $ au Québec, à  15 338 $ au Nunavut.

Référence pour les seuils de faible revenu après impôt et les seuils de la mesure du panier de consommation : http://www.statcan.gc.ca/pub/75f0002m/2011002/tbl/tbl01-fra.htm

Peu importe le régime, la médiane du revenu de travail déclaré se situe toujours entre le montant de base et le montant maximal admissibles. L'écart entre le revenu de travail des ménages recevant de l'aide sociale et le montant de base aux fins de la PFRT varie de 2 728 $ en Colombie-Britannique, à 6 379 $ au Nunavut. Il sera intéressant de voir si l'analyse des données des années subséquentes révèlera encore un aussi petit écart entre le revenu de travail médian et le montant de base. Certains pourraient préconiser d'assouplir les critères d'admissibilité en élargissant l'écart entre le revenu de travail médian et les deux seuils d'admissibilité.

Le revenu de travail maximal admissible comparé aux mesures de la pauvreté

En 2008, le niveau de revenu maximal admissible était de 5 292 $ inférieur au seuil de faible revenu (SFR) après impôt pour une personne seule vivant dans une communauté de la taille de Toronto, de 3 986 $ inférieur au SFR après impôt à Vancouver et de 3 514 $ inférieur au SFR après impôt à Montréal. En outre, le niveau de revenu maximal admissible était inférieur à la mesure du panier de consommation (MPC) de 2 484 $ en Ontario (l'une des provinces utilisant le régime fédéral) et de 632 $ en Colombie-Britannique. Le Québec faisait exception en 2008, puisque le niveau maximal de revenu admissible y avait été fixé de telle manière qu'il se situait au-dessus de la MPC pour une personne seule à Montréal.

Il convient de noter qu'en 2010, le niveau de revenu maximal admissible aux fins de la PFRT en Ontario était encore inférieur au SFR après-impôt, mais de moins. En effet en 2010, le SFR après impôt à Toronto était 18 759 $, alors que le niveau de revenu maximal admissible était 16 667 $, soit un écart de 2 192 $ à comparer avec 5 292 $ en 2008. En utilisant la MPC, nous estimons que le niveau de revenu maximal admissible du régime fédéral était exactement au seuil de la MPC pour une personne seule vivant à Toronto.

Le versement des prestations cesse habituellement avant même que le revenu de travail des gens atteigne le seuil de pauvreté, et selon l'administration et les circonstances, les prestataires peuvent souvent faire face à un taux d'imposition marginal très élevé dès que leur situation commence à s'améliorer. (Le sens des sous pour résoudre la pauvreté, 2011, 95)

Qu'est-ce que ce bulletin a de spécial?

Un profil statistique des éléments de la PFRT et de ses bénéficiaires

Nous avons utilisé des données de base personnalisées sur les ménages ayant reçu la PFRT. Ces données, fournies par l'Agence du revenu du Canada, sont ventilées selon les types de ménages qui servent de références dans notre série «Revenus de bien-être social». Les données ont aussi été ventilées par régime de la PFRT, puisque les calculs au Québec, en Colombie-Britannique et au Nunavut diffèrent de ceux dans les provinces et territoires sous le régime fédéral.

Les limites du profil

Tout d'abord, le présent profil donne un aperçu de ménages ayant obtenu la PFRT en 2008. Or, les montants et certains autres facteurs de calcul ont changé depuis cette date. Ainsi, l'Alberta, qui utilisait le régime fédéral, a élaboré son propre régime dans l'intervalle. Par ailleurs, le profil ne permet pas de savoir si les enfants ont moins de six ans (définition d'enfant à charge) ou si les bénéficiaires de la PFRT sont aux études. En outre, nous reconnaissons qu'il n'y a pas de précision quant au sexe des bénéficiaires et prestataires, ce qui pourrait être instructif. 

¹ Nous ne disposons pas des mêmes données statistiques pour tous les ménages du pays.

Date de modification :

2012-09-27