Recherche qualitative et quantitative sur les perceptions à l'égard de la nicotine - Rapport final

Préparé pour Santé Canada

Nom du fournisseur : Earnscliffe Strategy Group
Numéro de contrat : HT372-183684/001/CY
Valeur du contrat : 238 145,61 $
Date d'attribution du contrat : 13 novembre 2018
Date de livraison : 28 mars 2019

Numéro d'enregistrement : POR 067-18
Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Santé Canada à :
hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca

This report is also available in English.

Recherche qualitative et quantitative sur les perceptions à l'égard de la nicotine
Rapport final

Préparé pour Santé Canada
Nom du fournisseur : Earnscliffe Strategy Group
Mars 2019

Ce rapport de recherche sur l'opinion publique présente les conclusions de groupes de discussion menés par Earnscliffe Strategy Group pour le compte de Santé Canada. La recherche s'est déroulée de décembre 2018 à mars 2019.

This publication is also available in English under the title: Qualitative and Quantitative Research on Perceptions of Nicotine

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Édifice Jeanne-Mance, AL 1915C
Ottawa, Ontario K1A 0K9

Catalogue numéro : H14-317/2019F-PDF

Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-30413-7

Publications liées (numéro d'enregistrement : POR 067-18) :
H14-317/2019E-PDF (rapport final, anglais)
978-0-660-30412-0

© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, représentée par le ministre de Santé Canada, 2019.

Table des matieres

• Résumé analytique
• Introduction
• Résultats détaillés
  • Section 1 : perceptions à l'égard de la nicotine
    1. Comprendre les comportements et les motivations
    2. Effets sur la santé associés au tabagisme et à la nicotine
    3. Impressions sur la nicotine
    4. Évaluation du concept de cigarette à très faible teneur en nicotine (tftn)
    5. Danger associé aux diverses formes de nicotine
    6. Partage d'informations
    7. Comportements actuels, passés et potentiels
  • Section 2 : perceptions à l'égard du vapotage
• Conclusions
• Annexe A : guides de discussion
• Annexe B : feuillet
• Annexe C : questionnaire de recrutement
• Annexe D : rapport de méthodologie du sondage
• Annexe E : rapport de méthodologie des groupes de discussion
• Annexe F : instrument de sondage

Résumé analytique

L'agence Earnscliffe Strategy Group (Earnscliffe) est heureuse de remettre, à Santé Canada (SC), son rapport résumant les conclusions d'une recherche qualitative et quantitative visant à comprendre les perceptions des participants à l'égard de la nicotine.

Étant donné que le tabagisme est la principale cause évitable de mortalité et de maladie au Canada, le gouvernement du Canada a annoncé une cible de 5 % de moins de tabagisme d'ici 2035. Il fallait une recherche pour mieux comprendre le point de vue des Canadiens sur les effets sur la santé de la nicotine et sur la façon dont elle contribue aux risques associés à la cigarette. Les objectifs spécifiques de la recherche étaient de recueillir des renseignements des Canadiens au sujet de leur connaissances sur les dangers pour la santé et sur les risques associés au tabagisme et à la nicotine, de même qu'évaluer leurs réactions au concept hypothétique d'une cigarette qui contiendrait une très faible quantité de nicotine. Les commentaires générés par cette recherche aideront Santé Canada à comprendre comment maximiser les différentes politiques en vue d'atteindre les cibles fixées pour 2035. Le coût total de cette recherche a été de 238 145,61 $, incluant la TVH.

Pour atteindre ces objectifs, Earnscliffe a mené des travaux de recherche en trois phases.

La recherche a commencé par une phase qualitative initiale, laquelle comprenait une série de quinze groupes de discussion avec trois segments de la population canadienne : jeunes (16-19 ans) non-fumeurs; jeunes adultes (20-24 ans) non-fumeurs; et adultes (40-55 ans) fumeurs. Nous avons organisé trois séances dans chacune des villes suivantes : Toronto (3 décembre 2018); Halifax (4 décembre 2018); Montréal (5 décembre 2018); Winnipeg (5 décembre 2018); et Vancouver (6 décembre 2018).

Après les groupes de discussions initiaux, nous avons organisé une phase de recherche quantitative, laquelle consistait en un sondage en ligne auprès de 4190 Canadiens âgés de 13 ans et plus. Ce sondage a été mené à l'aide du panel d'internautes exclusif de Léger, notre partenaire en collecte de données. Nous avons collecté un total de 2000 cas comme échantillon reflétant la population en général. Nous avons également collecté des suréchantillons, avec les tailles d'échantillons suivantes dans chacun des groupes ciblés listés ci-après :

• Jeunes (13-14 ans), n=501;
• Jeunes (15-19 ans), n=523;
• Jeunes adultes (20-24 ans), n=548; et
• Fumeurs, n=1662.

Le sondage a été menée entre le 11 février et le 7 mars 2019 en anglais et en français. Les données ont été pondérées pour représenter la composition démographique de la population canadienne de 13 ans et plus, incluant l'incidence des fumeurs quotidiens et occasionnels. Parce que l'échantillon est fondé sur des répondants qui ont initialement accepté de participer au panel, nous ne pouvons pas donner une estimation des erreurs d'échantillonnage et les résultats ne peuvent être décrits comme statistiquement extrapolables à la population ciblée. Le traitement de l'échantillon non probabiliste est en harmonie avec les Normes pour la recherche sur l'opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada pour les sondages en ligne.

Finalement, une dernière séance de suivi de recherche qualitative a été organisée avec deux segments de la population canadienne : jeunes (16-18) et jeunes adultes (19-24) qui vapotent à l'occasion ou qui sont susceptibles d'en faire l'essai. Ces discussions ont eu lieu à Toronto (19 mars 2019).

Il est important de noter que la recherche qualitative est une forme de recherche scientifique, sociale, politique et d'opinion publique. La recherche à l'aide de groupes de discussion n'est pas conçue pour aider un groupe à parvenir à un consensus ou à prendre des décisions, mais plutôt pour susciter une gamme complète d'idées, d'attitudes, d'expériences et d'opinions d'un échantillonnage choisi de participants sur un sujet défini. En raison de leur petit nombre, on ne peut attendre des participants qu'ils soient totalement représentatifs au sens statistique de la population plus large dont ils sont tirés et les conclusions ne peuvent être généralisées de façon fiable au-delà de leur nombre.

Les principales conclusions de la recherche sont présentées ci-dessous. Les résultats en caractères gras indiquent que les différences entre les données démographiques des groupes analysés sont beaucoup plus élevées (coefficient de confiance de 95 %) que le résultat d'autres sous-groupes discutés dans la même analyse.

Comportements et motivations

Comme les résultats du sondage ont été pondérés pour représenter l'incidence du tabagisme tel que relevé par l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD) de 2017, l'incidence des fumeurs dans les résultats du sondage est de 15 % (11 % fumeurs quotidiens, 4 % fumeurs occasionnels). L'incidence des jeunes de 13-14 ans est de 4 % (2 % fumeurs quotidiens, 2 % fumeurs occasionnels), 7 % (4 % fumeurs quotidiens, 3 % fumeurs occasionnels) des 15-19 ans disent être fumeurs et 15 % (9 % fumeurs quotidiens, 6 % fumeurs occasionnels) des jeunes de 20-24 ans disent qu'ils sont fumeurs.

Comparativement au nombre de personnes qui fument la cigarette, un moins grand nombre de membres de la population générale vapotent des produits contenant de la nicotine (11 %) mais l'incidence chez les jeunes suréchantillonnés indique que c'est une activité pratiquée par plus de jeunes répondants que de répondants plus âgés. Chez les jeunes de 13-14 ans, 7 % vapotent (6 % à l'occasion et 1 % chaque jour), tout comme 13 % des jeunes de 15-19 ans (11 % et 2 %) et 18 % des répondants âgé de 20-24 ans (13 % et 5 %).

Si on combine les résultats de l'usage de cigarettes et de vapotage de produits avec nicotine, le sondage indique que 19 % des Canadiens consomment de la nicotine grâce à l'une ou l'autre de ces méthodes. À peu près une personne sur dix (9 %) fume mais ne vapote pas de produits avec nicotine, environ 6 % sont des utilisateurs doubles qui fument et vapotent de la nicotine et 4 % des Canadiens de 13 ans et plus vapotent des produits avec nicotine mais ne fument pas.

Les résultats varient largement par groupe d'âge, les jeunes de 13-14 ans étant les moins susceptibles de consommer de la nicotine, les moins susceptibles de fumer exclusivement (1 %). La moitié d'entre eux sont aussi susceptibles que la moyenne nationale d'être des utilisateurs mixtes (3 %) mais il sont aussi susceptibles que la population en général de vapoter exclusivement des produits contenant de la nicotine (4 %). Les jeunes de 15-19 ans et les jeunes adultes (20-24 ans) sont les groupes d'âge les plus susceptibles de vapoter exclusivement des produits avec nicotine (9 % chaque jour ou à l'occasion). L'utilisation mixte est plus élevée (14 %) chez les 25-34 ans et, au-delà de cet âge, l'incidence du vapotage (mixte ou exclusif) décroit avec l'âge.

Il arrive assez souvent que les non-fumeurs fassent l'expérience de la cigarette, 61 % d'entre eux ayant indiqué qu'ils en ont fumé au moins une fois. Les groupes les plus jeunes sont beaucoup moins nombreux à dire qu'ils en ont fait l'expérience mais les chiffres augmentent rapidement dans les trois groupes de jeunes suréchantillonnés. Parmi les non-fumeurs de 13-14 ans, 18 % disent avoir déjà essayé de fumer. Ce nombre grimpe à 23 % chez les non-fumeurs de 15-19 ans et 38 % chez ceux de 20-24 ans.

Inversement, il est rare que des personnes aient vapoté des produits avec nicotine, 10 % de non-vapoteurs de nicotine disant l'avoir déjà fait. Encore une fois, les nombres grimpent avec l'âge dans les segments suréchantillonnés. Parmi les non-vapoteurs de nicotine de 13-14 ans, seuls 6 % avouent l'avoir déjà essayé. Ce chiffre grimpe à 13 % chez les non-fumeurs de 15-19 ans et 24 % chez ceux de 20-24 ans.

Les gens qui n'ont jamais essayé la cigarette sont bien certains qu'ils n'en feront rien à l'avenir, 85 % d'entre eux affirmant qu'ils ne le feraient définitivement pas. Le taux de non-fumeurs qui n'ont jamais essayé la cigarette et qui sont susceptibles de l'essayer (leur réponse ayant été définitivement, probablement ou probablement pas) est de 13 %. Parmi les jeunes de 13-14 ans qui n'ont jamais essayé une cigarette, près d'une personne sur trois (32 %) indique être susceptible de l'essayer, mais contrairement à l'expérience, le nombre de personnes qui sont susceptibles décroit avec l'âge dans les groupes suréchantillonnés. Chez les jeunes de 15-19 ans, seul le quart (25 %) de ceux qui n'ont jamais essayé de fumer disent être susceptibles et ce taux tombe à 14 % chez les jeunes adultes de 20-24 ans.

Ceux qui n'ont jamais essayé un produit de vapotage avec nicotine indiquent qu'ils sont légèrement plus susceptibles de l'essayer que dans le cas de la cigarette. Dans la population en général, 17 % des répondants qui n'ont jamais vapoté disent qu'ils sont susceptibles de vapoter des produits avec nicotine à l'avenir. Comme pour la cigarette, ce nombre est plus élevé chez les jeunes de 13-14 ans (37 %) et moins élevé chez les jeunes de 15-19 ans (26 %) mais à peine moins élevé chez les 20-24 ans (23 %). Les répondants de 20-24 ans qui n'ont jamais vapoté sont nettement plus susceptibles de vapoter des produits avec nicotine que les 20-24 ans qui n'ont jamais fumé le sont d'essayer la cigarette.

Les gens qui n'ont jamais fumé ont de nombreuses opinions très arrêtées sur les raisons pour lesquelles ils ne fument pas. Que l'on regarde les résultats dans la population générale ou dans tout groupe suréchantillonné, les trois raisons les plus largement et les plus vivement admises sont : éviter les maladies associées au tabagisme; n'avoir aucune bonne raison de fumer; et ne pas aimer l'odeur.

La majorité de ceux qui vapotent des produits avec nicotine achètent leurs dispositifs ou leurs liquides eux-mêmes, principalement dans un magasin de produits de vapotage (59 %) mais aussi en ligne jusqu'à un certain degré (21 %). Les jeunes adultes de 20-24 ans sont les plus susceptibles dans les groupes d'âge suréchantillonnés d'acheter des dispositifs de vapotage en ligne (24 %).

L'endroit où les répondants qui utilisent des produits de vapotage avec nicotine et qui ont l'âge légal achètent le plus souvent un tel dispositif est dans un magasin de produits de vapotage (62 %). Sensiblement moins d'adolescents de 13-14 ans (41 %) et de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal dans leur province (24 %) obtiennent ces produits dans ces magasins (notons que 46 % des adolescents de 15-19 ans qui ont l'âge légal achètent des dispositifs de vapotage dans un magasin de produits de vapotage). Une autre différence importante est que ces groupes obtiennent plus souvent un dispositif de leurs pairs. Les adolescents de 13-14 ans sont beaucoup plus nombreux à acquérir un tel dispositif en l'achetant (45 %) ou en l'empruntant (22 %) d'amis. De même, chez les jeunes de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal, 27 % achètent un dispositif d'un ami et 35 % l'empruntent. Par comparaison, seulement 7 % de l'échantillon de la population générale d'âge légal (n=631) dit acheter des dispositifs d'amis et 14 % disent qu'ils l'empruntent auprès d'amis.

Dans la première ronde de groupes de discussion, les participants ont eu de la difficulté à se rappeler une quelconque publicité sur le vapotage ou la cigarette électronique; dans ce cas, ils ont parlé de matériel de promotion (affiches) dans les dépanneurs. Certains jeunes et jeunes adultes ont mentionné avoir vu dans les médias sociaux des vidéos de gens qui utilisent des produits de vapotage pour faire des trucs comme souffler des « O ». Ils n'ont pas immédiatement lié ces vidéos à une quelconque forme de promotion ou de publicité.

Impressions à l'égard de la nicotine

En général, la plupart des répondants au sondage considèrent qu'ils connaissent les effets du tabagisme sur la santé (91 %) et un nombre presque aussi grand d'entre eux (84 %) considèrent qu'ils connaissent les effets de la nicotine sur la santé. Les jeunes et les jeunes adultes se considèrent moins souvent bien renseignés sur le tabagisme et la nicotine que la population générale, mais ils se sentent largement bien informés. Les jeunes de 13-14 ans sont les moins susceptibles de se sentir bien informés sur le tabagisme (77 %) ou la nicotine (69 %). Les jeunes de 15-19 ans sont légèrement mieux informés sur le tabagisme (86 %) et la nicotine (71 %), tout comme les jeunes adultes de 20-24 ans (83 % et 72 %, respectivement).

On note peu de différence entre les fumeurs et les non-fumeurs, quoique les fumeurs indiquent plus souvent qu'ils sont bien informés des effets de la nicotine (50 % comparativement à 44 % des non-fumeurs) de même que sur les effets du tabagisme (60 % comparativement à 56 %).

Les participants de tous les groupes d'âge, peu importe qu'ils fument ou non, connaissent les effets à long terme et à court terme du tabagisme et ils ont lié les effets nocifs sur la santé aux produits chimiques qui, selon eux, sont ajoutés aux cigarettes, de même qu'au goudron et aux substance cancérigènes.

En termes de préoccupation au sujet des effets sur la santé de la nicotine seule ou de la nocivité de la nicotine pour les personnes qui en consomment, le sondage démontre que les gens s'inquiètent et qu'ils ont le sentiment que la nicotine est nocive pour ceux qui en absorbent. Dans les groupes suréchantillonnés, la vaste majorité de tous les segments sont au moins plutôt préoccupés : 85 % (très ou plutôt préoccupés) des jeunes de 13-14 ans et de 15-19 ans, 82 % des jeunes adultes 20-24 ans, 77 % des fumeurs et 89 % des non-fumeurs. Cependant, il convient de noter que de tous les groupes suréchantillonnés, les fumeurs sont les moins susceptibles d'être très préoccupés (28 %). Ils sont également moins enclins à décrire la nicotine comme très nocive (32 %) par rapport aux non-fumeurs (63 %).

Les participants aux groupes de discussion ont spontanément lié la nicotine à la dépendance mais ils manquent de connaissances sur cette substance, sur sa provenance et sur sa présence. Ils ont eu de la difficulté à nommer des effets sur la santé associés à la nicotine à part la dépendance, bien que à l'aide d'une liste de maladies qu'on leur a présentée, ils ont facilement admis que la nicotine pouvait être en cause.

Confirmant les conclusions des groupes de discussion, une majorité des répondants au sondage (72 %) sont d'avis que la dépendance est un effet sur la santé du tabagisme et de la nicotine. En outre, les résultats du sondage démontrent que les répondants avaient tendance à penser que plusieurs autres effets sur la santé sont attribuables au tabagisme et à la nicotine incluant, entre autres, le cancer (75 %), les effets sur les enfants à naître (75 %) et les maladies cardiaques (74 %). Des dix-sept effets possibles sur la santé passés en revue, aucun n'a été attribué à la nicotine seule, le nombre le plus élevé étant les 19 % qui estiment que la dépendance est liée uniquement à la nicotine seule.

