Rapport
PERCEPTION DES FRANÇAIS À L’ÉGARD DU CANADA ET DU CETA : Recherche qualitative
Présenté
à Affaires mondiales Canada
Préparé par Léger
Numéro d’enregistrement
: POR 103-18
Numéro
de contrat : 08324-180470/001/CY
Octroyé
le 14-01-2019
Date de
remise : 31-03-2019
Valeur
du contrat : 88,557.20$ (Taxes incluses)
Numéro d’enregistrement :
POR 103-18
Pour de plus amples renseignements sur ce rapport,
veuillez communiquer avec Services publics et Approvisionnement Canada à
l’adresse suivante : tpsgc.questions-questions.pwgsc@tpsgc-pwgsc.gc.ca
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in English.
Léger
507, Place d’Armes, bureau 700
Montréal (Québec)
G1R 2K2
Téléphone : 514 982-2464
Télécopieur : 514 987-1960
Canada
Cette
recherche sur l’opinion publique présente les résultats de groupes de
discussions et d’un sondage téléphonique menés par Léger et son partenaire
français BVA pour le compte d’Affaires mondiales Canada. La portion
quantitative de cette étude a été menée auprès de 1 005 Français entre le
8 et le 11 mars 2019.
This publication is also available in English under the title: The Image
of Canada and CETA by the General French Population.
Cette
publication peut être reproduite à des fins non commerciales seulement. Il faut
obtenir une permission écrite au préalable de Services publics et
Approvisionnement Canada pour toutes autres utilisations. Pour de plus amples
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Tour A
16A1-11, rue
Laurier
Gatineau
(Québec) K1A 0S5
Numéro de
catalogue :
FR5-157/1-2019F-PDF
Numéro
international normalisé du livre (ISBN) :
978-0-660-30503-5
Publications
connexes (numéro d’enregistrement : POR 103-18) :
Numéro de catalogue FR5-157/1-2019E-PDF
(Rapport final, anglais)
ISBN : 978-0-660-30501-1
© Sa
Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre des Affaires
étrangères, 2019.
Table des matières
1.1 Mise en contexte et objectifs
1.2 Méthodologie – Recherche hybride
1.2.1 Méthodologie
qualitative
1.3 Aperçu des conclusions de l’étude
1.5 Remarques sur l’interprétation des conclusions de la
recherche
1.6 Déclaration de neutralité politique et coordonnées
2.1 La perception générale
du Canada – Résultats des groupes de discussion
2.2 Perception générale à
l’égard du CETA – Résultats des groupes de discussion
Annexe A
– Méthodologie de recherche détaillée
Annexe B – Guides de
recrutement
Annexe C – Guide de
discussion
1. Résumé
L’entreprise
Léger est heureuse de présenter à Affaires mondiales Canada ce rapport sur les
résultats des sondages qualitatifs et quantitatifs sur les perceptions des
Français à l’égard du Canada et du CETA.
Ce
rapport a été préparé par la firme Léger, qui a été mandatée par Affaires
mondiales Canada (numéro de contrat 08324-180470/001/CY, octroyé le 14 janvier
2019), en partenariat avec son partenaire en France : BVA.
1.1 Mise
en contexte et objectifs
L'Accord
économique et commercial global (CETA[1]) est
un accord international de libre-échange signé le 30 octobre 2016 entre l'Union
européenne et le Canada et entré en vigueur à titre provisoire le 21 septembre
2017. Cet accord, qui réduit considérablement les obstacles tarifaires et non
tarifaires, traite également de plusieurs aspects liés à l'exportation de biens
et de services et à la mise en place d'un cadre d'investissement stable et
favorable aux entreprises tant européennes que canadiennes. Bien que le
processus de ratification soit terminé au Canada, il l’est toujours dans
certains pays membres de l'UE, notamment en France.
C’est
dans ce contexte que Affaires mondiales Canada a mandaté Léger afin de mener
une étude visant à comprendre la perception générale que les Français ont du
Canada et des Canadiens, et plus spécifiquement du CETA.
Objectifs :
• Déterminer le niveau de connaissance des
Français sur le Canada, en allant au-delà des images stéréotypées du froid, du
bûcheron, etc. ;
• Identifier les valeurs que les Français
perçoivent comme inhérentes au Canada (multilatéralisme, multiculturalisme,
libéralisme économique, équité sociale, tolérance, etc.) ;
• Établir ce que les Français pensent de
l’approche du Canada en matière de protection de l’environnement et des normes
en vigueur pour assurer la sécurité et la valeur nutritionnelle des aliments
vendus au Canada;
• Déterminer si la population en général est disposée
(ou pas) à intensifier ses relations commerciales avec le Canada ;
• Déterminer si les Français voient le Canada
comme un allié puissant avec la France et l'Europe dans la lutte contre le
populisme dans le monde ;
• Mesurer l'impact de leurs messages clés, en
particulier ceux sur le CETA (développement économique, environnement, santé /
sécurité alimentaire, activités commerciales progressives, géopolitiques,
etc.).
1.2 Méthodologie
– Recherche hybride
Léger a organisé une série de quatre groupes
de discussion en France avec des participants provenant de la population
générale. Deux groupes ont été effectués dans la grande région parisienne et
deux autres groupes ont été organisés à Lyon pour obtenir le point de vue de la
population vivant à l’extérieur de la capitale française.
Pour participer aux groupes, les participants
devaient être âgés de 18 ans et plus et être capable de s’exprimer minimalement
sur le Canada. Ceux qui affirmaient ne pas connaître le Canada ou n’avoir rien
à dire sur ce pays étaient exclus lors du recrutement. Les groupes se sont
déroulés en français et chaque session avait une durée de deux heures. Suivant
les conseils professionnels de BVA, un groupe de jeunes de moins de 40 ans et
un groupe de 40 ans et plus ont été recrutés dans chaque ville.
Lieux et dates
Des groupes ont
été organisés dans les villes suivantes aux dates mentionnées.
Tableau 1. Recrutement
détaillé
Ville |
Recrutés |
Participants |
Population cible |
Heure |
Langue |
Date |
Paris |
10 |
9 |
18-39 ans |
15 h 00 |
FR |
12 février |
Paris |
10 |
10 |
40 ans et plus |
19 h 00 |
FR |
12 février |
Lyon |
10 |
9 |
40 ans et plus |
15 h 00 |
FR |
13 février |
Lyon |
10 |
10 |
18-39 ans |
18 h
00 |
FR |
13 février |
Total |
40 |
37 |
|
|
|
|
Le guide de recrutement et le guide
discussion utilisés pour cette portion de l’étude sont présentés en Annexe de
ce rapport.
Note quant aux limitations de la recherche qualitative
La recherche qualitative
permet de mieux connaître les opinions au sein d’une population, plutôt que de
fournir une mesure des opinions en pourcentage, comme ce serait le cas avec une
étude quantitative. Les résultats de ce type de recherche doivent être
considérés comme purement indicatifs. Aucune conclusion quant à la population
générale ne peut être déduite en s’appuyant sur les résultats de cette
recherche.
Note au
lecteur
Ce
rapport ne traite que de la portion qualitative de l’étude. Pour plus de
renseignements sur la portion quantitative de l’étude, veuillez consulter le
rapport « Perception des Français à l’égard du
Canada et du CETA –
Recherche
Quantitative ».
1.3 Aperçu des conclusions de l’étude
Les discussions avec les participants aux groupes de discussion
démontrent une certaine proximité avec le Canada. Plusieurs participants ont
des amis ou des membres de leur famille qui sont allés étudier, travailler ou
qui se sont installés au Canada. Le Canada n’a jamais paru aussi proche de la
France qu’il ne l’est actuellement. L’élection de Justin Trudeau a aussi
participé à accroître la visibilité du Canada en France et de mettre en lumière
les valeurs démocratiques fondatrices du Canada. Car au-delà des perceptions
classiques et clichées du Canada, soit de grands espaces vierges et peuplés
d’animaux sauvages, les participants connaissent et décrivent certaines des
valeurs centrales de l’identité canadienne telles que l’ouverture à la
différence, la tolérance, la liberté et le multiculturalisme qui sont
intimement associées à l’image du Canada. Cette image du Canada et de ses
valeurs, a priori très positive, est cependant beaucoup plus nuancée lorsque
l’on creuse leur opinion.
Sans conteste, le Canada dispose d’un pouvoir d’attraction important.
