DISCOURS PRONONCÉ

par

JOHN SPARROW DAVID THOMPSON

le 28 juin 1892

devant la Chambre des Communes



J'ai eu l'occasion de défendre des criminels et d'en poursuivre ; je n'ai jamais refusé de faire mon devoir d'avocat, de prendre la cause d'un homme qui s'adressait à moi, si désespérée que fut cette cause, et alors, je m'efforçais de dire en faveur de cet homme ce qu'il aurait pu lui-même dire honnêtement pour lui ; mais il m'est arrivé quelquefois de refuser avec dédain l'argent d'un scélérat bruyant, prêt à dire du mal de tout le monde et qui est lui-même pire que tous ceux qu'il dénonce. Je doute fort que les partisans de l'honorable député aient écouté son discours avec autant de satisfaction que moi ; je doute qu'ils aient apprécié le tact avec lequel l'honorable député a choisi son heure. Ils doivent se dire que l'honorable député aurait pu prononcer ce discours à une époque moins avancée de la session, au lieu d'attendre la dernière heure pour l'infliger à la chambre. Je crois qu'ils auront raison de se redire, ce soir, avec tristesse, que c'est grâce à la personne de l'honorable député, à la vigueur de sa parole, à sa puissance d'invective et sa critique rigoureuse de la conduite du gouvernement que leurs rangs ont été décimés de 50 pour 100 depuis la dernière session. Ils vont songer cette nuit que tous les comtés où l'honorable député a porté la parole ont voté contre son parti ; bien plus, que, dans chaque ville, village, ou bourg, où l'honorable député est allé porter la parole, les électeurs ont voté en masse contre son parti ; ils se diront aussi que le jour que l'honorable député a choisi pour faire son grand discours, aujourd'hui, eux célébraient une défaite, la perte d'un comté situé si près d'ici, que ma voix peut presque s'y faire entendre.

Si je ne puis trouver chez les partisans de l'honorable député autant de reconnaissance que j'en ai pour lui, je puis, au moins, leur dire combien la mienne est grande. L'honorable député pense qu'il m'a fait de la peine, qu'il m'a attaqué et que cela me donne du ressentiment contre lui ; il n'en est rien ; au contraire, en ma qualité de membre du parti libéral-conservateur, je lui dois une dette de reconnaissance si grande que, s'il le fallait, je serais disposé à demander au parlement de voter un octroi pour que l'honorable député puisse continuer à consacrer ses services au parti dont il n'est pas le chef, qui ne veut pas de lui comme chef et qui consent à peine à le tolérer dans ses rangs.

Je sais, M. l'Orateur, que l'honorable député ne s'est pas rendu justice, quand il dit qu'il avait devant lui une tâche désagréable. Mais, M. l'Orateur, l'honorable député ressent chaque jour un besoin de dire du mal de son pays plus grand que celui de prendre sa nourriture. Si énergique que soit le langage de l'honorable député, si désolantes que soient ses prophéties touchant l'avenir de ce pays, si alarmantes qu'elles puissent être pour les personnes nerveuses, si elles ne les avaient pas entendues répéter tant de fois, comme nous, je puis dire à l'honorable député que ses discours touchant l'avenir du Canada, au sujet de ceux qui se demandent sur la rue combien de temps ce pays doit-il encore durer et de ceux qui conseillent au peuple de se soulever contre l'autorité ne font pas l'effet qu'il pense, et que nous, pour notre part, nous croyons que la majorité des habitants de ce pays n'éprouvent ni crainte, ni alarme. Ils ont confiance dans la situation que le Canada a su conquérir, en dépit de l'honorable député d'Oxford-sud ; ils marchent avec confiance dans le sentier qu'ils ont choisi et ils ne s'alarment pas, même en entendant les menaces d'un homme public important qui conseille la résistance, en déclarant que son pays est perdu ; c'est qu'ils savent que quand l'honorable député parle de résistance, de la chute de son pays et de tous ces épouvantails, tout son courage réside dans sa langue et que la devise qui reluit sur son écusson est : " beaucoup de paroles, peu d'action. "

