Dictionnaire Societas Criticus
ou
Petit lexique à l’usage de nos
gouvernants et des gouvernés
Michel Handfield, éditeur de Societas Criticus
Dernière mise à
jour : 12 décembre, 2008
(Les dates des changements
substantiels, ce qui n’inclut pas une remise en forme, sont entre () à la fin
de la définition ou après tous les hyperliens, notes et références.)
Dernière refonte de la
mise en page : 6-7 décembre 2008
Américains (2); Amérique; Anarchisme; Anarcho-capitalisme; Antisémitisme (2); Assisté social (3);
Citoyen; Citoyen
corporatif; Client (2); Conformisme; Conservatisme et conservateur; Contribuable; Convergence
(2); « Coprporate
Welfare »; Cynisme;
Déficit; Démertification;
Dictature (2); Dieu; Dieu
(2) : Religion et politique; Duplessisme;
Écologie; Écologisme;
Économie sociale; Élite;
Entreprises multinationales ou Firmes
multinationales (FMN); Entreprise privée (2); États-Unis;
États-uniens;
G
H
Idéologie; Intra; Intra conformisme; Intra-conservatisme; Intra-taylorisme;
J – K
Langue
et liberté d’expression; Libéralisme
– Politique / Économique / Social ; Liberté; Libre marché;
Machiavel; Mariage; Mondialisation; Mondialisme; Monopole;
Nationalisation; Nationalisme;
Naturel (Droit ou loi); Néo-; Néolibéralisme; Noël et « Nowel »;
Nouvelle gauche
O
Partenariat Public Privée (PPP); Politique (3 sens); Pouvoir; Privatisation et partenariat; Progrès social;
Q
Rationalisation; Reengineering;
Représentation électorale; Révisionnisme;
Salarié (anciennement Travailleur); Sans emploi; Socialisme; Socialisme d'État, communisme, marxisme; Social-démocratie;
Taxe volontaire; Taylorisme;
Technologisme;
Terroriste; Travailler
et travailleur;
Ultra conservatisme et néo-conservatisme;
Utopie;
V – W – X – Y – Z
______________________________________________________
Américains (1) : Synonyme
d’ethnocentrisme. Les habitants des Etats-Unis se
qualifient d’américains, comme si l’Amérique se limitait à eux. (21 décembre
2003)
Américains (2) : Habitant de l’Amérique, le continent!
Voir Amérique. (21 décembre 2003)
Amérique: Un des 5 continents (Europe,
Asie, Afrique, Amérique et Océanie). Ne se limite surtout pas aux Etats-Unis et à leur pensée. L’Amérique est diversifiée et
contradictoire. (21 décembre 2003)
Anarchisme: Les anarchistes, contrairement aux marxistes, qui croyaient que L'État ne pourrait disparaître qu'une fois les
antagonistes de classes éliminés, croient que la principale cause d'injustice
est l'État et qu'il doit disparaître
en premier. (Vacher, Laurent-Michel, 2000)
Cependant, ils ne sont pas contre l'organisation, car:
"Si
nous croyons qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous
serions des autoritaires, parce que nous préférerions encore l'autorité qui
entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend
impossible." (Malatesta, 1897, p. 9)
En fait les
anarchistes sont contre une organisation imposée, mais pour une organisation
spontanée. Les citoyens s'organisent et créent des structures, souvent
temporaires, répondant aux besoins qu'ils ont et aux défis qu'ils rencontrent.
En quelque sorte les
libertaires, autre nom pour les anarchistes, étaient très en avance sur leur
époque. Aujourd'hui n'est-ce pas ce que certaines organisations promeuvent dans
le monde des affaires: grappes industrielles, partenariat, réseautage, "task-force", équipes autonomes et temporaires, entreprises
virtuelles, etc., pour répondre à un mandat ou un besoin spécifique. Le modèle
de l'Émilie-Romagne (Italie) est construit sur cette idée: de petites
entreprises, des entreprises familiales et des artisans qui s'unissent pour
répondre à des contrats pour lesquels chacun d'eux n'a pas les ressources, mais
qu’ils peuvent très bien réussir ainsi réseauté. En
fait, ils peuvent même concurrencer de grandes entreprises une fois en réseaux.
(Lazerson,
1988; Piore and Sabel,
1984)
Naturellement, on est
encore loin de la grande utopie de la société anarchiste. Ceci impliquerait
l'absence de gouvernement et l'implication de tous les citoyens dans le
fonctionnement de la démocratie et des institutions! On aurait des
institutions, des services publics et des entreprises autogérées! Mais, pour
cela il faudrait des citoyens davantage intéressés par la gestion de leurs
entreprises et de la chose publique que par les sports, les potins des vedettes
et les téléréalités. Une utopie, quoi,
dans ce monde où seuls les réseaux de télévision semblent avoir la force d’unir
chacun de nous devant son poste de télé !
Hyperliens :
Spunk
Library : www.spunk.org/
A-infos: www.ainfos.ca/
Fédération anarchiste: www.federation-anarchiste.org/
Références :
Baillargeon, Normand, 1999, Anarchisme, Montréal: l'île de la
tortue, éditeur
Chauvey, Daniel, 1970, Autogestion, Paris: Seuil, points
politique 41
Guérin, Daniel, 1965,
l'anarchisme, France:
Gallimard, idées nrf
GUERIN, Daniel, 1999, Ni Dieu ni Maître, Anthologie de l'anarchisme,
2 volumes, France, La Découverte/poche. (1ère
édition:Guérin,
Daniel, 1970, Ni Dieu ni Maître, Paris: FM/petite collection Maspero, 4
volumes.)
Lazerson, Mark H., "Organizational growth of small firms: an outcome of markets and
hierarchies?" in in American
Sociological Review, June 1988, Vol. 53 No. 3, pp. 330-342.
Malatesta, E., "L'Agitazione",
Ancône, Nos 13 et 14, 4 et 11 juin 1897, cité in Révolution et réaction, in
Guérin, Daniel, 1999, Ni Dieu ni Maître,
Paris: FM/petite collection Maspero, tome III. (Vous le trouverez aussi à la page 9, mais du volume II de
l’édition de 1999, France, La Découverte/poche. Par contre, on aura remplacé
1897 par 1967, ce qui est une erreur Malatesta étant décédé en 1932! http://fr.wikipedia.org/wiki/Errico_Malatesta) Ce texte est aussi reproduit dans Chanlat, Jean-François, et Séguin-Bernard, Francine, 1983, L'analyse des organisations une anthologie
sociologique, Tome 1, Les théories de l'organisation, Québec:
éditions Préfontaine Inc.
Piore, Michael J., and Sabel,
Charles F., 1984, The second industrial divide, USA:
Basic Books
Rosanvallon, Pierre, L'âge de l'autogestion, Paris:
Seuil, points politique 80
(16
novembre 2003; 6 décembre 2008)
Anarcho-capitalisme: Ici, tout est privé.
L'État n'a plus sa raison d'être. Même la police, la justice et l’armée sont
privées. Remarquez bien que ce sont des services que le privé offre maintenant
de plus en plus. Par exemple, au lieu d'entreprendre des poursuites
judiciaires, certaines entreprises offrent des services de médiation auxquels
les clients consentent à se plier au même titre qu'à la justice d'État. C'est
le marché dans toutes les sphères de la société. Le marché qui a congédié les gouvernements!
Dans un livre très
intéressant sur l'anarcho-capitalisme, Pierre Lemieux (1988) nomme David Friedman,
Robert Nozik et Murray N. Rothbard
comme des théoriciens
anarcho-capitalistes et Friedrich Hayek comme un penseur apparenté! Le même Hayek,
prix Nobel, est d’ailleurs considéré comme un des
grands penseurs du néolibéralisme. Les
autres auteurs y sont associés. (Bernard, M., 1997) Ceci montre bien les relations assez intimes entre ces deux courants qui servent de base aux négociations sur la Zone
de Libre Échange des Amériques (ZLÉA) et de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC). Nos gouvernements sont peut être
en train de négocier leur propre disparition! Et de citoyens nous deviendrons des clients, toujours dépendants.
La crise financière de 2008 montre cependant les
limites d’un système dérégulé (par les gouvernements) ou autorégulé (que ce soit
par le milieu ou les initiés), car
l’appât du gain l’emporte rapidement sur le bien commun. Toutes les astuces et manipulations sont
alors permises pour l’atteinte du profit maximal, profit parfois atteint avec
des astuces comptables difficiles à expliquer et qui ne tiennent pas la route
même si elles tiennent sur une feuille!
L’État régulateur a failli quand il a cru que les marchés pouvaient se
contrôler eux-mêmes, ce qui à fragilisé tout le système financier. C’est ce qui
a conduit à la débâcle de l’automne 2008, où les marchés ont plongé de 40%
environs. Le réveil fut brutal, mais là on sait que l’État a un rôle régulateur
à jouer même si certains idéologues de droite refusent encore cette
évidence.
Hyperliens :
Pierre Lemieux : www.pierrelemieux.org/
Sur la crise financière de 2008, il y a une ébauche
de texte intéressante, qui se bonifiera encore, sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financière_de_2008
Références :
Bernard, Michel, 1997,
L'utopie néolibérale,
Québec: l'aut'journal et Chaire d'études
socio-économique de l'UQAM.
Lemieux, Pierre, 1988,
L'anarcho-capitalisme,
Paris: PUF, coll. "que
sais-je?" # 2406
(16 novembre 2003;6 décembre 2008)
Antisémitisme (1) :
Sens courant : Préjugé et racisme
envers les juifs. On les accuse de tous les maux, tant économique, politique
que social. Cela va du simple sous-entendu aux accusations sans fondement. Dans
les pires moments de l’histoire cela a cumulé au nazisme, qui visait
l’extinction des juifs. (Non datée)
Antisémitisme
(2) : Les arabes, les
juifs et les éthiopiens étant des sémites (le petit Robert sur CD-ROM),
alors, au sens large, l’antisémitisme pourrait les inclure. Ainsi, les préjugés
envers les palestiniens pourraient être qualifiés d’antisémitisme, ce qui
soulève la question suivante: certains juifs peuvent-ils être antisémites
lorsque leurs préjugés sont dirigés envers les palestiniens? Et vice versa!
(non datée; 6 décembre 2008)
Assisté social (1) :
Personne vivant d’une maigre pitance de l’État mais que la rumeur publique
dénonce comme profiteur. (4 octobre, 2003)
Assisté
social (2) : Personne en
attente de travail malgré les rationalisations, privatisation et partenariat.
