Recherche qualitative et quantitative sur les perceptions à l’égard de la nicotine - Résumé analytique

Préparé pour Santé Canada

Nom du fournisseur : Earnscliffe Strategy Group
Numéro de contrat : HT372-183684/001/CY
Valeur du contrat : 238 145,61 $
Date d'attribution du contrat : 13 novembre 2018
Date de livraison : 28 mars 2019

Numéro d'enregistrement : POR 067-18
Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Santé Canada à :
hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca

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Recherche qualitative et quantitative sur les perceptions à l'égard de la nicotine
Résumé analytique

Préparé pour Santé Canada
Nom du fournisseur : Earnscliffe Strategy Group
Mars 2019

Ce résumé analytique de recherche sur l'opinion publique présente les conclusions de groupes de discussion menés par Earnscliffe Strategy Group pour le compte de Santé Canada. La recherche s'est déroulée de décembre 2018 à mars 2019.

This publication is also available in English under the title: Qualitative and Quantitative Research on Perceptions of Nicotine

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Ottawa, Ontario K1A 0K9

Catalogue numéro : H14-317/2019F-PDF

Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-30413-7

Publications liées (numéro d'enregistrement : POR 067-18) :
H14-317/2019E-PDF (rapport final, anglais)
978-0-660-30412-0

© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, représentée par le ministre de Santé Canada, 2019.

Résumé analytique

L'agence Earnscliffe Strategy Group (Earnscliffe) est heureuse de remettre, à Santé Canada (SC), son rapport résumant les conclusions d'une recherche qualitative et quantitative visant à comprendre les perceptions des participants à l'égard de la nicotine.

Étant donné que le tabagisme est la principale cause évitable de mortalité et de maladie au Canada, le gouvernement du Canada a annoncé une cible de 5 % de moins de tabagisme d'ici 2035. Il fallait une recherche pour mieux comprendre le point de vue des Canadiens sur les effets sur la santé de la nicotine et sur la façon dont elle contribue aux risques associés à la cigarette. Les objectifs spécifiques de la recherche étaient de recueillir des renseignements des Canadiens au sujet de leur connaissances sur les dangers pour la santé et sur les risques associés au tabagisme et à la nicotine, de même qu'évaluer leurs réactions au concept hypothétique d'une cigarette qui contiendrait une très faible quantité de nicotine. Les commentaires générés par cette recherche aideront Santé Canada à comprendre comment maximiser les différentes politiques en vue d'atteindre les cibles fixées pour 2035. Le coût total de cette recherche a été de 238 145,61 $, incluant la TVH.

Pour atteindre ces objectifs, Earnscliffe a mené des travaux de recherche en trois phases.

La recherche a commencé par une phase qualitative initiale, laquelle comprenait une série de quinze groupes de discussion avec trois segments de la population canadienne : jeunes (16-19 ans) non-fumeurs; jeunes adultes (20-24 ans) non-fumeurs; et adultes (40-55 ans) fumeurs. Nous avons organisé trois séances dans chacune des villes suivantes : Toronto (3 décembre 2018); Halifax (4 décembre 2018); Montréal (5 décembre 2018); Winnipeg (5 décembre 2018); et Vancouver (6 décembre 2018).

Après les groupes de discussions initiaux, nous avons organisé une phase de recherche quantitative, laquelle consistait en un sondage en ligne auprès de 4190 Canadiens âgés de 13 ans et plus. Ce sondage a été mené à l'aide du panel d'internautes exclusif de Léger, notre partenaire en collecte de données. Nous avons collecté un total de 2000 cas comme échantillon reflétant la population en général. Nous avons également collecté des suréchantillons, avec les tailles d'échantillons suivantes dans chacun des groupes ciblés listés ci-après :

Le sondage a été menée entre le 11 février et le 7 mars 2019 en anglais et en français. Les données ont été pondérées pour représenter la composition démographique de la population canadienne de 13 ans et plus, incluant l'incidence des fumeurs quotidiens et occasionnels. Parce que l'échantillon est fondé sur des répondants qui ont initialement accepté de participer au panel, nous ne pouvons pas donner une estimation des erreurs d'échantillonnage et les résultats ne peuvent être décrits comme statistiquement extrapolables à la population ciblée. Le traitement de l'échantillon non probabiliste est en harmonie avec les Normes pour la recherche sur l'opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada pour les sondages en ligne.

