Groupe de recherche Montréal imaginaire
Département d'études françaises
Faculté des arts et des sciences
Université de Montréal
La littérature montréalaise des communautés culturelles
Prolégomènes et bibliographie
Benoît Melançon
Mars 1990
© Benoît Melançon, 1990
 


Table des matières
 

Prolégomènes
Bibliographie
Note liminaire
I. Littérature, communautés culturelles, Montréal
II. Témoignages
III. Les communautés culturelles au Québec
Remerciements
Travaux des membres du groupe de recherche Montréal imaginaire


Prolégomènes

Parmi les oeuvres récentes faisant une large place à Montréal, Myriam Première de Francine Noël est une des plus sensibles aux modes culturelles. C'est donc sans étonnement qu'on y trouvera diverses remarques sur le nouvel exotisme des années quatre-vingt. François, par exemple, a signé son scénario d'un pseudonyme pour qu'il soit accepté : «Vois-tu, pour le public québécois -- et canadien --, y a rien de mieux que ce qui vient d'ailleurs. J'ai pensé que le jury apprécierait un peu d'exotisme et j'ai signé Franco Soave. Un nom à consonance italienne, c'est très vendeur, en cinéma ![1]» L'intérêt du public pour un ailleurs mythique ne trouve cependant pas à s'exprimer que dans cette Italie cinématographique; il est aussi devenu celui que portent les chercheurs à cet autre venu, à des époques diverses selon les lieux d'origine, enrichir la société québécoise. Celui qui a choisi de s'établir ailleurs n'est certes plus porteur du même exotisme que s'il n'avait pas quitté son lieu d'origine, mais il n'est pas non plus tout à fait comme tout le monde.

La présence des communautés culturelles à Montréal, car c'est elle qui accueille 90 p. 100 des immigrants au Québec, est devenue depuis quelques années un sujet de discussions dans la société. À l'attrait que ressentent pour l'exotisme les personnages de Noël -- attrait qui est également un choix stratégique --, s'est parfois opposée une opinion publique soucieuse d'identité nationale. Des faits divers, quelquefois tragiques, ont obligé la société à s'interroger sur la place qu'elle voulait offrir à des communautés qui ne correspondent pas à ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler les Québécois «de souche». Cette nécessaire redéfinition des enjeux de la présence de l'autre a donné lieu à quelques rares débats publics, mais aussi à des recherches de divers types sur l'«intégration» ou l'«assimilation» des communautés culturelles. Quelques-unes de ces recherches ont eu pour objet le Montréal littéraire de ces communautés. Avant d'aborder celui-ci, il importe de résumer les recherches littéraires sur l'écriture immigrante, migrante ou minoritaire et de les situer dans le contexte plus large des études en sciences humaines. Il sera alors possible de voir où s'inscrit la critique littéraire dans la réflexion actuelle et quelles sont les avenues qui s'ouvrent à elle.

Dans un ouvrage paru en 1983 et intitulé les Études ethniques au Québec. Bilan et perspectives, Gary Caldwell déplorait l'absence de tradition dans ces études et le manque de pensée théorique dont elles faisaient preuve : «dans la représentation intellectuelle que la société québécoise se fait d'elle-même, la question ethnique vient à peine d'émerger[2]». Ces constatations ne sont plus tout à fait justes aujourd'hui, les monographies ethnohistoriques sur les communautés culturelles s'étant multipliées depuis la parution du livre de Caldwell (voir la troisième partie de notre «Bibliographie»), mais il reste que le statut de ces études n'est pas sans continuer à poser des difficultés, et ce jusque dans la façon de désigner ces autres devenus «minorités visibles». Doit-on parler de «groupes ethniques», comme le fait Caldwell[3] ? De «communautés ethniques[4]» ? D'«ethnies[5]» tout simplement ? De «communautés culturelles» (comme nous avons décidé de le faire ici), puisque le gouvernement du Québec a un ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration ? De Néo-Québécois ? Faut-il distinguer les «Québécois ethniques» des «autres Québécois», tel que le fait Régine Robin, les Québécois d'arrivée récente ne faisant pas partie du premier groupe, mais bien plutôt du second[6] ? Faut-il créer un nouvel adjectif, «allochtone» par exemple[7], à partir de l'habituel «allophone» ? Montréal est-elle une ville pluriethnique ou multiethnique ? Pluriculturelle ou multiculturelle ? En quoi la «culture immigrée» du dramaturge italo-québécois Marco Micone se distingue-t-elle de la «transculture» des gens de la revue Vice versa[8] ? La façon de nommer les communautés non francophones est lourde de signification en ce qu'elle oblige à réfléchir à la nature de ces groupes eux-mêmes[9].

Ceci est d'autant plus vrai que toutes les communautés culturelles québécoises ont leur spécificité. Elles ont leur histoire et leurs lieux, parfois leur langue; elles se trouvent toujours devant la nécessité de se définir par rapport à une majorité tantôt anglophone, tantôt francophone, souvent faite d'un délicat mélange des deux. Qu'y a-t-il de commun entre la communauté anglophone, la plus anciennement établie et la plus importante linguistiquement, culturellement et politiquement, et la communauté sud-asiatique d'implantation toute récente ? La première peut aujourd'hui publier une anthologie, Montreal mon amour. Short Stories from Montreal[10], dont le plus ancien texte remonte à 1914; ce ne saurait certes être possible pour la seconde. Comment peut-on comparer les oeuvres littéraires des écrivains juifs de Montréal[11], certaines remontant au milieu du XIXe siècle, et celles des Italo-Québécois, qui n'existent comme corpus reconnu que depuis tout au plus vingt ans[12] ? Jusqu'à maintenant, ces questions n'ont été abordées que rarement, et toujours d'un point de vue sociologique. L'étude de la littérature des communautés culturelles -- lorsque cette littérature existe, ce qui n'est pas toujours le cas -- est susceptible d'enrichir la connaissance que la société québécoise a d'elles, et donc d'elle-même.

Dans un article sur «L'aventure transculturelle de Vice Versa ou les métamorphoses des Italo-Québécois de Montréal», le chercheur français Jean-Michel Lacroix déclare que «le Québec a [longtemps] pris tout l'espace et ne s'est pas montré sensible aux écritures élaborées dans le même territoire et produites par des langues et des cultures différentes -- l'anglais d'abord et surtout mais aussi les cultures immigrantes -- haïtienne, italienne, grecque, espagnole[13]». Il est significatif que des recherches entreprises depuis les années quatre-vingt aient tenté de mettre fin à cette carence. La littérature minoritaire (Sherry Simon), la littérature migrante ou immigrante (Pierre Nepveu) et la littérature d'immigration (Simon Harel) sont devenues des objets critiques légitimes au moment où l'identité nationale, référendum oblige, se remettait en cause.

Sherry Simon définit la «perspective minoritaire» dans le prolongement de la réflexion de Deleuze et Guattari sur Kafka (1975); c'est la langue qui occupe la première place quand il s'agit d'«Écrire la différence». Tout comme Nepveu, Simon situe cette littérature par rapport aux autres productions québécoises. Elle rattache ainsi la pratique des écrivains des communautés culturelles dans leur rapport au langage littéraire à celle de Parti pris, de la Nouvelle Barre du jour et des écrivaines féministes : «La question du choix d'un langage littéraire, surtout dans le contexte d'une société multilingue où langue et pouvoir s'associent, est centrale à l'oeuvre. C'est le lieu où se rejoignent le littéraire et le social, l'esthétique et l'éthique[14]». Qu'il s'agisse du problème de la représentation des langues chez le dramaturge anglophone David Fennario et chez Marco Micone, ou de l'éclatement formel des textes de Régine Robin, de Jean Jonassaint et de Dany Laferrière, le choix de la langue «naturelle» et du langage littéraire ne se fait pas toujours de façon identique, mais il est ce qui donne à ces textes leur spécificité : l'écriture minoritaire, pour Simon, naît de la «formulation explicite, à la fois thématique et textuelle, de la différence[15]».

Pierre Nepveu, reprenant des définitions proposées par Robert Berrouët-Oriol, préfère écriture «migrante» à écriture «immigrante» : «"Immigrante" est un mot à teneur socio-culturelle, alors que "migrante" a l'avantage de pointer déjà vers une pratique esthétique, dimension évidemment fondamentale pour la littérature actuelle[16]». Sa lecture des écritures migrantes des années quatre-vingt cherche à montrer comment elles s'inscrivent dans la littérature «québécoise» de la même époque. Selon lui,

deux faits majeurs confèrent à l'écriture migrante des années quatre-vingt une signification particulière. Le premier tient au fait que l'imaginaire québécois lui-même s'est largement défini, depuis les années soixante, sous le signe de l'exil (psychique, fictif), du manque, du pays absent ou inachevé et, du milieu même de cette négativité, s'est constitué en imaginaire migrant, pluriel, souvent cosmopolite. [...] Le deuxième fait important qui caractérise l'écriture migrante des années quatre-vingt, c'est sa coïncidence avec tout un mouvement pour lequel, justement, le métissage, l'hybridation, le pluriel, le déracinement sont des modes privilégiés, comme, sur le plan formel, le retour du narratif, des références autobiographiques, de la représentation (p. 200-201).

