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Expositions*

Identification fédérale pour la Bibliothèque nationale du Canada


Contributrices à la vie et à la société canadiennes


Martha Munger Black
(1866-1957)
Exploratrice, députée

Martha

Le fait d'avoir été la deuxième femme élue à la Chambre des communes en 1935, à 70 ans, compte parmi les nombreuses aventures qu'a connues Martha Munger Black. Elle abandonne la vie aisée qu'elle mène à Chicago, où elle est née, pour participer à la ruée vers l'or du Klondike en 1898. De plus, elle se sépare de son prospère mari William Purdy, très hésitant à s'aventurer dans les terres nordiques accidentées du Yukon, un voyage qui exigeait de parcourir 92 kilomètres à pied dans les montagnes Rocheuses, par le col de Chilkoot.

Martha survit à cette dangereuse équipée, aux accès de fièvre typhoïde, à la variole et à l'hiver nordique. Ne pouvant se permettre les services d'un médecin, elle accouche du troisième fils du couple, seule dans une petite cabane de rondins en janvier 1899. Elle crée plus tard une société d'exploitation aurifère, puis devient propriétaire d'une scierie qui a du succès à Dawson City. Elle se marie avec George Black en 1904, qui devient commissaire du territoire du Yukon et député. En 1935, Martha est élue au Parlement, en remplacement de son mari malade, à titre de représentante du Yukon. Au nombre de ses préoccupations, signalons les questions de santé publique, les pensions pour les aveugles et la préservation de la nature.

Martha Munger Black, la Ğmèreğ du Yukon, y est décédée à l'âge de 91 ans. La rue Black à Whitehorse rappelle les réalisations des Black, tout comme deux pics montagneux au Yukon, nommés en leur honneur.

Bassett, Isabell. -- The parlour rebellion : profiles in the struggle for women's rights. -- Toronto : McClelland and Stewart Limited, c1975. -- 223 p. -- ISBN 0771010966

Black, Martha Louise. -- Martha Black. -- Anchorage : Alaska Northwest Publishing Company, c1980. -- 166 p. -- ISBN 0882400622

Johnston, Jean. -- Wilderness women. -- Toronto : Peter Martin Associates Limited, c1973. -- 242 p. -- ISBN 0887780849

Martin, Carol. -- Martha Black: Gold Rush Poineer. -- Toronto : Douglas & McIntyre, c1996. -- ISBN 1550542451


Victoria Belcourt Callihoo
(1861-1966)
Historienne métisse

Victoria Belcourt Callihoo

Victoria Belcourt Callihoo est née à Lac Ste. Anne, village métis situé au nord-ouest d'Edmonton. Y ayant vécu pendant toute sa vie (soit 104 ans), elle a été témoin des nombreux changements qui ont eu lieu dans la vie canadienne durant cette période. Mettant en doute la valeur de l'argent la première fois qu'elle en vit, elle privilégiait le système de troc des fourrures, qui ne favorisait pas l'accumulation du capital. Elle approuvait davantage le téléphone, puisqu'il lui permettait, étant une femme liée par le sang ou par le mariage à des Cris, des Iroquois et des Français, de communiquer dans la langue de son choix.

Fille d'une femme crie qui pratiquait la médecine, elle participe à sa première chasse au bison dans un chariot à la rivière Rouge à 13 ans, époque où les grands troupeaux de bisons de l'Ouest pouvaient encore être décrits comme Ğune masse sombre mouvante uniformeğ. Plus tard, elle vit sur une ferme avec son mari, Louis Callihoo, et élève 12 enfants. Routière experte, elle effectue le transport de marchandises pour la Compagnie de la Baie d'Hudson entre Edmonton et Athabasca Landing.

Les souvenirs précis de Mme Callihoo, exposés dans l'Alberta Historical Review offrent un aperçu remarquable de la vie quotidienne et des coutumes métisses au 19e siècle. En effet, elle dansait encore la difficile gigue de la rivière Rouge Ğde la façon dont elle doit l'êtreğ, bien après son centenaire.

Callihoo, Victoria. -- "Early life in Lac Ste. Anne and St. Albert in the eighteen seventies". -- Alberta historical review. -- Vol. 1, no. 3 (November 1953). -- P. 21-26

______. -- "The Iroquois in Alberta". -- Alberta historical review. -- Vol. 7, no. 2 (Spring 1959). -- P. 17-18

______. -- "Our buffalo hunts". -- Alberta historical review. -- Vol. 8, no. 1 (Winter 1960). -- P. 24-25

MacEwan, Grant. -- "Victoria Callihoo : granny". -- Mighty women : stories of western Canadian pioneers. -- Vancouver/Toronto : Greystone, c1995. -- P. 190-199. -- ISBN 1550544160


Mary Shadd Cary
(1823-1893)
Directrice de journal et défenseur des droits civils

Mary Shadd Cary
Avec la permission des Archives nationales du Canada (c-029977)

Mary Ann Shadd, une Noire, est née libre le 9 octobre 1823 à Wilmington (Delaware). Lorsque la Loi des esclaves fugitifs de 1850 menace d'obliger le retour des Noirs libres du Nord et de réasservir les esclaves fugitifs, elle déménage à Windsor (Ontario). En 1851, elle y crée une école pour recevoir l'afflux des réfugiés noirs des États-Unis.