Faisant preuve d'un manque de certitude sur la nature de la nicotine, un peu moins de la majorité des répondants au sondage ont convenu que la nicotine est une substance naturelle (46 %) ou qu'on l'ajoute aux cigarettes durant le processus de fabrication (47 %). La majorité d'entre eux pensaient aussi qu'on peut synthétiquement en fabriquer (60 %) et qu'elle se retrouve naturellement dans les plants de tabac (55 %). Sur ces questions, environ un répondant sur quatre a refusé d'exprimer son avis d'une façon ou d'une autre.

On a demandé aux participants aux groupes de discussion de classer les produits contenant de la nicotine sur un spectre allant du plus nocif au moins nocif. La cigarette a été nettement perçue comme la source la plus nocive en raison de ses propriétés de combustion et de l'inclusion de produits chimiques, de goudron et de substances cancérigènes. Ceux qui ont mentionné le tabac à mâcher comme source de nicotine estiment que ce produit est aussi nocif ou un peu moins nocif que la cigarette ordinaire. Venait ensuite le vapotage qui a été considéré comme moins nocif que la cigarette ordinaire parce qu'il s'agit de vapeur plutôt que de combustion. La gomme à la nicotine et les timbres de nicotine, etc., ont été considérés comme les produits les moins nocifs, surtout parce qu'ils sont clairement vus comme des instruments de désaccoutumance.

Les résultats du sondage ont confirmé les conclusions de la recherche qualitative bien que la liste des sources de nicotine était plus restreinte. La cigarette est clairement reconnue comme très nocive (91 % nocive/très nocive), ainsi que le vapotage de produits avec nicotine (68 % nocif/très nocif). L'inhalateur de nicotine suit loin derrière en termes de danger perçu (58 % nocif/très nocif). Les autres sources de nicotine ont été vues comme encore moins nocives mais aucune n'a été vue comme inoffensive par un grand nombre de répondants (vaporisateur de nicotine, 52 %; cigarettes à très faible teneur en nicotine, 52 %; pastille de nicotine, 43 %; gomme à la nicotine, 39 %; et timbre de nicotine, 36 % ayant répondu nocif/très nocif).

Sur le sujet du vapotage, la majorité des répondants au sondage dans tous les groupes cibles, ont indiqué leur malaise à l'idée que des jeunes utilisent des produits de vapotage, en particulier ceux qui contiennent de la nicotine. Cette prise de position est presque aussi largement et fortement répandue que celle concernant les jeunes qui commencent à fumer la cigarette. Bien que 86 % de la population générale soit en désaccord avec l'énoncé « Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes commencent à fumer la cigarette », les participants sont presque aussi nombreux (81 %) à être en désaccord avec l'énoncé « Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des produits de vapotage qui contiennent de la nicotine ». En effet, le nombre de personnes en désaccord est encore élevé (65 %) à l'idée de jeunes gens utilisant des produits de vapotage sans nicotine. Selon une majorité de participants de la population générale (71 %) et des groupes cibles suréchantillonnés (13-14 = 60 %, 15-19 = 59 %, 20-24 = 59 %), le vapotage n'est pas socialement acceptable.

Les répondants au sondage sont quelque peu divisés, à savoir si les cigarettes seraient moins nocives si on en retirait la nicotine. Dans le groupe de la population générale, un plus grand nombre de participants sont en désaccord (45 %) avec cette idée qu'en accord avec elle (32 %), mais les fumeurs ont davantage tendance à être en accord (47 %) avec cet énoncé qu'en désaccord (31 %). Dans les groupes de jeunes suréchantillonnés, les avis tendent à être plus également partagés. Chez les jeunes de 13-14 ans, 38 % sont en accord et un nombre égal sont en désaccord. Chez les jeunes de 15-19 ans, 38 % sont en accord et 37 %, en désaccord.

Bien que l'opinion soit divisée de manière similaire, les répondants conviennent un peu plus facilement qu'enlever la nicotine des produits de vapotage rendrait ces produits moins nocifs – plus du tiers (39 %) sont d'accord alors que 31 % sont en désaccord.

Évaluation du concept de cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN)

Une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) est une cigarette faite avec du tabac qui est toujours fumé, mais dont la plus grande part de nicotine (95 % ou plus) a été extraite. À l'heure actuelle, chaque cigarette contient généralement 12 ou 13 mg de nicotine. Une cigarette TFTN pourrait contenir moins de 1 mg de nicotine. Tous les autres aspects de la consommation de cigarettes resteraient les mêmes, à l'exception du taux de nicotine. Il convient de noter qu'une cigarette à très faible teneur en nicotine n'est pas la même chose que les produits de tabac « légers » ou « doux » qui ont déjà été disponibles au Canada.

Le concept de cigarette TFTN a suscité des réactions mitigées parmi les participants aux groupes de discussion. Certains ont dit connaître un peu ce qu'est une cigarette TFTN mais on sent qu'ils confondaient clairement le terme avec le concept de cigarettes « légères » ou « douces ».

Parmi les participants aux groupes de discussion, les avantages perçus des cigarettes TFTN comprenaient : causent moins de dépendance; instrument de désaccoutumance; moins dommageables (car contenant moins de nicotine); pour les personnes qui pensent à fumer une cigarette pour la première fois; il vaut mieux fumer une cigarette qui ne contient pas de nicotine qu'une qui en contient; et peut diminuer la consommation d'alcool.

Les inconvénients perçus des cigarettes TFTN comprenaient : risque de fumer un plus grand nombre de cigarettes TFTN pour obtenir la « dose » voulue de nicotine; exposition continue aux produits chimiques nocifs de la cigarette; potentiel d'attirer les non-fumeurs à griller une cigarette; rituel/habitude de fumer; et questions sur les produits qui seraient ajoutés pour compenser la réduction de nicotine.

Les répondants au sondage ont confirmé que le concept n'est pas immédiatement apprécié, la moitié (51 %) d'entre eux ayant exprimé des opinions défavorables au sujet du concept et seulement 18 % ayant émis un avis positif. Parmi les populations ciblées suréchantillonnées dans le sondage, les fumeurs se sont clairement démarqués comme le seul segment où un plus grand nombre de répondants avaient une opinion plus favorable que défavorable à cette idée – près de la moitié (48 %) d'entre eux avaient une opinion favorable alors que 15 % ont émis un avis défavorable.

Les jeunes et les jeunes adultes des groupes de discussion ont indiqué qu'ils ne seraient pas susceptibles de considérer une cigarette TFTN si un tel produit était introduit, alors que le fumeurs adultes étaient plus intéressés.

Les non-fumeurs plus jeunes n'étaient pas intéressés surtout parce que les raisons pour lesquelles ils ne fument pas maintenant (par ex., présence de produits chimiques nocifs, combustion, odeur désagréable persistante, effets liés à l'hygiène) ne changeraient pas radicalement.

De l'autre côté, les fumeurs adultes seraient prêts à essayer les cigarettes TFTN, soit par curiosité, soit pour tenter de se passer de cigarettes ordinaires. Cependant, la plupart d'entre eux ont estimé que l'expérience et le coût de telles cigarettes pourraient influer sur leur usage de cigarettes TFTN.

Sur le plan quantitatif, dans la population générale, 24 % sont susceptibles d'essayer les cigarettes TFTN, soit définitivement (5 %), probablement (9 %) ou probablement pas (10 %) si elles devenaient disponibles au Canada. Les taux de propension sont similaires dans les trois groupes de jeunes suréchantillonnés mais les résultats contrastent fortement selon le statut de fumeur. La vaste majorité (82 %) des fumeurs disent qu'ils essaieraient probablement les cigarettes TFTN. Un nombre beaucoup plus faible (14 %) de non-fumeurs disent qu'ils ne les essaieraient probablement pas ou qu'ils en feraient probablement ou définitivement l'essai.

Plus de la moitié des fumeurs pensent que si les cigarettes TFTN étaient disponibles, elles remplaceraient entièrement (27 %) ou partiellement (31 %) les cigarettes qu'ils fument maintenant.

Pour faire écho aux résultats décrits ci-dessus, au sujet du retrait de la nicotine, les répondants sont divisés à savoir si les cigarettes TFTN seraient aussi nocives que les cigarettes ordinaires (41 %) ou à tout le moins un peu moins nocives (44 %). Encore une fois, les fumeurs sont légèrement plus résolument d'avis que les cigarettes TFTN seraient moins dommageables que les cigarettes ordinaires (58 %, comparativement à 42 % des non-fumeurs).

Pour un grand nombre de mesures quantitatives, on note que les répondants ont des avis partagés et incertains sur le concept des cigarettes TFTN. Les répondants sont plus d'accord (50 %) qu'en désaccord (22 %) que les cigarettes TFTN aideraient les fumeurs qui tentent de cesser de fumer mais, du même coup, on s'entend plus qu'on ne diverge sur l'idée que l'introduction des cigarettes TFTN pourrait convaincre certaines personnes qui autrement ne fument pas, de les essayer. En outre, l'opinion est presque également divisée à savoir si les cigarettes TFTN offrent plus d'avantages (27 %) ou d'inconvénients (25 %) aux fumeurs – bien que sur ce point, les fumeurs sont plus convaincus d'en tirer un avantage net (42 %) plutôt que de subir un inconvénient (16 %).

Partage d'informations (entre parents et adolescents)

Le sondage clarifie les types de discussions liées aux drogues qui ont lieu entre les parents et leurs adolescents. La plupart des parents d'adolescents et les jeunes eux-mêmes indiquent avoir eu des conversations au sujet de l'usage des drogues (82 % et 72 %, respectivement), l'alcool (81 % dans les deux cas), le tabagisme (78 % et 76 %) et le cannabis (77 % et 74 %). Cependant, les proportions de participants qui avouent avoir eu une conversation au sujet du vapotage sont beaucoup plus faibles – 55 % des parents et des jeunes disent en avoir parlé. Le nombre de personnes qui ont eu une conversation au sujet de la nicotine est encore plus faible (44 % des parents et 43 % des jeunes).

Énoncé de neutralité politique

Firme de recherche : Earnscliffe Strategy Group Inc. (Earnscliffe)
Numéro de contrat : HT372-183684/001/CY
Date d'attribution du contrat : 13 novembre 2018

J'atteste, par la présente, comme représentant d'Earnscliffe Strategy Group, que le produit livrable respecte entièrement les exigences relatives à la neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans les Politiques de communications du gouvernement du Canada et dans les Procédures de planification et d'attribution de marchés de services de recherche sur l'opinion publique. Plus spécifiquement, le rapport ne comprend aucun renseignement sur les intentions de vote des électeurs, leurs préférences sur les partis politiques, les positions des partis ou les cotes de rendements d'un parti politique ou de ses leaders.

Signé :
Date : 28 mars 2019
Doug Anderson
Partenaire, Earnscliffe

Introduction

L'agence Earnscliffe Strategy Group (Earnscliffe) est heureuse de remettre, à Santé Canada (SC), son rapport résumant les conclusions d'une recherche qualitative et quantitative visant à comprendre les perceptions des participants à l'égard de la nicotine.

Étant donné que le tabagisme est la principale cause évitable de mortalité et de maladie au Canada, le gouvernement du Canada a annoncé une cible de 5 % de moins de tabagisme d'ici 2035.

Les objectifs spécifiques de la recherche étaient de :

• Recueillir des renseignements sur les connaissances de la population générale, en particulier les fumeurs, les jeunes et les jeunes adultes non-fumeurs, sur les dangers que posent le tabagisme pour la santé;
• Recueillir des renseignements sur les connaissances des fumeurs, des jeunes et des jeunes adultes non-fumeurs sur les effets sur la santé et les dangers pour la santé de la nicotine;
• Recueillir des renseignements sur le continuum de risques de divers produits contenant de la nicotine; et
• Étudier les réactions des participants au concept hypothétique d'une cigarette qui contiendrait une très faible quantité de nicotine, incluant :
  • Les réactions en général;
  • Les effets perçus sur la santé et les dangers pour la santé; et,
  • Le potentiel d'amener les non-fumeurs à envisage de fumer.

Les commentaires suscités par la recherche aideront Santé Canada à comprendre comment maximiser les différentes politiques en vue d'atteindre les cibles de réduction de l'usage du tabac jusqu'à 5 % d'ici 2035.

Pour atteindre ces objectifs, Earnscliffe a mené une recherche en trois phases.

La recherche a commencé par une phase qualitative, laquelle comprenait une série de quinze groupes de discussion avec trois segments de la population canadienne : jeunes (16-19 ans) non-fumeurs; jeunes adultes (20-24 ans) non-fumeurs; et adultes (40-55 ans) fumeurs. Dans chaque groupe, nous avons recruté un maximum de dix (10) participants. Au total, 128 personnes ont participé à cette phase de discussions en groupe. Trois séances ont eu lieu dans chacune de cinq villes suivantes : Toronto (3 décembre 2018); Halifax (4 décembre 2018); Montréal (5 décembre 2018); Winnipeg (5 décembre 2018); et Vancouver (6 décembre 2018). À Montréal, les séances ont eu lieu en français alors qu'elles eu lieu en anglais dans les autres villes. Veuillez consulter le Questionnaire de recrutement en annexe du rapport pour prendre connaissance de tous les critères de sélection et de qualification.

Dans chaque ville, les séances avec les jeunes adultes non-fumeurs ont commencé à 16 h 30, celles avec les jeunes, à 18 h, et les séances avec les adultes fumeurs ont commencé à 19 h 30. Toutes les séances ont duré environ une heure et demie. Les participants aux groupes de discussion ont reçu 90 $ en guide de remerciement. Dans l'Annexe C, on trouve de plus amples détails sur la façon dont les participants ont été recrutés, alors que l'Annexe A contient des guides de discussion qui ont été utilisés pour modérer les séances et que l'Annexe B contient le feuillet qui a été remis aux participants pour la discussion.

La phase initiale de recherche qualitative a été suivie d'une phase de recherche quantitative, laquelle consistait en un sondage en ligne auprès de 4190 Canadiens âgés de 13 ans et plus. Le sondage en ligne a été mené à l'aide du panel d'internautes exclusif de Léger, notre partenaire en collecte de données. Nous avons d'abord collecté un total de 2000 cas comme échantillon reflétant la population générale de 15 ans et plus. Puis, nous avons collecté des suréchantillons, dans le but d'obtenir les chiffres suivants dans les groupes ciblés listés ci-après :

• 500 cas additionnels parmi les jeunes de 13-14 ans;
• Un total de 500 cas parmi les jeunes de 15-19 ans;
• Un total de 500 cas parmi les jeunes de 20-24 ans; et
• 1000 cas additionnels parmi les fumeurs âgés de 15 ans et plus.

Bien que notre intention ait été d'inclure des fumeurs quotidiens et occasionnels dans le suréchantillonnage des fumeurs, dû à une erreur de sélection, le suréchantillonnage de fumeurs ne comprend que des personnes qui fument tous les jours. Dans les tableaux, partout où le terme 'fumeurs' est utilisé, les chiffres comprennent les personnes qui fument chaque jour et celles qui le font à l'occasion. Le groupe total des fumeurs a été pondéré en fonction de l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (2017) afin que les résultats représentent les proportions relatives appropriées de fumeurs quotidiens et occasionnels.

Puisque la base de 2000 cas, de même que chacun des suréchantillons spécifiques aux groupes d'âge incluent des fumeurs et des non-fumeurs, le nombre total de fumeurs sous étude est la somme des fumeurs quotidiens et occasionnels dans chacun des échantillons.

Les tableaux ci-après indiquent le nombre total de cas globalement et par région, pour l'échantillon total final de 4190 cas, de même que pour l'échantillon de base de 2000 Canadiens âgés de 15 ans et plus et chacun des suréchantillons.

Les sondages ont eu lieu entre le 11 février et le 7 mars 2019, en anglais et en français. Les données ont été pondérées pour représenter la composition démographique de la population canadienne de 13 ans et plus, incluant le nombre de fumeurs quotidiens et occasionnels. Parce que le sondage en ligne se fonde sur des personnes qui sont prêtes à participer au panel, nous ne pouvons pas donner une estimation des erreurs d'échantillonnage et les résultats de tels sondages ne peuvent être décrits comme statistiquement extrapolables à la population ciblée. Le traitement de l'échantillon non probabiliste est en harmonie avec les Normes pour la recherche sur l'opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada pour les sondages en ligne. Pour plus de détails sur la méthodologie du sondage, nous vous prions de vous référer à l'Annexe D.

Les résultats en caractères gras présentés dans le rapport indiquent que les différences entre les données démographiques des groupes analysés sont beaucoup plus élevées que les résultats indiqués dans les autres colonnes pour la même analyse démographique. Dans les tableaux du rapport, les lettres placées à côté des pourcentages indiquent que les résultats sont beaucoup plus élevés que ceux que l'on retrouve dans les colonnes de comparaison indiquées par la lettre en question. Sauf indication contraire, les différences surlignées sont importantes sur le plan statistique avec un coefficient de confiance de 95 %. Nous nous sommes servis du test Z pour établir l'importante des résultats de l'examen statistique. En raison des arrondis, les résultats peuvent parfois ne pas totaliser 100 %.

