Un mot encore


La relation entre autochtones et non-autochtones au Canada a longtemps été difficile et, depuis quelques temps, elle semble se détériorer encore davantage. Cette relation peut certainement être rétablie - en fait, le problème peut se transformer en atout et devenir une des plus grandes forces du pays.

Le changement doit libérer les autochtones de la domination qu'exercent sur eux les institutions et les gouvernements ainsi que de la dépendance à l'égard des fonds publics. La fin de la dépendance est éminemment souhaitable, tant pour les autochtones que pour les non-autochtones. Il serait tout à fait inacceptable pour les Premières nations, les Inuit et les Métis de continuer à voir leur autonomie restreinte et limitée au xxie siècle.

Pourtant, le renouveau de la relation doit se faire avec justice et générosité. L'histoire et la dignité humaine exigent qu'une part équitable des terres, des ressources et des pouvoirs soit rendue aux peuples autochtones. Sur ces bases, le respect de soi et l'autonomie s'affirmeront avec constance dans les collectivités autochtones. En leur absence, la colère et le désespoir ne cesseront de croître - et des conflits en découleront sans doute.

Les autochtones doivent être en mesure de fonctionner à nouveau comme nations. C'est là une façon neuve d'aborder des problèmes anciens et persistants. Depuis des années, l'expression clé du progrès des autochtones est l'autonomie gouvernementale. Il ne s'agit toutefois que d'un aspect d'un problème plus vaste - la réédification des nations, non pas comme elles étaient par le passé, mais comme elles peuvent être aujourd'hui. Les terres et la vitalité économique sont des conditions essentielles à la réussite des gouvernements. Une population saine, remplie d'espoir, est un facteur encore plus essentiel.

La Commission propose un programme de changement échelonné sur 20 ans, pour regrouper tous ces éléments et plus encore. En 20 ans à peine, on peut aider un grand nombre de nations autochtones à accéder à l'autonomie et éliminer les coûts humains et financiers écrasants qu'entraîne la nécessité de soutenir des collectivités incapables de se gérer elles-mêmes. À partir de ce point, les bénéfices pour le pays s'accumuleront.


Ce que nous proposons est fondamental, ambitieux et peut-être dérangeant – mais en même temps exaltant, libérateur et riche de possibilités.


Que l'on puisse faire autant dans de si brefs délais est une perspective qui devrait réjouir les Canadiens.

Les changements que nous proposons ont une portée considérable. Nous ne suggérons pas de modifier la Loi sur les Indiens ni de lancer de grands programmes tape-à-l'il. Ce que nous préconisons est fondamental, ambitieux et peut-être dérangeant - mais en même temps exaltant, libérateur et riche de possibilités.

Nous ne proposons pas non plus un ensemble de lignes directrices paralysantes. Nous offrons une vision de ce qui est possible et de nombreuses idées quant à la façon de commencer. Le programme de changement peut être mis en uvre dès aujourd'hui, et il y a de nombreux points de départ possibles. En fait, on commence déjà, à mesure que les bonnes idées se précisent et que l'enthousiasme s'éveille au sein des collectivités autochtones, d'un océan à l'autre.

Pourtant, le changement doit se faire à un rythme qui permettra aux autochtones et à leurs nations d'assumer les douleurs qui l'accompagnent, et en encourageant les non-autochtones à y participer. La transition doit être accomplie de concert.

Nous avons tous une responsabilité dans l'établissement de cette nouvelle relation - citoyens et gouvernements, autochtones et non-autochtones, organisations de toutes tailles. Nous avons 20 ans de restructuration et d'expérimentation devant nous - et, pour la première fois depuis des décennies, nous ferons appel à toutes les énergies des autochtones. Ainsi se réalisera leur rêve d'un Canada qu'ils peuvent partager avec les autres Canadiens sans avoir le sentiment d'y être des étrangers.

Au cours de cette période - et au-delà - nous pouvons nous préparer à l'avènement d'un Canada qui célèbre son patrimoine autochtone et s'inspire de la force de ses peuples autochtones, partenaires à part entière d'une fédération renouvelée.

Le rapport en cinq volumes de la Commission est en vente dans les librairies ainsi qu'à l'adresse suivante:

Groupe Communication Canada - Édition
Ottawa (Ontario)
K1A 0S9

On peut aussi se procurer par l'entremise du Groupe Communication Canada, à l'adresse ci-dessus, un cd-rom contenant le rapport, la transcription des audiences publiques, les divers documents publiés pendant les travaux de la Commission, ainsi que les études réalisées pour elle.

Artistes et collaborateurs

Plats intérieurs: Mireille Siouï, Dans la maison d'Handiaouich, la petite tortue, gravure en creux, aquarelle sur papier, 50 x 32,5 cm.

Page xii: Joane Cardinal-Schubert, arc, Moonstruck I, acrylique sur papier, 64,5 x 54 cm, encadré.

Page 22: Roger Simon, Raven Woman, huile sur papier diamat, 66,5 x 56,5 cm, encadré.

Page 58: Jim Logan, The Visit, 1987, acrylique sur toile, 72 x 48 cm.

Page 98: Jane Ash-Poitras, Buffalo Hierophany, 1992, uvre multimédia, 105,5 x 75,5 cm, encadré.

Page 124: Elsie (Klengenberg) Anaginak, Granny Teaches Grandchildren, 1992, dessin au pochoir sur papier d'Arches, 56 x 43 cm.

Page 146: Bob Boyer, Mother Earth's June Berry Soup, huile et acrylique sur flanelle, 240,5 x 97,5 cm.

Toutes ces uvres appartiennent à la collection du Centre de l'art indien, ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Elles ont été photographiées par Lawrence Cook.

Photographies: Fred Cattroll, sauf la troisième photo de gauche de la couverture et les photos des pages 15, 35, 56, 73, 113, 115, 132 et 149, qui sont de la Société Makivik.

Illustrations: Écoliers de Fort Chipewyan (Alberta)

Maquette: Miriam Bloom

Production: Donna Bates

retournez Mise à jour : 2000-06-21


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