Numéro d'enregistrement de la ROP : 116-16
Numéro de contrat SPAC : HT372-16-4602
Date d'octroi du contrat : Le 1er mars 2017
Date de livraison : Le 18 avril 2017
Coût du contrat : 148 137,35 $ (taxes incluses)
Rapport final
Rédigé par : Corporate Research Associates Inc.
Rédigé pour le compte de : Santé Canada
This report is also available in English.
Pour de plus amples renseignements sur le rapport, écrivez à : por-rop@hc-sc.gc.ca
Corporate Research Associates Inc.
Numéro de contrat : HT372-16-4602
Numéro d’enregistrement de la ROP : 116-16
Date d’octroi du contrat : Le 1er mars 2017
Coût du contrat : 148 137,35 $ (taxes incluses)
Contexte et objectifs
Dans le cadre de son mandat visant à élaborer et à promouvoir des conseils d’ordre nutritionnel fondés sur des données probantes, Santé Canada révise actuellement le Guide alimentaire canadien. Dans le cadre de cette étude, Santé Canada a retenu les services de Corporate Research Associates Inc. pour mener une étude qualitative afin de mieux comprendre comment les Canadiens utilisent l’information sur l’alimentation saine et de s’assurer que les conseils d’ordre nutritionnels sont offerts aux bonnes personnes dans le bon format et au bon moment. Voici un aperçu des différents publics et de la méthodologie de recherche employée pour chacun :
Les membres du grand public étaient répartis en trois publics, soit les jeunes de 16 à 19 ans et les adultes de 19 ans et plus, répartis en deux segments (adultes ayant une littératie en matière de santé marginale et une cote inférieure à 4 dans NVS et adultes ayant une littératie en matière de santé adéquate et une cote d’au moins 4 dans NVS). Dans les villes de Toronto, Montréal, Winnipeg et Moncton, un groupe de discussion a eu lieu pour chaque segment de public, pour un total de 12 groupes de discussion traditionnels (qui se sont déroulés entre le 27 mars et le 5 avril 2017). Les discussions se sont déroulées en français à Montréal et en anglais dans les autres villes.
Les professionnels de la santé et les intermédiaires étaient répartis en huit publics distincts : diététistes agréés (trois publics : santé publique, pratique privée et service administratif/alimentaire), enseignants (deux publics : niveaux primaire et secondaire), éducateurs communautaires, infirmières praticiennes du secteur public et spécialistes de l’activité physique. Un total de huit minis groupes de discussion ont eu lieu à Toronto et à Montréal (un par public), pour un total de 16 groupes dans ces deux villes (entre le 28 et le 30 mars 2017). Les discussions se sont déroulées en anglais à Toronto et en français à Montréal.
Les responsables des politiques comprenaient des individus sélectionnés par Santé Canada, dont neuf ont fait l’objet d’une entrevue téléphonique entre le 31 mars et le 6 avril 2017.
Notons qu’il convient d’interpréter les résultats de la présente étude avec précaution, car les recherches qualitatives ne fournissent qu’une orientation. Les résultats ne peuvent pas être extrapolés avec confiance à l’ensemble de la population étudiée.
Preuve de neutralité politique
À titre de représentante de Corporate Research Associates Inc., j’atteste que les résultats livrés sont entièrement conformes aux exigences en matière de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans la Directive sur la gestion des communications. Plus précisément, les résultats n’incluent pas de renseignements sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques ou les positions des partis, et les cotes de performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.
Signature :
Margaret Brigley, présidente et directrice de l’exploitation | Corporate Research Associates
Date : le 21 avril 2017
Principaux résultats et conclusions
Les conclusions des groupes de discussion sur l’utilisation de l’information sur l’alimentation saine suggèrent que le Guide alimentaire canadien, bien que reconnu comme une autorité respectée sur le plan de l’alimentation saine, est considéré comme dépassé et manque de pertinence pour la population actuelle. Bien que les conclusions suggèrent que le Guide alimentaire canadien a clairement contribué à former une base globale pour la perception du public à l’égard de l’alimentation saine, il est considéré comme un outil prescriptif qui indique aux gens ce qu’ils devraient faire sans leur offrir d’aide sur la façon de le faire, et qui manque de pertinence étant donné l’évolution des styles de vie et des habitudes alimentaires. Par ailleurs, des recommandations solides et unifiées sont nécessaires pour orienter l’éducation du public et l’élaboration de politiques à l’égard de l’alimentation saine.
Grand public
Les groupes de discussion regroupant des membres du grand public ont révélé que les habitudes alimentaires ont changé, et que moins d’importance est accordée aux choix alimentaires sains et aux bonnes habitudes alimentaires. Les participants ont tous indiqué que leur rythme de vie était effréné et occupé, et que leurs repas étaient planifiés en fonction de l’horaire de la journée et non le contraire. Manger semble être devenu une corvée ou une obligation étant donné que nous avons moins de temps pour planifier, préparer et manger nos repas.
Comportements et perceptions à l’égard de l’alimentation saine
La fréquence des repas dépendait majoritairement de l’horaire des participants, que ce soit les horaires de cours, les horaires de travail, les habitudes de sommeil ou les horaires des autres membres de la famille. Par ailleurs, ce que l’on considérait autrefois comme les valeurs familiales traditionnelles (p. ex., toute la famille qui soupe ensemble chaque soir) n’est pas nécessairement encore d’actualité aujourd’hui. En effet, avoir toute la famille à la table était généralement une exception plutôt que la norme chez les participants, tout particulièrement chez les jeunes adultes et chez les adultes ayant un faible niveau de littératie en matière de santé. Fait intéressant, les habitudes alimentaires des participants contrastaient souvent avec leurs croyances affirmées, ce qui suggère que leurs habitudes alimentaires actuelles ne sont pas nécessairement représentatives de leur idéal.
Les perceptions à l’égard de l’alimentation saine sont généralement semblables dans l’ensemble des publics et des villes. Le concept d’« alimentation saine » s’articule autour du Guide alimentaire canadien, et est principalement compris comme un régime alimentaire équilibré et varié comprenant un minimum d’aliments transformés et de restauration rapide. Sans exception, les aliments frais (fruits et légumes) et les aliments cultivés localement ou naturels sont considérés comme plus sains que les aliments transformés. Par ailleurs, l’ajout d’additifs, de stéroïdes et d’organismes génétiquement modifiés est considéré comme problématique. Les saines habitudes de vie vont également au-delà de l’activité physique et d’un mode de vie sain. Ultimement, les participants considéraient que les aliments sains contribuent de façon positive au fonctionnement du corps, tandis que les aliments malsains ont des effets négatifs sur la santé générale d’une personne.
Tous les membres du grand public s’entendaient sur les facteurs qui influencent positivement et négativement l’alimentation saine. Cela dit, malgré leurs connaissances apparentes, de nombreux participants se sont entendus sur le fait que leurs comportements vont souvent à l’encontre de leurs connaissances, principalement par manque de temps, par manque de volonté et par manque de capacité à changer leurs habitudes parce qu’ils ne savent pas comment appliquer leurs connaissances. En gros, ils choisissent souvent l’option la plus « facile » et la moins saine à cause de leur situation de vie ou parce que leur résistance est diminuée. Malgré l’incapacité perçue chez de nombreux participants à faire des choix de vie plus sains, une meilleure connaissance et une meilleure compréhension de l’importance d’adopter de saines habitudes alimentaires sont considérées comme essentielles dans l’ensemble des publics et des villes. Les participants étaient tous d’avis qu’il est impératif d’expliquer aux gens pourquoi il est important de manger sainement et comment ils peuvent facilement apporter des changements.
Il semble que la majorité des membres du grand public ne fondent pas leurs choix alimentaires sur les lignes directrices et les recommandations en matière de nutrition, mais plutôt sur le prix, le goût, le niveau de familiarité et la disponibilité des aliments. À l’échelle des villes et des publics, les conclusions montrent clairement qu’en règle générale, les membres du grand public ne recherchent pas activement l’information sur l’alimentation saine, à moins d’avoir une motivation personnelle, comme une maladie, un trouble de santé chronique, des allergies ou un intérêt en particulier pour la santé ou le conditionnement physique. Ceux qui cherchent de l’information sur l’alimentation saine le font par nécessité plutôt que par choix. Par conséquent, il semble y avoir un besoin continu à l’égard des campagnes sur l’alimentation saine, et les recommandations doivent être positionnées pour être faciles à appliquer et à intégrer dans les habitudes alimentaires d’aujourd’hui.
Classification de l’information
Les discussions de groupe ont révélé trois segments distincts parmi les publics interrogés dans le cadre de l’étude en ce qui concerne leur utilisation actuelle de l’information sur l’alimentation saine. Ces publics comprenaient les gens qui cherchent de l’information en fonction de leurs besoins, les gens qui cherchent de l’information parce qu’ils se préoccupent de leur santé et les gens qui reçoivent l’information de façon passive. Par conséquent, l’utilisation de l’information varie considérablement d’un segment à l’autre. En règle générale, les gens qui cherchent de l’information en fonction de leurs besoins sont atteints ou vivent avec quelqu’un qui est atteint d’un trouble de santé chronique ou d’une maladie qui exige de l’attention et, par conséquent, ils accordent une grande importance au choix des aliments. Les gens qui cherchent de l’information parce qu’ils se préoccupent de leur santé se concentrent sur leur santé personnelle, et ils sont souvent motivés par leur poids, leurs mensurations ou leur mise en forme. Ils s’intéressent davantage à l’information sur le contenu ou la composition des aliments, notamment les protéines, les glucides, le sucre et le sodium, en plus de porter attention à leur apport calorique. Enfin, les gens qui reçoivent l’information de façon passive ne recherchent généralement pas d’information sur l’alimentation saine pour appuyer leurs choix alimentaires.
À quelques exceptions près, la plupart des gens ont un intérêt envers l’information sur l’alimentation saine, mais s’intéressent de façon simpliste ou globale aux renseignements pertinents pour eux plutôt que de rechercher l’information numérique (calories, portions quotidiennes ou taille des portions). On note plutôt une préférence envers les conseils d’ordre général qui recommandent aux gens ce qu’ils devraient faire, pourquoi ils devraient le faire et comment ils peuvent le faire. En effet, lorsqu’ils lisent de l’information sur l’alimentation saine, les participants de tous les publics et villes préfèrent obtenir des conseils sur une tâche associée qui leur permet de changer efficacement leurs habitudes alimentaires en fonction de leur style de vie. Des conseils réalistes pour les collations ou sur la façon de préparer des repas rapides et sains avec un budget limité étaient jugés pertinents et bienvenus. En outre, tous les publics avaient un intérêt envers la capacité de personnaliser l’information en fonction de leurs besoins. Sans aucun doute, Internet jouera un rôle clé dans la diffusion de cette information, autant comme une ressource permettant aux membres du grand public d’accéder à l’information utile que comme un outil de réseautage social leur permettant d’échanger des conseils et des directives avec d’autres.
À la question portant sur les ressources considérées comme les plus fiables en matière d’alimentation, les participants ont d’abord nommé les professionnels de la santé, suivis des médias; la télévision, les émissions de variétés et Internet (en général) ont été continuellement mentionnés. Même si le gouvernement du Canada n’était généralement pas mentionné comme une source d’information régulière sur l’alimentation saine, il est considéré comme une ressource fiable qui joue un rôle important dans l’éducation du public. Étant donné l’intérêt limité du public envers la recherche d’information sur la nutrition, les conclusions suggèrent que cette information devrait être offerte dans un format simple à comprendre et facile d’accès, avec une préférence pour la diffusion de l’information là où elle est consommée (p. ex., télévision, Internet) et où les décisions alimentaires sont prises (p. ex., épiceries, magasins, écoles, restaurants).
Professionnels de la santé, intermédiaires et responsables des politiques
Les rôles des différents professionnels de la santé/intermédiaires variaient considérablement au sein et à l’échelle de tous les segments de public. Les consultations individuelles sont personnalisées en fonction des besoins des clients, tandis que l’éducation de groupe a tendance à comprendre des concepts et des recommandations plus larges en matière de santé. En outre, l’information nécessaire varie d’un public à l’autre, de même que l’utilisation respective de l’information et des conseils sur l’alimentation saine (autant pour les utilisateurs finaux que les intermédiaires). Malgré la diversité des objectifs énoncés par les intermédiaires et les professionnels de la santé en fonction de leurs rôles respectifs, la majorité de ces gens contribuent à l’adoption de comportements d’alimentation saine et à la prévention ou la guérison de certains troubles ou maladies. Les éducateurs ont souvent mentionné la façon dont ils créent leurs propres outils ou jeux à partir d’une variété de matériel rassemblé pour enseigner les principes de l’alimentation saine aux enfants.
L’élaboration de politiques joue aussi différents rôles, que ce soit en éduquant davantage le public à l’égard de l’alimentation saine ou en établissant des lignes directrices pour la consommation d’aliments sains dans les écoles, les garderies, les centres de loisirs, les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée. Sans grande surprise étant donné leur rôle, les responsables des politiques visent à établir des lignes directrices et de bonnes habitudes en matière d’alimentation saine afin d’orienter les choix du grand public et des administrateurs des établissements publics.
Bien que les participants reconnaissaient la valeur de ce travail, la promotion et l’éducation sur l’alimentation saine sont compliquées en raison des conditions socio-économiques et des connaissances limitées en matière d’alimentation du grand public, d’une résistance au changement, des influences de l’industrie alimentaire et des contraintes budgétaires des établissements (p. ex., écoles, garderies, hôpitaux). De façon similaire, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques en matière d’alimentation saine sont compliquées par les limites organisationnelles internes (ressources limitées et priorités politiques) et des facteurs externes. La nécessité de mieux éduquer le public à l’égard des principes d’une alimentation saine est clairement reconnue au sein de tous les publics.
À différents degrés, l’information est relayée par les intermédiaires, les professionnels de la santé et les responsables des politiques. Tous reconnaissaient qu’il y a une mine d’information disponible, et qu’il peut être difficile de déterminer les sources crédibles. Par conséquent, il n’est pas surprenant de noter que les participants ont un intérêt envers une source centralisée d’information d’ordre nutritionnel fiable et à jour. Du matériel personnalisable, simple, attrayant et très facile à mettre en pratique est également nécessaire pour permettre aux éducateurs et aux communicateurs d’atteindre efficacement le public.
À l’échelle des différents publics, les participants recueillent la majorité de l’information en ligne, soit par l’intermédiaire d’un moteur de recherche ou de sites Web, ou de blogues en particulier. Le matériel imprimé est aussi très utile, tout particulièrement en tant qu’aide-mémoire rapide pour les utilisateurs finaux. Les recherches d’information sont en grande partie menées par les intermédiaires et les professionnels de la santé, qui veulent approfondir leurs connaissances en vue des discussions avec leurs patients ou clients. On se fie souvent à des sources du secteur public, à des organismes internationaux et à des spécialistes qui partagent leur opinion sur des sites Web personnels ou des blogues.
Le Guide alimentaire canadien est également utilisé à l’échelle des différents publics, mais à différents degrés. Les enseignants au primaire sont ceux qui utilisent le plus cet outil, étant donné que son enseignement fait partie du programme scolaire. Cela dit, on a mentionné qu’il n’y a pas suffisamment de matériel éducatif approprié pour enseigner le Guide alimentaire canadien aux jeunes enfants. Par ailleurs, les recommandations pour les enfants sont considérées comme ciblant un groupe d’âge trop large. Les responsables des politiques sont également susceptibles de se fier aux recommandations qu’il contient pour élaborer leurs propres politiques ou pour orienter le développement de recommandations plus ciblées. En règle générale, le Guide est utilisé parce qu’il représente la seule source reconnue de directives d’ordre nutritionnel nationales.
Cela dit, on critique le Guide en disant qu’il est dépassé, autant au chapitre du contenu que des recommandations, et pour son influence perçue par l’industrie. Le concept de mesure précise des aliments pour enseigner les portions est considéré comme non pertinent, l’utilisation d’images ou d’illustrations (p. ex., paume ou main, pouce, poing, assiette) ou de vrais accessoires représentant la pratique la plus courante parmi les intermédiaires et les professionnels de la santé pour fournir de l’éducation générale sur l’alimentation saine. Le Guide n’est également pas assez représentatif des aliments ethniques maintenant offerts au Canada, ce qui le fait paraître dépassé et pas très pertinent. En règle générale, on note parmi les intermédiaires, les professionnels de la santé et les responsables des politiques un désir de mettre à jour le Guide et d’accéder plus facilement à des ressources connexes qui s’harmonisent mieux à la façon dont les gens utilisent aujourd’hui l’information sur l’alimentation saine et interagissent avec elle.
Afin de véhiculer le concept d’aliment « bon » ou « mauvais », la catégorisation des aliments en fonction de la fréquence de consommation (p. ex., aliments à manger fréquemment, occasionnellement ou rarement) semble plus appropriée et est actuellement appliquée par plusieurs. Le concept d’alimentation variée (c.-à-d. s’assurer que l’assiette comprend une variété d’aliments) est également un concept important à l’heure actuelle. D’autres concepts associés à la nutrition, comme les calories et la consommation d’énergie, sont rarement intégrés à l’éducation et sont principalement utilisés par les professionnels pour donner des conseils pour traiter une maladie ou régler un trouble de santé, ou dans le cadre d’un programme d’entraînement physique.
En règle générale, l’élaboration des politiques orientées sur le grand public ou les organismes communautaires mise sur la connaissance des tendances nutritionnelles et des recommandations globales. Par comparaison, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques orientées sur la planification des repas dans les établissements autorisés ou les établissements d’enseignement/de soins de santé exigent de l’information nutritionnelle et des lignes directrices plus détaillées.
Il faut noter que l’industrie alimentaire est perçue comme ayant une forte influence sur les choix alimentaires des organismes publics et les préférences du grand public, en plus d’être perçue comme influençant les recommandations d’ordre nutritionnel du gouvernement. Cette situation complique l’élaboration de politiques d’alimentation saine. Elle complique aussi le travail des intermédiaires et des professionnels de la santé étant donné l’omniprésence de la malbouffe et la désinformation perçue véhiculée par l’industrie alimentaire.
Par ailleurs, l’intérêt accru du public envers les sujets liés à la consommation et à la production des aliments a été déterminé comme un facteur contribuant à l’élaboration de politiques d’alimentation saine. Il en va de même pour le fait d’avoir une seule référence (p. ex., le Guide alimentaire canadien) et le fait d’améliorer le partage des connaissances et la collaboration entre les provinces, des facteurs importants pour l’élaboration et la mise en œuvre des politiques.