Pour les résultats tabulaires choisis pour surlignage dans le corps du rapport, la colonne « Total » comprend toujours les réponses de tous les répondants à une question particulière mais, par souci de brièveté, nous n'avons pas nécessairement comparé toutes les sous-catégories entre elles. Par exemple, dans plusieurs cas les groupes d'âge pour les moins de 25 ans sont indiqués mais pas ceux des répondants plus âgés, quoique la colonne « Total » comprenne les répondants de tous les groupes d'âge.

Finalement, nous avons mené une recherche qualitative de suivi, laquelle comprenait deux groupes de discussion avec deux segments de la population canadienne : jeunes (16-18 ans) et jeunes adultes (19-24 ans) qui vapotent à l'occasion ou qui seraient susceptibles de l'essayer. Ces rencontres ont eu lieu à Toronto (19 mars 2019). La séance avec les jeunes de 16-18 ans a commencé à 18 h et celle avec les jeunes adultes de 19-24 ans, à 19 h 30. Toutes les discussions ont duré une heure et demie et les participants ont reçu un montant de 90 $ en guise de remerciement. Vous pouvez consulter le Questionnaire de recrutement – Phase 3 – de l'Annexe C du rapport pour prendre connaissance de tous les critères de sélection et de qualification.

Les objectifs de cette phase finale de notre recherche qualitative étaient d'approfondir certains des résultats précédents sur les connaissances de base et impressions à l'égard du vapotage. Plus spécifiquement, cette phase visait à étudier les réactions initiales à des mises en garde sur la santé qui pourraient être utilisées dans des publicités sur les produits de vapotage.

Il est important de noter que la recherche qualitative est une forme de recherche scientifique, sociale, politique et d'opinion publique. La recherche à l'aide de groupes de discussion n'est pas conçue pour aider un groupe à parvenir à un consensus ou à prendre des décisions, mais plutôt pour susciter une gamme complète d'idées, d'attitudes, d'expériences et d'opinions d'un échantillonnage choisi de participants sur un sujet défini. En raison de leur petit nombre, on ne peut attendre des participants qu'ils soient totalement représentatifs au sens statistique de la population plus large dont ils sont tirés et les conclusions ne peuvent être généralisées de façon fiable au-delà de leur nombre.

Résultats détaillés

Le rapport est divisé en deux sections principales : la première porte sur les perceptions à l'égard de la nicotine documentées par la recherche qualitative initiale et le sondage quantitatif de suivi; la seconde présente les perceptions à l'égard du vapotage documentées par la phase additionnelle de recherche qualitative. Les conclusions sur les perceptions à l'égard de la nicotine sont examinées dans cinq sections clés : comportements et motivations; connaissances et perceptions à l'égard de la nicotine; impressions sur la nicotine; évaluation du concept de cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN); et partage d'informations. Les conclusions sur les perceptions à l'égard du vapotage suivent dans une section ultérieure.

Sauf mention contraire, les résultats de la recherche qualitative représentent les chiffres combinés pour tous les groupes et pour l'anglais et le français. Les résultats de la recherche quantitative portent principalement sur les différences entre les cinq segments cibles : les quatre suréchantillonnages et la population générale dans son ensemble. Les données en annexe indiquent les résultats pour une gamme beaucoup plus large de caractéristiques, comportements et attitudes.

Pour les fins du rapport, dans l'examen des résultats de la recherche quantitative chez les fumeurs, l'échantillon comprend les fumeurs (quotidiens ou occasionnels) tels qu'on les retrouve dans la population générale et dans les suréchantillons; ces chiffres sont pondérés pour corriger toute surreprésentation des fumeurs quotidiens et toute sous-représentation des fumeurs occasionnels. Les données sur les fumeurs sont représentatives de la population de fumeurs telle que définie par les fumeurs quotidiens et occasionnels. La figure ci-dessous illustre les résultats de l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD) comparés à notre échantillon pondéré.

Section 1 : Perceptions à l'égard de la nicotine

A. Comprendre les comportements et les motivations

Cette section porte sur les comportements et motivations liés spécifiquement au tabagisme et aux produits de vapotage avec ou sans nicotine. Dans cette section du rapport et dans celles qui suivent, nous examinons les résultats pour certains sous-groupes clés (par ex., fumeurs/non-fumeurs; vapoteurs/non-vapoteurs, etc.). Le repérage de ces sous-groupes a été fait grâce à une série de questions sur les comportements actuels, passés et potentiels liés au tabagisme et à l'usage de produits de vapotage avec ou sans nicotine. Pour mieux comprendre les résultats de cette série de questions, veuillez consulter la section G : Comportements actuels, passés et potentiels.

Comportements des fumeurs

Afin de mieux comprendre les comportements des fumeurs, nous leur avons demandé de nous dire le nombre de cigarettes qu'ils ont fumées au cours de leur vie et le nombre de cigarettes qu'ils fument chaque jour.

Un peu moins des deux tiers (63 %) de ceux qui ont au moins essayé de fumer disent avoir fumé au moins 100 cigarettes (tabac) au cours de leur vie. Ce nombre est beaucoup plus élevé chez les fumeurs quotidiens (99 %) et occasionnels (89 %). Un quart (26 %) des adolescents qui ont au moins essayé de fumer disent avoir fumé 100 cigarettes dans leur vie. Un nombre similaire (25 %) d'adolescents de 15-19 ans disent de même. Un plus grand nombre de jeunes adultes de 20-24 ans (40 %) indiquent avoir fumé au moins 100 cigarettes jusqu'à ce jour.

Le fait qu'un répondant ait fumé plus de 100 cigarettes varie en fonction d'un certain nombre de variables démographiques :

• Les hommes (67 %) ont plus souvent que les femmes (61 %) fumé plus de 100 cigarettes.
• Les répondants du Canada atlantique (71 %) et du Québec (68 %) sont plus susceptibles que les répondants des autres régions d'avoir fumé 100 cigarettes.
• Les répondants dont le revenu du ménage est de 80 000 $ ou plus sont moins susceptibles d'avoir fumé 100 cigarettes (58 %) que ceux dont le revenu est moins élevé (68 % des personnes dont le revenu du ménage est de 40 000 $ à 80 000 $ et 70 % de ceux dont le revenu du ménage est inférieur à 40 000 $).
• Les répondants qui ont un diplôme d'études supérieures sont les moins susceptibles d'avoir fumé 100 cigarettes (51 %).

Plus de la moitié des fumeurs (56 %) fument plus de 11 cigarettes par jour. Plus du tiers (35 %) d'entre eux disent fumer entre 5 et 10 cigarettes par jour. Les adolescents (13-14 ans) sont moins nombreux à fumer et parmi ceux qui le font, la grande majorité fument 10 cigarettes ou moins par jour. On note la même tendance, dans une moindre mesure, chez les adolescents (15-19 ans) et les jeunes adultes (20-24 ans).

Quand on leur demande combien de cigarettes ils consomment, les jours où ils fument, 60 % des fumeurs occasionnels répondent entre 1 et 4 cigarettes. Un peu plus du quart (28 %) d'entre eux indiquent qu'ils fument entre 5 et 10 cigarettes et 5 % en fument 11 ou plus. Presque les trois quarts (72 %) des adolescents de 13-14 ans qui fument à l'occasion fument entre 1 et 4 cigarettes par jour. Plus des trois quarts (78 %) des 15-19 ans et 70 % des 20-24 ans fument entre 1 et 4 cigarettes les jours où ils fument.

Comprendre les non-fumeurs

On a soumis aux non-fumeurs une série de déclarations d'attitudes afin de comprendre les motivations qui les poussent à ne pas fumer.

Chez les non-fumeurs (n=2495), la principale raison de ne pas fumer est pour éviter les maladies associées au tabagisme. La vaste majorité (80 %) d'entre eux sont fortement en accord avec l'idée qu'il s'agit d'une raison importante. Les réponses sont plutôt uniformes pour les groupes d'âge analysés – 76 % des adolescents de 13-14 ans et de 15-19 ans sont fortement en accord, tout comme 81 % des jeunes adultes de 20-24 ans.

De même, les non-fumeurs sont convaincus qu'il n'y a aucune raison de fumer (74 %) et les réponses varient peu selon les groupes d'âge – 72 % des adolescents de 13-14 ans et des jeunes adultes de 20-24 ans et 73 % des jeunes de 15-19 ans sont entièrement d'accord – ils ne voient aucune bonne raison de fumer.

Aussi, l'odeur et le coût associés au tabagisme constituent de puissants éléments dissuasifs. Plus des deux tiers (68 %) des répondants sont entièrement d'accord qu'ils ne fument pas parce qu'ils n'aiment pas l'odeur. On note des chiffres similaires dans le suréchantillon des jeunes : 73 % des adolescents de 13-14 ans, 67 % des adolescents de 15-19 ans et 69 % des jeunes adultes de 20-24 ans sont fortement en accord. Près des deux tiers (64 %) des participants de l'échantillon de la population générale estiment que la dépense associée, pour eux, constitue une bonne raison de ne pas fumer. Ils sont moins nombreux, bien qu'encore une majorité, à être entièrement d'accord qu'ils ne fument pas pour éviter de devenir dépendants : adolescents de 13-14 ans (65 %) et 15-19 ans (68 %) et jeunes adultes de 20-24 ans (68 %).

Éviter la dépendance est important pour les non-fumeurs – les deux tiers (64 %) d'entre eux estiment que c'est une bonne raison pour ne pas fumer. Encore une fois, les groupes suréchantillonnés de jeunes pensent comme les participants de la population générale. À peu près les deux tiers des 13-14 ans (65 %), des 15-19 ans (68 %) et des 20-24 ans (68 %) sont fortement en accord avec cette idée. Ceux qui vapotent des produits avec nicotine sont moins susceptibles d'être entièrement d'accord (46 %) comparativement à ceux qui vapotent des produits sans nicotine (65 %).

Plus de la moitié des participants de l'échantillon de la population générale affirment qu'ils n'aiment pas fumer – 57 % estiment que c'est une bonne raison pour ne pas fumer. Les groupes des 13-14 ans (58 %), des 15-19 ans (58 %) et des 20-24 ans (55 %) ont tendance à penser la même chose.

L'acceptabilité sociale est moins dissuasive que les effets potentiels sur la santé quoique plus de la moitié (61 %) des participants sont fortement en accord ou en accord que c'est une raison pour ne pas fumer. Un plus grand nombre d'adolescents de 13-14 ans (46 %) sont entièrement d'accord qu'il s'agit d'une bonne raison pour ne pas fumer comparativement à ceux de 15-19 ans (34 %) et aux jeune adultes de 20-24 ans (24 %).

Dans la population générale, 42 % des répondants disent que la raison pour laquelle ils ne fument pas est parce qu'ils ont cessé. Comme on pouvait s'y attendre, un moins grand nombre d'adolescents de 13-14 ans, 15-19 ans et de jeunes adultes de 20-24 ans (16 % dans tous les groupes) reconnaissent que c'est une raison dans leur cas.

Nous avons noté des différences, sur le plan démographique pour ce qui est de la décision des non-fumeurs de ne pas fumer. En voici quelques-unes :

• Les femmes se préoccupent davantage de l'odeur que les hommes – les trois quarts (73 %) d'entre elles sont entièrement d'accord que c'est la raison pour laquelle elles ne fument pas, comparé à 62 % des hommes.
• Un moins grand nombre de répondants autochtones sont entièrement d'accord avec le fait que l'acceptabilité social les dissuade de fumer (25 %) que de répondants non-autochtones (39 %).
• Un répondant sur cinq (19 %) ayant un revenu du ménage inférieur à 40 000 $ n'est pas d'accord que l'acceptabilité sociale est un élément dissuasif, comparé à 10 % de ceux dont le revenu du ménage est de 80 000 $ ou plus.
• Le coût paraît moins dissuasif à ceux dont le revenu du ménage est inférieur à 40 000 $ (80 % en accord) qu'à ceux dont le revenu se situe entre 40 000 $ et 80 000 $ (88 % en accord).
• La moitié (51 %) des répondants autochtones sont entièrement d'accord avec le fait qu'ils ne voient aucune bonne raison de fumer comparativement à 75 % des répondants non-autochtones.

Comprendre les vapoteurs

Comme ce fut le cas pour les fumeurs, on a posé une série de questions aux vapoteurs afin de mieux comprendre leur usage quotidien de cigarettes électroniques ou de dispositifs de vapotage; le contenu en nicotine; et l'endroit où ils se procurent leurs dispositifs ou liquides de vapotage.

La fréquence à laquelle les vapoteurs quotidiens (n=185) utilisent un dispositif de vapotage avec nicotine est divisée. Un tiers (33 %) d'entre eux disent utiliser leur dispositif entre 5 et 10 fois par jour. Environ une personne sur cinq (21 %) affirme qu'elle l'utilise moins souvent (1-4 fois par jour), alors que 17 % disent l'utiliser 11-20 fois et 22 %, plus souvent que 20 fois par jour. La taille des groupes pour tous les suréchantillons de jeunes était très faible. Les résultats devraient donc être traités avec prudence et considérés qualitatifs en nature.

Plus de la moitié (54 %) des répondants qui utilisent à l'occasion un dispositif de vapotage avec nicotine (n=612) le font 1-4 fois par jour, les jours où ils vapotent. Un peu moins du quart (22 %) d'entre eux utilisent leur dispositif 5-10 fois par jour et 9 % l'utilisent 11 fois ou plus. Encore une fois, le nombre d'adolescents et de jeunes adultes qui vapotent occasionnellement est faible; les résultats devraient donc être interprétés avec prudence. Les trois quarts des jeunes (76 %) de 13-14 ans utilisent leur dispositif 1-4 fois par jour. Un peu moins des deux tiers (64 %) des 15-19 ans utilisent le leur 1-4 fois, comme 59 % des jeunes adultes de 20-24 ans.

Sur le plan régional, on note que les vapoteurs occasionnels du Manitoba et de la Saskatchewan utilisent leur dispositif plus souvent; un répondant sur cinq (19 %) utilise le sien plus de 20 fois par jour. Il y a aussi des différences dans la fréquence d'utilisation en fonction du niveau d'éducation atteint : les trois quarts (77 %) de ceux qui ont un diplôme d'études supérieures utilisent leur dispositif 1-4 fois, les jours où ils vapotent, soit beaucoup plus que les 43 % de répondants qui ont un diplôme d'études secondaires et les 38 % qui n'ont pas terminé leurs études secondaires.

On a demandé aux répondants qui utilisent des produits de vapotage avec nicotine d'indiquer la teneur en nicotine des produits qu'ils consomment. Cette série de questions a permis aux répondants d'indiquer une réponse numérique et d'indiquer séparément si cette quantité se mesure en mg/ml, ml, ou en %. Les résultats ont démontré que peu importe le genre de mesure, la distribution des réponses numériques est plutôt similaire. Par conséquent, afin de faciliter l'analyse, les résultats pour les trois types de mesures ont été combinés et indiqués ci-dessous comme « mg/ml/ % ».

Parmi ceux qui vapotent un produit contenant de la nicotine, on note une variation de la teneur en nicotine dans les produits. Douze pour cent (12 %) des répondants affirment que la concentration est de 1 mg/ml/ %, 25 % disent qu'elle est de 2-3 mg/ml/ %, 18 % disent 4-5 mg/ml/ % et 36 %, plus de 5 mg/ml/ %. Dans les divers groupes d'âge, les adolescents de 15-19 ans utilisent le plus souvent des produits ayant des concentrations de nicotine supérieures à 10 mg/ml/ %, le quart (26 %) d'entre eux, utilisant des produits ayant cette puissance. De même, les vapoteurs quotidiens sont plus susceptibles d'utiliser de plus hautes concentrations de nicotine que les vapoteurs occasionnels; 55 % des vapoteurs quotidiens utilisent des produits ayant une concentration supérieure à 5 mg/ml/ % comparativement à 30 % des vapoteurs occasionnels.

À en juger par la fréquence de vapotage en fonction de la teneur typique en nicotine décrite par un vapoteur, on constate une nette tendance, pour ceux qui absorbent de plus hauts niveaux de nicotine, de vapoter plus souvent durant une journée typique ou, dans le cas des vapoteurs occasionnels, durant une journée où ils vapotent. Seulement 1 % des personnes qui utilisent des produits de vapotage ayant la plus faible teneur en nicotine disent le faire plus de 20 fois par jour, alors que ce nombre est 22 fois plus élevé (22 %) chez ceux qui vapotent des produits dont la concentration en nicotine est de 6 mg/ml/ % ou plus.

Pour les vapoteurs de produits contenant de la nicotine et qui ont l'âge légal (n=631), l'endroit le plus courant pour acheter un dispositif est un magasin de produits de vapotage (62 %), suivi de loin par les achats en ligne (21 %). Les jeunes de 13-14 ans (41 %) et de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal dans leur province (24 %) sont moins nombreux à obtenir leur dispositif dans ce genre de magasin (46 % des 15-19 ans d'âge légal achètent des dispositifs de vapotage dans un magasin de produits de vapotage).

