Enquête par la méthode de choix multi-attributs pour
estimer la valeur économique d’une amélioration de la
visibilité pour les Canadiens
Résumé
Préparé pour Environnement et Changement climatique
Canada
Nom du fournisseur : Kantar
Numéro de contrat : K1A12-191149/001/CY
Valeur du contrat : 122 887,15 $
Date d’attribution : 10-05-2019
Date de livraison : 30-11-2020
Numéro d’enregistrement : POR no
007-19
This report is also
available in English
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le rapport, veuillez
communiquer avec ECCC à l’adresse suivante : ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Enquête par la méthode de choix multi-attributs pour estimer la valeur
économique d’une amélioration de la visibilité auprès des Canadiens
Rapport final
Préparé pour Environnement et Changement climatique Canada
Nom du fournisseur : Kantar
Novembre 2020
Environnement et Changement
climatique Canada (ECCC) a mandaté Kantar pour concevoir et mener une enquête
par la méthode de choix multi-attributs dans le but d’évaluer la valeur
économique que les Canadiens associent à une amélioration notable de la
visibilité, exprimée par la valeur pécuniaire de la volonté de payer par ménage
pour un changement d’une unité de deciview (DV). Les conclusions de cette étude
visent à affiner la précision et la représentativité des valeurs économiques
associées à la visibilité dans le modèle d’évaluation de la qualité de l’air
(MEQA2), dont les estimations sont utilisées dans les analyses coûts-avantages
de la réglementation sur la pollution atmosphérique.
This
publication is also available in English under the title: Choice experiment
survey to estimate the economic value of visibility improvement for Canadians.
Autorisation de reproduire
La présente
publication peut être reproduite à des fins non commerciales seulement. Il faut
avoir obtenu au préalable une autorisation écrite d’ECCC. Pour obtenir de plus
amples renseignements sur le présent rapport, veuillez communiquer avec ECCC à
l’adresse : ec.enviroinfo.ec@canada.ca ou à :
MINISTÈRE DE
L’ENVIRONNEMENT
200, boul. Sacré-Cœur
Gatineau (Québec)
K1A 0H3
Numéro de catalogue : En4-424/2-2021F-PDF
Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-37652-3
Publications connexes (numéro d’enregistrement : POR no 007-19) :
Numéro de catalogue : En4-424/2-2021E-PDF (Rapport final, anglais)
ISBN : 978-0-660-37650-9
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par Environnement
et Changement climatique Canada, 2021.
La pollution atmosphérique peut entraîner
une brume sèche pouvant réduire ou obscurcir la visibilité. D’après les
ouvrages économiques, une visibilité réduite peut être associée à une
diminution du bien-être des citoyens ainsi qu’à une perte de revenus dans les
domaines des loisirs de plein air ou du tourisme. Afin d’améliorer la
visibilité, il est nécessaire de réduire la pollution, ce qui peut entraîner
des coûts pour les consommateurs canadiens. Généralement, il s’agit de coûts
indirects qui prennent la forme de dépenses supplémentaires assumées par les
entreprises pour l’installation de dispositifs antipollution sur les véhicules
et le matériel de production. À terme, les entreprises transmettent ces coûts supplémentaires
aux Canadiens en augmentant les prix des biens et services de consommation
courante comme les aliments, l’électricité et le transport. La réduction de la
pollution, et par conséquent, l’amélioration de la visibilité, signifie que les
Canadiens subiront des augmentations inévitables du coût de la vie en général.
Pour estimer la valeur des
changements des niveaux de pollution, Environnement et Changement climatique
Canada (ECCC) utilise actuellement le modèle d’évaluation de la qualité de
l’air (MEQA2), qui mesure les effets de la pollution sur la visibilité, la productivité
des cultures et les coûts de nettoyage des ménages.
Les intrants actuels du module sur
la visibilité dans le MEQA2 utilisent des données qui ont été recueillies pour
la dernière fois en 2002 dans la partie inférieure de la Colombie-Britannique seulement
et qui ont été appliquées à l’ensemble du Canada. En outre, la littérature
empirique existante relative à l’évaluation de l’amélioration de la visibilité
est très limitée, en particulier au Canada. La collecte de données actuelles et
plus robustes sur le plan méthodologique permettra à ECCC d’offrir de
l’information plus précise aux décideurs, conformément aux responsabilités
d’ECCC, aux lignes directrices du Secrétariat du Conseil du Trésor sur
l’analyse coûts-avantages énoncées dans la Directive du Cabinet sur la
réglementation et à l’engagement du gouvernement du Canada à prendre des
décisions fondées sur des données probantes.