Enfin, une étude fondée sur des données probantes est d’importance capitale pour les professionnels de la santé et les intermédiaires, même si ces données ne sont pas liées au public cible. De façon similaire, le fait de comprendre les données scientifiques qui justifient les recommandations est considéré comme important par les responsables des politiques pour appuyer leurs décisions, même si ces données ne figurent pas de façon uniforme dans les documents de politiques. Avoir accès à de telles données est considéré comme très important, mais plus à des fins de consultation interne qu’à des fins de distribution.
Dans le cadre de son mandat visant à élaborer et promouvoir des conseils d’ordre nutritionnel fondés sur des données probantes, Santé Canada revoit actuellement la ressource Bien manger avec le Guide alimentaire canadien et les outils connexes utilisés pour communiquer les concepts d’alimentation saine au grand public et aux différents intervenants. Le Guide alimentaire canadien est actuellement utilisé comme outil d’éducation et d’élaboration de politiques, et comprend des recommandations sur les quantités et les types d’aliments nécessaires à une alimentation saine. En tant qu’outil d’élaboration de politiques, le Guide alimentaire canadien fournit une base cohérente et fondée sur la science pour l’élaboration de politiques et de programmes d’alimentation saine à l’échelle canadienne.
Une analyse antérieure du Guide alimentaire canadien menée par Santé Canada a démontré de hauts niveaux d’intégration aux politiques, programmes et ressources, ainsi que de hauts niveaux de sensibilisation. Cela dit, les intervenants ont mentionné que les Canadiens n’appliquent pas pleinement les recommandations du Guide alimentaire. Santé Canada a aussi mentionné qu’un examen des données probantes relatives aux conseils d’ordre nutritionnel a démontré que le Guide alimentaire ne répond plus aux besoins variés des différents publics qui l’utilisent, particulièrement en ce qui concerne le niveau de détail et la façon dont les concepts sont communiqués.
Santé Canada effectue actuellement une révision du Guide alimentaire canadien afin de tenir compte des nouvelles données scientifiques et d’améliorer la pertinence du guide pour le grand public et les intervenants. Afin de mieux comprendre l’utilisation de l’information sur l’alimentation saine par le grand public et les intervenants et d’accroître la pertinence des conseils futurs, Santé Canada a retenu les services de Corporate Research Associates Inc. pour mener une étude qualitative auprès de publics clés. Les conclusions de toutes les études connexes permettront au Guide alimentaire canadien et au matériel associé de fournir les bons renseignements au bon public et dans le bon format. Les études se sont penchées sur les saines habitudes alimentaires des Canadiens et des intervenants de même que sur les modèles de communication ou d’interaction avec l’information sur l’alimentation saine.
La recherche visait plus précisément à :
Ce compte-rendu comprend un sommaire et une description de haut niveau de la méthodologie détaillée employée, des conclusions détaillées des groupes de discussion et des entrevues approfondies, ainsi qu’une série de recommandations émanant des conclusions de l’étude. Les documents de travail sont annexés au compte-rendu, notamment le questionnaire de recrutement et le guide de l’animateur.
Publics ciblés
Quatre publics ont été ciblés dans le cadre de cette étude, notamment :
Méthode de recherche
Une méthode de recherche qualitative a été employée pour atteindre les quatre publics comme suit :
Grand public (jeunes et adultes)
En tout, 12 groupes de discussion en personne ont eu lieu dans chacune des villes suivantes : Toronto (27 mars 2017), Montréal (28 mars 2017), Winnipeg (3 avril 2017) et Moncton (5 avril 2017). Dans chaque ville, un groupe était composé de jeunes de 16 à 19 ans, tandis que deux groupes étaient composés d’adultes, soit un groupe d’adultes considérés comme ayant une littératie en matière de santé marginale (cote inférieure à 4 dans l’outil Newest Vital Sign [NVS]) et un groupe d’adultes considérés comme ayant une littératie en matière de santé adéquate (cote d’au moins 4 dans NVS). Chaque groupe comprenait une combinaison de sexes, de catégories de revenu familial et de niveaux d’éducation, ainsi qu’une combinaison d’origines culturelles et une représentation des peuples autochtones, si possible.
Dans chaque groupe, un total de dix individus ont été recrutés, pour un total de 120 recrutements. Au total, 100 personnes ont participé aux discussions. Ceux qui ont participé aux discussions ont reçu une rémunération de 85 $ (à Toronto et à Montréal) ou de 75 $ (à Winnipeg et à Moncton), conformément aux exigences du marché. La durée des groupes de discussion était partout d’environ deux heures.
Intermédiaires et professionnels de la santé
Un total de 16 minis groupes de discussion en personne a eu lieu avec des éducateurs et des professionnels de la santé, soit huit groupes à Toronto (28 et 29 mars 2017) et à Montréal (29 et 30 mars 2017). Plus précisément, chaque groupe de discussion comprenait des participants issus des segments suivants :
Huit individus ont été recrutés dans chaque groupe, pour un total de 128 recrutements. Au total, 115 individus ont participé aux discussions dans l’ensemble des villes. Chaque discussion a duré environ deux heures, et chaque participant a reçu 150 $ (Montréal) et 175 $ (Toronto) à titre d’honoraires.
Responsables des politiques
Un total de neuf entrevues téléphoniques approfondies a eu lieu avec des individus sélectionnés par Santé Canada pour leur participation à l’élaboration, à la mise en œuvre ou à l’évaluation de politiques ou de stratégies d’alimentation saine au niveau provincial, municipal ou organisationnel. Les entrevues se sont déroulées entre le 31 mars et le 6 avril 2017, et chaque discussion a duré de 30 à 40 minutes. Les intervenants du secteur des aliments et des boissons ainsi que les groupes spécialisés ont été exclus de l’étude.
Les discussions qualitatives consistent en des discussions détendues et non menaçantes dirigées par un animateur, et regroupent des participants qui présentent des caractéristiques, des habitudes et des attitudes qui sont jugées pertinentes dans le contexte du sujet traité. Les discussions qualitatives individuelles ou en groupe ont pour avantage principal de permettre la réalisation d’une enquête fouillée auprès des participants admissibles relativement aux habitudes comportementales, aux motifs d’utilisation, aux perceptions et aux attitudes face au sujet traité. La discussion de groupe offre toute la souplesse requise pour explorer d’autres aspects de la question qui peuvent être pertinents pour l’enquête. Une recherche qualitative permet de mieux comprendre un segment, car les pensées ou les sentiments sont exprimés dans les propres mots des participants avec toute la passion qui les anime. Les techniques qualitatives sont utilisées pour des études de marché dans le but de fournir une orientation et une compréhension approfondies, plutôt que de fournir des données quantitatives précises ou absolues. Pour cette raison, les résultats ne servent qu’à donner une idée d’orientation et ne peuvent pas être projetés sur l’ensemble de la population étudiée.
La section qui suit fournit un aperçu des conclusions des groupes de discussion rassemblant des membres du grand public à Toronto, Montréal, Winnipeg et Moncton. S’il y a lieu, les divergences d’opinions sont mises en relief pour chacun des publics visés par l’étude, notamment des jeunes (âgés de 16 à 19 ans) ainsi que des adultes ayant un faible niveau de littératie en matière de santé (cote NVS faible) et des adultes ayant un niveau de littératie en matière de santé adéquat (cote NVS adéquate).
Habitudes d’alimentation et considérations
Le concept traditionnel des trois repas équilibrés par jour manque de pertinence pour la majorité des participants et ne s’inscrit pas bien dans les comportements alimentaires actuels.
Les discussions de groupe ont porté sur la définition d’une journée typique au chapitre de l’alimentation, plus particulièrement en ce qui concerne la fréquence et la structure des repas ainsi que les collations.
À l’échelle des publics et des villes, les conclusions suggèrent qu’il n’y a pas de structure d’alimentation typique uniforme au sein de la population. En fait, peu importe le public, le concept traditionnel des trois repas équilibrés par jour semble être une norme appliquée par très peu de gens. Dans chaque groupe de discussion, les participants ont décrit différentes habitudes alimentaires allant d’un gros repas par jour à deux ou trois repas par jour, et jusqu’à quatre ou cinq petits repas par jour. De façon similaire, peu importe le public, le concept des trois repas par jour était considéré comme une exception plutôt que comme la norme générale. Ce type de comportement était particulièrement prédominant chez les jeunes et chez les adultes ayant une cote NVS faible.
La fréquence des repas dépendait majoritairement de l’horaire des participants, que ce soit les horaires de cours, les horaires de travail, les habitudes de sommeil ou les horaires des autres membres de la famille.
En fait, les participants ont tous indiqué que leur rythme de vie était effréné et occupé, et que leurs repas étaient planifiés en fonction de l’horaire de la journée et non le contraire.
Déjeuner :
Ce qui constitue un repas mérite considération, tout particulièrement en ce qui concerne le déjeuner. À l’échelle des publics, de nombreux participants ont indiqué ne pas déjeuner, principalement par manque de temps (p. ex., le sommeil est préféré à un repas), par manque d’intérêt ou par manque d’appétit lorsqu’ils se lèvent le matin. Bien que les participants s’entendaient tous sur l’importance de « commencer leur journée du bon pied » en mangeant, ils étaient nombreux à opter pour un déjeuner rapide pour gagner du temps. La plupart des participants ont décrit leur déjeuner comme « pris sur le pouce » sur le chemin de l’école ou du travail. Pour eux, le déjeuner comprend souvent un café ou un sandwich déjeuner (acheté), un yogourt, un muffin ou une boisson fouettée. Très peu de divergences d’opinion sont dignes de mention à l’échelle des publics :
Dîner :
Le concept de dîner est sans doute le concept sur lequel tous les publics s’entendent au sujet de la perception traditionnelle, notamment sur le fait qu’il se situe le midi et qu’il est structuré en fonction de l’environnement de travail ou de l’horaire scolaire. Cette structure de repas était la plus courante à l’échelle des publics, tout particulièrement chez les participants qui travaillent le jour ou chez les étudiants.
Pour la majorité des participants, le dîner prend généralement la forme d’un repas léger (p. ex., sandwich, soupe, salade, restes, burger) et varie peu au chapitre du nombre d’éléments inclus dans le repas. Pour bon nombre d’entre eux, c’est le premier repas de la journée; il se prend généralement à l’extérieur de la maison et il est souvent acheté, bien qu’apporté de la maison dans quelques cas. Comme il fallait s’y attendre, les participants qui mangent à la maison décrivaient un repas plus nourrissant et varié que ceux qui mangent à l’extérieur.
Ceux qui apportent leur repas planifient généralement leur dîner le jour même ou la veille au soir. La majorité des participants ont mentionné préparer (ou apporter) leur repas, tout particulièrement dans le cas des jeunes adultes. La préparation du dîner comprend généralement préparer un sandwich avec les ingrédients disponibles à la maison ou les restes d’un souper précédent. Le dîner comprend souvent un ou deux autres éléments, comme un biscuit/dessert ou un fruit. Dans le cadre de leur horaire chargé, les participants ont souvent mentionné manger leur dîner sur le pouce, au bureau ou, plus rarement, dans un contexte social avec d’autres.
Souper :
Les discussions concernant le souper variaient considérablement d’un participant à l’autre, et les conclusions montrent clairement qu’il n’y a pas d’heure ou de format « typique » pour le souper. Encore une fois, les conclusions confirment que ce qui était traditionnellement considéré comme « l’heure du souper » n’est pas la norme pour la majorité des gens. En fait, étant donné les journées plus longues (à cause du travail, des sports ou des activités parascolaires, du transport en commun ou des horaires des autres membres de la famille), les heures de repas varient de façon importante, se situant à la fois tôt et tard le soir. Pour de nombreux participants, le souper représente le plus gros repas de la journée, et celui qui implique le plus grand degré de préparation et de planification. Cela dit, le degré de préparation varie considérablement d’un participant à l’autre, principalement en fonction des capacités et des intérêts des autres membres du foyer, ainsi que des besoins alimentaires spéciaux.
La plupart des gens mangent des collations durant la journée, et leur choix est principalement fondé sur le désir, le goût et la commodité/disponibilité.
Le nombre et le type de collations consommées chaque jour variaient de façon importante parmi les publics. Pour de nombreux participants, les collations sont prédominantes le jour et le soir, tandis que pour d’autres, elles sont mangées l’après-midi pour combler la faim avant le souper qui sera pris plus tard en soirée. Les collations d’après-midi sont une pratique courante pour de nombreux participants, et sont souvent mangées devant la télévision/un film, en faisant des recherches en ligne ou en faisant des devoirs.
Les participants étaient nombreux à opter pour des collations plus santé (perçues par les participants comme des fruits, des noix, du yogourt, un muffin et une barre granola) le jour, et à opter pour des options moins santé l’après-midi ou le soir (p. ex., croustilles, maïs soufflé, chocolat, crème glacée). À l’échelle des villes, les participants ont ouvertement admis avoir un tiroir ou une armoire à collation à la maison ou au bureau qu’ils utilisent régulièrement.
Le choix des collations est motivé par différents facteurs, plus particulièrement un désir (ou « fringale »), une préférence et la disponibilité, plutôt que par une décision éclairée fondée sur des connaissances en matière d’alimentation saine. Pour certains, les restrictions alimentaires sont un élément clé à considérer dans le choix d’une collation, notamment pour veiller à ce qu’elle réponde à des besoins alimentaires spéciaux (p. ex., allergies ou troubles de santé). À l’échelle des groupes, les participants ont mentionné que le choix du type de collation est souvent motivé par l’humeur, et que la fréquence et le type des collations sont influencés par des facteurs négatifs tels que le stress, la dépression, l’anxiété et l’état de santé général.
Lorsqu’on leur a demandé de considérer la différence entre une collation et un repas, les participants ont fourni des commentaires clairs et uniformes. Pour la grande majorité, les principales différences entre ces deux types d’éléments touchent la taille des portions, le temps de préparation et le degré de commodité. Les participants s’entendaient tous sur le fait que toutes les collations ne sont pas créées égales.
Des études confirment que ce qui était auparavant considéré comme étant des valeurs familiales traditionnelles (p. ex. manger un repas en famille à la table) ne correspond plus nécessairement à la réalité d’aujourd’hui, et que la technologie joue un rôle important durant la consommation d’un repas.
Parmi les participants de tous les emplacements, le fait de manger en famille à la table est principalement une exception plutôt qu’une pratique courante, surtout pour les jeunes adultes et pour ceux dont le niveau de connaissances sur la nutrition est faible. La pratique courante dominante mentionnée par les participants était plutôt de manger « sur le pouce » de manière « libre-service » alors que les repas sont préparés. Les participants étaient aussi sinon plus susceptibles de manger leur souper devant la télévision ou l’ordinateur, ou dans leur chambre à coucher (surtout les jeunes), plutôt qu’à la table à manger. Les jeunes adultes, surtout ceux vivant dans un foyer dont le niveau socioéconomique est faible, ont indiqué qu’ils mangeaient seuls dans leur chambre à coucher ou devant l’ordinateur ou la télévision, même si les autres membres de la famille mangent seuls ailleurs dans la maison. Pour la plupart des participants, manger semble être devenu davantage une corvée ou une tâche obligatoire plutôt qu’un événement régulier qui rassemble la famille. Étonnamment, les comportements des participants contrastaient souvent à leurs convictions, et semblaient suggérer que leurs comportements alimentaires ne reflètent pas nécessairement leur idéal.
Sans aucun doute, la technologie s’est infiltrée dans nos repas. Des études démontrent que la télévision et les ordinateurs sont des indispensables pour le moment du repas, comme c’est le cas pour les téléphones intelligents. Cependant, il est à noter que dans chaque groupe, certains participants mentionnaient des règles pour le moment du repas selon lesquelles les téléphones ne sont pas acceptés à la table. Ces règles ont été plus souvent évoquées par les participants pour lesquels le fait de manger un repas en famille à la table faisait partie des pratiques courantes dans leur foyer, dans la mesure du possible. Cela dit, cette pratique n’est manifestement pas courante pour la plupart des participants à l’étude.
Plusieurs parents de jeunes enfants ont mentionné qu’ils nourrissaient la famille en même temps de préparer le souper, et que souvent, ils mangeaient leur propre repas debout en préparant la nourriture. Parmi les participants de tous les emplacements, certains ont mentionné qu’un repas assis était un événement rare qui a lieu souvent la fin de semaine seulement. Parallèlement, les « repas du dimanche » ou les grands rassemblements avec les membres de la famille élargie sont chose rare. Les habitudes alimentaires reposent principalement sur des horaires et des habitudes conflictuels. Par conséquent, les participants se sont tout simplement habitués à manger de manière sporadique et instable en raison de leur horaire mouvementé.
Planification du repas
Le niveau d’importance de la planification du repas variait d’un participant à l’autre dans chaque groupe. Certains disent planifier leur repas au jour le jour et d’autres ont un plan programmé quelques jours à l’avance. De nombreux participants ont mentionné ouvertement qu’ils décident ce qu’ils mangent seulement une heure avant un repas principal. Seulement quelques participants par groupe planifient leurs repas une semaine à l’avance. Il y a une planification minime en ce qui a trait aux déjeuners et aux dîners.
Pour certains, la planification est nécessaire en raison des défis liés aux horaires dans le foyer. Tandis que pour d’autres, la planification est liée au budget, aux visites à l’épicerie, et est nécessaire afin qu’ils puissent vivre selon leurs moyens.
Peu importe l’avance prise relativement à la préparation d’un repas, il est à noter que certaines cohérences ont été associées à la planification. Tout d’abord, au moment de planifier un repas, plusieurs participants ont mentionné que pour eux, un repas équilibré comprend une protéine, des légumes et des glucides. En fait, les participants de tous les publics mentionnaient systématiquement les termes « protéines » et « glucides ». Ces termes ont été mentionnés parmi tous les emplacements. Il est intéressant de noter que les participants discutaient intentionnellement de ces concepts en ce qui a trait aux protéines et de légumes plutôt que parler de manière « traditionnelle » de la viande et des légumes.
Pour d’autres participants, en ce qui concerne la planification des repas, l’accent est mis sur le type d’aliments qu’ils doivent avoir à la maison pour pouvoir préparer les repas au cours de la semaine. Ces constatations sont particulièrement vraies pour les aliments « de base » comme les pâtes, le riz, les pommes de terre, la viande ou les protéines et les légumes.