M. l'Orateur, l'honorable député a fait à mon sujet une allusion, dont je veux parler pendant que je l'ai à la mémoire. Après s'être adressé à son parti et l'avoir accusé de tous les crimes politiques imaginables et d'un grand nombre de crimes dans l'ordre moral ; après avoir dit à ses amis qu'ils ont corrompu, avec de l'argent volé, un certain nombre de comtés de ce pays d'une manière si scandaleuse qu'on ne peut guère considérer cette chambre comme un corps vraiment représentatif, l'honorable député se lance dans une attaque contre les juges de ce pays. Je ne doute pas que l'honorable député n'ait de bonnes raisons pour ne pas aimer les juges. Il n'aime pas les juges plus que le criminel aime le fouet qui lui déchire les épaules. Les juges ont découvert que l'honorable député et son parti, qui ne parlent que de vertu, étaient coupables de tous les crimes dégradants qui sont punis par la loi des élections comme fraudes ; ils ont fait perdre leurs sièges à plus de 30 de ses amis politiques ; les électeurs de sa propre province et de la province de Québec, dans 16 comtés, en ont profité pour voter dans un autre sens que la première fois et pour déclarer qu'ils se repentaient d'avoir donné leur appui à l'honorable député il y a deux ans.

Mais l'honorable député n'est pas content de chercher noise aux juges ; il m'en veut à moi aussi ; il déclare que les juges ne sont pas des gens capables de présider aux procès, parce qu'ils ne sont pas impartiaux. Il n'y a que l'honorable député à qui on devrait confier le soin de présider à un procès, c'est lui le seul juge qui puisse présider au procès politique d'un de ses adversaires. Il est si pur, lui, si au-dessus de tout reproche, il est si bien connu en dehors de sa propre province, avantage que n'ont pas les malheureux juges qui ont été choisis pour conduire cette enquête, qu'il n'y a que lui, parmi ceux qui ont été faits dans le même moule que lui - moule que la nature a, grâce à Dieu, brisé en le coulant - qui soit digne de présider un procès dans ce pays, qu'il s'agisse d'une affaire civile, ou d'une affaire politique.

Où en sommes-nous donc si, pour avoir chargé des juges de faire cette enquête, ce parlement mérite qu'on lui reproche d'avoir confié cette tâche aux hommes les moins capables de l'accomplir, à des hommes indignes de leur situation, qui ne connaissent pas la loi et qui n'ont été nommés juges que parce qu'ils étaient des partisans fidèles ? Je n'ai pas étudié les circonstances dans lesquelles ont été nommés les juges qui doivent leur situation à l'honorable député ; il se peut qu'il ait raison de parler comme il le fait de quelques-uns d'entre eux. Mais, au nom du parti auquel j'appartiens, je déclare formellement que les accusations portées par l'honorable député contre les juges nommés par notre parti, sont contraires à la vérité et honteuses ; je n'ai qu'à demander à tous ceux qui m'écoutent en ce moment si, par-dessus tout, le défunt chef du parti libéral-conservateur n'a pas mérité le respect de tout le monde, à cause des soins scrupuleux avec lesquels il a toujours choisi ceux à qui il voulait confier les fonctions de juges en ce pays.