Finalement, une dernière séance de suivi de recherche qualitative a été organisée avec deux segments de la population canadienne : jeunes (16-18) et jeunes adultes (19-24) qui vapotent à l'occasion ou qui sont susceptibles d'en faire l'essai. Ces discussions ont eu lieu à Toronto (19 mars 2019).

Il est important de noter que la recherche qualitative est une forme de recherche scientifique, sociale, politique et d'opinion publique. La recherche à l'aide de groupes de discussion n'est pas conçue pour aider un groupe à parvenir à un consensus ou à prendre des décisions, mais plutôt pour susciter une gamme complète d'idées, d'attitudes, d'expériences et d'opinions d'un échantillonnage choisi de participants sur un sujet défini. En raison de leur petit nombre, on ne peut attendre des participants qu'ils soient totalement représentatifs au sens statistique de la population plus large dont ils sont tirés et les conclusions ne peuvent être généralisées de façon fiable au-delà de leur nombre.

Les principales conclusions de la recherche sont présentées ci-dessous. Les résultats en caractères gras indiquent que les différences entre les données démographiques des groupes analysés sont beaucoup plus élevées (coefficient de confiance de 95 %) que le résultat d'autres sous-groupes discutés dans la même analyse.

Comportements et motivations

Comme les résultats du sondage ont été pondérés pour représenter l'incidence du tabagisme tel que relevé par l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD) de 2017, l'incidence des fumeurs dans les résultats du sondage est de 15 % (11 % fumeurs quotidiens, 4 % fumeurs occasionnels). L'incidence des jeunes de 13-14 ans est de 4 % (2 % fumeurs quotidiens, 2 % fumeurs occasionnels), 7 % (4 % fumeurs quotidiens, 3 % fumeurs occasionnels) des 15-19 ans disent être fumeurs et 15 % (9 % fumeurs quotidiens, 6 % fumeurs occasionnels) des jeunes de 20-24 ans disent qu'ils sont fumeurs.

Comparativement au nombre de personnes qui fument la cigarette, un moins grand nombre de membres de la population générale vapotent des produits contenant de la nicotine (11 %) mais l'incidence chez les jeunes suréchantillonnés indique que c'est une activité pratiquée par plus de jeunes répondants que de répondants plus âgés. Chez les jeunes de 13-14 ans, 7 % vapotent (6 % à l'occasion et 1 % chaque jour), tout comme 13 % des jeunes de 15-19 ans (11 % et 2 %) et 18 % des répondants âgé de 20-24 ans (13 % et 5 %).

Si on combine les résultats de l'usage de cigarettes et de vapotage de produits avec nicotine, le sondage indique que 19 % des Canadiens consomment de la nicotine grâce à l'une ou l'autre de ces méthodes. À peu près une personne sur dix (9 %) fume mais ne vapote pas de produits avec nicotine, environ 6 % sont des utilisateurs doubles qui fument et vapotent de la nicotine et 4 % des Canadiens de 13 ans et plus vapotent des produits avec nicotine mais ne fument pas.

Les résultats varient largement par groupe d'âge, les jeunes de 13-14 ans étant les moins susceptibles de consommer de la nicotine, les moins susceptibles de fumer exclusivement (1 %). La moitié d'entre eux sont aussi susceptibles que la moyenne nationale d'être des utilisateurs mixtes (3 %) mais il sont aussi susceptibles que la population en général de vapoter exclusivement des produits contenant de la nicotine (4 %). Les jeunes de 15-19 ans et les jeunes adultes (20-24 ans) sont les groupes d'âge les plus susceptibles de vapoter exclusivement des produits avec nicotine (9 % chaque jour ou à l'occasion). L'utilisation mixte est plus élevée (14 %) chez les 25-34 ans et, au-delà de cet âge, l'incidence du vapotage (mixte ou exclusif) décroit avec l'âge.