Il faut noter que les adultes sont davantage préoccupés par la préparation des repas, tandis que les jeunes sont moins engagés et veulent simplement manger ce qui est servi par leurs parents. Parmi les exceptions figuraient les participants qui avaient un problème de santé (ou ceux dont un membre du foyer avait un problème de santé) et les quelques jeunes qui exprimaient de l’intérêt pour la nutrition.
Facteurs de sélection des aliments
Au moment de choisir les aliments, les participants ont systématiquement mentionné que leur choix est motivé par différents facteurs, notamment le goût, la disponibilité, les habitudes et le coût.
Le choix alimentaire à la maison et à l’extérieur de la maison est principalement motivé par le goût (personnel /préférences familiales), la disponibilité des aliments à la maison ou sur la route et la routine, notamment des aliments consommés par habitude. Un autre facteur important est le coût. Plusieurs participants ont indiqué qu’ils font souvent référence aux circulaires ou aux publicités pour déterminer ce qu’ils vont acheter lors d’une visite à l’épicerie. Comme nous pouvions le prévoir, ce facteur est plus répandu parmi les individus au faible statut socioéconomique, puisque ceux-ci sont davantage limités en raison de leur budget plus serré. Dans la plupart des cas, l’épicerie est faite une fois par semaine, ou au maximum de deux à trois fois par semaine. Celle-ci n’est généralement pas associée à la planification des repas. Effectivement, la nourriture est achetée principalement selon les facteurs susmentionnés, et dans une moindre mesure, selon les facteurs liés à la planification des repas.
D’autres facteurs essentiels en ce qui a trait à la sélection des aliments sont les restrictions alimentaires (y compris des problèmes de santé) et les aliments saisonniers. La commodité est également importante pour plusieurs participants, particulièrement en raison des horaires chargés de leurs familles. Plusieurs participants ont mentionné avoir recours aux aliments congelés qui leur permettent de préparer rapidement un repas.
Sans exception, les participants ont convenu que leur choix alimentaire varie s’ils planifient ou préparent un repas pour une occasion spéciale avec leur famille ou leurs amis comparativement à lorsqu’ils mangent seuls ou qu’ils préparent un repas qui sera consommé au cours de la semaine. Invariablement, les participants ont affirmé mettre plus d’efforts et accorder plus d’attention à la préparation d’un repas sain lorsqu’ils cuisinent pour une occasion spéciale. Ces efforts accrus sont principalement causés par la volonté d’impressionner les invités. Ils cherchent donc davantage à inclure une plus grande variété d’aliments et à mettre l’accent sur la présentation et la qualité. Bien sûr, ces repas sont consommés à la table, par tous les invités. De façon générale, les membres du grand public passent davantage de temps à planifier, à préparer et à manger des repas lors d’occasions spéciales, et font manifestement moins d’efforts en ce qui concerne leur consommation alimentaire quotidienne.
Lorsqu’il s’agit de choisir une boisson sans alcool, trois facteurs principaux ont été évoqués systématiquement dans l’ensemble des groupes et des emplacements, notamment la teneur en sucre (jus, boissons gazeuses), la teneur en caféine, et les autres additifs (additifs chimiques, agents colorants et édulcorants tels que l’aspartame). L’eau semble être un choix commun relativement à l’hydratation, particulièrement auprès des adultes.
Sensibilisation et connaissances
Il existe des différences de perception en ce qui a trait à une saine alimentation parmi les participants; ceux qui possèdent de plus amples connaissances alimentaires ont des habitudes plus saines.
Afin d’évaluer les opinions personnelles avant le groupe de discussion, nous avons demandé aux participants de tenir compte d’une série de sept énoncés opposés concernant une alimentation saine, et de déterminer lequel s’apparente le plus à leurs habitudes alimentaires personnelles. Cet exercice a aidé à analyser les perceptions des participants concernant les habitudes alimentaires et a permis une analyse des résultats chez tous les publics. En ce qui concerne les comportements alimentaires, ces constatations ont souligné de nombreux points intéressants, comme illustrés ci-après :
Les participants ont partagé une définition similaire de ce qu’est une « alimentation saine », qui est essentiellement composée de fruits et de légumes, en limitant les aliments transformés et la restauration rapide et en pratiquant un mode de vie actif et sain.
Les participants ont partagé une définition similaire de ce qu’une « alimentation saine » signifie pour eux. Pour plusieurs participants, une alimentation saine signifie un régime équilibré et varié. Cela signifie également de limiter les aliments transformés et la restauration rapide, en plus de pratiquer un mode de vie actif et sain. Le fait de manger des fruits et des légumes et de respecter les grands principes du Guide alimentaire canadien a été mentionné par de nombreux participants de toutes les régions et parmi tous les publics (p. ex. des aliments variés et une sélection parmi les différents groupes alimentaires). Cela dit, cette prémisse a généralement reflété un apprentissage général ou une compréhension fondamentale des groupes alimentaires de base appris dans l’enseignement primaire, plutôt qu’une référence constante aux lignes directrices alimentaires. Peu importe l’âge ou le niveau de connaissances sur la santé, le fait de manger des fruits et des légumes a été de loin la réponse la plus mentionnée en ce qui a trait à la définition d’une alimentation saine. Cette réponse était souvent associée à la réduction du sucre et du gras dans un régime. Il est à noter que certains participants, particulièrement les adultes possédant peu de connaissances en santé, croyaient que l’alimentation saine est plus coûteuse et représente un engagement demandant beaucoup de temps.
L’apport calorique est un autre aspect couramment mentionné relativement à la définition d’une alimentation saine, en particulier chez les adultes ayant de bonnes connaissances de la santé, ainsi que chez les jeunes. Il est à noter que ces publics citent systématiquement un apport calorique adapté à leurs besoins personnels relativement à une alimentation saine, plutôt qu’une valeur quotidienne précise. Ces individus ont une compréhension générale de l’équilibre calorique. Plusieurs participants ont établi une telle compréhension en fonction d’une alimentation précise, d’un régime relié à un entraînement physique, de leur participation à Weight Watchers ou grâce à des conseils d’un nutritionniste ou d’un entraîneur.
Lorsqu’on leur a demandé ce qui rend un aliment sain, les participants ont généralement convenu que certains facteurs clés déterminent si oui ou non un aliment est sain. Cela comprend la manière dont celui-ci est fabriqué (p. ex. les aliments cultivés naturellement sont les plus sains), s’il est transformé (p. ex. s’il est emballé), s’il est génétiquement modifié ou s’il comprend ou est influencé par des stéroïdes ou des antibiotiques (l’idéal est qu’il le soit le moins possible). Ces facteurs comprennent également le type d’ingrédients (y compris le sodium, les sucres, les produits chimiques, les additifs et les ingrédients inconnus ou peu familiers), ainsi que la provenance de l’aliment (avec une perception générale selon laquelle les produits locaux sont meilleurs et que les produits de certains pays étrangers sont notoirement moins sains).
Sans exception, les participants ont convenu que les aliments frais (c.-à-d. les fruits et les légumes), les aliments cultivés localement et les aliments naturels sont plus sains que les aliments transformés. Parallèlement, l’ajout d’additifs, de stéroïdes et de produits génétiquement modifiés est considéré comme étant problématique. Finalement, les participants ont estimé que les aliments sains contribuent positivement au bon fonctionnement du corps, alors que les aliments malsains ont une incidence négative sur la santé générale.
La plupart des participants estimaient que manger sainement est plus coûteux que de choisir des options malsaines.
Habitudes alimentaires saines et positives
Une variété d’habitudes alimentaires reliée aux choix alimentaires, à la préparation et à la consommation est considérée comme étant une influence positive sur les habitudes alimentaires saines.
Lorsqu’on a demandé aux participants quelles habitudes alimentaires influencent positivement leur saine alimentation, les réponses étaient généralement cohérentes entre les emplacements et les publics. Les bonnes habitudes alimentaires incluent généralement des éléments tels que des repas planifiés régulièrement ainsi que le fait de prendre le déjeuner, de boire beaucoup d’eau, de contrôler les portions et la taille de l’assiette, de manger seulement une portion, de manger à la table (sans télévision), de manger avec les autres, de manger tranquillement et d’éviter les aliments emballés et transformés. Le fait de manger des aliments provenant de chaque groupe alimentaire et de s’assurer de manger un repas équilibré a également été mentionné souvent; même si la plupart des participants ont manifesté une compréhension globale des groupes alimentaires (les légumes, les viandes et les protéines et les glucides) plutôt que de citer les groupes précis par leur nom.
Le contenu alimentaire a été considéré comme étant un facteur clé. En effet, la plupart des participants ont souvent mentionné qu’ils réduisent leur consommation de sucre, évitent la restauration rapide et les aliments frits, mangent beaucoup de légumes (particulièrement les légumes verts), surveillent leur apport en protéines et limitent les boissons gazeuses ou les jus. D’autres « règles générales » ont été mentionnées relativement à l’influence positive sur les habitudes alimentaires saines. Celles-ci comprennent le fait de boire un verre d’eau avant un repas, de ne jamais faire l’épicerie lorsque l’on a faim ou d’éliminer des éléments comme le sucre et le sel.
La plupart des participants ne cherchent pas activement des renseignements sur l’alimentation saine, à moins de chercher une réponse à une question précise ou une idée de recette. Si c’est le cas, ceux-ci se tournent vers Internet pour effectuer des recherches générales afin d’obtenir des renseignements. Alors que les participants reconnaissent que les recherches générales effectuées sur Google ne sont pas toutes fiables, les renseignements en ligne rédigés par des professionnels de la santé sont généralement perçus comme étant dignes de confiance.
En fait, chez tous les publics, les participants ont attribué leurs connaissances sur les comportements en matière de santé à leur expérience personnelle ou à leur éducation (principalement à l’école primaire où ils apprennent les bases au moyen du Guide alimentaire canadien), à l’influence des autres personnes dans leur vie (la famille et les amis) ou à travers des conversations, des interactions sur les réseaux sociaux ou l’influence des médias. En fait, les renseignements sur une alimentation saine sont généralement reçus à partir de renseignements fournis par les autres (à l’école, dans la famille, dans les médias, etc.)
Les habitudes de vie et le manque de connaissances sont considérés comme étant les plus grands obstacles quant aux choix alimentaires sains.
En revanche, parmi les habitudes qui ont une incidence négative sur l’alimentation saine on a noté généralement le fait de manquer de sommeil, de manquer un repas, d’avoir des problèmes de santé mentale ou des maladies, de manger à des heures irrégulières, d’avoir des connaissances insuffisantes pour suivre des conseils sur la saine alimentation, de manquer d’argent, de manger des aliments qui ont une faible valeur nutritive ou de trop manger. De même, on a noté qu’il s’avérait difficile de savoir comment préparer la nourriture d’une façon saine.
Les participants ont également noté que grignoter trop souvent, faire de l’exercice la nuit et manger de la nourriture tard dans la soirée sont des habitudes qui ont une incidence négative sur l’alimentation saine. Le fait de manger à l’extérieur a aussi été jugé comme étant problématique. Finalement, l’influence négative provenant des médias, du marketing du secteur et des renseignements incohérents trouvés sur Internet ont souvent été mentionnés.
Par ailleurs, le mode de vie d’une personne (y compris sa routine quotidienne, ses habitudes et ses comportements usuels) et sa situation socioéconomique ont été considérés comme présentant une réelle difficulté quant à une saine alimentation. De la même manière, la prévalence des repas consommés devant la télévision ou l’ordinateur et le manque de planification des repas en famille ont été vus comme étant contre-productifs par rapport à une saine alimentation.
Lorsqu’on a demandé aux participants comment ils connaissaient les facteurs qui ont une incidence négative sur leurs habitudes alimentaires, la plupart d’entre eux ont affirmé qu’il s’agissait de connaissances générales, ou ont cité des renseignements facilement disponibles par l’entremise des médias. De plus, plusieurs d’entre eux ont mentionné avoir déjà réagi directement à un aliment malsain, en indiquant qu’ils se sont sentis dans un piètre état après l’avoir consommé.
Décisions relatives à une alimentation saine
Parmi les participants de tous les groupes, l’impression générale est que les gens comprennent quelque peu ce qui constitue de saines habitudes alimentaires, et comprennent qu’ils devraient manger sainement, malgré le fait que cela ne soit pas reflété dans leurs comportements.
Les participants ont régulièrement et précisément mentionné quels facteurs contribuent de manière positive et négative à une alimentation saine. Cela dit, malgré leurs connaissances apparentes, de nombreux participants étaient d’avis que leurs comportements contredisent souvent leurs connaissances, principalement en raison d’un manque de temps, de volonté ou de capacité de réaliser des changements. Ils choisissent souvent l’option « facile » et moins saine en raison de leur situation de vie ou parce que cela représente la voie de la moindre résistance.
Chez tous les publics, la plupart des participants ont convenu qu’ils ne fondent pas leurs choix de nourriture sur les lignes directrices ou les recommandations établies relativement à la nutrition, mais choisissent plutôt les aliments selon le prix, le goût, la familiarité et la disponibilité. Ceux qui sont les plus disposés à faire un choix informé se réfèrent principalement aux renseignements affichés sur l’étiquette d’un produit.
Malheureusement, la plupart des gens ont convenu qu’ils sont simplement incapables d’adopter de saines habitudes alimentaires en raison des principaux obstacles, notamment le manque de volonté, la toxicomanie ou une dépendance actuelle (au sucre à la caféine, au sel ou à la malbouffe), le manque de connaissances (sur la manière d’appliquer les recommandations relatives à une alimentation saine), le manque de moyens et le manque de sensibilisation ou de compréhension quant aux conséquences d’une alimentation malsaine.
Dans tous les emplacements, les adultes se sont dits frustrés par le fait que le système d’éducation actuel ne comprend plus de cours d’économie familiale au cours desquels les jeunes apprennent à cuisiner. Cela a été considéré comme étant très préoccupant, surtout en ce qui concerne la préparation des jeunes pour faire les bons choix plus tard dans la vie.
Malgré l’incapacité de certains à faire des choix de mode de vie plus sains, les participants de tous les groupes ont convenu qu’il est important, voire essentiel, que tous les gens (dans tous les groupes d’âge, toutes les régions et toutes les origines ethniques) comprennent mieux les recommandations relatives à une alimentation saine et comment les appliquer, et les raisons pour lesquelles une saine alimentation est importante. Souvent, le sentiment exprimé était qu’il est fondamental d’expliquer aux gens pourquoi il est important de manger sainement et comment ils peuvent facilement avoir une incidence sur le changement.
Changements relatifs aux comportements alimentaires
Parmi les participants de tous les groupes, plusieurs d’entre eux ont convenu qu’ils ont récemment connu des changements dans leurs habitudes alimentaires en raison d’un problème de santé, d’un changement de situation ou d’une attention accrue portée sur la santé.
Dans tous les groupes, les changements (positifs ou négatifs) relatifs aux saines habitudes alimentaires ont, au fil du temps, été principalement influencés par trois facteurs clés :
Problèmes de santé : Chez tous les publics, les habitudes alimentaires ont été un élément clé qui a été touché par une situation de santé personnelle ou familiale. Le diagnostic d’une maladie (p. ex. le cancer ou une maladie rénale) ou d’un problème de santé (p. ex. le diabète, le syndrome du côlon irritable, des troubles alimentaires, des allergies, une grossesse) donne lieu à des changements obligatoires. Cela était le cas, peu importe si le problème touchait le participant personnellement, ou un membre immédiat de sa famille. De même, certains ont fait remarquer que le vieillissement entraîne des changements qui nécessitent différentes habitudes alimentaires.
Changement de situation : De nombreuses situations de changement dans la vie ont été mentionnées comme ayant suscité un changement personnel ou familial relativement aux habitudes alimentaires. La retraite, un changement dans la structure familial (p. ex. un nouveau bébé, les enfants qui partent de la maison, un divorce ou un changement de relation, de nouveaux membres dans la famille, des enfants plus engagés dans des activités), un déménagement, un nouvel emploi ou des heures de travail différentes sont des facteurs qui ont manifestement eu une incidence sur les habitudes alimentaires.
Pour plusieurs des participants, les dernières années sont devenues plus occupées et mouvementées. Les gens ont mentionné qu’ils disposent simplement de moins de temps qu’auparavant. Par conséquent, ils ont jugé nécessaire de prendre des raccourcis autant que possible afin de pouvoir s’adapter à leur horaire chargé. De plus, pour certains, le stress est devenu un facteur ayant une incidence négative sur les habitudes alimentaires, puisque la nourriture malsaine devient une source de réconfort lors des moments difficiles.
Importance accordée à la santé : Pour certains participants, les changements liés aux habitudes alimentaires survenus dans les dernières années sont un résultat direct d’une importance accrue accordée à la santé (que ce soit par l’entremise de l’exercice physique ou d’un régime alimentaire). Dans certains cas, ces efforts découlent d’un gain de poids ou d’une volonté de changer l’apparence personnelle ou la perception de soi. Cette situation était particulièrement fréquente chez les jeunes femmes. Celles-ci ont parlé ouvertement de l’image corporelle qu’elles souhaitaient projeter et des mesures à prendre pour perdre du poids.
Peu importe la raison, les participants ont conclu, en accordant une importance accrue sur la santé, que de meilleurs renseignements sont plus facilement accessibles que par le passé. L’accès à l’information a facilité le changement des comportements ou des habitudes alimentaires.
Utilisation actuelle des informations et des ressources
À moins d’être motivés par des situations personnelles, les membres du grand public ne cherchent pas activement des renseignements au moment de choisir des aliments. La plupart des gens absorbent de façon passive des renseignements sur l’alimentation saine.
Parmi tous les publics, les conclusions démontrent clairement que les membres du grand public, en général, ne cherchent pas activement des renseignements relatifs à l’alimentation saine, à moins d’être motivés à le faire en raison de situations personnelles, notamment une maladie, des problèmes de santé chroniques, des allergies ou un intérêt précis par rapport à la santé ou à la mise en forme. Pour de nombreux participants qui cherchent des renseignements sur l’alimentation saine, ces recherches sont devenues une pratique courante par nécessité, plutôt que par choix.