La production littéraire de langue française des communautés culturelles ne s'écrit pas complètement à l'écart de l'ensemble de la production québécoise. Si elle occupe une position marginale par rapport à cet ensemble, c'est qu'elle met plus volontiers en scène cette différence qui la fonde. Par ailleurs, elle permet d'«ouvrir un autre rapport à l'ici, qui est sans doute d'abord celui des exilés et des immigrants, mais qui pourrait bien être aussi celui de toute conscience québécoise contemporaine» (p. 206).

La réflexion (psychanalytique, sociologique) de Simon Harel sur la représentation de l'«étranger fictif» dans la littérature québécoise contemporaine, bien qu'elle ne porte pas d'abord sur des écrivains nés à l'extérieur du Québec, devrait malgré tout permettre d'étudier les productions littéraires de ces écrivains. Trois des questions soulevées par Harel semblent particulièrement riches eu égard à l'inscription, dans le corpus traditionnellement reconnu de la littérature québécoise, de cette «littérature d'immigration[17]». L'arrivée en ville est un thème fondateur de toute littérature urbaine : en quoi celle du «migrant de l'intérieur (le Québécois de l'espace rural)», celui qui vient d'un «arrière-monde», diffère-t-elle de celle de l'immigrant venu d'un «arrière-temps»[18] ? Comment l'«étrangeté dans la langue», manifestation d'un plurilinguisme dialogique proprement urbain, est-elle vécue par ceux dont la langue maternelle n'est pas, le plus souvent, la langue véhiculaire de la société québécoise ? Sur le mode de la «confusion» des langues, ou sur celui de leur «traversée» ? La forte fragmentation de l'espace montréalais, enfin, détermine divers types de «dynamique spatiale du déplacement[19]» : celle de l'«écrivain multiculturel» est-elle de l'ordre de la «réappropriation mimétique» ou de la «sédimentation toujours instable de [la] figure de l'étranger[20]» ? Encore une fois, la littérature des communautés culturelles ne saurait être interprétée indépendamment du reste du corpus québécois.

Simon et Nepveu n'avaient pas le projet de décrire le Montréal littéraire des communautés culturelles, bien que certaines de leurs remarques aient pu avoir pour effet de mieux saisir la ville dans les textes; Harel, dont la réflexion portait essentiellement sur le cosmopolitisme dans le roman montréalais, se consacrait surtout à des écrivains nés au Québec : tous trois permettent néanmoins d'aborder ce Montréal littéraire dans une perspective renouvelée. Par son travail sur les langues et les langages, comme sur les espaces et leur ségrégation, la littérature montréalaise des communautés culturelles parle d'elle-même et des communautés où elle naît, et elle interroge la littérature québécoise à tous les niveaux de son fonctionnement : historique, social, institutionnel, esthétique. C'est aussi vrai de la littérature canadienne de langue anglaise.

Les langues et les langages, dans leur relation à la ville littéraire, ont fait l'objet de peu d'études jusqu'à maintenant. Pierre Anctil (1984[21]) a montré, à la suite de David Rome, que la présence de deux langues à Montréal a permis au yiddish de s'y implanter : une troisième langue a trouvé son lieu à côté des deux premières. Le yiddish n'a toutefois guère servi à exprimer le Montréal juif (voir Melançon 1988). Peter Brigg (1977) s'est intéressé à Combat Journal for Place d'Armes. A Personal Narrative (1967) de Scott Symons : pour le narrateur de ce roman expérimental, l'identité canadienne se fonde à la fois sur la culture et la langue françaises et sur certains lieux du Vieux-Montréal. Dans sa réflexion sur la littérature québécoise, Régine Robin (1989) situe une de ses propres nouvelles par rapport au statut des langues au Québec afin de donner un exemple de cette «écriture nomade» qu'elle appelle de ses voeux. Un des aspects déterminants du cosmopolitisme romanesque est, selon Simon Harel (1989b), l'«étrangeté dans la langue». Que les autres critiques n'aient pas interrogé plus à fond la question linguistique étonne, eu égard au statut socio-politique de celle-ci et au fait qu'elle est largement thématisée dans les oeuvres. Ainsi, personne ne semble s'être interrogé sur le fait que dans la très grande majorité des romans anglophones sur Montréal les phrases en français sont transcrites fautivement et l'anglais des personnages francophones est incorrect : dans cette ville très souvent perçue comme coupée en deux, l'usage de la langue de l'autre est vécu sous le signe de l'incapacité. Montréal n'est pas qu'un amalgame de quartiers et de villes déchiré par les querelles linguistiques; c'est aussi un texte où deux langues s'affrontent à armes inégales, où le métissage et l'hybridation dont parlent plusieurs critiques s'écrivent sous le signe de l'incompréhension.

Les lieux montréalais dans les productions des communautés culturelles ont été, pour leur part, largement analysés. Les études de Barbara Godard (1976), de Jacques Leclaire (1985) et d'Antoine Sirois (1977 a et b) sur le Mont-Royal, de Simone Vauthier sur le port (1985), de Peter Brigg sur la Place d'Armes (1977), de Monique LaRue et Jean-François Chassay (1989) et de Yannick Resch (1985) sur les différents espaces montréalais, de Jean-François Chassay (1984) sur la Pointe-Saint-Charles de David Fennario, complètent la carte du Montréal littéraire qu'avait entreprise Antoine Sirois en 1968. La forte ségrégation des espaces dans la fiction est soulevée par la plupart des commentateurs (comme des créateurs d'ailleurs). Quelques-uns lui ont consacré des études spécifiques : Michael Greenstein a décrit le ghetto juif (1981), Simon Harel s'est interrogé sur les marges de la ville chez Jean Basile (1989a), et nous nous sommes penché sur la figure du ghetto dans les littératures juive anglophone, francophone et italo-québécoise (à paraître). Au moment où l'espace du roman, écrit Gilles Marcotte, est «livré à la mobilité[22]», ce morcellement est révélateur d'une autre façon d'habiter le milieu urbain. Le «rapport à l'ici» (Nepveu) passe toujours par la volonté d'appropriation de l'espace, sa topographie et son éclatement, le cadastre et le parcours[23].

Plusieurs champs restent à explorer. Peu d'études, sauf celle de Madeleine Frédéric (à paraître), abordent les rapports de Montréal avec d'autres grandes villes dans les textes produits par les communautés culturelles. Si quelques oeuvres dramatiques (Fennario, Micone) sont lues, rares sont les poètes sur lesquels on a travaillé, à l'exception d'A.M. Klein, auquel la Revue d'études canadiennes a consacré un numéro (1984); c'est le récit qui reste le genre le plus populaire auprès des commentateurs. Dans le domaine de l'analyse institutionnelle, dont l'apport à la compréhension du Montréal littéraire ne serait pas négligeable, presque tout est à faire[24]. Si certaines communautés sont bien traitées dans le corpus critique -- les anglophones (voir Kattan 1961 et 1980, et Stratford 1982), les Juifs et, dans une moindre mesure, les Italo-Québécois --, d'autres restent à découvrir, les Haïtiens et les Sud-Américains, entre autres. Les premières études sur Montréal dans la littérature ont souvent été comparatives et mettaient en parallèle ses images au Canada français et au Canada anglais (Edwards 1969, Sirois 1968 et 1976, Thompson 1967). Au moment où la représentation de la ville se pose avec acuité chez les «Québécois pure laine d'adoption[25]», la pratique d'un tel comparatisme, mais sur de nouveaux objets, pourrait permettre de mieux saisir le Montréal imaginaire en train de se constituer.