Mais, comme je l'ai dit tout à l'heure, l'honorable député a voulu m'entraîner dans sa querelle avec les juges, la querelle d'un condamné contre le tribunal qui a prononcé sa sentence. Tout le monde sait que celui qui a été trouvé coupable d'un crime honteux n'a que deux alternatives : celle d'en appeler de la sentence du juge qui l'a condamné, ou celle de maudire ce juge ; l'honorable député a choisi la dernière alternative. Il me traîne dans cette querelle pour le misérable plaisir de pouvoir insinuer que j'ai acheté mon siège dans cette chambre, en faisant monter sur le banc un député de cette chambre. Cela est absolument faux, il n'y a pas dans cette accusation une ombre de vérité. Je crois que bien peu de personnes savent dans quelles circonstances j'ai été invité par sir John Macdonald à accepter un portefeuille dans son cabinet ; je n'aime pas à parler de ce qui me concerne personnellement, je ne dirai pas grand chose à ce sujet ; mais puisqu'on en a parlé en parlement pour la première fois, je dois dire que lorsque j'ai été invité à entrer dans le ministère, je n'ai pas considéré qu'il était fort dans mon intérêt d'accepter cette offre et que cela pouvait valoir la peine d'acheter qui que ce soit pour me procurer un siège en chambre. Je ne regrette pas ce que j'ai fait ; mais si j'avais suivi ma propre inclination, je serais resté où j'étais alors. Les fonctions de juge de comté qui ont été données à un des partisans de l'honorable député d'Oxford-sud (sir Richard Cartwright) avaient été laissées vacantes par la mort du juge Campbell. L'élévation à la magistrature de ce député a laissé libre un comté dans lequel je me suis présenté ; on m'avait dit, à moi et à d'autres, que ma présence dans le ministère de la justice était désirable et on avait ajouté que si je le désirais, j'aurais l'occasion de me porter candidat dans le comté que j'avais toujours représenté dans la législature provinciale, vu qu'on offrirait probablement à M. McIsaac les fonctions vacantes de juge de comté. M. McIsaac était d'un grand bout le meilleur avocat de ce district. J'ai refusé plus d'une fois l'offre qu'on me faisait. J'ai dit à maintes reprises que, d'après ce que je connaissais du district judiciaire en question, c'était M. McIsaac qu'on devait nommer juge, s'il voulait accepter ces fonctions sans égards à ma nomination de ministre. Ceux qui ont connu cet homme, qui savent ce qu'il a fait dans le comté et de quelle manière il s'est toujours acquitté de ses devoirs, diront que j'ai eu raison de conseiller au gouvernement de le nommer juge. Si réformistes qu'ils soient encore aujourd'hui, si grands adversaires qu'ils soient encore aujourd'hui de mon parti politique, ils ne sauront pas gré à l'ancien chef derrière qui M. McIsaac avait son siège, d'avoir fait la désobligeante insinuation que leur ancien collègue s'est vendu, m'a vendu son siège en parlement pour un fauteuil de juge ; même si cela était, ils seraient mécontents de l'entendre répéter en chambre. Je crois que si ce juge lui-même pouvait s'exprimer sur ce sujet, aujourd'hui, il dirait qu'il était alors disposé à accepter une place de juge, ou n'importe quelle autre place, parce qu'il était las de siéger en arrière de l'honorable député d'Oxford-sud.

M. l'Orateur, on nous dit que les institutions parlementaires de ce pays sont en danger, que cette chambre ne peut guère être considérée comme un corps représentatif, que la fraude et la corruption organisées se sont introduites jusque dans nos statuts, et que tout cela est approuvé par le gouvernement, par les partisans du gouvernement et la presse du même parti, qui garde le silence. Tout cela, parce qu'on prétend que nous avons refusé une enquête et que nous lui avons substitué un simulacre de procès.

J'ai trop d'estime pour la chambre pour lui demander si cela est vrai, ou faux ; mais je demande à la chambre si elle croit digne de siéger dans ces murs, un homme qui dénonce comme un simulacre de procès une enquête qui doit être faite par des juges les plus imminents du pays, avant même que ces juges montent sur le banc pour commencer cette enquête ? Je demande à la chambre si ces paroles ne sont pas le digne pendant de la violence avec laquelle l'honorable député a critiqué ces procédures, depuis le commencement jusqu'à la fin ; je me trombe, ce n'est pas seulement de la violence, c'est de la déloyauté odieuse ; on ne saurait rien trouver de semblable dans l'histoire de nos parlements.

