Entrevues
Il a toujours existé une méthode de partage entre les chasseurs, mais celle-ci était laissée à la discrétion du chasseur qui abattait le morse. Toutes les chasses au morse aboutissaient à un partage, peu importe les circonstances de la chasse. Les chasseurs qui abattaient la proie prenaient la partie comprenant les nageoires antérieures, les autres membres du groupe prenaient la cage thoracique et tout ceux qui se joignaient plus tard au groupe recevaient les nageoires postérieures. La part des chasseurs qui avaient abattu le morse était habituellement plus charnue.
Je voyais parfois des chasseurs qui avaient pris un phoque barbu. Il arrivait que beaucoup d'hommes à la fois participent à la chasse. À d'autres occasions, ils n'étaient pas nombreux. Dans ce dernier cas, lorsque les chasseurs prenaient un phoque barbu, la viande était toujours partagée. Une fois abattue et écorchée, la prise était divisée entre les membres du groupe et donnée comme nourriture aux chiens, ou bien elle était conservée pour nourrir les chiens plus tard. S'il n'y avait que deux chasseurs, chacun partait avec sa moitié non écorchée.
La peau d'un phoque barbu pouvait être utilisée et certaines parties servaient à des fins bien précises... Lorsque le chasseur voulait savoir si un objet en particulier devait être confectionné, il consultait d'abord les anciens. Il savait alors comment couper la peau. Par exemple, on pouvait dire au chasseur qu'on avait besoin de confectionner des semelles de bottes et les autres parties serviraient à faire des lanières.
...Lorsque venait le temps, à l'été, de pénétrer à l'intérieur des terres pour chasser le caribou, nous avions beaucoup besoin de peaux de phoques barbus pour confectionner des semelles isolantes pour nos bottes. Le chasseur découpait alors le UJA, cette partie de la peau située dans le cou, près de la tête. À ce moment, cette partie était préférée pour confectionner des semelles isolantes.
La peau de l'abdomen de l'animal servait à la confection de la babiche pour les harpons. C'est la peau située au dessus du nombril, dans la partie la plus large de l'animal. Nous avons appris que cette partie de la peau pouvait servir à confectionner de la babiche pour les harpons. Nous savions aussi que nous pouvions confectionner presque n'importe quoi avec la peau située dans la partie inférieure de l'animal, que l'on appelle MATIRTI, même des harnais pour les chiens, ou autres choses.
