Recherche sur l’opinion publique concernant l’amélioration de la conservation de l’Océanite cul- blanc à Terre-Neuve grâce à la compréhension des perceptions humaines

 

Resumé

 

Préparé pour Environnement et Changement climatique Canada

 

Auteures : Marie Louise Aastrup et Carly C. Sponarski.

Numéro du contrat:  K2B53-210950/001/CY

Valeur du contrat:  39 104,89 $ (incluant la TVH)

Date d’attribution du contrat:  21 mars 2021

Date de livraison:  31 mars 2022

 

Numéro d’enregistrement:  POR-134-20

 

Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec ECCC à :

POR-ROP@ec.gc.ca

 

 

 

 

 

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Recherche sur l’opinion publique concernant l’amélioration de la conservation de l’Océanite cul‑blanc à Terre‑Neuve grâce à la compréhension des perceptions humaines

 

Resumé

 

Préparé pour Environnement et Changement climatique Canada

 

Auteures : Marie Louise Aastrup et Carly C. Sponarski

Mars 2022

 

Le présent rapport de recherche sur l’opinion publique présente les résultats découlant d’une série de sondages effectués par Marie Louise Aastrup et Carly C. Sponarski pour le compte d’Environnement et Changement climatique Canada. L’étude de recherche a été menée entre août et novembre 2021.

 

This publication is also available in English under the title: Public Opinion Research on Improving Leach’s Storm-Petrel Conservation in Newfoundland through an Understanding of Human perceptions

Final Report

 

 

La présente publication ne peut être reproduite qu’à des fins non commerciales. Il faut avoir obtenu au préalable une autorisation écrite d’ECCC. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec ECCC à :

mailto:POR-ROP@ec.gc.ca

 

 

Numéro de catalogue : En4-463/2-2022F-PDF

 

Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-43190-1

 

Publications connexes (numéro d’enregistrement POR-134-20):

 

Numéro de catalogue : En4-463/2-2022E-PDF (Rapport final, anglais)

ISBN : 978-0-660-43188-8

 

 

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, 2022.

 

 

 

Résumé

 

La présente étude a été menée pour comprendre comment les habitants de la région de la baie de la Conception, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, perçoivent l’Océanite cul‑blanc (Oceanodroma leucorhoa) (appelé ci‑après océanite) et le Macareux moine (Fratercula arctica) (appelé ci‑après macareux). Entre 1984 et 2013, la population d’océanites de l’île Baccalieu a perdu environ 1,6 million de couples nicheurs, ce qui illustre l’urgence des initiatives de conservation des océanites (Wilhelm et al., 2019). Un rapport inédit préparé par le bureau régional de Terre‑Neuve‑et‑Labrador de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP‑TNL) documente les perceptions négatives du public à l’égard des océanites. Pour comprendre à quel point ces perceptions négatives sont répandues et pour comprendre les facteurs contribuant aux perceptions négatives possibles, une approche axée sur les dimensions humaines de la gestion des espèces sauvages (human dimensions of wildlife) a été adoptée au moyen d’un questionnaire visant à obtenir des données quantitatives (c.‑à‑d. des chiffres) et qualitatives (c.‑à‑d. des mots) sur les perceptions à l’égard des oiseaux de mer.

On estime que la valeur totale de ce contrat s’élève à 39 104,89 $ CA (y compris la TVH).

Méthodes et données démographiques

Une méthode de dépôt‑ramassage a été utilisée pour distribuer le questionnaire dans quatre villes : Holyrood, Harbour Main-Chapel’s Cove-Lakeview, Clarke’s Beach et Bay de Verde (figure 2) entre août et novembre 2021. Les lignes directrices provinciales et fédérales relatives à la COVID‑19 ont été suivies pendant la collecte de données (c.‑à‑d. le port du masque, le maintien d’une distanciation physique et l’utilisation d’un désinfectant pour les mains). Une base d’échantillonnage aléatoire proportionnel a été utilisée pour recueillir les données auprès des résidents des quatre villes. La participation était volontaire, et seuls les participants âgés de plus de 18 ans ont été invités à répondre au sondage. Au total, 764 personnes ont été invitées à participer à cette étude, et 320 questionnaires ont été obtenus, soit un taux de réponse global de 51 %. Étant donné que les données ont été obtenues dans des collectivités rurales de Terre‑Neuve, les résultats ne peuvent être extrapolés à des centres urbains comme St. John’s.

