Exploration des attitudes envers le Système d’alertes sans fil au public au Canada – Sommaire exécutif

But et objectifs de la recherche

Le CRTC exige que les fournisseurs de services sans fil (FSSF) diffusent les alertes d’urgence sans fil sur leurs réseaux LTE dans le cadre de leur participation au Système national d’alertes au public (SNAP) du Canada. Ainsi, tous les appareils sans fil compatibles et connectés à un réseau LTE recevront un test ou une alerte qui avertit les Canadiens dans une zone touchée de risques, imminents ou en cours, qui mettent leur vie en danger.

L’obligation de participer aux alertes sans fil au public des FSSF prévoit également leur participation obligatoire à une campagne pour éduquer les utilisateurs de services sans-fil et accroître la notoriété de la nouvelle fonction d’alertes au public au sein du SNAP. Dans la décision de télécom CRTC 2018-85, le CRTC a établi qu’au moins un message texte par année en 2018 et en 2019 devait être envoyé par les FSSF à leurs clients LTE pour les notifier des tests d’alerte qu’ils recevraient dans les régions visées par ces tests.

Cependant, même si des tests d’alerte du SNAP sont diffusés depuis 2015 et que les FSSF ont fait la promotion des alertes sans fil au public en 2018 et en 2019, les alertes d’urgence sans fil réelles, ainsi que les tests d’alerte annuels, continuent de donner lieu à des plaintes auprès de divers intervenants des services d’alertes. La nature des plaintes reçues après l’envoi de tests ou d’alertes réelles indique que la population éprouve un éventail de sentiments à l’égard du système et de son mode de fonctionnement actuel. Dans certains cas, il semble y avoir une certaine confusion en ce qui concerne la propriété, le fonctionnement et la réglementation du SNAP. C’est pourquoi le CRTC cherche à évaluer la compréhension, les sentiments et la satisfaction en général du public à l’égard du SNAP.

De plus, jusqu’à maintenant, les plaintes donnent à penser que les Canadiens ignorent l’existence des alertes sans fil au public ou que leurs appareils mobiles peuvent les recevoir. Le CRTC se préoccupe du fait que les utilisateurs de services sans-fil ignorent que les alertes sans fil au public ont été ajoutées au SNAP.

La présente recherche a été conçue pour aborder les objectifs suivants :

Résumé des conclusions

Système national d’alertes au public

La majorité des Canadiens (86 %) connaît le Système national d’alertes au public (SNAP) du Canada. La plupart connaissent le système, y compris les alertes Amber (87 %) et de catastrophes naturelles (feux de forêt, tornades ou déversements de produits chimiques; 74 %), même si beaucoup croient à tort que le SNAP diffuse des avis d’ébullition d’eau ou de qualité de l’air (41 %). Les Canadiens comprennent bien l’importance du SNAP, car près de neuf sur dix affirment que le système est très important (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 86 %). Cependant, la satisfaction est légèrement mitigée, puisque seulement 60 % des Canadiens se disent très satisfaits du système (6 ou 7 sur une échelle de 7 points).

Alertes sans fil au public

La vaste majorité des Canadiens (96 %) se souvient d’avoir reçu une alerte sans fil au public au moins une fois au cours des 12 derniers mois. La plupart disent avoir reçu cette alerte sur leur téléphone cellulaire (92 %), et ils sont moins nombreux à se souvenir d’une alerte à la télévision (31 %) ou à la radio (24 %). Il en découle que la plupart des Canadiens savent qu’ils peuvent recevoir des alertes d’urgence sur leur téléphone cellulaire (97 %). Néanmoins, à peine la moitié des Canadiens (51 %) savent que seuls les appareils compatibles connectés à un réseau LTE reçoivent les alertes, ce qui représente une occasion de les sensibiliser à ce sujet.

La notoriété des alertes sur les téléphones cellulaires est largement dictée par les alertes elles-mêmes, étant donné que deux tiers des Canadiens (62 %) en ont pris connaissance après avoir reçu une alerte sur leur téléphone cellulaire. Les autres sources de notoriété mentionnées comprennent la télévision (11 %), la radio (8 %), une notification de la part d’un FSSF (7 %), les nouvelles (6 %) et les réseaux sociaux (3 %).

La plupart des Canadiens sont satisfaits des alertes sans fil au public (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 75 %). Bien que la capacité d’envoyer des alertes sur les téléphones cellulaires soit généralement considérée comme une fonction utile du SNAP (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 89 %), et que les alertes soient jugées claires et faciles à comprendre (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 95 %), les Canadiens sont moins nombreux (58 %) à croire que les alertes qu’ils reçoivent sur leur téléphone cellulaire sont pertinentes pour eux. Cela pourrait s’expliquer par l’étendue de la zone de diffusion, car le principal motif d’insatisfaction à l’égard des alertes invoqué par les Canadiens était qu’elles ne s’appliquaient pas à leur région (44 %).

