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Bannière : Les Voies de la découverte : L'exploration du Canada À propos de ce site
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Les cartographes : Essai en quatre parties
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LES LA VÉRENDRYE : UNE FAMILLE D'EXPLORATEURS

Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye (1685-1749)
Jean-Baptiste de La Vérendrye (1713-1736)
Pierre de La Vérendrye (1714-1755)
François de La Vérendrye (1715-1794)
Louis-Joseph de La Vérendrye (1717-1761)
Christophe Dufrost de La Jemerais (1708-1736)

Après la dernière expédition de La Salle, les explorateurs français et canadiens se sont approchés du Mississippi par le sud, à l'exception des frères Pierre-Antoine et Paul Mallet qui, de la Louisiane, se sont rendus jusqu'à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, en 1739. La recherche de la mer de l'Ouest par le nord va reprendre avec Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye et ses quatre fils, Jean-Baptiste, Pierre, François et Louis-Joseph, ainsi que son neveu Christophe Dufrost de La Jemerais.

Né à Trois-Rivières en 1685, Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye était le fils de Jean-René de Varennes, gouverneur de Trois-Rivières, et de Marie Boucher, elle-même fille du premier gouverneur de Trois-Rivières. Officier militaire en Europe puis en Nouvelle-France, il exploite une terre près de Trois-Rivières avant d'être nommé commandant du poste de Kaministiquia (Thunder Bay) en 1727. Les descriptions que font les Amérindiens d'une mer à l'ouest des Grands Lacs font naître chez lui une vive passion pour l'exploration. La Vérendrye propose au gouverneur Beauharnois et à l'intendant Hocquart d'aller à la découverte de cette mer et d'établir des postes de traite pour encourager les Cris à apporter leurs fourrures aux Français plutôt qu'aux postes de la Compagnie de la Baie d'Hudson; ils appuient son projet. Peu fortuné, La Vérendrye forme une société avec plusieurs marchands montréalais. Pour payer les frais de l'expédition, la société obtient un monopole de trois ans sur les fourrures qui proviendront des nouveaux territoires découverts. Le gouverneur nomme La Vérendrye commandant du district du commerce des fourrures appelé Mer de l'Ouest.

Le 26 août 1731, La Vérendrye part de Montréal avec trois de ses fils, Jean-Baptiste (18 ans), Pierre (17 ans) et François (15 ans), La Jemerais et environ 50 engagés ainsi que le jésuite Charles-Michel Mésaiger. Leur expédition dans le Nord est ponctuée par l'établissement de postes de traite. De Kaministiquia, ils montent jusqu'au lac La Pluie, où ils établissent le fort Saint-Pierre. L'année suivante, ils construisent le fort St-Charles au lac des Bois. Deux ans plus tard, les explorateurs érigent le fort Maurepas à l'embouchure de la rivière Rouge sur le lac Winnipeg.

Ces explorations et établissements ne se font pas sans drame. Après un séjour dans la colonie, La Vérendrye père retourne dans l'Ouest en octobre 1736 avec son plus jeune fils, Louis-Joseph. Rendu au fort Saint-Charles, il apprend le décès de son neveu La Jemerais survenu par suite d'une maladie au mois de mai. Ce décès est suivi d'un événement plus triste encore. En 1734, pris au milieu de guerres amérindiennes, La Vérendrye avait fait l'erreur de laisser son fils Jean-Baptiste avec les Assiniboines à titre de conseiller en matière de sujets tels que la traite des fourrures et la guerre. Le 6 juin 1736, les Sioux, ennemis des Assiniboines, décapitent le jeune homme ainsi que dix-neuf autres hommes au lac des Bois.

Malgré sa peine, La Vérendrye ne peut arrêter ses explorations; trop d'argent et d'engagements l'y obligent. Au cours des années 1738-1739, les La Vérendrye explorent le réseau complexe des lacs et des rivières du Manitoba, ainsi que les rivières Rouge, Assiniboine et Blanche (au sud de la Saskatchewan) et aident à construire le fort La Reine (Portage-La-Prairie). Ces découvertes sont suivies, deux ans plus tard, par l'établissement des forts Dauphin, sur le lac Dauphin, et Bourbon, sur le lac La Biche.