(4 octobre 2003)
Assisté
social (3) : Certaines
grandes entreprises vivant de généreux subsides gouvernementaux, mieux connu
sous le terme anglais de « Coprporate Welfare »
qu’il faut consulter plus bas. (4 octobre 2003)
B
Baisse d’impôt : coupures
de service accompagné d’une hausse des taxes et/ou des tarifs! (20 décembre
2003)
Citoyen : personne habitant
le territoire national et ayant des droits et responsabilités envers ce lieu,
que ce soit la Cité ou l’État, dont le principal est le droit de vote. C’est
d’ailleurs ce droit de vote qui distingue le citoyen du résident permanent. (4
octobre 2003)
Citoyen corporatif:
Catégorie spécifique de citoyenneté s’adressant aux entreprises et corporations
leur donnant des droits de citoyen – tel la liberté d’expression – et le
privilège de payer un taux d’imposition plus faible que les simples citoyens!
De plus, de généreux programmes de subventions et de crédits d’impôts leurs
sont accessibles. De quoi avoir le goût de mettre « Inc. » après son
nom de famille. (4 octobre 2003)
Client (1):
Nom donné à la personne qui paie le privé pour un bien ou service. (4 octobre
2003)
Client (2): Contribuable qui a 2$ de plus par semaine dans ses
poches, mais qui doit maintenant en dépenser 10$ de plus par semaine pour
l’achat des services privatisés ou offert en partenariat! Parlez-en à ceux qui
ont subit la privatisation de l’eau et du transport ferroviaire en Angleterre!
(4 octobre 2003)
Conformisme: obligation sentie de se
plier à ce que l’on entend de nous, que ce soit par des lois, des règlements,
des coutumes ou des pressions du groupe. Par exemple, le port de l’uniforme à
l’école; le port d’un costume ou d’un
artifice particulier pour aller à l’office religieux ou pour des raisons
religieuses; l’adoption d’un style
vestimentaire dicté par un emploi ou une position sociale. (Voir aussi
néo-conformisme) (20 décembre 2003)
Conservatisme et Conservateur: C'est le respect des
traditions et des valeurs éprouvées.
Laurent-Michel Vacher nous en donne une définition claire et concise:
"Le conservatisme est l'attitude politique de
ceux qui se méfient du changement, de l'innovation ou de l'évolution, et jugent
plus sage de préférer les idées et les institutions du passé, qui ont subi
l'épreuve du temps et de l'expérience." (2000, p. 187)
Des changements se
font, mais lentement. C'est ainsi que les lois (le juridique étant considéré
comme un secteur très conservateur) changent souvent bien après les us et
coutumes; après que les comportements soient devenus courants. (Voir Ultra
conservatisme et néo-conservatisme)
Hyperliens:
Conservatives (UK) :
www.conservatives.com/
PC (Canada) : www.conservateur.ca/
Republican National Committee (US) :
www.rnc.org/
(16 novembre 2003)
Contribuable: nom
donné à la personne qui paie des taxes, impôts et taxes volontaires, tel les
loteries. Le contribuable peut être Citoyen, résident permanent ou assisté
social. Les loteries vidéos sont d’ailleurs destinées
à cette dernière catégorie de contribuables. (4 octobre 2003)
Convergence (1): Division
des entreprises en parties imbriquées les unes dans les autres permettant à
certaines parties de l’ensemble, comme le siège social situé dans un paradis fiscal, de tirer profit de certaines lois étrangères et à d’autres
parties de tirer avantage des lois locales. (4 octobre 2003)
Convergence (2): dans
le milieu des médias, structure permettant de différer les coûts et les profits
d’un projet entre diverses parties d’un conglomérat médiatique regroupant des
médias écrits, radio/télévisuels et électroniques en vue de concentrer les
coûts de production dans les divisions qui ont droit aux programmes d’aides les
plus généreux et les profits dans les secteurs qui ont droit aux meilleurs
crédits d’impôts, de façon à maximiser les profits à l’abri de l’impôt. (Voir Fiscalité)
(4 octobre 2003)
"Corporate Welfare": Aide sociale aux entreprises. En bref, le fait
qu'en même temps que l'on dit aux citoyens de se serrer la ceinture, l'État
contribue généreusement au mieux être (profitabilité) de ses citoyens
corporatifs! Ce n’est pas un nouveau phénomène, ni un phénomène localisé. Tous
les pays y ont recours pour soutenir des secteurs industriels, des entreprises
ou attirer des investisseurs. Il y a même surenchère autour de certains
projets. Mais notre palme revient au Parti Québécois (note 1) qui a même
subventionné un embouteilleur d’eau, car c’est du « développement
économique », comme si la vente d’eau en bouteille avait besoin d’être
subventionnée! Aurait-on eu l’idée de subventionner la vente de pétrole? On
espère que non, mais tout est possible, même le ridicule, avec le « Corporate Welfare »!
Note:
1.
« Depuis 1995, sous un gouvernement
qui s'affiche social-démocrate, les subventions et crédits aux entreprises sont
passés de 2,078 milliards de dollars à 3,646 milliards, soit une augmentation
de 75 %. En comparaison, pendant la même période en Ontario, les subventions et
crédits sont passés de 628 millions de dollars à 396 millions. Il s'agit d'une
baisse de 37 %. » (source: Radio-Canada Nouvelles,
Le Québec, champion des subventions aux entreprises, 3
avril 2003)
Références :
TIME, Corporate Welfare, November 9, 1998. Ce texte est encore disponible sur le site de Time: www.time.com/time/archive/preview/0,10987,989508,00.html
www.progress.org/banneker/cw.html
www.cato.org/pubs/pas/pa225.html
(21
décembre 2003)
Cynisme: Au sens
moderne du terme, c’est de tout prendre en dérision. Mais au sens ancien du
terme, que nous préférons, c’est la source du savoir. C’est de questionner et
de confronter les idées reçues, les us et coutumes, à d’autres faits, d’autres
connaissances, pour en montrer (souvent!) l’irrationalité et le non sens. C’est
une forme de pensée scientifique au sens
du questionnement pur. Tout est sujet à questionnement; autant la science que
la religion ou la politique, car, du questionnement, naît la découverte qui
fait reculer les frontières de l’absolutisme et de l’obscurantisme:
« Devant
tout pouvoir qui exige soumission et sacrifices de toute nature, la tâche du
philosophe est l'irrespect, l'effronterie, l'impertinence, l'indiscipline et
l'insoumission. Rebelle et désobéissant, et bien que convaincu du caractère
désespéré de sa tâche, il se doit d'incarner la résistance devant le Léviathan
et ses porteurs d'eau. Il s'agit d'être impie et athée en matière
politique. » (Onfray, Michel, Cynismes, Livre de poche
biblio/essais p. 124)
(16 novembre 2003)
Déficit: différence entre les
impôts payés, les services offerts et les subventions données au privé! (Voir Assisté social et Coprporate Welfare) (4 octobre 2003)
Démertification : expression que j’ai forgé en parlant du film « Océan sauvage 3D » (Vol. 10 no 6,
Textes ciné et culture). Elle décrit la surexploitation des ressources de la
mer au point de la vider. Une forme de désertification de la mer
finalement. C’est ainsi que plusieurs
espèces marines (poissons, crustacés, etc.) sont disparues de nos mers et
océans depuis quelques décennies. Ce processus n’est cependant pas en voie de
s’arrêter, mais, au contraire, semble s’accélérer nous apprend l’International Union for Conservation of
Nature. (I.U.C.N., « Fishing out our
oceans: the list of threatened marine species continues to grow », 12
September 2007 / News - Press Release: www.iucn.org/where/global/index.cfm?uNewsID=82)
Comme
me l’a fait remarquer Luc Chaput, collaborateur à Societas Criticus, après que
cet article ne soit écrit, mer ne prenant pas de « T », contrairement
à désert, on pourrait aussi écrire « démerification »,
ce qui est logique. Pour ma part, parlant de la désertification à la mer, je
trouvais que « démertification »
faisait davantage image : faire un désert de la mer! Alors, je n’avais
changé que le « s » pour un « m » de façon à conserver
l’image du mot désertification. Mais, depuis cette remarque je balance entre
les deux. Alors au choix : démertification ou démerification. De toute façon, ni l’un ni l’autre ne sont
encore dans le dictionnaire.
(5
décembre 2008; 12 décembre 2008)
Dictature (1): Qui impose sa façon de voir et de faire les
choses. (8 décembre 2005)
Dictature (2): Soif effrénée de Pouvoir et utilisation extrémiste
de celui-ci jusqu’à nier tous les droits citoyens, voir nier les individus eux
mêmes. Ils ne sont plus que les rouages d’une machine de production
idéologique, qu’elle soit politique, économique ou religieuse. Il pourrait autant y avoir une dictature
féministe qu’une dictature machiste, tout comme il y a des dictatures communistes
ou capitalistes, notamment dans certains pays d’Amérique latine, où le droit de
propriété a préséance sur celui de citoyenneté!
(8 décembre 2005)
Dieu (1):
entité en laquelle l’on croit,
mais dont nous n’avons aucune preuve. (15 mai 2006)
Dieu (2) :
Religion et politique. Dieu étant de plus en plus dans l’actualité;
intervenant en politique locale, nationale et internationale par personnes
interposées; il se devait d’entrer dans
notre dictionnaire, car il devient un incontournable.
Dieu,
une certitude profonde pour certains. C’est ce que l’on appelle la foi. Bien
des choses peuvent être dites et faites en son nom, du meilleur au pire!
Certains seront ainsi dévoués aux autres alors que d’autres se feront la guerre
sous son étendard, car la croyance en Dieu se divise en religions, en églises
et en sectes. La foi prend ainsi la place de la logique, de la science et de la
rationalité.
Dieu
est unique pour certains, comme chez les juifs et les musulmans, et a parlé aux
hommes par les prophètes; il est multiples pour d’autres; représentation du
tout et en tout chez les panthéistes; et il est une force intérieure dans
certaines philosophies orientales. Chez les Chrétien, c’est un cas particulier,
car il est unique, mais en trois personnes : le Père, le Fils et
l’Esprit-Saint, ce que l’on appelle la Sainte-Trinité. Mais le chemin d’entrée
est Jésus-Christ, son fils unique qui s’est fait homme. Pour les musulmans par
contre, Jésus est « le dernier grand
prophète avant Mahomet. » (1)
Il y a aussi ceux qui croient que Dieu a existé,
mais qu’il est mort! Nietzsche a
écrit « Mais quand
Zarathoustra fut seul, il parla ainsi à son cœur : « Serait-ce possible! Ce vieux saint dans sa
forêt n’a pas encore entendu dire que Dieu est mort! » » (2)
Puis
il y a ceux qui ne croient pas : les athées. Ceux-ci répondent à la
question « qui a créé le monde? »
par celle « qui a créé Dieu? »
Bref c’est un mystère, ce que reconnaissent les agnostiques en ne prenant
pas position : comme on ne peut savoir la vérité, en faire l’expérience, ou en
vérifier l’existence, il est inutile de prendre position sur le sujet!
