Enquête de référence à propos de la sensibilisation, des connaissances et du comportement à l’égard des opioïdes en vue d’une campagne d’éducation publique - Résumé analytique
Préparée pour : Santé Canada
Direction générale des communications et des affaires publiques (DGCAP)
Numéro du contrat : HT372-17-3100/001/CY
Numéro de ROP : POR 016-17
Date d'attribution du contrat : 9 août 2017
Date de livraison : 15 décembre 2017
Renseignements : hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca
This report is also available in English.
Résumé analytique
L’agence Earnscliffe Strategy Group (Earnscliffe) est heureuse de remettre à Santé Canada son rapport sur une recherche quantitative dont le but était de comprendre la sensibilisation et les connaissances des Canadiens au sujet des opioïdes de même que leur attitude à cet égard.
Santé Canada mène une campagne publique de sensibilisation pour aider à prévenir les surdoses d’opioïdes et décès qui y sont liés; pour atténuer les effets nocifs du recours problématique aux opioïdes, y compris le trouble lié à l’utilisation d’un opioïde, la surdose et la mort; et, pour mieux comprendre et aborder la stigmatisation liée au recours problématique aux opioïdes, à l’usage problématique de substances (dépendance) et aux décès.
Cette étude servira à produire la campagne publique de sensibilisation de Santé Canada. Les commentaires suscités dans la recherche serviront d’assise à la campagne prévue; ils aideront à identifier et à créer les profils du public visé; et contribueront à façonner le message de la campagne. Plus spécifiquement, les résultats de l’étude seront utilisés pour réaliser la campagne, notamment pour :
- Parvenir à une meilleure compréhension du point de vue des Canadiens à ce sujet;
- Cerner les lacunes et les malentendus en matière de connaissances liées aux opioïdes, de mauvais usage des opioïdes (les versions licites et illicites), des troubles liés à l’usage problématique de substances, de surdose et de décès liés;
- Identifier et créer des profils pour les audiences cibles;
- Concevoir un message significatif qui trouvera écho auprès des audiences cibles; et,
- Établir des données de base pour rendre compte des résultats obtenus et les mesurer (avec le temps).
Le principal objectif de la recherche était d’établir des données de base sur l’état actuel de sensibilisation, de connaissances, d’attitudes, de croyances et de comportements de la population générale (13+) en ce qui a trait aux opioïdes. Les objectifs spécifiques de la recherche comprennent, sans toutefois s’y limiter :
- Évaluer le degré de sensibilisation et de connaissance des Canadien(ne)s sur la question des opioïdes, y compris l’abus, les surdoses et les décès liés;
- Chercher à mieux comprendre les points de vue et la compréhension des Canadien(ne)s à ce sujet (y compris la stigmatisation liée à l’usage d’opioïdes, l’usage problématique de substances et le fait d’être un utilisateur d’opioïdes ou d’autres drogues);
- Chercher à mieux comprendre comment les Canadien(ne)s ont été touchés par la crise des opioïdes;
- Rassembler le genre de renseignements dont les Canadien(ne)s ont besoin ou qu’ils/elles recherchent en ce qui a trait aux opioïdes; et,
- Rassembler des renseignements sur les canaux préférés que les Canadien(ne)s utilisent pour trouver ou obtenir des renseignements sur les opioïdes.
La valeur contractuelle totale de cette recherche est de 99 690,86 $, incluant la TVH.