L’objectif général de la présente
recherche consistait à obtenir des données actuelles et robustes sur la volonté
de payer (VDP) des Canadiens pour améliorer la visibilité afin de permettre de
mieux caractériser les différences éventuelles dans la population canadienne. Les
résultats de la présente étude serviront à affiner la précision et la
représentativité des valeurs économiques associées à la visibilité dans le
MEQA2, dont les estimations sont utilisées dans les analyses coûts-avantages de
la réglementation sur la pollution atmosphérique.
Une enquête par choix discrets a été entreprise
dans le but de comprendre comment les attributs de la visibilité, du risque
pour la santé et du coût annuel par ménage influent sur la VDP du ménage pour
un changement d’une unité de DV. Les niveaux choisis pour l’étude sont décrits
dans le tableau 1.2.a. ci-dessous.
Visibilité (deciview/champ
de vision) |
Risque pour la santé |
Coût annuel par ménage |
9 DV (155-160 km) 13 DV (105-110 km) 17 DV (70-75 km) 21 DV (45-50 km) 25 DV (30-35 km) 29 DV (20-25 km) 33 DV (10-15 km) |
Faible Modéré |
30 $ (2,50 $ par mois) 60 $ (5 $ par mois) 90 $ (7,50 $ par mois) 180 $ (15 $ par mois) 360 $ (30 $ par mois) Aucun |
Des
stimuli visuels (images) ont été utilisés pour représenter différents niveaux
de visibilité pour les répondants. Comme il n’existe pas de
visibilité « type » pour le Canada, un grand champ de vision a été
choisi pour les tests (5 à 35 DV) afin de pouvoir évaluer les scénarios de
qualité de l’air les plus probables au Canada.
La cote air santé (CAS) a été utilisée pour
représenter le risque pour la santé pour les répondants et deux niveaux de
risque pour la santé ont été inclus dans la conception finale : faible et
modéré. Aucune contrainte n’a été imposée pour déterminer quels niveaux de
risque pour la santé pouvaient être combinés avec quels niveaux de visibilité.
Une méthode de dénombrement exhaustif a été
utilisée pour concevoir les ensembles de choix, car elle répond bien à
l’objectif de la recherche : estimer une valeur moyenne nationale robuste
de la VDP (en dollars par ménage canadien, par an) pour un changement d’une unité
de deciview (DV) et déterminer des variables statistiquement significatives
pour expliquer la volonté de payer.
Une conception avec des effets différents équilibrés
(dénombrement exhaustif) permet de mieux estimer les niveaux de visibilité précis
dans le contexte du prix, tandis qu’une conception avec des effets différents
déséquilibrés (factorielle complète) permettrait de mieux estimer les écarts.
En général, l’objectif de la conception expérimentale
est double :
1. Équilibre des niveaux –
chaque niveau doit apparaître le même nombre de fois que chacun des autres dans
un attribut.
2. Orthogonalité – les niveaux
dans les attributs doivent être indépendants les uns des autres dans la manière
dont ils apparaissent dans les choix.
Dans la conception de l’étude, les contraintes
suivantes ont été appliquées dans le but de permettre une comparaison plus
réaliste pour les répondants :
·
Pour chaque tâche, le scénario de référence se
trouvait à gauche et le scénario d’essai à droite.
·
Le scénario d’essai présentait toujours une meilleure
visibilité que le scénario de référence.
·
Le scénario de référence présentait toujours un coût
nul (0 $).
·
Le scénario d’essai présentait toujours un coût d’au
moins 30 $ par an.
·
Le scénario de référence ne présentait jamais une
visibilité meilleure à 17 DV.
·
Le scénario d’essai n’affichait jamais une visibilité inférieure
à 25 DV.
L’exercice de choix discrets a été estimé à
l’aide d’un modèle logit multinomial hiérarchique bayésien et de la
version 5.5.6 du module hiérarchique bayésien CBC de Sawtooth Software. Le
modèle a utilisé une méthode itérative de Monte Carlo par chaînes de Markov
pour estimer le modèle pour 200 000 itérations, les 100 000 premières
itérations étant utilisées comme rodage pour calibrer le processus et les 100 000 dernières
itérations étant utilisées pour fournir une estimation robuste du modèle. Le
modèle final a estimé les effets linéaires pour la visibilité et le coût annuel
par ménage ainsi que les effets catégoriels pour les deux niveaux de risque
pour la santé. Ce modèle a généré une estimation robuste de la VDP par ménage
pour chaque diminution d’une unité sur l’échelle des DV pour l’ensemble de
l’échantillon et pour différents sous-groupes d’intérêt.