La Vérendrye a fait largement confiance aux guides amérindiens, particulièrement au Cri Auchagah, qui lui a dévoilé l'existence de différentes routes praticables à l'ouest du lac Supérieur.

« Rapport au guide j'ay fait choix d'un nommé Auchagah Sauvage de mon poste fort attaché à la nation françoise le plus en état de guider le convoy et dont il n'y a pas lieu de craindre que l'on soit abandonné dans la route,… »

(Burpee 1927, 52)





« Le premier fevrier, j'ay fait partir quinze sauvages et leurs femmes pour me tracer le chemin le plus court, le débarasser et me marquer les campemens, je garday les huit autres et leurs femmes pour mener les vivres et me servir. »

(Burpee 1927, 240)



En octobre 1738, La Vérendrye, son fils Louis-Joseph, 20 hommes, les marchands Nolan et 25 Assiniboines partent vers le sud-ouest à la découverte d'un grand fleuve au pays des Mandan. Du fort La Reine, ils se dirigent vers les sources du fleuve Missouri. À la rivière Little Knife (Dakota du Nord), La Vérendrye, épuisé physiquement, demande à Louis-Joseph de le devancer et de se rendre jusqu'au Missouri. À cause de hautes falaises, ce dernier ne voit pas que le fleuve coule en direction sud. Après cette expédition, Pierre de La Vérendrye rentre à Montréal, où il apprend le décès de sa femme.

Résolu à trouver la mer de l'Ouest, il retourne au fort La Reine en 1741 pour déterminer s'il peut atteindre cette mer par le sud-ouest. En 1742-1743, il envoie ses fils Louis-Joseph et François chez les Mandan, expédition de plus de 14 mois, jusqu'aux montagnes Big Horn, dans le Wyoming. Devant les guerres amérindiennes qui ont lieu dans cette région, ils reviennent jusqu'à la jonction du Missouri et de la rivière Bad, site de l'actuelle ville Pierre dans le centre du Dakota du Sud. Ils y enfouissent une plaque de plomb rappelant la mission que leur a confiée le marquis de Beauharnois, gouverneur de la Nouvelle-France. Les La Vérendrye regagnent Montréal sans avoir atteint la mer de l'Ouest.

Devant les critiques du ministre Maurepas quant à l'aspect trop commercial de ses expéditions et la perte d'argent qu'elles occasionnaient année après année, Pierre de La Vérendrye remet sa démission en 1743. Ses fils demeurent dans les postes de l'Ouest pendant quelques années avant de revenir dans la colonie et servir dans l'armée. Si La Vérendrye subit l'impatience de Maurepas, on ne peut en dire autant de la part des gouverneurs Beauharnois et de La Galisonnière, qui lui procurent des congés de traite et le rang de capitaine dans l'armée. Peu avant le décès de l'explorateur, en 1749, Louis XV reconnaît ses exploits en lui décernant le plus grand honneur militaire réservé à des officiers, la croix de Saint-Louis.

Les explorations des La Vérendrye ont poussé la frontière de la Nouvelle-France jusqu'à la rivière Saskatchewan, dans le Nord, et jusqu'à la frontière du Dakota du Sud et du Wyoming. Leurs dernières expéditions ont contribué à ouvrir la route de la Saskatchewan non seulement aux explorateurs anglais qui allaient suivre trente ans plus tard, mais aussi à deux Canadiens français, François-Antoine et Joseph Larocque, qui allaient reprendre la recherche de la mer de l'Ouest par le Missouri au début du siècle suivant et se rendre jusqu'au Pacifique. Les explorations des La Vérendrye ont aussi incité la Compagnie de la Baie d'Hudson à envoyer des explorateurs à l'intérieur du pays, car la rentabilité de ses postes de traite était menacée par ceux que les La Vérendrye et leurs successeurs avaient établis.




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