Bibliographie
 


Note liminaire

La bibliographie est divisée en trois parties. Dans la première («Littérature, communautés culturelles, Montréal»), nous avons rassemblé et commenté les textes critiques publiés en livres ou en revues, ainsi que les mémoires et thèses, portant spécifiquement sur la présence de Montréal dans les productions littéraires des communautés culturelles québécoises. Les textes qui ne font que des allusions à cette question, ou qui l'abordent dans une perspective qui n'est pas d'abord littéraire, n'ont pas été retenus. Ont été également exclus les articles de journaux, les brochures et les oeuvres de fiction. La deuxième partie est constituée de recueils de «Témoignages» de représentants des communautés culturelles montréalaises : plusieurs de ces témoignages portent sur Montréal ou sur les pratiques culturelles de ces communautés. «Les communautés culturelles au Québec. Quelques livres et numéros de revue» regroupe enfin une sélection de travaux en sciences humaines (sociologie, géographie, ethnologie, anthropologie, etc.). Signalons qu'en 1983 Gary Caldwell a présenté de façon synthétique les Études ethniques au Québec. Bilan et perspectives (Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Instruments de travail», 8, 1983, 106 p.), sans cependant aborder les pratiques culturelles. Les mémoires et thèses, fort nombreux, n'ayant pas été retenus dans la troisième partie de la bibliographie, on lira la Bibliographie des thèses et des mémoires sur les communautés culturelles et l'immigration au Québec de Jacques Perron (Québec, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, 1983, 43 p.), le «Répertoire des recherches en cours dans les universités québécoises sur les communautés ethniques et l'immigration au Canada» d'Agnès Beaulieu (Sociologie et sociétés, 15 : 2, octobre 1983, p. 167-174) et les bibliographies des articles du numéro récent de la Revue internationale d'action communautaire intitulé «Villes cosmopolites et sociétés pluriculturelles» (21/61, printemps 1989). De plus, on consultera avec bénéfice la collection complète des revues Collectif Paroles, Dérives, Humanitas, Interculture, la Parole métèque, Triptyque et Vice versa. Dans la première section de la bibliographie nous visons à l'exhaustivité, mais les deux suivantes sont sélectives. Rappelons enfin que cette bibliographie n'est pas celle de l'image de l'étranger dans la littérature québécoise. Montréal comme lieu d'édition a été omis des adresses bibliographiques.


I. Littérature, communautés culturelles, Montréal
 

ANCTIL, Pierre, «Les écrivains juifs de Montréal», dans Pierre Anctil et Gary Caldwell (édit.), Juifs et réalités juives au Québec, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1984, p. 195-252.
 

Malgré une déclaration de l'auteur à l'effet que Klein, Richler et Cohen sont des écrivains «profondément montréalais» (p. 199), ce texte ne porte pas sur la perception de Montréal par les écrivains juifs. Les auteurs étudiés sont «Ascher et les primitifs», «Segal et les yiddichisants», «Klein», «Layton et Richler», «Leonard Cohen». Des poèmes de Segal et de Klein sur Montréal sont cités. L'importance du milieu montréalais sur la spécificité des écrivains juifs est soulignée : «Il ne fait aucun doute que les conditions socio-culturelles uniques au Québec, telles qu'exacerbées au sein du milieu montréalais, furent pour beaucoup dans l'émergence ici d'une expression littéraire proprement juive» (p. 244).

BRIGG, Peter, «Insite. Place d'Armes», Canadian Literature, 73, été 1977, p. 79-85.
 

Étude de la technique narrative et des réseaux métaphoriques dans le roman expérimental Combat Journal for Place d'Armes. A Personal Narrative (1967) de Scott Symons, journaliste ontarien ayant vécu à Montréal. Le propos central du roman est la recherche de l'identité personnelle, sexuelle et nationale du personnage principal, Hugh Anderson : «The structural scheme of the novel combines these aspects into a single tour that Anderson begins in Toronto and completes at the centre of Place d'Armes» (p. 79). Le vieil édifice de la Banque de Montréal, emblème du Canada anglais, et l'église Notre-Dame, celui du Canada français, se font face. Le point d'aboutissement de la quête identitaire de Hugh Anderson est le centre de la Place d'Armes. C'est vers ce centre que convergent les différents narrateurs et le réseau des métaphores.

CHASSAY, Jean-François, Structures urbaines, structures textuelles : la ville chez Réjean Ducharme, David Fennario, Yolande Villemaire, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, 1984, v/154 p.; une version abrégée a paru sous le même titre, Université de Montréal, Centre de documentation des études québécoises, coll. «Rapports de recherche», 1, décembre 1986, 57 p.
 

Sans parachute de David Fennario (1972), l'Hiver de force de Réjean Ducharme (1973) et la Vie en prose de Yolande Villemaire (1980) rompent définitivement avec une littérature dite «du pays» au bénéfice d'une littérature qui interroge le «paysage urbain» et se remet en question à travers lui. Au sujet de Fennario, l'auteur analyse brièvement les rapports des traditions littéraires urbaines des littératures québécoise et canadienne et conclut que «le clivage est sans doute moins grand qu'on pourrait le croire au premier abord» entre ces deux littératures (p. 54). Sans parachute est comparé à Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy : «Le texte de Fennario présente un quartier démuni, coupé dans une certaine mesure de l'ensemble de la ville. Reste que les choses ont bien changé. L'oeil du narrateur n'est plus le même. Il n'y a plus cette distance qu'on pouvait sentir dans la narration de Bonheur d'occasion. Vivre dans Saint-Henri était un fait; vivre dans le West End est un choix» (p. 100).

EDWARDS, Mary Jane, Fiction and Montreal 1769-1885, Toronto, Université de Toronto, thèse de doctorat, 1969, 2/xi/203 p.
 

Les auteurs étudiés sont britanniques, français, américains et canadiens. Bien qu'aucun des romans recensés n'ait été une importante réussite esthétique, leur production a permis le développement d'une littérature canadienne spécifique et de son mythe fondateur : «there are two cultures in Canada different in language, religion, and national origins but similar enough to live together in "domestic felicity"» (p. 135-136). L'auteure s'intéresse particulièrement au caractère biculturel de Montréal : «both groups saw Montreal as a symbol of a bicultural Canada, the first accepted it as an energizing, creative locale, the second rejected it as a potentially destructive one» (p. ix). Joseph Marmette, Jean Talon Lesperance et Rosanna Mullins Leprohon sont longuement étudiés. On verra également, de la même auteure, «Fiction and Montreal, 1769-1885 : A Bibliography», Cahiers de la Société de bibliographie du Canada, 7, 1969, p. 61-75.

FRÉDÉRIC, Madeleine, «L'écriture mutante dans la Québécoite de Régine Robin», communication prononcée au colloque «Métropoles en mutation» (Paris, décembre 1989), à paraître.
 

Étude des deux types d'énumérations présents dans la Québécoite de Régine Robin (1983) : les «séries énumératives, à caractérisation nulle» («Toutes ont trait à la réalité montréalaise») et celles qui «reposent [...] sur une caractérisation nettement plus fournie» et qui «sont réservées de manière privilégiée à l'évocation du Paris d'autrefois». Selon l'auteure, «il apparaît que ce clivage entre séries du premier type et séries du second répondrait peut-être moins à un clivage entre réalité montréalaise et réalité parisienne que bien plutôt à celui qui distinguerait brave modern world -- pour reprendre l'expression de Chesneaux [dans Modernité-Monde (1989)] --, ville moderne privée d'âme d'une part, cité conviviale de l'autre».

GODARD, Barbara, «The Geography of Separatism», Revue de l'Université Lauren-tienne, 9 : 1, novembre 1976, p. 33-50.
 

L'auteure étudie le thème de l'engagement dans le «roman politique» (p. 33-34) de Montréal. Le corpus est constitué de 64 romans en français et de 30 romans en anglais. L'article se divise en trois parties : «literary portrait» (p. 37) de Montréal; remarques sur l'engagement politique dans le roman en français; présence du personnage de l'autre ethnique dans les romans. Le Mont-Royal domine Montréal, symbolisant la permanence et l'unité, mais représentant aussi une frontière entre deux imaginaires géographiques différents : l'ouest anglais et l'est français. Montréal est une ville divisée : «Montreal novelists use this geography of separateness instinctively, transforming it by their implicit assumptions into a geography of separatism, a reflection of contemporary political considerations» (p. 35-36). L'auteure constate l'absence de vue synoptique de la ville dans les deux corpus.

GREENSTEIN, Michael, «Beyond the Ghetto and the Garrison : Jewish-Canadian Boundaries», Mosaic, 14 : 2, printemps 1981, p. 121-130.
 

Le texte se divise en deux parties : le ghetto dans la littérature juive montréalaise (Mordecai Richler, Irving Layton, A.M. Klein, Leonard Cohen, Leon Edel et, surtout, Saul Bellow); le ghetto comme constituante de l'expérience de tout Juif (Edmond Jabès, Franz Kafka, Albert Memmi, Naïm Kattan). L'auteur reprend et approfondit les réflexions de Northrop Frye (équivalence de la «garrison mentality» et du ghetto juif) et de George Woodcock (le Canada comme ensemble de ghettos «invisibles»). Le ghetto juif montréalais doit être défini par rapport à l'opposition entre l'Est francophone et l'Ouest anglophone, à la présence de Westmount et de ses «Conservative, neo-Victorian forces» (p. 125), à la résistance de Montréal devant la culture moderne, aux différences entre protestantisme et catholicisme, et à l'«ambivalence linguistique» des Juifs (opposition de la langue de la maison, de la famille, et de celle du monde extérieur).