Seule une minorité de participants affirme n’avoir jamais eu de rapport avec le
Canada. Plusieurs d’entre eux ont déjà eu l’envie de voyager au Canada, d’aller
y étudier ou d’aller y travailler, ou ils connaissent quelqu’un qui a déjà eu
cette intention.
De façon générale, le Canada jouit
d’une excellente réputation et bien que l’économie
ne domine pas l’image générale associée au pays, le Canada est perçu comme un partenaire économique
fiable pour la France. Cela dit, les
entreprises et les marques canadiennes demeurent méconnues. La perception
globale des produits est toutefois positive, les participants les percevant comme
étant de bonne qualité.
Le Canada se démarque vraiment dans l’esprit des participants pour la
qualité de son enseignement et le haut niveau de sa recherche universitaire.
C’est une perception très forte, particulièrement en ce qui touche
l’enseignement de l’ingénierie. C’est principalement les secteurs des
ressources naturelles, tels que les domaines de l’exploitation forestière et
minière qui sont associés à l’économie canadienne.
Le Canada parvient aussi à se distinguer grâce à sa présence et son offre
culturelles. Il est assez reconnu, somme toute, que le Canada s’illustre à
l’international grâce à ses artistes. Il est très intéressant de constater que
les participants sont en mesure d’identifier des artistes canadiens, tant
anglophones que francophones, sans se limiter aux grands noms de la chanson
québécoise. En fait, leur perception du Canada n'est pas uniquement centrée sur
l'image du Québec francophone, mais démontre une connaissance de la réalité du
Canada dans son ensemble.
CETA
L’opinion des participants sur le CETA n’est pas figée et semble
continuer de se construire. Leur opinion est à la fois positive et négative. Le
volet qualitatif a révélé des craintes spontanées souvent étayées par la
proximité économique et culturelle du Canada avec les États-Unis :
présence d’OGM, d’hormones, d’antibiotiques et de pesticides dans les produits.
Les normes sont avancées comme un enjeu majeur du CETA. Hormis les produits
agro-alimentaires, les autres aspects du CETA sont beaucoup moins sensibles et
suscitent un haut niveau d’opinion favorable : mobilité de la main
d’œuvre, investissements, etc. Les opportunités d’affaires et d’investissement,
pour les compagnies françaises, sont en revanche moins voire peu perçues.
Les produits canadiens demeurent généralement méconnus, mais suscitent
un certain intérêt. Le sirop d’érable, les vêtements et textiles, et les
cosmétiques ainsi que les poissons et les fruits de mer sont au nombre des
produits canadiens qui pourraient susciter le plus d’intérêt chez les
participants. La viande canadienne intéresse moins les Français.
L’impact environnemental du libre-échange a été
questionné par les participants de l’étude qualitative : quel bilan
carbone d’une hausse des échanges commerciaux entre la France et le Canada, a fortiori
si les produits importés sont disponibles en Europe ? Toutefois, cette
critique a, à chaque fois, plus porté sur l’idée même du libéralisme et du
commerce international. Pas sur le Canada en soi.
Qualitativement, l’étude montre enfin que des données objectives sur le
CETA et sa mise en œuvre provisoire amélioraient la perception générale que les
Français ont du CETA : mobilité de la main d’œuvre, protection d’une
quarantaine d’AOP/AOC françaises, augmentation des exportations françaises, pas
de tribunaux d’arbitrage privé pour protéger les investissements, inadéquation
des fermes canadiennes pour exporter en Europe de la viande bovine.
L’étude qualitative a aussi révélé un appétit important pour de plus
amples informations sur le CETA, en particulier sur : l’environnement, les
opportunités de travail temporaire, les normes et questions sanitaires.
1.4 Utilisation des résultats
Les résultats de cette
recherche permettront à Affaires mondiales Canada de mettre à jour et d’ajuster
ses messages pour les stratégies de sensibilisation et de communication qui
auront un impact positif sur le public cible lors de la ratification du CETA.
1.5 Remarques sur l’interprétation des conclusions de la recherche
Les opinions et les observations exprimées dans le présent document ne
reflètent pas celles d’Affaires mondiales Canada. Ce rapport a été rédigé par
la firme Léger d’après la recherche menée expressément dans le cadre de ce
projet. Les résultats de la portion qualitative de l’étude ne sont pas
généralisables à l’ensemble de la population française. Ces résultats doivent
être interprétés comme étant un recueil d’opinions existant dans la population
française. Les résultats de la portion quantitative sont de nature probabiliste
et sont généralisables à l’ensemble de la population française.
Numéro
d’enregistrement : POR 103-18
Numéro de
contrat : 08324-180470/001/CY
Octroyé
le 14-01-2019
Date de
remise : 31-03-2019
Valeur du
contrat : 88,557.20$ (Taxes incluses)
1.6 Déclaration de neutralité politique et coordonnées
J’atteste, par les présentes, à titre d’agent principal de Léger, l’entière conformité des produits livrables relativement aux exigences en matière de neutralité de la Politique sur les communications et l’image de marque et de la Directive sur la gestion des communications – annexe C (Annexe C : Procédure obligatoire relative à la recherche sur l’opinion publique).
Plus précisément, les produits livrables ne comprennent pas d’information sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l’évaluation du rendement d’un parti politique ou de ses dirigeants.
Signé
par:
Christian
Bourque
Vice-président
directeur et associé
Léger
507,
Place d’Armes, bureau 700
Montréal
(Québec)
H2Y 2W8
2. Résultats détaillés
Cette section du rapport présente les résultats de la série
de quatre groupes de discussion menés sur la perception et l’image du Canada en
France. Puisqu’il s’agit d’une enquête de nature qualitative, ces résultats ne
peuvent en aucun cas être considérés comme étant représentatifs de l’état de
l’opinion en France à l’égard du Canada. En fait, il s’agit d’un recueil
d’opinions et de perceptions qui existent au sein de la population française.
Il n’est toutefois pas possible de quantifier cette information.
La perception générale du Canada
Dans la première partie des groupes de discussion, avant même
d’avoir mentionné le sujet de la rencontre, l’animateur des groupes a demandé
aux participants d’écrire sur une feuille de papier les trois mots ou
expressions qui leur viennent à l’esprit lorsqu’ils pensent au Canada. Cette
façon de procéder permettait d’obtenir un contenu spontané qui n’avait pas fait
l’objet d’une réflexion approfondie quant aux perceptions associées au Canada.
C’est seulement après ce premier exercice que l’animateur révélait le thème de
la discussion aux participants.
Globalement, une image positive du Canada
D’emblée, les participants des groupes de discussion ont articulé
une vision du Canada fondamentalement positive. Ils ne perçoivent pas le Canada
comme un pays réellement étranger, ils perçoivent une forte proximité, voire
une certaine parenté entre la France et le Canada. Cette proximité perçue est
construite sur des ancêtres communs, une histoire commune et une langue
partagée. Les Canadiens sont vus comme les cousins vivant en Amérique du Nord,
les francophones de l’Amérique du Nord.
Notons que la proximité linguistique avec la France est centrale dans
cette perception du Canada. Suivant cette perception du Canda c’est le Québec
qui s’impose en premier lieu à leur perception. Cependant, les groupes de
discussion ont également révélé une connaissance du Canada anglais assez
développé, que ce soit au niveau de la géographie ou des villes et des
personnalités publiques.
Leur perception est aussi calquée sur les stéréotypes et
clichés associés aux valeurs et au territoire Canadien à savoir : un pays
accueillant, sécuritaire, tolérant, multiculturel, libre et un territoire
immense, glacé, vierge, naturel avec une abondante faune sauvage.
Un pays nature
Sans grande surprise, les mots mentionnés le plus
régulièrement dans les groupes portent sur la nature. Celle-ci domine les
perceptions à l’égard du Canada. Parmi les mots mentionnés le plus souvent,
notons : la verdure, les couleurs d’automne (la couleur orange), les
grands espaces et l’immensité, les forêts, les lacs, le fleuve St-Laurent, les
parcs natures (Jacques Cartier), le camping sauvage, la faune : les caribous,
les ours les baleines ainsi que les chiens de traineaux. Pour certains
participants, cette image nature sous-tend aussi l’idée d’une variété et d’une abondance
de matières premières.