Pour atteindre tous ces objectifs, Earnscliffe a mené un sondage en ligne en collaboration avec le sous-traitant en données quantitatives, Nielsen Opinion Quest (Nielsen). Le sondage en ligne a été mené à l’aide du panel exclusif de Nielsen et portait sur un échantillon de 2556 résidents Canadiens âgés de 13 ans et plus. Un total de 1330 cas a été recueilli comme échantillon de la population générale. Des suréchantillons ont également été recueillis, pour parvenir aux tailles d’échantillons suivants dans chacun des quatre groupes ci-dessous :
- Jeunes (13-15) (n=357)
- Parents ou tuteurs de jeunes (13-15 ans) (n=389)
- Personnes qui ont fait usage de drogues licites, sous forme d’opioïdes prescrits, à un moment donné au cours de la dernière année (n=596)
- Personnes qui ont fait usage de drogues illicites, qu’il s’agisse d’ordonnances contrefaites ou d’autres drogues qui auraient pu être mélangées à des opioïdes, à un moment donné au cours de la dernière année (n=489)
Le profil de chaque groupe suréchantillonné est présenté dans les tableaux ci-dessous. Parce que les répondant(e)s pouvaient se qualifier dans plus d’un groupe visé, la source de répondant(e)s combinait des personnes que l’on retrouve dans l’échantillon de la population générale, de personnes choisies spécifiquement lors de l’échantillonnage pour cette audience cible et de personnes choisies au moment de cibler spécifiquement une audience différente. Les tableaux ci-dessous présentent les sources d’échantillons pour chacun des quatre groupes visés.
Sources d'échantillons des quatre groupes visés
Parents
Parents |
Nombre |
Échantillon général |
75 |
Suréchantillon de parents |
305 |
Autres suréchantillon |
9 |
Total |
389 |
Utilisateurs légaux
Utilisateurs légaux |
Nombre |
Échantillon général |
193 |
Suréchantillon utilisateurs légaux |
310 |
Autres suréchantillon |
93 |
Total |
596 |
Adolescents
Adolescents |
Nombre |
Échantillon général |
56 |
Suréchantillon adolescents |
301 |
Autres suréchantillon |
0 |
Total |
357 |
Utilisateurs illégaux
Utilisateurs illégaux |
Nombre |
Échantillon général |
133 |
Suréchantillon d'utilisateurs illégaux |
310 |
Autres suréchantillon |
46 |
Total |
489 |
Les sondages ont été menés entre le 18 octobre et le 15 novembre2017 en anglais et en français. Le sondage en ligne a duré en moyenne 12 minutes, quoique quelques suréchantillons aient eu besoin de 15 minutes en moyenne pour terminer le sondage.
Les répondant(e)s au sondage en ligne ont été choisis parmi des personnes qui s’étaient portées volontaires pour participer à ce genre de sondage. Les données de l’échantillon de la population générale ont été pondérées pour refléter la composition démographique de la population canadienne des 13 ans et plus. Parce que l’échantillon en ligne se fonde sur des personnes qui ont initialement choisi de participer au panel, il n’est pas possible de calculer les erreurs d’échantillonnage pas plus qu’il est possible de décrire les résultats comme statistiquement extrapolables à la population cible. Le traitement de l’échantillon non probabiliste se conforme aux Normes pour la recherche sur l’opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada pour les sondages en ligne.
Les données finales pour la population générale et le suréchantillon des adolescents ont été pondérées pour recréer la répartition démographique actuelle par région, groupe d’âge et sexe selon les données disponibles du Recensement le plus récent (2016). Les données pour les suréchantillons des parents et des usagers légaux ou illégaux ont été pondérées en fonction du profil trouvé dans l’échantillon de la population générale, par groupe d’âge, sexe et région. Les principaux résultats de la recherche sont présentés ci-dessous.
Consommation d’opioïdes et de drogues illicites
- Deux personnes sur dix (22 %) indiquent avoir pris des opioïdes à un moment donné au cours de l’année dernière, alors que 20 % de plus indiquent en avoir pris mais pas au cours de la dernière année.
- Parmi les répondant(e)s qui ont pris des opioïdes au cours de la dernière année, la majorité (66 %) indique avoir toujours obtenu une ordonnance. Au total, 31 % des personnes interrogées disent avoir pris des opioïdes sans prescription.
- Ils/elles sont moins nombreux à avoir pris des drogues illicites au cours de la dernière année (5 %).
