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Expositions*

Identification fédérale pour la Bibliothèque nationale du Canada


Les Canadiennes et la musique


Emma (Lajeunesse) Albani
(1847-1930)
Cantatrice

Emma (Lajeunesse) Albani

Née à Chambly au Québec en 1847, Emma Lajeunesse a commencé ses études musicales avec ses parents. Elle se produit en public dans les années 1850 et 1860 dans la région montréalaise, et une église d'Albany (New York) l'engage comme soliste pendant trois ans; elle quitte cet endroit en 1868 pour poursuivre des études musicales avancées à Paris, puis à Milan. L'année suivante, elle fait ses débuts à l'opéra de Messine (Italie). Elle y a connu très tôt le succès en 1869-1870, la renommée de son talent s'étant répandue rapidement. C'est à cette époque qu'elle adopte le nom Albani.

Les engagements suivent rapidement ailleurs en Italie aussi bien qu'à Malte, où elle chante pendant toute la saison 1870-1871. En 1871, Emma a 24 ans et la prestigieuse salle d'opéra Covent Garden lui offre un contrat; elle y est affiliée de 1872 à 1896. Durant cette période, elle chante dans de nombreuses salles d'opéra célèbres en Europe, de même qu'en Russie, et au Metropolitan Opera de New York. Ses tournées de récitals sont très prisées en Europe, en Amérique du Nord, dans tout le Commonwealth britannique et ailleurs. Elle revient au Canada plusieurs fois, notamment en tournée triomphale d'un océan à l'autre en 1896. Elle chante des primeurs d'opéras de Wagner en Angleterre et aux États-Unis, et chante des oeuvres en primeur mondiale de Gounod, Dvorak, Liszt, et Brahms, parmi d'autres, dont certaines ont été créées particulièrement pour elle.

Au cours d'une carrière qui s'étend sur quatre décennies, elle interprète 43 rôles dans 40 opéras, et elle est également ovationnée pour ses oratorios et ses récitals. En tant que première musicienne canadienne à connaître la renommée internationale, Emma Albani a établi des normes élevées pour les générations futures de Canadiens. Elle a reçu de nombreux honneurs de la royauté et est devenue l'amie personnelle de la reine Victoria, chantant souvent lors de soirées privées données par la reine aux châteaux de Windsor et de Balmoral. Au nombre des commémorations canadiennes, citons un monument à son lieu de naissance à Chambly, une rue nommée en son honneur à Montréal, ainsi qu'un timbre-poste paru en 1980 pour rappeler le 50e anniversaire de sa mort. La Bibliothèque nationale du Canada, la Ville de Chambly ainsi que les Archives nationales du Québec possèdent des documents d'archives la concernant.

Albani, Emma. -- Forty years of song. -- London : Mills and Bonn Ltd., [1911]. - - 285 p.

MacDonald, Cheryl. -- Emma Albani : Victorian diva. -- Toronto : Dundurn Press Ltd., 1984. -- 205 p. -- ISBN 091967075X (bd.), 0919670741 (pa.)

Willis, Stephen. -- «Documents archivistiques sur Emma Albani conservés à la Bibliothèque natiionale du Canada. -- Nouvelles de la Bibliothèque nationale. -- Vol. 25, no 12 (décembre 1993). -- ISSN 00279633. -- P. 13-14


Écouter un extrait de Sweet Bird, that Shunn'st the Noise of Folly (709K) tiré de l'Allegro, Il penseroso ed il moderato chanté par Emma Albani. (IRCC, ©1904)

Helen Creighton
(1899-1989)
Folkloriste, collectionneuse de chansons traditionnelles

Helen Creighton

Après avoir reçu un diplôme en musique de l'Université McGill en 1915, et obtenu un diplôme du Ladies' College de Halifax en 1916, Helen Creighton a occupé brièvement des postes comme travailleuse sociale, journaliste et animatrice d'une émission pour enfants à la radio à Halifax, et comme enseignante au Mexique. En 1928, quand elle effectuait une recherche sur les pirates dans le cadre d'un projet de reportage, elle a interviewé des gens qui connaissaient des histoires et des chansons portant sur l'époque des pirates. Se rendant compte que les Néo-Écossais possédaient une source riche de folklore, elle entreprit de recueillir et de transcrire des chansons et des histoires provenant de toute la province, voyageant parfois à pied ou en bateau pour se rendre dans des villages isolés. Au début, elle transportait son harmonium d'un mètre dans une brouette. Dans les années 1930, elle enregistrait sur des cylindres de paraffine puis plus tard sur des disques d'acétate, et ensuite sur ruban. Elle recueillit des chansons et des histoires pour la Library of Congress en 1943-1944 et en 1948, de même que pour le Musée national du Canada de 1947 à 1967.