HAREL, Simon, «Les marges de la ville : identité et cosmopolitisme dans le roman montréalais», dans Gilles Marcotte (édit.), Lire Montréal. Actes du Colloque tenu le 21 octobre 1988 à l'Université de Montréal, Université de Montréal, Groupe de recherche Montréal imaginaire, 1989 (a), p. 21-36.
 

L'auteur propose «une réflexion sur la problématique du cosmopolitisme dans le roman montréalais» (p. 22) en étudiant le Piano-trompette de Jean Basile (1983). Il distingue «deux catégories de récits» : «Soit un modèle représentatif où la perception de l'Autre est conditionnée par une mise à distance. [...] Il s'agirait d'une représentation exo-perceptive puisque l'énonciation de l'Autre supposerait l'extériorité d'un sujet énonçant qui en détermine les propriétés»; «La situation peut cependant être plus complexe et le cosmopolitisme faire intervenir un dessaisissement provisoire de l'identité. L'Autre n'est plus distinct. Il devient, grâce à un phénomène d'indifférenciation n'allant pas sans contrecoups, le sujet énonçant lui-même qui ne peut plus distinguer commodément le personnage étranger» (p. 23-24). Le Piano-trompette relève de la deuxième catégorie.

HAREL, Simon, le Voleur de parcours. Identité et cosmopolitisme dans la littérature québécoise contemporaine, Longueuil, le Préambule, coll. «L'univers des discours», 1989 (b), 309 p. Préface de René Major.
 

La représentation de l'«étranger fictif» dans l'univers romanesque montréalais est étudiée chez une douzaine d'auteurs, dont Jean Basile (le Piano-trompette, 1983), Gérard Étienne (Un ambassadeur macoute à Montréal, 1979), Régine Robin (la Québécoite, 1983) et Antonio D'Alfonso (l'Autre Rivage, 1987). Bien que d'autres écrivains des communautés culturelles soient aussi présentés, mais plus succinctement, l'auteur a donné à la notion de littérature québécoise «une définition restreinte : soit un corpus constitué par des écrivains qui pour la plupart sont nés au Québec. [...] J'ai préféré [...] ne pas aborder directement cette thématique de l'écrivain multiculturel, quoiqu'elle soit à mon sens d'une brûlante actualité. En privilégiant la "représentation" de l'étranger, je crois pouvoir indiquer de "l'intérieur" comment s'opère la symbolisation d'une unanimité culturelle dans la littérature québécoise et quelles sont les brèches qui à certains endroits fracturent ce sentiment d'unité» (p. 90-91).

KATTAN, Naïm, «Visages de Montréal vus par des romanciers de langue anglaise», le Devoir, 22 avril 1961, p. 10-11 et «Le visage de Montréal dans la littérature canadienne-anglaise», le Devoir, 29 avril 1961, p. 10; les deux articles ont été repris sous le titre «Le visage de Montréal vu par des romanciers de langue anglaise», dans Gilles Marcotte (édit.), Présence de la critique. Critique et littérature contemporaines au Canada français, HMH, 1966, p. 187-194.
 

Brèves analyses du Montréal de Hugh MacLennan dans The Watch that Ends the Night (1959), de Mordecai Richler dans Son of a Smaller Hero (1955) et The Apprenticeship of Duddy Kravitz (1959), de Morley Callaghan dans The Many Colored Coat (1960) et The Loved and the Lost (1951), de Brian Moore dans The Luck of Ginger Coffey (1960) et de David Walker dans Where the High Winds Blow (1960). Dans ces oeuvres, Montréal «semble être assez canadienne et en même temps suffisamment cosmopolite, pour répondre à deux nécessités : atteindre un public mondial, tout en restant Canadien, et rester Canadien, tout en échappant à un nationalisme étroit. Ces romanciers donnent, chacun selon son tempérament, son style et ses ambitions, une image de Montréal, image partielle, incomplète; mais l'ensemble de ces images présente un miroir très vivant et varié de cette ville» (p. 188).

KATTAN, Naïm, «Deux romanciers canadiens-anglais et Montréal», dans René Bouchard (édit.), Culture populaire et littératures au Québec, Saratoga, Anma Libri, coll. «Stanford French and Italian Studies», 19, 1980, p. 257-263.
 

Selon l'auteur, «Montréal occupe une place centrale dans la littérature canadienne-anglaise» (p. 257), et il le montre en présentant les romans de Hugh MacLennan et de Mordecai Richler. Chez MacLennan, il s'intéresse surtout à The Watch that Ends the Night (1959), car c'est dans cette oeuvre que le romancier «parle avec le plus grand éclat de Montréal» (p. 258). Le commentaire le plus long sur les textes de Mordecai Richler est consacré à St. Urbain's Horseman (1971), «son roman le plus ambitieux et le plus complexe» (p. 262). L'auteur conclut que, chez les deux romanciers, «Montréal vit et vibre. La ville se présente comme une entité et pourtant le visage de l'autre, le francophone, est à peine entrevu. [...] malgré tout la ville, comme entité, existe dans ses conflits, sa diversité et sa complexité. Mais on n'a pas encore lu le roman qui en rend compte» (p. 263), ni dans la littérature anglophone ni dans la littérature francophone.

LARUE, Monique, en collaboration avec Jean-François CHASSAY, Promenades littéraires dans Montréal, Québec/Amérique, 1989, 274 p.
 

Bien que le corpus étudié soit entièrement francophone, plusieurs des études thématiques de ce volume portent sur le Montréal des communautés culturelles. Voir surtout les chapitres «Ville cosmopolite» (p. 37-40), «Ville d'immigration» (p. 63-66), «Le boulevard Saint-Laurent» (p. 105-108), «L'Ouest» (p. 109-112), «Montréal, ville ouverte» (p. 161-164), «L'Anglais à Montréal» (p. 223-226), «Le Juif à Montréal» (p. 227-230) et «Le Français à Montréal» (p. 231-234). «Le cosmopolitisme particulier de Montréal tient à l'appropriation, par des communautés ethniques distinctes, de rues ou de quartiers qui ajoutent sans cesse de nouveaux îlots au tissu déjà bigarré de cette ville de paroisses et d'anciens villages. La taille de Montréal empêche ces quartiers de devenir démesurés, permet d'en avoir une vue d'ensemble et joue sans doute un rôle dans la symbiose qui semble se produire entre les différents groupes et le paysage urbain» (p. 38).

LECLAIRE, Jacques, «Montréal et la quête de l'unité dans Two Solitudes de Hugh MacLennan», Études canadiennes, 19, décembre 1985, p. 171-177.
 

Analyse du roman Two Solitudes de Hugh MacLennan (1945). «La symbolique des lieux dans ce roman montre qu'à l'opposition est-ouest entre le Montréal anglais et le Montréal français s'ajoutent un certain nombre de nuances et se superpose une opposition verticale entre les dominés et ceux qui les dominent. Paradoxalement, plus on s'élève géographiquement et socialement, moins on voit clair et plus on reste prisonnier de l'apparence. Seuls les héros organiquement liés à la nature sont capables de dépasser l'apparence et la division pour percevoir l'essence qui est unité. Le thème central de la réconciliation est donc étroitement lié à un itinéraire platonicien vers le vrai» (p. 171).

MELANÇON, Benoît, «À la recherche du Montréal yiddish», Vice versa, 24, juin 1988, p. 12-13.
 

L'auteur rend du colloque «le Montréal yiddish» tenu à la Bibliothèque publique juive de Montréal en mars 1988 et présente la communauté yiddish de Montréal, ses institutions, son histoire, son appropriation de l'espace urbain, sa mémoire culturelle. La littérature en yiddish à Montréal ne porte que rarement sur la réalité urbaine montréalaise : «les écrivains yiddish de Montréal, qu'ils se soient établis ici au début du siècle ou après la Deuxième guerre mondiale, ont [...] très peu parlé de leur patrie d'adoption et a fortiori de Montréal» (p. 13). «Peu traduite en anglais, encore moins en français, cette littérature, où domine la poésie, n'est guère accessible pour l'instant» (p. 13). Les auteurs mentionnés sont Rachel Korn, Chava Rosenfarb, Ida Maze, Jacob Isaac Segal, Reuben Brainin, H.M. Caiserman, Israel Medres, Shloime Wiseman, Hirsh Wolofsky, Jacob Zipper, Sholem Shtern et Melech Ravitch.

MELANÇON, Benoît, «La littérature montréalaise et les ghettos», communication prononcée au colloque «Métropoles en mutation» (Paris, décembre 1989), à paraître.
 