Malgré une certaine insatisfaction quant à la pertinence des alertes, peu de Canadiens estiment avoir reçu trop d’alertes dans la dernière année (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 9 %), et la majorité convient que réaliser deux tests d’alerte par année est l’idéal (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 69 %). De plus, peu de gens disent qu’ils aimeraient avoir l’option de se désabonner complètement des alertes sur les téléphones cellulaires (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 15 %). Par conséquent, ces résultats suggèrent que l’insatisfaction à l’égard des alertes sur les téléphones cellulaires ne découle pas d’un désir de recevoir moins d’alertes ou de l’impossibilité de s’y désabonner, mais plutôt de la trop vaste étendue des zones de diffusion.

Alertes Amber

La satisfaction à l’égard des alertes Amber surpasse celle du SNAP en général, puisqu’une majorité des Canadiens (83 %) se disent satisfaits des alertes Amber (6 ou 7 sur une échelle de 7 points). De plus, la plupart conviennent que les alertes Amber sont importantes afin d’assurer la sécurité des enfants (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 93 %).

Parmi ceux qui sont insatisfaits des alertes Amber, le principal motif d’insatisfaction est que l’alerte ne s’applique pas à leur région (35 %). Les autres motifs d’insatisfaction invoqués comprennent le fait de ne pas recevoir d’alerte (18 %), d’avoir été réveillé par l’alerte (18 %), de juger que le volume de l’alerte est trop élevé (7 %) ou de ne pas savoir comment bloquer l’alerte (7 %).

Malgré l’insatisfaction quant aux zones de diffusion des alertes du SNAP et des alertes Amber, la plupart des Canadiens croient que ces dernières devraient continuer d’être diffusées à l’ensemble de la province ou du territoire (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 79 %) et qu’elles devraient être transmises à toute la population même si elles dérangent (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 86 %). L’opinion publique sur les alertes Amber semble donc préconiser la protection de l’enfance plutôt que de considérer les alertes comme dérangeantes. Ainsi, l’option de se désabonner des alertes reçoit peu d’appui (6 ou 7 sur une échelle de 7 points; 16 %).

Différences démographiques

D’autres analyses démographiques et de sous-groupes ont aussi été effectuées, notamment sur l’âge, le sexe, la région ainsi que la satisfaction à l’égard du SNAP et de la réception des alertes au cours des 12 derniers mois. Des différences démographiques ont été constatées quant aux facteurs suivants :

Âge :

Les Canadiens de 16 à 54 ans diffèrent de leurs aînés de 55 ans et plus de multiples façons :

Sexe :

En général, les femmes perçoivent le SNAP, les alertes sans fil au public et les alertes Amber plus favorablement. Les différences entre les sexes comprennent ce qui suit :

Région :

Les régions visées par les tests comprennent les Prairies (le Manitoba, l’Alberta et la Saskatchewan), les provinces de l’Atlantique (la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick,Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard) et les territoires (les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Yukon). Pour la plupart des mesures du SNAP, des alertes sans fil au public et des alertes Amber, il existe des différences régionales, notamment ce qui suit :

Alertes au cours des 12 derniers mois :

S’ils ont reçu une alerte au cours des 12 derniers mois, les Canadiens ont en général une opinion plus favorable du système et sont mieux renseignés sur le SNAP, les alertes sans fil au public et les alertes Amber. Plus précisément, les gens qui se souviennent d’avoir reçu une alerte sont plus susceptibles :

Répercussions stratégiques

Les résultats de cette recherche donnent à penser que la plupart des Canadiens appuient le SNAP, y compris les alertes sans fil au public et les alertes Amber. La recherche apporte également des éléments d’information dont il faudra tenir compte lors des prochaines mises à jour des mesures réglementaires :

Méthodologie

Un sondage téléphonique a été réalisé auprès de 1 400 Canadiens de 16 ans et plus qui possèdent un appareil sans fil connecté à un FSSF.

L’échantillon était composé d’un échantillon probabiliste aléatoire de numéros de téléphones cellulaires au Canada. Kantar a utilisé la technique de composition aléatoire (CA) pour la base de sondage composée de numéros de téléphones cellulaires. La technique de CA fait en sorte que tous les numéros ont une probabilité égale d’être sélectionnés, ce qui réduit les risques de biais d’échantillonnage. En outre, l’échantillonnage au hasard assure la représentation des abonnés de divers FSSF, des collectivités autochtones, des marchés francophones et anglophones ainsi que de différents profils démographiques, dont l’âge, le sexe, la scolarité et l’incapacité.

Un essai préliminaire composé de 10 entrevues réalisées en anglais et de 10 entrevues réalisées en français a été effectué le 15 avril 2020. Puis, on a modifié la formulation des questions par souci de clarté et réduit la longueur du sondage. Ces entrevues sont donc exclues de l’ensemble de données final. Le sondage a eu lieu du 26 novembre au 13 décembre 2020.

L’échantillon de 1 400 membres de la population générale de 16 ans et plus fournira un intervalle de confiance de plus ou moins 2,6 %, 19 fois sur 20.

Valeur du contrat

La valeur totale du contrat associé à ce projet était de 108 805,29 $, incluant les taxes applicables.

Énoncé de neutralité politique

J’atteste, par les présentes, à titre de représentant de Kantar, que les produits livrables se conforment entièrement aux exigences en matière de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans la Politique de communication du gouvernement du Canada et dans la Procédure de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique. Plus précisément, les produits livrables ne comprennent pas d’information sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.

Tanya Whitehead
Kantar
Directrice principale, responsable des pratiques publiques