POR 083-10
Date d’attribution du contrat : 1er décembre 2010

Sondage sur les Amériques 2011 Rapport sommaire

Présenté à : Affaires étrangères et Commerce international Canada
Édifice Lester B. Pearson
125, Sussex Drive
2e étage
Ottawa (Ontario)
K1A 0G2
kevin.chappell@international.gc.ca

Rédigé par : Société Ipsos Reid
1, rue Nicholas, bureau 1400
Ottawa (Ontario) K1N 7B7
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Téléc. : 613-241-5460
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Table des matières

  1. Rapport sommaire
  2. Contexte et objectifs
  3. Méthodologie
  4. Faits saillants
  5. Conclusions

Rapport sommaire

Contexte et objectifs

Annoncé par le premier ministre en juillet 2007 et réitéré dans le Discours du Trône 2008, le réengagement du Canada dans les Amériques comporte trois objectifs importants et interreliés : accroître la prospérité économique, améliorer la sécurité et la santé et défendre nos valeurs fondamentales que sont la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit.

Le ministre des Affaires étrangères dirige l’élaboration d’une approche pangouvernementale pour le réengagement du Canada dans les Amériques. À la lumière de la priorité que le ministre donne à la politique étrangère du Canada, il convient de déterminer si la population générale est en faveur d’un niveau d’activité accru et de l’importance que le gouvernement accorde à ces régions.

Compte tenu du besoin de comprendre la population, Affaires étrangères et Commerce international Canada a commandé en 2008 une étude de référence pour avoir un aperçu des points de vue des Canadiens à l’égard de la stratégie du gouvernement. Cette étude, qui constitue la première vague et un suivi des résultats de 2008, a été conçue pour fournir aux agents des communications du ministère des données sur les perceptions de la population canadienne à l’égard de la stratégie et des initiatives politiques du gouvernement en ce qui concerne les Amériques. De façon plus précise, l’étude vise à :

En plus des questions posées dans le sondage de 2008, on a ajouté Haïti comme sujet d’intérêt dans le sondage de 2011, à la lumière du tremblement de terre dévastateur de 2010 et de la participation soutenue du Canada aux efforts de reconstruction dans ce pays.

Le sondage sur les Amériques sera utilisé pour informer les planificateurs et décideurs clés de la direction de l'engagement du Canada avec les Amériques. Il fournira également des informations sur les enjeux publics et le contexte dans lequel les communicateurs du MAECI devront fonctionner. Le montant total du contrat est de 32,368.85 $ incluant la TVH.

Méthodologie

Ipsos Reid a mené un sondage téléphonique personnalisé pour le compte du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du 11 au 31 janvier 2011 auprès d’un échantillonnage représentatif de 1 000 adultes canadiens. Le tableau ci-dessous présente la répartition régionale de l’échantillonnage.

  Taille de l'échantillonnage Marge d'erreur
Canada 1 000 ± 3,1
Colombie-Britannique 133 ± 8,5
Alberta 102 ± 9,7
Sask./Man. 65 ± 12,2
Ontario 383 ± 5,0
Québec 243 ± 6,3
Provinces de l'Atlantique 74 ± 11,4

L’échantillonnage a été stratifié selon les divisions du recensement et les ménages ont été sélectionnés à l’aide d’un programme d’échantillonnage téléphonique central utilisant la composition aléatoire. Les données du sondage sont pondérées de sorte que la composition de l’échantillonnage d’après l’âge et le sexe soit représentative de celle de la population adulte canadienne réelle, selon les données du recensement de Statistique Canada.

Les calculs suivants de taux de réponse ont été effectués à l’aide de la méthode de calcul empirique des taux de réponse de l’Association de la recherche et de l’intelligence marketing.

Total des numéros composés 15 297
Non valide (numéro hors service, télécopieur/modem, entreprise/non résidentiel) 6981
Non résolu (U) (ligne occupée, pas de réponse, répondeur) 2 842
Admissible – non-réponse (IS) 4 438
Problème de langue 139
Maladie, incapacité, surdité 45
Refus du ménage 3 443
Refus du répondant 295
Le répondant qualifié raccroche 516
Admissible – réponse (R) 1 036
Personne de 18 ans ou plus 8
Autre inadmissibilité 28
Entrevues complétées 1 000
Taux de réponse = R/(SR+IS+R) 12 %

Faits saillants

Lorsqu’on demande aux répondants quelle est pour eux la signification du terme « les Amériques », ils répondent le plus souvent l’Amérique du Nord (47 %) et l’Amérique du Sud (45 %). D’autres mentionnent les États-Unis (25 %), l’Amérique centrale (17 %) ou le Canada (16 %). Moins d’un répondant sur dix mentionne l’ensemble du continent (9 %), le Mexique (7 %) ou tout simplement l’« Amérique » (7 %).