Sa collection de plus de 4 000 chansons et de nombreux contes, en anglais, en français, en gaélique, en micmac et en allemand, comprend des pièces du 13e et du 15e siècles, de même que la désormais populaire Farewell to Nova Scotia. Nombre des chansons ont été enregistrées par des maisons de disques et sont à la base de partitions de ballet, d'opéra et de musique symphonique. Autorité reconnue en matière de contes populaires, en particulier les histoires de fantômes, Mme Creighton a publié un certain nombre d'anthologies d'histoires et de chansons.

Elle était Membre de l'Ordre du Canada, et parmi les nombreux prix qu'elle a reçus, signalons six doctorats honorifiques et la Médaille du Conseil canadien de la musique.

Sa mémoire est maintenuevivante par le biais du Helen Creighton Folklore Festival à Dartmouth, et par la Helen Creighton Foundation. Les Archives publiques de la Nouvelle-Écosse conservent sa collection.

Creighton, Helen. -- The best of Helen Creighton. -- Selected and introduced by Rosemary Bachman. -- Hantsport (N.S.) : Lancelot Press, 1988. -- 143 p. -- ISBN 0889993785

Edwards, Barry et al. -- "Collecting the lore of maritime folk." -- Fugue. -- Vol. 2, no. 4 (December 1977). -- ISSN 07028393. -- P. 18-19, 27

Sclanders, Ian. -- "She's collecting long lost songs". -- Maclean's. -- Vol. 65, no. 18 (September 1952). -- ISSN 00249262. -- P. 14-15, 54-57


Écouter un extrait de Farewell to Nova Scotia (1.12Mb) chanté par Catherine McKinnon. Cette chanson folklorique faisait partie de la collection d'Helen Creighton. (Société Radio-Canada, ©1975)

La Bolduc (Mary Travers)
(1894-1941)
Interprète, parolière

La Bolduc (Mary Travers)

Née à Newport, petit village de pêche et d'exploitation forestière sur la côte sud de la péninsule gaspésienne, Mary Travers vient d'une grande famille à ascendance anglaise. Même si sa famille avait peu ou pas de tradition musicale, elle apprend à jouer du violon, de l'harmonica, de l'accordéon et de la guimbarde. À 13 ans, elle quitte son village pour Montréal, où elle travaille comme domestique. En 1914, elle se marie avec un commerçant, Édouard Bolduc, et ils ont de nombreux enfants. Avec le début de la Dépression, elle se produit en public afin d'accroître le revenu modeste de la famille.

Elle est d'abord engagée comme violoniste dans un spectacle musical, les «Veillées du bon vieux temps» en 1927. C'est à cette époque qu'elle commence à enregistrer, accompagnant le chanteur Ovila Légaré. Elle est invitée à chanter pour la première fois dans la revue musicale, et son premier succès l'inspire pour composer La Cuisinière. Même si elle est à peine connue, ses disques 78 tours La Cuisinière et La Servante sous étiquette Starr atteignent le chiffre sans précédent de 12 000 disques vendus au Québec. Du jour au lendemain, elle devient très connue au Québec, et tout le monde l'appelle «La Bolduc».

Durant les années 1930, elle enregistre 85 de ses chansons sous étiquette Starr. Celles-ci sont écrites en français familier et portent sur des événements banals, exprimant les joies et les peines des gens ordinaires durant cette période difficile. Surtout, elles font rire les gens au sujet des choses qui les accablent le plus.

L'évolution de la chanson au Québec a été très influencée par La Bolduc, et ses chansons occupent une place à part dans le patrimoine des chansons québécoises. D'après l'Encyclopédie de la musique au Canada (Toronto, 1992) : «Bien qu'elle ait eu beaucoup d'imitateurs, personne ne l'égalait.»

Benoît, Réal. -- La Bolduc. -- Montréal : Éditions de l'Homme, c1959. -- 123 p.