Une autre différence importante est que ces groupes se procurent plus souvent un dispositif auprès de leurs pairs. Les jeunes de 13-14 ans acquièrent un dispositif de vapotage en l'achetant (45 %) ou en l'empruntant (22 %) d'un ami. Similairement, 27 % des répondants de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal l'achètent d'un ami et 35 % l'empruntent. Par comparaison, seuls 7 % des répondants de la population générale qui ont l'âge légal (n=631) affirment acheter leur dispositif d'amis et 14 % l'empruntent. Les jeunes adultes de 20-24 ans, comme la population générale, sont plus enclins à acheter leur dispositif dans un magasin de produits de vapotage (56 %), en ligne (24 %) ou au dépanneur (24 %).

La taille des groupes de jeunes de 13-14 ans et de 15-18 ans qui disent qu'un ami, un membre de la famille ou une autre personne a acheté le dispositif pour eux ou le leur a offert est très faible et, par conséquent, les résultats devraient être traités avec prudence et considérés qualitatifs en nature. La majorité des jeunes de ces deux groupes d'âge disent que l'ami, la personne ou le membre de la famille de qui ils ont acheté le dispositif est plus âgé qu'eux. Similairement, la plupart d'entre eux disent que le membre de la famille à qui ils ont emprunté un dispositif est plus âgé qu'eux. Cependant, quand ils parlent d'emprunter d'un ami, près de la moitié (45 %) des répondants de 13-14 ans affirment que l'ami a le même âge qu'eux, comme plus des deux tiers (69 %) des adolescents de 15-18 ans.

Les jeunes de 13-14 ans et 15-18 ans sont peu nombreux à avoir une source d'approvisionnement plus jeune qu'eux. Le plus souvent ils ont le même âge (30 % des jeunes de 13-14 ans et 36 % des jeunes de 15-18 ans). Un plus grand nombre de jeunes de 13-14 ans ont quelqu'un qui est âgé de deux ans ou plus qu'eux (28 %) que ceux de 15-18 ans (10 %).

Principaux points à retenir : Comprendre les comportement et les motivations

• La principale raison pour laquelle les non-fumeurs ne fument pas est pour éviter les maladies associées (80 % sont fortement en accord). Similairement, ils pensent sincèrement qu'il n'y a pas de bonne raison de fumer (74 %). L'odeur (68 %) et le coût (64 %) sont aussi de puissants dissuasifs.
• La concentration de nicotine utilisée par les utilisateurs dans les produits de vapotage varie. Douze pour cent (12 %) des répondants affirment que la concentration est de 1 mg/ml/ %, 25 % disent 2-3 mg/ml/ %, 18 %, 4-5 mg/ml/ % et 36 % indique une teneur supérieure à 5 mg/ml/ %.
• Un tiers des vapoteurs quotidiens (33 %) disent qu'ils utilisent leur dispositif entre 5 et 10 fois par jour. Environ une personne sur cinq (21 %) indique le faire moins souvent (1-4 fois par jour), alors que 5 % des répondants l'utilisent 11-20 fois et 34 %, plus souvent que 20 fois par jour.
• Plus de la moitié (54 %) des répondants qui vapotent occasionnellement un produit contenant de la nicotine le font 1-4 fois par jour, les jours où ils choisissent de vapoter. Un peu moins du quart (22 %) des répondants utilisent leur dispositif de vapotage 5 à 10 fois par jour et 9 % l'utilisent 11 fois ou plus. Un moins grand nombre d'entre eux l'utilisent 11 fois ou plus par jour (9 %).
• L'endroit le plus courant pour acheter un dispositif, pour les répondants qui vapotent des produits contenant de la nicotine et qui ont l'âge légal, est un magasin de produits de vapotage (62 %), suivi de loin par les achats en ligne (21 %). Les jeunes de 13-14 ans (41 %) et de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal dans leur province (24 %) sont moins nombreux à obtenir leur dispositif dans ce genre de magasin (46 % des 15-19 ans d'âge légal achètent des dispositifs de vapotage dans un magasin de produits de vapotage).
• Une autre différence importante est que ces groupes se procurent plus souvent un dispositif auprès de leurs pairs. Les jeunes de 13-14 ans acquièrent plus souvent un dispositif de vapotage en l'achetant (45 %) ou en l'empruntant d'un ami (22 %). De la même manière, 27 % des répondants de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal l'achètent d'un ami et 35 % l'empruntent.
• Les jeunes de 13-14 ans et 15-18 ans sont peu nombreux à avoir une source d'approvisionnement plus jeune qu'eux. Le plus souvent ils ont le même âge (30 % des jeunes de 13-14 ans et 36 % des jeunes de 15-18 ans). Un plus grand nombre de jeunes de 13-14 ans ont un facilitateur qui est âgé de deux ans ou plus qu'eux (28 %) que ceux de 15-18 ans (10 %).

B. Effets sur la santé associés au tabagisme et à la nicotine

On a posé aux répondants une série de questions liées à leurs connaissances à propos des effets sur la santé associés au tabagisme et à la nicotine.

Dans l'ensemble, la plupart des répondants se considèrent bien informés à propos des effets du tabagisme sur la santé (91 % se disent très bien ou moyennement bien informés). Un nombre presque aussi grand d'entre eux considèrent qu'ils connaissent les effets de la nicotine sur la santé (84 %).

Dans la population générale, plus de la moitié (56 %) des répondants considèrent qu'ils connaissent très bien les effets du tabagisme sur la santé et un autre tiers d'entre eux (35 %) pensent qu'ils sont moyennement bien informés. En termes d'effets de la nicotine sur la santé, 45 % des répondants se considèrent très bien informés au sujet de la nicotine et 39 %, moyennement bien informés. Les connaissances sur les effets du tabagisme sur la santé sont très bonnes dans tous les groupes.

On note une variation plus grande au sujet des connaissances sur la nicotine :

• Les femmes se considèrent plus souvent bien informées (47 %) que les hommes (42 %).
• Bien plus de la moitié des Québécois (61 %) disent qu'ils ont de très bonnes connaissances à sujet, ce qui est beaucoup plus que dans d'autres régions.
• Les Autochtones sont moins nombreux (38 %) que les non-Autochtones (45 %) à se considérer très bien informés.

Si on regarde de plus près les suréchantillons, les jeunes et les jeunes adultes se considèrent moins souvent bien renseignés sur le tabagisme et la nicotine que la population générale. Les jeunes de 13-14 ans sont les moins susceptibles de se sentir très bien/moyennement bien informés sur les effets du tabagisme (77 %) ou de la nicotine (69 %) sur la santé. Par comparaison, un plus grand nombre de jeunes de 15-19 ans se considèrent légèrement mieux informés sur le tabagisme (très bien/moyennement bien informés 86 %) bien que le nombre de jeunes qui se sentent bien informés au sujet de la nicotine soit similaire (71 %). Les jeunes adultes de 20-24 ans indiquent des degrés similaires de connaissance que les répondants de 15-19 ans. À peine un peu plus de huit jeunes adultes sur dix (83 %) disent être informés (très bien/moyennement bien informés) sur le tabagisme et 72 %, sur la nicotine.

On note de petites différences entre le nombre de fumeurs et de non-fumeurs qui se considèrent très bien informés au sujet des effets du tabagisme et de la nicotine sur la santé. En général, les fumeurs sont plus susceptibles de dire qu'ils connaissent très bien les effets du tabagisme (60 %) et de la nicotine (50 %), que les non-fumeurs. Cela dit, les non-fumeurs sont quand même très bien informés. Plus de la moitié (55 %) d'entre eux considèrent très bien connaître les effets du tabagisme sur la santé et un autre tiers (36 %) disent qu'ils sont moyennement bien informés. Quant aux effets sur la santé de la nicotine, 44 % des répondants se considèrent très bien informés et 40 % disent qu'ils sont moyennement bien informés.

Dans quelle mesure connaissez-vous chacun des éléments suivants?

Observations qualitatives : Effets sur la santé associés au tabagisme

Les observations qualitatives de la première phase de la recherche sont incorporées dans la Section 1 du rapport.

Pour récapituler, la première phase des discussions a été menée auprès de trois groupes clés : jeunes (16-19) non-fumeurs; jeunes adultes (20-24) non-fumeurs; et adultes (40-55) fumeurs.

Sauf mention contraire, les observations qualitatives indiquées dans ce rapport représentent les résultats combinés pour tous les groupes sous étude, puisque ces résultats étaient très uniformes.

Les participants de tous les âges connaissent bien les effets à long terme et à court terme sur la santé associés au tabagisme. La plupart d'entre eux avaient le sentiment que la gravité des effets sur la santé s'accroit avec l'usage (nombre d'années) et la fréquence (nombre de cigarettes fumées chaque jour) et que les effets à long terme sur la santé sont, dans certains cas, irréversibles contrairement à certains des effets à court terme. Les fumeurs ont été facilement capables de nommer des effets sur la santé associés au tabagisme.

Les effets associés au tabagisme incluent (sans suivre un ordre particulier) :

Outre la « dépendance », les participants ont eu tendance à lier les autres effets sur la santé listés ci-dessus à la présence de produits chimiques inconnus dans les cigarettes. Ces produits ont souvent été désignés sous les noms de « goudron », « poison à rats », « propergol », « benzène », « substances cancérigènes » et autres produits chimiques inconnus; la plupart des participants avaient l'impression que ces produits sont « ajoutés » aux cigarettes. Même si plusieurs savent que les cigarettes contiennent du tabac, cela a été décrit comme un ingrédient naturel des plants de tabac.

Pour ce qui est de la « dépendance », la grande majorité des participants (dans tous les groupes) l'ont liée à la présence de nicotine dans les cigarettes, bien qu'il y ait une certaine confusion à savoir si d'autres substances addictives sont présentes ou ajoutées dans les cigarettes. Par exemple, certains ont demandé si les produits/substances chimiques listés ci-dessus peuvent aussi créer une dépendance. Lorsqu'on leur a demandé quels sont les effets sur la santé associés à la nicotine, les participants ont eu de la difficulté à lister autre chose que la dépendance. En fait, plusieurs d'entre eux ont voulu savoir pourquoi la nicotine est nocive si elle est prescrite par des professionnels de la santé comme instrument de désaccoutumance au tabac (par ex., gomme à la nicotine, timbres, pastilles, etc.). Quand on leur a demandé d'évaluer les effets potentiels, les participants ont estimé que le retrait de la nicotine pourrait entraîner des effets de sevrage (sautes d'humeur, irritation, agitation, etc.); qu'elle a un effet calmant; et qu'elle contribue à une hausse de la pression sanguine.

Après avoir pris connaissance d'une liste de maladies possibles liées à la nicotine, les participants ont cru que c'était vrai dans la plupart des cas. Par exemple, ils ont pu lier la nicotine à une hausse du rythme cardiaque ou de la pression, à de la nausée/des vomissements, un empoisonnement et à des problèmes de développement des poumons et du cerveau fœtaux. Plusieurs croyaient aussi que la nicotine est liée au cancer quoique la question du cancer lié plus directement aux autres ingrédients nocifs contenus dans les cigarettes ou la présence de nicotine ait soulevé un certain débat.

Curieusement, ce que nous avons observé dans le cours de cette conversation en particulier est que, en fin de compte, les participants croient que la nicotine est une substance plus nocive qu'ils le pensaient au départ. Comme nous le verrons plus loin, cette prise de conscience s'est révélée spécialement importante dans le contexte de leur évaluations de la cigarette à très faible teneur en nicotine (cigarettes TFTN).

La moitié des répondants (53 %) du groupe de la population générale sont très préoccupés des effets sur la santé/des dangers de la nicotine seule et 34 % d'entre eux sont plutôt préoccupés.

L'analyse par groupe d'âge montre peu de fluctuations, la majorité ou plus des répondants ayant indiqué qu'ils sont très préoccupés. Près de la moitié (49 %) des jeunes de 13-14 ans sont très préoccupés, soit un nombre presque identique à celui des jeunes de 15-19 ans (47 %). Ce nombre est légèrement plus faible (44 %) chez les jeunes adultes de 20-24 ans. En revanche, les personnes de 55 ans et plus sont souvent très préoccupées (63 %). Les différences entre les autres groupes démographiques tiennent au degré de préoccupation. Par exemple, 56 % des femmes sont très préoccupées par rapport à 50 % des hommes.

Les non-fumeurs sont un peu plus préoccupés que les répondants du grand public et beaucoup plus préoccupés que les fumeurs des effets de la nicotine sur la santé. Plus de la moitié (58 %) d'entre eux sont très préoccupés et un autre tiers (32 %) sont plutôt préoccupés, pour un chiffre combiné de 90 %. Ce nombre est plus faible chez les fumeurs dont moins du tiers (28 %) sont très préoccupés et la moitié (50 %) sont plutôt préoccupés. Au total, 78 % des fumeurs sont préoccupés des effets sur la santé et des dangers de la nicotine seule.

La nicotine est largement considérée comme nocive pour la santé des personnes qui utilisent des produits en contenant. Plus de la moitié (58 %) des répondants de la population générale considèrent que la nicotine est très nocive. Un autre quart (24 %) d'entre eux croient que la nicotine est novice, pour un chiffre combiné de 82 %.

Comme c'est le cas pour les préoccupations sur les effets/dangers de la nicotine, les jeunes de 15-19 ans (53 % croient qu'elle est très nocive) et les jeunes adultes de 20-24 ans (45 % disent qu'elle est très nocive) n'ont pas une aussi ferme conviction que la nicotine est nocive. L'opinion des jeunes de 13-14 ans est plus proche de celle de la population générale, 58 % d'entre eux ayant dit que la nicotine est très nocive et 25 %, qu'elle est nocive.

Les fumeurs croient moins souvent que les non-fumeurs que la nicotine est nocive. Parmi les fumeurs, 64 % estiment que la nicotine est très nocive (32 %) ou nocive (32 %). Les non-fumeurs sont presque deux fois plus nombreux à croire que la nicotine est très nocive (62 %) et 23 % d'entre eux disent qu'elle est nocive, ce qui porte à 85 % le total des non-fumeurs qui estiment que la nicotine est nocive.

Curieusement, dans le monde des fumeurs, ceux qui fument chaque jour sont plus enclins à considérer que la nicotine est nocive que les fumeurs occasionnels. Au total, 68 % des fumeurs quotidiens pensent que la nicotine est nocive par rapport à 53 % des fumeurs occasionnels.

Tout comme les fumeurs, les personnes qui vapotent des produits contenant de la nicotine chaque jour ou à l'occasion sont moins susceptibles que les répondants de la population générale et que les personnes qui ne vapotent pas de considérer que la nicotine est nocive pour la santé de ceux qui en absorbent. Le quart (26 %) des vapoteurs disent qu'elle est très nocive comparé à 58 % des répondants de la population générale et 61 % de ceux qui ne vapotent pas de produits contenant de la nicotine.

Parmi les différences démographiques, on note que :

• Un plus grand nombre de femmes (63 %) que d'hommes (52 %) croient que la nicotine est très nocive.
• Les Québécois se préoccupent plus des effets sur la santé de la nicotine sur les personnes qui utilisent des produits qui en contiennent (69 %) que les répondants de toute autre région.
• Les répondants non-autochtones sont plus nombreux à croire que la nicotine est très nocive (58 %) que les répondants autochtones (39 %).

Lorsqu'on leur a présenté une liste des effets possibles sur la santé, les participants ont fait plein de chevauchements sur la cause des effets attribuables au tabagisme ou à la nicotine seule. La majorité des répondants pensent que la série d'effets sur la santé analysés dans cette étude peuvent être attribués aux deux, à l'exception de l'impuissance (48 % estiment qu'elle est liée aux deux) et du syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN) (37 %). Plus de 70 % d'entre eux lient la cigarette de tabac et la nicotine au cancer (75 %), aux effets sur les enfants à naître (75 %), aux problèmes cardiaques (74 %), aux cardiopathies (74 %) et à la dépendance (72 %). Environ les deux tiers croient que la nicotine et le tabagisme peuvent causer un cancer du poumon (69 %), empirer la condition physique d'une personne (69 %), causer une maladie des gencives/la perte de dents (68 %), des maladies pulmonaires (68 %), de la mauvaise haleine (66 %) et affecter l'apparence physique (66 %).

En général, bien que les participants de la population générale aient lié le tabagisme et la nicotine à la plupart des effets sur la santé, environ le quart d'entre eux croient que les troubles pulmonaires (25 %), la mauvaise haleine (25 %), les maladies pulmonaires (25 %) et les effets sur l'apparence (23 %) sont liés uniquement au tabagisme. Un nombre légèrement moins grand d'entre eux attribuent la maladie des gencives (18 %), le cancer (17 %), les cardiopathies (14 %), la mauvaise condition physique (13 %) et les problèmes cardiaques (12 %) au tabagisme seul. Ils sont très peu nombreux à croire que les effets sur la santé sont causés par la nicotine seule, à l'exception de la dépendance : une personne sur cinq (19 %) croit que la nicotine est la seule cause. Outre la dépendance, les seuls cas où un plus grand nombre de répondants croient que les effets sont liés à nicotine plutôt qu'au tabagisme seulement comprennent : l'empoisonnement (10 % pensent qu'il est lié à la nicotine alors que 6 % pensent qu'il est lié au tabagisme), les effets sur l'attention ou la cognition (9 %/5 %) et les maux de tête (8 %/5 %). Les effets sur la santé les moins clairs (là où les répondants ont inscrit « je ne sais pas » ou « je préfère ne pas répondre »), comprennent le SMSN (38 %), l'impuissance (30 %), les effets sur l'attention ou la cognition (24 %), les maux de tête (21 %), l'empoisonnement (18 %), et les effets sur les enfants à naître (11 %).

