Préparé
pour Environnement et Changement climatique Canada
Nom du fournisseur :
Earnscliffe Strategy Group
Numéro du contrat :
K3B42-210961/001/CY
Valeur du contrat :
69 371,43 $ (incluant la TVH)
Date d’attribution du
contrat : 17 mars 2021
Date de livraison :
10 septembre 2021
Numéro d’enregistrement
: POR-132-20
Pour obtenir de plus
amples renseignements sur ce rapport, veuillez contacter Environnement et
Changement climatique Canada à l’adresse : POR-ROP@ec.gc.ca
This report is
also available in English.
Recherche
sur l’opinion publique concernant les températures extrêmes et les programmes
d’avertissement dans le Nord canadien
Resumé
Préparé
pour Environnement et Changement climatique Canada
Nom du fournisseur :
Earnscliffe Strategy Group
Septembre 2021
Le présent rapport de
recherche sur l’opinion publique présente les résultats découlant d’une série
d’entretiens individuels réalisés par Earnscliffe Strategy Group pour le compte
d’Environnement et Changement climatique Canada. La recherche a été menée de juin à août 2021.
This publication is
also available in English under the title: Public Opinion Research on Extreme Temperatures and
Alerting Programs in Northern Canada – Executive Summary
Cette publication ne
peut être reproduite qu’à des fins non commerciales. Il convient d’avoir obtenu
au préalable l’autorisation écrite d’ECCC. Pour obtenir de plus amples
renseignements sur ce rapport, veuillez contacter Environnement et Changement
climatique Canada à l’adresse : POR-ROP@ec.gc.ca
Numéro de
catalogue :
En4-452/2-2022F-PDF
Numéro
international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-41512-3
Publications
connexes (numéro d'enregistrement POR-132-20)
Numéro de
catalogue : En4-452/2-2022E-PDF
(Rapport sommaire en anglais)
ISBN : 978-0-660-41510-9
©
Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de
l’Environnement et du Changement climatique 2022.
Résumé
Earnscliffe Strategy Group a le plaisir de
présenter à Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) le rapport
suivant, résumant les résultats de la recherche qualitative menée sur les
températures extrêmes et les programmes d’avertissement dans le Nord canadien.
Le mandat d’Environnement et Changement
climatique Canada (ECCC) consiste à protéger la sécurité des Canadiens et de
leurs biens. À cette fin, les avertissements météorologiques publics
constituent le moyen d’action principal. Le Service météorologique du Canada
(SMC), en partenariat avec Santé Canada (SC), les provinces et territoires, a
récemment déployé un système d’information et d’avertissement de chaleur de
renommée mondiale sur la majorité du territoire canadien. Ce système permet de
fournir des critères d’avertissement de chaleur et des services connexes basés
sur la santé au moyen de notifications avancées aux partenaires de la santé
publique qui soutiennent leurs systèmes d’avertissement et d’intervention en
cas de chaleur (SAIC).
Dans le Nunavut, le Nord du Québec (Nunavik) et
l’Extrême-Arctique des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon, le SMC ne dispose
actuellement d’aucun service adapté à la région visant à protéger les Canadiens
du Nord pendant les épisodes de chaleur extrême. Les météorologues du SMC ont
indiqué que les populations du Nord canadien sont inquiètes par rapport aux
températures à partir de valeurs moins élevées que celles attendues, en
particulier dans l’Extrême-Arctique. Cependant, la taille actuelle de la population
et les lacunes en matière de données sur la santé dans le Nord canadien n’ont
pas permis à Santé Canada d’effectuer une analyse approfondie et informative
sur la chaleur et la santé permettant l’élaboration de seuils d’avertissement
de chaleur, et il n’existe pas non plus de recherche internationale visant à
appuyer cette procédure. Parallèlement, les changements climatiques ont
augmenté la prévalence des épisodes de chaleur extrême dans le Nord.