Des territoires, des villes ou des lieux
Lorsqu’ils
pensent au Canada, les participants pensent spontanément à des territoires, des
villes, et des sites particuliers. Mais c’est aussi l’idée des grandes villes
américanisées qui leur vient en tête. Ainsi, le Canada est associé à l’image de
ses plus grandes métropoles : Montréal, Toronto et Vancouver. Des
attractions touristiques naturelles, telles que les chutes du Niagara et le
Parc de la Jacques-Cartier structurent aussi leur perception du pays.
Des symboles canadiens
Certains
symboles sont aussi fortement ancrés dans l’esprit des participants quant à
leur image du Canada. Le sirop d’érable, la feuille d’érable sur le drapeau et
même la poutine font partie des éléments qui viennent spontanément à leur
esprit lorsqu’ils pensent au Canada. Outre ces premiers symboles qui résonnent
fortement, le hockey, le curling, le patinage artistique, le rugby et le
football américain (en distinction du soccer) font partie des symboles forts
associés spontanément au Canada.
Et des personnalités publiques
La
personnalité publique la plus régulièrement mentionnée par les participants est
Céline Dion. Ce n’est pas une surprise compte tenu du statut de vedette
internationale de celle-ci. Elle conserve encore une notoriété très forte en
France. Celle-ci a été mentionnée dans tous les groupes de discussion. Garou,
Lara Fabian et Anthony Kavanagh ont, eux aussi, une
bonne notoriété ayant été mentionnée dans plusieurs groupes. Ces artistes
francophones québécois ont, généralement, un impact assez positif sur le public
français et font partie des perceptions qui structurent l’image du Canada. Outre
des artistes québécois, les participants, tant dans les groupes de Paris que de
Lyon, ont mentionné connaître des artistes canadiens anglophones. Leonard
Cohen, Justin Bieber, Drake et Ryan Reynolds sont au nombre des artistes
anglophones connus par les participants.
Le Canada a une image plus mitigée qu’il n’y paraît
Cette image
du Canada, livrée spontanément par les participants aux groupes de discussion
est plutôt lisse et généralement positive. Pourtant, en questionnant davantage
les participants durant les discussions, il ressort de cela que l’image du
Canada n’est pas aussi idyllique qu’il n’y parait. Le discours se fait alors
plus nuancé et plus critique. On observe des perceptions parfois contrastées
sur des thèmes qui ont fait débat lors des groupes: le multiculturalisme, la
tolérance, l’environnement ou le libéralisme économique.
La tolérance
Le Canada est
généralement perçu comme étant un pays ouvert et tolérant. Dans tous les
groupes, cet aspect du Canada a été mis de l’avant spontanément. L’aspect
multiculturel du pays est perçu comme étant une valeur fondamentale du pays.
Ils décrivent le Canada comme un pays accueillant, chaleureux et ouvert à
l’immigration et aux différences. Le fait que le Canada soit un pays
d’immigration semble être un fait bien connu en France. Quelques participants
ont aussi souligné que cette ouverture à la différence est à l’avant-garde de
la France sur d’autres aspects comme le mariage homosexuel. Ainsi, beaucoup de
Français auraient immigré au Canada dans l’espoir de se prévaloir de ce droit.
Cette image est
toutefois tempérée par des perceptions contraires. Le Canada est vu en même
temps comme un pays homogène, à l’exception des villes, où la mixité est
surtout une impression. Ils estiment que le Canada choisit ses immigrants selon
des critères très stricts, ce qui donne l’impression que le pays est
élitiste : n’immigre pas au Canada qui veut. Il faut avoir le bon diplôme
et la bonne formation pour immigrer au Canada. Le pays n’est donc pas perçu
comme une terre d’accueil pour les réfugiés, éclipsant donc la dimension
humanitaire de l’immigration au pays.
Une dimension
négative soulignée par les participants concerne les autochtones. Les
participants ont fait mention de problèmes avec les autochtones au Canada. L’impression
est qu’ils sont placés dans des réserves, qu’ils sont parqués ou encore qu’ils puissent être déplacés par les forces de
l’ordre pour faire place à des projets d’oléoducs.
Le libéralisme économique
Le Canada est
défini comme un pays libéral d’un point de vue économique. Il est perçu que
tout ce qui a trait aux affaires ou au commerce est plus simple au Canada qu’en
France. Pour nombre de participants, faire des affaires au Canada est moins
compliqué qu’en France. Selon eux, les entreprises au Canada sont plus libres
que les entreprises françaises. Elles sont moins soumises à des règles et à une
surveillance de l’État que ne le sont les entreprises en France.
Cependant, le
libéralisme économique est aussi perçu négativement par les participants, parfois
convaincus que le gouvernement canadien imposait peu de normes à ses
entreprises alors que la France en imposait beaucoup plus. Il en ressort une perception
de standards de qualité moins élevés qu’en France, ce qui a un impact négatif
sur la perception des produits provenant du Canada.
La protection de l’environnement
La plupart des
participants ont spontanément une image positive du Canada en matière
d’environnement. Ils estiment que le Canada est en avance sur la France en
matière de recyclage, de gestion des déchets et généralement de protection de
l’environnement. Cette perception est alimentée par les publicités touristiques
du Canada en France qui promeuvent des paysages sauvages, des parcs et des
réserves naturelles. Ils sont toutefois conscients que cette perception ne
s’appuie sur rien de vraiment tangible et que ce sont principalement des images
destinées à vendre une destination touristique. Toutefois, selon eux, si le Canada
met de l’avant une offre touristique centrée sur l’expérience de la nature, le
Canada devrait, par conséquent, être attentif à protéger ses espaces
naturels.
Cette perception
du Canada n’est pas partagée par tous les participants. Plusieurs jugent que le
Canada n’est pas aussi vertueux que l’image qu’il veut bien projeter. À ce
titre, certains participants mentionnent que le Canada exploite ses ressources
naturelles, et que loin d’être un pays qui protège l’environnement, il est
plutôt perçu comme un pays qui attaque la nature. L’exploitation du pétrole
bitumineux, des gaz de schiste, des mines et de la forêt sont pointés par les
participants pour expliquer ce point de vue. C’est l’image d’un pays prêt à
exproprier des gens pour exploiter ses ressources naturelles. Le mode de vie
des Canadiens qui se déplacent en 4X4 est aussi pointé du doigt à cet effet.
Les libertés individuelles
Certains
participants ont mentionné que le Canada est perçu comme un pays démocratique
qui protège les libertés individuelles mieux que ne le fait le gouvernement
français. Plusieurs participants considèrent que les libertés individuelles
sont probablement mieux protégées au Canada qu’en France. Certains vont même
assumer que le Canada est probablement mieux géré que la France puisqu’ils n’y
voient pas de grandes manifestations. À titre d’exemple, ils mentionnent qu’il
arrive au gouvernement français de limiter le droit de manifester. Toutefois,
des participants se sont rappelé les manifestations étudiantes. Ils ont ainsi
mis de l’avant la possibilité que le Canada aussi puisse user de répression
dans le cadre de manifestations.
Des opportunités en Amérique du Nord, mais…
Pour plusieurs
participants, le Canada représente un pays d’opportunités qui n’existent pas en
France. Plusieurs participants ont des amis ou des membres de famille qui ont
décidé de partir au Canada que ce soit pour les études, des raisons
professionnelles ou des raisons personnelles. C’est l’idée du rêve américain
qui est plus accessible et plus facile pour eux en tant que Français.
Cependant, cette perception du Canada est ternie pour certaines expériences. En
effet, plusieurs mentionnent qu’il est très difficile pour les Français de
s’installer au Canada, d’être qualifié et d’être sélectionné. Il est aussi
difficile pour eux de développer des relations sociales et de se faire des
amis. Plusieurs participants ont mentionné connaître des gens qui étaient
revenus du Canada, déçus de leur expérience.
Une image qui est en train de changer
Le Canada a
régulièrement été décrit comme étant la Suisse de l’Amérique du Nord, un pays
neutre et pacifique, clame, discret et silencieux. Un pays qui n’a pas de voix
et ni de présence importante sur la scène internationale. En fait, le Canada est
souvent perçu comme dans l’ombre des États-Unis dont il dépend. Jamais seul sur
la scène internationale, le Canada est seulement présent pour supporter ou
accompagner d’autres pays.
Cette image du
Canada évolue toutefois depuis quelques années, principalement depuis que
Justin Trudeau est arrivé au pouvoir. Plusieurs participants affirment que M. Trudeau
a donné une nouvelle impulsion à la visibilité du pays en France. Depuis son
élection comme chef de gouvernement, ils affirment entendre parler plus
régulièrement du Canada que par le passé.