En 1853, Mme Shadd fonde le Provincial Freeman, un hebdomadaire qui rapporte la vie des Noirs canadiens et sert à promouvoir la cause des réfugiés noirs au Canada. La première Noire en Amérique du Nord à publier un journal hebdomadaire, Mme Shadd complète ses efforts et ses éditoriaux antiesclavagistes par des articles sur les femmes et leurs contributions. À une époque où il était encore inhabituel pour des femmes de parler en public, Mme Shadd prononçait souvent des conférences aux États-Unis contre l'esclavage et en faveur de l'émigration noire au Canada afin de faire survivre son journal. Malgré ses efforts, le Provincial Freeman est victime de la dépression économique de l'époque, et cesse d'être publié en 1858.

Après le décès de son mari en 1860, elle quitte le Canada avec ses deux enfants. Mary devient recruteur pour l'armée de l'Union durant la guerre de Sécession, puis directrice d'école. Enfin, à 60 ans, elle obtient un diplôme de droit afin de pouvoir poursuivre son combat pour les droits des Noirs et des femmes.

Bearden, Jim and Linda Jean Butler. -- Shadd : the life and times of Mary Shadd Cary. -- Toronto : NC Press Ltd., c1977. -- 233 p. -- ISBN 0919600735

Hill, Daniel G. -- The freedom-seekers : blacks in early Canada. -- Agincourt : The Book Society of Canada, c1981. -- 242 p. -- ISBN 0772552843

Winks, Robin. -- The blacks in Canada. -- Montreal : McGill-Queen's University Press, c1971. -- 546 p.-- ISBN 0300013612


E. Cora Hind
(1861-1942)
Agricultrice et journaliste

E. Cora Hind
Avec la permission du Winnipeg Free Press

E. Cora Hind était renommée dans le monde comme journaliste exceptionnelle, conférencière, écrivaine et autorité éminente dans tous les aspects de l'agriculture.

Elle a été la première dactylographe et sténographe de l'Ouest du Canada, et la première femme de cette région à connaître du succès en journalisme. Elle est à l'origine des bulletins ruraux de l'Ouest, de la préparation des bulletins sur les récoltes, a été la première secrétaire de l'Association laitière du Manitoba, et la première femme capitaine d'un navire de blé à Port Churchill, au Manitoba. De plus, Cora était active dans l'Union de tempérance chrétienne des femmes de Winnipeg et a adressé des pétitions en compagnie de Nellie McClung pour l'affranchissement des femmes.

La Western Canada Livestock Union, la Wool Growers of Manitoba et la Canadian Society of Technical Agriculturists ont toutes honoré E. Cora Hind pour sa contribution à la vie agricole. Elle a reçu un doctorat honorifique en droit de l'Université du Manitoba en 1935, et le Winnipeg Free Press lui a offert un voyage autour du monde pour reconnaître ses longs et loyaux états de service. À la suite de son décès en 1942, la United Grain Growers a créé la Bourse Cora Hind pour la recherche en agriculture à l'Université du Manitoba, et le Winnipeg Free Press a institué la Bourse Cora Hind en économie domestique.

Haig, Kenneth M. -- Brave harvest : the life story of E. Cora Hind, LL.D. -- Toronto : Thomas Allen, Limited, c1945. -- 275 p.

Hind, E. Cora. -- My travels and findings. -- Toronto : Macmillan, c1939. -- 185 p.

MacEwan, Grant. -- "Cora Hind : voice of the agricultural west". -- Mighty women : stories of western Canadian pioneers. -- Vancouver/Toronto : Greystone, c1995. -- P. 100-109. -- ISBN 1550544160


Marie Lacoste Gérin-Lajoie
(1867-1945)
Pionnière du féminisme au Québec

Marie Lacoste Gérin-Lajoie

Marie Lacoste Gérin-Lajoie a fondé la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste en 1907, un organisme de femmes francophones provenant de divers secteurs professionnels et de bienfaisance, voué à la promotion des droits civiques et politiques des femmes.

En plus d'enseigner et de donner des conférences à l'Université de Montréal, Mme Gérin-Lajoie, une experte en droit autodidacte, est l'auteure de deux traités, soit le Traité de droit usuel en 1902 et La femme et le Code civil en 1929, dans le cadre de ses efforts pour réformer le Code civil, qui attribuait aux femmes mariées le statut légal inférieur de mineures.

Elle a lutté pour faire modifier des lois qui avaient changé très peu depuis le 16e siècle, notamment les droits des femmes mariées de contrôler leurs propres revenus, le droit de limiter la liberté du mari de se départir unilatéralement des biens de la famille, et le droit d'être les tutrices des mineurs. Elle a contribué en outre à obtenir des procédures de séparation plus simples et moins chères, le droit des femmes séparées de gérer leurs propres biens et exigé qu'une proportion fixe de la succession d'un mari soit versée à sa femme.