 

L’échantillonnage était réparti selon un ratio presque égal entre les personnes s’identifiant comme une femme et celles s’identifiant comme un homme. Bien que le profil démographique des répondants reflète généralement les données du recensement de 2016, les données sont biaisées en faveur des personnes d’un âge plus avancé. La majorité des répondants étaient âgés de plus de 50 ans, de sorte que les résultats ne reflètent pas les perceptions des groupes plus jeunes. Cela s’explique en partie par le fait que les personnes âgées de moins de 18 ans n’ont pas été invitées à participer à l’étude.

 

Principales constatations

La majorité des répondants (67,64 %) n’avaient pas entendu parler de la patrouille des macareux et des océanites (Puffin and Petrel Patrol), et très peu d’entre eux (0,65 %) avaient l’intention de participer à cette patrouille. Près des deux tiers des répondants ont indiqué qu’ils sont conscients de la présence de macareux à la baie de la Conception. Environ deux cinquièmes des répondants ont déjà vu des macareux à la baie de la Conception. Environ la moitié des répondants sont conscients de la présence d’océanites à la baie de la Conception, et environ deux cinquièmes ont déclaré avoir vu des océanites. D’après les réponses des répondants à une série de questions sur les connaissances, plus de la moitié des répondants (57,00 %) peuvent être considérés comme bien informés sur les macareux et 43,00 % peuvent être considérés comme peu informés sur ces derniers. Un pourcentage plus faible de répondants (50,00 %) peuvent être considérés comme bien informés sur les océanites et 50,00 %, comme peu informés sur ces derniers. En général, les répondants ne savaient pas que le plus grand site de nidification d’océanites au monde se trouve à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Les résultats indiquent que les niveaux de connaissances sur les océanites diffèrent entre les hommes et les femmes, les hommes étant plus sensibilisés par rapport aux océanites d’après leurs réponses.

 

La collecte de données a porté sur les orientations relatives à la valeur accordée aux espèces sauvages par les répondants, c.‑à‑d. les croyances fondamentales des gens concernant la place des espèces sauvages dans le monde. Les gens peuvent être classés selon les quatre catégories d’orientations relatives à la valeur accordée aux espèces sauvages suivantes : les mutualistes (personnes qui ont des liens affectifs et des interactions avec les espèces sauvages), les traditionalistes/utilitaristes (personnes qui chassent et utilisent les espèces sauvages), les pluralistes (personnes qui ont à la fois des croyances mutualistes et utilitaristes) et les indifférents (personnes qui ne s’intéressent pas particulièrement aux espèces sauvages et qui obtiennent un faible pointage à la fois pour les croyances mutualistes et utilitaristes). La majorité des répondants (36,00 %) ont une orientation mutualiste en ce qui concerne la valeur accordée aux espèces sauvages; ils sont suivis des pluralistes (29,87 %), des traditionalistes (18,51 %) et des indifférents (15,59 %). À Holyrood (40,65 %) et à Harbour Main-Chapel’s Cove-Lakeview (33,33 %), la majorité des répondants ont une orientation mutualiste. À Clarke’s Beach (36,84 %) et à Bay de Verde (33,33 %), la majorité des répondants ont une orientation pluraliste. Cela a des conséquences sur le cadre de communication. Bien que la plupart des répondants puissent être qualifiés de « mutualistes » ou de « pluralistes », les efforts de communication devraient cibler chacune des orientations. Les efforts de communication devraient également être adaptés à la collectivité visée, car des différences ont été observées d’une collectivité à l’autre quant à l’orientation de la valeur accordée aux espèces sauvages.

 

L’attitude adoptée par une personne envers une entité (p. ex. une personne, un objet, une action, une espèce) peut être favorable, neutre ou défavorable. Dans l’ensemble, la plupart des répondants ont une attitude positive ou neutre envers les macareux. Les répondants ont indiqué qu’ils pensent que les macareux dans leur région sont bons, bénéfiques et positifs. Les répondants ont une attitude légèrement moins positive envers les océanites. De manière générale, les répondants considèrent que les océanites dans leur région ne sont ni bons ni mauvais, qu’ils sont plutôt bénéfiques et qu’ils ne sont ni négatifs ni positifs. Aucune différence statistiquement significative n’a été détectée entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les attitudes envers les macareux et les océanites.