Bref,
Dieu est d’abord une question de foi, que l’on croit qu’il existe ou pas; qu’il
y ait un Dieu ou des dieux; qu’il soit une force que l’on sent en nous (force
intérieure) ou qui nous est extérieure, mais avec laquelle on se sent en
communion, comme une conscience universelle. Mais dans tous les cas on ne le
saura qu’à la fin, car croire implique une absence de certitude. C’est une
question de feeling.
Cependant,
l’histoire nous a montré que les religions ont empruntées aux traditions et à
la mythologie. C’est une expérience intégratrice et culturelle. Des coutumes
païennes se sont ainsi retrouvées sacralisées dans les religions. Le solstice
d’hiver, par exemple, était fêté bien avant que le christianisme n’en fasse la
fête de Noël, avec l’arrivée de Jésus lumière du monde. Mais les prophètes
croient sincèrement avoir reçu leur message de Dieu, que ce soit en songe, par
un buisson ardent ou de toutes autres manières qui frappe l’imagination. Ils
pourraient ainsi jurer jusqu’à en perdre la vie, ce qui accroit leur notoriété
et la foi que les plus fidèles ont en eux, surtout s’ils meurent en martyr en
son nom.
Dieu,
par l’intermédiaire de ses prophètes, s’est incarné dans des religions. Tant
que ces religions avaient des territoires bien définis, elles n’entraient pas
en conflit les unes avec les autres. Mais, l’Homme a commencé à voyager et à
conquérir. Sont donc nées les guerres de religions avec les guerres
territoriales. Aujourd’hui, avec la mondialisation et le multiculturalisme, est
née la multiconfessionnalité. Des gens de différentes religions et croyances se
côtoient dans les villes, les quartiers, les écoles, les transports publics,
les marchés et le travail. Cela influe donc sur la vie; les croyances et les
coutumes religieuses des uns allant à l’encontre de celles des autres ou du
laïcisme. Pensons au débat sur le voile islamique ou du kirpan au Québec et
dans d’autres pays occidentaux. Des zones de confort et d’échange sont donc à
négocier entre les différentes confessions au niveau sociopolitique. Mais, négocier jusqu’où lorsque des valeurs
démocratiques fondamentales, comme l’égalité entre les hommes et les femmes,
s’affrontent? Si dans certaines cultures la femme a une valeur d’échange,
comment traiterons-nous cette question au regard du multiculturalisme et de la
multiconfessionnalité eut égard de l’égalité entre les sexes?
Cela
ne résout pas les problèmes individuels et personnels, quand Dieu demande à
l’un de faire des conversions; à l’autre de ne croire qu’en un seul Dieu; que
le troisième est convaincu que Dieu n’est qu’une création des Hommes; et que le
quatrième pense que la religion est une invention des grands et des puissants
pour maintenir le peuple sous sa coupe par crainte de Dieu! Marx n’a-t-il pas dit que la religion était l’opium du peuple! La sphère publique
devient alors une zone de débat et d’arbitrage, le propre de la démocratie.
Mais de l’autre côté la foi permet-elle le débat? La question religieuse
devient politique. « Le XXIème
siècle sera spirituel ou ne sera pas. » aurait dit Malraux. (3) On le
voit avec les menaces terroristes et de
guerres religio-démocratiques, à saveur économique, de ce début du XXIe siècle.
Des tours du World-Trade Center au conflit israélo-palestinien, en passant par
l’Irak, l’Afghanistan et l’Iran, la religion est de plus en plus impliquée dans
la géopolitique mondiale. (4)
Si
vous voulez aller plus loin sur les questions de religion et de théologie, nous
vous conseillons de regarder les thèmes suivants sur Wikipédia :
Catégorie: Religion: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Religion
Catégorie: Concept de Dieu : http://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Concept_de_Dieu
Monisme :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Monisme
Gnosticisme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gnosticisme
Théologie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie
Croyance : http://fr.wikipedia.org/wiki/Croyance
Foi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Foi
Secte : http://fr.wikipedia.org/wiki/Secte
Notes :
1.
Jésus de Nazareth : http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_de_Nazareth
2. Nietzsche, F., 1998 [1883-5], Ainsi parlait Zarathoustra, France: Maxi-poche classiques
étrangers, p. 17)
3.
Il y a quelques interrogations sur cette citation qui lui est attribué, car
Malraux la récusa alors que d’autres affirment l’avoir très bien entendu de sa
bouche. Lire « Malraux a-t-il
déclaré, à propos du XXIème siècle qu'il sera religieux ou spirituel (ou ne
sera pas)? Que voulait dire par là Malraux? » sur
le guichet du savoir : www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?showtopic=12570
4. A ce sujet :
« Aux États-Unis, les églises
protestantes qui appartiennent au mouvement évangélique comptent plus de 50
millions de fidèles. L'interprétation de la Bible qui a cours dans un grand
nombre de ces églises conduit leurs adeptes à vénérer le peuple juif et l'État
d'Israël, et à refuser toute concession territoriale aux Palestiniens. »
Ils espèrent ainsi le retour du Christ et pour cela il faut reproduire « les conditions qui devaient précéder ces
événements » selon les
prophètes de la Bible. « Depuis quelques années, le fondamentalisme
religieux a [ainsi] radicalisé le conflit au Moyen-Orient. » (Zone
Libre, Radio-Canada télévision, Émission du 23 janvier 2004 : LES CHRÉTIENS
SIONISTES :
http://www.radio-canada.ca/actualite/zonelibre/04-01/chretiens.asp)
(15
mai 2006; 6 décembre 2008)
Duplessisme: Régionalisme québécois. Le Gouvernement Duplessis
a été un gouvernement ultraconservateur des années 30 au début des années 60 au
Québec. Son parti, l’union nationale,
est disparu une décennie et des poussières plus tard, avec la montée du
Parti Québécois dans les années 70, mais son influence est demeurée, son aile
fédéraliste (pro-Canada) allant avec le Parti Libéral du Québec (PLQ) et son
aile nationaliste au Parti Québécois (PQ)!
Alors, lorsque la tendance plus conservatrice d’un de nos partis prend
le dessus sur son aile libérale ou socialisante, nos partis étant d’abord et
avant tout une coalition de fédéralistes (PLQ) d’un côté et une coalition de
nationalistes (PQ) de l’autre, nous qualifions ce conservatisme de « duplessisme », même si Duplessis est décédé en 1959!
Pour nous, chez Societas Criticus, c’est un synonyme régional de
néolibéralisme, d’ultra conservatisme et de néo-conservatisme.
(21 décembre 2003)
Écologie: Science. Étude des relations
entre les êtres vivant et leur milieu.
Références :
Drouin, Jean-Marc, 1993, L’écologie et son histoire,
France: Champs/Flammarion
GORZ, A/BOSQUET, Michel, 1978, Ecologie
et politique, Paris: Seuil.
Microsoft Encarta
Robert CD-ROM
(6 décembre 2008)
Écologisme : Mouvement qui veut protéger les milieux vivants. Voilà
un mouvement assez récent qui est devenu rapidement une force politique de portée mondiale. En effet, il y a
maintenant des partis verts dans presque tous les pays (incluant le Québec et
le Canada) et s’ils sont faibles en Amérique, ils sont assez forts en Europe,
siégeant dans différents parlements nationaux et au parlement Européen. Le
déclencheur de ce mouvement en Europe fut la peur du nucléaire. Des mouvements
spontanés se sont donc organisés, mais ont rapidement regardé les autres
aspects négatifs de l'industrialisation: pollution, marée noire et maintenant
les organismes génétiquement modifiés et les biotechnologies. La question des
ressources durables, comme l'eau, entrent aussi dans leur mire.
Cette idéologie prend
de l'ampleur et si, dans certains coins du globe, cela ne se traduit pas encore
en terme politique, partout dans le monde des actions de conscientisation
existent. A défaut d'être une force politique égale partout dans le monde,
c'est au moins une force de blocage assez impressionnante, car des actions sont
menées partout, même dans des dictatures. Ce mouvement s'appuient autant sur
des travaux scientifiques que des gestes d'éclats. Un des porte-étendards en
est Greenpeace!
Hyperliens:
Greenpeace : www.greenpeace.org/
Greenpeace
Canada: www.greenpeace.org/canada/
Page communo-terre de Societas Criticus
Références:
Dumas, Brigitte,
Raymond, Camille, et Vaillancourt, Jean-Guy, 1999, Les sciences sociales de
l'environnement, Québec: presses de l'université de Montréal
Gould, Kenneth
A.., Schnaiberg, Allan, and Weinberg, Adam S., 1996,
Local environmental struggles, - Citizen activism in
the treadmill of production, Cambridge University press
Petrella, Riccardo, 1999, Le
manifeste de l'eau - pour un contrat mondial, Bruxelles: Labor
Sociologie et
Sociétés, "Écologie sociale et mouvements écologiques", Vol. XIII,
no. 1, Avril 1981
Touraine, Alain et col., 1980, La prophétie anti-nucléaire, Paris: Seuil
Vaillancourt,
Jean-Guy, Séguin, Michel, Maheu, Louis
et Cotnoir Liliane, 1999, La gestion écologique des
déchets, Québec: presses de l'université de Montréal
(16 novembre 2003; 6 décembre 2008)
Économie sociale:
Secteur économique dont la principale ressource sont les retraités et les sans
emploi que l’on recycle en bénévoles. (4 octobre 2003; 6 décembre 2008)
Élite: personnes qui tournent en rond. Gérer au lieu de
créer. Pensée unique. Synonyme: hélice. (4 octobre 2003)
Entreprises multinationales ou Firmes
multinationales (FMN) : entreprise n’ayant pas de frontière et dont
l’objectif est la maximisation des profits en exploitant les différences
socioéconomiques de la planète. Un exemple: faire produire ses jeans dans un
pays asiatique, où les salaires ne sont pas de 2$ par semaine, et les vendre
dans une grande chaîne canadienne au prix qu’ils auraient valu s’ils avaient
été fabriqué localement. (6 octobre 2003)
Entreprise privée (1): Terme ancien du libéralisme: entreprise qui produit
en vue de faire un profit et paie ses impôts. (4 octobre 2003)
Entreprise
privée (2): Dans la nouvelle
économie, signifie une organisation visant le profit maximal pour ses
actionnaires soit (a) en délocalisant sa production vers des pays à faible
salaire; (b) soit en tirant le maximum de
subventions de l’État; ou (c)
soit en combinant les deux, ce qui est encore mieux! Un exemple: la
télévision privée est soutenue par ses actionnaires qui en tirent un excellent
bénéfice pour les risques qu’ils prennent. Cependant, comme ils savent
s’organiser, les productions qu’ils diffusent sont pour la plupart
subventionnées par des organismes gouvernementaux et paragouvernementaux, ce
qui fait que le risque est moindre et le profit supérieur! Voir convergence
(2). (4 octobre 2003; 6 décembre 2008)
États-Unis: Ami avec lequel on aime mieux
ne pas être vu en public! Se disent américains mais sont états-uniens! (Voir ce
terme) (21 décembre 2003)
États-uniens: habitants ou citoyens
des Etats-Unis. Se qualifient d’américains (voir ce
terme), comme si l’Amérique se limitait
à eux. (21 décembre 2003)
F
Fiscalité: Art de répartir les
dépenses et revenus entre différentes parties d’une entreprise ou d’un groupe
d’entreprises de telle sorte que les dépenses permettent d’obtenir le plus de
subventions et des crédits d’impôts possibles d’un côté tout en permettant de
réduire presque à néant l’impôt à payer de l’autre. Cela fonctionne encore
mieux dans le cas des entreprises multinationales, car elles peuvent tourner
les différents régimes fiscaux nationaux à leur avantage. Familier: Art
d’encaisser des bénéfices tout en déclarant des revenus nuls, voir des pertes
fiscales pour les meilleurs artistes de la fiscalité! (4 octobre 2003; 6 décembre 2008)
Idéologie: Par analogie, paire de
lunettes de différentes couleurs teintant ce que l’on perçoit. Ces
« lunettes » peuvent être politiques, religieuses, économiques, etc.