Sensibilisation et connaissances sur les opioïdes
- Les répondant(e)s ont dit être au courant des opioïdes et de la crise des opioïdes qui sévit au Canada; les connaissances des adolescents à ce sujet étaient moins grandes. Presque deux-tiers des répondant(e)s (63 %) ont dit être assez certains ou certains de savoir ce qu’est un opioïde sans qu’on leur ait fourni une définition, un chiffre qui tombe à 30 % chez les ados.
- On constate des différences entre les parents, les ados, et les utilisateurs légaux ou illégaux en termes du danger perçu des opioïdes. Alors que moins de la moitié des Canadien(ne)s (45 %) sont d’avis que les opioïdes sont dangereux, les parents sont plus susceptibles d’avoir cette opinion (55 %) alors que les adolescents (44 %) et les utilisateurs illégaux (30 %) sont moins convaincus.
- Les répondant(e)s ne connaissent pas très bien le fentanyl mais la plupart de ceux et celles qui le connaissent sont d’avis qu’il est très dangereux.
- Pour la majorité dans chacun des groupes, « opioïde illégaux » signifie un opioïde obtenu dans la rue alors que pour plus de la moitié des répondant(e)s autres que les ados, cela évoque aussi la notion d’opioïde sur ordonnance qui n’a pas été prescrit à l’utilisateur.
Attitudes à l’égard du comportement, des risques et des effets nocifs
- Les répondant(e)s, en particulier les adolescents, s’inquiètent des effets des opioïdes sur eux-mêmes, leurs amis et les membres de leur famille.
- Les répondant(e)s ne se sentent pas nécessairement bien outillés pour aider les autres au sujet des opioïdes, quoique ceux et celles qui en font présentement usage se sentent mieux placés pour percevoir les signes d’un trouble lié à l’usage problématique ou à une surdose d’une substance.
- Peu importe l’audience en question, les répondant(e)s semblent persuadés qu’ils/elles pourraient gérer leurs propres interactions avec les opioïdes de façon responsable. Dans tous les suréchantillons, plus de 70 % des répondant(e)s demanderaient à leur médecin des renseignements additionnels s’il leur prescrivait un opioïde et plus de 50 % croient qu’ils comprennent ce qui rend les opioïdes aussi dangereux.
Attitudes à l’égard de la stigmatisation
- La majorité des répondant(e)s conviennent que la crise des opioïdes est un problème de santé publique et que les personnes aux prises avec un trouble lié à l’utilisation des opioïdes méritent de l’aide. Une majorité d’entre eux conviennent aussi que l’usage problématique de substance est une maladie, que les opioïdes sont trop prescrits au Canada et que nous devrions utiliser plus de ressources pour remédier au problème.
- Les répondant(e)s n’ont pas une attitude négative envers les utilisateurs d’opioïdes mais leur attitude n’est pas extrêmement positive non plus. Par exemple, lorsqu’on leur demande s’ils qualifieraient de bonnes personnes ceux et celles qui se procurent des opioïdes de manière illégale, une forte proportion était neutre.
- Les différences majeures en termes d’expérience, d’attitudes et de stigmatisation entourant les opioïdes se situe dans les groupes des ados et des utilisateurs illégaux. La compréhension des adolescents est légèrement différente de celle de la population générale – ils sont moins compatissants envers les personnes ayant un trouble lié à l’utilisation d’un opioïde et presque la moitié d’entre eux pensent qu’un manque de maîtrise de soi est la source du trouble lié à l’utilisation, comparativement à un peu plus de 40 % des utilisateurs illégaux et un tiers de la population générale. De tous les groupes de suréchantillons, les utilisateurs illégaux sont les plus susceptibles de connaître quelqu’un qui a souffert d’un trouble lié à l’utilisation problématique de substance, de surdose ou qui est décédé, et ils hésitent à révéler qu’ils consomment des opioïdes ou à demander de l’aide, par rapport à la population générale.
Utilisation de drogues sur ordonnance et sans ordonnance
- Lorsqu’on élargit la définition d’utilisateurs d’opioïdes pour inclure les personnes qui ont pris un opioïde à un autre moment qu’au cours de la dernière année, la proportion de ceux et celles qui n’ont pris que des opioïdes sur ordonnance chute fortement. Seul le tiers des répondant(e)s (34 %) admettent avoir toujours obtenu une ordonnance au préalable. Cela contraste avec les 66 % d’utilisateurs de l’année en cours qui déclarent en avoir toujours pris avec une prescription.
