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Bannière : Les Voies de la découverte : L'exploration du Canada À propos de ce site
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Les cartographes : Essai en quatre parties
Élément graphique

LES ESPAGNOLS EXPLORENT LA CÔTE OUEST

Juan Pérez Hernandez ( ? )
Dionisio Alcalá-Galiano (1762-1805)
Francisco de Bodega y Quadra (1743-1794)
Estebán José Martinez ( ? )
Cayetano Valdés Flores Bazán y Péon (1762-1835)
Francisco A. Mourelle de la Rúa (1750-1820)

Les premiers explorateurs de la Colombie-Britannique étaient des Espagnols -- en effet, la côte ouest du Canada est devenue près de tomber temporairement aux mains des Espagnols. Entre 1774 et 1795, ils en ont exploré la côte et ont construit un premier poste permanent sur l'île de Vancouver. Il faut comprendre que, comme ils étaient établis au Mexique, ils ont craint de perdre leur hégémonie sur la côte du Pacifique lorsqu'ils ont entendu parler des expéditions russes et du voyage de Samuel Hearne à l'embouchure de la rivière Coppermine, sur la mer du Nord. Ces explorations avaient ravivé l'intérêt pour la quête du passage du Nord-Ouest tant chez les Anglais que chez les Espagnols.

Le premier Espagnol à entreprendre l'exploration de la côte du Pacifique est Juan Pérez Hernandez, à l'été 1774. Parti de San Blas, au Mexique, il se rend jusqu'au nord de l'île de la Reine Charlotte, où les Haïdas viennent à sa rencontre. Puis, en retournant vers le sud, il s'arrête à la pointe Estevan, sur l'île Vancouver, où les Nootkas viennent au navire trafiquer avec l'équipage. La rencontre est amicale, mais Pérez n'ose pas compromettre les résultats de ses découvertes en débarquant du navire.

L'année suivante, deux navires quittent San Blas. Don Bruno Hezeta commande le premier et Pérez en est le pilote; Francisco de Bodega y Quadra commande le second, qui est piloté par Francisco Mourelle. Ils doivent repérer les établissements russes et prendre officiellement possession du territoire au nom de l'Espagne. À la hauteur de Point Grenville, dans l'État de Washington, sept matelots, envoyés à terre pour prendre de l'eau et du bois, sont massacrés par 300 Amérindiens sous les yeux de l'équipage, trop éloigné pour pouvoir les aider. Hezeta décide de retourner chez lui. Bodega continue seul vers le nord; il débarque au 58º de latitude Nord et prend possession des lieux au nom de Carlos III, roi d'Espagne, et des Indes occidentales. Puis, n'ayant vu aucun Russe, il redescend la côte en y effectuant des levés topographiques.

Image : Page de titre du récit de Mourelle Image : Page tirée du récit de Mourelle

« As we thus lay at anchor [...] our Captain gave me orders (being himself indisposed) that I should land with some of our crew, and with the same precautions as at Los Remedios. He also directed me to take possession for his Majesty of this part of the coast, and name it Bucarelly. I accordingly obeyed his instructions in all particulars, without seeing a single Indian, though there were the following proofs of the country's being inhabited: viz a hut, some paths, and a wooden outhouse. »

(Mourelle 1781, 509)

En 1778, le capitaine anglais James Cook aborde cette côte à son tour en ayant pour mission de prendre possession de « territoires utiles » à l'Angleterre, sans contester les droits acquis par les Espagnols. En mars, il s'arrête dans le havre de Nootka, où il dresse un observatoire provisoire. Il étudie la côte jusque au-delà du détroit de Béring. Les Espagnols réagissent au voyage de Cook seulement en 1779 en envoyant deux frégates sous les ordres des lieutenants Ignacio de Artega et Bodega pour rendre compte de la situation sur la côte nord-ouest. Ils font alors le levé de la côte jusqu'aux postes russes situés en Alaska. L'Espagne reprend ses explorations à la suite de la publication des voyages de Cook en 1784 et du passage du comte français Lapérouse en Californie en 1786. Ce dernier confirme non seulement la présence russe en Alaska, mais aussi celle de navires anglais sur la côte. Carlos III ordonne une nouvelle expédition.

En 1788, l'enseigne de vaisseau Estebàn José Martinez se rend jusqu'aux postes russes. Au retour, plusieurs navires marchands anglais et américains vus sur la côte lui font recommander la construction d'un établissement dans la baie de Nootka. À son arrivée dans la baie, le 5 mai 1789, il y trouve trois navires marchands. Puis, arrive le capitaine James Colnett, accompagné d'ouvriers chinois, qui affirme avoir reçu l'ordre de l'Angleterre de construire un poste à Nootka. La dispute éclate entre Martinez et Colnett. Martinez fait arrêter ce dernier et fait saisir deux autres navires anglais arrivés par la suite. Les Amérindiens, jusqu'alors indifférents à ces disputes, protestent, car la saisie des navires anglais les empêche de commercer. Martinez tire des coups de fusil en l'air pour leur faire peur, mais un de ses soldats, croyant qu'il a raté son coup, tue un chef amérindien! Malgré cette situation délicate, les Espagnols réussissent à construire un « presidio », fort frontalier qui comprenait une caserne, une batterie de canons et une villa pour les officiers. C'est le premier établissement européen sur la côte ouest du Canada actuel.

La saisie des navires crée un incident diplomatique entre l'Angleterre et l'Espagne. Après plusieurs négociations, les deux nations signent, le 28 octobre 1790, à Madrid, la Convention de la baie Nootka. Selon les termes de ce traité, les deux puissances coloniales reconnaissent qu'elles détiennent toutes deux des droits sur la côte nord-ouest, au nord de la Californie, et chacune aura accès aux établissements de l'autre. Des commissaires de chaque nation seront nommés pour régler les détails de l'entente. Cette convention a souvent été interprétée comme un engagement, de la part des Espagnols, de se retirer de la côte nord-ouest. Or, rien ne les oblige à quitter Nootka. Bien au contraire, ils améliorent les fortifications terrestres et aménagent une batterie flottante dans le port.

Élément graphique : Maisons amérindiennes sur les falaises à la baie Nootka

Les deux commissaires nommés sont George Vancouver, capitaine de la Marine royale, et Bodega y Quadra, désormais capitaine de la marine espagnole. Ils se rencontrent à Nootka en août 1792. Malgré leurs bonnes relations, ils ne parviennent pas à s'entendre sur les détails du transfert des propriétés prévues par la convention et, d'un commun accord, ils soumettent le problème à leur gouvernement respectif.

Pendant ces discussions, les expéditions scientifiques se poursuivent. Vancouver rencontre, lors de ses explorations à l'intérieur du golfe de Georgia, Dionisio Alcalá-Galiano et Cayetano Valdés Flores Bazán y Péon qui effectuent aussi des recherches dans le cadre de l'expédition scientifique espagnole du capitaine Alejandro Malaspina. Ces explorations révélant l'absence d'un passage fluvial entre le Pacifique et l'Atlantique, les nations européennes perdent intérêt pour la côte nord-ouest et, le 11 janvier 1794, l'Angleterre et l'Espagne signent une entente par laquelle elles déclarent qu'elles abandonnent la région. Le 23 mars 1795, le « presidio » de Nootka est démantelé. Ainsi prend fin le règne de l'Espagne sur la côte nord-ouest. De la présence des Espagnols sur cette côte il reste des noms de détroits et d'îles tout autour de l'île de Vancouver.




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