Ces résultats sont très semblables à ceux de 2008. Cependant, des proportions passablement plus élevées de répondants associent les États-Unis aux Amériques en 2011 (25 %, comparativement à 16 % en 2008), tandis que la proportion de ceux qui répondent qu’ils ne savent pas a diminué (16 %, comparativement à 24 % en 2008).

La majorité des répondants disent que les intérêts du Canada sont très ou plutôt liés à ce qui se passe aux États-Unis, au Mexique, en Amérique du Sud, en Amérique centrale et dans les Caraïbes. En particulier, la plupart des répondants estiment que les intérêts du Canada sont très ou plutôt liés à ce qui se passe aux États-Unis (96 %). Trois répondants sur quatre (77 %) estiment que les intérêts du Canada sont liés à ce qui se passe au Mexique, et près des deux tiers d’entre eux affirment qu’ils sont liés à ce qui se passe en Amérique du Sud (64 %) et en Amérique centrale (64 %).

C’est à ce qui ce passe dans les Caraïbes (53 %) que les Canadiens ont le moins tendance à considérer que les intérêts du Canada sont très ou plutôt liés. Toutefois, sept répondants sur dix estiment que les intérêts du Canada sont liés à ce qui se passe en Haïti (71 %), une nouvelle région ajoutée au sondage de cette année à la lumière du tremblement de terre dévastateur de 2010 et de la participation soutenue du Canada aux efforts de reconstruction dans ce pays.

Depuis 2008, on note peu de changements dans les perceptions de la mesure dans laquelle les intérêts du Canada sont liés à ce qui se passe dans les pays et les régions évalués.

La plupart des répondants estiment que ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes est important pour le Canada (84 %), y compris un sur trois qui affirme que c’est très important (30 %). Encore une fois, on note peu de changements depuis 2008.

Plus de la moitié des répondants qui disent que ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes est important pour le Canada expliquent que c’est en raison des répercussions sur l’activité économique (52 %), tandis qu’un sur trois affirme que c’est parce que ce qui se produit dans les autres régions aura une incidence sur le Canada (30 %). Deux répondants sur cinq estiment que ce qui se passe dans ces régions est important pour des raisons humanitaires (18 %), et plus de 10 pour cent estiment que c’est important en raison d’enjeux politiques/diplomatiques, touristiques ou d’immigration (13 %, 13 % et 11 %, respectivement).

Entre 2008 et 2011, on observe une augmentation de la proportion de répondants qui affirment que ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes est important en raison des répercussions sur l’activité économique (52 %, comparativement à 44 % en 2008). On constate également une augmentation de la proportion de répondants qui affirment que ce qui se passe dans ces régions est important en raison d’une certaine interconnexion (30 %, comparativement à 19 % en 2008) et pour des raisons humanitaires (18 %, comparativement à 9 % en 2008), ainsi que pour des raisons plus pragmatiques, notamment des raisons politiques et diplomatiques (13 %, comparativement à 5 % en 2008) et en raison du tourisme canadien dans ces régions (13 %, comparativement à 8 % en 2008).

Parmi les répondants qui estiment que ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes n’est pas important pour le Canada, un sur cinq (19 %) est de cet avis en raison du peu d’activité économique dans ces régions, et 13 % disent que c’est parce qu’il faudrait d’abord s’occuper du Canada. D’autres disent que ce n’est pas important parce que ces endroits sont très éloignés ou parce qu’ils ne les connaissent pas (12 % dans les deux cas). Même s’ils jugent que ce qui se passe dans une région n’est pas très ou pas du tout important, certains répondants avouent que cela aura une incidence sur l’économie (9 %) et que l’aspect humanitaire est un facteur (9 %).

Quatre Canadiens sur cinq sont pour l’idée que le Canada resserre ses liens avec l’Amérique centrale (82 %), l’Amérique du Sud (81 %) et les Caraïbes (79 %), et près d’un répondant sur quatre est fortement pour cette idée.