Les relations humaines (mariage, séduction, rapports homme/femmes, travail,
éducation, sexualité, etc.) et sociopolitiques (au sens de groupes, régions ou
pays) sont en partie orientées par les idéologies auxquelles l’on croit ou ne
croit pas; auxquelles nous sommes attachés ou que nous rejetons comme individu,
groupe ou peuple. Certains des conflits actuels dans le monde – tout comme la
plupart des conflits passés – ont une origine idéologique. Si des gens parlant
une même langue ne se comprennent pas, c’est souvent parce qu’ils font
référence à des mondes idéologiques différents; des images mentales
différentes. Ainsi, si l'on est conservateur on ne percevra pas les actions
gouvernementales, militaires ou des grandes entreprises de la même manière que si l'on
est libéral, socialiste,
« vert » ou anarchiste! Par exemple la situation de l’emploi ou le statut des
sans emploi peut être perçu fort différemment selon que l’on est conservateur,
libéral ou communiste. La condition féminine peut être fort différente selon
les régions et les religions. Dans les formes extrêmes, on troque la paire de lunettes pour un télescope qui focalise davantage sur un seul aspect
de l'idéologie et rétrécit le portrait global que
l’on a de
la réalité. C'est le cas du néolibéralisme ou du néoconservatisme. (14 novembre 2003; 6 décembre 2008)
Intra-: qui est intégré, à l’intérieur, au point qu’on ne
le voit plus. Souvent synonyme d’absence de vision critique. (21 décembre 2003)
Intra conformisme: On a une impression de liberté ou de choix. Mais,
le comportement est acquis, intégré. On se conforme par choix! On est libre de
porter des jeans, mais le port du jeans, ou d’une marque de jeans, est la clef de l’intégration: le costume du
groupe ou de l’entreprise même si on le présente comme de l’anticonformisme!
Arriver en habit au travail, à l’école ou à une soirée, si tout le monde est en
jeans, fait en sorte que l’on se sent « mal à l’aise » sans que
personnes n’aie quoi que ce soit à dire! C’est un comportement acquis; intégré
dans nos valeurs et nos mœurs. (21 décembre 2003)
Intra-conservatisme: Intégration des valeurs conservatrices à la
politique, l’économique et au social au point qu’on ne questionne plus leur
origine et que ces valeurs se retrouvent même dans des partis libéraux. Par
exemple, l’absence de déficit fait en
sorte qu’emprunter pour faire une école est considéré comme un déficit et non
comme un investissement dans l’avenir, peu importe le gouvernement; mais donner
un crédit d’impôt ou une subvention à une entreprise qui construit un entrepôt
pour « stocker » des produits importés plutôt que de les faire sur
place est considéré comme un Investissement! (Voir « Coprporate Welfare »)
(21 décembre 2003; 6 décembre 2008)
Intra-taylorisme:
intégration des méthode taylorienne de travail dans
l’organisation du travail (par exemple la chaîne de montage) et les équipements
(les robots, les ordinateurs et les programmes utilisés) qui font en sorte que
toutes autres méthodes de travail est devenue impossible. (21 décembre 2003)
J – K
Langue et
liberté d’expression : Les
tribunaux ont souvent associé la langue et la liberté d’expression dans leurs
jugements, sauf que politiquement et socialement ils sont distincts. La langue est un outil, un système de
codage, servant à communiquer. La liberté
d’expression c’est la liberté d’émettre une idée, une opinion ou une
expression. Par exemple on a jugé l’interdiction de l’anglais dans l’affichage
commercial comme étant une atteinte à la liberté d’expression. Mais si
l’anglais est synonyme de liberté d’expression affichez « I support Al-Qaida » dans votre fenêtre d’automobile et allez
faire un tour aux douanes avec les États-Unis juste pour voir! La langue c’est l’outil de transmission. La
liberté d’expression a trait au contenu.
(8 mars 2006)
Libéralisme: Libéralisme et liberté sont souvent associés. Une
définition courte du libéralisme serait d'assurer la liberté de chacun dans la
mesure où cette liberté n'entrave pas celle des autres! Un État est donc
nécessaire comme législateur. C'est ainsi que l'on présente souvent libéralisme
et démocratie comme allant de pair.
Le libéralisme peut
prendre plusieurs formes. Il est important de les diviser, car certains pays,
comme la Chine, sont politiquement et socialement communiste (avec très peu de libertés individuelles) mais s’ouvrent économiquement au
libéralisme économique. (14 novembre
2003; 6 décembre 2008)
Libéralisme
politique: C'est la liberté de pensée, de parole, d'expression et d'action. Ses
limitations sont minimes, mais portent parfois à débats dans des Forums et les
Médias, comme les débats sur la légalisation des drogues, de la prostitution et
des pratiques sexuelles. Le libéralisme politique assure l'existence de choix et de groupes politiques
divergents. On peut parler d'une société de liberté et de droits, qui valorise
la liberté de penser et d'agir, surtout si on est conscient que l'on a des
choix. Ses limites sont posées par le bien et le mal qui ont une définition
différente selon la religion, la morale, l’éthique ou le contrat social. (14
novembre 2003; 6 décembre 2008)
Voir :
Dieu (2) :
Religion et politique
Religion : http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion
Morale : http://fr.wikipedia.org/wiki/Morale
Éthique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Éthique
Contrat social :
Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands
écrivains.
Libéralisme
économique (ou classique): Cette doctrine met
"en relief l'existence d'une rationalité économique spontanée régie par
les lois du marché". (Laurent-Michel Vacher, 2000, p. 225) C'est l'idéologie du libre-marché. Sur le
marché se rencontrent producteurs et consommateurs et ceux qui répondent le mieux
aux besoins réussissent. Les autres disparaissent. De cette concurrence, naît
l'équilibre. L'État n'a donc pas sa place sur le marché. En fait, la place de
l'État est dans les secteurs qui ont des conséquences publiques et auxquelles
le privé ne peut pas répondre ou ne veut pas répondre pour des questions de
rentabilité négative ! Cependant, le privé prend de plus en plus de place
en partenariat, le risque étant assumé par le gouvernement et le privé assumant
« la bonne gestion des choses ! »
(Dixit les tenants de cette idéologie que l’on entend parfois en entrevue à la
radio et à la télé.) Peu de domaines lui échappent maintenant. Le libéralisme
économique s'est divisé en divers courants dans l’histoire, dont les deux
principaux sont le libéralisme social et le néolibéralisme. (14 novembre 2003; 6 décembre 2008)
Libéralisme
social: D’abord, pour certains la
place de l'État a évolué avec la société. Ainsi l'État se doit d'occuper plus
de place comme régulateur social qu'au XVIIIe siècle. D'où l'apparition d'un
filet social de plus en plus imposant. Comme il se crée davantage de richesse,
il est normal qu'il y en ait une part de plus en plus grande redistribué aux
citoyens. Ici je laisse la parole à un auteur que je qualifie de précurseur du
libéralisme social: David Hume (1711-1776):
"Tout État est affaibli par une trop grande
disproportion entre les citoyens. Chacun, si c'est possible, devrait jouir des
fruits de son travail, par la pleine possession de tout ce qui est nécessaire à
la vie, et de plusieurs des choses qui la rendent agréable. Nul ne peut douter
qu'une telle égalité soit ce qui s'accorde le mieux avec la nature humaine et
qu'elle ôte bien moins au bonheur du riche qu'elle n'ajoute à celui du pauvre.
Elle augmente aussi le pouvoir de l'État, et elle est cause que les taxes ou
impositions extraordinaires seront payées de meilleur gré. Là où les riches
s'engraissent sur le dos d'un petit nombre, il faut que leur contribution aux
nécessités publiques soit très large; mais dès lors que les richesses sont
répandues sur une multitude, le fardeau semble léger à chaque épaule, et les
taxes n'apportent pas de différence bien sensible dans la façon de vivre de
chacun." (La liberté comme nécessité historique, in Le libéralisme,
1998, Paris: GF Flammarion, coll. Corpus, p. 63)
Au niveau économique,
l'interventionnisme d'État peut être utilisé dans des secteurs considérés
névralgiques, tel l'énergie. C'est ce qui avait
conduit à la création de Pétro-Canada lors de la crise de l'énergie des années
70 par le Gouvernement Libéral de Pierre-Éliot
Trudeau - entreprise que les conservateurs ont privatisé par la suite. (14 novembre 2003; 6 décembre 2008)
Hyperliens et
références pour toutes les formes de libéralisme
Hyperliens :
PLC: www.liberal.ca
Liberal Democrats (UK): www.libdems.org.uk
Democratic National
Com. (US) : www.democrats.org
Références :
Albert, Michel, 1991, Capitalisme contre capitalisme,
Paris : Seuil, Points Actuels
Bernard, Michel, 1997,
L’utopie néolibérale,
Québec : l’aut’journal et Chaire d’études
socio-économique de l’UQAM.
Garandeau, Mikaël,
1998, Le libéralisme (Textes
choisis & présentés par), Paris : GF-Flammarion, coll. Corpus.
Smith, Adam, 1776
(1976), Recherche sur la nature et
les causes de la richesse des nations – les grands thèmes,
France : idées/Gallimard
Vacher,
Laurent-Michel, 2000, Histoire d’idées,
Québec : Liber
(14 novembre 2003, 6 décembre 2008)
Liberté:
Proclamons notre différence! Nous sommes tous différents! Il faut défendre la
liberté individuelle. Il faut affirmer notre libre choix. Quel beau discours.