L’élaboration de critères et de critères d’avertissement de chaleur basés sur
la santé est par conséquent essentielle afin de protéger la population.
Afin de mettre au point un programme
d’avertissement de chaleur approprié et un système de messagerie efficace pour
le Nord, il était nécessaire de mener une enquête plus approfondie concernant
les points de vue, les besoins et la compréhension actuelle des Canadiens du
Nord en matière de températures extrêmes et des systèmes d’avertissement
associés.
Par cette recherche, ECCC veut non seulement
mieux comprendre les opinions et les besoins des Canadiens du Nord en matière
de chaleurs extrêmes, mais il souhaite également mieux comprendre comment
l’actuel programme d’avertissement de froid extrême dans le Nord est utilisé et
comment les avertissements influencent le processus décisionnel des Canadiens
du Nord. Étant donné que le Nunavut, le Nord du Québec et l’Extrême-Arctique
connaissent les températures les plus froides au Canada, cette recherche
contribuera à améliorer l’actuel programme d’avertissement de froid extrême
dans le but de mieux satisfaire aux besoins des Canadiens du Nord.
La valeur totale du contrat du projet était de
69 371,43 dollars, TVH incluse.
Pour atteindre les objectifs d’ECCC pour ce
projet, Earnscliffe a mené une recherche qualitative. Celle-ci comprend au
total 52 entretiens individuels téléphoniques, réalisés entre le
11 juin et le 12 août 2021. Le public ciblé par la recherche
était les membres autochtones et non autochtones de la population du Nord
canadien (à l’exception de Yellowknife et Whitehorse, pour lesquels les
critères existants des systèmes d’avertissement de chaleur ne sont pas
appropriés), les aînés autochtones du Nord canadien et les responsables de la
santé publique et de la gestion des urgences. Au total, 35 entretiens ont
été menés avec la population générale, 4 avec des aînés, 8 avec des
responsables de la santé et 5 avec des responsables de la gestion des
urgences. Les entretiens ont duré environ 40 minutes et les participants
ont reçu une rémunération de 200 dollars.
Il est important de noter que la recherche
qualitative est une forme de recherche scientifique, sociale et stratégique qui
permet de sonder l’opinion publique. La recherche qualitative n’a pas pour but
d’aider un groupe à atteindre un consensus ou à prendre une décision, mais vise
plutôt à recueillir un éventail d’idées, de réactions, d’expériences et de
points de vue auprès d’un échantillon de participants choisis s’exprimant sur
un sujet donné. En raison du petit nombre de personnes qui y prennent part, ils
ne peuvent être considérés comme statistiquement représentatifs de la
population d’où ils proviennent. Par conséquent, les conclusions tirées des
rencontres ne peuvent être généralisées, avec certitude, et appliquées à
l’ensemble de cette population. En tant que tels, les résultats doivent être
interprétés comme des indications seulement.
Les principaux résultats de la recherche sont
présentés ci-dessous.
- Les participants ont clairement fait la
distinction entre météo (les conditions actuelles) et changements
climatiques (les changements météorologiques observés au fil du temps,
attribuables à l’activité humaine).
- Si la plupart sont préoccupés par les changements
climatiques, le degré de cette inquiétude varie. Certains sont très
inquiets, et ont déclaré avoir observé des changements drastiques,
notamment :
- des températures plus élevées en hiver
et en été;
- le dégel du pergélisol qui provoque
l’enfoncement de leurs résidences;
- le manque de fiabilité dans les routes
de glace et l’épaisseur de celle-ci, posant des problèmes pour la chaîne
d’approvisionnement et des problèmes de sécurité pour la chasse et la
pêche;
- les espèces d’animaux et d’insectes
changeantes dans leur région;
- la fréquence des feux de forêt et
l’impact de la fumée des feux sur la qualité de l’air et la santé.
- Les personnes les moins préoccupées par
les changements climatiques ont indiqué pouvoir faire plus d’activités en
extérieur et profiter de températures plus chaudes. Peu de participants
estiment également que les préoccupations relatives aux changements
climatiques sont exagérées et qu’elles font peut-être simplement partie
d’une période de réchauffement provisoire.