En examinant la manière dont les renseignements sur l’alimentation saine sont reçus ou recueillis, trois catégories de comportements distinctes ont été relevées parmi les participants à l’étude. Plus précisément, ces catégories sont classées comme suit : les personnes qui recueillent des renseignements selon leurs besoins, les personnes qui rassemblent des renseignements en raison d’un souci pour leur santé et les personnes qui reçoivent des renseignements de manière passive. Les paragraphes suivants traitent de l’utilisation de l’information pour chacune de ces trois catégories distinctes, y compris quels outils d’information sont employés et comment ils sont utilisés.
Les personnes qui recueillent des renseignements selon leurs besoins
Parmi les groupes d’âge, les emplacements, et les niveaux de connaissances sur la santé, certains participants ont accordé une grande importance sur l’utilité et la nécessité des renseignements sur l’alimentation saine. Pour les individus de ce groupe, les renseignements sont fondés sur les besoins, puisque ceux-ci ont des problèmes de santé chroniques ou une maladie qui requiert de l’attention. Parmi les groupes, une variété de problèmes de santé ont été mentionnés, notamment des allergies ou des intolérances alimentaires (p. ex. aux arachides, aux produits laitiers ou au blé), des maladies ou des problèmes de santé chroniques (p. ex. le cancer, le diabète, une maladie rénale, le syndrome du côlon irritable ou l’hypertension) ou des troubles alimentaires. Dans chaque situation, les membres du grand public ont accordé une grande attention au besoin de comprendre leur état de santé et de recueillir des renseignements sur la sélection et la préparation des aliments, s’il y a lieu.
Comme nous pouvions le prévoir, selon la nature de l’état de santé, ce groupe a accordé un haut niveau d’attention à la sélection des aliments. Connaissant les répercussions évidentes relativement au choix des aliments qui pourraient avoir une incidence négative sur leur état de santé, ces membres du grand public sont en général bien renseignés et accordent une priorité au contenu alimentaire.
Ressources utilisées : Ce groupe se fie à une large gamme de ressources afin d’obtenir des renseignements sur l’alimentation saine, particulièrement les conseils et les directives des professionnels de la santé (les docteurs, les diététiciens, les nutritionnistes, etc.), ainsi que les renseignements affichés sur les étiquettes de produits (la liste des ingrédients et le tableau des valeurs nutritionnelles).
Les personnes qui rassemblent des renseignements en raison d’un souci pour leur santé
Parmi les participants de tous les groupes, une autre catégorie distincte s’avérait également évidente, soit ceux qui portent un intérêt à leur santé personnelle. L’intérêt de ce groupe est souvent porté sur le poids, la taille corporelle, la mise en forme et, parfois, un type précis de régime. La plupart d’entre eux ont manifesté un intérêt à adopter un style de vie sain. Dans cet esprit, leurs besoins en matière de renseignements sur l’alimentation saine sont légèrement différents que ceux des personnes qui recueillent des renseignements selon leurs besoins, puisque dans ce cas-ci, l’attention est portée sur l’apport calorique, les protéines, les glucides, le sucre et le sodium. Pour les individus de ce groupe, les habitudes alimentaires sont principalement liées à des objectifs (p. ex. la perte de poids ou l’entraînement personnel), et sont parfois axées sur un changement général dans les habitudes alimentaires et l’activité physique afin d’atteindre leur objectif final. Dans tous les emplacements, cette catégorie a été plus courante chez les gens ayant de bonnes connaissances sur la santé, ainsi que chez les jeunes qui pratiquaient activement des sports.
Ressources utilisées: Les individus de cette catégorie se fient à un nombre limité de ressources précises afin de guider les renseignements relatifs à leur style de vie sain. Dans tous les emplacements, les participants mentionnaient fréquemment l’application My Fitness Pal, puisque celle-ci leur permettait de surveiller leur niveau d’activité physique ainsi que leur consommation de nourriture et d’eau, et ce, chaque jour. D’autres participants ont également mentionné l’utilisation d’autres outils électroniques tels qu’un appareil Fit Bit afin de guider leurs efforts. Ce public est largement influencé par les autres individus qui partagent les mêmes intérêts (p. ex. des entraîneurs, des athlètes ou des membres de la famille), et dans une moindre mesure, par les directives d’un nutritionniste ou d’un diététicien.
Les individus de ce groupe manifestent également un intérêt marqué pour la nourriture et la préparation de nourriture en général. Ils faisaient régulièrement référence aux recherches en ligne pour des recettes et des vidéos pour des idées de préparation de repas. YouTube a souvent été mentionné par ce groupe comme étant une source intéressante, ainsi que « Tastemade (sur YouTube et Twitter) et « Snacktime ». Les individus de cette catégorie portent attention à la liste d’ingrédients et au tableau des valeurs nutritionnelles.
Pour cette catégorie, les renseignements sont adaptés aux besoins précis, et ce, de manière personnalisée afin de refléter des objectifs déterminés, en portant attention à la planification et à la préparation du repas. Internet s’est avéré une source de renseignements utilisée régulièrement pour ce groupe, principalement pour effectuer des recherches de recettes. Pour ce groupe, les renseignements sont essentiellement utilisés pour diriger l’achat de nourriture ou la sélection de produits, et pour guider la préparation des repas.
Les personnes qui reçoivent des renseignements de manière passive
Comme mentionné précédemment, la plupart des membres du grand public semble absorber de manière passive les renseignements sur l’alimentation saine plutôt que de chercher activement des renseignements précis sur le sujet. Pour eux, les renseignements ne sont pas recherchés. Ils sont plutôt reçus principalement de manière non sollicitée grâce aux médias (notamment une couverture médiatique générale, la publicité traditionnelle et les médias sociaux comme Facebook et Twitter), lors de conversations avec des amis et des membres de la famille, par l’entremise du marketing en magasin ou dans les écoles. Parmi les publics, les jeunes étaient les plus disposés à recevoir des renseignements de manière passive. Ceux-ci prétendent ne pas chercher activement des renseignements sur le sujet, à moins qu’ils se retrouvent dans l’une ou l’autre des deux catégories mentionnées précédemment. Ce groupe démontre une absence de besoin pour des renseignements relativement à une saine alimentation.
Il convient de mentionner que les personnes qui recueillent des renseignements selon leurs besoins et les personnes qui rassemblent des renseignements en raison d’un souci pour la santé ont exprimé une frustration quant à l’étiquetage actuel des aliments. La plupart des participants ont convenu que les renseignements fournis représentent une source de confusion et sont complexes pour plusieurs d’entre eux, particulièrement lorsqu’ils ne se réfèrent pas au format de l’emballage.
Sources de renseignements
Mis à part l’étiquetage des aliments, les renseignements sur une saine alimentation sont principalement obtenus en ligne ou par l’entremise de professionnels de la santé.
Comme mentionné, les participants se fient actuellement à un nombre limité de sources d’information relativement à une saine alimentation. En ce qui a trait à la sélection des aliments, sans hésitation, l’étiquetage des aliments joue un rôle clé dans la communication des renseignements aux membres du grand public. Pour la plupart des participants, l’affichage et la promotion en magasin influencent également la sélection de produits et les décisions d’achat (en ce qui concerne les renseignements comme l’origine des aliments et leurs bienfaits sur la santé).
Les membres du grand public sont manifestement influencés par les gros titres. En effet, ceux-ci se tournent vers des renseignements qui sont disponibles de manière rapide et sous forme de faits mémorables et brefs, aperçus ou entendus par l’entremise des médias sociaux, de la télévision (les nouvelles et les publicités), des interviews-variétés ou des matériaux imprimés.
Afin de mieux comprendre les sources de renseignements, on a demandé aux participants de chaque groupe de noter individuellement leurs sources principales de renseignements relativement à une saine alimentation.
Comme mentionné précédemment, les sources de renseignements varient considérablement selon la catégorie de personnes qui cherchent des renseignements (les personnes qui recueillent des renseignements selon leurs besoins, les personnes qui rassemblent des renseignements en raison d’un souci pour leur santé et les personnes qui reçoivent des renseignements de manière passive). Cela dit, en général, lorsque les participants cherchent des renseignements sur une alimentation saine, ils effectuent habituellement des recherches génériques en ligne sur le sujet ou consultent un professionnel de la santé (un docteur, un diététicien ou un nutritionniste), un membre de la famille ou des amis.
Les résultats de cet exercice soulignent de nombreuses différences intéressantes selon le public. Pour commencer, comme mentionné précédemment, les jeunes sont les moins susceptibles d’utiliser de multiples sources pour obtenir des renseignements sur une alimentation saine. En fait, les jeunes et les adultes ayant de faibles connaissances sur la santé à Winnipeg se fient à un nombre moins important de sources. Ce résultat contraste avec les adultes ayant un bon niveau de connaissances sur la santé qui se fient généralement à un nombre plus important de sources. De plus, les matériaux imprimés et les professionnels de la santé sont les plus communément cités chez les adultes, en particulier parmi ceux qui ont de bonnes connaissances sur la santé.
Les sites Web et les médias sociaux sont les deux moyens les plus courants pour obtenir des renseignements sur une alimentation saine, pour les jeunes et les adultes. Dans tous les emplacements, l’utilisation des médias sociaux pour obtenir des renseignements est plus fréquente chez les jeunes, alors que les sites Web sont plus fréquemment utilisés par les adultes.
Très peu de personnes utilisent des applications mobiles pour recevoir des renseignements sur une saine alimentation, bien que les personnes résidant à Toronto soient les plus susceptibles de le faire. Les adultes dans les quatre régions et les jeunes de Toronto et de Montréal ont mentionné recevoir des renseignements par l’entremise de professionnels de la santé.
Les adultes dont le niveau de connaissances sur la santé est faible ou adéquat sont plus susceptibles que les jeunes d’utiliser des matériaux imprimés. Certains participants ont également noté qu’ils obtiennent des renseignements par l’entremise de la télévision, des amis, des membres de la famille, des affichages et des publicités. Sans aucun doute, les cours sur la santé et la nutrition à l’école jouent un rôle clé en ce qui concerne les renseignements sur une saine alimentation chez les jeunes. De nombreux adultes ont également mentionné avoir appris les bases d’une saine alimentation à l’école durant les cours d’économie familiale ou par l’entremise du comportement modèle de leurs parents.
Les professionnels de la santé et les reportages médiatiques sont considérés comme étant les sources de renseignements les plus crédibles relativement à une saine alimentation.
Lorsqu’on a demandé aux participants quelles étaient les ressources les plus fiables et dignes de confiance relativement à une saine alimentation, ils ont mentionné à plusieurs reprises les professionnels de la santé (notamment les docteurs, les infirmières, les diététiciens et les nutritionnistes). Les médias sont considérés comme étant la principale source non sollicitée de renseignements crédibles; les participants ont mentionné notamment la télévision, les interviews-variétés et Internet (en général). Il est à noter que l’émission de télévision The Dr. Oz Show a été jugée comme étant crédible parmi les participants anglophones. À Montréal, l’émission L’épicerie a été hautement estimée.
Il convient de mentionner que le Gouvernement du Canada n’a pas été mentionné en général, sans aide, comme étant une source régulière de renseignements relativement à une alimentation saine. Cela dit, lorsque l’on a interrogé les participants à ce sujet, la plupart d’entre eux ont convenu que le gouvernement est, en général, une source fiable et digne de confiance qui joue un rôle important en ce qui concerne l’éducation du public sur les pratiques reliées à la saine alimentation. En outre, le gouvernement fédéral a été réputé être l’autorité en matière de nourriture et de nutrition au Canada, particulièrement en raison de sa responsabilité d’assurer la sécurité des aliments dans le pays et de fournir un contenu éducatif sur une alimentation saine.
Les participants ont constamment convenu qu’il est important que le gouvernement fournisse des renseignements aux Canadiens sur les « faits réels », en tant que véritable autorité en matière de nourriture. On a estimé qu’il existe de nombreuses contradictions liées à la nourriture sur le marché actuellement, principalement en raison des médias, d’Internet et de la publicité. Par conséquent, les participants étaient incertains quant à la vérité et à ce qu’ils devraient croire. Pour la plupart des participants, il a été perçu que le gouvernement devrait jouer un rôle de chef de file pour s’assurer que le public est éduqué en ce qui concerne la vérité sur les aliments et sur les pratiques alimentaires saines en général.
Même si les participants souhaitent que le gouvernement fasse preuve davantage de leadership, dans tous les emplacements, certains participants ont exprimé un scepticisme par rapport à la position du Gouvernement du Canada sur la nourriture. Régulièrement, des divergences ont été mentionnées, selon lesquelles on croyait que le gouvernement favorise et soutient l’industrie, malgré la « preuve perçue » que la sécurité alimentaire ou la santé globale des Canadiens pourraient être compromises. Plus précisément, les participants de toutes les villes et tous les groupes ont mentionné l’industrie céréalière (p. ex. la présence accrue des produits OGM), le secteur des poissons et des fruits de mer (p. ex. l’élevage par rapport à la pêche), l’industrie laitière (p. ex. l’importance des produits laitiers dans un régime et la présence des hormones de croissance dans le lait) comme étant des exemples où le gouvernement semble prendre la défense de l’industrie.
Bien manger avec le Guide alimentaire canadien
Bien qu’il soit reconnu comme étant une autorité respectée en matière d’alimentation saine, le document Bien manger avec le Guide alimentaire canadien est perçu comme étant désuet et manque de pertinence par rapport à la population d’aujourd’hui.
Il est important de noter que, dans toutes les villes, Bien manger avec le Guide alimentaire canadien a été régulièrement mentionné comme étant historiquement une source de renseignements fiable et respectée pour une alimentation saine au Canada. En effet, les résultats démontrent que le Guide alimentaire canadien a manifestement contribué à constituer un fondement général des perceptions du public par rapport à une alimentation saine (principalement l’importance de manger un repas équilibré, l’importance des fruits et des légumes et les conseils généraux sur les quantités de nourriture au moyen d’images, par exemple la paume d’une main ou une assiette).
De nombreuses personnes ont mentionné les divers groupes alimentaires du Guide alimentaire canadien en général et son point de vue sur l’importance à donner aux légumes dans l’assiette. Toutefois, malgré les références fréquentes à cet outil, peu de gens ont consulté ou vu le Guide alimentaire canadien au cours des dernières années. Plutôt, on le compare à un pilier de la compréhension générale de l’alimentation selon le programme scolaire. Cela est uniforme au sein de tous les groupes d’âge et des emplacements. Certaines personnes ont, en fait, démontré un manque de familiarité avec les indications du Guide alimentaire canadien et une compréhension plus générale des groupes alimentaires élargis.
Par ailleurs, le Guide alimentaire canadien a été critiqué en raison de son manque de pertinence par rapport aux conditions actuelles, majoritairement en raison de son approche concernant les groupes alimentaires, les portions et les conseils pour une alimentation saine qui ne sont pas en harmonie avec les habitudes et les comportements alimentaires actuels. Également, le Guide alimentaire canadien a été décrit comme étant un outil qui dit aux gens quoi faire sans les aider ou les orienter.
On a estimé que les recommandations étaient inadaptées aux habitudes alimentaires de la population (p. ex., on tient pour acquis que tous mangent trois repas par jour, on ne tient pas compte des intolérances au lactose ou au gluten dans le nombre de portions de produits laitiers ou de grains, ou on utilise le mot viande plutôt que de parler d’apport recommandé en protéines). De plus, comme mentionné, certaines personnes ont formulé des critiques envers le gouvernement concernant l’influence perçue de l’industrie sur le guide (p. ex., industries des produits laitiers et des grains) plutôt que de fonder ce dernier sur la recherche et la pratique.
En outre, le Guide alimentaire canadien était considéré comme étant trop pointu en ce qui concerne les aliments canadiens, sans bien représenter la gamme complète d’aliments multiculturels offerts au pays ou la diversité de la population. La supposition voulant que la viande soit nécessaire était repoussante pour certaines personnes, plus particulièrement parce qu’elles considèrent que l’apport en protéines est plus important que la viande elle-même.
Également, pour certaines personnes, la présentation de l’étiquetage nutritionnel et des renseignements sur la taille des portions était considérée comme étant trop complexe et non pertinente à leur réalité.
Information privilégiée
Les membres du grand public préfèrent obtenir de l’information générale qui leur permet d’agir et qui peut être facilement intégrée à leur mode de vie actuel.
Les participants de tous les endroits et les publics étaient tous d’avis qu’ils préféraient des conseils qui contenaient des tâches leur permettant de faire des changements efficaces dans leurs habitudes alimentaires. Les conseils réalistes en matière de collations santé ou d’idées pour créer des repas rapides et sains avec un budget limité étaient appuyés et désirés. De manière semblable, les participants préfèrent des exemples concrets leur indiquant comment préparer des aliments plus sains à l’aide de recettes faciles ou des conseils de cuisine. L’importance des conseils généraux était considérée comme étant particulièrement primordiale pour orienter les habitudes en général, bien que ces conseils doivent être bien équilibrés et appuyés par des faits.
Si la plupart des gens ne cherchent pas d’information sur une saine alimentation, ils ont quand même un certain intérêt envers de tels sujets, mais à un niveau simple ou général et qui varie selon le niveau de pertinence à l’échelle personnelle. La plupart des gens n’ont pas d’intérêt pour les détails numériques (qu’il s’agisse des calories, de l’apport quotidien ou de la taille des portions), à moins que leur état de santé ou leurs loisirs le nécessitent. Les gens préfèrent plutôt obtenir des conseils généraux sur ce qu’ils devraient faire, pourquoi ils doivent le faire et comment ils peuvent le faire. Ils cherchent des conseils sur la manière dont ils peuvent effectuer ces changements. De l’information simple sur quoi manger, quoi éviter et sur la manière d’effectuer ces changements, et qui peut aider à faire des choix plus sains était privilégiée. Par ailleurs, les recommandations doivent être simples et pouvoir être adaptées au mode de vie et aux conditions socioéconomiques des gens.
Lorsqu’on leur demande de quelle information ils ont besoin, les participants de tous les emplacements et de tous les groupes ont énuméré un grand nombre de sujets et la plupart d’entre eux étaient axés sur de l’information servant à habiliter ou orienter leurs propres décisions concernant une alimentation saine. Bien que l’on ait obtenu une grande variété de réponses, les suggestions particulières à l’étude actuelle comprenaient :
Information générale sur l’alimentation
Contenu :
Quoi faire :
Risques et conséquences :
En ce qui concerne la présentation de l’information, on constate invariablement que les participants préfèrent qu’elle soit brève, concise, fondée sur des données probantes et réalisable.