Les termes pour exprimer la ségrégation des espaces dans la littérature montréalaise sont nombreux, mais on ne s'est jamais interrogé sur le rôle que pouvait y jouer le mot ghetto. L'auteur propose «quelques réflexions préliminaires sur cette question» : «le ghetto juif [chez Yves Thériault et Mordecai Richler] doit être compris dans le contexte de la ségrégation montréalaise des espaces et peut servir de point de départ à une réflexion sur la migration urbaine [...]; le ghetto des écrivains francophones des années soixante [Pierre Vallières, Jacques Godbout, Pierre Vadeboncoeur] renvoie à une pensée économique [...]; le ghetto vécu par les immigrants de fraîche date [Marco Micone] tout en se situant par rapport aux deux premiers types de ghetto, pose le problème de l'insertion de leurs textes dans les courants dominants de la transculture et de la littérature québécoise».

RESCH, Yannick, l'Imaginaire de la ville : Montréal dans la fiction québécoise de 1940 à 1980, Université de Provence (Aix-Marseille I), thèse de doctorat d'État, 1985, 2 vol., 609 p.
 

Les sections «Visages de Montréal» (p. 315-399), «Figures de l'étranger» (p. 437-441), «La "Main" ou les bas-fonds de la ville» (p. 443-451) et l'«Annexe II» : «Groupes ethniques» (p. 523-535) portent sur la représentation des communautés culturelles dans la littérature montréalaise en français et en anglais. L'auteure parle de la «difficulté à saisir Montréal dans sa globalité. Montréal est composée de zones où s'affrontent des ethnies, où s'exaspèrent des tensions, où s'opposent des comportements sociaux. Chacun défend ses droits acquis, et les positions qu'il cherche à acquérir» (p. 375). «Pour Montréal, longtemps perçue à travers ses deux "solitudes" se partageant l'Est et l'Ouest, une troisième solitude s'interpose qui est la solitude immigrante et les quartiers de la ville ne se perçoivent pas comme des espaces communautaires mais plutôt comme des îlots de comportements sociaux plus ou moins articulés, intégrés dans le monde des affaires et de l'économie anglo-américaine» (p. 437).

Revue d'études canadiennes, 19 : 2, été 1984, p. 3-167 : «A.M. Klein à Montréal».
 

Le poème «Montreal» de Klein, présenté dans sa version anglaise, est traduit en français par Robert Melançon (p. 6-8). Les textes portant plus spécifiquement sur Montréal sont ceux de D.M.R. Bentley («Klein, Montreal and Mankind», p. 34-57), d'Adam Fuerstenberg («From Yiddish to "Yiddishkeit" : A.M. Klein, J.I. Segal and Montreal's Yiddish Culture», p. 66-81), de Gerald Tulchinsky («The Third Solitude : A.M. Klein's Jewish Montreal, 1910-1950», p. 96-112) et de Pierre Anctil («A.M. Klein : du poète et de ses rapports avec le Québec français», p. 114-131). David Kaufman propose une illustration photographique du Montréal de Klein («A.M. Klein and His Montreal : A Photographic Essay», p. 82-95).

ROBIN, Régine, «À propos de la notion kafkaïenne de "littérature mineure" : quelques questions posées à la littérature québécoise», Paragraphes, 2, 1989, p. 5-14.
 

Réfléchissant au «devenir de la littérature québécoise», l'auteure présente trois «stratégies de sortie» du «texte national» : la «"bestsellarisation"»; les «modifications du cercle restreint» par certains «traits» du postmodernisme et une «dérision de tous les codes esthétiques»; le questionnement du «dedans par le dehors» (p. 7-9). Elle propose une «hybridité culturelle affirmée», «de nouveaux types d'écriture» et «la formation [...] d'un nouvel imaginaire social» (p. 9). Elle met en garde contre «le bulldozer de la culture de masse américaine», la «tentation de la ghettoïsation» et «l'assimilation» (p. 11-12). Ce qui est «en jeu» pour elle, c'est «le Montréal cosmopolite et pluri-culturel, le Montréal hybride» (p. 11). «Le cosmopolitisme auquel je pense, n'est pas un hors lieu vécu dans l'aliénation et le malheur, dans le désir des enracinements. Non. Il est une position consciente, assumée. Il consiste à traverser les codes, à s'en jouer, à développer une parole nomade qui ne soit pas une parole d'exil» (p. 13-14).

SIROIS, Antoine, Montréal dans le roman canadien, Marcel Didier, 1968, xlvi/195 p. Préface de Gilles Marcotte.
 

À partir d'un corpus de 29 romans canadiens-français et de 12 romans canadiens-anglais parus entre 1942 et 1965, l'auteur se propose de faire l'«inventaire du phénomène urbain» montréalais (p. 143). «Montréal nous apparaît comme une ville de conquête et d'ascension. Ce qui polarise les énergies du grand nombre, il faut excepter ici une certaine intelligentsia, c'est l'argent et le prestige qu'il entraîne avec lui. Ce mouvement ascensionnel, cette mobilité sont bien reflétés par l'apparence extérieure de la métropole, "chantier perpétuel", irradiant l'animation et le dynamisme» (p. 111). Les groupes ethniques, surtout l'anglophone et le juif, et leurs quartiers sont présentés de façon systématique : «Montréal offre un visage cosmopolite. Les différents groupes ethniques qu'il attire se regroupent chacun dans une partie de la ville, mais le partage, à la fois géographique et social, se fait surtout entre le groupe francophone et le groupe anglophone, symbolisé par la division Est-Ouest, et il est poussé à tel point que ces éléments deviennent imperméables l'un à l'autre» (p. 172).

SIROIS, Antoine, «L'image de la ville dans le roman du terroir d'expression française et d'expression anglaise», Revue canadienne de littérature comparée, 3 : 3, automne 1976, p. 269-285.
 

L'auteur étudie la représentation de la ville, et donc de Montréal, dans les romans du terroir, en français et en anglais, parus avant 1945. Le roman du terroir est celui «où la terre de culture constitue un élément important soit comme thème, soit comme espace de déroulement de l'action, soit comme objectif des protagonistes» (p. 269). L'auteur présente d'abord l'«image édénique» (p. 270) de la campagne propre aux deux littératures et l'oppose ensuite à l'image de la ville chez les romanciers francophones, puis anglophones, et ce à partir des mêmes éléments : les espaces urbains, le climat, les habitudes vestimentaires et cosmétiques, le rapport à la machine et à la technique, les valeurs sociales, le nationalisme, etc. Au terme de cette recherche de similitudes, une interprétation mythique est proposée : la «vision du monde» des deux littératures est la même, leur «image centrale similaire» est celle de «Babylone, la prostituée» (p. 281-282).

SIROIS, Antoine, «Le Mont-Royal», dans Mélanges de civilisation canadienne-française offerts au professeur Paul Wyczynski, Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, coll. «Cahiers du C.R.C.C.F.», 10, 1977 (a), p. 267-273.
 

Texte sur le roman réaliste anglophone et francophone (1945-1965): «Les romans subséquents, plus orientés vers l'imaginaire, semblent moins sensibles à la présence du Mont-Royal» (p. 267). La montagne est depuis les années vingt un symbole de la nature à Montréal, «un paradis perdu, momentanément retrouvé, au milieu de la ruée citadine. [...] La montagne offre un peu d'ordre et de paix à ceux qui cheminent dans le labyrinthe ou qui baignent dans le chaos, la confusion» (p. 272). L'auteur conclut à l'indifféren-ciation des deux littératures quant à cette inscription thématique: «L'on serait tenté de faire un parallèle entre la vision anglophone et francophone de la montagne, dont l'une serait d'en haut et l'autre d'en bas. Mais, dans les deux littératures, les significations accordées à la montagne se rejoignent, d'une part celles d'une domination économique ou ethnique, d'autre part celles d'une nature d'évasion des contraintes urbaines, associée aux grands symboles traditionnels du centre, de la verticalité et de l'Éden perdu»(p. 273).

SIROIS, Antoine, «Conquête horizontale et verticale de la ville», Canadian Literature, 72, printemps 1977 (b), p. 45-48.
 

Les romans étudiés sont divisés en deux groupes : Au pied de la pente douce de Roger Lemelin (1944) et The Apprenticeship of Duddy Kravitz de Mordecai Richler (1959) «illustrent une conquête sur le plan horizontal, où les ambitions des protagonistes tendent vers des valeurs plus matérielles et extérieures»; la Fin des songes de Robert Élie (1950) et The Watch that Ends the Night de Hugh MacLennan (1959), «polarisés sur Montréal, manifestent une recherche plus intérieure que l'on qualifie de verticale par rapport à l'autre» (p. 45). «Les derniers romans traduisent [...] une évolution par rapport aux premiers. Ceux-ci rendent plutôt compte des débuts d'une évolution sociale, ceux de personnes économiquement défavorisées, attirées d'abord par les appeaux et les miroitements de la ville, par des valeurs axées sur l'avoir. Les personnages d'Élie et de MacLennan, plus favorisés au départ, possesseurs d'une instruction plus élevée, tentent de dépasser ces valeurs superficielles [...] pour se plonger dans une recherche plus intérieure et qui relève de l'être, non de l'avoir» (p. 48).