L'honorable député a dénoncé l'accusé comme coupable presque avant que cet accusé eût eu le temps de faire entendre sa défense ; c'est aussi que dès que la chambre a nommé deux juges pour faire une enquête, qu'il déclare que tout périclite dans le pays, que le gouvernement corrompt le pays au moyen de lois frauduleuses et d'un système autorité de corruption, que l'enquête que vont faire ces juges ne sera qu'un simulacre de procès. M . l'Orateur, je n'ai plus qu'un mot à dire sur ce sujet. Je ne sais pas si l'honorable député d'Oxford-sud connaît ou ne connaît pas ces deux juges ; mais je sais qu'ils sont bien connus dans leur propre province et que tous ceux qui les connaissent sauront ce qu'on doit penser du langage de l'honorable député, si on doit considérer comme loyale, l'imputation qu'un procès présidé par ces deux juges ne peut être qu'un simulacre de procès, ou si on doit la considérer comme une accusation fausse, vide, malicieuse.

Est-il vrai que nous avons supprimé l'accusation qui avait d'abord été faite ? N'est-ce pas une honte de répéter une chose comme celle-là ? À maintes reprises, j'ai démontré à la chambre - ce qui n'était pas nécessaire pour la grande majorité des députés, ce qui était inutile pour l'honorable député d'Oxford-sud, que nous n'avons pas supprimé l'accusation ; mais que nous avons seulement refusé de laisser faire un grand nombre de procès d'élections, parmi lesquels un grand nombre avaient déjà été faits devant les tribunaux. Mais tout ce qui est de nature à rattacher un membre de ce parlement, ou un membre de ce gouvernement, à ces accusations de corruption électorale, reste dans l'acte d'accusation. L'acte d'accusation est là et l'enquête sera faite, si l'honorable député d'Oxford-sud (sir Richard Cartwright) a le courage de se présenter pour prouver ces accusations, s'il ne ment pas tout simplement, quand il dit à la chambre que ces accusations peuvent être prouvées. Des deux choses, l'une. M. l'Orateur, avons-nous refusé une enquête ? Avons-nous supprimé les accusations ? L'acte d'accusation est tel que l'a rédigé l'honorable député d'Ontario-ouest (M. Edgar), tel que l'a proclamé lui-même l'honorable député d'Oxford-sud (sir Richard Cartwright) ; nous l'avons changé que pour agir en conformité avec le langage violent dont l'honorable député d'Oxford-sud s'est servi pour le commenter. Si ces accusations ne sont pas prouvées, l'honorable député aura sur le front le nom qu'il mérite d'avoir. M. l'Orateur, nous n'avons pas hésité à mettre dans plusieurs passages de l'acte d'accusation que le ministre des postes est accusé de conspiration pour obtenir de l'argent du public des compagnies de chemin de fer, pour obtenir de l'argent de ces compagnies dans le but de corrompre les électeurs - bien que ce dernier détail soit de nulle conséquence pour lui ; car il sera déclaré coupable, s'il est prouvé qu'il a conspiré de la manière précitée, quel que soit l'usage qu'il a fait de l'argent que cette conspiration a pu lui rapporter.

Mais nous avons eu soin d'ajouter qu'il a employé cet argent pour des fins électorales, afin de donner aux honorables députés l'occasion de prouver d'une manière aussi parfaite que possible, que les accusations contre le ministre des postes sont aussi complètes et aussi précises qu'elles l'étaient le jour où elles ont été formulées par l'honorable député d'Ontario (M. Edgar). Nous avons retranché de l'acte d'accusation une accusation générale que d'autres personnes intéressées dans ces subventions peuvent avoir fourni les sommes d'argent dont il s'agit, et l'autre accusation générale que cet argent a été dépensé dans 24 ou 25 comtés, et dans quelques-uns de ces comtés, à l'occasion de trois ou quatre élections différentes. Les accusations contre le gouvernement et contre le ministre des postes en particulier sont aussi claires, aussi justes, aussi précises, aussi faciles à prouver que le jour où elles ont été formulées pour la première fois.