 

Les émotions sont des réactions physiologiques, cognitives et comportementales à des expériences, et elles jouent un rôle dans la façon dont une personne perçoit les espèces sauvages et l’intensité de cette perception. Le fait de voir des macareux dans leur région a suscité des émotions positives chez les répondants. En général, les répondants ont indiqué que, lorsqu’ils voyaient des macareux, ils se sentaient contents, compatissants, enthousiastes, satisfaits et en admiration. Ces émotions n’étaient pas aussi fortes à l’égard des océanites, car un plus grand nombre de répondants ont indiqué qu’ils se sentaient neutres à leur égard. Pourtant, globalement, les répondants ont indiqué qu’ils ne se sentaient ni en colère ni contents, qu’ils se sentaient modérément compatissants, qu’ils n’étaient ni dégoûtés ni enthousiastes, qu’ils n’étaient ni contrariés ni satisfaits et qu’ils étaient en admiration, lorsqu’ils voyaient des océanites dans la région. Les répondants s’identifiant comme une femme ont éprouvé des émotions légèrement plus positives envers les macareux que ceux s’identifiant comme un homme. Aucune différence statistiquement significative n’a été détectée entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les émotions à l’égard des océanites.

 

Par croyances relatives à l’existence, on entend les croyances d’une personne concernant le droit à l’existence d’une espèce et l’importance de la conservation de l’espèce pour les générations futures. Les répondants sont d’accord sur le fait que les macareux et les océanites ont le droit d’exister et qu’ils devraient être conservés pour les générations futures. Ils pensent également que les macareux, et dans une moindre mesure les océanites, ont des répercussions positives sur le tourisme.

 

Pour comprendre les normes en ce qui concerne les macareux et les océanites, on a mesuré la conscience des conséquences des actions humaines sur la conservation des oiseaux de mer et la mesure dans laquelle les gens s’attribuent une responsabilité. Des valeurs moyennes plus élevées pour les éléments de responsabilité ont été observées pour les macareux, comparativement aux océanites. Les répondants pensent qu’ils sont responsables de la conservation des macareux, mais moins de celle des océanites. En général, les répondants ne se sentent pas particulièrement obligés de sensibiliser les autres à l’importance des macareux ou des océanites. De manière générale, les répondants se sont dits très conscients des conséquences : ils ont indiqué que leurs actions personnelles pouvaient avoir des répercussions sur la capacité des macareux et des océanites à prospérer. Les répondants ont également indiqué qu’ils étaient conscients des répercussions que les humains peuvent avoir sur les macareux et les océanites.

 

Pour comprendre ce qui influence les perceptions, on a évalué les interactions avec les oiseaux de mer (savoir qu’ils sont présents et en avoir déjà vu; savoir qu’ils sont présents, mais ne jamais en avoir vu; ne pas savoir qu’ils sont présents et ne jamais en avoir vu). Aucune différence significative n’a été détectée dans la façon dont les macareux sont perçus compte tenu des interactions des répondants avec les macareux. Cependant, des différences ont été détectées dans la façon dont les océanites sont perçus compte tenu des interactions. En ce qui concerne les océanites, on observe un niveau de connaissance plus élevé et des croyances relatives à l’existence plus fortes pour les deux catégories de conscience. Des différences significatives dans la conscience des conséquences et l’attribution de la responsabilité ont été observées chez les répondants qui sont conscients de la présence des océanites et qui en ont vu, comparativement aux répondants qui ne sont pas conscients de leur présence et n’en ont jamais vu, les répondants conscients de leur présence démontrant des niveaux plus élevés de conscience des conséquences et d’attribution de la responsabilité.

 

Les relations entre les processus cognitifs, les émotions et la norme personnelle (c.‑à‑d. l’attribution de la responsabilité et la conscience des conséquences) pour les deux espèces d’oiseaux de mer ont été examinées au moyen d’une régression linéaire. Pour les macareux, des relations faibles ont été détectées entre les orientations de la valeur accordée aux espèces sauvages et les attitudes, et entre les connaissances et les attitudes. Une relation forte a été détectée entre les attitudes et les émotions des répondants, et des relations plus faibles entre les attitudes et l’attribution de la responsabilité. Des relations entre les émotions et l’attribution de la responsabilité et la conscience des conséquences ont également été détectées. Pour les océanites, les relations entre les processus cognitifs, les émotions et les normes personnelles étaient moins prononcées, une faible relation ayant été détectée entre les connaissances et la conscience des conséquences. Une relation a également été détectée entre les émotions et l’attribution de la responsabilité dans le cas des océanites, et entre les émotions et la conscience des conséquences. Une faible relation a aussi été détectée entre les attitudes et l’attribution de la responsabilité. Une relation forte entre les deux variables normatives (attribution de la responsabilité et conscience des conséquences) a été observée pour les deux espèces.