STRATFORD, Philip, «Romanciers et nouvellistes anglophones du Québec : 1970-1980», Protée, 10 : 2, été 1982, p. 11-14.
 

L'auteur présente une quarantaine d'auteurs et une soixantaine de titres sous sept rubriques : The Montreal Storytellers; les écrivains juifs de Montréal; les écrivains des Cantons de l'Est; les romans politiques; les Mémoires fictifs; les traductions (du français à l'anglais); les jeunes écrivains. Le rôle de Montréal (thème, centre éditorial, etc.) est souvent souligné : «Il faut dire [...] que, si les autres provinces du Canada se définissent de plus en plus volontiers en termes de leur littérature régionale, les écrivains anglophones du Québec ont été très lents à se trouver une identité commune. S'associant soit avec le pays tout entier, soit avec une entité plus restreinte, la ville de Montréal par exemple, ou leur groupe ethnique, ils ne se considèrent pas comme appartenant à la collectivité québécoise dans son ensemble» (p. 11).

THOMPSON, Barbara J., The City of Montreal in the English and French-Canadian Novel, 1945-1965, Université de Montréal, mémoire de maîtrise, 1967, viii/165 p.
 

Le corpus de ce mémoire est constitué de romans, en français (cinquante-neuf) et en anglais (trente), qui se déroulent en partie ou en totalité à Montréal de 1945 à 1965. La perspective du mémoire est sociologique. Dans les deux premiers chapitres, l'auteure mène une analyse thématique des romans anglo-canadiens, puis canadiens-français : éducation, religion, art, argent, amour, famille, vie politique, mouvements sociaux, relations inter-raciales, histoire et évolution de la ville. Les troisième et quatrième chapitres sont consacrés à l'analyse des structures narratives des romans et des différents types de description de la ville qu'on y trouve. L'auteure en vient à corroborer les remarques de Jean-Charles Falardeau sur les cultures canadienne-anglaise et canadienne-française; selon le sociologue, les Canadiens français seraient plus intéressés aux problèmes existentiels, et les Canadiens anglais aux rapports des hommes entre eux ou de l'homme avec son milieu.

VAUTHIER, Simone, «Une vue du Montréal de Hugh Hood», Études canadiennes, 19, décembre 1985, p. 189-198.
 

«Predictions of Ice», dans Around the Mountain : Scenes from Montreal Life (1967) de Hugh Hood, «peut être lu à la fois comme construction de Montréal, ville-texte, et comme texte sur la ville. C'est un texte spatialisé qui se présente comme la métaphore d'un voyage allégorique dans lequel la ville renvoie sans cesse à une réalité à laquelle on n'accède que par le jeu polysémique des mots. Il y a un va-et-vient constant des traces du monde dans le récit aux traces du récit dans le monde» (p. 189). Dans les textes du recueil, le narrateur est un «usager heureux de Montréal, un je anglophone [qui] nomme une ville bi-culturelle à l'intention de narrataires anglophones mais non ignorants de la langue française» (p. 190). Pour ce narrateur, «conter Montréal c'est montrer le sacré, rendre visible l'invisible» (p. 195) : «Centre du monde, l'espace de Montréal permet de communiquer avec le transcendant. Microcosme, il emblématise toutes les autres cités, qui sont comme autant de centres du monde» (p. 196).


II. Témoignages
 

BERDUGO-COHEN, Marie, Yolande COHEN et Joseph LÉVY (édit.), Juifs marocains à Montréal. Témoignages d'une immigration moderne, VLB éditeur, 1987, 209 p.
CACCIA, Fulvio, Sous le signe du Phénix. Entretiens avec quinze créateurs italo-québécois, Guernica, 1985, 305 p.
CHARON, Milly (édit.), Between Two Worlds. The Canadian Immigration Experience, Dungevan (Ontario), Quadrant, 1983, 326 p.; Nu-age Editions, 1988 (édition revue), 353 p.
CHARON, Milly (édit.), Worlds Apart. New Immigrants' Voices, New Cormorant Books, 1989, 432 p.
GOTTHEIL, Allen, les Juifs progressistes au Québec, Éditions par ailleurs..., 1988, 372 p.
JONASSAINT, Jean, le Pouvoir des mots, les maux du pouvoir. Des romanciers haïtiens de l'exil, Montréal, PUM et Paris, Arcantère, coll. «Voix au chapitre», 1, 1986, 271 p.
KATTAN, Naïm (édit.), «Les écrivains canadiens-anglais et la culture canadienne-française - I», le Devoir, 31 mars 1966, p. 38-39; traduit sous le titre «Montreal and French-Canadian Culture. What They Mean to English-Canadian Novelists», Tamarack Review, 40, été 1966, p. 40-53.
Liberté, 183, 31 : 3, juin 1989, p. 2-92 : «Strangers in Paradise/Étranglés au Québec».
STRUTHERS, J.R. (Tim) (édit.), The Montreal Story Tellers. Memoirs, Photographs, Critical Essays, Véhicule Press, 1985, 225 p.


