PAGE D'ACCUEILRECHERCHEINDEX DU SITEREMARQUESENGLISH
Expositions*

Identification fédérale pour la Bibliothèque nationale du Canada


Les Canadiennes et la littérature


Félicité Angers (Laure Conan)
(1845-1924)

Félicité Angers (Laure Conan)

Laure Conan, pseudonyme choisi par Félicité Angers, n'avait pas de modèles ou de collègues écrivaines lorsqu'elle commença à écrire des romans historiques dans les années 1870, époque où le Québec était dominé par le nationalisme conservateur et clérical. Elle est demeurée célibataire et a vécu presque toute sa vie dans la maison familiale de La Malbaie. Elle a été la première romancière québécoise et s'est révélée remarquablement prolifique, avec neuf oeuvres publiées, dont la première est Un amour vrai en 1879.

Bien que l'évaluation des romans de Laure Conan insiste sur les thèmes apparemment traditionnels de son oeuvre, la vie compensée par la dévotion religieuse face à l'amour et à la perte, par exemple, des réévaluations récentes font ressortir la résistance de Laure Conan à la culture patriarcale du Québec. Angéline de Montbrun (1884), peut- être son meilleur roman psychologique publié en feuilleton dans La Revue canadienne, est apprécié de nos jours pour sa structure subversive et sa résistance thématique au pouvoir patriarcal. Il ne fait pas de doute qu'il faudrait procéder à une réévaluation plus poussée de ses autres romans.

Oeuvres choisies de Laure Conan

-- Angéline de Montbrun. -- Québec : Brousseau, c1884. -- 343 p.

-- L'oublié. -- Montréal : Revue canadienne, c1900. -- 183 p.

-- L'obscure souffrance. -- Québec : Action sociale, c1919. -- 115 p.

-- La sève immortelle. -- Montréal : Bibliothèque de l'Action française, 1925. -- 231 p.


Robertine Barry (Françoise)
(1863-1910)
et d'autres femmes journalistes

Robertine Barry (Françoise)

Robertine Barry a été la première parmi une poignée de femmes journalistes québécoises à écrire sous un pseudonyme à l'intention de lectrices. Sa première publication, un recueil de nouvelles, Fleurs champêtres (1895), décrit avec une honnêteté brutale les dures réalités de la vie des femmes dans le Québec rural, notamment les abus et l'exploitation. Titulaire de sa propre chronique hebdomadaire dans La Patrie (1891-1895), et chargée de la première page féminine dans un journal québécois, «Le Coin de Fanchette», sa contribution la plus importante a été sa chronique bimensuelle, Le Journal de Françoise, (1902-1909).

Infatigable partisane de l'éducation, des droits et de la culture littéraire des femmes, Françoise soulevait l'ire de l'élite cléricale du Québec. En 1900, elle contribue à assurer la réussite de la participation du Canada à l'Exposition universelle de Paris, préparée par le Conseil national des femmes du Canada. Sa carrière a inspiré d'autres femmes journalistes, notamment «Fadette» (Henriette Dessaules, 1860-1946) et «Madeleine» (Anne-Marie Gleason, 1875-1943) à suivre son exemple, et prépara la voie à la littérature en feuilleton pour les femmes.

Oeuvres choisies de Françoise

-- Fleurs champêtres. -- Montréal : Desaulniers, c1895. -- 205 p.

-- Chroniques du lundi. -- Montréal : c1896?

-- Le Journal de Françoise. -- Montréal : Valiquette & Dubé, c1902-1909. -- ISSN 07024234


Harriet Vaughan Cheney (1796-1889),
Eliza Lanesford Cushing (1794-1886) et
Eleanor H. Lay (18??-1904)

Littérature de jeunesse

La couverture du périodique The Snow Drop
La couverture du périodique The Snow Drop

Voici trois Américaines libérales qui ont émigré au Canada en compagnie de leurs maris. Elles considéraient l'éducation des enfants canadiens, au milieu du 19e siècle, comme étant assez importante pour mériter l'édition de publications en série destinées à un lectorat d'enfants. Mme Cheney, poète et écrivaine d'aperçus historiques, et Mme Cushing, dramaturge, étaient deux soeurs vivant à Montréal qui avaient toutes deux publié aux États-Unis et contribuaient régulièrement au Literary Garland avant le décès de leurs maris, en 1845 et 1846, respectivement.