Il arrive assez souvent que les non-fumeurs fassent l'expérience de la cigarette, 61 % d'entre eux ayant indiqué qu'ils en ont fumé au moins une fois. Les groupes les plus jeunes sont beaucoup moins nombreux à dire qu'ils en ont fait l'expérience mais les chiffres augmentent rapidement dans les trois groupes de jeunes suréchantillonnés. Parmi les non-fumeurs de 13-14 ans, 18 % disent avoir déjà essayé de fumer. Ce nombre grimpe à 23 % chez les non-fumeurs de 15-19 ans et 38 % chez ceux de 20-24 ans.

Inversement, il est rare que des personnes aient vapoté des produits avec nicotine, 10 % de non-vapoteurs de nicotine disant l'avoir déjà fait. Encore une fois, les nombres grimpent avec l'âge dans les segments suréchantillonnés. Parmi les non-vapoteurs de nicotine de 13-14 ans, seuls 6 % avouent l'avoir déjà essayé. Ce chiffre grimpe à 13 % chez les non-fumeurs de 15-19 ans et 24 % chez ceux de 20-24 ans.

Les gens qui n'ont jamais essayé la cigarette sont bien certains qu'ils n'en feront rien à l'avenir, 85 % d'entre eux affirmant qu'ils ne le feraient définitivement pas. Le taux de non-fumeurs qui n'ont jamais essayé la cigarette et qui sont susceptibles de l'essayer (leur réponse ayant été définitivement, probablement ou probablement pas) est de 13 %. Parmi les jeunes de 13-14 ans qui n'ont jamais essayé une cigarette, près d'une personne sur trois (32 %) indique être susceptible de l'essayer, mais contrairement à l'expérience, le nombre de personnes qui sont susceptibles décroit avec l'âge dans les groupes suréchantillonnés. Chez les jeunes de 15-19 ans, seul le quart (25 %) de ceux qui n'ont jamais essayé de fumer disent être susceptibles et ce taux tombe à 14 % chez les jeunes adultes de 20-24 ans.

Ceux qui n'ont jamais essayé un produit de vapotage avec nicotine indiquent qu'ils sont légèrement plus susceptibles de l'essayer que dans le cas de la cigarette. Dans la population en général, 17 % des répondants qui n'ont jamais vapoté disent qu'ils sont susceptibles de vapoter des produits avec nicotine à l'avenir. Comme pour la cigarette, ce nombre est plus élevé chez les jeunes de 13-14 ans (37 %) et moins élevé chez les jeunes de 15-19 ans (26 %) mais à peine moins élevé chez les 20-24 ans (23 %). Les répondants de 20-24 ans qui n'ont jamais vapoté sont nettement plus susceptibles de vapoter des produits avec nicotine que les 20-24 ans qui n'ont jamais fumé le sont d'essayer la cigarette.

Les gens qui n'ont jamais fumé ont de nombreuses opinions très arrêtées sur les raisons pour lesquelles ils ne fument pas. Que l'on regarde les résultats dans la population générale ou dans tout groupe suréchantillonné, les trois raisons les plus largement et les plus vivement admises sont : éviter les maladies associées au tabagisme; n'avoir aucune bonne raison de fumer; et ne pas aimer l'odeur.

La majorité de ceux qui vapotent des produits avec nicotine achètent leurs dispositifs ou leurs liquides eux-mêmes, principalement dans un magasin de produits de vapotage (59 %) mais aussi en ligne jusqu'à un certain degré (21 %). Les jeunes adultes de 20-24 ans sont les plus susceptibles dans les groupes d'âge suréchantillonnés d'acheter des dispositifs de vapotage en ligne (24 %).

