Recherche qualitative sur les programmes NEXUS

À l'intention de l'Agence des services frontaliers du Canada
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Octobre 2005

Phoenix Strategic Perspectives Inc.
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Sommaire

L'Agence des services frontaliers du Canada a retenu les services de Phœnix SPI pour organiser 12 rencontres de discussion visant à connaître les perceptions des résidents canadiens qui se rendent régulièrement aux États-Unis à l'égard des programmes NEXUS Autoroutes et NEXUS Air. Les rencontres de discussion ont eu lieu dans cinq villes, du 19 septembre au 3 octobre : deux rencontres ont eu lieu à Montréal (en français), à Toronto, à Windsor et à Niagara Falls et quatre rencontres ont été tenues à Vancouver.

Cette recherche est de nature qualitative et non quantitative. Par conséquent, les résultats représentent les opinions des participants sur les questions traitées et ne peuvent être généralisés à l'ensemble des résidents canadiens qui se rendent régulièrement aux États-Unis en automobile ou en avion.

Contexte : Expériences et habitudes relatives au passage à la frontière

Connaissance des programmes NEXUS

Opinion sur les programmes NEXUS

On a demandé aux participants de lire une courte description des programmes NEXUS Autoroutes ou NEXUS Air, offrant un bon aperçu du programme en question (comment faire une demande, comment il fonctionne, etc.).

Raisons de s'inscrire ou de ne pas s'inscrire aux programmes NEXUS

Promotion des programmes NEXUS

Conclusions et implications

Les résultats de l'étude suggèrent que les programmes NEXUS sont généralement bien vus par les participants mais que la plupart ne les considèrent pas personnellement utiles, pour diverses raisons. Bien que les participants aient vécu différentes expériences au moment de passer la frontière, la plupart n'ont pas été problématiques, surtout dans le cas des voyageurs routiers. Malgré le fait que la plupart des participants croient que les délais aux douanes se sont allongés et que les vérifications à la frontière sont devenues plus poussées après les événements du 11 septembre, surtout dans le cas du transport aérien, ils semblent être d'avis, en général, que les choses aient empiré pour un certain temps et qu'elles soient ensuite revenues à la normale, du moins aux postes frontaliers terrestres. Les participants rapportent des temps d'attente de moins de 15 minutes, en moyenne, aux postes frontaliers terrestres et ont trouvé des stratégies pour réduire l'attente au minimum (p. ex., ils passent la frontière en dehors des heures de pointe ou se présentent à des postes frontaliers moins achalandés, ils évitent les jours fériés, ils s'habillent convenablement, etc.). Bien que le temps d'attente soit plus long pour les passagers du transport aérien, il s'agit là d'un fait attendu et occasionné par les vérifications de sécurité qui demeurent essentiellement inchangées, avec ou sans NEXUS.

Par conséquent, la principale raison pour laquelle on s'intéresse peu à NEXUS est l'absence de besoin : le dérangement n'est pas assez important, chez la plupart des participants, pour qu'ils éprouvent le besoin d'explorer d'autres voies ou de prendre d'autres mesures. Toutefois, cette situation pourrait changer : la plupart des participants s'attendent à ce que la traversée de la frontière devienne plus difficile en raison, principalement, de facteurs géopolitiques, qu'on voyage en automobile ou en avion. Par contre, à l'heure actuelle, la demande pour ces programmes est faible. En résumé, le contexte dans lequel évolue NEXUS en est un dépourvu de problèmes ou, à tout le moins, de problèmes importants. Par conséquent, NEXUS représente une solution à un problème qui n'existe pas vraiment pour plusieurs participants et surtout, pour les voyageurs routiers.

Fait intéressant, plusieurs participants (voire la plupart) jugent NEXUS utile pour les frontaliers ou les gens d'affaires (autrement dit, les gens qui passent la frontière très souvent) et plus particulièrement pour les voyageurs routiers qui font le trajet presque quotidiennement ou au moins une fois par semaine. Les participants les plus intéressés par NEXUS sont généralement les très grands voyageurs (les voyageurs routiers qui font le trajet presque chaque semaine et les passagers du transport aérien qui font des voyages d'affaires régulièrement).

En plus de ne pas être intéressés à s'inscrire aux programmes, les participants ont signalé de nombreux irritants ou fait part de plusieurs préoccupations à l'égard de ceux-ci. Les principaux sont les suivants : l'emplacement des centres d'inscription (la plupart des participants sont d'avis que ceux-ci devraient être situés au centre-ville, comme les bureaux des passeports), le processus de demande (généralement jugé trop lourd), les heures d'ouverture de certaines voies NEXUS (en particulier près de Montréal et de Vancouver) et la nécessité que tous les passagers d'un véhicule soient membres de NEXUS. Ces facteurs dérangeaient beaucoup certains participants. De plus, on doute beaucoup de l'efficacité du programme NEXUS Autoroutes à faciliter le passage à la frontière en raison, principalement, de l'accès retardé aux voies NEXUS (le fait que les voies NEXUS ne soient que de 500 pieds signifie que les voyageurs routiers doivent faire la file longtemps avant d'y arriver). Bien qu'un moins grand nombre de participants aient exprimé des réserves à l'égard de la protection de la vie privée, du partage de renseignements personnels avec les États-Unis et du recours à l'empreinte biométrique ou à la lecture de l'iris, ces facteurs n'en étaient pas moins source d'inconfort chez certains participants.

Il ressort clairement que la notoriété de NEXUS n'est pas la même partout : elle est relativement bonne près des postes frontaliers mais beaucoup plus faible dans les villes, particulièrement à Montréal et à Toronto. Il est donc nécessaire de mieux faire connaître NEXUS et le meilleur endroit pour le faire serait aux postes frontaliers (suggestion la plus courante).

Malgré les aspects apparemment négatifs de NEXUS, le fait d'apporter des correctifs ou de mieux faire connaître celui-ci n'aurait pas beaucoup d'effet sur le taux de participation. Bien que certains aspects des programmes NEXUS méritent d'être étudiés et peut-être modifiés, chacune des modifications apportées, en soi, n'aurait qu'un effet limité. Même des changements plus importants aux programmes ne règleraient en rien la faible demande pour ces programmes. Ironiquement, le plus important facteur qui pourrait avoir une incidence sur les taux d'inscription est une détérioration de la situation à la frontière (délais accrus, etc.). Le fait de combiner le processus de demande d'un passeport à celui des programmes NEXUS pourrait aussi avoir un effet positif sur l'adhésion. En l'absence d'une détérioration de la situation à la frontière et d'une harmonisation des processus de demande, toute autre mesure ne pourrait avoir qu'un effet limité sur le taux de participation. 

Il convient de noter que les réactions des participants étaient sensiblement les mêmes, peu importe la ville où a eu lieu la rencontre de discussion ou la langue dans laquelle elle s'est déroulée. Elles ont aussi été sensiblement les mêmes pour les deux programmes (NEXUS Air et NEXUS Autoroutes), bien que l'intérêt manifesté à l'égard de NEXUS Air ait été plus grand. Cet intérêt est certainement dû, en partie, au plus grand montant de temps et aux plus grands efforts que doivent consacrer les passagers du transport aérien à obtenir l'approbation d'entrer aux États-Unis.