Parmi les publics, les participants ont souligné l’importance de directives simples qui suggèrent des actions directes et réalistes grâce à des images percutantes faciles à comprendre. Véhiculer l’information sur une saine alimentation à l’aide de vidéos était considéré comme étant particulièrement utile lorsqu’il fallait faire une démonstration. De manière semblable, on a suggéré des recettes faciles et rapides dans l’ensemble des emplacements.
Hormis les applications concrètes, les participants étaient d’accord sur le fait qu’ils aimeraient recevoir de l’information pertinente à leur situation personnelle grâce à une possibilité de personnalisation. Ils ont jugé utile d’avoir la possibilité de personnaliser l’information pour répondre à leurs besoins (p. ex., selon l’âge, les goûts ou le niveau d’activité physique) et un accès facile à de l’information en ligne qui pourrait leur permettre de poser des questions concernant certains éléments pertinents.
La section qui suit offre un aperçu des conclusions tirées des groupes de discussions animées par des intermédiaires et des professionnels de la santé à Montréal et Toronto, ainsi que des entrevues téléphoniques exhaustives menées auprès des responsables des politiques partout au Canada.
Rôle actuel et public cible
Le rôle des divers professionnels de la santé et intermédiaires varie grandement selon le public cible.
Parmi les professionnels de la santé (diététistes et infirmières en santé publique) et les intermédiaires (enseignants, spécialistes de l’activité physique et éducateurs communautaires), les rôles en matière de sensibilisation et de promotion de l’alimentation saine varient considérablement en fonction de si l’information nutritionnelle est offerte à un individu ou à un groupe. Les intervenants qui offrent des consultations individuelles ont une approche beaucoup plus personnalisée axée sur les besoins particuliers du patient ou du client. L’information véhiculée est normalement axée sur le client, dirigée par celui-ci et établie en fonction de ses objectifs.
En revanche, lorsque l’information est transmise à un groupe (p. ex., aux administrateurs d’un établissement ou à des étudiants), celle-ci a tendance à être utilisée de manière plus générale, en abordant la santé de la population en général ou les besoins et les répercussions en matière de santé sur certains publics cibles en particulier (p. ex., les résidents d’un établissement de soins de longue durée, les personnes atteintes du diabète, etc.).
Le public cible varie selon le rôle et la composition (patients, clients, étudiants, ainsi que leur famille, ou grands groupes), comme il est indiqué ci-dessus. Comme on peut s’y attendre, à l’exception des infirmières en santé publique à Montréal, les professionnels de la santé sont plus enclins à donner davantage d’information que les éducateurs.
Les responsables des politiques jouent également divers rôles, notamment en sensibilisant le public et en établissant les lignes directrices en matière de consommation d’aliments sains dans les établissements provinciaux.
Les responsables des politiques ont également joué plusieurs rôles, notamment en matière d’élaboration et de mise en œuvre de politiques, de lignes directrices, de stratégies et de plans d’action. Bien que la plupart d’entre eux se concentraient sur les campagnes de sensibilisation du public concernant l’alimentation saine en général, quelques responsables de politiques des gouvernements provinciaux travaillaient à créer des lignes directrices plus précises en ce qui concerne l’alimentation saine pour les organismes du secteur public, notamment les centres de la petite enfance, les écoles ou les établissements de soins de longue durée. La plupart des intervenants ont joué un rôle en apportant de l’information utile à l’élaboration ou à la mise en œuvre des politiques grâce à des recommandations fondées sur la recherche, notamment à titre de membre de groupes de travail internes ou de comités consultatifs au sein de leurs organismes respectifs.
Les publics ciblés par l’élaboration des politiques comprenaient le grand public, divers exploitants d’établissements (y compris les exploitants de centres pour la petite enfance, de centres récréatifs, de centres communautaires, d’hôpitaux, d’écoles et d’établissements de soins de longue durée), ainsi que des professionnels de la santé (p. ex., des nutritionnistes et du personnel infirmier).
Objectifs en matière de communication ou de promotion d’une alimentation saine
Malgré le fait que les intermédiaires et les professionnels de la santé ont déterminé divers objectifs selon leurs rôles respectifs, la plupart d’entre eux visent à faciliter l’adoption de comportements sains et à prévenir ou guérir certaines maladies ou états de santé.
Les rôles propres aux intermédiaires et aux professionnels de la santé en matière d’éducation et de promotion de l’alimentation saine varient grandement, bien que leurs objectifs communs soient d’améliorer la santé de la population et d’influencer l’adoption de bonnes habitudes alimentaires et d’un mode de vie sain. Voici donc un aperçu des objectifs de recherche de chacun des publics cibles :
Comme on peut s’y attendre, les responsables des politiques visent à établir des lignes directrices et des habitudes alimentaires saines afin d’orienter les choix alimentaires du grand public et des administrateurs d’établissements publics.
Dans la plupart des cas, les responsables des politiques élaborent et mettent en œuvre des politiques nutritionnelles à l’intention des écoles, des centres de la petite enfance, des établissements récréatifs, des hôpitaux et des établissements de soins de longue durée, afin d’orienter l’élaboration des politiques internes et des menus au sein de chacun des organismes. Moins fréquemment, les responsables des politiques élaborent du matériel de sensibilisation à l’intention du grand public pour influencer les choix alimentaires. Dans quelques cas, les responsables des politiques participent à l’élaboration de lignes directrices en matière d’évaluation de l’alimentation qui seront employées par les infirmières en santé publique lorsqu’elles offrent des conseils aux parents de bébés et de jeunes enfants par l’entremise des services de santé financés par la province.
La sensibilisation en matière d’alimentation saine et la promotion de cette dernière sont freinées par les conditions socioéconomiques, les connaissances limitées en matière d’alimentation, l’influence évidente de l’industrie alimentaire et les restrictions budgétaires des établissements.
Les intermédiaires et les professionnels de la santé ont repéré divers défis ou obstacles à la promotion d’une alimentation saine dans le cadre de leurs fonctions respectives. Il est intéressant de noter que les obstacles perçus s’appliquaient à tous les publics. En effet, les professionnels de la santé et les intermédiaires mentionnaient tous les aspects suivants : revenu limité, manque de connaissances pratiques, maladie mentale ou neurologique (p. ex., maladie d’Alzheimer, démence), coût des aliments sains (les moins bons aliments sont moins chers), connaissances et éducation limitées en matière d’alimentation (capacité à comprendre, bris des mythes), alimentation moins privilégiée chez les individus et dans les établissements et la mauvaise influence des médias et des célébrités qui font la promotion de produits alimentaires transformés ou de tendances alimentaires malsaines.
Les autres principaux défis comprenaient l’accès aux diététistes, l’incertitude du public concernant l’identification des experts, une méfiance envers le gouvernement (principalement en raison des liens avec l’industrie privée) et un manque de formation d’économie familiale dans les écoles publiques. Quelques diététistes ont également cerné des obstacles culturels lorsqu’elles s’adressaient à des immigrants, particulièrement en ce qui concerne les différences de perception des concepts d’alimentation saine. L’influence négative des médias et de ressources considérées comme étant réputées (p. ex., le Dr Oz) était également considérée comme étant problématique, tout comme la tendance grandissante de manger au restaurant.
En outre, en ce qui concerne le travail au sein d’établissements (p. ex., les écoles, les centres de la petite enfance, les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée), on a également mentionné les restrictions budgétaires et d’autres contraintes propres au contexte. Par exemple, un régime « mou » est plus adéquat dans un établissement de soins de longue durée où les personnes âgées pourraient avoir des problèmes de dentition ou de déglutition. De manière semblable, on doit éviter les allergènes en contexte scolaire, ce qui influence donc les aliments recommandés.
L’élaboration et la mise en œuvre de politiques en matière d’alimentation saine sont restreintes par les contraintes internes et les influences externes.
Les responsables des politiques ont également déterminé certains défis par rapport à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques en matière d’alimentation saine. En premier lieu, ceux-ci font face à des défis organisationnels, comme des ressources limitées (temps et financement) et les priorités et orientations politiques contradictoires. L’absence de protocole commun pour l’évaluation des politiques est également un défi important concernant l’apport d’information utile à l’élaboration des politiques.
Également, bon nombre de difficultés externes compliquent parfois le travail de ces responsables. Plus particulièrement, les comportements acquis du grand public et des planificateurs de repas dans les établissements, l’acquisition d’une préférence pour les aliments salés, sucrés et gras, les habitudes sociales et comportements alimentaires différents constituent des défis dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques. De plus en plus, les gens mangent au restaurant et achètent des aliments préparés, ce qui modifie leurs préférences alimentaires.
Par ailleurs, la quantité effarante d’information nutritionnelle à la disposition des responsables des politiques et le risque de transmission de renseignements erronés compliquent le processus d’identification des choix alimentaires sains. On a également mentionné que la taille des portions n’était pas uniforme entre les diverses ressources (p. ex., les étiquettes nutritionnelles et le Guide alimentaire canadien) et les portions des gens, ce qui entraîne de la confusion et mène vers de mauvais choix. Finalement, on considère que l’industrie de l’alimentation a une grande influence sur les choix des Canadiens grâce aux publicités et aux initiatives de marketing.
Les responsables des politiques sont également d’accord pour dire qu’il y a un manque d’information complète, fiable et à jour adaptée aux besoins en matière de santé et de nutrition chez certains publics en particulier (enfants de moins de cinq ans, par exemple) et sur les répercussions sur la santé de telles recommandations nutritionnelles. Il y a peu de recherche disponible sur ces sujets et sur les effets contextuels de la nutrition sur la santé des gens. Par exemple, on a mentionné que les conséquences sur la santé de la réduction de la consommation de sucre dans les juridictions comportant des politiques strictes n’étaient pas bien documentées. Par ailleurs, la recherche scientifique sur la manière dont la disponibilité et l’accessibilité des choix sains influencent les choix et l’état de santé des gens est un sujet d’intérêt.
En ce qui concerne les éléments facilitant l’élaboration de politiques, l’augmentation de l’intérêt du public pour la santé et la nutrition, y compris la production d’aliments locaux, a été déterminée comme étant un élément de soutien à leurs efforts, particulièrement lorsque l’on en tient compte dans les priorités gouvernementales. La collaboration entre les intervenants et les juridictions est également importante, tant en matière de collaboration vers un objectif commun que de partage de connaissances. Finalement, le Guide alimentaire canadien était considéré comme étant une norme nationale à respecter, donnant ainsi une orientation aux efforts d’élaboration des politiques.
Ressources utilisées par les intermédiaires et les professionnels de la santé
À divers degrés, il existe de nombreuses ressources employées dans tous les domaines de l’éducation et de la promotion d’une saine alimentation, ce qui met de l’avant les besoins des intermédiaires et des professionnels de la santé en matière d’information.
Voici donc un aperçu de certaines ressources employées par les intermédiaires et les professionnels de la santé pour appuyer leur travail. L’utilisation et l’application de ces ressources avec les divers publics cibles sont abordées plus loin dans ce rapport.
Bien que de nombreuses ressources soient employées pour véhiculer de l’information sur l’alimentation saine, une recherche générale sur l’Internet est de loin la meilleure ressource rapide pour répondre aux demandes ponctuelles. La liste complète des ressources énumérées est disponible à l’Annexe A.
Type d’information utilisée par les intermédiaires et les professionnels de la santé
Voici un aperçu des sujets les plus couramment abordés par les intermédiaires et les professionnels de la santé lorsqu’ils font la promotion d’une alimentation saine à leur public cible. Le cas échéant, on mentionne les ressources employées pour aborder le sujet, y compris une explication sur la manière de personnaliser ces outils. Il est à noter que la personnalisation des outils est limitée parmi les intermédiaires et les professionnels de la santé, à l’exception de l’adaptation du matériel aux élèves. Par ailleurs, la majorité des ressources est employée pour informer les intermédiaires et les professionnels de la santé, ainsi qu’améliorer leurs connaissances concernant une alimentation saine. Très peu de ces ressources sont distribuées au public cible.
Diététistes en contexte communautaire ou de santé publique
Ces professionnels de la santé offrent principalement du soutien aux établissements et aux patients en mettant l’accent sur l’amélioration des comportements alimentaires sains en général et en offrant des conseils selon les besoins individuels. Ainsi, ils intègrent une variété de sujets relatifs à la nutrition, avec un degré de détail variable. Les outils employés pour enseigner les bons comportements alimentaires sont très peu utilisés, à l’exception de la personnalisation de plans alimentaires, qui est plus fréquente. Voici un aperçu des manières dont chacun des sujets est abordé par les diététistes.
Sujets les plus fréquemment abordés en matière d’alimentation saine | Ressources/Outils | |
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Types d’aliments |
Bien que les bienfaits généraux de la consommation de certains aliments plutôt que d’autres soient abordés par les diététistes, on accorde plus d’importance à la consommation de protéines chez les enfants et les personnes âgées. Les diététistes ont mentionné ne plus parler de bons ou de mauvais aliments, mais plutôt parler de la fréquence à laquelle on doit consommer certaines catégories d’aliments : aliments idéaux, aliments à consommer fréquemment (option santé), aliments à consommer occasionnellement (aliments moins intéressants) ou aliments à consommer rarement (options malsaines). On recueille et personnalise de l’information à présenter selon certains nutriments en particulier. Les intermédiaires (administrateurs scolaires) abordent les catégories d’aliments (groupes alimentaires) de manière générale alors que les quatre groupes alimentaires du Guide alimentaire canadien sont employés pour parler de ce concept avec les enfants à l’école. |
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Aliments transformés |
Ce sujet a été également abordé en profondeur et est considéré comme étant une solution de rechange aux bons ou aux mauvais aliments, incluant des conseils sur la manière de diminuer la quantité d’aliments transformés dans l’alimentation. Les conseils sont formulés en mentionnant que moins un aliment est transformé, plus on devrait en consommer. |
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Quantité d’aliments |
Dans de nombreux cas, la fréquence de consommation des aliments est un concept plus important que la quantité d’aliments à consommer. La notion de quantité est présentée en parlant de satiété et de proportion d’aliments provenant des divers groupes alimentaires, particulièrement chez les enfants. Toutefois, dans quelques cas où les besoins nutritionnels minimum (p. ex., la quantité de protéines) doivent être comblés dans le cadre d’une politique (p. ex., centre de la petite enfance), ou selon un état de santé en particulier, des quantités précises d’aliments sont intégrées à ces conseils. On aborde également la fréquence de consommation selon la journée et non par repas. En général, le concept de quantité est abordé de manière plus générale par les intermédiaires (p. ex., administrateurs dans les écoles), alors que le tout est davantage précisé lorsque l’on s’adresse au public cible directement (p. ex., parents et enfants). |
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Variété des aliments |
Le sujet de la variété des aliments est principalement abordé avec le personnel en cuisine dans les établissements, ou avec les gens souffrant de maladies particulières (p. ex., le diabète) en donnant des exemples d’aliments à consommer. |
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Boissons |
Le sujet des boissons énergétiques et des jus de fruits est abordé avec les adolescents, et plus particulièrement ceux qui sont atteints du diabète. |
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Diététistes en contexte clinique ou privé
Ces professionnels de la santé utilisent divers renseignements dans le cadre de leur travail pour fournir de l’éducation et des conseils en matière de bonnes habitudes alimentaires. Il est important de mentionner qu’à Toronto, les diététistes autorisés avaient une approche et des renseignements beaucoup plus spécialisés comparativement aux nutritionnistes. En fait, les diététistes autorisés ont critiqué la qualité des renseignements et des directives offerts par les nutritionnistes et étaient persuadés que le gouvernement devrait faire un effort afin de présenter les diététistes comme étant des chefs de file en matière de nutrition.
Les sujets les plus fréquemment abordés avec ce public sont présentés dans le tableau suivant.
Sujets les plus fréquemment abordés en matière d’alimentation saine | Ressources/Outils | |
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Types d’aliments |
On aborde ce sujet en parlant des divers aliments disponibles et en mentionnant que chacune des catégories a sa place dans le cadre d’une alimentation équilibrée et que certains aliments sont plus importants que d’autres. Les discussions sur les aliments à restreindre, y compris le sel, le sucre et le gras, entre autres, sont fréquentes avec ces professionnels, particulièrement lorsqu’ils conseillent des patients qui ont des problèmes de poids ou qui sont diabétiques. |
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Aliments transformés |
Ce concept semble abordé fréquemment avec les patients afin de présenter les aliments à restreindre. |
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Quantité d’aliments |
En ce qui concerne les aliments à consommer, les diététistes au sein de tous les publics utilisent des outils visuels. Plutôt que d’aborder les quantités d’aliments, certains diététistes préfèrent utiliser le concept de densité énergétique comme comparatif. |
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Variété des aliments |
Le concept de variété des aliments est un sujet fréquemment abordé entre les diététistes et leurs patients, notamment à l’aide de discussions ou d’images de divers aliments de chacun des groupes alimentaires. L’un des diététistes a également mentionné à ses patients de manger un arc-en-ciel chaque jour pour illustrer le principe de variété. |
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Macronutriments |
Afin d’expliquer la valeur des groupes alimentaires et de certains types d’aliments, de nombreux diététistes utilisent le concept de macronutriments. En plus de parler du gras, des protéines et des glucides, quelques diététistes incluent les fibres alimentaires. |
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Diététistes autorisés dans le domaine de l’administration et des services alimentaires
Ces professionnels de la santé mettent principalement l’accent sur des produits ou des gammes de produits en particulier. Le tableau suivant offre un aperçu des sujets et des ressources employées dans le cadre de leurs fonctions.