L'endroit où les répondants qui utilisent des produits de vapotage avec nicotine et qui ont l'âge légal achètent le plus souvent un tel dispositif est dans un magasin de produits de vapotage (62 %). Sensiblement moins d'adolescents de 13-14 ans (41 %) et de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal dans leur province (24 %) obtiennent ces produits dans ces magasins (notons que 46 % des adolescents de 15-19 ans qui ont l'âge légal achètent des dispositifs de vapotage dans un magasin de produits de vapotage). Une autre différence importante est que ces groupes obtiennent plus souvent un dispositif de leurs pairs. Les adolescents de 13-14 ans sont beaucoup plus nombreux à acquérir un tel dispositif en l'achetant (45 %) ou en l'empruntant (22 %) d'amis. De même, chez les jeunes de 15-19 ans qui n'ont pas l'âge légal, 27 % achètent un dispositif d'un ami et 35 % l'empruntent. Par comparaison, seulement 7 % de l'échantillon de la population générale d'âge légal (n=631) dit acheter des dispositifs d'amis et 14 % disent qu'ils l'empruntent auprès d'amis.

Dans la première ronde de groupes de discussion, les participants ont eu de la difficulté à se rappeler une quelconque publicité sur le vapotage ou la cigarette électronique; dans ce cas, ils ont parlé de matériel de promotion (affiches) dans les dépanneurs. Certains jeunes et jeunes adultes ont mentionné avoir vu dans les médias sociaux des vidéos de gens qui utilisent des produits de vapotage pour faire des trucs comme souffler des « O ». Ils n'ont pas immédiatement lié ces vidéos à une quelconque forme de promotion ou de publicité.

Impressions à l'égard de la nicotine

En général, la plupart des répondants au sondage considèrent qu'ils connaissent les effets du tabagisme sur la santé (91 %) et un nombre presque aussi grand d'entre eux (84 %) considèrent qu'ils connaissent les effets de la nicotine sur la santé. Les jeunes et les jeunes adultes se considèrent moins souvent bien renseignés sur le tabagisme et la nicotine que la population générale, mais ils se sentent largement bien informés. Les jeunes de 13-14 ans sont les moins susceptibles de se sentir bien informés sur le tabagisme (77 %) ou la nicotine (69 %). Les jeunes de 15-19 ans sont légèrement mieux informés sur le tabagisme (86 %) et la nicotine (71 %), tout comme les jeunes adultes de 20-24 ans (83 % et 72 %, respectivement).

On note peu de différence entre les fumeurs et les non-fumeurs, quoique les fumeurs indiquent plus souvent qu'ils sont bien informés des effets de la nicotine (50 % comparativement à 44 % des non-fumeurs) de même que sur les effets du tabagisme (60 % comparativement à 56 %).

Les participants de tous les groupes d'âge, peu importe qu'ils fument ou non, connaissent les effets à long terme et à court terme du tabagisme et ils ont lié les effets nocifs sur la santé aux produits chimiques qui, selon eux, sont ajoutés aux cigarettes, de même qu'au goudron et aux substance cancérigènes.

En termes de préoccupation au sujet des effets sur la santé de la nicotine seule ou de la nocivité de la nicotine pour les personnes qui en consomment, le sondage démontre que les gens s'inquiètent et qu'ils ont le sentiment que la nicotine est nocive pour ceux qui en absorbent. Dans les groupes suréchantillonnés, la vaste majorité de tous les segments sont au moins plutôt préoccupés : 85 % (très ou plutôt préoccupés) des jeunes de 13-14 ans et de 15-19 ans, 82 % des jeunes adultes 20-24 ans, 77 % des fumeurs et 89 % des non-fumeurs. Cependant, il convient de noter que de tous les groupes suréchantillonnés, les fumeurs sont les moins susceptibles d'être très préoccupés (28 %). Ils sont également moins enclins à décrire la nicotine comme très nocive (32 %) par rapport aux non-fumeurs (63 %).

Les participants aux groupes de discussion ont spontanément lié la nicotine à la dépendance mais ils manquent de connaissances sur cette substance, sur sa provenance et sur sa présence. Ils ont eu de la difficulté à nommer des effets sur la santé associés à la nicotine à part la dépendance, bien que à l'aide d'une liste de maladies qu'on leur a présentée, ils ont facilement admis que la nicotine pouvait être en cause.