III. Les communautés culturelles au Québec
 


Quelques livres et numéros de revue
 

ALPALHAO, João António et Victor Manuel Pereira DA ROSA, les Portugais du Québec. Éléments d'analyse socio-culturelle, Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, coll. «Travaux de recherche en sciences sociales», 5, 1979, 317 p.; A Minority in a Changing Society. The Portuguese Communities in Quebec, Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, coll. «Travaux de recherche en sciences sociales», 6, 1988 (édition revue), 335 p. Traduction de Margaret Butler, avec la collaboration des auteurs.
ANCTIL, Pierre et Gary CALDWELL (édit.), Juifs et réalités juives au Québec, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1984, 371 p.
ANCTIL, Pierre, «Le Devoir», les juifs et l'immigration. De Bourassa à Laurendeau, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1988, 170 p.
ANCTIL, Pierre, le Rendez-vous manqué. Les juifs de Montréal face au Québec de l'entre-deux-guerres, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1988, 366 p.
Apprentissage et socialisation, 10 : 2, 1987 : «Aspects d'un Québec multi-ethnique».
BAILLY, Antoine, Charles HAMEL et Mario POLESE, la Géographie résidentielle des immigrants et des groupes ethniques : Montréal 1971, Institut national de la recherche scientifique (urbanisation), coll. «Études et documents», 12, mai 1978.
BOILY, Raymond, les Irlandais et le canal de Lachine. La grève de 1843, Leméac, coll. «Ouvrages historiques», 1980, 207 p.
BOISSEVAIN, Jeremy, les Italiens de Montréal : l'adaptation dans une société pluraliste, Ottawa, Information Canada, coll. «Études de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme», 7, 1971, xiii/87 p.
BONHOMME, Laurier, les Minorités ethniques à Montréal : déc. 1972, Bureau de consultation jeunesse, 1973, 344 p.
BOURASSA, Guy, les Relations ethniques dans la vie politique montréalaise, Ottawa, Information Canada, coll. «Documents de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme», 10, 1971, xiii/158 p.
BROWN, Michael, Jew or Juif ? Jews, French Canadians, and Anglo-Canadians 1759-1914, Philadelphie, Jérusalem et New York, The Jewish Publication Society, 1986, xii/356 p.
Cahiers de recherche sociologique (Département de sociologie, Université du Québec à Montréal), 2 : 2, septembre 1984, 138 p. : «Problèmes d'immigration».
CALDWELL, Gary, A Demographic Profile of the English-Speaking Population of Quebec. 1921-1971, Québec, Université Laval, «Collection du Centre international de recherche sur le bilinguisme», B-51, 1974, xiii/175 p.
CALDWELL, Gary et Eric WADDEL, les Anglophones du Québec. De majoritaires à minoritaires, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Identité et changements culturels», 1, 1982, 482 p.; The English of Quebec. From Majority to Minority Status, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Identité et changements culturels», 2, 1982, 466 p.
CAPPON, Paul, Conflit entre les Néo-Canadiens et les francophones de Montréal, Québec, PUL, coll. «Travaux du Centre international de recherche sur le bilinguisme», série A, no 8, 1974, viii/288 p.
COMMISSION ROYALE D'ENQUETE SUR LE BILINGUISME ET LE BICULTURALISME, Rapport de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. Livre 4. L'apport culturel des autres groupes ethniques, Ottawa, Imprimeur de la Reine, 1970, 370 p.
COMMISSION D'ENQUETE SUR LA SITUATION DE LA LANGUE FRANÇAISE ET SUR LES DROITS LINGUISTIQUES AU QUÉBEC, Rapport de la Commission d'enquête sur la situation de la langue française et sur les droits linguistiques au Québec. Livre 3. Les groupes ethniques. Les autres groupes ethniques et l'épanouissement du français au Québec, Québec, Éditeur officiel du Québec, 1972, 570 p.
Conjoncture politique au Québec, 4, automne 1983, p. 67-143 : «Dossier : minorités du Québec».
Conjonctures, 10-11, automne 1988, 170 p. : «Le Québec et l'autre».
CONSTANTINIDES, Stephanos, les Grecs du Québec : analyse historique et sociologique, O Metoikos - Le Métèque, 1983, 248 p.
Continuité, 45, automne 1989, p. 31-55 : «L'héritage juif au Québec».
DEJEAN, Paul, les Haïtiens au Québec, PUQ, 1978, 189 p.; The Haïtians in Quebec, Ottawa, Tecumseh Press, 1980, 158 p. Traduction de Max Dorsinville.
DIDIER, René, le Processus des choix linguistiques des immigrants au Québec, Québec, Éditeur officiel du Québec, études réalisées pour le compte de la Commission d'enquête sur la situation de la langue française et sur les droits linguistiques au Québec, no E-6, 1973, x/485 p.
Écrits du Canada français, 66, 1989, p. 93-186 : «L'insertion des immigrants chez nous».
Forces, 73, hiver 1986, 93 p. : «Hommage aux communautés culturelles du Québec».
GROUPE DES RECHERCHES SOCIALES, la Situation des immigrants à Montréal : étude sur l'adaptation occupationnelle, les conditions résidentielles et les relations sociales, Groupe des recherches sociales, 1959, vii/376 p.
HELLY, Denise, les Chinois à Montréal 1877-1951, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1987, 315 p.
IOANNOU, Tina, la Communauté grecque du Québec, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Identité et changements culturels», 4, 1984, 337 p.
KATTAN, Naïm (édit.), les Juifs et la communauté française. Premier cahier du Cercle juif de langue française, Éditions du jour, coll. «Les idées du jour», D-17, 1965, 136 p.
KATTAN, Naïm (édit.), Juifs et Canadiens. Deuxième cahier du Cercle juif de langue française, Éditions du jour, coll. «Les idées du jour», 1967, D-27, 132 p.
LABELLE, Micheline, Geneviève TURCOTTE, Marianne KEMPENEERS et Deirdre MEINTEL, Histoires d'immigrées. Itinéraires d'ouvrières colombiennes, grecques, haïtiennes et portugaises à Montréal, Boréal, 1987, 275 p.
LANGLAIS, Jacques et David ROME, Juifs et Québécois français. 200 ans d'histoire commune, Fides, coll. «Rencontre des cultures», 1986, 286 p.
LAVIGNE, Gilles, les Ethniques et la ville. L'aventure urbaine des immigrants portugais à Montréal, Longueuil, le Préambule, coll. «Science et théorie», 1987, 215 p. Préface de Gérald Godin.
LLAMB[dotaccent]AS-WOLFF, Jaime, Notre exil pour parler : les Chiliens au Québec, Fides, coll. «Rencontre des cultures», 1988, 141 p. Préface d'Inés Monreal.
Magazine Ovo, le, 27-28, 1977, 105 p. : «L'immigration».
MALSERVISI, Mauro F., la Contribution des Québécois des groupes ethniques autres que français et britanniques au développement du Québec, Québec, Éditeur officiel du Québec, études réalisées pour le compte de la Commission d'enquête sur la situation de la langue française et sur les droits linguistiques au Québec, no E9, 1973, xv/336 p.
McLEOD-ARNOPOULOS, Sheila et Dominique CLIFT, le Fait anglais au Québec, Libre Expression, 1979, 277 p.; The English Fact in Québec, McGill-Queen's University Press, 1980, xvi/239 p. et 1984 (2e édition), xvi/247 p.
Médium, 32, été 1989, 37 p. : «L'immigration et l'avenir du Québec».
O'DONNELL, Brendan, Printed Sources for the Study of English-Speaking Québec. An Annotated Bibliography of Works Published before 1980, Lennoxville, Bishop's University, coll. «Eastern Townships Research Centre», 2, 1985, 298 p.
PAINCHAUD, Claude et Richard POULIN, les Italiens au Québec, Hull, Éditions Asticou et Éditions Critiques, 1988, 231 p.
Possibles, 12 : 3, été 1988, p. 7-132 : «Le Québec des différences : culture d'ici».
Questions de culture, 2, 1982, 157 p. : «Migrations et communautés culturelles».
RAMIREZ, Bruno, les Premiers Italiens de Montréal. L'origine de la Petite Italie du Québec, Boréal Express, coll. «Histoire et sociétés», 1984, 136 p. Traduction, avec des additions, de Bruno RAMIREZ et Michael DEL BALSO, The Italians of Montreal From Sojourning to Settlement, 1900-1921, Éditions du courant, 1980, 54 p.
Recherches sociographiques, 25 : 3, septembre-décembre 1984, p. 335-465 : «Immigrants».
Relations, 514, octobre 1985, p. 247-253 : «Vers un Québec multiethnique» et 532, juillet-août 1987, p. 165-185 : «Immigrer au Québec».
Revue internationale d'action communautaire, 21/61, printemps 1989, 200 p. : «Villes cosmopolites et sociétés pluriculturelles».
ROGEL, Jean-Pierre, le Défi de l'immigration, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Diagnostic», 9, 1989, 122 p.
ROME, David, Judith NEFSKY et Paule OBERMEIR, les Juifs du Québec. Bibliographie rétrospective annotée, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Instruments de travail», 1, 1981, xvi/317 p.
RUDIN, Ronald, The Forgotten Quebecers. A History of English Speaking Quebec, 1759-1980, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1985, 315 p.; Histoire du Québec anglophone, 1759-1830, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1986, 332 p. Traduction de Robert Paré.
Sociologie et sociétés, 15 : 2, octobre 1983, 174 p. : «Enjeux ethniques. Production de nouveaux rapports sociaux».
Spirale, 39, décembre 1983, p. 7-10 : «Dossier : les minorités au Québec».
SUTHERLAND, Ronald, No Longer a Family Affair : The Foreign-Born Writers of French Canada, rapport dactylographié soumis à la Direction du multiculturalisme du Secrétariat d'État, Gouvernement du Canada, 15 décembre 1986, 67 p.
TADDEO, Donat et Raymond TARAS, le Débat linguistique au Québec. La communauté italienne et la langue d'enseignement, PUM, 1987, xii/246 p. Traduit de l'anglais par Brigitte Morel-Nish. Présentation de Paul-André Linteau.
TAYLOR, Donald M. et Lise M. SIMARD, les Relations intergroupes au Québec et la loi 101 : les réactions des francophones et des anglophones, Québec, Office de la langue française, coll. «Langues et société», 1981, 185 p.
TRÉPANIER, Esther, Peintres juifs et modernité. Jewish Painters and Modernity. Montréal 1930-1945, Centre Saidye-Bronfman, 1987, 181 p.
VAUGEOIS, Denis, les Juifs et la Nouvelle-France, Trois-Rivières, Boréal Express, coll. «1760», 1968, 154 p.
VELTMAN, Calvin et Tina IOANNOU, les Grecs du quartier Parc-Extension : insertion linguistique dans la société d'accueil, Institut national de la recherche scientifique (urbanisation), coll. «Études et documents/INRS-Urbanisation», 40, 1984, 106 p.
WEINFELD, Morton et William W. EATON, Report : A Survey of the Jewish Com-munity of Montreal, Jewish Community Research Institute of Montreal, 1979, 86 p.


Remerciements
 

Nous tenons à remercier le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (qui subventionne le projet de recherche Montréal imaginaire des professeurs Gilles Marcotte et Pierre Nepveu) pour son aide dans la préparation de cette bibliographie. Nos remerciements vont également à Marie Malo, Pierre Nepveu et Pierre Popovic pour avoir accepté de lire une version préliminaire de notre manuscrit, et à Michel Biron pour ses indications bibliographiques sur le Montréal anglophone et le Montréal juif.