L'honorable député d'Oxford-sud (sir Richard Cartwright) me défie de prouver qu'elles ne sont pas vagues maintenant. Elles ne sont plus vagues, grâce à l'honorable député qui les a formulées, grâce à l'honorable député de Bothwell, qui les a appuyées d'un discours, grâce à l'honorable député d'Oxford-sud, qui s'est efforcé de nous convaincre qu'elles sont vraies au moyen d'invectives dont il se repent maintenant, parce qu'il ne peut pas prouver la vérité de ses accusations.

On a donné à ces accusations une forme précise et spécifique. Le ministre des postes n'a pas peur de les affronter ; mais il y a trois hommes qui ont peur de le faire ; car il se retranchent derrière des prétextes de privilèges pour ne pas comparaître devant la commission. Ces trois hommes sont le député d'Ontario (M. Edgar), le député de Bothwell (M. Mills), et le député d'Oxford-sud (sir Richard Cartwright). L'honorable député d'Oxford-sud dit que ces commissaires sont des hommes choisis par le ministre des postes lui-même. Il est impossible de faire insérer dans les Débats une chose plus contraire à la vérité ; en effet, ils ont été nommés par cette chambre et la chambre a déclaré d'une façon virtuellement unanime qu'ils ont les qualités requises pour faire cette enquête.

L'opposition n'a pas voulu se commettre sur la question de principe, quand il s'est agi de nommer des commissaires ; tous les membres de cette chambre savent que l'opposition n'a fait que suivre sa ligne de conduite ordinaire en se disant : " Lorsque la chambre aura nommé des commissaires, nous trouverons bien quelque chose, au sujet des connaissances, de la compétence, ou du tempérament de ces commissaires pour critiquer le choix du gouvernement. " Ces commissaires sont-ils des êtres méprisables comme ceux que l'honorable député d'Oxford-sud nous a peints, lorsqu'il a parlé des juges de tout le pays, sont-ils des partisans politiques, des esclaves d'un parti, sont-ils des hommes qui ne connaissent pas la loi, sont-ils des hommes capables de se montrer partiaux ? C'est ce que nous avons demandé à tous les membres de cette chambre.

L'honorable député a eu l'occasion de le dire ; il était obligé de le dire, bien qu'il fût d'avis qu'on ne devait pas confier cette enquête à une commission. Les honorables députés de la gauche n'ont pas osé dire que ces deux juges n'étaient pas dignes de présider cette enquête et, malgré ce qu'en a dit l'honorable député d'Oxford-sud, je déclare que la chambre a proclamé, sans une voix dissidente, que ces messieurs possédaient les qualités nécessaires chez des commissaires de ce genre, et cela, après que les députés eussent mis au défi de dire le contraire, ce que j'ai fait, moi-même, de mon siège. L'honorable député d'Oxford-sud parle de la série de documents qui ont été publiés dans son organe reptilien, dans on organe de Toronto, et il dit que nous devons beaucoup de reconnaissance à ce journal d'avoir fait de telles révélations. Nous devons aussi beaucoup de reconnaissance à l'honorable député, comme je l'ai dit au commencement de mon discours. L'honorable député ajoute qu'on n'a jamais entendu parler d'une série de documents comme celle-là, concernant la corruption électorale dans le pays. L'honorable député a la mémoire ingrate. Il y a quelques chose qu'il a oublié ; qu'il prenne, dans les comtés dont il est maintenant question, excepté Trois-Rivières, au sujet duquel les accusations sont très vagues, celui dans lequel on a dépensé la plus grosse somme d'argent, et il verra qu'il a oublié quelque chose, qu'il a oublié que dans un comté qui n'est pas à cent milles d'ici, son parti a dépensé, en 1887, pour une élection, neuf fois plus que ce qu'il accuse ses adversaires d'avoir dépensé dans chaque comté. La vertu de l'honorable député n'était pas si farouche alors.





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