La plupart des Canadiens sont d’accord pour dire que chacun des objectifs présentés est important pour la politique étrangère du Canada en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Plus précisément, huit répondants sur dix (80 %) estiment que l’aide pour contrôler la criminalité internationale, comme le trafic de drogue, est un objectif très important ou plutôt important, et la moitié affirme que c’est un objectif très important (48 %). Environ les trois quarts des répondants estiment que l’augmentation des exportations et des occasions commerciales (76 %) et le fait d’assurer une plus grande sécurité à leurs citoyens et aux voyageurs canadiens (75 %) sont des objectifs importants.

Environ les deux tiers des répondants sont d’avis que la promotion des valeurs (69 %), la stabilité et la démocratie (67 %) et l’investissement par des entreprises canadiennes (60 %) sont des objectifs importants. Tous ces objectifs ont suscité des réponses semblables à celles de 2008, mais on constate une diminution de l’appui à deux autres objectifs : l’assistance au développement des pays par l’entremise d’un programme d’aide canadien (légère baisse de 65 % en 2008 à 59 % en 2011) et la promotion auprès d’immigrants qualifiés (baisse de 56 % en 2008 à 47 % en 2011).

Quatre Canadiens sur cinq sont d’accord pour dire que le Canada devrait continuer d’aider Haïti au cours des cinq à dix prochaines années (80 %), et un sur trois est fortement d’accord pour le dire (31 %). Un peu moins d’un répondant sur cinq (18 %) est en désaccord pour dire que le Canada devrait continuer d’aider Haïti au cours des cinq à dix prochaines années.

Près de deux Canadiens sur dix voyagent fréquemment en Amérique centrale, en Amérique du Sud ou dans les Caraïbes (18 %), et 16 % ont des parents ou des amis proches qui vivent dans ces régions. Très peu de répondants (6 %) y ont des intérêts commerciaux. Les répondants sont plus nombreux qu’en 2008 à indiquer qu’ils voyagent fréquemment dans ces régions (18 %, comparativement à 12 %).

Conclusions

Comme en 2008, la majorité des Canadiens affirment que ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes est important pour le Canada. Ils continuent toutefois de considérer que les intérêts du Canada sont plus étroitement liés à ceux des États-Unis et du Mexique qu’à ceux des autres régions.

L’activité économique demeure la première raison pour laquelle les répondants estiment que ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes est important pour le Canada. Les préoccupations en matière de trafic de drogue et de sécurité des Canadiens ne sont pas évoquées spontanément pour expliquer la nécessité de se soucier de ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, mais lorsqu’on présente une liste d’objectifs aux répondants, ces préoccupations figurent au nombre des trois objectifs les plus importants dans la région, de même que l’augmentation des exportations canadiennes

Il importe de souligner l’intérêt pour Haïti dans l’étude de cette année. Selon les résultats, les Canadiens qui considèrent que les intérêts du Canada sont liés à ceux d’Haïti sont presque aussi nombreux que ceux qui considèrent qu’ils sont liés à ceux du Mexique, un pays et une économie d’envergure beaucoup plus grande. En outre, quatre Canadiens sur cinq estiment que le Canada devrait continuer d’aider Haïti au cours des cinq à dix prochaines années. On constate cette année que les répondants sont plus nombreux qu’en 2008 à mentionner spontanément une certaine interconnexion et l’aspect humanitaire comme raisons de penser que ce qui se passe en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes est important pour le Canada, ce qui s’explique peut-être par une préoccupation et une sensibilisation à l’égard de la situation en Haïti. Cependant, on observe peu de changement par rapport à 2008 lorsqu’on demande directement aux répondants s’ils considèrent que le développement des pays des Amériques par l’entremise d’un programme d’aide canadien est un objectif important.

Dans l’ensemble, les résultats révèlent que, comme en 2008, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud ou les Caraïbes n’intéressent ou ne préoccupent pas tellement la population. Celle-ci a toutefois tendance à être d’accord pour dire que les objectifs de la politique étrangère du Canada dans ces régions sont importants. En ce qui concerne Haïti, on constate que, bien que des événements en particulier puissent susciter un appui élevé aux efforts d’aide, ces efforts n’ont pas tendance à supplanter ce que les Canadiens estiment être les plus grandes priorités dans la région, soit les questions d’économie et de sécurité.