Justin Trudeau
fait partie de cette nouvelle génération de leaders, tout comme Emmanuel Macron,
qui s’est fait élire au cours des dernières années. Aux yeux de plusieurs, M. Trudeau
a une influence positive sur l’image du Canada, qu’il modernise, renouvelle.
Pour plusieurs participants, avec Justin Trudeau à sa tête, le Canada est perçu
comme champion des valeurs démocratiques : la tolérance, l’ouverture et la
liberté. Certains participants ont aussi
souligné avoir remarqué que M. Trudeau n’hésitait pas à tenir tête à Donald
Trump et à se distancier des positions américaines. Ce faisant, Trudeau donne
une voix propre et unique au Canada sur la scène internationale.
La présence de Canadiens en France
C’est surtout
par le biais de ses artistes que le Canada est présent en France,
principalement par les chanteurs et de chanteuses. Quelques participants ont
souligné une pléthore de chanteurs et chanteuses du Québec en France il y a
quelques années, lorsque les comédies musicales étaient populaires. Parmi les
artistes les plus souvent nommés, on retrouve Céline Dion, Garou, Roch Voisine
et Lara Fabian. Les plus âgés se sont souvenus aussi de Fabienne Thibault et de
Marcel Béliveau. Ces artistes francophones sont connus en France depuis
plusieurs années et y ont laissé leur marque.
Les participants
ont aussi mentionné des artistes plus « récents comme les réalisateurs
Xavier Dolan et Denis Villeneuve mais aussi, Drake, Justin Bieber et Ryan
Reynolds. Des participants ont aussi mentionné avoir remarqué que les nouvelles
vedettes du Canada sont maintenant très américanisées. D’autres ont aussi
reconnu que de nombreux artistes anglophones qu’ils croient être américains
sont probablement en fait des artistes canadiens.
D’autre part,
c’est aussi par ses humoristes que le Canada est représenté en France. Anthony Kavanagh, Gad Elmaleh et Rachid Badouri
ont été cités en exemple. Ils sont considérés comme de jeunes humoristes qui
ont une approche très américaine de l’humour, très « stand-up comic », mais en français. Finalement, Dany
Laferrière, membre de l’Académie française, a été nommé spontanément comme
personnalité canadienne.
Le Canada est aussi reconnu pour son excellence dans les sports et pour son appréciation du sport. Sans être capables de nommer des sportifs canadiens en particulier, ils sont d’avis que le Canada se distingue dans certains sports : le hockey, le curling, le patinage artistique, le ski, l’athlétisme et le rugby. Ils ont l’impression que les Canadiens sont plus respectueux que les Français lorsqu’ils assistent à des événements sportifs.
Partenaire économique et commercial
La majorité des
participants estiment que le Canada est un pays stable et fiable en tant que
partenaire commercial. Bien que la majorité des participants ne puisse se
prononcer avec certitude quant à l’étendue des relations commerciales entre les
deux pays, ils ont l’impression que le Canada est un partenaire commercial
mineur en France. En fait, pour certains participants, le Canada est plutôt vu
comme un compétiteur que comme un partenaire potentiel. À titre d’exemple, ils
mentionnent la compétition entre Alstom et Bombardier.
Les
connaissances des participants sur le sujet des accords commerciaux sont
toutefois très limitées. De manière générale, le Canada est perçu comme
beaucoup plus libéral que la France. Il y aurait moins de surveillance, moins
de règles et moins de normes pour assurer la qualité des produits canadiens. Ce
qui fait dire aux participants que le Canada est probablement trop libéral pour
être un bon partenaire commercial de la France. La proximité entre le Canada et
les États-Unis est probablement responsable d’une partie de cette perception
négative à l’égard du Canada.
Un grand nombre
de participants estiment que la Chine est un partenaire plus important pour la
France que ne l’est le Canada, et ils ne voient pas immédiatement l’intérêt
d’un partenariat commercial avec le Canada. Le Canada est toutefois réputé pour
produire des produits de meilleure qualité que la Chine, mais être aussi
beaucoup plus cher. Avec la proximité du marché européen et les partenariats
avec les autres pays d’Europe, la pertinence d’un partenariat commercial avec
le Canada n’est pas évidente pour les participants. Pour beaucoup d’entre eux,
le Canada semble, à première vue, être trop éloigné pour en faire un bon
partenaire commercial. La question centrale pour eux est de savoir ce que le
Canada peut offrir à la France. Ils conçoivent très bien comment la France peut
faire bénéficier le Canada de ses produits de luxe, de son vin et de ses
spiritueux, de son histoire et de ses industries. En revanche, sans savoir
réellement ce que le Canada peut offrir à la France, les participants ne
pouvaient qu’émettre des suppositions. C’est pourquoi ils privilégient les
échanges commerciaux avec les pays d’Europe pour la proximité, et avec la Chine
qui a l’avantage de produire une panoplie de biens abordables.
En réfléchissant
à de potentiels échanges commerciaux et des partenariats entre la France et le
Canada qui pourraient susciter un intérêt chez les Français, les participants
ont mentionné différents secteurs industriels : l’industrie pétrolière
canadienne, l’aéronautique, l’industrie du textile, l’industrie cinématographique
(série), les technologies (en général) et le pharmaceutique. Outre des échanges
commerciaux, certains participants ont soulevé l’intérêt de développer les
échanges au niveau culturel, au niveau des connaissances, des compétences et
les échanges de main d’œuvre entre les deux pays.
Les marques et les produits du Canada
Les produits et
les maques canadiennes sont peu connus. Bien que tous les participants
connaissent le sirop d’érable, beaucoup d’entre eux ont eu de la difficulté à
mentionner d’autres produits canadiens ou de marques canadiennes disponibles en
France. Seulement quelques marques canadiennes ont été mentionnées dans les
groupes : Bombardier (transport et aéronautique), Canada Goose (textile,
vêtement), The Ordinary (cosmétique), Air Canada et Air
Transat (compagnies aériennes).
Les participants
affirment ne pas être régulièrement exposés à des produits de consommation
provenant du Canada. Comme le faisait remarquer un participant, les Français
trouvent des étalages de produits de spécialités asiatiques dans les épiceries,
mais pas de sections avec des produits nord-américains. Parmi les produits
alimentaires canadiens qui ont été mentionnés, citons le sirop d’érable, les
viandes de bisons et de caribous, le saumon et le homard, le beurre de cacahuète,
le whisky ou le soja. Les produits alimentaires canadiens suscitent
généralement très peu d’intérêt, car ils sont associés à la nourriture
américaine, à la malbouffe.
En plus du
manque de raffinement, une perception répandue chez les participants est que le
Canada est plus laxiste que la France sur les normes et standards de qualité
des produits et denrées alimentaires. Ils sont nombreux à croire que la France
a de plus hautes et de meilleures normes que le Canada pour assurer la qualité
et la salubrité des aliments. Cette perception négative est aussi liée à la
peur que suscite l’utilisation des OGM, des antibiotiques, des pesticides et
des agents de conservation dans la production de denrées alimentaires canadiennes.
On hésite donc à démontrer un intérêt envers les produits alimentaires qui
viennent du Canada. Les produits alimentaires qui suscitent le plus d’intérêt
sont le sirop d’érable, le homard et le saumon.
CETA
La connaissance
de base sur le CETA est très faible chez les participants. La plupart en ont
entendu parler à plusieurs reprises dans les médias, mais leur connaissance
demeure très superficielle. Seuls quelques participants ont affirmé avoir fait
quelques recherches sur le sujet. D’emblée, leur opinion à l’égard du CETA est
négative. Certains participants croient que la population française n’est pas
informée adéquatement au sujet de l’accord, voire qu’elle est
intentionnellement gardée dans l’ignorance. Ils ont l’impression que le CETA se
décide derrière des portes closes et que les inquiétudes et les revendications
de la population française ne sont pas entendues.
Beaucoup de
participants contestent le moment choisi pour mettre en œuvre le CETA. Dans un
contexte économique difficile pour les producteurs et les éleveurs français,
ces participants remettent en doute le bien-fondé d’un accord Canada-Europe qui
risque de fragiliser davantage les producteurs et les éleveurs français. Notons
que la perception négative des participants à l’égard du CETA est
principalement portée par les campagnes vues dans les médias faites par les
producteurs et les éleveurs français.
