En haillons
entachés
de haine
ils sont
venus égratigner la grève
ont laissé
une saignée d'amertume séchée
à petits
pas mon
âme s'en est allée châtouiller les vallons endormis
sous
la brume doucereuse
là où
le vent effeuille nos solitudes
dans
le bruissement de nos présences
là où
l'écho répond à l'arpège des fragilités
là où
les rivières inaccessibles
leurs
courbes trop franches
emprisonnent
le tumulte des désirs inassouvis
là où
le rêve surchauffe l'imaginaire
là où
les yeux
gorgés
de soleil
s'éclatent
en arc-en-ciel
là où
la couleur des larmes rieuses
strie
l'âme amoureuse