Les croyances des adolescents (13-14 ans et 15-19 ans) au sujet des liens entre la nicotine, le tabagisme et les effets sur la santé sont similaires à celles des groupes de la population générale sur le sujet. En revanche, les jeunes adultes (20-24 ans) attribuent plus souvent que les autres groupes suréchantillonnés et que les groupes de la population générale un certain nombre d'effets sur la santé au tabagisme, notamment :

• La mauvaise haleine (33 %);
• Les problèmes pulmonaire (32 %) et les maladies pulmonaires (31 %);
• Les maladies des gencives (28 %); et
• Le cancer (21 %).

Les fumeurs, par rapport aux non-fumeurs, attribuent plus souvent les effets sur la santé au tabagisme ou à la nicotine mais moins souvent aux deux ensemble. Par exemple :

• Mauvaise haleine : 30 % des fumeurs lient la mauvaise haleine au tabagisme seul, 4 % le lient à la nicotine et 56 %, aux deux. Plus des deux tiers des non-fumeurs (68 %) attribuent la mauvaise haleine aux deux, alors que 24 % disent que la cigarette est responsable et 2 %, la nicotine.
• Effets sur les enfants à naître : 13 % des fumeurs lient les effets sur les enfants à naître au tabagisme seul, 7 % les lient à la nicotine et 63 %, aux deux. Plus des trois quarts des non-fumeurs (77 %) attribuent les effets sur les enfants à naître aux deux, alors que 8 % d'entre eux les lient aux cigarettes et 3 %, à la nicotine.
• Maladies cardiaques : 19 % des fumeurs lient les maladies cardiaques au tabagisme seul, 5 % les lient à la nicotine et 63 %, aux deux. Plus des trois quarts des non-fumeurs (76 %) attribuent les maladies cardiaques aux deux alors que 13 % les attribuent au tabagisme et 2 %, à la nicotine.

Pour ce qui est différences sur le plan démographique, les hommes attribuent, plus souvent que les femmes, chacun des effets sur la santé mentionnés dans l'étude au seul tabagisme, quoique pour chaque effet sur la santé la majorité pense que la nicotine est en cause d'une façon ou d'une autre. Par exemple, près des deux tiers des hommes (29 %) croient que la maladie pulmonaire est liée seulement au tabagisme comparativement à 20 % des femmes. Similairement, 17 % des hommes lient la maladie cardiaque seulement au tabagisme, comparativement à 12 % des femmes.

Parmi les autres tendances démographiques notables, on compte :

• Les Albertains sont plus susceptibles que les répondants des autres régions d'attribuer la maladie des gencives (24 %), les effets sur l'apparence (31 %), la mauvaise haleine (29 %) et les problèmes pulmonaires (31 %) au tabagisme seul.
• Les répondants qui ont un diplôme d'études supérieures sont plus susceptibles d'attribuer les problèmes suivants à la cigarette seule : problèmes pulmonaires (36 %), maladies pulmonaires (33 %), problèmes cardiaques (17 %), maladie des gencives (26 %), cancer (26 %), et mauvaise haleine (34 %).

Principaux points à retenir : Effets sur la santé associés au tabagisme et à la nicotine

• La plupart des répondants se considèrent au moins plutôt informés au sujet des effets sur la santé du tabagisme (91 %) et de la nicotine (84 %), incluant de larges majorités de chaque sous-groupe sous étude.
• De même, un grand nombre de répondants dans tous les sous-groupes sont au moins plutôt préoccupés des risques pour la santé de la nicotine seule, soit 87 % de l'échantillon total. Bien que les fumeurs disent plus souvent que les non-fumeurs être « plutôt » préoccupés plutôt que « très » préoccupés, un bon 78 % d'entre eux sont au moins plutôt préoccupés.
• Dans les groupes de discussion, les participants de tous les groupes d'âge avaient tendance à être bien informés des effets sur la santé à court et à long terme associés au tabagisme mais, à part la « dépendance », ils ont eu plus de difficulté à nommer des effets sur la santé plus spécifiquement associés à la nicotine.
• Après avoir pris connaissance d'une liste de 16 effets possibles sur la santé, les répondants ont été enclins à en attribuer la presque totalité à la nicotine et au tabagisme.
• Ceux qui se décrivent comme au moins plutôt bien informés au sujet de la nicotine sont plus susceptibles que ceux qui se disent peu informés d'attribuer chacun des 16 effets sur la santé autant à la nicotine qu'à la cigarette.

C. Impressions sur la nicotine

Afin de mieux comprendre les impressions et les points de vue sur la nicotine, on a demandé aux répondants d'indiquer à quel point ils sont d'accord avec une série de vingt-et-un énoncés. La liste a été divisée en trois blocs pour faciliter le travail des répondants. L'ordre de présentation était le même pour tous les répondants mais, au sein de de chaque bloc, l'ordre des énoncés était aléatoire.

Les résultats de cet exercice démontrent que les impressions sur la nicotine varient grandement.

Origine de la nicotine

Le premier bloc comprenait quatre énoncés (Q28A-D) concernant l'origine de la nicotine. Les avis des répondants à ces énoncés sont contrastés et en quelque sorte contradictoires. Plus de la moitié des répondants ont estimé que la nicotine peut être fabriquée synthétiquement (60 %) alors que près de la moitié (46 %) estimaient qu'il s'agit d'une substance naturelle. On a noté un certain chevauchement sur ces deux questions, le tiers (33 %) des répondants ayant indiqué qu'ils sont en accord que la nicotine est à la fois une substance naturelle et qu'on peut en fabriquer synthétiquement. De même, plus de la moitié des répondants (55 %) estiment qu'on trouve la nicotine dans le tabac, alors qu'un peu moins de la moitié (47 %) d'entre eux pensent que la nicotine est ajoutée lors du processus de fabrication des cigarettes; le chevauchement entre ces deux énoncés correspond au tiers (32 %) des répondants.

Les jeunes adultes de 20-24 ans estiment plus souvent que la nicotine est une substance fabriquée synthétiquement (66 %) et qu'elle est ajoutée durant le processus de fabrication (53 %) des cigarettes. Les jeunes adultes sont moins enclins à penser qu'il s'agit d'une substance naturelle (41 %) ou qu'on retrouve naturellement dans le tabac (45 %). Les réponses des jeunes de 13-14 ans et de 15-19 ans ressemblent de près à celles de la population générale. Les avis des fumeurs et des non-fumeurs sont presque identiques en ce qui concerne le premier bloc d'énoncés. Notons cependant que près du quart des répondants ne sont pas sûrs ou n'ont pas donné de réponse à la question de savoir si la nicotine est une substance naturelle (26 %) ou fabriquée synthétiquement (27 %), ce qui donne à penser que les connaissances sur les origines et la composition de la nicotine pourraient être limitées.

On note des différences d'opinions sur ce sujet en fonction de l'éducation :

• Bien plus du tiers (39 %) de ceux qui ont un diplôme d'études supérieures estiment que la nicotine est un substance naturelle et plus de la moitié (69 %) des répondants sont plutôt en accord ou fortement en accord. Moins de la moitié de ceux qui ont fait des études secondaires (34 %), qui ont un diplôme d'études secondaires (39 %) ou un diplôme collégial/universitaire (47 %) sont en accord.
• Similairement, près de la moitié (48 %) de ceux qui ont un diplôme d'études supérieures sont fortement en accord que la nicotine est une substance naturelle présente dans les plants de tabac. En revanche, un répondant sur cinq qui n'a pas obtenu de diplôme d'études secondaires est fortement en accord, alors que 25 % de ceux qui ont un diplôme d'études secondaires et 27 % de ceux qui ont un diplôme d'études collégiales ou universitaires sont fortement en accord.
• Ceux qui ont complété des études secondaires sont moins susceptibles d'exprimer leur désaccord sur le fait que la nicotine peut être synthétiquement fabriquée (10 %).

Observations qualitatives : Connaissances sur la nicotine

Bien que le terme (nicotine) soit largement connu, une connaissance détaillée de ce qu'est la nicotine, d'où elle vient et où on la trouve est plutôt limitée. En général, quelques participants dans chaque groupe ont dit comprendre qu'on en trouve naturellement dans les plants de tabac, ce que la plupart des autres participants ont trouvé sensé. D'autre part, un très petit nombre d'entre eux, le cas échéant, savaient qu'on en trouve naturellement dans d'autres plantes. La plupart des participants avaient l'impression que la nicotine est quelque chose qu'on peut extraire ou fabriquer synthétiquement, spécialement parce qu'ils savent qu'on en met dans d'autres produits (par ex., liquides de vapotage, gommes à la nicotine et timbres de nicotine, etc.). Enfin, certains participants pensaient que la nicotine est produite par les fabricants de cigarettes comme moyen de créer une dépendance pour leurs produits et, ainsi, augmenter leurs ventes.

Nature des préoccupations concernant l'usage de la nicotine

Les avis sont également partagés sur le second bloc de dix énoncés (Q28E-N) liés à la nature des préoccupations concernant l'usage de la nicotine, y compris les préoccupations à l'égard des diverses formes de nicotine. La moitié (51 %) des répondants conviennent que la plupart des personnes qui vapotent ne savent pas si le produit contient de la nicotine. Cependant, ceux qui vapotent – en particulier ceux qui le font chaque jour – diffèrent quelque peu d'opinion sur ce point. Un vapoteur quotidien sur trois (35 %) est en accord avec cet énoncé alors que 42 % sont en désaccord. Par ailleurs, les vapoteurs sont moins souvent en accord (37 %) qu'en désaccord. (46 %) avec l'énoncé, 'Je ne me soucie vraiment pas du niveau de nicotine dans les produits de vapotage', Ensemble, ces points de vue laissent entendre que les vapoteurs pourraient être plus conscients du niveau de nicotine qu'ils vapotent et y penser; cependant il convient d'ajouter que moins de la majorité des vapoteurs pensent de même.

En revanche, un plus grand nombre de fumeurs quotidiens (47 %) sont en accord plutôt qu'en désaccord (30 %) avec le fait qu'ils ne pensent pas vraiment au niveau de nicotine dans les cigarettes. Les résultats laissent entendre que les vapoteurs pourraient être plus conscients de la nicotine présente dans les produits qu'ils consomment que les fumeurs, dû au fait que les produits de vapotage sont disponibles dans une variété de concentrations en nicotine.

Deux répondants sur cinq (40 %) estiment que si la nicotine était retirée des produits de vapotage, ces derniers seraient moins nocifs. Moins de répondants (32 %) conviennent que si la nicotine était retirée des cigarettes, ces dernières seraient moins nocives. Ces résultats laissent entendre que les cigarettes sont associées à une foule d'effets négatifs sur la santé qui, de l'avis de plusieurs, ne s'appliquent pas au vapotage.

Observations qualitatives : Perceptions à l'égard des différentes sources de nicotine

Pour mieux comprendre les perceptions des participants à l'égard des différentes sources de nicotine, nous leur avons demandé de les placer sur un spectre. La plupart d'entre eux, dans tous les groupes, ont été capables d'établir la différence entre les diverses sources de nicotine. Fumer des cigarettes ordinaires a typiquement été vu comme la source la plus nocive de nicotine à cause de leurs propriétés combustibles et de l'inclusion de produits chimiques, de goudron, d'éléments cancérigènes et d'autres substances nocives. Ceux qui ont mentionné le tabac à mâcher et les feuilles de tabac destinées à rouler des cigarettes comme sources de nicotine estimaient généralement que ces produits sont tout aussi nocifs ou un peu moins nocifs que la cigarette ordinaire. Le vapotage venait au rang suivant et a été considéré comme moins nocif que le tabagisme. Le principal élément de différenciation du vapotage est le processus – soit vapeur plutôt que combustion – et le manque perçu de produits chimiques nocifs qu'on retrouve dans les cigarettes ordinaires. Les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN) comme la gomme, les timbres, etc. ont été classés ensemble et vus comme les sources les moins nocives de nicotine. Encore, le fait que ces produits soient vus comme des instruments de désaccoutumance les ont mis dans une catégorie à part des autres sources de nicotine déjà mentionnées.

Il convient de noter qu'il y a une différence entre les non-fumeurs et les fumeurs en ce qui concerne le vapotage. Les non-fumeurs, spécialement les jeunes (16-19 ans) avaient tendance à voir le danger associé au vapotage en fonction du niveau de nicotine contenu dans les produits. Plusieurs étaient d'avis que le vapotage est une bien meilleure solution de rechange au tabagisme. Pour certains fumeurs, toutefois, vapoter est considéré nocif quoique moins que fumer des cigarettes. Un bon nombre de participants de tous les groupes, bien que fumeurs, semblaient mieux informés et ont dit avoir déjà entendu parler de 'poumon popcorn' (bronchiolite oblitérante) et de 'pneumonie' liées au vapotage.

Les participants de l'échantillon de la population générale s'opposent farouchement au vapotage de produits avec nicotine et au tabagisme pour les jeunes. La grande majorité d'entre eux sont en désaccord avec les énoncés, 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes commencent à fumer la cigarette' (86 %) et 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des produits de vapotage qui contiennent de la nicotine' (81 %). Les jeunes et les jeunes adultes se préoccupent un peu moins de ces situations mais tout de même environ les trois quarts d'entre eux sont en désaccord.

Les gens s'opposent moins fortement à l'idée de jeunes vapotant des produits sans nicotine (65 % en désaccord) et, encore un fois, les jeunes de 13-14 ans (59 %), de 15-19 ans (55 %) et les jeunes adultes (47 %) sont moins souvent en désaccord. À noter, plus il y a plus de participants (47 %) en désaccord qu'en accord (27 %) avec l'énoncé, 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des thérapies de remplacement de la nicotine', ce qui indique qu'en ce qui concerne les jeunes, la population générale estime que même les instruments de désaccoutumance sont préoccupants.

L'énoncé 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des thérapies de remplacement de la nicotine' a été plus souvent désapprouvé par les répondants qui sont informés sur la nicotine (48 %) que par ceux qui ne sont pas informés à ce sujet (40 % En désaccord), et par près de la moitié des répondants (47 %) qui sont préoccupés des effets sur la santé de la nicotine seule, comparé à un tiers (36 %) de ceux qui ne s'en préoccupent pas. De plus, quand on étudie la nocivité perçue de chaque instrument de désaccoutumance (gomme, vaporisateur, pastilles, timbres et inhalateur) les répondants qui les considèrent nocifs sont plus souvent en désaccord que ceux qui ne les voient pas comme étant nocifs.

Notons que certains groupes sont moins préoccupés à propos des jeunes qui utilisent des produits de vapotage, qu'ils contiennent de la nicotine ou non. Par exemple :

• On note légèrement moins de désaccord en ce qui concerne les jeunes qui utilisent des produits de vapotage avec nicotine parmi les répondants des milieux urbains (80 %) que parmi ceux des milieux ruraux (89 %) et sans nicotine (64 % c. 72 %).
• Les Autochtones s'y opposent moins – 59 % sont en désaccord avec l'énoncé, 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des produits de vapotage qui contiennent de la nicotine', comparativement à 82 % des non-Autochtones. Moins de la moitié (46 %) des Autochtones sont en désaccord avec l'énoncé, 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des produits de vapotage qui ne contiennent pas de nicotine', comparativement à 65 % pour les non-Autochtones.
• Les femmes s'opposent plus fermement que les hommes au vapotage chez les jeunes. Près de la moitié (49 %) d'entre elles sont fortement en désaccord avec l'énoncé, 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des produits de vapotage qui ne contiennent pas de nicotine', par rapport à 39 % des hommes, et 73 % sont fortement désaccord avec l'énoncé, 'Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des produits de vapotage qui contiennent de la nicotine', par rapport à 60 % des hommes.

Acceptabilité sociale du tabagisme et du vapotage

Le troisième bloc comprenait sept énoncés (Q28O-U) portant sur l'acceptabilité sociale du tabagisme et du vapotage. Ces énoncés illustrent les impressions relatives à chaque comportement et présentent quelques différences particulièrement intéressantes sur les idées des fumeurs et vapoteurs quotidiens comparées à celles des non-vapoteurs et non-fumeurs.

Systématiquement, le tabagisme est vu comme beaucoup moins acceptable socialement que le vapotage. Alors que 82 % des non-fumeurs estiment que leurs proches seraient contrariés s'ils fumaient, 68 % des non-vapoteurs disent la même chose du vapotage. En outre, les deux tiers des fumeurs quotidiens (65 %) estiment que leurs proches sont contrariés par leur tabagisme, alors qu'un peu plus d'un tiers des vapoteurs (37 %) estiment que leurs proches sont contrariés par leur vapotage.