Lonergan, David. -- La Bolduc : la vie de Mary Travers, 1894-1941. -- Bic (Québec) : Issac-Dion Éditeur, [1992]. -- 212 p.


Écouter La Bolduc dans un extrait de J'ai un bouton sur le bout de la langue (857K), paroles et musique de La Bolduc. (Starr, ©1932)

Kathleen Parlow
(1890-1963)
Violoniste

Kathleen Parlow

La violoniste virtuose Kathleen Parlow est née à Calgary en 1890. Enfant, elle étudie à San Francisco et à Saint-Pétersbourg, et donne son premier récital à l'âge de six ans. À 15 ans, elle donne un concert devant la famille royale britannique. Elle fait ses débuts professionnels en 1907 à Berlin, puis part en tournée internationale. Son port d'attache est d'abord en Europe et ensuite aux États-Unis.

En 1941, elle déménage à Toronto pour enseigner au Conservatoire de musique de Toronto, et s'impose immédiatement comme chef de file dans les milieux musicaux comme musicienne de chambre et soliste avec des ensembles tels l'Orchestre symphonique de Toronto. Elle se produit avec quelques-uns des artistes canadiens les plus en vue de son époque, notamment les pianistes sir Ernest MacMillan et Mario Bernardi, de même qu'avec la violoncelliste Zara Nelsova. De 1943 à 1958, le renommé Parlow String Quartet acquiert une réputation internationale.

Godfrey Ridout écrit dans l'Encyclopédie de la musique au Canada (Toronto, 1992) : «Mme Parlow était assurément une très grande musicienne. Elle possédait un son pur et plein, un legato doux ("comme si elle avait joué avec un archet de neuf pieds", selon un admirateur), et sa technique ne sentait pas l'effort.»

Elle est décédée en 1963 à la suite de complications après une chute. Grâce à ses enregistrements, à des bourses en son nom, et à deux générations d'étudiants, son influence continue de se faire sentir au Canada comme à l'étranger.

French, Maida Parlow. -- Kathleen Parlow : a portrait. -- Toronto : Ryerson Press, c1967. -- 167 p.

Hambleton, Ronald. -- "Tea with Kathleen Parlow". -- Fugue. -- Vol. 2, no. 6 (February 1978). -- ISSN 07028393. -- P. 12-15


Écouter un extrait de la Gavotte en mi majeur (922K) de Jean-Sébastien Bach joué par Kathleen Parlow (solo de violon). (Columbia Records, ©1914)

Barbara Pentland
(née le 2 janvier 1912)
Compositrice

Barbara Pentland
Avec la permission de Barbara Pentland

«La force créatrice doit être telle que les lois nécessaires à son expression doivent continuellement être dépassées. Il existe un élément de défi dans toute grande expression artistique.» Lorsque Barbara Pentland a écrit ces lignes, elle pensait sans doute à sa propre carrière. Compositrice, professeure, pianiste et pionnière de la musique canadienne, Barbara Pentland est née à Winnipeg en 1912. Malgré l'opposition de ses parents, qui considéraient la composition comme étant potentiellement trop exigeante pour quelqu'un de santé fragile, Barbara a commencé à composer à l'âge de neuf ans. Elle amorce l'étude de la musique à Winnipeg, puis dans un pensionnat à Montréal et enfin, en 1929, étudie la composition comme telle à Paris. Elle poursuit ses études à Winnipeg et à l'école Julliard de New York, puis avec Aaron Copland au Berkshire Music Center. En 1942, Barbara déménage à Toronto. En 1945, avec la première de son Violin Concerto, elle se fait un nom comme l'une des compositrices «radicales» de la nouvelle génération.

Bien que ses compositions aient toujours continué d'évoluer, au milieu des années 1950 son style était parvenu à maturité en «faisant appel [...] à des mélanges de sons de manière sensible mais non sensuelle et, certainement, sur un mode non sentimental» (Encyclopédie de la musique au Canada, Toronto, 1992). En 1995, sa liste de compositions comprend plus de 100 oeuvres pour toutes les combinaisons d'instruments, de voix et de médias, ainsi qu'une série de documents pédagogiques conçue pour présenter aux jeunes étudiants pianistes les techniques contemporaines. Se faisant critique depuis longtemps de ce qu'elle croyait être la mentalité coloniale du Canada, Barbara Pentland s'est révélée un défenseur au franc-parler de la musique canadienne en général, et des compositrices en particulier.