Les craintes et
l’opposition suscitées par le CETA s’articulent autour de trois grands
axes : l’environnement, le libéralisme américain, et la perte de pouvoir
de l’État et de la société civile.
L’environnement
Le CETA est
perçu en contradiction avec la prise de conscience environnementale de
plusieurs participants et la nécessité de protéger l’environnement et de lutter
contre les changements climatiques. Pour certains, l’idée de lier un
partenariat avec le Canada pour importer en France des produits de consommation
canadiens semble être en opposition avec des responsabilités environnementales.
En effet, il est difficile pour eux de s’expliquer les raisons d’importer des
produits du Canada alors que ceux-ci peuvent être trouvés en France ou dans les
pays européens voisins.
Libéralisme américain
Faire partie de
l’Amérique du Nord implique, pour le Canada, d’être associé aux États-Unis et
au libéralisme économique. Cette perception entraîne de fortes craintes de la
part de plusieurs participants qui y voient la possibilité pour le Canada
d’exporter en France des produits alimentaires de moindre qualité. À ce titre,
on souligne que le Canada a des normes et des standards de qualité très
inférieurs à ce que la France impose à ses propres producteurs et éleveurs. On
craint donc que le Canada puisse importer en grande quantité sur le territoire
français des produits de moindre qualité et à faible prix. On craint également
que les produits américains puissent aussi passer par le Canada et se retrouver
en France.
Aux yeux des
participants, le libéralisme américain permet aux producteurs canadiens et
américains d’employer des méthodes qui sont pour eux inacceptables dans la
confection de leurs produits. Des images fortes qui suscitent beaucoup des
craintes, telles que de la viande de poulet lavée à l’eau de javel, la présence
d’OGM dans des produits hyper-transformés, la présence d’hormones et
d’antibiotiques, l’utilisation de pesticides sont des sources d’inquiétudes
mentionnées par plusieurs participants dans tous les groupes. Puisque le CETA
lèverait les droits de douane sur plusieurs produits alimentaires canadiens,
certains considèrent que les Français ne seraient plus adéquatement protégés
contre les OGM, les hormones, les antibiotiques et les pesticides. L’inquiétude
qui est exprimée par les participants est de ne pas être en mesure de tracer
les aliments et d’identifier les produits canadiens dans les étalages par
rapport aux produits français.
La perte de pouvoir de l’État et de la société civile
Les participants
craignent que cet accord affaiblisse la portée des lois françaises. Certains
participants croient que le CETA accordera plus de pouvoirs aux grandes
entreprises qu’aux États signataires. Ils craignent que la France ne puisse
plus faire respecter ses lois, ses normes et ses règlements sur son propre
territoire. La France serait ainsi obligée d’accepter des produits qui ne
respectent pas les normes françaises qu’elle impose à ses producteurs au risque
de se voir pénalisés. Certains croient aussi qu’en cas de litige, les
différends seraient réglés dans le cadre de tribunaux spéciaux et d’audience
qui ne seraient pas publiques. Le CETA fait donc craindre aux participants que
la France perde une partie de sa capacité à imposer ses normes et ses lois au
profit des entreprises et des multinationales qui auront le pouvoir d’imposer
leurs façons de faire. Le CETA est donc perçu comme un risque que la France et
la société civile perdent du pouvoir au profit des entreprises.
Peu de bénéfices perçus pour la France dans le cadre du CETA
À l’heure actuelle, plusieurs
participants ont la forte impression que le CETA sera négatif pour la France.
Loin d’être un accord gagnant-gagnant, ils croient que la France sera perdante
dans le cadre de cet accord. Les participants arrivent à percevoir facilement
les bénéfices que le Canada peut retirer de cet accord commercial, mais ils
n’arrivent pas à voir spontanément quels sont les avantages et les bénéfices
que la France peut retirer. Pour plusieurs d’entre eux, la France a plus à
offrir au Canada que le Canada n’a à leur offrir. Ils demandent à connaître ce
que la France gagne à participer au CETA.
Le principal frein au CETA, l’agroalimentaire
La dimension
agroalimentaire du CETA a monopolisé une grande partie des échanges dans tous
les groupes de discussion. C’est cet aspect de l’accord qui est le plus
controversé et qui constitue le principal frein à ce que les participants se
prononcent en faveur de cet accord. Plusieurs participants ont mentionné que
sans la portion agroalimentaire du CETA, ils n’auraient pas d’opposition à ce
que la France ratifie l’accord. Dans sa forme actuelle, les participants
seraient majoritairement contre la ratification du CETA par la France. Pour
amoindrir leurs réticences, certains participants soulignent qu’il faudrait
imposer des conditions strictes sur les importations de denrées alimentaires en
provenance du Canada : pas d’OGM, pas de pesticides, pas de produits de
synthèse, etc. L’ajout de ce type de conditions permettrait à ces participants
d’être plus à l’aise avec le CETA. Cependant, étant donné qu’à l’heure actuelle
ils ont l’impression que le CETA ouvre les portes du marché européen aux
produits alimentaires canadiens sans contrôle et sans condition, ils se
positionnent fortement contre l’accord.
Outre l’agroalimentaire, peu de réticences
L’opposition au CETA est centralisée
autour du thème de l’agroalimentaire. Les autres aspects de l’accord commercial
entre le Canada et l’Europe ne soulèvent pas d’enjeux ou de forte opposition de
la part des participants. En effet, les aspects touchant à la mobilité de la
main-d’œuvre, les investissements et la simplification des démarches pour
obtenir un permis de travail temporaire sont généralement bien reçus par les
participants. Ces aspects permettent même aux participants de trouver des
avantages au CETA : dynamiser la relation entre les deux pays, augmenter
la concurrence entre les entreprises et ainsi faire baisser les prix au profit
des consommateurs, permettre la découverte de marques et de produits canadiens.
Certains ont aussi dit que dans un contexte global où plusieurs marchés se
ferment, comme les États-Unis, offrir de nouvelles opportunités pour les
produits français est une occasion à ne pas rater.
Annexe A – Méthodologie de recherche
détaillée
Pour atteindre les objectifs de
l’étude, un plan de recherche basé sur une méthode hybride, c’est-à-dire
qualitative et quantitative, a été développé. En premier lieu, une méthodologie
qualitative reposant sur des groupes de discussion auprès de Parisiens et de Lyonnais
a été mise en place, puis une méthodologie quantitative consistant en un
sondage téléphonique auprès de la population générale de la France a été
réalisée. Les deux méthodologies ont été utilisées pour explorer et évaluer les
perceptions et l’image du Canada et des Canadiens en France ainsi que les
connaissances et les opinions à l’égard du CETA.
Ce rapport ne traite que de la portion
qualitative de l’étude. Pour plus des renseignements sur la portion
quantitative de l’étude, veuillez consulter le rapport « Perception des Français à l’égard du
Canada et du CETA -
Recherche Quantitative ».
Léger a organisé une série de quatre
groupes de discussion en France avec des participants provenant de la
population générale. Deux groupes ont été effectués dans la grande région
parisienne et deux autres groupes ont été organisés à Lyon pour obtenir le
point de vue de la population vivant à l’extérieure de la capitale française.
Léger a été responsable de coordonner
les activités de recrutements et la tenue des groupes par le biais d’une firme
de recherche professionnelle en France BVA. Léger a produit les guides de
recrutement et de discussion en collaboration avec Affaires mondiales Canada.
BVA a été responsable de recruter les participants, de réserver les salles de
groupes de discussion professionnelles dans les deux villes et de fournir des
animateurs professionnels français pour chaque groupe. L’animation a été
effectuée par des professionnels français afin d’éviter tout biais possible
avec des animateurs canadiens compte tenu du contenu des discussions qui
portaient sur la perception du Canada.
Pour participer aux groupes, les
participants devaient être âgés de 18 ans et plus et être capable de s’exprimer
minimalement sur le Canada. Ceux qui affirmaient ne pas connaître le Canada ou
n’avoir rien à dire sur ce pays étaient exclus lors du recrutement. Les groupes
se sont déroulés en français et chaque session avait une durée de deux heures.
Suivant les conseils professionnels de BVA, un groupe de jeunes de moins de 40
ans et un groupe de 40 ans et plus ont été recrutés dans chaque ville.