Deux valeurs de la VDP ont été calculées par
répondant. La première a été calculée pour les cas où les risques pour la santé
sont tous les deux modérés, car nous supposons que l’état de base présente un risque
modéré pour la santé. Dans ce calcul, l’utilité globale du risque pour la santé
était nulle, car le risque pour la santé de base et le risque amélioré pour la
santé étaient les mêmes. La deuxième valeur de la VDP correspondait à la VDP
pour une diminution d’une unité de DV, entraînant un faible risque pour la
santé. Ce calcul comprenait le changement d’utilité en passant d’un risque
modéré à un risque faible.
Lorsque le risque pour la santé est nul, en
moyenne, les Canadiens sont prêts à payer 107,04 $ par année ou
8,92 $ par mois pour une amélioration de la visibilité d’un DV. La médiane
est de 1,10 $ par mois et l’écart type de 21,27 $ par mois, ce qui
indique une grande variabilité dans le montant que les Canadiens sont prêts à
payer pour une amélioration de la visibilité d’un DV.
Il existe des différences notables entre les
différents groupes démographiques. Plus précisément, les jeunes Canadiens
(18-34 ans), les ménages avec enfants ou les personnes souffrant d’une
condition les rendant vulnérables à la qualité de l’air ou les personnes vivant
actuellement dans des régions à forte visibilité sont prêts à payer plus cher
que leurs homologues respectifs.
Il n’est pas surprenant que les Canadiens
soient prêts à payer davantage lorsqu’une amélioration de la santé est
associée. En moyenne, les Canadiens sont prêts à payer
581,76 $ par année ou 48,48 $ par mois pour une amélioration
de la visibilité d’une unité de DV qui comprend une diminution perçue associée
du risque pour la santé de modéré à faible. Il existe des différences notables entre les différents groupes
démographiques concernant la VDP lorsqu’une amélioration de la santé est
associée. Plus précisément, les jeunes Canadiens (18-34 ans), les femmes,
les ménages avec enfants ou les personnes souffrant d’une condition les rendant
vulnérables à la qualité de l’air ou les personnes vivant hors du Canada
atlantique sont prêts à payer plus cher que leurs homologues respectifs.
Afin de clarifier les différences de VDP avec
une amélioration du risque pour la santé, nous avons examiné le rapport entre
la VDP seule et la VDP associée à une réduction du risque pour la santé. Les
valeurs absolues de la VDP indiquent dans quelle mesure les Canadiens se
soucient de la visibilité et dans quelle mesure ils se soucient de la santé. L’analyse
du rapport permet de comprendre dans quelle mesure les Canadiens se soucient de
la visibilité comparativement à la santé. Il n’est pas surprenant qu’une très
grande majorité de Canadiens se soucient davantage de la santé que de la visibilité;
toutefois, l’analyse du rapport permet d’identifier les Canadiens qui « se
soucient » davantage de la visibilité, notamment les Canadiens d’âge moyen
(35-54 ans), les Canadiens de la région de l’Atlantique, les Canadiens
vivant dans les collectivités rurales et les Canadiens ayant des enfants à la
maison ou vivant dans des zones où la visibilité est bonne (9 DV ou
moins).
Les résultats de la présente étude
reposent sur des sondages en ligne réalisés du 8 au 29 septembre 2020.
L’enquête a été menée auprès de Canadiens âgés de 18 ans et plus. Les
répondants ont été sélectionnés au hasard dans un panel en ligne et ont été
invités par courriel ou par l’intermédiaire du tableau de bord personnel du
panéliste en ligne pour participer à l’enquête. Les résultats des enquêtes par
panel sont considérés comme un échantillon non aléatoire, ce qui signifie qu’il
ne constitue pas une sélection aléatoire de la population générale du Canada,
mais plutôt un sous-ensemble de personnes qui, dans ce cas, sont des personnes
qui se sont inscrites pour participer à des enquêtes en ligne. Par conséquent,
la marge d’erreur ne s’applique pas.
Les données ont été pondérées pour
refléter la composition démographique de la population canadienne en fonction
de l’âge, du sexe, de la région, du niveau de scolarité et de la population du
lieu de résidence. L’enquête a été menée dans la langue officielle de choix des
répondants et a duré en moyenne 15 minutes par répondant.
La valeur totale du contrat pour le projet
était de 122 887,15 $ taxes comprises.
J’atteste par les présentes, à titre de
représentante de Kantar, que les produits livrables respectent entièrement les
exigences en matière de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées
dans la Politique de communication du gouvernement du Canada et dans la
Procédure de planification et d’attribution de marchés de services de recherche
sur l’opinion publique. Plus précisément, les produits livrables ne comprennent
pas d’information sur les intentions de vote électoral, les préférences quant
aux partis politiques, les positions des partis ou l’évaluation du rendement d’un
parti politique ou de ses dirigeants.
Tanya Whitehead
Kantar
Directrice principale, responsable des
pratiques publiques