En 1847, elles lancent ensemble The Snow Drop, un périodique mensuel destiné aux filles de 6 à 12 ans, ce périodique traitait des rôles sociaux et des responsabilités domestiques dévolus aux jeunes femmes. Le mari d'Eleanor Lay, le directeur fondateur d'un périodique rival, le Maple Leaf, décède en 1853, laissant à Eleanor la responsabilité de sa famille et de ses finances. De manière compétente, Eleanor assume le rôle de direction de son mari et assure la continuation du Maple Leaf. Bien que les deux périodiques reflètent les valeurs contemporaines, chacun recherchait et éditait les oeuvres d'écrivaines canadiennes. Il en découla que les familles canadiennes furent mises en contact avec des documents canadiens, pertinents à l'éducation des enfants canadiens.

-- The Snow Drop or juvenile magazine. -- 1847-1853. Monthly, illustrated

-- Maple Leaf. -- 1852-1854. Monthly, illustrated

Gerson, Carole. -- "The Snow Drop and the Maple Leaf : Canada's first periodicals for children". -- Canadian children's literature. -- 18/19 (1980). -- ISSN 03190080. -- P. 10-23


Rosanna Leprohon
(1829-1879)

Couverture de Antoinette de Mirecourt

Née Rosanna Mullins à Montréal, Mme Leprohon commença à écrire à un très jeune âge. En 1846, bien qu'étant encore au couvent, ses premiers poèmes sont publiés dans le Literary garland. Au cours des cinq années suivantes, elle publie cinq romans, 15 poèmes et un récit paru dans ce magazine. Son mariage avec Jean-Lukin Leprohon, un médecin francophone, et la fermeture du Literary Garland en 1851 marquent la fin de cette étape de sa carrière.

Durant ses premières années de mariage, sa production se ramène à un poème de temps en temps. Toutefois, elle reprend l'écriture et en 1859, son roman Eveleen O'Donnell est publié en feuilleton dans The Pilot, une revue de Boston. Le roman pour lequel elle est mieux connue, Antoinette de Mirecourt, or, Secret Marrying and Secret Sorrowing paraît en 1864. Cette oeuvre est la deuxième d'une série (trois) des romans les plus goûtés du public et bien vue de la critique. Même si ses premières oeuvres se déroulent à l'étranger, ces romans ont pour cadre le Québec et décrivent de manière efficace l'histoire et la culture québécoises. La traduction de ses oeuvres en français a été bien accueillie par les francophones.

Mère de 13 enfants, Mme Leprohon est demeurée une écrivaine prolifique pendant toute sa carrière. Jusqu'à son décès en 1879, ses oeuvres paraissaient régulièrement dans Family Herald, Canadian Illustrated New et L'Ordre.

Oeuvres choisies de Rosanna Leprohon

-- "The Stepmother". -- The Literary garland. -- (February-June 1847). -- ISSN 08345406

-- Antoinette de Mirecourt, ou, Mariage secret et chagrins cachés : roman canadien. Traduit de l'anglais par J.A. Genand. -- Montréal : C.O. Beauchemin & Valois, 1865. -- iv, 342 p.

-- Armand Durand, ou, La promesse accomplie. Traduit de l'anglais par J.A. Genand. -- Montréal : C.O. Beauchemin, 1892. --367 p.

-- The poetical works of Mrs. Leprohon. -- Montreal : J. Lovell, c1881. -- 228 p.


Agnes Maule Machar
(1837-1927)

Agnes Maule Machar

Agnes Machar a publié des romans, des ouvrages d'histoire de même que des recueils de prose et de poésie. Signant souvent ses oeuvres du pseudonyme «Fidelis», elle a contribué de nombreux articles, comptes rendus, poèmes et récits à des périodiques comme The Week et Rose-Belford's Canadian Monthly. Tout ce qu'elle a écrit reflète ses opinions en tant que fervente chrétienne, ardente nationaliste, féministe, et championne des causes sociales.