 

Les répondants devaient indiquer les trois premiers mots qui leur venaient à l’esprit lorsqu’ils pensaient aux macareux et aux océanites, respectivement. La catégorie de mots la plus courante pour les macareux était celle des qualificatifs décrivant l’oiseau (41,15 %). La majorité des qualificatifs utilisés étaient des qualificatifs positifs (84,11 %) tels que « beau » (beautiful), « sympa » (nice), « joli » (pretty) et « amusant » (fun), suivis de qualificatifs neutres (8,61 %) et d’un très petit nombre de qualificatifs négatifs (1,99 %). La deuxième catégorie la plus courante était celle des caractéristiques de l’oiseau (26,19 %) telles que « petit » (small), « rapide » (fast) et « coloré » (colorful). Elle était suivie des catégories suivantes : emplacement (8,63 %), animaux (7,91 %) et identité culturelle (5,76 %). Des exemples d’identité culturelle comprennent « Buddy le macareux » (Buddy the Puffin), « patrie » (home) et « emblématique » (iconic). Les mots associés aux macareux sont généralement positifs, axés sur l’apparence de l’oiseau et sur des emplacements spécifiques où l’on peut le rencontrer. Pour les océanites, les qualificatifs décrivant l’oiseau sont également la catégorie la plus courante (23,72 %). La majorité des qualificatifs utilisés étaient des qualificatifs positifs (43,36 %) tels que « gracieux » (graceful), « beau » (beautiful) et « sympa » (nice), suivis de qualificatifs négatifs (24,78 %) tels que « puant » (stink), « malodorant » (smelly), « idiot » (foolish) et « odeur » (odor), et de qualificatifs neutres (14,16 %) tels que « rapide » (fast), « libre » (free) et « vite » (quick). Comme pour les macareux, la deuxième catégorie la plus courante était celle des caractéristiques de l’oiseau (22,25 %), qui comprenaient des mots comme « petit » (small) et « noir » (black), suivie de la catégorie manque de connaissances (13,69 %). Parmi les autres catégories importantes, on trouve les conditions météorologiques (9,54 %), qui comprennent les phénomènes météorologiques ayant des répercussions sur les océanites et des mots comme « tempête » (storm), « mauvais » (bad) et « vent » (wind). La catégorie animaux (9,29 %) est également une catégorie courante avec des mots comme « oiseaux » (birds), « mouettes et goélands » (gulls), « baleines » (whales) et « espèces sauvages » (wildlife). La catégorie environnement bâti (8,56 %) comprend des menaces pour les océanites associées aux structures bâties, p. ex. le fait qu’ils sont attirés par la lumière, ainsi qu’à d’autres infrastructures telles que les plateformes pétrolières, les lampadaires et les fenêtres. Les mots associés aux océanites sont moins positifs que ceux associés aux macareux, et ils sont davantage axés sur l’ignorance de la présence de l’espèce et les menaces pour la conservation de cette dernière.

 

Utilisation prévue des résultats et extrapolation

 

Les océanites ne sont pas aussi bien connus que les macareux. Les attitudes et les croyances à leur égard n’étaient pas négatives, mais plutôt neutres. Dans le but de contribuer aux efforts de conservation, une expansion des programmes d’éducation pourrait permettre d’aller chercher l’appui des membres des collectivités locales

 

 

 

 

Attestation de neutralité politique

 

Je certifie par la présente que les résultats finaux sont entièrement conformes aux exigences de neutralité politique du gouvernement du Canada décrites dans la Politique sur les communications du gouvernement du Canada et dans la Procédure de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique.

 

Plus précisément, les produits livrables ne comprennent pas d’information sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.

 

 

 

 

 

Signature : ______________________________

      Marie Louise Aastrup, Ph. D.

 

 

Date : 31 mars 2022