Nous sommes tous pour. Pourtant quand je marche dans la rue… tout le monde
semble s'appeler « Tommy » et porte une casquette
« Nike »! On disait que les soviétiques n'avaient pas de liberté,
parce qu'ils étaient tous habillés pareil. Que faisons-nous de la notre? (1er août, 1999, révisé 10 novembre 2003)
Libre marché:
Ouverture des marchés, de tous les marchés, ce qui favorisera le développement
économique. Mais sont exclus du libre marché tous les marchés noirs qui
alimentent les plus gros profits jusqu’au jour où l’État, en manque de ressource,
les nationalise à son profit. Ce fut notamment le cas du commerce de l’alcool
et du jeu. On attend le tour de la drogue et de la légalisation de la
prostitution sur laquelle s’étendra une taxe d’amusement! (4 octobre 2003)
Machiavel : Si pour
certains Machiavel est synonyme de machiavélique, de machiavélisme ou de
« Mal » telle n’est pas ma position. Tout comme Parkinson n’a pas
inventé la maladie du même nom, mais l’a découverte, Machiavel n’a pas inventé
le machiavélisme. Il l’a montré, car le machiavélisme était là bien avant lui,
lié de tout temps à la possession du Pouvoir et à son exécution. D’ailleurs
Rousseau en fait une éloquente démonstration :
« (…) il est naturel que les Princes donnent
toujours la préférence à la maxime qui leur est le plus immédiatement utile.
C’est ce que Samuel représentait fortement aux Hébreux; c’est ce que Machiavel
a fait voir avec évidence. En feignant de donner des leçons aux rois il en a
donné de grandes aux peuples. Le Prince de Machiavel est le livre des
républicains. » (Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social,
France: Grands écrivains, p. 101)
***
Petit
guide à conserver pour toutes les élections qu’elles soient nationales,
régionales, provinciales, syndicales, scolaires… ou arrangées.
« Un prince bien avisé ne doit point accomplir
sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons
qui l’ont déterminé à promettre n’existent plus : tel est le précepte à
donner. (…) Et d’ailleurs, un prince peut-il manquer de raisons légitimes pour
colorer l’inexécution de ce qu’il a promis? » (Machiavel, Le Prince, p.
128)
« Encore une fois donc, un prince qui est aimé
de son peuple a peu à craindre les conjurations; mais s’il en est haï, tout,
choses et hommes, est pour lui à redouter. Aussi les gouvernements bien réglés
et les princes sages prennent-ils toujours très grand soin de satisfaire le
peuple et de le tenir content sans trop chagriner les grands : c’est un
des objets de la plus haute importance. » (Machiavel, Le Prince, p. 136)
« Sur quoi il y a lieu d’observer que la haine
est autant le fruit des bonnes actions que des mauvaises; d’où il suit, comme
je l’ai dit, qu’un prince qui veut se maintenir est souvent obligé de n’être
pas bon; car lorsque la classe de sujets dont il croit avoir besoin, soit
peuple, soit soldats, soit grands, est corrompue, il faut à tout prix la
satisfaire pour ne l’avoir point contre soi; et alors les bonnes actions
nuisent plutôt qu’elles ne servent. » (Machiavel, Le Prince, p. 140)
Voilà
le vaccin contre les promesses électorales de toutes sortes. Mais il ne faut
surtout pas oublier qu’il y a de la distance entre promettre et faire. Faire
des promesses est plus naturel que… de faire!
Référence :
Machiavel, Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris : Booking International.
(10 novembre 2003)
Mariage: union. Par extension union
entre deux personnes; union entre des choses allant bien ensemble; union des
couleurs. Par exemple: « Ce sont des couleurs qui se marient bien
ensembles ». « Ce tapis se marie bien à la pièce ». « Quel
mariage de couleurs dans cette cravate! »
Certains groupes conservateurs et orthodoxes – particulièrement des
groupes religieux – voudraient réserver ce terme au mariage entre homme et
femme seulement. Ainsi, exit la possibilité de mariages homosexuels, mais aussi
le mariage des couleurs! La mode et la décoration risquent d’en prendre pour
leur rhume : tout le monde en gris! L’économie risque de prendre une
débarque, car ce sont les modes qui font consommer le plus. La prochaine crise
économique sera-t-elle due au conservatisme religieux? (5 octobre 2003)
Mondialisation:
« you bet? » En
théorie, ce devrait être de prendre conscience que nous vivons tous dans un
même monde et que tout est lié. Si nous polluons à l’extrême à un endroit, cela
aura des conséquences ailleurs dans le monde. Si nous exploitons des humains,
au point de les forcer à l’indigence pour le profit de quelques uns, ils se
révolteront nécessairement un jour. Si nous les tenons dans l’ignorance, ils
seront faciles à endoctriner par des idéologues et des manipulateurs. Les
valeurs humanistes devraient être partagées; les solidarités renforcées. Tel
est le véritable sens de mondialisation: la prise de conscience que nous vivons
sur une même planète et l’échange humaniste entre habitants de celle-ci.
Malheureusement, la mondialisation est réduite à son expression la plus simple:
échange économique entre différents pays pour le profit d’entreprises
multinationales. Pour plus d’informations voir notre
page mondialisation. (6 octobre 2003)
Mondialisme: Autrefois on parlait
d'universel, c'est-à-dire que chaque pays et nations sauvegardaient leur
identité tout en interagissant dans des forums communs. Le mondialisme, c'est
autre chose! Le Larousse le définit comme une "doctrine qui vise
à réaliser l'unité politique du monde considéré comme une communauté humaine
unique" (Bibliorom Larousse). Toutes les parties du monde sont considérées
égales et doivent répondre des mêmes normes. Les protections locales - tant
sociales qu'économiques - sont considérées comme des entraves à la mise en
place d'un monde nouveau. Les capitaux comme les gens doivent circuler sans
entrave - sauf pour les pauvres qui sont laissés de côté et contrôlés. Des
enclaves riches se créent partout dans le monde en même temps que des poches de
pauvreté s'y élargissent. (Bauman, 1999)
Cette mondialisation
exige une standardisation au dépends des cultures locales. Ainsi, l'anglais
prend de plus en plus de place tout comme les normes de production ISO et les technologies
informatiques, en particulier l'Internet - qui permet d'être informé partout
dans le monde de ce qui se passe dans le village global - et l'Intranet - qui
permet de savoir ce qui se fait dans le réseau de l'entreprise, peu importe la
distance entre les unités de production et de décision!
Par contre, au niveau
social différents courants s'affrontent. Car la mondialisation est d'abord une
question économique. Certains gros joueurs, comme les États-Unis et les
multinationales, promeuvent des idées
néolibérales et ultra conservatrices. D'autres pays et plusieurs groupes
populaires défendent plutôt des courants plus libéraux, sociaux démocrates et même
socialiste. Ils réclament des normes mondiales minimales et une participation
des organismes de la société civile aux tables où sont déjà assis les États et
les grands de ce monde ou leurs représentants.
Les discussions de
l'Organisation Mondiale du Commerce et de la Zone de Libre Échange des
Amériques relèvent de ce courrant.
Références:
Bauman, Zygmunt,
1999, Le coût humain de la
mondialisation, Paris: Hachette, coll. Pluriel
Forrester, Viviane, 1996, L'horreur économique, France:
Fayard
Forrester, Viviane, 2000, Une étrange dictature, France:
Fayard
Guillebaud, Jean-Claude, 1999, La refondation du monde, Paris:
Seuil
(16 novembre 2003)
Monopole: Entreprise qui est
seule et peut dicter sa loi au marché. Dans sa forme la plus perfide, il s’agit d’anciennes entreprises publiques maintenant
désétatisée, ce qui leur permet d’offrir au « client » le même produit ou
service qu’auparavant, mais à un coût supérieur à celui qu’il payait comme
contribuable. (4 octobre 2003)
Nationalisation:
rendre légale des activités qui étaient illégales jusque là en vue en vue de
renflouer les coffres de l’État. Le
commerce du jeu est demeuré le même, mais le « crime » profite
désormais à l’État! Cela le justifie.
Les esprits mal tournés pourront toujours croire que c’est un moyen détourné de
faire gagner ses lettres de noblesse à des activités illicites en vue de les
rendre socialement, politiquement, juridiquement et moralement acceptable avant
de pouvoir les retourner au secteur privé par une privatisation qui fera
l’affaire de bien du monde en manque de profits. (4 octobre, 2003)
Nationalisme: Cette idéologie est
celle du droit à l'État. Cet État peut être ethnique, religieux, linguistique
ou géographique selon ce qui unit les
citoyens à l'État souhaité. Ce nationalisme est aussi en opposition à un autre
État, celui duquel on veut se dissocier. Des conflits internes sont à prévoir
entre ceux qui s'identifient à l'État actuel versus ceux qui s'identifient à
l'État en devenir. Sa perversion est le
fascisme, basé sur l'exacerbation des caractères nationaux qu'ils soient
ethniques, religieux ou linguistique.
Références:
Hobsbawm, Eric, 1995 (1999), Age of extremes - The short of
twentieth century (1914-1991), U.K.: Abacus
Vacher,
Laurent-Michel, 2000, Histoire d'idées, Québec: Liber
(16 novembre 2003)
Naturel (Droit
ou loi) : L’idéologie du droit naturel, ou loi naturelle,
prônée dans les milieux conservateurs d’aujourd’hui dit qu’il faut couper
l’aide sociale aux indigents, car c’est ce qui les empêche de travailler. Ce n’est pas le rôle de l’État de
soutenir les pauvres, mais de la charité. L’État n’a aucune responsabilité
envers eux. Malthus réhabilité, son discours dans l’air du temps!
Jugez-en :
« Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, s’il
ne peut obtenir des moyens d’existence de ses parents auxquels il peut
justement les demander, et si la société ne peut utiliser son travail, cet
homme n’a pas le moindre droit à la plus petite portion de nourriture, et en
réalité il est de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert mis
pour lui; la nature lui commande de s’en aller, et elle ne tarde pas à mettre
cet ordre elle-même à exécution. » (Malthus, 1803, Essai sur le principe de la population, cité par Bernard, Michel, 1997,
L'utopie néolibérale,
Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études
socio-économiques de l'UQAM, p. 55)
Cette
loi naturelle, souvent appelée à la rescousse par les conservateurs, sert à
justifier leurs privilèges économiques et à s’opposer à l’État interventionniste,
agent de redistribution socio-économique qu’ils ne veulent pas voir dans leurs
affaires. Mais, en même temps, ils rejettent cette loi naturelle en matière de
sexualité et de crime contre la personne, au nom de principes moraux et religieux. La nature ne punit pourtant pas le
plus rusé ou la bande qui vole ou mange plus faible qu’eux! La loi, si! C’est
ce qui fait la différence entre la vie en société, sous des règles de droit, et
la loi de la nature, où l’un peut manger l’autre. Au plan social, nos
conservateurs prônent l’abstinence
sexuelle et sont contre le mariage entre conjoints de même sexe, qui ne se
retrouve pas dans la nature disent-ils! Mais, en fait, le mariage est-il
naturel? S’il l’était, les animaux se marieraient, ce qui prouve qu’il est une
convention sociale! Ils citent
alors la Bible, sont contre
l’avortement, et appuient la peine de mort au nom de leur morale! Mais, encore
là, cette morale ne se retrouve pas dans la nature! Leur recours à la loi
naturelle n’est qu’une facade pour justifier la conservation d’un ordre qui les
sert bien au plan économique.