Née à Kingston (Ontario), ses parents provenaient de milieux religieux et universitaires. Son père était ministre presbytérien et est devenu recteur de l'Université Queen's. Éduquée au foyer, Mme Machar a été énormément influencée par son milieu religieux et intellectuel.

Son premier roman, Katie Johnstone's Cross: A Canadian Tale, publié en 1870, a remporté le prix de la meilleure oeuvre de fiction de l'école du dimanche pour les enfants. Les idéaux religieux et réformistes du livre sont devenus partie intégrante de tous ses romans. Bien qu'elle ait fait l'objet de critiques pour son style d'écriture didactique et non réaliste, elle ne craignait pas d'examiner des questions qui intéressaient peu ses collègues du monde littéraire. Son roman pour adultes de 1892, Roland Graeme, Knight: A Novel of Our Time, figurait parmi les rares romans de cette époque à traiter des aspects négatifs de l'industrialisation. En s'attaquant à des questions comme les droits des femmes, l'instruction obligatoire et la condition ouvrière, Mme Machar s'est gagné le respect de ses contemporains comme auteure et critique sociale compatissante.

Oeuvres choisies de Agnes Maule Machar

Articles

Fidelis. -- "Women's work". -- Rose-Belford's Canadian Monthly and National Review. -- Vol. 1 (May 1878). -- P. 295-311

Machar, Agnes M. -- "The higher education of women". Week -- Vol. 7, no. 4 (December 1889). -- P. 55-56

Romans

-- Lucy Raymond, or, The children's watchword. -- Toronto : [s.n.], c1871.

-- For king and country : a story of 1812. -- Toronto : Adam, Stevenson, c1874. - - 265 p.


Isabella Valancy Crawford
(1850-1887)

Isabella Valancy Crawford

Même si on la tient aujourd'hui pour l'un des principaux poètes canadiens du 19e siècle, Isabella Crawford a été peu reconnue de son vivant. Née à Dublin, sa famille émigra au Canada dans les années 1850, pour s'établir à North Douro (Ontario). C'est là qu'elle eut l'occasion de rencontrer Catharine Parr Traill avant que la famille se réinstalle à Peterborough. Au décès de son père et de ses frères et soeurs en 1875, Mme Crawford et sa mère invalide se retrouvèrent avec de maigres ressources financières.

Pour gagner sa vie, elle proposait ses oeuvres en prose et ses poèmes à des journaux. Bien que certaines de ses premières oeuvres parurent dans le Favourite et le Toronto Mail, entre 1875 et 1879, elle publiait uniquement dans des périodiques américains. Mme Crawford et sa mère se réinstallèrent à Toronto et en 1879, elle commença à collaborer au Toronto Globe et au Toronto Evening Telegram.

Mme Crawford soumit ses écrits à des revues littéraires mais on les refusa, aussi n'eut-elle d'autre choix que de les publier dans des journaux. En 1884, luttant pour être reconnue, elle publia à compte d'auteur "Old Spookses' Pass", "Malcolm's Katie" and Other Poems, un recueil de certains de ses meilleurs poèmes en prose. Le recueil fut bien accueilli par la critique mais elle n'en vendit que 50 exemplaires. Sauf pour les journaux, il s'agit de la seule publication de ses oeuvres de son vivant. Non sans difficulté, ce qui reste de ses oeuvres a été établi à titre posthume et publié à partir des journaux et des manuscrits qui lui ont survécu.

Oeuvres choisies d'Isabella Valancy Crawford

Archives

On peut trouver les manuscrits existants de Mme Crawford dans la collection Lorne Pierce aux Archives de l'Université Queen's, à Kingston (Ontario).

Oeuvres en prose ou recueils de poèmes

-- The collected poems of Isabella Valancy Crawford. -- Edited by John W. Garvin with an introduction by Ethelwyn Wetherald. -- Toronto : W. Briggs, c1905. -- 309 p.

-- Fairy tales of Isabella Valancy Crawford. -- Edited and with an introduction by Penny Petrone. -- Ottawa : Borealis Press, c1977. -- 85 p. -- ISBN 0919594530

-- Selected Stories of Isabella Valancy Crawford. -- Edited and with an introduction by Penny Petrone. -- Ottawa : University of Ottawa Press, c1975. -- 90 p. -- ISBN 0776643355


Canada Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1997-07-29).