Ce matin, sur ma recommandation,
Son Excellence le Gouverneur général a dissous la
34e Législature du Canada et convoqué une élection
générale pour le 25 octobre prochain.
Ce jourlà, la démocratie
canadienne rendra son verdict. Ce jourlà, tous les
Canadiens pourront se prononcer en toute égalité
et contribuer ainsi à bâtir l'avenir. I1 s'agira
de faire le bon choix. L'enjeu est clair: quelle approche, quel
parti, quelle équipe peut le mieux guider le pays vers
l'avenir, d'une main sûre, armé de solides principes,
en pleine connaissance des préoccupations du peuple canadien?
Nous vivons en des temps difficiles,
et la population a des questions difficiles pour son gouvernement.
Les Canadiens et les Canadiennes veulent des réponses claires.
I1 y a longtemps qu'ils ne croient plus aux beaux discours rassurants
du passé. Ils veulent voir renaître l'espoir, non
se faire bercer d'illusions. Ils veulent que leur opinion compte
au gouvernement; ils veulent qu'on respecte leurs préoccupations,
l'argent de leurs impôts, leur simple bon sens.
Le problème n'est pas de convaincre
les citoyens de s'adapter à leur gouvernement, mais plutôt
d'amener le gouvernement à s'adapter aux citoyens. Les
Canadiens et les Canadiennes savent bien que le gouvernement ne
peut pas régler tous les problèmes, et ils n'ont
pas de respect pour les politiciens qui prétendent le contraire.
Ils savent bien aussi que nos problèmes ne se régleront
pas du jour au lendemain, et ils en ont assez des politiciens
qui disent autrement. Ils ne veulent pas d'un gouvernement qui
escamote les difficultés.
Ce qu'ils veulent, c'est un gouvernement
qui n'a pas peur de s'attaquer aux tâches difficiles. Ils
veulent un gouvernement qui sait prendre les mesures qui s'imposent,
chaque fois qu'il le peut. Mais je crois qu'ils veulent aussi
une équipe dirigeante qui connaît les limites du
gouvernement et le rôle qu'il doit jouer pour aider à
libérer le potentiel de la population elle-même.
Les choix qui s'offrent à
eux dans cette élection sont assez clairs, je pense. II
y aura, tout au long de cette campagne, des gens qui diront avoir
des solutions d'avenir, alors qu'ils ne proposent rien d'autre
en réalité qu'un retour aux politiques désastreuses
du passé: dépenser sans réfléchir,
comme s'il n'y avait pas de lendemain; taxer toujours davantage,
mais bien se garder de le dire avant d'avoir pris le pouvoir;
et laisser grimper les déficits au détriment de
notre prospérité.
I1 y en aura d'autres dont les politiques
visent ouvertement-ou entraînent implicitement-le morcellement
de notre pays. Je crois que les Canadiens et les Canadiennes ont
assez de jugement pour comprendre qu'on ne bâtit pas un
avenir meilleur de cette façon.
Quant à nous, nous allons présenter
un programme nouveau, bien différent de ceuxlà.
Nous défendrons l'idée d'une démocratie canadienne
plus ouverte, où chacun peut occuper pleinement sa place,
l'idée d'un système politique qui soit véritablement
au service du peuple.
Nous défendrons l'idée
du renouvellement de nos précieux programmes sociaux, afin
qu'ils puissent continuer de servir nos concitoyens dans le besoin.
Nous défendrons l'idée d'une justice plus ferme
et plus équitable.
Nous défendrons l'idée
d'un gouvernement qui dépense mieux, et non pas plus, et
qui exécute ses programmes et ses services sans hausse
réelle de dépenses. Nous défendrons l'idée
de la réduction du déficit, non pas pour plaire
a quelque banquier, mais parce que la disparition du déficit
permettra de remettre de l'argent dans les poches de tous les
contribuables.
Mais la réussite économique
ne tient pas seulement à la baisse du déficit. Nous
défendrons l'idée d'un gouvernement actif, prêt
a travailler fort avec les citoyens pour élargir les horizons
économiques, pour créer des emplois meilleurs et
plus nombreux, pour exploiter les débouchés à l'étranger,
pour encourager la petite entreprise, pour faire mieux en éducation
et en formation. Des emplois et de meilleures perspectives économiques,
voilà les grandes priorités des Canadiens pour les
années 90. Nous en ferons notre priorité absolue.
Cette élection portera sur
la qualité des politiques et sur le respect fondamental
des préoccupations des citoyens. Ce que les Canadiens et
les Canadiennes veulent pardessus tout, ce sont des résultats.
Ils veulent un gouvernement qui s'attache à l'essentiel,
un gouvernement qui travaille enfin pour eux.
Le moment est venu de choisir de
nouveaux dirigeants qui se préoccupent à la fois
de l'équilibre budgétaire du pays et des besoins
fondamentaux de ses citoyens. Le moment est venu de choisir de
nouveaux dirigeants qui écoutent, qui tirent des leçons
et qui agissent en conséquence.
Le moment est venu de choisir de
nouveaux dirigeants capables de tourner la page sur les années
70 pour se mettre à l'heure des années 90. Le moment
est venu de choisir de nouveaux dirigeants qui retiennent ce que
le passé offre de bon, mais qui sont prêts à
changer ce qui ne va pas et à chercher de nouvelles solutions
qui fonctionnent.
Je suis fière de 1a nouvelle
équipe d'hommes et de femmes qui porteront notre bannière.
Les discussions et les débats électoraux promettent
d'être passionnants. Pour moi, il n'y a pas de plus grand
honneur que de servir mes concitoyens. Je sollicite cet honneur
en demandant à la population du Canada de m'accorder un premier
mandat.
Quand tout aura été
dit, j'ai confiance que le pays s'engagera avec assurance dans
la voie de la réforme et du renouveau, la voie de l'efficacité.