Sujets les plus fréquemment abordés en matière d’alimentation saine |
Ressources/Outils |
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Information nutritionnelle |
La plupart des diététistes mettent l’accent sur la démystification de certains concepts en ce qui concerne les nutriments et les ingrédients, particulièrement en ce qui concerne le sucre et la teneur en sel. Les discussions sur la valeur nutritionnelle des produits sont également fréquentes, de même que les conseils sur les choix et les options de rechange. |
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Infirmières en santé publique
Ces professionnels de la santé s’appuient beaucoup sur leurs connaissances académiques pour offrir de l’information aux patients, afin de compléter les conseils des diététistes. Les sujets suivants sont les plus abordés dans le cadre de leur travail auprès des patients et des intermédiaires :
Sujets les plus fréquemment abordés en matière d’alimentation saine | Ressources/Outils | |
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Types d’aliments |
Les infirmières qui travaillent avec le personnel scolaire (enseignants et administrateurs) et les patients à domicile utilisent les catégories ou les groupes alimentaires du Guide alimentaire canadien pour parler des groupes alimentaires et de la variété des aliments. |
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Quantité d’aliments |
Conseils de nature générale à l’intention des personnes âgées pour les encourager à manger régulièrement chaque jour et à augmenter leur apport en protéines. Conseils précis offerts aux patients diabétiques et à leur famille en ce qui concerne la consommation de glucides (à l’aide du système d’échange). Renforcement des menus élaborés par les diététistes en ce qui concerne la mesure des aliments (grammes, ml, etc.) et l’utilisation de mesures personnelles à d’autres moments (bol dans la cuisine du patient) pour mesurer les aliments. |
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Spécialistes de l’activité physique
Ces éducateurs ciblent principalement les clients qui désirent maîtriser leur poids à l’aide d’un programme d’activité physique et d’une alimentation équilibrée. Dans de nombreux cas, les recommandations nutritionnelles sont présentées de manière à optimiser les objectifs de performance physique. La plupart des spécialistes de l’activité physique ont élaboré un questionnaire servant à évaluer la situation de leurs clients et à déterminer leurs objectifs en ce qui concerne un mode de vie sain. La majorité de leurs recommandations et de leurs discussions avec leurs clients est basée sur des connaissances générales et personnelles en matière de nutrition. Par conséquent, ces éducateurs cherchent de l’information générale sur la nutrition pour offrir des conseils généraux, plutôt que des études scientifiques détaillées. Dans la plupart des cas, ils ne distribuent pas l’information aux clients, mais intègrent plutôt les sujets de base dans leurs discussions, avec un niveau de détails variant selon le niveau d’intérêt du client. Le tableau suivant offre un aperçu des sujets abordés et des outils employés.
Sujets les plus fréquemment abordés en matière d’alimentation saine | Ressources/Outils | |
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Types d’aliments |
La plupart de ces éducateurs présentent les types d’aliments à consommer en parlant de macronutriments. Ils mettent également l’accent sur les types d’aliments qui sont les plus utiles à l’entraînement, notamment les protéines. Dans quelques cas, ils abordent les superaliments et les aliments populaires. Le nombre de calories fait également partie de certaines discussions, notamment avec les clients qui ont un programme d’entraînement strict. |
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Suppléments alimentaires |
Les suppléments alimentaires, y compris les vitamines et les minéraux, à consommer, ainsi que leur influence sur la performance physique sont également abordés. |
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Quantité d’aliments |
Dans le cas d’entraînement de haut niveau, on aborde les quantités précises d’aliments, bien que la plupart des menus sont élaborés par des diététistes. En ce qui concerne les discussions générales sur les portions, les spécialistes de l’activité physique utilisent des exemples concrets (p. ex., la paume de la main, le pouce, le poing) pour alimenter les discussions. Le plus souvent, lorsque la mesure et la pesée des aliments ne sont pas nécessaires, on remplace les discussions sur la quantité d’aliments par une discussion sur la qualité des aliments à consommer. Un spécialiste de l’activité physique a mentionné qu’il utilisait des calculateurs de métabolisme de base et d’indice de masse corporelle en ligne dans le cadre de l’évaluation physique pour déterminer la quantité de calories nécessaire. |
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Variété des aliments |
Les spécialistes de l’activité physique n’abordent le principe de variété alimentaire que de manière générale. Il ne s’agit pas d’un sujet fréquent. |
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Éducateurs communautaires
Les individus qui travaillent ou qui sont bénévoles dans les organismes communautaires axés sur la nutrition (centres communautaires ou récréatifs, refuges et soupes populaires) visent principalement à rendre les aliments sains plus accessibles, en mettant ainsi l’accent sur l’amélioration des connaissances des gens sur l’offre alimentaire et en créant des occasions de goûter et de découvrir de nouveaux aliments. Le tableau suivant offre un aperçu des sujets les plus fréquemment abordés et de la manière dont ils sont présentés selon le public cible.
Sujets les plus fréquemment abordés en matière d’alimentation saine | Ressources/Outils | |
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Types d’aliments |
Ce sujet est essentiel dans le cadre du travail des éducateurs, puisque ceux-ci tentent d’améliorer les connaissances de leur public cible (la plupart du temps des individus dont le statut socioéconomique est faible) en matière d’options saines, y compris les options de rechange abordables aux aliments sucrés, gras et salés. Pour ce faire, ils préfèrent employer une approche pratique, en encourageant le public à goûter à de nouveaux plats ou de nouveaux aliments (par l’entremise de soupes populaires) ou à améliorer leurs compétences en cuisine. Ainsi, les éducateurs communautaires utilisent souvent les recettes et sont toujours à la recherche d’options simples et accessibles. Une partie de leur travail implique également de déboulonner les mythes alimentaires et d’offrir de l’information sur la provenance des aliments. |
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Groupes alimentaires |
Le concept de groupes alimentaires n’est présenté qu’en mentionnant ce qui manque dans l’alimentation des gens, notamment les fruits et légumes et les grains. Quelques éducateurs communautaires ont présenté ce concept en mentionnant qu’il fallait obtenir un équilibre entre les protéines et les légumes, alors que d’autres ont parlé de repas principal et d’accompagnement pour présenter l’idée de l’intégration des légumes dans un repas. |
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Quantité d’aliments |
La plupart des éducateurs communautaires n’abordent pas la quantité d’aliments à consommer. Lorsqu’ils le font, ils le font selon les quantités d’ingrédients nécessaires à la préparation d’une recette. Les soupes populaires divisent également leurs repas en portions pour des raisons économiques. |
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Variété des aliments |
Il s’agit d’un sujet important pour les éducateurs communautaires, bien qu’il soit difficile de l’appliquer en raison du statut socioéconomique de leur public cible. Bon nombre d’entre eux font la promotion d’une alimentation colorée afin de garantir la consommation de plusieurs types d’aliments. |
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Enseignants au primaire
Le rôle des enseignants au primaire est de sensibiliser les élèves aux bonnes habitudes alimentaires et de présenter des concepts nutritionnels de base. Le Guide alimentaire canadien est un outil d’enseignement important faisant partie du programme d’enseignement. Dans la plupart des cas, les enseignants personnalisent leurs outils d’enseignement (p. ex., feuilles de travail, jeux, casse-tête, affiches) puisqu’ils ne sont pas en mesure de trouver du matériel destiné aux jeunes enfants. Le tableau suivant offre un aperçu des sujets les plus fréquemment abordés en classe, ainsi que les ressources employées par les enseignants.
Sujets les plus couramment abordés en matière d’alimentation saine | Ressources et outils | |
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Types d’aliments |
L’enseignement d’une alimentation saine auprès des enfants commence par la présentation des quatre groupes alimentaires, habituellement lors de la première ou de la deuxième année. Une copie du Guide alimentaire canadien est distribuée à tous les élèves. Bon nombre d’enseignants choisiront de créer leurs propres jeux et exercices à partir de coupures de circulaires et d’étiquettes d’aliments. |
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Variété alimentaire |
Le concept de variété alimentaire est aussi abordé avec les élèves plus jeunes, en première et deuxième année. Le concept est amené en parlant de l’importance de manger différents aliments. Aux niveaux plus avancés (cinquième et sixième année), les élèves peuvent prendre part à des leçons de cuisine occasionnelles à l’école. |
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Quantité d’aliments |
La taille des portions est abordée avec les élèves en troisième et quatrième année, des éléments qui viennent s’ajouter aux concepts de groupes et de variété alimentaires déjà présentés auparavant. |
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Enseignants de niveau secondaire
Au Québec, le programme scolaire au secondaire ne comprend pas l’enseignement de saines habitudes alimentaires. Les professeurs d’éducation physique intègrent plutôt les concepts reliés à de saines habitudes de vie générales, qui couvrent certains aspects de l’alimentation saine. En tout, très peu de temps est consacré à ce sujet, et il n’existe aucune ligne directrice à suivre ni objectifs à atteindre. Ainsi, les enseignants au secondaire choisissent ce qu’ils présentent et la façon de le faire.
À Toronto, on a fait mention de quelques classes de nutrition, mais la discussion portait principalement sur l’activité physique en lien avec une alimentation saine. Étant donné le peu de temps consacré à ce sujet, il n’est pas surprenant de voir que les professeurs d’éducation physique n’utilisent que très peu les ressources pour appuyer leur enseignement. Les tableaux suivants présentent un survol des sujets présentés en classe, ainsi que les ressources ou outils utilisés par les professeurs.
Sujets les plus couramment abordés en matière d’alimentation saine | Ressources et outils | |
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Types d’aliments |
En quelques occasions, les professeurs d’éducation physique ont parlé des types d’aliments à privilégier et à éviter. Parfois, ces concepts étaient abordés à l’occasion de discussions à propos de l’activité physique et des performances (p. ex. l’effet de certains aliments sur les performances). Un professeur a mentionné avoir parlé des superaliments, et de leurs effets bénéfiques sur la santé des jeunes. D’autres ont axé la discussion sur l’importance de la qualité des aliments pour donner une énergie adéquate et suffisante au corps, particulièrement lorsque l’élève fait de l’activité physique ou pratique un sport. Bon nombre d’élèves ont mentionné suivre des athlètes professionnels ou des célébrités (p. ex. des étoiles du sport qu’ils pratiquent) sur les médias sociaux, d’abord pour connaître leur alimentation. |
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Aliments transformés |
La restauration rapide est également un sujet abordé dans l’enseignement, plus particulièrement pour souligner les aliments qui devraient être évités. |
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Quantité d’aliments |
De nombreux professeurs ont noté l’utilisation de vidéos ou de documentaires (p. ex. Malbouffe à l’américaine) pour démontrer les effets néfastes de choix et de quantité de certains aliments. |
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Variété alimentaire |
Des discussions à propos du concept général et de la terminologie des quatre groupes alimentaires sont régulièrement tenues. |
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Macronutriments |
En certaines occasions, les enseignants ont mis l’accent sur les macronutriments (particulièrement les protéines et les glucides). L’apport en sucre est également un sujet fréquemment abordé : on enseigne principalement les différents types de sucres ainsi que leurs effets respectifs sur la santé. |
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Conseils généraux |
Parmi les autres concepts abordés, notons les bienfaits d’une alimentation saine sur la santé (p. ex. plus d’énergie, meilleure concentration), la lecture des étiquettes d’aliments, le plaisir de manger et la sensibilisation à propos de certaines publicités et annonces d’aliments. |
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Boissons |
L’hydratation adéquate ainsi que les boissons énergétiques sont des sujets abordés. |
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Il est à noter qu’à Montréal, un bon nombre d’enseignants qui n’étaient pas tenus de parler de saines habitudes de vie dans le programme scolaire ont tout de même choisi d’inclure le sujet dans leur classe, en vertu d’un intérêt personnel pour ce domaine. Un professeur de formation personnelle et sociale a mentionné avoir inclus des sujets précis qui portaient les élèves à réfléchir sur la société et ses valeurs, notamment la consommation écoresponsable d’aliments, les publicités d’aliments ainsi que l’influence de l’industrie sur les choix alimentaires et les lignes directrices en cette matière. De la même manière, un professeur de langue seconde a introduit le sujet de la saine alimentation afin d’enseigner du nouveau vocabulaire. Les sites Web comme « Busy Teachers » fournissent d’excellentes activités de programme en cette matière.
Sujets les moins fréquemment abordés
Rarement enseignés dans l’éducation publique, les concepts de portions alimentaires, de calories et de consommation d’énergie sont plutôt abordés en milieu professionnel, pour conseiller les gens lors de traitement de maladies, de troubles de l’état de santé ou dans le cadre d’un programme de conditionnement physique.
Il faut noter qu’auprès des différents publics, le concept de quantité de nourriture est rarement amené sous l’angle des mesures exactes, à l’exception des cas de traitement ou de contrôle d’une maladie ou d’un trouble de santé. Les professionnels de la santé et leurs intermédiaires, ainsi que la plupart des décideurs, enseignent au public à reconnaître les signes de satiété comme moyen de déterminer la quantité d’aliments à consommer chaque jour. Dans certains cas, particulièrement lors du traitement d’un trouble de santé, les diététistes établiront un plan de nutrition détaillé pour le patient, comportant des mesures exactes.
De même, le concept de dépense calorique ou d’énergie est rarement évoqué, ce dernier ayant une connotation négative et risquant de créer ou d’exacerber un désordre alimentaire. Le concept de fréquence de consommation d’aliments est plus couramment abordé que celui de la quantité d’aliments.
Information utilisée par les décideurs
L’établissement de politiques destinées au grand public ou aux organisations communautaires se fonde sur des connaissances quant aux tendances en nutrition ainsi que sur des recommandations générales.
Dans les cas où les représentants du gouvernement cherchent à éduquer le public au sujet de la nutrition (en établissant des lignes directrices pour le territoire de compétence), ou à informer les organismes communautaires à propos des orientations en matière de nutrition (p. ex. quels aliments donner aux banques alimentaires), l’information la plus souvent transmise concerne les tendances en nutrition ou les aliments en général.
L’établissement et la mise en œuvre de lignes directrices concernant la planification des repas dans des installations de santé autorisées ou éducatives nécessitent des orientations diététiques plus ciblées.
Les personnes qui participent à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques pour des établissements comme des hôpitaux, des écoles, des centres de soins de santé de longue durée ainsi que les garderies agréées recherchent de l’information plus précise sur la nutrition pour guider leur travail. Plus précisément, des études scientifiques, des politiques d’autres territoires de compétence, des recommandations nationales ainsi que des orientations internationales d’organisations réputées sont toutes prises en compte dans ce processus. Le plus souvent, la recherche et les décisions se recoupent par tâche (p. ex. lignes directrices concernant les limites de consommation de sucre, recommandations quant à la prise de vitamine D, orientations sur le nombre de groupes alimentaires par repas/jour), et nécessitent des renseignements très précis à certains moments.
Lorsque cette méthode est adoptée, il faut aussi tenir compte du contexte dans lequel les aliments sont consommés ainsi que des conditions particulières du milieu. Par exemple, les écoles auront davantage besoin d’être orientées sur l’élaboration des collations et des menus en fonction des allergies, alors que les maisons de personnes retraitées voudront en connaître plus sur les régimes spéciaux (p. ex. aliments mous ou liquides) ainsi que des quantités de nourriture à servir.
Outre le type d’information requise, les décideurs démarrent le plus souvent leurs recherches en ligne, soit en tirant de l’information de sites Web connus, soit en utilisant un moteur de recherche dès le départ.
Le guide alimentaire canadien est aussi très utilisé pour établir les lignes directrices ou recommandations provinciales, particulièrement pour ce qui est des groupes alimentaires, des portions d’aliments à servir et des saines habitudes alimentaires. Il est le plus utilisé dans des contextes d’enseignement direct au public, ainsi que pour établir des lignes directrices quant à l’alimentation dans les environnements institutionnels (p. ex. les écoles ou les établissements de soins de longue durée). Le graphique en arc-en-ciel permettant de communiquer visuellement l’importance de consommer une grande variété d’aliments plaît également. Quelques décideurs ont mentionné avoir employé les énoncés d’orientation comme fondement pour formuler des recommandations plus précises sur le type d’aliment à choisir plus ou moins souvent, particulièrement dans les écoles et les garderies.
Dans quelques cas, les décideurs ont dit préférer des concepts plus abstraits pour expliquer les portions d’aliments à consommer plutôt que la référence à la rondelle de hockey ou à la main du Guide alimentaire canadien. En fait, bon nombre d’entre eux ont indiqué que le concept de grosseur de portion était désuet dans le cadre de campagnes de sensibilisation du public, et qu’un discours sur la sensation de satiété était plus approprié. Cette approche s’est avérée particulièrement concluante auprès des enfants.
Parmi les autres sources d’information employées par les décideurs, notons :
Guide alimentaire canadien
Le Guide alimentaire canadien a été vastement critiqué par le public qui le disait dépassé, autant pour son contenu et ses recommandations que pour son influence perçue dans l’industrie.
Comme nous l’avons mentionné précédemment dans ce rapport, le Guide alimentaire canadien est une ressource très largement utilisée en matière d’alimentation chez les différents intervenants, mais son application varie. Bien qu’il soit considéré comme une source d’information fiable et crédible, on lui reproche souvent d’être trop restrictif et normatif, et de ne pas prendre en compte les changements d’habitudes alimentaires qui se sont opérés au sein du grand public.
L’utilisation du Guide alimentaire canadien varie énormément selon les groupes à l’étude. Comme l’on s’y attendrait, les enseignants ainsi que les employés du secteur public (c’est-à-dire, ceux qui travaillent dans les hôpitaux, dans les établissements publics de santé ou d’éducation) déclarent généralement recourir davantage au Guide alimentaire canadien et l’appliquer plus que ce qui est prescrit dans le cadre de leur rôle. La plupart des enseignants de niveau primaire sont d’avis que le Guide alimentaire canadien est un bon outil de référence pour enseigner les concepts de saine alimentation, même s’il ne présente que très peu de méthodes d’éducation adaptées aux différents groupes d’âge. Les répondants qui ne sont pas tenus de s’y conformer rejettent plus largement le Guide alimentaire canadien et sont plus critiques quant à son applicabilité et sa pertinence pour la population. Même les personnes qui doivent obligatoirement respecter le Guide alimentaire canadien admettent invariablement qu’il présente plusieurs limites pouvant se révéler problématiques dans leurs divers rôles. Les professionnels de la santé qui travaillent auprès de patients aux prises avec des maladies chroniques ou ayant recours à des soins de longue durée critiquaient particulièrement l’application générique du Guide alimentaire canadien et son caractère inapproprié pour des groupes aux besoins particuliers en santé.
Pour de nombreux intermédiaires et professionnels de la santé, le Guide alimentaire canadien est jugé peu utile en raison de son manque d’adaptabilité dans le cadre de leur approche centrée sur le client. Nombreux sont ceux parmi les professionnels de la santé et intermédiaires qui travaillent étroitement avec un public dont les objectifs en matière de santé sont très spécifiques (p. ex. syndrome du côlon irritable, cancer, diabète, insuffisance rénale, handicaps ou encore, les clients pour qui l’objectif est une perte ou un gain de poids) et en conséquence, ont trouvé d’autres ressources fournissant des renseignements plus précis. Parallèlement, plusieurs ont mentionné que le Guide alimentaire canadien n’est pas un outil pratique auprès des jeunes enfants en garderie ou dans les premières années du primaire, car il ne tient pas compte des différents besoins alimentaires selon l’âge ou la taille. Aussi, le langage employé ainsi que les explications des concepts ne sont pas adaptés pour les enfants.