- Presque tous les participants trouvent le
froid extrême plus facile à supporter que les chaleurs intenses. Les
participants ont expliqué s’attendre à ce que le temps soit toujours froid
en hiver. Ils sont habitués à se préparer au froid, et les infrastructures
de leurs communautés ont été construites pour les aider à vivre dans ces
conditions.
- En revanche, les chaleurs extrêmes sont
moins prévisibles. Plusieurs participants pensent que les épisodes de
chaleur extrême sont de plus en plus fréquents et de plus en plus
difficiles à gérer. Leur corps n’est pas habitué à la chaleur, et leurs
maisons n’ont pas été construites pour les aider à rester au frais (p.
ex., rétention de chaleur et absence de climatisation).
- Lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils considéraient
comme un froid extrême, nécessitant que des précautions soient prises, les
participants ont mentionné un intervalle allant de -30 à -50 degrés
Celsius. Les participants ont indiqué qu’à des températures aussi basses,
ils devraient s’habiller plus chaudement et repenser leur façon de voyager
(en cas de panne) ou transporter plus de vêtements ou de couvertures dans
leur véhicule. Certains ont indiqué ne pas sortir lorsqu’il fait
extrêmement froid, et peu de participants ont déclaré poursuivre la plupart
de leurs activités habituelles.
- Le brouillard glacé a parfois été
mentionné comme inhérent au froid extrême. Les participants l’ayant
mentionné le voient clairement comme un phénomène susceptible d’avoir des
conséquences sur leurs propres projets (manque de visibilité) ou sur la
vie de la communauté (perturbations des vols entrants et sortants).
- Le seuil de températures chaudes à partir
duquel les participants se sentent mal à l’aise varie entre 20 et
30 degrés. Les réponses variaient selon la région, les participants
du Nunavut mentionnaient généralement des températures d’environ
20 °C, tandis que ceux du Yukon faisaient plutôt référence à des
températures aux alentours de 30 °C.
- Plusieurs participants ont déclaré avoir
du mal à garder leur maison fraîche, car elles ne sont pas équipées de
climatisation et qu’elles ont été construites pour retenir la chaleur.
Certains ont également déclaré se sentir plus léthargiques ou avoir mal à
la tête à cause de la chaleur.
- Certains ont indiqué poursuivre leurs
activités en prenant des précautions, comme emporter plus d’eau,
appliquer de la crème solaire, etc. Cependant, d’autres essaient de
rester en intérieur et de ne pas sortir, ou de chercher un endroit pour
se rafraîchir ou nager.
- Certains participants souhaiteraient
recevoir un avertissement de chaleur extrême, mais ceux-ci étaient
divisés quant au moment opportun pour le faire : environ la moitié
estimait qu’un jour à l’avance serait suffisant, tandis que les autres
voudraient avoir quelques jours de plus pour se préparer, rafraîchir leur
maison, etc.
- Bien que les températures élevées
puissent être problématiques, les participants semblaient plus préoccupés
par les impacts des événements météorologiques pouvant être liés à
celles-ci que par la chaleur en elle-même. Les participants, en
particulier ceux du Yukon, ont souvent considéré la fumée des feux de
forêt comme une composante de la météo, car elle est déclenchée par les
feux inhérents à la chaleur, aux orages ou aux éclairs.
- Les hivers raccourcis et les changements
brusques des conditions météorologiques et des températures en automne et
au printemps sont apparus comme des préoccupations peut-être encore plus
importantes que le froid ou la chaleur extrême. Quelques participants ont
indiqué que la couverture de glace n’est plus aussi fiable ni aussi
épaisse que par le passé, et elle reste présente moins longtemps
qu’auparavant. Cela signifie qu’ils ne sont pas toujours sûrs de pouvoir
aller sur la glace pour chasser ou pêcher ou de pouvoir utiliser les
routes de glace.
