Le kamik et sa fabrication

Entrevues


Q : Quand avez-vous appris à fabriquer des kamiks?

R : J'oublie l'âge que j'avais quand j'ai fabriqué ma première paire de kamiks, mais je sais que c'était en hiver. À l'époque, nous travaillions uniquement la peau. Ma première paire avait des semelles en peau de phoque; ils n'étaient probablement pas très jolis, mais personne ne m'a dit qu'ils avaient l'air affreux, et depuis je fabrique mes propres kamiks. C'était bien longtemps avant mon mariage.

Q : Comment avez-vous commencé à aider à fabriquer des kamiks?

R : Nous aidions à assouplir les semelles; j'étais tellement jeune quand j'ai commencé à aider que j'oublie l'âge que j'avais. Nous demandions à faire ce travail, nous voulions le faire volontairement. Pour assouplir les peaux, la première étape est KIILIQ, mâcher les peaux en lignes très serrées dans le sens de la largeur, puis dans le sens de la longueur; ensuite, on trempe les semelles dans de la graisse avant de commencer ANGULA (enroulement et mâchement pour les rendre molles). On nous permettait de mâcher les semelles. Le printemps, nous prenions des semelles durant nos promenades (PISUJUK), pour les mâcher en marchant.

Q : Est-ce que vous ramollissiez aussi les peaux du haut du kamik?

R : Pour les autres parties du kamik, on commençait à mâcher à partir du milieu de la peau. Ces peaux étaient KIAKTAQ, c'est-à-dire dépilées par immersion dans l'eau chaude. Le reste était ramolli depuis le milieu jusqu'aux extrémités : cela prenait du temps, mais on y arrivait.

... Propos recueillis à l'occasion d'une autre entrevue :

Q : Est-ce que les semelles s'usaient facilement?

R : Nous y étions tellement habitués qu'elles ne semblaient pas s'user vite. Les semelles étaient toujours en peau de phoque barbu. Nous étions tellement habitués à porter des kamiks que ça faisait partie du travail de tous les jours.

EN : Avant de travailler la peau des semelles (ALAKSAQ), elle était humectée d'eau et rangée sous la literie, pour l'empêcher de se dessécher. Quand une semelle s'usait, il suffisait donc de sortir la peau préparée d'avance et de la coudre par-dessus l'ancienne semelle.

TI : Nous n'avions pas l'impression de faire un travail difficile, puisqu'il s'agissait d'une simple tâche parmi d'autres. L'automne, on commençait à fabriquer de nouveaux souliers, d'un type qui ne gelait pas facilement.

EN : Les mêmes personnes qui nous avaient préparées pour le camp d'été nous demandaient d'apporter les peaux nécessaires à la fabrication des kamiks de l'automne. C'était vivable, puisque ça faisait partie de notre vie.

EN : À notre retour au littoral, nous devions fabriquer de nouveaux kamiks.


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