Sade,
en son temps, fut un révélateur de la loi naturelle jusqu’à l’extrême, ce qui a
choqué les bien pensants. Ainsi, il a écrit ces mots dans La
philosophie dans le boudoir :
« (…) la
pudeur ne fut jamais une vertu. Si la nature eût voulu que nous cachassions
quelques parties de nos corps, elle eut pris ce soin elle-même; mais elle nous
a créés nu; donc elle veut que nous allions nu, et tout procédé contraire outrage
absolument ses lois. » ([1795]1994, Bookking
International, Paris, p. 96)
Si
je cite Sade, c’est pour montrer cette hypocrisie de la loi naturelle à
laquelle les conservateurs se réfèrent pour justifier le laisser faire
économique, mais qu’ils rejettent tout aussi rapidement en matière de mœurs,
cela au nom de LA morale religieuse. Ils qualifient certains comportements
sexuels de « bestiaux » et d’amoraux et disent qu’on n’est surtout pas des animaux.
Pourtant, on pourrait en dire autant de certains comportements économiques
qu’ils défendent! Des employés mis à pied
pour quelques points de pourcentage en bourse; des entreprises
délocalisées et relocalisées dans des pays du tiers-monde pour ne pas avoir de
lois sur la santé au travail ou de l’environnement, ce qui donne des
travailleurs traités comme du bétail et duquel on se soucie parfois moins que
de nos animaux domestiques (1); le désengagement de l’État et le report des
problèmes sociaux et économiques sur les bras de la charité; et j’en passe des
meilleures, cela tant dans les pays en développement que développés, incluant
le Canada (2) et les États-Unis (3). Ce recours à la loi naturelle n’est
qu’hypocrisie, car si la loi naturelle est immorale en matière de sexualité et
de société, elle l’est tout autant en matière économique, n’en déplaisent aux
biens pensants conservateurs! Sade a au moins le mérite de le montrer. De la morale il écrit d’ailleurs
:
« La cruauté
est empreinte dans les animaux, chez lesquels, ainsi que je crois vous l’avoir
dit, les lois de la nature se lisent bien plus énergiquement que chez nous;
(…) : il serait donc absurde d’établir qu’elle est une suite de la
dépravation. Ce système est faux, je le répète. La cruauté est dans la
nature : nous naissons tous avec une dose de cruauté que la seule
éducation modifie; mais l’éducation n’est pas dans la nature, elle nuit autant
aux effets sacré de la nature que la culture nuit aux arbres. »
(Ibid., pp. 88-9)
Quant
à l’économie, jugez de ce passage comme il rejoint nos conservateurs d’aujourd’hui:
« (…) la
bienfaisance est bien plutôt un vice de l’orgueil qu’une véritable vertu de
l’âme; c’est par ostentation qu’on soulage ses semblables, jamais dans la seule
vue de faire une bonne action; on serait bien fâché que l’aumône que l’on vient
de faire n’eût pas toute la publicité possible. Ne t’imagine pas non plus,
Eugénie, que cette action ait d’aussi bons effets qu’on se l’imagine : je
ne l’envisage, moi, que comme la plus grande de toutes les duperies; elle
accoutume le pauvre à des secours qui détériorent son énergie; il ne travaille
plus quand il s’attend à vos charités, et devient, dès qu’elles lui manquent,
un voleur ou un assassin. » (Ibid., p. 44)
Je
ne sais pas si Sade croyait réellement que l’Homme devait suivre la nature et
n’avoir aucune morale ou s’il voulait tout simplement provoquer la réflexion,
en montrant l’hypocrisie de la société bien pensante de son temps qui parlait
de la loi naturelle pour justifier ses privilèges. Mais, pour ma part, je
trouve qu’il a bien réussit à le faire! S’il fut mis à l’index sous prétexte de
lubricité, je crois qu’il était philosophiquement et politiquement beaucoup
plus dangereux pour le Pouvoir et les dominants lorsqu’il écrivait autre chose
que sur le cul, dispersé ci et là dans son œuvre, du moins dans La
philosophie dans le boudoir que
nous ne nous gênons pas de citer ici. S’il fut mis en prison, ce fut
bien davantage pour cette raison, sa dépravation n’étant qu’un prétexte pour
détourner les lecteurs de l’essentiel politique de son propos et n’attirer le
regard que sur les parties les plus impudiques de son œuvre. Quoi de mieux que
d’attirer l’attention sur le cul pour faire oublier tout le reste. Combien de
scandales politiques et économiques peuvent être soustrait de l’attention du
public en les faisant tout simplement passer pour des histoires de mœurs
beaucoup plus croustillantes, mais beaucoup moins instructives? Cela a certainement réussit, puisqu’on n’a
retenu que les passages de débauche de son œuvre et complètement oublié les
partie les plus politiques qu’elle recèle!
L’humain
est un être social qui a dépassé cette « loi naturelle » par le
contrat social nous disait Rousseau. Quand il y revient, c’est souvent qu’il a
perdu une part de son humanité, car peut on justifier autrement des économies
de quelques centaines de dollars d’impôts en sachant que cela empêchera des
gens de recevoir des soins acceptables, de se nourrir convenablement ou d’avoir
un toit sur la tête? C’est pourtant le cœur de la pensée conservatrice qui
prône la morale, mais laisse des gens mourir au nom d’une logique économique
individualiste et naturelle : le capitalisme sauvage!
Notes :
1. « Los Alfaquès
(Espagne) en 1978 et Bhopal (Inde) en 1984 sont des événements spectaculaires
qui ont marqué la mémoire du monde, témoignant des risques immenses encourus
par les travailleurs des pays pauvres. Mais plus silencieusement, ce sont
chaque année des millions d’accidents de travail et de maladies
professionnelles qui sont recensés, ou estimés, laissant la plupart du temps
victimes et leurs familles sans ressources, sans possibilité de compensation de
la capacité de travail perdu. »
(Caillard, Jean-François, Chef du service
central de médecine du travail, AP-HP, Santé
au travail dans les pays en développement, Dossier Santé
publique et pays pauvres, in Actualité et
dossier en santé publique (AdSP), la revue
trimestrielle du Haut Conseil de la santé publique, no 30, Mars 2000, pp.
58-9 : www.hcsp.fr/hcspi/docspdf/adsp/adsp-30/ad305859.pdf
2. « Le fossé entre riches et pauvres au
Canada s'est considérablement creusé au cours des 10 dernières années,
notamment parce qu'Ottawa a moins investi pour les dépenses sociales que
plusieurs autres pays développés, selon un rapport de l'Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE). » (La Presse canadienne, Rapport de l'OCDE - Le fossé entre riches et
pauvres s'accentue au Canada, in Le Devoir,
Édition du mercredi 22 octobre 2008 : www.ledevoir.com/2008/10/22/211847.html)
3. On peut aussi penser au film « SICKO » de Michael Moore, sortie le
29 JUIN 2007 au Québec et dans lequel on apprend que 50 millions
d’états-uniens sont sans assurance santé, donc sans protection
médicale, dans ce pays qui se dit le plus puissant du monde et qui veut
amener la démocratie dans les dictatures qui ne font pas son affaire!
Références :
Bernard, Michel, 1997, L'utopie néolibérale, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de
l'UQAM ;
Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social,
France: Grands écrivains ;
SADE, [1795] 1994, La
Philosophie dans le boudoir, Paris: Bookking International
(28
mars 2005; 7 décembre 2008)
Néo- : Nouveau. Suffixe signifiant le « redesign »; la réactualisation; la remise à la mode,
au goût du jour ou à niveau; la réappropriation de quelque chose existant déjà,
mais transformé. Dont la substance ou le sens à changé. Généralement s’emploi
pour dénoncer les transformations que l’on n’accepte pas. Ainsi, le terme
néolibéral est rarement employé par ceux qu’on qualifie de néolibéraux, mais
bien par ceux qui les dénoncent. Eux, ils parleront plutôt de changements qui
vont dans la suite logique des choses; d’avancées; ou de modernisation! (21
décembre 2003; 7 décembre 2008)
Néolibéralisme, « neoconservatism » en
anglais : Nous trouvons le terme de « néoconservatisme » plus clair que
celui de « néolibéralisme », car il décrit réellement ce que
c’est : une perversion de la société libérale par les conservateurs. Ce
mouvement nous vient directement des gouvernements républicains de Ronald
Reagan (États-Unis) et de Margaret Thatcher (Conservative Party, Angleterre).
Au plan économique,
c'est la pensée individualiste, basée
sur la loi naturelle, poussée à
l’extrême. L'individu est responsable de son
être et ne peut revendiquer des autres que ce qu’on veut bien lui accorder dans
la bonté (charité). L’État est minimum et ne doit pas entraver le marché et les entrepreneurs! Il doit
laisser place au privé. L’État se désengage d’ailleurs de tout ce qui a une connotation commerciale, en vendant ses entreprises rentables. Il se prive ainsi
de revenus et de moyens de pression sur les marchés. Par exemple, si l’État est
propriétaire d’une entreprise pétrolière, il peut toujours exercer une pression
sur le marché, par le prix qu’il vend ses produits et/ou le profit qu’il prend.
Sans propriété, il ne peut faire ça, sauf par loi, ce qui n’a pas la même
connotation dans le public, sur les marchés mondiaux et au niveau de ses
partenaires économiques !
La justice face aux
entreprises n’est pas non plus la même que celle à laquelle doivent faire face
les citoyens. Si des lois nuisent aux entreprises, on les change ! Ainsi,
sortir ses déchets avant l’heure est punissable d’une amende pour le citoyen.
L’entreprise, elle, peut bénéficier d’une dérogation à la loi de l’environnement
pour envoyer ses déchets directement dans un cours d’eau, car il s’agit de
développement économique et il ne faut pas entraver sa compétitivité!