- Les responsables de la santé ont
mentionné un certain nombre de préoccupations liées à la santé publique
n’étant pas ressorties aussi fréquemment chez les autres
participants :
- Ils ont indiqué que les populations
vulnérables, telles que les sans-abri ou les personnes âgées, sont plus
touchées par les conditions météorologiques extrêmes, soit directement en
raison de celles-ci, soit en raison de l’isolement pouvant toucher ces
personnes lorsque leurs proches ne peuvent pas leur rendre visite.
- Les
personnes « travaillant sur le terrain » ont également été
recensées par les responsables de la santé dans le segment de la
population à risque, en raison des conséquences des changements
climatiques sur l’état de la glace et sur la capacité de se déplacer et
d’accéder aux sources traditionnelles de nourriture (chasse, pêche).
- La plupart des participants utilisent les
ressources météorologiques d’ECCC, soit par le biais de son site Web ou de
l’application MétéoCAN. Parmi les autres sources souvent mentionnées, on
peut citer l’application météo d’iPhone, Windy, l’application Weather
Network et le site firesmoke.ca (particulièrement utilisé par les
responsables de la santé).
- Quelques répondants ont également
indiqué que la météo était un sujet de conversation très répandu dans le
Nord.
- La plupart des répondants accèdent aux
bulletins météorologiques en utilisant leur téléphone intelligent ou leur
ordinateur. Peu d’entre eux misent sur la radio et la télévision.
- En règle générale, ils veulent connaître
les températures, le vent (notamment pour le refroidissement éolien et
pour déterminer si le vent est assez fort pour créer des vagues
importantes sur les rivières et les lacs), les chances de précipitations
et les avis de tempête. Tous ces éléments ont une incidence sur la
manière dont les participants prévoient leurs activités.
- Les répondants trouvent les prévisions
météorologiques souvent inexactes, mais ils ne jettent pas la pierre à
ECCC ou aux autres prestataires. Plusieurs des répondants pensent qu’il
est tout simplement trop difficile de prévoir le temps dans le Nord, car les
changements sont rapides et parfois considérables en fonction de
l’emplacement.
- Les participants estiment que la qualité
des informations météorologiques d’ECCC n’est pas mauvaise, mais que
celles-ci manquent en revanche souvent de pertinence. Par exemple, soit
les participants n’ont pas été informés des tempêtes, soit ECCC a prévu
une tempête qui ne s’est jamais produite.
- Lorsqu’on leur a demandé ce qu’ECCC et
les autres prestataires de services météorologiques pourraient faire
différemment, les participants ont mentionné : améliorer la
précision relative aux événements météorologiques majeurs, installer des
stations météorologiques à un plus grand nombre d’emplacements, faire des
mises à jour plus fréquentes, prendre en compte des citoyens dans les rapports
relatifs aux petites communautés (consulter les aînés, notamment),
communiquer de l’information sur l’état des routes en hiver, fournir les
rapports météorologiques dans les langues autochtones et améliorer les
prévisions maritimes.
Entreprise chargée de
la recherche :
Earnscliffe Strategy Group Inc. (Earnscliffe)
Numéro du contrat : K3B42-210961/001/CY
Date d’attribution du contrat :
17 mars 2021
En ma qualité de représentant de l’entreprise
Earnscliffe Strategy Group, je certifie par la présente que les produits
livrables définitifs sont en tout point conformes aux exigences du gouvernement
du Canada en matière de neutralité politique, telles que définies dans la
Politique de communication du gouvernement du Canada et dans la Procédure de
planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur
l’opinion publique. Plus particulièrement, les produits finaux ne comprennent
pas de renseignements sur les intentions de vote aux élections, sur les
préférences de partis politiques, sur les positions vis-à-vis de l’électorat ou
sur l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.
Signature :
Doug Anderson
Directeur, Earnscliffe
Date : 10 septembre 2021