En outre, le Guide alimentaire canadien a été critiqué pour son caractère trop traditionnel dans son approche, son manque de diversité et le peu d’égard aux habitudes alimentaires distinctives ni aux préoccupations qu’ont leurs clients. La catégorisation des aliments ne tient pas compte des nouveaux produits consommés et ne fait aucune mention des produits consommés moins fréquemment (p. ex. le fruit du dragon). Plusieurs personnes ont suggéré l’adoption d’une approche plus holistique permettant de détailler davantage le Guide. Certains s’interrogeaient sur la catégorisation des aliments, notamment quant à certains aliments faisant partie d’un groupe et non d’un autre (p. ex. le lait).
Ainsi, il n’est pas surprenant de constater que l’utilisation du Guide alimentaire canadien varie en fonction du public. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’on exige des intervenants du secteur public (c’est-à-dire, santé publique, hôpitaux et établissements d’enseignement) de se fonder sur le Guide alimentaire canadien et, par conséquent, ces derniers sont plus enclins à l’utiliser comme référence courante. Dans l’ensemble, le Guide alimentaire canadien constitue une ressource fréquemment utilisée entre toutes, notamment pour la présentation d’une approche générale d’une alimentation saine (soit, comme référence visuelle des quatre groupes et des aliments de chacun d’eux), ou pour la planification générale de repas.
Les répondants ont aussi soulevé le fait que certains sujets précis n’étaient pas suffisamment expliqués dans le Guide, par exemple, les types de fibres alimentaires et leur importance, les moyens d’avoir un régime équilibré et les types de sucres. Ces notions, parmi tant d’autres, sont reconnues comme très pertinentes aux yeux des gens dans leur vie aujourd’hui. Enfin, quelques intermédiaires ont fait remarquer que les recommandations et lignes directrices présentées dans le Guide alimentaire canadien sont quelques fois difficiles à adapter à des publics précis (p. ex. les aînés sensibles à certaines textures d’aliments) ou à des restrictions organisationnelles (p. ex. des contraintes budgétaires en institutions).
Cette situation fait en sorte qu’à certains endroits, lors des discussions à propos du Guide alimentaire canadien, l’on faisait référence à une structure alimentaire pyramidale ou triangulaire pour imager l’information. Dans de nombreux cas et lieux particuliers, les participants de différents publics ont mentionné avoir choisi ce format pour transmettre l’information afin de faciliter la discussion et la compréhension. L’image de l’arc-en-ciel du Guide alimentaire canadien, en revanche, était très peu commune, à l’exception des gens du secteur public, soit ceux qui sont tenus d’utiliser le Guide alimentaire canadien dans le cadre de leurs fonctions.
Il est important de noter que les participants n’ont pas suggéré l’inclusion d’un triangle ou d’une pyramide dans le Guide alimentaire canadien, mais plutôt qu’il s’agit d’une façon d’illustrer qu’ils ont utilisée dans le passé. De façon générale, cela suggère que l’usage du Guide alimentaire canadien est souvent combiné à d’autres ressources fiables afin de mieux répondre à leurs besoins.
Importance du bien-fondé
La recherche fondée sur des données probantes est d’une importance cruciale pour les professionnels de la santé et les intermédiaires, et ce, même si cette information n’est pas destinée au public final.
Les constatations portent à croire que l’information fournie par le gouvernement doit se fonder sur la réalité et être étayée par des faits probants et une méthodologie d’enquête appropriée, ce qui comprend le bien-fondé qui sous-tend la politique ou l’énoncé en question. Nombreux sont ceux qui avouent ne pas être très à l’aise de partager les détails de leur méthodologie avec leurs clients ou patients, mais il semble que cela augmente le niveau de compréhension de l’information ainsi que la confiance de la partager avec les autres. De plus, puisque des études présentant un angle opposé sont régulièrement publiées par des sources fiables, se fonder sur des faits aide à asseoir la crédibilité. En effet, expliquer le bien-fondé était jugé essentiel chez les différents publics.
Les éducateurs, particulièrement ceux qui enseignent aux diététistes et aux nutritionnistes, ont le sentiment qu’il faut avoir en main les détails complets sur la méthodologie de recherche afin de s’assurer que l’information transmise est bel et bien fondée sur des faits et prouvée. Cela dit, cette information est utilisée pour leur référence uniquement ou pour appuyer une recommandation aux administrateurs d’établissements, mais très rarement sera-t-elle communiquée aux patients.
Les décideurs accordent de l’importance à la bonne compréhension du bien-fondé scientifique appuyant les recommandations pour prendre leurs décisions, même si cette information n’est pas systématiquement incluse dans les politiques elles-mêmes.
La plupart des décideurs désirent obtenir une validation scientifique de l’information qu’ils utilisent, notamment en ce qui concerne la méthodologie de recherche. Cette information orientera l’établissement des politiques et, dans certains cas, servira à appuyer les documents utilisés pour l’approbation d’une politique donnée, mais ne figurera pas nécessairement en tant que telle dans la politique. Par contre, l’accès à de tels renseignements est considéré comme primordial. Parallèlement, l’ajout d’une référence à Santé Canada ou au Guide alimentaire canadien a de la valeur, et nombreux sont ceux qui en utilisent la terminologie dans leurs communications concernant les politiques.
Difficulté à trouver l’information
Les diététistes professionnels œuvrant dans des fonctions administratives ou en pratique privée ont ciblé certains types d’information plus difficile à trouver, dont en voici quelques-uns :
Les décideurs ont aussi noté que certains éléments d’intérêt ne sont pas facilement accessibles, dont :
Évolution de l’approche d’enseignement des saines habitudes alimentaires
Règle générale, les intermédiaires ainsi que les professionnels de la santé croient que la manière dont ils enseignent les saines habitudes alimentaires a changé dans les cinq dernières années. Plus précisément, puisque les aliments sont à l’avant-plan dans les médias et que l’accès à l’information est facilité, le public en général est mieux informé, possède plus de connaissances et s’intéresse davantage à la nutrition. De plus, il semble y avoir une plus grande part de réflexion quant aux régimes spéciaux, notamment en raison de l’intolérance au lactose, des besoins en diète sans gluten, des allergies et du syndrome du côlon irritable, des maux de plus en plus présents. De ce fait, les professionnels de la santé et les spécialistes de l’activité physique doivent composer avec des patients ou des clients qui désirent de plus en plus obtenir des explications.
Des professeurs ont mentionné que dans le système d’éducation, on accorde peu d’importance ni ne donne la priorité aux compétences alimentaires chez les jeunes comparativement à dix ans auparavant, notamment en raison du retrait du cours d’économie familiale. De plus, l’abondance des aliments sucrés et leur facilité d’accès ont causé une montée de l’obésité et modifié l’angle des discussions sur la nutrition dans les écoles. Même si les boissons gazeuses ont été retirées de bon nombre d’écoles, la présence grandissante de boissons de fruits sucrées (qui ont une teneur élevée en sucre) est jugée problématique.
Si on leur demande comment évoluera leur approche d’éducation et de promotion d’une alimentation saine au cours des cinq prochaines années, les spécialistes de l’activité physique s’entendent pour dire que l’incidence de l’obésité chez les jeunes modifiera leur discours sur la nutrition et leurs habitudes de vie en grandissant vers l’âge adulte. Essentiellement, une santé qui se détériore entraînera un changement de mode de pensée vers une alimentation plus saine. En même temps, les enseignants sont d’avis que les jeunes auront à prendre des décisions de plus en plus complexes quant à leur alimentation, à la lumière des nouvelles recherches qui sont publiées. Les nouveaux aliments (p. ex. les graines de chia, le chou kale), les produits importés de plus en plus accessibles, ainsi que les aliments génétiquement modifiés ajouteront à la complexité des décisions quant à l’alimentation des enfants, ce qui obligera les enseignants à rester au fait des changements du monde de la nutrition afin de préparer adéquatement leurs élèves.
Accès à l’information
Les principaux acteurs de l’établissement ou de la mise en œuvre de politiques d’alimentation saine ont besoin de la collaboration entre les territoires de compétence, qui se fonderont sur des normes nationales, des priorités gouvernementales claires et un intérêt grandissant de la population.
Disposer de normes nationales (Guide alimentaire canadien et autres recommandations de Santé Canada) a été ciblé comme un moyen d’établir des normes minimales au pays, une sorte de point de départ qui viendra faciliter le travail des décideurs provinciaux et municipaux. Les priorités du gouvernement en matière de nutrition aideront aussi à orienter les politiques, autant pour déterminer les éléments essentiels que pour octroyer les ressources. De plus, la collaboration entre les domaines de compétence ainsi que les différents ordres de gouvernement facilitera le partage des ressources et la prise de décision. Enfin, l’intérêt accru du public pour la nutrition et la production des aliments se maintiendra grâce à l’implantation de politiques en matière de nutrition.
Les intermédiaires et les professionnels de la santé ont ciblé un certain nombre de solutions communes qui rendraient l’information plus facile à utiliser, tant pour eux-mêmes que pour leurs publics respectifs. Ces solutions comprennent :
Les infirmières, les diététistes et les enseignants ont tous indiqué que Santé Canada devrait collaborer avec les associations professionnelles pour fournir de l’information aux intermédiaires et aux professionnels de la santé.
Format de l’information
Les professionnels de la santé, les intermédiaires ainsi que les décideurs souhaitent avoir un accès aisé à une information relative à la santé et à la nutrition présentée dans des formats facilement manipulables, qu’elle soit en ligne, centralisée ou accessible par liens Web.
Parmi les groupes, les professionnels ont indiqué qu’ils aimeraient avoir à portée de main une source en ligne centralisée et fiable, qui rassemblerait une vaste gamme de ressources et d’outils. De plus, les décideurs souhaitent ardemment disposer d’un accès à l’information en ligne pour établir et mettre en œuvre les politiques nutritionnelles, qui prendrait la forme d’une base de données centralisée ou, à tout le moins, d’un réseau de sources d’information. L’accessibilité est le point crucial. Des suggestions ont été formulées pour créer une section sur la nutrition et sur l’enseignement spécialisé dans le site Web de Santé Canada. Bon nombre des répondants, plus particulièrement les diététistes ainsi que les infirmières du réseau de santé public, ont manifesté un intérêt pour disposer d’un système de notifications, qui les informerait de la publication de nouvelles recherches, lignes directrices en matière de nutrition ou recommandations.
Quant à eux, les professionnels et les intermédiaires recherchent des formats de documents souples, ce qui comprend des rapports de recherche détaillés et autres documents scientifiques, ainsi que des résumés de conclusions pouvant être transmis par courrier électronique ou remis aux patients pour appuyer leurs recommandations, en plus de messages simples venant soutenir l’explication du bien-fondé. Non seulement désire-t-on une information accessible et souple, mais cette dernière doit être complète, à jour et précise.
Les infirmières ont exprimé le désir d’avoir accès à des documents imprimables, qu’elles pourraient remettre aux parents d’enfants d’âge scolaire, ce qui élargirait ainsi la portée de l’enseignement scolaire des concepts de saine alimentation.
Il existe un intérêt parmi les professionnels de la santé et les décideurs pour un système de notifications qui les informerait des nouvelles recherches ou recommandations publiées. Cet attrait pour un tel processus de communication gouvernementale est beaucoup moins commun dans les autres groupes.
Les diététistes cliniques ou administratifs ont exprimé une préférence pour une documentation en ligne qui serait simple, agréable visuellement, et facile à imprimer et à distribuer. Suggestions formulées :
À la question visant à savoir ce que le gouvernement du Canada devrait faire pour faciliter l’accès à l’information sur la saine alimentation et la façon dont cette dernière devrait être présentée pour la rendre plus pratique, de nombreuses suggestions ont été formulées :
Liste des ressources utilisées par les intermédiaires et les professionnels de la santé
Bien qu’il existe un large éventail de ressources fournissant de l’information sur la saine alimentation, une recherche générale dans le Web est de loin le moyen le plus utilisé pour répondre à des requêtes ad hoc. Voici quelques sites Web visités par les professionnels de la santé et les intermédiaires pour trouver de l’information :
Ressources largement utilisées par les intermédiaires et les professionnels de la santé :
Ressources essentiellement utilisées par les diététistes :
Ressources essentiellement utilisées par les spécialistes de l’activité physique :
Ressources essentiellement utilisées par la communauté des enseignants :
Quelques applications mobiles s’avèrent aussi pratiques pour les intermédiaires et les professionnels de la santé, dont :
Un certain nombre de blogues rédigés par des diététistes et des spécialistes de l’activité physique sont aussi consultés, particulièrement chez les diététistes et les spécialistes de l’activité physique de Montréal, notamment :
Un éventail de ressources imprimées et audio/vidéo ont été mentionnées :
Santé Canada – Questionnaire de recrutement sur la stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation (consommateurs) – VERSION FINALE
Nom :
No de téléphone (jour) :
No de téléphone (soir) :
Adresse électronique :
Groupe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
Toronto (Ontario) (ANGLAIS) | |||
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Date : | Le lundi 27 mars 2017 | Lieu : | Consumer Vision |
Heure : |
|
2, rue Bloor Ouest |
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Montréal (Québec) (FRANÇAIS) |
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Date : | Le mardi 28 mars 2017 | Lieu : | MBA Recherche |
Heure : |
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1470, rue Peel |
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Winnipeg (Manitoba) (ANGLAIS) | |||
Date : | Le lundi 3 avril 2017 | Lieu : | NRG Research |
Heure : |
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213, rue Notre Dame |
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Moncton (N.-B.) (ANGLAIS) | |||
Date : | Le mercredi 5 avril, 2017 | Lieu : | Corporate Research Associates |
Heure : |
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68, rue Highfield |
Sommaire des exigences
Bonjour, je m'appelle [nom] et je travaille pour Corporate Research Associates, une société d'étude de marché. Nous menons une étude au nom du gouvernement du Canada, plus précisément Santé Canada, et nous recherchons des personnes qui pourraient participer à un petit groupe de discussion. J'aimerais parler à une personne de votre foyer qui a au moins 16 ans. Est-ce votre cas? SI CE N'EST PAS LE CAS, DEMANDER À PARLER À QUELQU'UN D'AUTRE ET RÉPÉTER L'INTRODUCTION
Would you prefer that I continue in English or in French? Préférez-vous continuer en français ou en anglais? [SI LA PERSONNE RÉPOND « EN ANGLAIS », CONTINUER EN ANGLAIS OU PRÉVOIR UN RAPPEL AVEC UN INTERVIEWEUR ANGLOPHONE : In order to continue in English, we will have to call you back. Thank you. Good bye.
L'étude et les petits groupes de discussion ont pour but de connaître ce que pensent les gens des choix alimentaires qu'ils font. Les personnes admissibles qui participent au groupe recevront [À WINNIPEG ET MONCTON : 75 $] [À MONTRÉAL ET TORONTO : 85 $] en guise de remerciement pour leurs efforts.
Puis-je vous poser quelques petites questions pour voir si vous faites partie des types de participant que nous recherchons pour le groupe de discussion? Cela ne devrait prendre que 6 ou 7 minutes. Notez que les renseignements que vous nous fournissez demeureront strictement confidentiels et que vous êtes libre de refuser de participer en tout temps. Merci.
QUAND IL EST INDIQUÉ DE REMERCIER LA PERSONNE ET DE TERMINER L'ENTREVUE DANS LE QUESTIONNAIRE DE RECRUTEMENT : Malheureusement, nous n'allons pas pouvoir vous inclure dans cette étude. Nous avons déjà assez de participants dont le profil est semblable au vôtre. Je vous remercie du temps que vous nous avez accordé aujourd'hui.
Sexe (par observation) :
Pour commencer, dans lequel des groupes d'âge suivants vous situez-vous? Avez-vous…
QUOTAS :
GROUPES 1, 4, 7, 10 : TOUS LES PARTICIPANTS ONT ENTRE 16 ET 19 ANS – RECRUTER DES PARTICIPANTS DE DIFFÉRENTS ÂGES
GROUPES 2, 3, 5, 6, 8, 9, 11, 12 : RECRUTER AU MOINS 2 PARTICIPANTS DE CHACUN DES GROUPES D'ÂGE INDIQUÉS
SI LA RÉPONSE À L'UNE DES OPTIONS CI-DESSUS EST « OUI », REMERCIER LA PERSONNE ET TERMINER L'ENTREVUE.
QUOTAS:
RECRUTER UN MÉLANGE DANS CHAQUE GROUPE.
VISER D’AVOIR UN AUTOCHTONE ET MINIMUM 2 NON-CAUCASIEN DANS CHAQUE GROUPE
SI LA PERSONNE A PARTICIPÉ À UN GROUPE DE DISCUSSION AU COURS DES SIX DERNIERS MOIS, LA REMERCIER ET TERMINER L'ENTREVUE.
SI LA PERSONNE A PARTICIPÉ À 3 GROUPES DE DISCUSSION OU PLUS AU COURS DES 5 DERNIÈRES ANNÉES, LA REMERCIER ET TERMINER L'ENTREVUE.
SI LA PERSONNE A DÉJÀ PARTICIPÉ À UN GROUPE DE DISCUSSION SUR LA NOURRITURE OU L'ALIMENTATION, LA REMERCIER ET TERMINER L'ENTREVUE.
SI LA PERSONNE A ENTRE 16 ET 19 ANS À LA Q1 ALLER À L’INVITATION
SI LA PERSONNE À 20 ANS OU PLUS À LA Q1, CONTINUER À LA Q14
INSTRUCTIONS DE L'INTERVIEWEUR :
Si oui : envoyez l'étiquette d'information nutritionnelle et confirmez que la personne peut voir l'étiquette avant de poursuivre avec les questions sur l'étiquette.
Si non : fixez une heure de rappel téléphonique pour a) pouvoir envoyer le courriel, et b) que la personne puisse voir l'étiquette avant de poser des questions à ce propos. Envoyez l'étiquette durant l'appel ou un peu avant.
UNE FOIS QUE LE RÉPONDANT A REÇU LE COURRIEL ET REGARDE L'ÉTIQUETTE, CONTINUER L'ENTREVUE :
L'étiquette que vous regardez figure sur un contenant de crème glacée de 500 ml. Veuillez conserver l'étiquette à l'écran pendant que je vous pose des questions concernant l'information qui s'y trouve. Certaines personnes ont dit que c'était utile de garder un crayon et un papier devant elles pour certaines questions.