Au plan moral, c’est
la réhabilitation des idées anciennes. La genèse (la création du monde en sept
jours) a la même valeur que les théories scientifiques et se doit d’être
enseigné sur un pied d’égalité avec la théorie de l’évolution par exemple. On
se doit de défendre certaines valeurs claires. Les ennemis sont facilement
identifiables : ce sont ceux qui s’opposent à ces valeurs dites « naturelles ». L’ultra conservatisme
a tendance à s’associer ou à avoir des relations avec les groupes religieux
orthodoxes. Pensons à L’Alliance Canadienne (devenu le Parti Conservateur du Canada
depuis) ou aux Républicains aux États-Unis. C’est la droite radicale, au point
qu’à côté d’eux « les libéraux
ressemblent aux socialistes et les socialistes aux communistes ». (Saul,
1995, p. 219)
Au plan social, on a droit à la perversion de l’aide. D’un côté l’on
coupe dans l’aide aux citoyens (aide sociale, école publique, soins de santé
gratuits, etc.), au nom de l’économie de
marché; de l’autre on subventionne les
entreprises et on construit des prisons. Ainsi, ce que l’aide sociale ne donne
plus aux sans emplois, les entreprises le reçoivent pour créer de
l’emploi ! C’est ce que le Time magazine a qualifié de bien-être social
corporatif (« corporate welfare »)
dans un dossier il y a quelques années déjà. Emplois créés en nombre moins
grands que les emplois éliminés cependant, cela au nom de la compétitivité
mondiale !
Au plan sécuritaire,
l’État « néoconservateur » est un « État policier » avec des quartiers emmurés; la valorisation de la
culture de l’arme à feu; le militariste, avec son armée et ses milices
« paramilitaires » qui peuvent intervenir autant au plan local
qu’international, car son humanisme passe d’abord par son rôle de gardien du
monde et de la démocratie; et l’utilisation accrue de systèmes électroniques de surveillance.
Quant aux citoyens défavorisés on les criminalise par l’ajout de délits concernant le
« flânage » ou la quête dans les
lieux publics, incluant la rue, par exemple! (Voir Loïc Wacquant à ce sujet
en bibliographie) C’est un État où les libertés commerciales sont respectées, avec des normes
minimales en matières d’environnement et de santé par exemple, mais où les
marchés parallèles et les citoyens sont
contrôlés et fortement réprimés. Le châtiment y est important pour montrer que
l’on est en contrôle, car cela rassure les investisseurs et fait
illusion : l’ordre existe et les électeurs sont satisfaits. Mais, l’on ne
cherche surtout pas les causes de
l’insatisfaction citoyenne. On cherche encore moins à les éradiquer! C’est
ainsi que l’on peut arrêter tous les itinérants du centre-ville pour ne pas
circuler ou pour dormir dans les lieux publics, mais on n’arrêtera jamais le
patron d’entreprise qui a décidé de mettre à pied des milliers de personnes
pour accroître son profit ! On est propre aiment dire les ultra conservateurs et si cela plaît à l’électorat et aux investisseurs, pourquoi changer de méthode!
La liberté et la démocratie se définissent d’abord en terme sécuritaire.
Voir aussi État
policier, Exclus et Néoconservatisme dans le dictionnaire
des citations.
Références :
Bauman, Zygmunt,
1999, Le coût humain de la
mondialisation, Paris : Hachette, coll. Pluriel
Bernard, Michel, 1997,
L'utopie néolibérale,
Québec: l'aut'journal et Chaire d'études
socio-économique de l'UQAM.
Kristol, Irving, 1995, Neoconservatism – The autobiography of an Idea,
Chicago: Ivan R. Dee, publisher – an elephant paperback.
Saul, John Ralston, 1995, The doubter’s companion, Canada:
Penguin book.
TIME,
Corporate Welfare, November 9, 1998. Ce texte est encore disponible, moyennant
des frais, sur le site de Time: www.time.com/time/archive/preview/0,10987,989508,00.html
Wacquant, Loïc, 2004, Punir les pauvres,
Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale, France : Agone
(14 novembre 2003; 11 décembre 2005 ; 7 décembre 2008)
Noël et « Nowel »: Semaine internationale du commerce et de la vente
au détail. Historiquement: fête
religieuse célébrant la naissance de Jésus Christ, fils de Dieu. (1) Noël est
qualifié de fête de la lumière, car, dans la tradition chrétienne, Jésus est la
lumière du monde. Cependant, cette fête coïncide avec le solstice d’hiver, qui
marque l’allongement des jours. (2) Elle fut fêtée bien avant d’être une fête
chrétienne. (3)
Quant à « Nowel »,
j’utilise cette graphie pour lui enlever la connotation religieuse qui est
attachée à Noël, car dans nos sociétés multiculturelles et laïques, cette fête
ne touche pas tout le monde de la même façon. Elle doit cependant demeurer une
fête humaine et de partage entre humains de bonne volonté. Puis, souhaiter
« joyeux solstice » n’aurait pas du tout le même charme que de
souhaiter « joyeux Nowel »!
Notes :
1. Pour plus de détails, voir les articles sur
Jésus-Christ, http://fr.wikipedia.org/wiki/Jésus-Christ, et Jésus de Nazareth, http://fr.wikipedia.org/wiki/Jesus,
sur Wikipédia.
2.
« Le
Soleil passe en ces points le 21 ou le 22 juin (c'est le solstice d'été
qui marque le début de l'été et le jour le plus long de l'année), et le 21 ou
le 22 décembre (c'est le solstice d'hiver qui marque le début de l'hiver
et le jour le plus court de l'année). Les saisons s'inversent donc entre
l'hémisphère Nord et l'hémisphère Sud. » (Microsoft ® Encarta ® 2006. © 1993-2005
Microsoft Corporation. Tous droits réservés.)
3. Voir l’article
sur Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Solstice
(Non daté; 7 décembre 2008)
Nouvelle gauche : Nous ne parlons pas ici d’idéologie, mais de
différentes approches culturelles de gauche qui questionnent les choix actuels.
Des idées et des interactions entre ces groupes peuvent sortir de nouvelles
alternatives. Si l’union se fait entre les différents groupes nous serons alors
face à une nouvelle culture de gauche qui pourra devenir une nouvelle
idéologie. Cette nouvelle alternative devrait regrouper, si la tendance se
maintien, des idées issues du féminisme,
du mouvement anti-pauvreté et du mouvement antimondialisation, car ces
mouvements prennent de l’ampleur si l’on considère des événements comme la
marche des femmes, les commandos bouffe et les manifestations
antimondialisations (Seattle, Davos, etc.).
Les principaux
éléments qui devraient cimenter ces groupes devraient être : i) la notion
de revenu garanti ou de citoyenneté pour tous ; ii) l’égalité
homme/femme ; iii) des normes minimales en santé, salubrité, sécurité et
environnement pour tous les pays ; et iv) les droits de la personne et la
liberté politique. Québec solidaire (www.quebecsolidaire.net) est dans cette mouvance.
Références :
Bernard, Michel, et Chartrand, Michel, 1999, Manifeste pour un revenu de citoyenneté, Montréal : l’aut’journal
Rifkin, Jeremy,
1996, The end of work, New-York: Tarcher/Putnam book
Touraine, Alain, 1980,
L’après socialisme,
Paris : Hachette/Pluriel
(16 novembre 2003; 7 décembre 2008)
O
Partenariat Public Privée (PPP) :
Idéologie conservatrice qui dit que si l’État paie et qu’il y a un profit
réalisable, l’exploitation doit en être confiée au secteur privé. Si c’est
déficitaire, c’est l’État qui doit en avoir la charge. Synonymes : Projet
de Politique Partisane; Petits Partenaires Politiques; Pour les Proches du
Parti! (Non daté)
Politique (1) : Sport intellectuel. Forme de hockey qui se joue dans une arène
parlementaire. Ce sport est surtout l’affaire d’intellectuels, de stratèges et
de courtisans qui le jouent ou qui le suivent. Comme au hockey, il faut savoir
« patiner ». (1) Les coups bas
et dans le dos sont fréquents même s’ils ne sont pas permis. On voit des
joueurs passer d’un club à l’autre, comme de l’ADQ au PLQ par exemple. (2)
Parfois, on change de « ligue », comme Thomas Mulcair
qui est passé du Parlement du Québec au Parlement du Canada. (3) Comme au
hockey, il y a des ligues mineures pour apprendre, tels les conseils étudiants,
les conseils d’administration d’organismes communautaires et les conseils municipaux pour ne nommer que
ceux-là. Les grands partis y recrutent des prospects qui font leur affaire.
S’il faut quelques grands joueurs individuels, il faut surtout des travailleurs d’équipes qui savent plier
l’échine et patiner pour le bien du club. Des joueurs qui se font oublier, mais
qui se lèvent du banc quand le coach le demande.
Notes
pour les lecteurs étrangers à la politique ou au hockey:
1.
« Patiner » expression québécoise qu’on utilise pour quelqu’un qui
manipule bien la vérité s’il ne ment pas! La ligne est parfois mince entre les
deux. Cette expression, dans un second sens, décrit aussi quelqu’un qui
baratine pour ne pas répondre à une question.
2.
Parti Libéral du Québec et Action Démocratique du Québec
3.
Il est passé du Parti Libéral du Québec, qui siège à l’Assemblée Nationale du
Québec à Québec, au Nouveau Parti Démocratique, qui siège au parlement du
Canada à Ottawa!
(5
décembre 2008)
Politique (2): « Le Politique ». Ce sont les idéaux. C’est la gestion pour
le bien des Citoyens. C’est l’oubli des intérêts personnels. Ce peut être la
gestion démocratique en Assemblée constituante des Citoyens! (16 août
1999; 10 novembre 2003; 5 décembre 2008)
Politique (3): Synonyme : « La politique », « La petite
politique » ou « La politique partisane ». C’est le
contraire du deuxième sens. C’est la gestion pour les intérêts de quelques uns;
d’une classe sociale en particulier ou d’une certaine élite économique par
exemple. Ce sont les projets que l’on impose aux Citoyens. On leur dit que
s’ils s’opposent, c’est parce qu’ils n’ont pas les compétences pour comprendre.
De toute façon, c’est pour leur bien qu’on avance sans tenir compte de leurs
objections! Souvent les projets défendus contre les Citoyens ont des sources
partisanes et font l’affaire d’affairistes, de conseillers ou de technocrates
influents auprès du Parti au pouvoir. Voir aussi Machiavel. (16 août 1999; 10 novembre 2003; 5 décembre 2008)
Pouvoir :
Capacité d’utilisation de la Force, de la Connaissance et de l’Argent pour
réaliser un but ou pour obtenir ce qui est désiré. Par exemple la connaissance
peut permettre de tirer avantage d’une situation par une capacité analytique
supérieure… ou à faire chanter quelqu’un. L’argent peut servir à investir ou à
faire du prêt sur gage! Le fusil peut servir à empêcher un acte criminel ou à
en commettre un! Le Pouvoir se base sur les mêmes mécaniques aussi bien dans le
monde légal qu’illégal. Seule la légitimité de l’acte ou du but recherché
change. (10 novembre, 2003; 7 décembre 2008)
Privatisation et partenariat:
Moyen de réduire les coûts de l’État pour offrir un même service en en donnant
la gestion à l’entreprise privée qui fera le travail pour un moindre coût ou qui le chargera au demandeur. Le privé rêve particulièrement de la
privatisation des sphères les plus rentables de l’État comme le commerce de
l’alcool, du jeu, de la production d’électricité ou de la distribution
d’eau. Les activités les moins rentables
de l’État font rarement objet de ce type de demande de privatisation cependant!