Ni le tabagisme, ni le vapotage ne sont vus comme socialement acceptables, quoique le tabagisme soit considéré pas mal moins acceptable. Les deux tiers des répondants (68 %) sont en désaccord avec l'idée que fumer est socialement acceptable alors que moins de la moitié (47 %) d'entre eux sont du même avis en ce qui concerne le vapotage. Notons que la moitié des répondants (53 %) conviennent que le vapotage est embarrassant/pas cool.

L'acceptabilité sociale du vapotage varie par groupe d'âge :

• Les femmes (26 %) sont un peu moins en accord que les hommes (22 %) que le vapotage est socialement acceptable.
• Sur le plan régional, le vapotage est vu comme plus socialement acceptable en Ontario (26 %) et dans les Prairies (29 %), particulièrement comparé au Québec (21 %).
• Le vapotage est plus socialement acceptable parmi les répondants des milieux urbains (25 %) que ceux des régions rurales (18 %).
• Il est aussi plus acceptable pour les Autochtones (42 %) que pour les non-Autochtones (23 %).

Observations qualitatives : Points de vue des jeunes sur le vapotage

Dans certaines villes (Montréal, Winnipeg et Vancouver) nous nous sommes penchés sur les points de vue et perspectives de jeunes et de jeunes adultes non-fumeurs au sujet du vapotage.

Dans l'ensemble, les jeunes et certains jeunes adultes ont un point de vue favorable sur le vapotage. Évidemment, la majorité d'entre eux pensent que vapoter est moins dommageable que fumer la cigarette. À leur avis, vapoter sent bon; les produits sont vapotés plutôt que fumés (pas de combustion); et, à part la nicotine (la seule substance jugée addictive) les produits de vapotage ne contiennent pas les produits chimiques nocifs qu'on retrouve dans la cigarette. La plupart des participants ont décrit le tabagisme comme très indésirable – 'dégueulasse' et 'sale'.

Curieusement, il y a une différence notable en termes facteur 'cool' perçu associé au vapotage, entre les jeunes et les jeunes adultes. Les plus jeunes ont expliqué que vapoter était fréquent dans leur école et que la majorité des jeunes vapotent. À l'inverse, les jeunes adultes n'ont pas semblé penser que le vapotage est quelque chose de 'cool' même s'ils en avaient déjà fait l'essai ou que quelqu'un dans leur entourage vapote.

Certains jeunes ont qualifié le vapotage de passe-temps (hobby). Ils ont dit que, contrairement à la cigarette, avec un dispositif de vapotage on peut faire des trucs avec la fumée et personnaliser son vapotage. Ils ont aussi expliqué qu'on peut vapoter presque partout, y compris dans les toilettes de l'école ou lors de fêtes, ce qui signifie qu'on n'a pas à s'isoler (comme eux qui doivent sortir à l'extérieur ou aller dans un endroit désigné pour fumer une cigarette).

Comparé à la cigarette, il est plus facile de se procurer des produits de vapotage; alors qu'on doit montrer une identification pour se procurer des cigarettes, il est rare qu'on en demande pour l'achat de produits de vapotage. Ils ont également invoqué le fait qu'ils n'ont jamais vu de messages explicites de mise en garde sur la santé, sur les produits de vapotage, comme on en voit sur les paquets de cigarettes.

Quand on leur a demandé s'il leur serait difficile de cesser de vapoter, plusieurs jeunes ont demandé pourquoi ils voudraient arrêter. Après tout, selon eux, le seul effet sur la santé du vapotage est lié à la nicotine (donc à l'accoutumance). Ils ont aussi ajouté que, étant donné que vapoter est relativement nouveau, il y a peu d'information disponible sur les effets et dangers du vapotage. Même si certains, en particulier dans le groupe des jeunes adultes, ont entendu parler de 'poumon popcorn', cela n'a pas semblé les dissuader encore.

Points importants à retenir : Impressions à l'égard de la nicotine

• Les répondants ne savent pas très bien d'où provient la nicotine, si elle peut être fabriquée synthétiquement ou s'il s'agit d'une substance naturelle.
• Les préoccupations liées à l'usage de la nicotine ont soulevé des réactions contradictoires. La moitié des répondants de la population générale estiment que ceux qui vapotent ne savent pas si le produit qu'ils consomment contient de la nicotine alors que la moitié des vapoteurs quotidiens contestent l'idée qu'ils ne pensent pas au contenu en nicotine des produits de vapotage.
• De leur côté, les fumeurs conviennent qu'ils ne pensent pas à la teneur en nicotine des cigarettes qu'ils fument.
• Deux répondants sur cinq (40 %) estiment que si la nicotine était retirée des produits de vapotage, ces derniers seraient moins nocifs. Un moins grand nombre de répondants (32 %) estiment que si la nicotine était retirée des cigarettes, celles-ci seraient moins nocives.
• La vaste majorité de répondants sont contre l'idée que les jeunes vapotent ou fument des produits contenant de la nicotine. Les jeunes et les jeunes adultes se préoccupent un peu moins de ces situations mais, tout de même, environ les trois quarts d'entre eux sont en désaccord avec l'idée de consommer des produits contenant de la nicotine.
• Systématiquement, fumer est vu comme beaucoup moins acceptable, socialement, que le vapotage. Bien que 82 % des non-fumeurs disent que leurs proches seraient contrariés s'ils fumaient, seulement 68 % des non-vapoteurs en disent autant à propos du vapotage.
• Ni le tabagisme, ni le vapotage ne sont considérés comme socialement acceptables, quoique le tabagisme soit de beaucoup le moins acceptable des deux.

D. Évaluation du concept de cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN)

La recherche comprenait aussi des questions visant à recueillir les réactions des participants sur un produit conceptuel à très faible teneur en nicotine, à voir s'il soulèverait un certain intérêt et quels serait ses effets. Afin de présenter le concept, le modérateur a lu le texte qui suit aux participants aux groupes de discussion. Le même texte a été soumis aux répondants au sondage :

Une cigarette à très faible teneur en nicotine est une cigarette à base de tabac qui se fume, mais dont la grande majorité (95 % ou plus) de la nicotine est retirée. À l'heure actuelle, chaque cigarette contient généralement de 12 à 13 mg de nicotine. Une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) pourrait contenir moins de 1 mg de nicotine. Tous les autres aspects du tabagisme seraient les mêmes, à l'exception du taux de nicotine.

[POUR LES FIN DU SONDAGE SEULEMENT] : Il est à noter que la cigarette à très faible teneur en nicotine n'est pas la même chose que les produits « légers » ou « doux » qui étaient auparavant offerts au Canada.

Après avoir pris connaissance de cette description, les participants de la population générale ont eu une opinion générale défavorable sur la cigarette TFTN. La moitié des répondants (51 %) ont eu une opinion défavorable comparativement à un répondant sur cinq (18 %) qui a eu une opinion favorable sur la cigarette TFTN; et un grand nombre de répondants n'étaient pas certains (30 % d'opinions neutres ou ne sait pas). Ces résultats ont été très différents lorsqu'on a comparé les réponses des non-fumeurs à celles des fumeurs. Un fumeur sur deux (48 %) a une opinion favorable sur la cigarette TFTN comparé à un non-fumeur sur dix (13 %). Les jeunes et les jeunes adultes divergent d'opinion sur cette cigarette, les jeunes de 13-14 ans ayant l'opinion la moins favorable (48 % défavorables). En revanche, les jeunes de 15-19 ans (38 %) et les jeunes adultes de 20-24 ans (31 %) ont une opinion moins défavorable sur la cigarette TFTN que la population générale.

Les autres différences démographiques comprennent :

• Les répondants qui détiennent un diplôme d'études secondaires (46 % défavorables) ou moins (39 % défavorables) sont moins susceptibles de voir la cigarette TFTN défavorablement que ceux qui ont fait des études collégiales/universitaires (53 %) ou qui ont un diplôme d'études supérieures (58 %).
• Les répondants dont le revenu du ménage est de 80 000 $ ou plus ont plus souvent une opinion défavorable (54 %) que ceux dont le revenu du ménage est inférieur à 40 000 $ (44 %).
• Les répondants non-autochtones ont une opinion moins favorable (52 %) que les Autochtones (28 %).

Dans la population générale, 5 % des répondants essaieraient 'certainement' une cigarette TFTN et 9 % d'entre eux l'essaieraient 'probablement'. Les résultats pour les jeunes et les jeunes adultes sont très similaires et ressemblent à ceux qu'on retrouve dans le grand public. Cependant, ce sont les résultats comparés des fumeurs et des non-fumeurs qui présentent un plus grand intérêt que les résultats globaux. La plupart des fumeurs ont dit qu'ils essaieraient probablement une cigarette TFTN si ce produit devient disponible au Canada, les deux tiers (69 %) d'entre eux disant qu'ils le feraient probablement ou définitivement. Parmi les non-fumeurs, l'intérêt pour ce produit est nettement moins élevé, mais pas inexistant puisque 5 % des non-fumeurs disent qu'ils essaieraient définitivement (1 %) ou probablement (4 %) une cigarette TFTN si le produit devient disponible au Canada.

Les tableaux suivants illustrent le nombre de répondants qualifiés comme susceptibles de consommer différentes substances. Les chiffres ont été calculés à partir des répondants qui n'ont jamais essayé une substance en particulier et qui ont dit qu'ils le feraient définitivement ou probablement ou encore qu'ils ne le feraient probablement pas à l'avenir. Les répondants qui ont peut-être fait l'essai d'une de ces substance dans le passé ne sont donc pas inclus. Néanmoins, un répondant sur quatre (24 %) est susceptible de commencer à fumer des cigarettes TFTN, incluant 14 % de ceux qui ne sont pas fumeurs présentement.

Observations qualitatives : Impressions à l'égard des cigarettes TFTN

Quand on leur a demandé de nous parler de cigarettes TFTN, sans aide, quelques participants qui avaient indiqué être informés à ce sujet, ont clairement confondu ce terme avec le concept de cigarettes « légères » ou « douces ».

Après avoir lu une brève description à ce sujet, les réactions initiales des participants à la cigarette TFTN ont été mitigées et ont été similaires dans tous les groupes. Curieusement, les premières réactions qui leur sont venues à l'esprit ne comprenaient pas toujours l'idée que ces cigarettes sont censées être des instruments de désaccoutumance. Même si certains ont indiqué qu'une plus faible teneur en nicotine rendrait ces cigarettes moins addictives, d'autres se sont demandé si la raison pour réduire la teneur en nicotine n'était pas d'offrir une cigarette moins nocive. Cela illustre les conclusions mentionnées plus tôt à l'effet que les participants sont ressortis de la discussion initiale sur les effets associés au tabagisme et à la nicotine, avec l'idée que la nicotine est plus nocive qu'ils pensaient au départ. Pour cette raison, plusieurs répondants se sont demandé si le but de créer des cigarettes TFTN était d'offrir une cigarette moins nocive parce que la nicotine a été retirée.

Quand on leur a demandé de réfléchir aux avantages et aux inconvénients d'un tel produit, les participants ont indiqué ce qui suit :

• Avantages perçus
  • Moins addictive (moins grand teneur en nicotine)
  • Moins nocive (moins grand teneur en nicotine)
  • Instrument de désaccoutumance
  • Préférable pour ceux qui pourraient considérer l'idée de commencer à fumer des cigarettes
  • Pourrait contribuer à diminuer la consommation d'alcool (pour ceux qui ont tendance à boire quand ils fument)
• Inconvénients perçus
  • Potentiel de fumer plus de cigarettes TFTN pour obtenir le la dose désirée de nicotine
  • Exposition continue aux produits chimiques nocifs qu'on trouve dans les cigarettes
  • Potentiel de tenter les non-fumeurs à essayer de fumer
  • Rituel/habitude de fumer continuent
  • Ajout d'additifs potentiels (produits chimiques nocifs) aux cigarettes TFTN pour compenser la réduction de nicotine
  • Même effets nocifs de la fumée secondaire

Plus de la moitié (58 %) des fumeurs qui ont indiqué qu'ils essaieraient peut-être les cigarettes TFTN (ayant répondu probablement pas, probablement ou définitivement) (n=1390), les utiliseraient partiellement ou complètement pour remplacer les cigarettes qu'ils fument présentement. Environ un cinquième des fumeurs (19 %) essaieraient les cigarettes TFTN mais retourneraient à celles qu'ils fument présentement. Ce chiffre est plus élevé parmi les fumeurs quotidiens (22 %) et plus bas, parmi les fumeurs occasionnels (12 %).

Pour ce qui est des jeunes et des jeunes adultes fumeurs, les résultats ont varié, mais la majorité de répondants dans tous les groupes d'âge étaient d'avis que les cigarettes TFTN remplaceraient au moins partiellement leurs cigarettes ordinaires. Les jeunes de 13-14 ans étaient plus enthousiastes au sujet des cigarettes TFTN, les deux tiers d'entre eux (64 %) ayant dit qu'ils les utiliseraient entièrement ou partiellement pour remplacer leurs cigarettes actuelles. Les jeunes de 15-19 ans sont un peu moins enclins à utiliser des cigarettes TFTN pour remplacer leurs cigarettes ordinaires, 54 % d'entre eux ayant dit qu'ils les utiliseraient entièrement ou partiellement. Les jeunes adultes pensaient de même, 55 % ayant dit la même chose.

Les autres différences démographiques notables parmi les fumeurs comprennent :

• Les femmes disent plus souvent que les hommes que les cigarettes TFTN remplaceraient les cigarettes qu'elles fument présentement (34 % comparé à 20 %).
• Les Québécois sont également plus ouverts à l'idée de remplacer toutes leurs cigarettes ordinaires – 34 % disent qu'ils le feraient.
• Les résidents des régions rurales (36 %) sont plus susceptibles que les résidents des régions urbaines (26 %) d'arrêter de fumer des cigarettes ordinaires et de les remplacer par des cigarettes TFTN.

Observations qualitatives : Utilisation prévue des cigarettes TFTN

Pour ce qui est de l'utilisation prévue, les jeunes et les jeunes adultes non-fumeurs ne pensent pas que l'introduction de cigarettes TFTN les entraînerait à en faire l'essai. Ils sont dissuadés à l'idée que la plupart des raisons pour lesquelles ils ne fument pas présentement (par ex., inclusion de produits chimiques nocifs, combustion, odeur déplaisante persistante, effets liés à l'hygiène) seraient les mêmes. En fait, ces groupes de jeunes seraient (et ont été) beaucoup plus susceptibles de faire l'essai du vapotage qu'ils ont décrit comme moins nocif et plus populaire.

Les fumeurs (40-55 ans), de leur côté, ont semblé plus ouverts à l'idée de faire l'essai de cigarettes TFTN. Certains ont dit qu'ils en feraient l'essai par curiosité; d'autres, pour diminuer leur consommation de cigarettes ordinaires. La plupart d'entre eux estiment que l'expérience et le coût seraient deux facteurs importants dans leur décision de continuer à fumer des cigarettes TFTN. Plusieurs étaient d'avis que s'ils essaient d'arrêter de fumer, ils pourraient potentiellement ne pas continuer si l'expérience n'était pas la même (par ex., goût, attrait, etc.) ou le coût, plus élevé.

En ce qui concerne l'expérience, plusieurs se sont demandé si les cigarettes TFTN leur donneraient la même 'dose' que la cigarette ordinaire et si fumer des cigarettes TFTN serait pire que fumer des cigarettes ordinaires puisque, selon eux, ils devraient en fumer un plus grand nombre pour arriver à l'effet désiré.

Pour ce qui est du coût, les réactions étaient mitigées. Certains fumeurs étaient d'avis que s'ils tentent d'arrêter de fumer, ils s'attendraient à payer plus cher pour des cigarettes TFTN. D'autres, qui ne sont pas aussi motivés à cesser de fumer, ne seraient pas prêts à payer plus cher. En fait, certains ont même affirmé qu'ils paieraient plus cher pour des cigarettes ordinaires même si les cigarettes TFTN coûtaient moins cher que les ordinaires. Curieusement, certains participants se sont demandé si les cigarettes TFTN seraient subventionnées comme instruments de désaccoutumance, ce qui a semblé une proposition attrayante.

Finalement, la plupart des fumeurs ont estimé que s'ils tentaient activement d'arrêter de fumer et qu'ils faisaient l'essai d'une cigarette TFTN par curiosité, si l'expérience n'était pas la même ou si le coût était plus élevé, ils ne continueraient pas à fumer ce type de cigarettes.

Quand on leur a demandé comment ils réagiraient si les cigarettes TFTN étaient les seules disponibles sur le marché, les participants de tous les groupes ont semblé penser que les « autres » fumeurs pourraient se tourner vers le marché noir. Certains fumeurs iraient aux États-Unis ou sur une réserve pour y acheter leurs cigarettes. Un petit nombre de fumeurs ont dit que cela pourrait les encourager à cesser de fumer.

Quand on a demandé aux participants s'ils recommanderaient les cigarettes TFTN à des amis ou à des membres de leur famille qui fument présentement, ils seraient un peu plus nombreux (43 %) à le faire qu'à ne pas le faire (37 %). Cependant, il est nettement plus probable que les fumeurs recommandent les cigarettes TFTN que les non-fumeurs. Plus des deux tiers (67 %) des fumeurs les recommanderaient comparé à tout juste 39 % des non-fumeurs. Curieusement, les non-fumeurs ont été trois fois plus nombreux (16 %) à choisir 'Ne s'applique pas (aucun ami ou membre de la famille qui fume)' comparé aux fumeurs (5 %). Les jeunes et les jeunes adultes étaient seulement légèrement plus susceptibles que les participants de la population générale de recommander la cigarette TFTN à des fumeurs qu'ils connaissent.