Tous les participants aux groupes de
discussion ont reçu des honoraires de 60€ pour leur participation à la
discussion. Le
responsable du recrutement a informé les participants de tous leurs droits en
vertu de la Loi sur la protection des
renseignements personnels et des normes pour la recherche sur l’opinion
publique effectuée par le gouvernement du Canada. Plus précisément, leur confidentialité
a été garantie et leur participation a été considérée comme volontaire.
Lieux et dates
Des groupes ont été organisés dans les villes suivantes aux dates
mentionnées.
Tableau A1. Recrutement
détaillé
Ville |
Recrutés |
Participants |
Population
cible |
Heure |
Langue |
Date |
Paris |
10 |
9 |
18-39 ans |
15 h 00 |
FR |
12
février |
Paris |
10 |
10 |
40 ans et plus |
19 h 00 |
FR |
12
février |
Lyon |
10 |
9 |
40 ans et plus |
15 h 00 |
FR |
13
février |
Lyon |
10 |
10 |
18-39 ans |
18 h 00 |
FR |
13
février |
Total |
40 |
37 |
|
|
|
|
Le guide de recrutement et le guide discussion utilisés pour cette
portion de l’étude sont présentés en Annexe de ce rapport.
Note quant aux limitations de la recherche qualitative
La recherche qualitative permet de mieux connaître les
opinions au sein d’une population, plutôt que de fournir une mesure des
opinions en pourcentage, comme ce serait le cas avec une étude quantitative.
Les résultats de ce type de recherche doivent être considérés comme purement
indicatifs. Aucune conclusion quant à la population générale ne peut être
déduite en s’appuyant sur les résultats de cette recherche.
Annexe B
– Guides de recrutement
GUIDE DE RECRUTEMENT
INTRODUCTION
Bonjour,
Je suis ___________ de
la firme de recherche BVA. Nous organisons un projet de recherche pour le gouvernement
du Canada. Ce projet porte essentiellement sur différents sujets d’actualité.
Nul besoin d’être experts pour participer.
Nous nous préparons à
mener une série de discussion avec des gens comme vous. Durant ces discussions,
les participants sont appelés à partager leurs opinions et leurs idées avec les
autres personnes présentes. Nous organisons présentement ces groupes et nous
serions intéressés à vous compter parmi nos participants.
Votre participation
est entièrement volontaire, et toute l’information que vous fournirez est
entièrement confidentielle. Les noms complets des participants ne seront pas
fournis à quiconque. Un dédommagement de 60€ vous sera remis aux participants
pour le temps qu’ils auront consacré à venir aux groupes de discussion et pour
couvrir les frais de déplacement. Est-ce que je peux poursuivre?
Libellé |
Valeur |
|
Oui |
1 |
|
Non |
2 |
TERMINER |
Les groupes de
discussion que nous organisons auront une durée maximale de 2 heures chacun.
Les discussions
auraient lieu à :
PARIS |
BVA Factory – 56 rue
Marcel Dassault 92100 Boulogne-Billancourt |
Mardi 12 Février 2019 |
G1 : 15h-17h G2 : 19h-21h |
LYON |
MARKETING ESPACE - 57 Place de la République
69002 LYON |
Mercredi 13 Février 2019 |
G3 : 15h-17h G4 : 18h-20h |
J’aimerais maintenant
vous poser quelques questions pour voir si vous êtes éligibles à participer à
cette étude.
Note aux
recruteurs : Terminez dès qu’un
répondant refuse de répondre à une question.
Lorsque vous terminez, dites : merci de votre coopération. Nous avons déjà
atteint le nombre de participants qui ont un profil similaire au vôtre. Nous ne
pouvons donc pas vous inviter à participer.
SEXE
[ASSURER UN BON MIX DE SEXE DANS LES GROUPES]
Indiquer le sexe du
répondant par observation
Libellé |
Valeur |
|
... Un homme |
1 |
|
... Une femme |
2 |
AGE
[DANS CHAQUE
VILLE : 1 GROUPE 25-40 ANS et 1 GROUPE 41-60 - ASSURER
UN BON MIX D’AGE DANS LES GROUPES]
Nous aimerions parler à des
gens de différents groupes d’âge. Dans lequel de ces groupes vous situez-vous?
Libellé |
Valeur |
|
Moins de 18 ans |
0 |
|
De 18 à 24 ans |
1 |
TERMINER |
De 25 à 34 ans |
2 |
|
De 35 à 40 ans |
3 |
|
De 41 à 45 ans |
4 |
|
De 46 à 50 ans |
5 |
|
De 51 à 60 ans |
6 |
|
Plus de 60 ans |
7 |
TERMINER |
ELIG
[SI OUI À L’UNE DES CATÉGORIES SUIVANTES – EXCLURE LE PARTICIPANT]
Est-ce que vous ou quelqu’un dans votre foyer
travaille dans un des domaines suivants?
CATÉGORIES |
|
|
Une
compagnie de recherche marketing |
1 |
|
Une revue ou
un journal |
2 |
|
Une agence
de publicité ou une firme de graphisme |
3 |
|
Un parti
politique |
4 |
|
Une station
de radio ou de télévision |
5 |
|
Une
compagnie de relations publiques |
6 |
|
Gouvernement
fédéral ou provincial |
7 |
|
FOYER
[ASSURER UN BON MIX DE PROFIL AVEC ET SANS ENFANTS DANS LES GROUPES]
En vous incluant, combien de personnes composent votre
ménage en incluant les adultes et les enfants ?
___ personne(s)
Libellé |
Valeur |
|
Une seule (moi-même) |
1 |
SI PLUS DE 1 PERSONNE À FOY1
De
ces (’FOY1’) personnes qui composent votre ménage, combien sont des enfants de
moins de 18 ans ?
___ enfant(s)
Libellé |
Valeur |
|
Aucun enfant de moins de 18 ans |
0 |
STATUT
Êtes-vous ?
Libellé |
Valeur |
|
Célibataire |
1 |
|
Marié(e) |
2 |
|
Pacsé |
3 |
|
Divorcé(e) |
4 |
|
Veuf(ve) |
5 |
|
(NE PAS
LIRE) Je préfère ne pas
répondre |
9 |
EMPLOI
[ASSURER UN BON MIX DE PROFIL D’EMPLOI DANS LES GROUPES]
Quelle
est votre situation d’emploi actuelle?
Libellé |
Valeur |
|
Employé à temps plein |
1 |
|
Employé à temps partiel |
2 |
|
À votre compte / travailleur autonome |
3 |
|
Étudiant |
4 |
|
Au foyer |
5 |
|
Sans emploi |
6 |
|
Retraité |
7 |
|
(NE PAS
LIRE) Je préfère ne pas
répondre |
9 |
SI MARIÉ OU PACSÉ À STATUT POSER LA
QUESTION SUIVANTE
EMPLOI - CONJOINT
Et
quelle est la situation d’emploi actuelle de votre conjoint-e?
Libellé |
Valeur |
|
Employé à temps plein |
1 |
|
Employé à temps partiel |
2 |
|
À votre compte / travailleur autonome |
3 |
|
Étudiant |
4 |
|
Au foyer |
5 |
|
Sans emploi |
6 |
|
Retraité |
7 |
|
(NE PAS
LIRE) Je préfère ne pas
répondre |
9 |
SCOLARITÉ
[ASSURER UN BON MIX DE PROFIL DANS LES GROUPES]
Quel
est votre niveau d’études / votre formation ? Quelle filière?
Libellé |
Valeur |
|
Aucun diplôme |
1 |
|
BEP / CAP |
2 |
|
Bac |
3 |
|
Bac+1 / Bac+2 |
4 |
|
Bac+3 |
5 |
|
Bac+4 (Master) |
6 |
|
Bac+5 et plus |
7 |
|
Master |
8 |
|
Diplôme d’ingénieur |
9 |
|
Doctorat |
10 |
|
REVENU
Aujourd’hui
dans quelle fourchette se situe le niveau de revenus mensuels NET de votre
foyer ?
Libellé |
Valeur |
|
De 0 à moins de 2500 euros par mois |
1 |
|
De 2500 à moins de 3500 euros par mois |
2 |
|
De 3500 à moins de 4500 euros par mois |
3 |
|
De 4500 à 6000 euros par mois |
4 |
|
Plus de 6000 euros par mois |
5 |
PARTICIPATION PRÉCÉDENTE
Avez-vous déjà assisté à une
discussion de groupe de discussion pour lequel vous avez reçu une somme
d'argent?