(4 octobre 2003; 7 décembre 2008)
Progrès
social :
Utopie, car ce qui peut paraître une avancée est parfois un recul. Vaut mieux
parler de changement social, positif ou négatif. Quant il n’est que cosmétique,
on parle de « faire du sur place »!
(26 mars 2006)
Q
Rationalisation:
Faire plus avec moins, surtout moins d’employés pour accroître les bonis aux
cadres! La nommer reengineering
et promettre une hausse du dividende aux actionnaires pour mieux la faire
passer. Dans le cas de l’État, promettre une baisse d’impôt a le même effet.
Dans une rationalisation il est important pour les cadres supérieurs de bien
préparer leur sortie – notamment par l’achat de stock option, de plan de départ
et de retraite dorée – pour le jour où les problèmes seront trop évidents:
hausse de maladie professionnelle, de turn-over, baisse de rendement,
insatisfaction des employés et des clients face aux services et produits
offerts. L’accroissement du cynisme chez les clients et les citoyens est un bon
indice de la réussite du plan de rationalisation. (4 octobre 2003)
Reengineering: Revoir les processus de travail et les moyens
utilisés pour en améliorer l’efficacité, l’atteinte du but. Cela implique une
réorganisation du travail. Le but est
qu’un processus soit fait avec le nombre
efficient de personnes et d’éviter les incohérences. Ainsi, au lieu d’une ligne
de montage ou d’un département organisé sur la base de la division du travail,
nous pourrions avoir de petites équipes
de travail responsables de tout le processus. La rationalisation de l’emploi
n’y est pas un impératif: les employés devraient tout simplement être
redéployés différemment pour mieux répondre aux besoins. Dans la plupart des
cas nous devrions conserver les mêmes employés, sauf dans des cas extrêmes où nous
pourrions avoir soit des rationalisations, soit de l’embauche! Attention, le reengineering, du moins le vrai, n’est pas une
rationalisation. (4 octobre 2003; 7 décembre
2008)
Références:
Hammer, Michael,
& Champy, James, 1993, Reengineering the corporation, New-York: Harper
Business.
Hammer, Michael,
1995, The reengineering revolution,
New-York: Harper Business.
Hammer, Michael, 1997, Beyond reengineering, New-York: Harper
Business
Représentation
électorale : Tous
les candidats se présentent en politique pour représenter leurs concitoyens,
mais la grande majorité des élus
représentent le parti-pris! (2
juillet 2006)
Révisionnisme (historique, politique): Transformer et pervertir les faits ou le sens des
choses au nom d’une idéologie ou dans un
but de Pouvoir. Par exemple: les camps de concentration n’ont pas existé durant
la seconde guerre mondiale; c’était des camps de rééducation. Les fours
crématoires n’ont jamais existé, c’était une invention des juifs. Donc après en
avoir souffert on met sur leur dos qu’ils les auraient imaginés pour asseoir
leur domination; une autre forme d’antisémitisme. Mais c’est aussi Israël qui
nie l’existence du mur qu’elle construit pour isoler les palestiniens: ce n’est
pas un mur, c’est une clôture! Une clôture de plus de 300 km de long, plusieurs
mètres de large et de hauteur, comportant des tours de garde, barbelés,
etc.! Une chance que ce n’est pas un
mur! Le révisionnisme c’est ça: nier la réalité! Cela va souvent de pair avec
l’idéologie. (16 novembre 2003)
Salarié (anciennement Travailleur): Personne dont la compétence n’est pas encore
remplaçable par un robot ou un ordinateur; dont l’entreprise ne peut encore se
passer ou lui trouver un remplaçant dans un pays en voie de développement à un
salaire si bas que l’on pourrait presque parler d’esclavage; et qui a encore
les moyens d’être client et contribuable. C’est sur lui que repose toute
l’organisation fiscale de l’État. Voir Travailler. (4 octobre, 2003; 7 décembre 2008)
Sans emploi: ressource renouvelable
pour faire tourner l’économie sociale. (4 octobre 2003)
Socialisme: En gros, le
socialisme se divise en deux courants: le socialisme d’État et la
social-démocratie. Tous deux ont pour racine le Manifeste du parti communiste
de Marx et Engels. Le socialisme se
décline en plusieurs variantes
auxquelles nous ne saurions nous attarder ici cependant.
Socialisme d'État, communisme
et marxisme: C'est un socialisme révolutionnaire, qui vise la prise de
l'État, par la force si nécessaire, pour le transformer. Les moyens de
production sont étatisés en vue de redistribuer les profits pour le bien commun
et lorsque les antagonistes de classes sont disparus, « le pouvoir public perd son caractère
politique. » (Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste, p. 49) Ce but fut cependant perverti
en capitalisme d'État. Voici un passage éclairant de Makhaïski sur ce sujet:
"Qu'est-ce
que ce socialisme? Bon, il n'y aura plus de capitalistes, mais à leur place
s'assoiront les travailleurs intellectuels, les organisateurs de la production,
les ingénieurs, les techniciens, les gens des professions libérales. Ce sont
eux qui empocheront la plus-value, ce sont eux qui domineront dans votre
société socialiste; ils deviendront la nouvelle classe dirigeante." (Piotr
Garvi, Souvenirs d'un social-démocrate (rédigé en
1935), New-York, 1946, cité in Jan Waclav Makhaïski, 1979, p. 24)
Social-démocratie : Contrairement au communisme, c’est un
socialisme libéral. Il ne prône pas la prise révolutionnaire de l’État, mais la
présence d’un parti politique qui défend les idéaux socialistes, la
transformation de l’État et de la
société par des réformes économiques, sociales et politiques à tendance
socialiste. (Lefranc, 1971) L’État peut être interventionniste pour discipliner
l’économique ; « intervenir » en donnant l’exemple par les
sociétés et les banques d’État qu’il
contrôle ou même faire les deux. Prenons l’exemple des prix du pétrole que les
entreprises font varier à leur guise. Un pays social démocrate pourrait
intervenir par loi (en limitant les hausse) ou par une
intervention sur le marché, en baissant le prix à la pompe dans l’entreprise
pétrolière d’État. Le marché devrait alors s’ajuster. La social-démocratie est
souvent synonyme du modèle suédois en
particulier et des modèles scandinaves en général. On peut aussi penser à la
France de Mitterrand. Cependant, avec la mondialisation et les pressions
qu’elle exerce sur les pays, cette idéologie est devenue moins
interventionniste et laisse plus de place au libre marché.
Hyperliens pour les 3 entrées sur le socialisme:
Labour Party (UK): www.labour.org.uk
France: www.parti-socialiste.fr/
Internationale
socialiste : www.internationalesocialiste.org/
NPD : www.npd.ca
Parti communiste
français: www.pcf.fr
Parti communiste sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_communiste
Références :
Attali, Jacques, 2005, Karl Marx ou l'esprit du monde, France : Fayard (Documents)
Bourguin, Georges, et Rimbert, Pierre, 1971, Le socialisme, Paris : PUF, coll. « que
sais-je ? » # 387
Collectif, 1977, Le marxisme, Paris : Encyclopoche Larousse
Lefranc, Georges,
1971, Le socialisme réformiste,
Paris : PUF, coll. « que sais-je ? » # 1451
Makhaïski, Jan Waclav,
1979, Le socialisme des intellectuels (Textes choisis, traduits et
présentés par Alexandra - Skirda), Seuil, Points
Politique.
Marx, Karl, et Engels,
Friedrich, 1848, Manifeste du Parti
communiste, in Marx et Engels, 1978, Œuvres choisies, Moscou :
Éditions du progrès. Le passage du Manifeste auquel je fais référence est à la
page 49 de ce livre.
(Non
daté; 7 décembre 2008)
Taxe volontaire:achat à petit prix de billets risquant (très peu) de vous
faire gagner assez d’argent pour quitter le pays vers un paradis fiscal ou pour
vous payer un bon fiscaliste! (4 octobre 2003)
Taylorisme: méthode d’organisation du
travail basé sur des études de temps et mouvement pour trouver la façon de
faire la plus efficace dans le sens de l’employeur, c’est-à-dire la plus
profitable et productive, même si cela conduit à des problèmes chez les
employés; notamment les maladies professionnelles et les accidents du travail.
(21 décembre 2003)
Technologisme: Il s'agit d'une forme de
"pensée magique". Avec le temps, la technologie va résoudre tous les
problèmes! Mais, ce peut être une nouvelle idéologie en devenir, car elle
promet le paradis sur terre. Elle va de l'Internet au clonage. On n'a pas de
responsabilité, car la science est là pour résoudre les problèmes! Si le
travail est dangereux, on te réparera plus tard, la médecine est là pour ça.
Cela me semble le contre-pied de l'écologisme et de la nouvelle gauche. A
suivre.
Références:
Beder, Sharon, 1997, Global spin - The corporate assault on
environmentalism, Vermont: Chelsea green publishing company
Rifkin, Jeremy,
1998, The biotech century - Harnessing the gene and
remaking the world, New-York: Tarcher/Putnam
(16 novembre, 2003)
Terroriste : personne
qui a une idée fixe et des armes à sa disposition. Synonyme : terrorisme idéologique, terrorisme
religieux, terrorisme politique et terrorisme d’État. Pensez à qui vous voulez!
(4 octobre, 2003)
Travailler et
Travailleur: Faire
du temps contre rémunération ou salaire. D’un point de vue humaniste, c’est
faire une activité dans laquelle on se réalise ou par laquelle on aide les
autres. Le bénévolat est ainsi un travail non rémunéré tout comme la création
artistique en est un! C’est ce qui fait qu’on utilise souvent le terme salarié pour distinguer les travailleurs rémunérés (qui ont
un salaire) des travailleurs non rémunérés : bénévoles, artistes,
créateurs… et autres « rêveurs » actifs comme diraient certaines de
mes connaissances! (8 février 2006; 7 décembre 2008)
Ultra conservatisme et néo-conservatisme : Voir Néolibéralisme.
Utopie: projet de faire
travailler les assistés sociaux contre rémunération tout en promouvant la
réduction de la taille de l’État par un alignement sur la politique de
rationalisation des entreprises privées.
(4 octobre, 2003)
V – W – X – Y – Z