En 1922, elle a pris la tête d'une délégation de 400 suffragettes afin de rencontrer le premier ministre du Québec pour tenter, sans succès, d'obtenir le vote pour les femmes. Il faudra encore 18 ans de dur travail par des féministes comme Marie Lacoste Gérin-Lajoie avant que le Québec accorde le droit de vote aux femmes en 1940, la dernière province à le faire.

Sa fille, Soeur Marie-Joséphine Gérin-Lajoie, a été la première francophone du Québec à obtenir un B.A. en 1911. Elle a poursuivi son propre style du droit de suffrage pour les femmes, de travail social et d'éducation, par la fondation d'un nouvel ordre religieux, les Soeurs Notre-Dame-du-Bon-Conseil, en 1923.

Cleverdon, Catherine L. -- The woman suffrage movement in Canada. -- 2nd edition. -- Toronto : University of Toronto Press, c1974. -- 324 p. -- ISBN 0802021085

Dumont, Micheline. -- L'histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles. -- Montréal : Les Quinze, c1982. -- 525 p. -- ISBN 2890263096

Prévost, Robert. -- Québécoises d'hier et d'aujourd'hui : profils de 275 femmes hors du commun. -- Montréal : Stanké, c1985. -- 230 p. -- ISBN 2760402614

Trifiro, Luigi. -- ĞUne intervention à Rome dans la lutte pour le suffrage féminin au Québec (1922)ğ. -- Revue d'histoire de l'Amérique française -- Vol. 32, no 1 (juin 1978). -- ISSN 00352357. -- P. 3-18


Emily Jennings Stowe et Augusta Stowe Gullen
(1831-1903 et 1857-1943)
Femmes-médecins pionnières

Emily Jennings Stowe and Augusta Stowe Gullen
De g. à dr. : DrEmily Jennings Stowe et
Dr Augusta Stowe Gullen

Emily Jennings Stowe a été à l'origine de la lutte pour l'égalité des femmes au Canada à titre de première directrice d'école (1852) et de médecin (1867). Elle a structuré la première organisation du droit de vote des femmes du pays, appelée d'abord le Toronto Women's Literary Club (1877). Cinq ans plus tard, l'appellation était remplacée par le Toronto Women's Suffrage Club. Sa fille, Augusta Stowe Gullen, a continué dans la voie extraordinaire tracée par sa mère, en devenant la première femme à étudier la médecine et à obtenir un diplôme dans ce domaine d'une université canadienne en 1883.

En 1865, l'admission à l'Université de Toronto était refusée à Emily Jennings, parce qu'elle était une femme. Elle revient à Toronto en 1867, après avoir obtenu son diplôme de la Faculté de médecine à New York, afin de pratiquer la médecine même sous la menace d'amendes, d'emprisonnement et d'opposition de la part du Collège des médecins et chirurgiens de l'Ontario. Tout comme le Dr Jennie Trout, elle subit le harcèlement de ses professeurs et d'étudiants en médecine lorsque la Faculté de médecine de Toronto les admit toutes deux, à contrecoeur, au début des années 1870. Emily continua de pratiquer illégalement jusqu'à ce que le Collège des médecins et chirurgiens lui accorde enfin son permis de pratique en 1880.

Sa fille, Augusta Stowe, fut forcée de subir des épreuves semblables lorsqu'elle s'inscrit à la Faculté de médecine de Toronto en 1879. Toutefois, suite à une réfutation particulièrement acerbe de sa part, les sarcasmes se produisirent moins souvent. Après l'obtention de son diplôme en 1883 comme étant la première femme à suivre un cours complet de médecine au Canada, elle épousa son condisciple, le Dr John B. Gullen, et fut nommée prosectrice du nouveau Collège médical des femmes, puis professeur de pédiatrie.

En 1896, la mère et la fille participèrent à un parlement bidon, organisé par la Dominion Women's Enfranchisement Association, et se livrèrent à un débat humoristique qui conduisit au rejet d'une motion permettant le vote des hommes. À la suite du décès de sa mère, Augusta devint présidente de la dernière incarnation du Toronto Women's Literary Club, la Canadian Suffrage Association, puis vice-présidente du National Council of Women.

Hacker, Carlotta. -- The indomitable lady doctors. -- Toronto/Vancouver : Clarke, Irwin & Company Limited, c1974. -- 259 p. -- ISBN 0772007233

McCallum, Margaret. -- Emily Stowe. -- Toronto : Grolier Limited, c1989. -- 47 p. -- ISBN 0717225097

Ray, Janet. -- Emily Stowe. -- Toronto : Fitzhenry & Whiteside Limited, c1978. - - 63 p. -- ISBN 0889022364

-- 100 years of medicine, 1849-1949. -- Saskatoon : Modern Press Limited, c1949. -- 52 p.


Canada Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1997-07-28).