- La façon la plus courante d’obtenir illégalement des opioïdes est de demander à un ami ou à un membre de la famille possédant une prescription et la raison la plus courante pour en prendre était pour soulager la douleur. Lorsqu’on a demandé aux adolescents où ils pensaient que les gens de leur âge se procurent des opioïdes illicites, ils ont répondu que la source la plus courante est un trafiquant de drogue ou un autre étranger.
- Presque deux personnes sur trois de l’échantillon de la population générale (64 %) n’auraient définitivement pas pris l’opioïde qui ne leur avait pas été prescrit, avoir su qu’il contenait du fentanyl. Cependant, un nombre à peine moindre d’utilisateurs illégaux (58 %) éviteraient définitivement de prendre un opioïde illicite s’ils savaient qu’il contient du fentanyl.
- Les utilisateurs illégaux (8 %) sont deux fois plus nombreux que les utilisateurs légaux (4 %) à affirmer qu’ils se sont fait soigner pour usage problématique d’un opioïde.
- La plupart des parents ont indiqué que leurs enfants prennent des opioïdes tels que prescrits mais un parent sur cinq (19 %) est d’avis que ce n’est pas le cas.
Confiance dans les sources de renseignement et conversations sur les opioïdes
- Les sources de renseignements les plus fiables sont les parents (pour les 13-15 ans), les médecins et les pharmaciens. Les organes de presse et les utilisateurs actuels d’opioïdes de même que les membres de la famille, qu’ils aient déjà pris des opioïdes ou non, sont les moins fiables.
- Presque tous les parents (77 %) disent avoir parlé à leurs enfants au sujet des drogues en général alors que les ados de 13-15 ans (72 %) sont moins nombreux à se rappeler une forme de conversation à ce sujet.
Rôle joué par la stigmatisation
L’échantillon a été divisé en trois groupes en fonction de leurs réponses à trois énoncés à savoir s’ils cachaient leur sympathie ou s’ils rejetaient la faute sur les utilisateurs d’opioïdes – Indifférents, Ambivalents et Alliés.
- Les Alliés semblent avoir plus d’expérience avec les opioïdes dans leur cercle immédiat de famille et d’amis. Ils sont plus enclins à dire qu’ils connaissent un membre de leur famille ou un ami qui a obtenu une ordonnance pour un opioïde (68 %) ou qui a utilisé des opioïdes sans ordonnance (25 %).
- En termes de leur capacité à traiter une surdose d’opioïde ou un cas de dépendance à une substance, dans le cas où ils seraient confrontés à l’un ou l’autre, l’exposition relative et l’expérience démontrée par les Alliés ne semblent pas leur donner plus de confiance que les Indifférents.
- Les Indifférents sont les plus enclins à penser que la dépendance à une substance découle d’un problème de maîtrise de soi.
- Les Alliés font plus confiance à la plupart des sources de renseignements. Notons qu’il y a un écart de plus de 20 % en ce qui a trait à la confiance dans le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux – 72 % des Alliés font confiance au gouvernement du Canada pour fournir des renseignements sur l’usage d’opioïdes, comparativement à 56 % du segment Ambivalents et à 50 % du segment Indifférents.
Énoncé de neutralité politique
J’atteste, par la présente, comme représentant d’Earnscliffe Strategy Group que le produit livrable respecte entièrement les exigences relatives à la neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans les Politiques de communications du gouvernement du Canada et dans les Procédures de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique. Plus spécifiquement, le rapport ne comprend aucun renseignement sur les intentions de vote des électeurs, leurs préférences sur les partis politiques, les positions des partis ou les cotes de rendements d’un parti politique ou de ses leaders.
Signé :
Date : 15 décembre 2017
Doug Anderson
Partenaire, Earnscliffe