Libellé |
Valeur |
|
Oui |
1 |
|
Non |
2 |
|
SI
OUI
À quand remonte la dernière fois que vous assistez un
groupe de discussion?
Libellé |
Valeur |
|
6 mois ou moins |
1 |
TERMINER |
Plus de 6 mois |
2 |
|
CANADA
[S’ASSURER D’AVOIR DES PERSONNES ÉTANT CAPABLE DE DEVELOPPER SUR LA
CANADA UN MINIMUM POUR ÉVITER DES PERSONNES QUI N’ONT AUCUNE OPINION ET QUI NE
SONT PAS CAPABLE DE DÉVELOPPER – MIXER LES NIVEAUX DE SENSIBILITE]
Notre étude portera notamment
sur un pays et l’image que vous en avez.
Je
vais vous citer quelques pays, pour chacun, pourriez-vous me dire en quelques
mots l’image que vous en avez :
[enquêteur – relancer.
Recruter des personnes qui ont au moins une connaissance minimale du Canada
= sont capables d’en parler]
Avez-vous
déjà visité ce pays ?
SI OUI Qu’est qui vous a motivé à le visiter ?
SI NON Pourriez-vous le visiter ? Pour quelles raisons ?
Citer |
NOTER - bien
relancer |
VISITE |
La Chine |
|
|
L’Allemagne |
|
|
Le Canada |
|
|
Le Brésil |
|
|
Enjeux relatifs à la confidentialité :
J’aurais maintenant quelques questions à vous poser à propos de la
confidentialité, de vos renseignements personnels et du déroulement de la
recherche. Nous devrons obtenir votre permission par rapport à certains sujets
pour pouvoir effectuer notre recherche. Lorsque je vous poserai ces questions,
n’hésitez pas à me demander de les clarifier si vous en ressentez le besoin.
P1) Tout d’abord, nous
fournirons une liste des noms et des profils (réponses au questionnaire) des
participants aux hôtes et au modérateur, afin qu’ils puissent vous inscrire.
Acceptez-vous que nous leur transmettions ces renseignements? Je peux vous
assurer que ceux-ci demeureront strictement confidentiels.
Oui 1 PASSEZ À P2
Non 2 LISEZ
L’INFORMATION SUIVANTE AU RÉPONDANT
Malheureusement, nous devons donner votre nom et votre profil aux hôtes
et au modérateur du groupe de discussion, puisque seuls les gens qui sont
invités à participer peuvent prendre part à la séance. Les hôtes et le
modérateur ont besoin de ces renseignements à des fins de vérification
uniquement. Soyez assuré(e) que ces renseignements demeureront strictement
confidentiels. PASSEZ À P1A
P1a) Maintenant que je vous
ai expliqué cela, acceptez-vous que nous transmettions votre nom et votre
profil aux hôtes et au modérateur du groupe de discussion?
Oui 1 PASSEZ À
P2
Non 2 REMERCIEZ ET TERMINEZ
P2) Il y aura un
enregistrement audiovisuel de la séance et celui-ci servira uniquement à des
fins de recherche. Les enregistrements
seront uniquement utilisés par l’équipe
de recherche pour préparer le rapport sur les résultats de la
recherche.
Acceptez-vous qu’un enregistrement audiovisuel de la séance soit
effectué?
Oui 1 REMERCIEZ ET PASSEZ À P3
Non 2 LISEZ L’INFORMATION SUIVANTE AU RÉPONDANT
Malheureusement, nous devons faire un enregistrement audiovisuel de la
séance puisque le professionnel de la recherche en a besoin pour rédiger son
rapport. PASSEZ À P2A
P2a) Maintenant que je vous
ai expliqué cela, acceptez-vous que nous fassions un enregistrement audiovisuel
de la séance?
Oui 1 REMERCIEZ ET PASSEZ À L’INVITATION
Non 2 REMERCIEZ ET
TERMINEZ
SECTION
INVITATION
GROUPE |
Location |
Profil |
Langue |
Participants |
Dates |
Heure |
Type |
Adresse |
GR01 |
PARIS |
41-60 ans |
FR |
8-10 |
12 Février |
15h-17h |
En personne |
BVA Factory – 56 rue Marcel Dassault 92100 Boulogne-Billancourt |
GR02 |
PARIS |
25-40 ans |
FR |
8-10 |
12 février |
19h-21h |
En personne |
|
GR03 |
LYON |
25-40 ans |
FR |
8-10 |
13 Février |
15h-17h |
En personne |
MARKETING ESPACE 57 Place de la République 69002 LYON |
GR04 |
LYON |
41-60 ans |
FR |
8-10 |
13 février |
18h-20h |
En personne |
Description des groupes
- Groupe 1-2
- Population générale de Paris avec un bon mélange d'hommes, de femmes, d'âge, de niveau
d'éducation et de profession.
- Tous des francophones
- Groupe 3-4
- Population générale de Lyon avec un bon mélange d'hommes, de femmes, d'âge, de niveau
d'éducation et de profession.
- Tous des francophones
Quelqu’un de notre
entreprise vous contactera pour confirmer la tenue du groupe. Pourriez-vous me
laisser un numéro de téléphone où nous pouvons vous rejoindre en soirée ainsi
qu’au cours de la journée?
Nom :_________________________________________________________________________
Téléphone en soirée :___________________ Téléphone au travail :____________________
Merci beaucoup!
Recruté par :___________________________________________________________________
Confirmé par :__________________________________________________________________
Comme nous n'invitons qu’un petit nombre de personnes à participer,
votre participation est très importante pour nous. Nous vous rappelons qu’un
montant de 60€ vous sera remis pour votre participation. Si, pour une raison
quelconque, vous n'êtes pas en mesure de participer, s'il vous plaît appelez,
afin que nous puissions trouver quelqu'un pour vous remplacer. Vous pouvez nous
joindre au ____ à notre bureau. S'il vous plaît, demandez ____
.
Annexe C – Guide de discussion
INTRODUCTION
PRÉSENTATION
- Bienvenue aux participants
- Le modérateur se présente
- Présentation de BVA
OBJET DE LA RÉUNION
- BVA a été mandaté par le gouvernement du Canada pour mener une étude
sur la perception des Français à l’égard du Canada. Différents thèmes autour de
ce sujet seront abordés au cours du groupe d'aujourd'hui.
RÈGLES DE DISCUSSION
- Expliquer brièvement la dynamique de la discussion (durée, discussion,
tour de table)
- Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses
- Importance de donner vos opinions personnelles, spontanées et honnêtes
- Importance de réagir aux opinions des autres
- Importance de prendre votre tour de parole et de respecter l'opinion
des autres
PRÉSENTATION DE LA SALLE DES GROUPES DE
DISCUSSION
- Enregistrement audio-vidéo pour analyse ultérieure
- Présence d'observateurs derrière le miroir
- Les renseignements ne sont recueillis qu'aux fins de la présente étude
et ne seront pas utilisés à d'autres fins.
RÉSULTATS CONFIDENTIELS
- Nos discussions d'aujourd'hui resteront confidentielles en tout temps.
- L'enregistrement audio-vidéo ne sera pas partagé avec d'autres
personnes.
- Le rapport ne mentionnera absolument pas votre nom.
Avez-vous des questions avant de commencer ?
PRÉSENTATION DES PARTICIPANTS (FAIRE UN
TOUR DE TABLE)
- Prénom seulement
- Occupation – ce qu’il fait dans la vie
- Service et/ou département
- Loisirs
Échauffement
Questionnaire #1 – INDIQUER LES MOTS QUI
VOUS VIENNENT EN TÊTE LORSQUE VOUS PENSEZ AU CANADA
Commençons par une discussion très générale sur le Canada.
1.1 Dans ce court questionnaire, quels sont les mots que
vous avez écrits, qui vous viennent directement à l'esprit lorsque vous pensez
au Canada ?
Noter les mots sur un tableau
RELANCER: pourquoi avez-vous pensé à ce/ces mots?
Faire un tour de table pour identifier l’ensemble des idées qui viennent
spontanément en tête aux participants
IDENTIFIER s’il y a des mentions
spontanées de l’image classique et des clichés associés au Canada (froid, grand
espace, territoire sauvage, indiens/autochtones, la cabane au Canada, etc.)
Si oui, relancer les participants : ce sont les images ou idées
reçues à l’égard du Canada, est-ce qu’il y a autre chose que vous connaissez
sur le Canada?