La Ville de Vancouver a déclaré le 27 septembre 1987 le «Jour de Barbara Pentland» en l'honneur de son 75e anniversaire de naissance. Elle a été nommée Membre de l'Ordre du Canada en 1989 et a reçu des diplômes honorifiques de l'Université du Manitoba et de l'Université Simon Fraser. Elle est membre de la Ligue canadienne de compositeurs, et compositrice agréée du Centre de musique canadienne. Ses archives ont été déposées à la Division de la musique de la Bibliothèque nationale du Canada.

Dixon, Gail. -- "The string quartets of Barbara Pentland". -- Canadian university music review. -- Vol. 11, no. 2 (1991). -- ISSN 07100353. -- P. 94-121

Eastman, Sheila and Timothy J. McGee. -- Barbara Pentland. -- Toronto : University of Toronto Press, c1983. -- 134 p. -- ISBN 0802055621


Écouter un extrait de l'Allegro giocoso du Concerto for Piano and Strings (848K) composé par Barbara Pentland en 1955-1956. (Anthologie de la musique canadienne, Barbara Pentland, Radio-Canada International, ©1986)

Ethel Stark
(née en 1916?)
Chef d'orchestre

Ethel Stark
Avec la permission de Ethel Stark; photo : William Notman & Son Ltd.

En 1940, année où les femmes du Québec obtiennent enfin le droit de vote, l'une d'entre elles, la musicienne Ethel Stark, leur ouvre les portes de l'orchestre symphonique en fondant la Symphonie féminine de Montréal. Formée au Curtis Institute de Philadelphie par les chefs Artur Rodzinski et Fritz Reiner, Ethel Stark dirige de main de maître l'ensemble de 80 instrumentistes femmes. Le 22 octobre 1947, l'orchestre s'exécute à la célèbre salle Carnegie à New York, et devient ainsi la première formation symphonique canadienne à réaliser l'exploit. Privée de l'aide financière la plus élémentaire, la Symphonie féminine de Montréal poursuit néanmoins ses activités jusqu'à la fin des années 1960.

Le talent d'Ethel Stark est remarqué par les autres ensembles symphoniques. À l'étranger, elle est l'invitée, entre autres, des orchestres Kol-Israel de Jérusalem (1952, 1962), Tokyo Asahi et Hoso Kyokai Nippon (1960), et de l'orchestre de Miami (1957, 1958, 1962).

Élève de Lea Luboshutz et Carl Flesh, Ethel Stark mène en parallèle à la direction d'orchestre une brillante carrière de violoniste. En 1934, elle est la première canadienne à se produire comme soliste dans une émission diffusée aux États-Unis; elle y interprète le Concerto de Tchaïkovski avec le Curtis Symphony Orchestra sous la direction de Fritz Reiner. Elle joue de nombreuses créations canadiennes dont une oeuvre qui lui est dédiée, la Fantasy for Violin and Piano de Violet Archer.

Intéressée à la méthodologie de l'enseignement du violon, Ethel Stark consacre une partie de son temps à la recherche et à l'enseignement. Elle enseigne notamment à la Catholic University of America de Washington (D.C.) en 1951, au Conservatoire de musique du Québec à Montréal de 1952 à 1963 et à l'Université Concordia en 1974-1975.

Au terme d'une carrière exceptionnelle, les efforts d'Ethel Stark sont récompensés de plusieurs prix et honneurs dont : l'Ordre du Canada en 1979, un doctorat honorifique de l'Université Concordia en 1980 et, en 1992, la Médaille commémorative du 125e anniversaire de la Confédération canadienne.

Kivi, Linda K. -- Canadian women making music. -- Toronto : Green Dragon Press, 1992. -- 134 p. -- ISBN 0969195583

Rooney, Frances. -- "The Montreal women's symphony". -- Atlantis. -- Vol. 5, no. 1 (1979). -- ISSN 07027818. -- P. 70-82


Écouter un extrait d'Aufforderung Zum Tanz, Op. 65 (882K) de Carl Maria von Weber avec l'Orchestre symphonique de Toronto sous la direction d'Ethel Stark lors de l'émission radiophonique Simpson's Pop Concert Hour de la CBC. Cette émisssion a été enregistrée en 1946. (Société Radio-Canada, ©1946)


Canada Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1997-07-28).