Travaux des membres du groupe de recherche Montréal imaginaire
 

BERTHELOT, Hector, les Mystères de Montréal. Roman de moeurs (1901), édition de Benoît Melançon et Pierre Popovic, à paraître en 1992.
CHASSAY, Jean-François, «Montréal comme roman», Magazine littéraire, 234, octobre 1986, p. 97-98.
CHASSAY, Jean-François et Monique LaRUE, «"La Main" de Montréal», Vice versa, 24, juin 1988, p. 24-25.
CHASSAY, Jean-François, «Montréal ville américaine», communication prononcée au colloque «Métropoles en mutation» (Paris, décembre 1989), à paraître en 1990.
CHASSAY, Jean-François, avec la collaboration d'Annick Andrès, Louise Frappier, Yves Jubinville et Fabien Ménard, Bibliographie analytique du roman montréalais, à paraître en 1990.
COLLECTIF, Montréal à travers les âges, à paraître en 1991.
COLLECTIF, Actes du Colloque international de 1992, à paraître en 1993.
Études françaises, Actes du Colloque de 1991 sur Montréal au XIXe siècle, à paraître en 1992.
FREDETTE, Nathalie, Anthologie de Montréal, à paraître en 1990.
HAREL, Simon, «Les marges de la ville : identité et cosmopolitisme dans le roman montréalais», dans Gilles Marcotte (édit.), Lire Montréal. Actes du Colloque tenu le 21 octobre 1988 à l'Université de Montréal, Université de Montréal, Groupe de recherche Montréal imaginaire, 1989, p. 21-36.
HAREL, Simon, le Voleur de parcours. Identité et cosmopolitisme dans la littérature québécoise contemporaine, Longueuil, le Préambule, coll. «L'univers des discours», 1989, 309 p. Préface de René Major.
JUBINVILLE, Yves et Fabien MÉNARD, Bibliographie sur la ville et la littérature, à paraître en 1990.
LARUE, Monique, en collaboration avec Jean-François CHASSAY, Promenades littéraires dans Montréal, Québec/Amérique, 1989, 274 p.
LARUE, Monique et Jean-François CHASSAY, «Espace urbain et espace littéraire», la Petite Revue de philosophie, 20, 11 : 1, automne 1989, p. 85-99.
MARCOTTE, Gilles, «J'arrive en ville», Vice versa, 24, juin 1988, p. 26-27.
MARCOTTE, Gilles, «Montréal : désir d'une ville», communication prononcée au colloque sur Berlin, à paraître chez VLB éditeur en 1990.
MELANÇON, Benoît, «À la recherche du Montréal yiddish», Vice versa, 24, juin 1988, p. 12-13.
MELANÇON, Benoît, «La littérature montréalaise et les ghettos», communication prononcée au colloque «Métropoles en mutation» (Paris, décembre 1989), à paraître en 1990.
MELANÇON, Benoît, la Littérature montréalaise des communautés culturelles. Prolégomènes et bibliographie, Université de Montréal, Groupe de recherche Montréal imaginaire, mars 1990, 31 p.; une version abrégée de ce texte doit paraître dans Trames, 1990.
MICHAUD, Ginette, «Mille plateaux : topographie et typographie d'un quartier», dans Gilles Marcotte (édit.), Lire Montréal. Actes du Colloque tenu le 21 octobre 1988 à l'Université de Montréal, Université de Montréal, Groupe de recherche Montréal imaginaire, 1989, p. 38-71; Voix et images, 42, printemps 1989, p. 462-482.
NEPVEU, Pierre, «Écritures migrantes», dans l'Écologie du réel. Mort et naissance de la littérature québécoise contemporaine, Boréal, coll. «Papiers collés», 1988, p. 197-210.
NEPVEU, Pierre, «Montréal : vrai ou faux», dans Gilles Marcotte (édit.), Lire Montréal. Actes du Colloque tenu le 21 octobre 1988 à l'Université de Montréal, Université de Montréal, Groupe de recherche Montréal imaginaire, 1989, p. 5-19.
NEPVEU, Pierre, «Qu'est-ce que la transculture ?», Paragraphes, 2, 1989, p. 15-31.
POPOVIC, Pierre, De la ville à sa littérature. Préliminaires et bibliographie, Université de Montréal, Groupe de recherche Montréal imaginaire, 1988, 54 p.; une version abrégée de ce texte a paru sous le titre «De la ville à sa littérature» dans Études françaises, 24 : 3, 1988, p. 109-121.
Trois, Actes du Colloque de 1990 sur le Montréal juif, à paraître en 1990.


[1] Montréal, VLB éditeur, 1987, p. 427. Ailleurs on parle de la «sensibilité latino» (p. 226).
[2] Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. «Instruments de travail», 8, 1983, p. 14. Voir aussi sa «Présentation» du numéro de Recherches sociographiques consacré aux «Immigrants» (25 : 3, septembre-décembre 1984, p. 335-341) et, dans le même numéro, l'article de Louis Le Borgne, «Les questions dites "ethniques"» (p. 421-439).
[3] Mais lui-même parle de «collectivités ethniques» (op. cit., p. 13) et d'«ethnies (minoritaires) non franco-québécoises» (p. 16).
[4] Agnès Beaulieu, «Répertoire des recherches en cours dans les universités québécoises sur les communautés ethniques et l'immigration au Canada», Sociologie et sociétés, 15 : 2, octobre 1983, p. 167-174. Les études littéraires ne sont pas couvertes par ce répertoire.
[5] Sherry Simon, «Écrire la différence. La perspective minoritaire», Recherches sociographiques, 25 : 3, septembre-décembre 1984, p. 459.
[6] «À propos de la notion kafkaïenne de "littérature mineure" : quelques questions posées à la littérature québécoise», Paragraphes, 2, 1989, p. 10.
[7] Michel Pagé, «Pourquoi l'éducation interculturelle ?», Possibles, 12 : 3, été 1988, p. 78.
[8] On trouvera des éléments de réponse dans Pierre Nepveu, «Qu'est-ce que la transculture ?», Paragraphes, 2, 1989, p. 15-31.
[9] De la même façon que fait sens le passage de Canadiens à Canadiens français, puis à Québécois.
[10] Textes choisis et présentés par Michael Benazon, Toronto, Deneau, 1989, xix/290 p.
[11] Selon Caldwell, «de toutes les collectivités non francophones, c'est le milieu juif qui est le mieux documenté» (op. cit., p. 53).
[12] Voir, par exemple, Fulvio Caccia et Antonio D'Alfonso (édit.), Quêtes. Textes d'auteurs italo-québécois, Montréal, Guernica, 1983, 280 p.
[13] Annales du Centre de recherches sur l'Amérique anglophone (Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine), 13, 1988, p. 166.
[14] Art. cité, p. 457-458.
[15] «The Language of Difference. Minority Writers in Quebec», Canadian Literature, mai 1987, supplément 1, p. 126. Nous traduisons.
[16] «Écritures migrantes», dans l'Écologie du réel. Mort et naissance de la littérature québécoise contemporaine, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1988, p. 234 n. 2. Le texte de Berrouët-Oriol, «L'effet d'exil», a paru dans Vice versa, 17, décembre 1986-janvier 1987, p. 20-21.
[17] Le Voleur de parcours. Identité et cosmopolitisme dans la littérature québécoise contemporaine, Longueuil, le Préambule, coll. «L'univers des discours», 1989, p. 280. Harel déclare que cette «qualification» de «littérature d'immigration» est «boiteuse, insatisfaisante». Il parle ailleurs de «littérature immigrante, ethnique, made in Québec» (p. 31) et de «littérature immigrante de langue française» (p. 280).
[18] Ibid, p. 49. Harel emprunte ces deux catégories à Alain Médam (Montréal interdite, Paris, PUF, coll. «La politique éclatée», 1978, 265 p. Préface d'Évelyne Dumas).
[19] Ibid., p. 49.
[20] Ibid., p. 269. La réappropriation et la sédimentation sont, selon Harel, les «deux grandes modalités de discours romanesques». Sur le rôle du boulevard Saint-Laurent dans l'économie cosmopolite québécoise, on verra l'«Introduction» du volume.
[21] Les indications bibliographiques, lorsqu'elles sont données en abrégé, renvoient à la bibliographie générale. On y trouvera des descriptions plus précises des textes mentionnés ici.
[22] «Le temps du Matou», Paragraphes, 2, 1989, p. 44.
[23] Et par l'histoire des lieux. Ainsi, pour décrire l'évolution cosmopolite d'un quartier parisien, le romancier Daniel Pennac écrit que «Belleville c'est la Géographie résignée à l'Histoire : la manufacture des nostalgies...» (la Petite Marchande de prose, Paris, Gallimard, 1989, p. 366).
[24] Signalons un texte de Jean-Michel Lacroix : «L'itinéraire des Italo-Québécois dans l'espace montréalais : l'aventure des Éditions Guernica», dans Annales du Centre de recherches sur l'Amérique anglophone (Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine), 14, 1989, p. 143-156.
[25] L'expression est de l'économiste d'origine italienne Mario Polèse lors d'une communication (inédite) prononcée au colloque «Métropoles en mutation» (Paris, décembre 1989).


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