1.2 Que connaissez-vous d’autres sur le Canada?
Faire un
tour de table sur les connaissances à propos du Canada.
ESSAYER LE PLUS POSSIBLE D’AMENER LES
PARTICIPANTS À S’ÉLOIGNER DES CLICHÉS ASSOCIÉS AU CANADA.
RÉPUTATION ET IMAGE DU CANADA
1.3 Quelle réputation attribuez-vous au Canada ? Pourquoi
? Sur quelle base vous appuyez-vous pour dire cela ? Avez-vous des exemples
concrets à fournir pour appuyer vos dires?
1.4 Est-ce que le Canada se distingue des autres pays que
vous connaissez? Sur quels aspects est-ce que le Canada se distingue
positivement des autres pays? Sur quels aspects le Canada se distingue-t-il
négativement des autres pays?
1.5 Vu de la France, diriez-vous que l’image du Canada a
évolué positivement ou négativement au cours des dernières années ou est-elle
plutôt restée stable/la même? Pourquoi dites-vous cela? Avez-vous des exemples
concrets pour appuyer vos dires?
VALEURS CANADIENNES
Questionnaire #2 – SI LE CANADA ÉTAIT
UNE PERSONNE, QUEL SERAIT SON STYLE DE VIE ET QUELLES SERAIENT SES VALEURS?
Faire un tour de table pour identifier les attributs canadiens qui
viennent en tête spontanément aux participants. Noter les mots sur un tableau
les valeurs.
RELANCER: pourquoi avez-vous pensé à ces valeurs ?
IDENTIFIER s’il y a des mentions
spontanées des valeurs canadiennes telles que : le multiculturalisme, le
multilatéralisme, la démocratie, la tolérance, l’ouverture sur la différence et
au monde, l’égalité et le libéralisme économique.
SI PRÉSENCE DE VALEURS
CANADIENNES : Avez-vous
des exemples qui appuient votre vision du Canada? Pourquoi avoir mentionné
cette valeur en particulier?
RELANCE GÉNÉRAL : parmi toutes les valeurs qui ont été
mentionnées par les participants, lesquelles sont selon vous celles qui
définissent le mieux le Canada et les Canadiens
Y a-t-il un « modèle » canadien? En quoi est-il différent du
« modèle français »? En quoi est-il différent du modèle
« américain »?
CULTURE CANADIENNE
Parlons maintenant de culture.
Est-ce que le Canada est un pays que vous connaissez bien? Est-ce que le
Canada se fait bien connaitre sur la scène française/ et internationale?
Comment est-ce qu’il se fait connaître?
Quelles sont les personnalités canadiennes importantes qui se sont fait connaître
en France et ailleurs?
Comment est-ce que ces personnalités font évoluer l’image du Canada en
France/ et ailleurs dans le monde?
Est-ce positif? Ou négatif?
COMMERCE
Existe-t-il une relation particulière entre le Canada et la France selon
vous? Comment définiriez-vous ou percevez-vous la relation entre les deux pays?
Qu’en est-il des relations économiques entre les deux pays? Est-ce que
les deux pays sont des partenaires économiques? Selon vous, quel type de
partenaire commercial est le Canada? Est-il fiable? Stable? Crédible? Est-il un
partenaire de confiance?
Et par rapport aux autres pays Européens, comment considérez-vous le
Canada? Est-il un meilleur partenaire que les autres pays européens ou non?
Pourquoi? Et par rapport aux États-Unis? Et par rapport aux pays d’Asie? La
Chine?
À votre avis, y a-t-il beaucoup d’échanges commerciaux entre la France
et le Canada? Est-ce une bonne chose? Devrait-il y en avoir plus ou moins? Dans
quel secteur en particulier?
Produits alimentaires
Voyez-vous souvent des produits canadiens en France? Et des produits
alimentaires canadiens? Y en a-t-il trop ou pas assez? Est-ce que les produits
sont facilement accessibles en France? En avez-vous déjà acheté (des denrées
alimentaires en provenance du Canada)? Que pensez-vous de la qualité des
produits alimentaires produits par le Canada? Pourquoi dites-vous cela?
Feriez-vous confiance aux produits alimentaires canadiens?
Achèteriez-vous des produits alimentaires canadiens (produits laitiers, viandes
ou légumes)? Pourquoi oui/non?
Environnement
Qu’en est-il de votre perception du Canada à l’égard de la protection de
l’environnement? Est-ce que le pays fait bonne figure à ce sujet ou non?
Pourquoi dites-vous cela? À votre avis, le Canada fait-il mieux ou pire que les
autres pays en matière de protection de l’environnement ? Mieux que quel pays?
Pire que quel pays? Et par rapport à la France? Et les autres pays européens?
SELON LE NIVEAU DE CONNAISSANCE DANS LE
GROUPE: Croyez-vous
que le Canada fait des efforts suffisants en matière de protection de
l’environnement ou non? Qu’est-ce qui vous le fait dire? Est-ce plus ou moins
que d’autres pays? Si non, est-ce qu’il devrait en faire plus?
NOTE À L’ANIMATEUR
Si des perceptions ou des opinions
négatives concernent le pétrole produit au Canada, effectuer une relance :
Et parmi les
autres pays producteurs de pétrole que vous connaissez (États-Unis, Russie,
Arabie Saoudite, Norvège, Venezuela) quel est l’image du Canada en matière de
protection environnemental par rapport à ces pays?
CETA
Avez-vous entendu parler de l'accord économique et commercial global
(AECG), ou Comprehensive Economic
and Trade Agreement (connu comme étant le CETA)? Que connaissez-vous de cet
accord?
SI INCONNU, INTRODUIRE CERTAINS ÉLÉMENTS
INFORMATIFS.
ÉLÉMENTS D’INFORMATION POUR L’ANIMATEUR
– À UTILISER AU BESOIN
C’est un accord économique et commercial
entre le Canada et l’Union Européenne.
L’accord touche le commerce des biens,
des services, les investissements et le travail.
1-
Il élimine les droits de douanes sur presque tous les
produits échangés entre le Canada et la France (sauf certains produits
agricoles comme le poulet ou les œufs);
2-
Il facilite le travail temporaire à l’étranger (permet
à certaines catégories professionnelles de travailler 1 ou 2 ans au Canada);
3-
L’accord protège des AOP et des AOC françaises au
Canada (sur les vins, les spiritueux et certains produits alimentaires)
4-
L’accord garantit aussi à tous les pays signataires la
liberté de légiférer en matière de justice, santé, environnement et culture.
À votre avis, est-ce une bonne chose ou non? Croyez-vous que la France
ait besoin de cet accord? Et le reste de l’Europe? Et le Canada?
Avez-vous entendu des commentaires positifs à l’égard de cet accord?
Quoi donc? Qu’en pensez-vous?
Avez-vous entendu des critiques ou des commentaires négatifs à l’égard
de cet accord de libre-échange? Quoi donc? Et vous, qu’en pensez-vous?
NOTE À L’ANIMATEUR
Si les participants engagent une
discussion très négative envers l’accord – essayer une relance de ce
type :
1-
Un an après l’application de l’accord, les
exportations françaises au Canada ont augmenté de 10%. Est-ce que cela est
positif? Est-ce que cela change votre opinion de cet accord?
Ce traité est présentement seulement en application provisoire, selon
vous est-ce que la France devrait aller de l’avant et ratifier cet accord de
libre-échange? Pourquoi oui / pourquoi non
Qui (ou quel groupe) est en faveur de cet accord en France ? Pourquoi
sont-ils en faveur de cet accord?
Qui (ou quel groupe) est contre cet accord en France? Pourquoi sont-ils
contre?
CONCLUSION
Maintenant que nous avons discuté sur différents thèmes à l’égard du
Canada, j’aimerais que l’on fasse un petit jeu de rôle pour conclure la séance
de discussion.
Imaginez maintenant que vous êtes un conseiller spécial qui avez reçu un
mandat de l’ambassade du Canada. Vous devez les aider à présenter le Canada en
France. Que conseilleriez-vous à l’ambassade pour présenter effectivement le
Canada…
…aux travailleurs français?
…investisseurs français?
…aux étudiants?
…aux artistes? (à discuter)
Avez-vous d’autres commentaires à nous fournir avant que l’on termine
cette discussion?
Merci beaucoup et bonne fin de soirée.
[1] Les Français utilisent l’acronyme CETA plutôt que l’acronyme AECG qui est davantage utilisé au Canada