L'effet des cigarettes TFTN sur le nombre de cigarettes présentement fumées varie entre fumeurs et non-fumeurs. Quand on leur demande si passer aux cigarettes TFTN pourrait amener les fumeurs à changer le nombre total de cigarettes qu'ils fument au cours d'une journée, les non-fumeurs n'ont pas du tout bon espoir – seuls 15 % d'entre eux croient qu'ils en fumeraient nettement moins. Environ un tiers des non-fumeurs croient qu'il y aurait une nette augmentation (28 %) ou que le nombre ne changerait pas (32 %). De leur côté, les fumeurs sont plus optimistes. Quand on leur demande si le nombre de cigarettes qu'ils fument personnellement au cours d'une journée pourrait changer s'ils utilisent des cigarettes TFTN, le tiers (30 %) d'entre eux ont répondu que ce nombre diminuerait, un autre tiers (33 %) des fumeurs croient qu'il demeurerait le même et 21 % disent qu'il augmenterait.

Les jeunes non-fumeurs (13-14 ans et 15-19 ans) ont des attentes similaires à la population générale pour ce qui est du nombre de cigarettes fumées au cours d'une journée. Les jeunes adultes non-fumeurs sont un peu plus nombreux (26 %) à penser que le nombre de cigarettes fumées diminuerait, comparé aux jeunes et aux non-fumeurs de la population générale.

Pour la plupart, les jeunes de 15-19 ans et les jeunes adultes de 20-24 ans fumeurs ont un point de vue similaire à celui de la population plus large des fumeurs sur l'effet que les cigarettes TFTN auraient sur leurs habitudes. Cependant, cette tendance ne tient pas pour les jeunes de 13-14 ans qui ont dit plus souvent que le nombre de cigarettes qu'ils fument augmenterait (44 %).

Les participants de la population générale sont plutôt divisés également sur la question de la nocivité des cigarettes TFTN par rapport aux cigarettes ordinaires (41 %); ou disent qu'elles sont un peu ou beaucoup moins nocives (45 %). Peu d'entre eux (6 %) considèrent que les cigarettes TFTN sont plus nocives que les cigarettes ordinaires. Plus de la moitié (58 %) des fumeurs les voient comme moins nocives alors que seulement 42 % des non-fumeurs en pensent autant. Près de la moitié des jeunes de 13-14 ans (47 %), des jeunes de 15-19 ans (49 %) et des jeunes adultes de 20-24 ans (50 %) voient les cigarettes TFTN comme moins nocives que les cigarettes ordinaires.

Les points de vue sur le degré de dépendance associé aux cigarettes TFTN comparé aux cigarettes ordinaires sont similaires à ceux portant sur la nocivité des deux produits. Deux répondants sur cinq (39 %) les voient comme moins ou beaucoup moins addictives alors que 5 % d'entre eux les considèrent plus addictives. La majorité des fumeurs (54 %) pensent qu'elles sont moins addictives que les cigarettes ordinaires, par rapport à 36 % des non-fumeurs. Curieusement, bien que le pourcentage de participants qui s'attendent à ce que les cigarettes TFTN soient moins addictives soit similaire parmi ceux qui connaissent la nicotine ou qui ne la connaissent pas, le pourcentage de répondants qui s'attendent à ce qu'elles soient également addictives change de façon importante. Près de la moitié (48 %) de ceux qui se disent bien informés indiquent que les cigarettes TFTN seraient aussi addictives, comparativement à 39 % des personnes qui ne sont pas bien informées.

Dans l'ensemble, les idées des jeunes sur l'assuétude des cigarettes TFTN diminue légèrement avec l'âge. Les jeunes adultes de 20-24 ans sont moins enclins à croire que ces cigarettes seraient moins addictives (49 %) que les jeunes de 13-14 ans (38 %).

On note quelques différences entre d'autres groupes démographiques :

• Un plus grand nombre d'hommes (42 %) que de femmes (36 %) conviennent que les cigarettes TFTN créent moins de dépendance que les cigarettes ordinaires.
• Un plus grand nombre d'Autochtones estiment que les cigarettes TFTN créent une plus grande dépendance que les cigarettes ordinaires (14 %) comparé aux non-Autochtones (5 %). Ces derniers disent plus souvent qu'elles sont simplement aussi addictives (47 %) par rapport aux Autochtones (35 %).

Afin de mieux comprendre comment les gens se sentent par rapport au concept des cigarettes TFTN, on a demandé aux répondants d'indiquer s'ils sont en accord ou en désaccord avec neuf énoncés. Les opinions sur les énoncés portant sur les cigarettes TFTN étaient partagées. L'énoncé avec lequel le plus grand nombre de participants de la population générale étaient fortement en accord est, 'Si les cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN) devenaient le seul type de cigarettes offert au Canada, cela ferait augmenter le nombre de cigarettes ordinaires vendues sur le marché noir'. Plus de la moitié (57 %) des répondants étaient en accord. L'énoncé qui a reçu le plus de réponses négatives est, 'Fumer une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) serait acceptable dans mon milieu social' (plus de la moitié des répondants (59 %) en désaccord).

On note un moins grand nombre de personnes en accord (21 %) que de personnes en désaccord (42 %) avec l'énoncé, 'Si les cigarettes ordinaires étaient encore offertes, les non-fumeurs qui, autrement, n'essaieraient pas de fumer pourraient décider de commencer à fumer des cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN)'. Notons qu'un moins grand nombre de jeunes de 13-14 ans (27 %) et de 15-19 ans (28 %) sont en désaccord avec cette idée, de même que 30 % des jeunes adultes.

Veuillez indiquer dans quelle mesure vous êtes en accord ou en désaccord avec chacun des énoncés suivants au sujet des cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN).

Dans l'ensemble, un plus grand nombre de répondants sont en désaccord (41 %) qu'en accord (25 %) avec l'énoncé, 'Si les cigarettes ordinaires contenant de la nicotine n'étaient plus offertes, les non-fumeurs qui, autrement, n'essaieraient pas de fumer pourraient décider de commencer à fumer des cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN)'. Il convient de noter qu'un plus grand nombre de jeunes de 13-14 ans (33 %), de jeunes de 15-19 ans (30 %) et de jeunes adultes de 20-24 ans (34 %) sont en accord. Environ un tiers (30 %) des fumeurs sont en accord avec cet énoncé alors qu'un quart (23 %) des non-fumeurs sont en accord.

Un répondant sur deux (49 %) convient que les cigarettes TFTN pourraient aider les fumeurs à cesser de le faire. À cet égard, les fumeurs sont plus largement en accord (66 %) que les non-fumeurs (47 %). Les jeunes et les jeunes adultes sont tous plus légèrement en accord que le grand public. Un peu plus de la moitié (52 %) des jeunes de 13-14 ans conviennent que les cigarettes TFTN aideraient les fumeurs à cesser de fumer, ainsi que 56 % des jeunes de 15-19 ans et 58 % des jeunes adultes de 20-24 ans.

Près de la moitié (48 %) des répondants ont l'impression que si la nicotine était retirée des cigarettes, quelque chose d'autre serait ajouté pour la remplacer. Seul un répondant sur dix (12 %) est en désaccord. Plus de la moitié (52 %) des jeunes de 13-14 ans sont en accord, ainsi que 47 % des jeunes de 15-19 ans et 46 % des jeunes adultes de 20-24 ans. Les résultats pour les fumeurs et les non-fumeurs sont presque identiques.

La majorité (57 %) des répondants sont d'accord avec l'énoncé 'Si les cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN) devenaient le seul type de cigarettes offert au Canada, cela ferait augmenter le nombre de cigarettes ordinaires vendues sur le marché noir'. Le quart des répondants (23 %) sont fortement en accord et un autre tiers (34 %) sont en accord. Les jeunes de 13-14 ans et les jeunes adultes de 20-24 ans sont moins certains de cet énoncé que les répondants de la population générale. Bien qu'ils soient en accord avec l'énoncé dans une proportion de 48 % pour les jeunes de 13-14 ans et de 51 % pour les jeunes adultes de 20-24 ans, ils sont un peu moins nombreux à n'être ni en accord ni en désaccord (21 % et 22 %, respectivement). L'opinion des jeunes de 15-19 ans est plus étroitement la même que celle du grand public, 57 % d'entre eux étant en accord.

Plus de la moitié des fumeurs (53 %) et des non-fumeurs (57 %) sont en accord avec cet énoncé. Notons que les fumeurs quotidiens sont plus souvent en accord (55 %) que les fumeurs occasionnels (48 %).

Une majorité de répondants (59 %) sont en désaccord avec l'énoncé, 'Fumer une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) serait acceptable dans mon milieu social' et seulement 13 % d'entre eux sont en accord. Les jeunes et les jeunes adultes sont un peu plus nombreux à convenir que fumer une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) serait acceptable dans leur milieu social. Les jeunes de 13-14 ans se rapprochent des moyennes générales, 55 % d'entre eux étant en désaccord et 17 %, en accord. Les chiffres pour les jeunes de 15-19 ans sont les suivants : 51 % en désaccord et 22 % en accord. Finalement, seulement deux jeunes adultes de 20-24 ans sur cinq (42 %) sont en désaccord, et près du quart (23 %) d'entre eux estiment que fumer une cigarette TFTN serait acceptable dans leur milieu social. Sur le plan régional, les Québécois sont plus souvent en désaccord avec cet énoncé (64 %) que les répondants des autres provinces. Ceux qui ont un diplôme d'études supérieures (68 %), un revenu du ménage de 80 000 $ ou plus (64 %), qui vivent en région rurale (64 %) et les non-Autochtones (60 %) disent plus souvent que fumer une cigarette TFTN ne serait pas socialement acceptable dans leur milieu social.

Environ les deux tiers (64 %) des non-fumeurs sont en désaccord avec l'énoncé alors que seulement un tiers (34 %) des fumeurs pensent de même.

Ces résultats généraux sont presque identiques à ceux qu'on obtient quand on pose la même question sur les cigarettes ordinaires. Dans ce cas, 68 % des répondants ne sont pas de l'avis que le tabagisme est socialement acceptable. Cependant, les fumeurs sont plus nombreux à répondre qu'ils sont en désaccord avec l'acceptabilité sociale des cigarettes ordinaires (48 %) qu'avec l'acceptabilité sociale des cigarettes TFTN (34 %).

L'énoncé, 'Fumer une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) serait aussi agréable pour les fumeurs que fumer une cigarette ordinaire' a suscité des réactions polarisées. Un cinquième (20 %) des répondant de la population générale est en accord avec l'énoncé, un nombre similaire d'entre eux (22 %) ne sont ni en accord ni en désaccord et ils sont un peu plus nombreux (29 %) à être en désaccord, alors que les 29 % qui restent n'ont pas d'avis à ce sujet.

Curieusement, les fumeurs (36 %) sont deux fois plus susceptibles que les non-fumeurs (17 %) de convenir que la cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) serait aussi agréable pour les fumeurs qu'une cigarette ordinaire.

Les opinions sont divisées à propos de l'énoncé, 'Si les cigarettes ordinaires étaient encore offertes, les gens ne choisiraient que des cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN) plutôt que des cigarettes ordinaires si elles étaient moins chères que les cigarettes ordinaires'. Environ le quart (23 %) de répondants sont en désaccord, un autre quart (23 %), ni en accord ni en désaccord, et un peu plus du tiers est en accord (38 %). Les fumeurs (49 %), en particulier ceux qui fument tous les jours (51 %), sont plus souvent en accord que les non-fumeurs (37 %).

Deux répondants (39 %) sur cinq sont en désaccord avec l'énoncé, « Je ne vois pas pourquoi quelqu'un choisirait des cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN) plutôt que des cigarettes ordinaires ». Il n'y a pas de différences dans les réponses parmi les jeunes et les jeunes adultes. En ce qui concerne les habitudes tabagiques, 38 % des non-fumeurs sont en désaccord avec l'énoncé, soit un chiffre plus bas que le nombre de fumeurs qui sont en désaccord (46 %).

Alors que la majorité des répondants (34 %) estiment que les cigarettes TFTN ont des avantages et des inconvénients qui s'équivalent, le quart d'entre eux sont d'avis qu'elles présentent des avantages nets (27 %) ou des inconvénients nets (25 %). Les réponses des jeunes et des jeunes adultes sont également divisées. La majorité des répondants de chaque groupe disent que les avantages et les inconvénients sont égaux, alors que trois répondants sur dix estiment que ces cigarettes présentent des avantages et environ deux sur dix estiment qu'elles présentent des inconvénients.

Les fumeurs estiment plus souvent que les non-fumeurs que les cigarettes TFTN présentent un avantage net (42 % comparativement à 24 %). Les autres différences démographiques comprennent :

• Les hommes sont plus susceptibles de croire qu'elles présentent des inconvénients nets (29 %) comparé aux femmes (22 %).
• Les répondants du Québec ont perçu plus d'inconvénients nets (31 %) que ceux des autres régions.

Points importants à retenir : Évaluation du concept de cigarette à très faible teneur en nicotine

• Les répondants de la population générale ont une opinion défavorable des cigarettes TFTN, quoique 43 % d'entre eux les recommanderaient à des amis ou à des membres de leur famille qui fument présentement. Aussi, un répondant sur deux (49 %), dans ce groupe, convient que ces cigarettes aideraient les fumeurs à cesser de fumer.
• Les fumeurs sont plus favorables aux cigarettes TFTN que les non-fumeurs. Un fumeur sur deux (48 %) a une opinion favorable de ces cigarettes comparativement à un non-fumeur sur dix (13 %).
• La plupart des fumeurs ont indiqué qu'ils pourraient faire l'essai de cigarettes TFTN si elles devenaient disponibles au Canada, les deux tiers (69 %) d'entre eux ayant indiqué qu'ils en feraient probablement ou définitivement l'essai.
• Parmi les fumeurs qui ont indiqué leur potentiel de faire l'essai de cigarettes TFTN, plus de la moitié (58 %) les utiliseraient partiellement ou complètement en remplacement des cigarettes qu'ils fument présentement.
• Quand on leur demande si le nombre de cigarettes fumées diminuerait avec l'introduction des cigarettes TFTN, 15 % des non-fumeurs disent qu'il diminuerait alors que 30 % des fumeurs pensent de même.
• Les répondants de la population générale sont divisés plutôt également, à savoir que les cigarettes TFTN sont aussi nocives que les cigarettes ordinaires (41 %) ou un peu moins novices (45 %).
• L'énoncé avec lequel le plus grand nombre de répondants de la population générale sont fortement en accord est, 'Si les cigarettes à très faible teneur en nicotine (TFTN) devenaient le seul type de cigarettes offert au Canada, cela ferait augmenter le nombre de cigarettes ordinaires vendues sur le marché noir'. Plus de la moitié (57 %) des répondants de ce groupe sont en accord avec cet énoncé.
• L'énoncé qui a été le plus négativement reçu est, ''Fumer une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) serait acceptable dans mon milieu social', (plus de la moitié des répondants (59 %) sont en désaccord).
• Curieusement, les fumeurs (35 %) sont deux fois plus nombreux que les non-fumeurs (17 %) à convenir que fumer une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) serait aussi agréable pour les fumeurs que fumer une cigarette ordinaire.

E. Danger associé aux diverses formes de nicotine

La cigarette est largement considérée comme le produit le plus dommageable contenant de la nicotine. Près des trois quarts (71 %) des répondants disent qu'elle est très nocive et un autre 19 %, nocive. Aucun répondant n'a qualifié les cigarettes de pas nocives du tout. Vapoter des produits contenant de la nicotine est perçu comme la deuxième forme de nicotine la plus nocive, 32 % des répondants ayant dit que ces produits sont très nocifs. À mesure qu'on descend dans la hiérarchie, on retrouve l'inhalateur de nicotine (58 % nocif), suivi du vaporisateur de nicotine (52 %), de la cigarette TFTN (51 %), des pastilles de nicotine (43 %), de la gomme à la nicotine (39 %) et, perçu comme étant le moins dommageable, le timbre de nicotine (36 %).

L'échelle demeure la même pour ceux qui trouvent que la nicotine est nocive. Cependant, parmi ceux qui ne trouvent pas que la nicotine est nocive, les cigarettes TFTN sont vues comme plus nocives (40 %) que les autres produits contenant de la nicotine, incluant le vaporisateur (17 %) et la gomme (13 %).

Dans les suréchantillons de jeunes, l'échelle de danger demeure plutôt constante, à l'exception des 20-24 ans qui ont classé la cigarette TFTN comme troisième forme de nicotine la plus nocive, plutôt qu'en cinquième place comme la population générale. La plus grande différence entre les groupes de jeunes est que ceux de 13-14 ans voient toutes les formes de nicotine comme plus nocives que ceux de 15-19 ans et que ceux de 20-24 ans. Dans la plupart des cas, les jeunes de 13-14 ans sont plus souvent d'avis que toutes les formes de nicotine sont nocives que les répondants de la population générale, alors que les autres groupes de jeunes sont d'avis que ces produits sont aussi ou moins nocifs que les répondants de la population générale. Par exemple, 62 % des jeunes de 13-14 ans pensent que l'inhalateur de nicotine est nocif, comparé à 58 % des répondants de la population générale, 55 % des jeunes de 15-19 ans et 46 % des jeunes adultes de 20-24 ans.