REMARQUE À L'INTENTION DE L'INTERVIEWEUR :
Étiquette de contenant de crème glacée destinée au répondant
Réponse | Correcte | Pas correcte | La bonne réponse doit être |
---|---|---|---|
Q.14A |
1 000 |
||
Q.14B |
|
||
Q.14C |
33 |
||
Q.14D |
10 % |
||
Q.14E |
Non |
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Q.14F |
Parce qu’elle contient de l’huile d’arachide/des arachides |
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Total correctes |
INVITATION
D'après les réponses que vous m'avez données, vous avez un profil qui nous intéresse pour l'étude. J'aimerais donc vous inviter à participer à un petit groupe de discussion qui aura lieu à [date] le[date]. Comme vous le savez peut-être, les groupes de discussion servent d'outils de recherche pour recueillir des renseignements sur un sujet précis. Dans le cas qui nous intéresse, il sera question des choix alimentaires que vous faites. De huit à dix personnes participeront à la discussion, qui sera très informelle. La discussion durera environ deux heures, des rafraîchissements seront servis et vous recevrez [À WINNIPEG ET MONCTON : 75 $ / À MONTRÉAL ET TORONTO : 85 $] en guise de remerciement pour votre temps. Pouvez-vous et désirez-vous y participer?
La discussion à laquelle vous participerez sera enregistrée en format audio et vidéo aux fins d'analyse par l'équipe de recherche uniquement. Soyez assuré que vos commentaires et réponses demeureront strictement confidentiels. Êtes-vous à l'aise avec le fait que la discussion soit enregistrée?
La discussion aura lieu dans une pièce dotée d'un miroir sans tain (qui permet de voir d'un seul côté). L'équipe de Santé Canada pourra ainsi observer la discussion pendant qu'elle se déroule sans la déranger. Certaines personnes peuvent aussi observer la discussion à distance [PRÉCISER SEULEMENT LORSQUE DEMANDÉ : en transmission en direct sur Internet, grâce à l’utilisation d’un portail en ligne sécurisé]. Votre participation sera anonyme et seul votre prénom sera donné à toutes ces personnes. Cela vous convient-il?
Pendant la discussion, les participants devront lire du texte et écrire de courtes réponses. Serez-vous en mesure de prendre part à ces activités en français (anglais) sans aide?
Terminer l'entrevue si le répondant donne une justification, par exemple ses capacités à s'exprimer oralement, sa vue, son ouïe ou ses capacités de lecture et d'écriture.
Les participants des groupes de discussion doivent exprimer leurs pensées et leur opinion de manière libre et dans un contexte non officiel avec d'autres personnes. À quel point êtes-vous à l'aise avec un tel exercice? Vous sentez-vous…?
Merci. Je vous rappelle donc que le groupe de discussion sera tenu le [DATE] de [HEURE] à [HEURE]. Nous vous prions d'arriver 15 minutes avant le début du groupe pour que nous puissions être sûrs de commencer à l'heure. Si vous arrivez en retard, nous ne pourrons pas vous inclure dans l'étude et vous ne recevrez pas la récompense.
N'oubliez pas d’apporter vos lunettes de lecture ainsi que tout ce dont vous pourriez avoir besoin pour lire ou pour participer à la discussion. De plus, nous demandons à tous les participants d'apporter une pièce d'identité avec photo, dans la mesure du possible.
Un de mes collègues vous rappellera un ou deux jours avant la discussion. Pour ce faire, je vais avoir besoin de vos coordonnées. NOTER L'INFORMATION DANS LE HAUT DU QUESTIONNAIRE DE RECRUTEMENT
Puisqu'il s'agit de petits groupes, l’absence d’une seule personne peut nuire au bon fonctionnement de la discussion. C'est pourquoi je vous demande, si vous avez décidé de participer, de faire tout votre possible pour y assister. Si jamais vous étiez dans l’impossibilité de participer pour une raison ou une autre, veuillez appeler [#] au [#] (appel à frais virés) dès que possible afin que nous puissions trouver un autre participant pour vous remplacer.
Merci beaucoup, nous avons hâte d'entendre vos opinions pendant la discussion!
Avis aux recruteurs :
Confirmation – LA VEILLE DE LA DISCUSSION
Santé Canada – Questionnaire de recrutement sur la stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation (éducateurs et professionnels de la santé) – VERSION FINALE
Nom :
No de téléphone (jour) :
No de téléphone (soir) :
Groupe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16
Toronto (Ontario) (ANGLAIS) | |||
---|---|---|---|
Date : | Le mardi 28 mars 2017 | Lieu : | Consumer Vision |
Heure : |
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2, rue Bloor Ouest |
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Date : | Le mercredi 29 mars 2017 | ||
Heure : |
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Montréal (Québec) (FRANÇAIS) | |||
Date : | Le mercredi 29 mars 2017 | Lieu : | MBA Recherche |
Heure : |
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1470, rue Peel |
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Date : | Le jeudi 30 mars 2017 | ||
Heure : |
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Sommaire des exigences
Bonjour/Hello, je m'appelle [nom] et je travaille pour Corporate Research Associates, une compagnie d’étude de marché et de sondage d’opinion publique. Je vous appelle aujourd'hui au nom de Santé Canada. Nous menons une étude sur la nourriture et l'alimentation et nous recherchons des professionnels de la santé, des éducateurs et des communicateurs qui pourraient participer à un groupe de discussion. Les résultats de cette étude aideront Santé Canada à prendre des décisions éclairées relativement au Guide alimentaire canadien.
Would you prefer that I continue in English or in French? Préférez-vous continuer en français ou en anglais? [SI LA PERSONNE RÉPOND « EN ANGLAIS », CONTINUER EN ANGLAIS OU PRÉVOIR UN RAPPEL AVEC UN INTERVIEWEUR ANGLOPHONE : In order to continue in English, we will have to call you back. Thank you. Good bye.
Puis-je vous poser quelques petites questions pour voir si vous faites partie des types de participant que nous recherchons? Cela ne devrait prendre que 4 ou 5 minutes. Notez que les renseignements que vous nous fournissez demeureront strictement confidentiels et que vous êtes libre de terminer l’entrevue en tout temps. Merci.
[SEULEMENT AU BESOIN] Les participants admissibles recevront [À MONTRÉAL : 150 $] [À TORONTO : 175 $] en guise de remerciement pour leur participation au groupe de discussion.
Sexe (par observation) :
SI LE RÉPONDANT EST ÉDUCATEUR COMMUNAUTAIRE (CODE 8 À LA Q3), POSER LES Q6 À Q8
SI LE RÉPONDANT EST DIÉTÉTISTE (CODE 1 À LA Q3), POSER LA Q9
NOTE À L’ENQUÊTEUR– CLARIFIER LA RÉPONSE À LA Q9 AFIN D’ASSURER QUE LES CRITÈRES SUIVANTS SOIENT RESPECTÉS :
SANTÉ PUBLIQUE OU NUTRITION COMMUNAUTAIRE :
Si vous travaillez en santé publique, veuillez confirmer que vous travaillez dans le secteur public dans des domaines tels que l'élaboration de politiques, les lois et règlements sur les aliments, l'élaboration du Guide alimentaire canadien et la réglementation des étiquettes des aliments. Travaille pour les autorités sanitaires, les unités de santé publique ou les commissions scolaires, par exemple.
Si vous travaillez en nutrition communautaire, veuillez confirmer que vous travaillez avec le grand public dans les milieux communautaires (dans les endroits tels que les épiceries, les autorités sanitaires, les centres communautaires, etc.) en évaluant et en promouvant une saine alimentation.
CLINIQUE OU PRATIQUE PRIVÉE :
Si vous êtes diététiste clinique, veuillez confirmer que vous travaillez dans des hôpitaux, des centres de soins de longues durées ou d'autres établissements de soins de santé. Si vous êtes un diététiste consultant, veuillez confirmer que vous travaillez en pratique privée, en fournissant des conseils et de l'expertise sur la saine alimentation et la prévention des maladies à des individus ou de petits groupes.
SERVICE ALIMENTAIRE OU FONCTION ADMINISTRATIVE :
Veuillez confirmer que vous travaillez dans des installations qui fournissent de la nourriture aux grandes organisations; comme les cafétérias scolaires ou universitaires, les hôpitaux ou d'autres entreprises pour élaborer des menus, travailler dans les ventes, élaborer des politiques nutritionnelles, commander des produits alimentaires, ou superviser ou gérer les cuisines, entre autres choses.
SI LE RÉPONDANT EST UNE INFIRMIÈRE (CODE 2 À LA Q3), POSER LA Q10
SI LE RÉPONDANT EST SPÉCIALISTE EN ACTIVITÉ PHYSIQUE (CODE 5, 6 OU 7 À LA Q3), POSER LES Q11 ET Q12
SI LE RÉPONDANT EST ENSEIGNANT (CODE 3 OU 4 À LA Q3), POSER LES Q13 ET Q14
À quelle année enseignez-vous actuellement?
INVITATION
Il ne me reste plus que quelques questions pour vous.
J'aimerais vous inviter à participer à un petit groupe de discussion qui aura lieu à [date] le[date]. Comme vous le savez peut-être, les groupes de discussion servent d'outils de recherche pour recueillir des renseignements sur un sujet précis. Dans le cas qui nous intéresse, le sujet abordé sera la nourriture et l'alimentation. De six à huit personnes participeront à la discussion, qui sera très informelle. La discussion durera environ deux heures, des rafraîchissements seront servis et vous recevrez [À MONTRÉAL : 150 $] [À TORONTO : 175 $] en guise de remerciement pour votre temps. Pouvez-vous et désirez-vous participer?
La discussion à laquelle vous participerez sera enregistrée en format audio et vidéo aux fins d'une utilisation par l'équipe de recherche uniquement. Soyez assuré que vos commentaires et réponses demeureront strictement confidentiels. Êtes-vous à l’aise avec le fait que la discussion soit enregistrée en format audio et vidéo?
La discussion aura lieu dans une pièce consacrée aux groupes de discussion dotée d'un miroir sans tain (qui permet de voir d'un seul côté). L'équipe de Santé Canada pourra ainsi observer la discussion pendant qu'elle se déroule. Certaines personnes peuvent aussi observer la discussion à distance [PRÉCISER SEULEMENT LORSQUE DEMANDÉ : en transmission en direct sur Internet, grâce à l’utilisation d’un portail en ligne sécurisé]. Cela vous pose-t-il problème?
Les participants DEVRONT lire des textes ET inscrire des réponses. Êtes-vous en mesure de participer à de telles activités en français (anglais) sans aide pendant le groupe de discussion?
Nous demandons à tous ceux qui participent au groupe de discussion d'apporter une pièce d'identité avec photo si possible.
Puisqu'il s'agit de petits groupes, l’absence d’une seule personne peut nuire au bon fonctionnement de la discussion. C'est pourquoi je vous demande, si vous avez décidé de participer, de faire tout votre possible pour y assister. Si jamais vous étiez dans l’impossibilité de participer, veuillez communiquer avec [#] (appel à frais virés) au [#] dès que possible afin que nous puissions trouver un autre participant pour vous remplacer.
Aussi, veuillez arriver 15 minutes avant l'heure du début. La discussion commencera à [HEURE] tapant; les personnes en retard ne pourront pas y participer.
N'oubliez pas vos lunettes de lecture ainsi que tout ce dont vous pourriez avoir besoin pour lire ou pour participer à la discussion.
Avis aux recruteurs :
Confirmation – LA VEILLE DE LA DISCUSSION
Stratégie en matière de saine alimentation — Transformation des recommandations alimentaires
Groupes de discussion sur l’utilisation du Guide alimentaire canadien
L’objectif de la recherche est d’en apprendre davantage sur les consommateurs, leurs tâches liées à une saine alimentation et leurs modes de communication et d’interaction avec les informations sur la saine alimentation. Les objectifs précis de l’étude, sont les suivants :
Pour commencer, j’aimerais connaître vos habitudes alimentaires personnelles... Dans le cadre de notre discussion d’aujourd’hui, je vais demander à chacun de vous de faire quelques exercices qui m’aideront à connaître votre opinion personnelle avant que nous en discutions en groupe. J’ai regroupé tous les exercices sur une feuille. [L’ANIMATEUR DISTRIBUE LA FEUILLE]
Prenez tout d’abord une minute pour remplir les deux cases en haut de la feuille avec des informations sur votre domicile (combien de personnes y vivent, qui fait l’épicerie).
Exercice nº 1 : Prenez une ou deux minutes seulement pour écrire ce que « manger sainement » signifie pour vous — juste quelques mots qui vous viennent à l’esprit. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse.
Exercice nº 2 : Veuillez prendre quelques minutes pour faire le prochain exercice, appelé « Mes habitudes alimentaires ». Mettez une croix à l’endroit, entre chaque paire d’énoncés, qui s’applique le mieux à vous. Essayez de ne pas trop y penser . C’est votre première réaction qui m’intéresse. Nous nous pencherons ensemble sur ce point afin que vous sachiez comment faire. Je vous donnerai 5 minutes par la suite.
APRÈS LES EXERCICES : Maintenant, mettons vos réponses de côté pendant quelques minutes.
Je voudrais en savoir plus sur ce que vous mangez et vos habitudes alimentaires.
Commençons par ce que vous mangez...
Manger comprend plus que simplement choisir des aliments...
Chaque fois que vous mangez, peu importe où vous êtes, vous faites un choix (par exemple, si vous choisissez une collation, vous pouvez optez pour une pomme, un bagel, un paquet de croustilles ou un biscuit...). Je souhaite comprendre comment et pourquoi vous choisissez les aliments que vous mangez.
Vous avez mentionné différents types de renseignements que vous recherchez. En pensant à l’information sur l’alimentation que vous utilisez...
Comme vous l’avez mentionné, des renseignements sont disponibles pour aider les gens à choisir leurs aliments. Pour le reste de notre discussion, j’aimerais savoir comment vous trouvez ce type d’information.
Exercice nº 3 : Pensez maintenant à la façon dont vous obtenez des informations... Prenez un moment pour cocher sur votre feuille les façons dont vous préférez accéder à des informations liées à la saine alimentation. Je vous laisse le temps de répondre.
Pour terminer, j’aimerais que vous écriviez vos recommandations au gouvernement du Canada sur ce qu’il peut faire pour rendre l’information sur la saine alimentation disponible et intéressante pour vous. CONSULTATION DE L’ANIMATEUR DANS LA ZONE DE PRÉPARATION DE DONNÉES EN FONCTION DU TEMPS DISPONIBLE
Ceci termine notre discussion. Merci d’avoir pris le temps de partager vos idées. Leur indiquer le chemin jusqu’à l’hôtesse qui leur remet la récompense.
Stratégie en matière de saine alimentation — Transformation des recommandations alimentaires
Groupes de discussion sur l’utilisation du Guide alimentaire canadien
L’étude a pour objectif d’en apprendre davantage à propos des utilisateurs, de leurs habitudes en matière de saine alimentation et de leurs méthodes de communication et d’utilisation de l’information sur la saine alimentation. Plus précisément, les objectifs de l’étude sont les suivants :
Pour commencer, j’aimerais en savoir plus sur votre rôle en matière d’éducation ou de promotion de lasaine alimentation. Que faites-vous exactement dans le domaine de lasaine alimentation ou de la nutrition?
Parlons maintenant un peu de ce que vous faites, plus précisément de la façon dont vous utilisez l’information sur la saine alimentation dans le cadre de votre ou de vos rôles.
Parlons maintenant un peu des outils et des ressources que vous employez dans chacun de vos rôles.
Pour conclure notre discussion, j’aimerais entendre ce qui pourrait d’après vous améliorer l’information sur la saine alimentation. …
Pour terminer, j’aimerais que vous notiez toutes les recommandations que vous souhaitez formuler au gouvernement du Canada relativement à ce qu’il peut faire pour vous communiquer de l’information sur la saine alimentation et sur la façon dont il peut la présenter pour la rendre aussi utile que possible. L’ANIMATEUR CONSULTE LES OBSERVATEURS S’IL RESTE DU TEMPS.
Notre discussion est maintenant terminée. Merci d’avoir pris le temps de partager vos commentaires. Indiquer le chemin jusqu’à l’hôtesse qui remet la récompense aux participants.
Stratégie de saine alimentation — Transformation des recommandations alimentaires
J’aimerais commencer en vous remerciant de prendre le temps de participer à notre étude de marché. Notre entretien devrait durer environ 30 minutes.
Comme vous vous en souvenez peut-être d’après l’information que nous vous avons transmise à notre premier entretien, Santé Canada s’efforce de fournir des informations justes sur la saine alimentation aux bonnes personnes, dans le bon format et au bon moment. Même si le Guide alimentaire canadien a bien été intégré aux politiques et programmes et que les consommateurs y sont grandement sensibilisés, il reste que les Canadiens éprouvent de la difficulté à interpréter et à mettre en application les recommandations. Le format actuel, c’est-à-dire la politique et l’outil éducatif dans une seule et même ressource, ne répond pas aux besoins de tous les publics.
Nous menons actuellement des études auprès des consommateurs, des formateurs, des communicateurs, des professionnels de la santé et des responsables des politiques aux quatre coins du pays afin de comprendre la manière dont les informations sur la saine alimentation sont utilisées et les améliorations à apporter. Lors de notre discussion, veuillez répondre d’un point de vue de l’établissement des politiques, comme convenu à notre premier entretien.
J’aimerais, si vous le permettez, enregistrer notre conversation afin de ne pas avoir à prendre des notes détaillées. Je serai la seule personne à écouter l’enregistrement et je ne l’utiliserai que pour rédiger un rapport sur les résultats de l’étude. Tout ce que vous direz restera anonyme et confidentiel. Vos commentaires seront ajoutés à ceux des autres répondants que j’interrogerai, en vue de la rédaction d’un rapport détaillé. Avez-vous des questions avant de commencer?
Pour commencer, j’aimerais comprendre ce que vous faites, c’est-à-dire la manière dont vous utilisez ou recourez aux informations sur la saine alimentation destinées à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques.
En ce qui a trait à l’information que vous utilisez pour vous aider dans le cadre de votre travail.
Et voilà, je n’ai plus de questions pour vous. Au nom de Santé Canada, je vous remercie de votre participation.