Comme l'échelle de danger des produits évalués est similaire pour les fumeurs et les non-fumeurs, peu de différences valent la peine d'être soulignées. Par exemple, les fumeurs estiment que les cigarettes TFTN sont moins nocives que le vaporisateur de nicotine. Cela dit, les fumeurs ont classé toutes les formes de nicotine en moyenne 17 % moins nocives que les non-fumeurs.

Observations qualitatives : Besoins en information liés aux cigarettes TFTN

On a demandé aux participants s'ils avaient déjà recherché des renseignements sur la nicotine et les cigarettes TFTN et d'indiquer leurs sources. Très peu de participants ont répondu qu'ils avaient déjà cherché de l'information sur la nicotine.

Ceux qui sont intéressés à en apprendre davantage sur la nicotine ou les cigarettes TFTN ont indiqué qu'ils consulteraient plusieurs sources pour se faire une meilleure idée. Ils feraient des recherches sur Internet, auprès de leur médecin de famille ou de leur pharmacien. Les sources sûres de renseignements sur Internet mentionnées le plus souvent comprennent : le gouvernement du Canada; WebMD; la Clinique Mayo; la Société canadienne du cancer; et Wikipédia.

Pour ce qui est de l'information fournie par le gouvernement du Canada, au sujet des cigarettes TFTN en particulier, quelques participants se sont demandé si cette information serait factuelle et impartiale. Ils pensaient que le gouvernement pourrait dire ce que les gens veulent comprendre sur les cigarettes TFTN. Cela étant dit, l'information soutenue par des travaux de recherche et la science pourrait contribuer à dissiper ces craintes. En effet, la plupart des participants étaient d'avis que les publications universitaires et les études scientifiques constituent des sources crédibles et fiables.

Notons que quelques participants ont dit qu'ils pourraient consulter les sites Web des fabricants de cigarettes (surtout par curiosité), même si la plupart d'entre eux se sont demandé si l'information serait crédible.

Principaux points à retenir : Danger associé aux formes de nicotine

• Les résultats de la recherche qualitative et quantitative démontrent que les cigarettes sont vues comme la forme la plus nocive de nicotine. En fait, aucun répondant n'a qualifié les cigarettes de pas nocives du tout.
• Vapoter des produits contenant de la nicotine est perçu comme la deuxième forme de nicotine la plus nocive.
• Puis viennent l'inhalateur de nicotine, le vaporisateur de nicotine, les cigarettes TFTN, les pastilles de nicotine, la gomme à la nicotine et les timbres de nicotine.
• Les jeunes de 13-14 ans ont tendance à voir la nicotine comme plus nocive que tous les autres répondants.
• Enfin, les fumeurs classent tous les produits avec nicotine comme moins nocifs que les non-fumeurs.

F. Partage d'informations

Afin de recueillir des informations, à savoir si les parents et les adolescents discutent de nicotine entre eux, le sondage comprenait une liste de différent sujets liés aux substances qui pourraient être soulevés Nous avons donc demandé aux parents de préciser les sujets dont ils ont parlé, le cas échéant, avec leur enfant et, de même, nous avons demandé aux adolescents de préciser les sujets qu'ils ont abordés avec leurs parents.

Près de huit parents sur dix affirment avoir largement parlé de consommation d'alcool et de drogues avec leurs enfants. Environ les trois quarts d'entre eux ont discuté de tabagisme (78 %) et de cannabis (77 %). Et un peu plus de la moitié (55 %) disent qu'ils ont discuté de vapotage. Moins de la moitié des parents ont discuté de nicotine (44 %) ou d'opioïdes (38 %) avec leurs enfants. Il convient de noter que les mères, plus que les pères, ont eu une conversation avec leur enfant au sujet des opioïdes (54 % c. 26 %), le tabagisme (84 % c. 74 %) et le vapotage (71 % c. 44 %).

Environ huit adolescents sur dix (81 %) affirment également que leurs parents ont parlé d'alcool avec eux et un peu plus des trois quarts d'entre eux se souviennent d'avoir parlé de tabagisme (76 %), de cannabis (74 %) et de consommation de drogues (72 %). Plus de la moitié des jeunes (55 %) disent avoir discuté de vapotage avec leurs parents et moins de la moitié ont parlé de nicotine (43 %) ou d'opioïdes (40 %).

Observations qualitatives : Connaissances et impressions à propos de promotion du vapotage

On a évalué les connaissances des participants et on leur a demandé leurs impressions à propos de promotion du vapotage. Dans tous les groupes, les répondants se sont peu rappelé des promotions actuelles pour des produits de vapotage ou la cigarette électronique.

Ceux des groupes plus jeunes ont mentionné avoir vu des vidéos dans les médias sociaux ou en ligne sur des personnes qui utilisent des produits de vapotage (par ex., pour faire des trucs comme souffler des « O », etc.) ce qui, à leur avis ne constitue pas une promotion d'un produit spécifique ou un message en soi. Lors de discussions plus approfondies sur le sujet, plusieurs jeunes et jeunes adultes ont clairement démontré qu'ils connaissent des personnes qui ont ouvert un « compte vapotage » dans des applis de médias sociaux comme Instagram dans le but spécifique de faire des vidéos et de promouvoir des images de vapotage qui pourraient attirer le parrainage de fabricants.

Les répondants plus âgés ont mentionné avoir vu, dans les dépanneurs et les stations-services, des affiches illustrant des dispositifs de vapotage. Certaines étaient liées à un message portant sur la cessation du tabagisme.

Principaux points à retenir : Partage d'informations

• La majorité des parents affirment qu'ils ont eu une conversation avec leurs enfants au sujet de l'usage de drogues, d'alcool, de cannabis et de tabagisme.
• Ils sont moins nombreux à avoir eu des conversations à propos de vapotage; et moins nombreux encore à avoir parlé de nicotine et d'opioïdes.

G. Comportements actuels, passés et potentiels

Cette section passe en revue les résultats sur les comportements actuels, passés et potentiels liés à la cigarette, aux produits de vapotage (contenant ou non de la nicotine), au cannabis et à l'alcool. Les réponses à cette série de questions ont été utilisées pour définir les sous-sections examinées au long du rapport (par ex., fumeurs/non-fumeurs; vapoteurs/non-vapoteurs, etc.).

Comportements actuels

Pour commencer, nous avons présenté une liste de comportements aux répondants et nous leur avons demandé lesquels ils adoptent présentement.

Comme les résultats du sondage ont été pondérés pour refléter les chiffres sur le tabagisme tels qu'identifiés dans l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD) de 2017¹, l'incidence des fumeurs quotidiens dans l'échantillon de la population générale est de 11 % et celle des fumeurs occasionnels, de 4 %. Les jeunes de 13-14 ans et de 15-19 ans sont moins susceptibles de fumer chaque jour ou à l'occasion. Seulement 2 % des jeunes de 13-14 ans et 4 % des jeunes de 15-19 ans fument chaque jour. L'incidence des fumeurs occasionnels pour les deux groupes est similaire, soit 2 % des 13-14 ans et 3 % des 15-19 ans. Les jeunes adultes de 20-24 ans sont moins susceptibles que les répondants de la population générale de fumer chaque jour (9 %) mais légèrement plus susceptibles de fumer à l'occasion (6 %).

Pour chacune des activités suivantes, veuillez indiquer si, à l'heure actuelle, il s'agit de quelque chose que vous faites tous les jours, à l'occasion ou pas du tout.

Les autres différences démographiques comprennent :

• Les répondants les moins éduqués sont plus souvent des fumeurs quotidiens. Un quart des répondants (25 %) qui n'ont pas de diplôme d'études secondaires fument chaque jour de même que 15 % de ceux qui n'ont qu'un diplôme d'études secondaires.
• Les répondants dont le revenu du ménage est inférieur à 40 000 $ (17 %) fument plus souvent tous les jours que ceux qui ont des revenus plus élevés.
• Un plus grand nombre d'Autochtones fument chaque jour (29 % comparé à 10 % pour les autres répondants).

Les répondants de la population générale sont moins nombreux à vapoter des produits contenant de la nicotine chaque jour (3 %) qu'à fumer mais ils sont plus nombreux à vapoter à l'occasion (8 %). Les répondants de 13-14 ans et de 15-19 ans sont peu nombreux à vapoter tous les jours (1 % et 2 %, respectivement). Les jeunes adultes de 20-24 ans sont légèrement plus nombreux à vapoter chaque jour (5 %). Les jeunes de 13-14 ans sont ceux qui vapotent le moins souvent des produits contenant de la nicotine (6 %) comparé à ceux de 15-19 ans (11 %) et de 20-24 ans (13 %).

Les autres différences démographiques notables comprennent :

• Les hommes sont légèrement plus susceptibles de vapoter des produits contenant de la nicotine, chaque jour ou à l'occasion, (chiffres combinés de 11 %) que les femmes (8 %).
• Le vapotage occasionnel de produits contenant de la nicotine est plus commun en milieu urbain (8 %) qu'en milieu rural (5 %).
• Un nombre beaucoup plus élevé d'Autochtones vapotent des produits contenant de la nicotine chaque jour (11 %) ou à l'occasion (22 %) que de non-Autochtones.

En regroupant les résultats pour le tabagisme et le vapotage de produits contenant de la nicotine, on peut conclure qu'environ un répondant sur dix (9 %) fume mais ne vapote pas de produits avec nicotine, que 6 % utilisent les deux, c'est-à-dire ils fument et vapotent des produits avec nicotine et que 4 % des Canadiens de 13 ans et plus vapotent des produits contenant de la nicotine mais ne fument pas. Au total, 19 % des Canadiens utilisent l'un ou l'autre de ces produits avec nicotine. Les résultats varient largement par groupe d'âge, les jeunes de 13-14 ans étant les moins enclins à utiliser des produits avec nicotine, les moins enclins à fumer exclusivement des cigarettes (1 %), la moitié moins enclins que la moyenne nationale à être des utilisateurs doubles (3 %), mais juste aussi susceptibles que la population nationale dans l'ensemble d'absorber de la nicotine en vapotant et non en fumant (4 %). Les jeunes (15-19 ans) et les jeunes adultes (20-24 ans) sont les groupes d'âge les plus susceptibles de vapoter exclusivement des produits avec nicotine (9 %). L'utilisation double est au plus haut (14 %) parmi les répondants de 25-34 ans et au fur et à mesure qu'on avance en âge au-delà de 35 ans, on note une diminution importante de l'incidence de l'utilisation double et du vapotage exclusif de produits avec nicotine.

Les répondants de la population générale vapotent moins souvent des produits ne contenant pas de nicotine chaque jour (1 %) comparé à ceux qui vapotent des produits contenant de la nicotine, alors qu'un nombre à peu près égal d'entre eux vapotent des produits sans nicotine à l'occasion (9 %). Seuls 2 % des 13-14 ans et 1 % des 15-19 ans vapotent des produits sans nicotine chaque jour. Ils sont plus nombreux à le faire à l'occasion (12 % des 13-14 ans et 15 % des 15-19 ans). Vapoter des produits sans nicotine chaque jour (4 %) et à l'occasion (15 %) est plus commun chez les 20-24 ans.

En combinant les questions sur le vapotage de produits contenant de la nicotine ou non, on constate que 14 % des répondants de la population générale sont des vapoteurs quotidiens ou occasionnels et ce segment comprend 4 % d'entre eux qui ne vapotent que des produits avec nicotine, 6 % qui vapotent les deux types de produits et un autre 4 % qui ne vapotent que des produits sans nicotine. Dans les trois groupes d'âge suréchantillonnés, la tendance à vapoter en général ou à vapoter des produits avec nicotine s'accroit avec l'âge, alors que la tendance à ne vapoter que des produits sans nicotine demeure la même dans les trois groupes.

Il est moins fréquent de fumer une cigarette de cannabis ou un joint, dans la population générale, que vapoter et moins fréquent, aussi, que fumer une cigarette ordinaire. Un petit nombre de répondants (4 %) affirment qu'ils fument du cannabis chaque jour mais il sont quatre fois plus nombreux (16 %) à dire qu'ils le font à l'occasion. La consommation quotidienne (2 %) et occasionnelle (8 %) est plus faible parmi les 13-14 ans. À cet égard, les jeunes de 15-19 ans ont un comportement similaire à celui de la population générale – 3 % consomment du cannabis chaque jour et 17 %, à l'occasion. Les jeunes adultes de 20-24 ans sont plus susceptibles que ceux des autres groupes plus jeunes et que l'échantillon en général à affirmer qu'ils fument une cigarette de cannabis ou un joint chaque jour (7 %) ou à l'occasion (31 %).

Peu de répondants utilisent du cannabis sous une autre forme (incluant le vapoter) chaque jour (3 %) alors que 13 % le font à l'occasion. À l'instar de la cigarette de cannabis ou joint, les jeunes de 13-14 ans consomment moins souvent du cannabis sous une autre forme, que ce soit chaque jour (1 %) ou à l'occasion (9 %), alors que la consommation quotidienne (2 %) et occasionnelle (13 %) chez les 15-19 ans est similaire à celle de la population générale. Les jeunes adultes de 20-24 ans consomment moins souvent que les autres jeunes et que la population générale du cannabis sous d'autres formes comme le vapoter chaque jour (6 %) ou à l'occasion (24 %).

Boire de l'alcool est de loin le comportement le plus souvent indiqué. Alors que 9 % des répondants de la population générale disent boire de l'alcool chaque jour, 70 % le font à l'occasion. Un répondant sur cinq (21 %) ne boit pas du tout. Les jeunes de 13-14 ans sont beaucoup moins nombreux à en boire chaque jour (2 %) ou à l'occasion (19 %). Plus des trois quarts (76 %) ne boivent pas d'alcool du tout. Ce chiffre tombe à 48 % parmi les jeunes de 15-19 ans et à 20 % chez les jeunes adultes de 20-24 ans. Bien que 1 % des 15-19 ans disent boire chaque jour, 48 % affirment le faire à l'occasion. Boire chaque jour (5 %) et occasionnellement (74 %) est plus commun parmi les 20 à 24 ans.

Les deux tableaux qui suivent regroupent les utilisateurs quotidiens et les utilisateurs (quotidiens et occasionnels combinés) pour chacun des comportements.

Comportements passés

Pour la même liste de comportements, on a demandé aux répondants qui n'affichent pas un comportement présentement, s'il s'agit de quelque chose qu'ils ont déjà essayé.

De tous les comportements listés, les répondants ont le plus souvent consommé de l'alcool et des cigarettes. Les deux tiers (66 %) de ceux qui ne prennent pas d'alcool présentement en ont déjà consommé et 61 % de ceux qui ne fument pas ont déjà essayé une cigarette. Un moins grand nombre de jeunes de 13-14 ans ont déjà bu de l'alcool (43 %) que ceux de 15-19 ans (55 %) et de 20-24 ans (54 %). De même, un moins grand nombre d'adolescents plus jeunes ont déjà fumé une cigarette (18 %) comparé à ceux des groupes plus âgés (23 % des 15-19 ans et 38 % des 20-24 ans).

Pour ce qui est du vapotage avec ou sans nicotine, on note peu de différences dans la population générale. Un répondant sur dix a déjà essayé de vapoter un produit contenant de la nicotine alors que 13 % ont déjà essayé un produit sans nicotine. Un nombre plus faible de 13-14 ans ont déjà essayé de vapoter un produit contenant de la nicotine (6 %) par rapport à un produit sans nicotine (9 %). Les jeunes de 15-19 ans suivent le même schéma, quoiqu'ils sont plus nombreux à avoir essayé de vapoter des produits avec (13 %) et sans (17 %) nicotine. Les jeunes adultes de 20-24 ans ont essayé plus souvent que la population générale et que les plus jeunes de vapoter des produits avec (24 %) ou sans (30 %) nicotine.

Les répondants des groupes démographiques suivants ont plus souvent essayé des produits de vapotage avec nicotine :

• Répondants du Manitoba et de la Saskatchewan (14 %);
• Autochtones (30 %); et
• Répondants de 25-34 ans (18 %).

Les répondants des autres groupes ayant le plus souvent vapoté des produits sans nicotine incluent :

• Ceux dont le revenu du ménage est inférieur à 40 000 $ (16 %), particulièrement comparé à ceux dont le revenu du ménage est de 80 000 $ ou plus (11 %);
• Ceux du Manitoba et de la Saskatchewan (20 %);
• Des Autochtones (25 %); et
• Ceux de 25-34 ans (27 %).

Un répondant sur dix a déjà essayé du cannabis sous une forme qui n'est ni une cigarette ni un joint. Les 13-14 ans sont moins nombreux (3 %) à l'avoir essayé que les répondants de la population générale et ceux de 15-19 ans (6 %) et de 20-24 ans (15 %).

Pour chacun des éléments suivants, veuillez indiquer s'il s'agit de quelque chose que vous avez déjà essayé, même si ce n'était qu'une seule fois.