Confirmant les conclusions des groupes de discussion, une majorité des répondants au sondage (72 %) sont d'avis que la dépendance est un effet sur la santé du tabagisme et de la nicotine. En outre, les résultats du sondage démontrent que les répondants avaient tendance à penser que plusieurs autres effets sur la santé sont attribuables au tabagisme et à la nicotine incluant, entre autres, le cancer (75 %), les effets sur les enfants à naître (75 %) et les maladies cardiaques (74 %). Des dix-sept effets possibles sur la santé passés en revue, aucun n'a été attribué à la nicotine seule, le nombre le plus élevé étant les 19 % qui estiment que la dépendance est liée uniquement à la nicotine seule.

Faisant preuve d'un manque de certitude sur la nature de la nicotine, un peu moins de la majorité des répondants au sondage ont convenu que la nicotine est une substance naturelle (46 %) ou qu'on l'ajoute aux cigarettes durant le processus de fabrication (47 %). La majorité d'entre eux pensaient aussi qu'on peut synthétiquement en fabriquer (60 %) et qu'elle se retrouve naturellement dans les plants de tabac (55 %). Sur ces questions, environ un répondant sur quatre a refusé d'exprimer son avis d'une façon ou d'une autre.

On a demandé aux participants aux groupes de discussion de classer les produits contenant de la nicotine sur un spectre allant du plus nocif au moins nocif. La cigarette a été nettement perçue comme la source la plus nocive en raison de ses propriétés de combustion et de l'inclusion de produits chimiques, de goudron et de substances cancérigènes. Ceux qui ont mentionné le tabac à mâcher comme source de nicotine estiment que ce produit est aussi nocif ou un peu moins nocif que la cigarette ordinaire. Venait ensuite le vapotage qui a été considéré comme moins nocif que la cigarette ordinaire parce qu'il s'agit de vapeur plutôt que de combustion. La gomme à la nicotine et les timbres de nicotine, etc., ont été considérés comme les produits les moins nocifs, surtout parce qu'ils sont clairement vus comme des instruments de désaccoutumance.

Les résultats du sondage ont confirmé les conclusions de la recherche qualitative bien que la liste des sources de nicotine était plus restreinte. La cigarette est clairement reconnue comme très nocive (91 % nocive/très nocive), ainsi que le vapotage de produits avec nicotine (68 % nocif/très nocif). L'inhalateur de nicotine suit loin derrière en termes de danger perçu (58 % nocif/très nocif). Les autres sources de nicotine ont été vues comme encore moins nocives mais aucune n'a été vue comme inoffensive par un grand nombre de répondants (vaporisateur de nicotine, 52 %; cigarettes à très faible teneur en nicotine, 52 %; pastille de nicotine, 43 %; gomme à la nicotine, 39 %; et timbre de nicotine, 36 % ayant répondu nocif/très nocif).

Sur le sujet du vapotage, la majorité des répondants au sondage dans tous les groupes cibles, ont indiqué leur malaise à l'idée que des jeunes utilisent des produits de vapotage, en particulier ceux qui contiennent de la nicotine. Cette prise de position est presque aussi largement et fortement répandue que celle concernant les jeunes qui commencent à fumer la cigarette. Bien que 86 % de la population générale soit en désaccord avec l'énoncé « Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes commencent à fumer la cigarette », les participants sont presque aussi nombreux (81 %) à être en désaccord avec l'énoncé « Je ne vois aucun problème à ce que les jeunes utilisent des produits de vapotage qui contiennent de la nicotine ». En effet, le nombre de personnes en désaccord est encore élevé (65 %) à l'idée de jeunes gens utilisant des produits de vapotage sans nicotine. Selon une majorité de participants de la population générale (71 %) et des groupes cibles suréchantillonnés (13-14 = 60 %, 15-19 = 59 %, 20-24 = 59 %), le vapotage n'est pas socialement acceptable.

Les répondants au sondage sont quelque peu divisés, à savoir si les cigarettes seraient moins nocives si on en retirait la nicotine. Dans le groupe de la population générale, un plus grand nombre de participants sont en désaccord (45 %) avec cette idée qu'en accord avec elle (32 %), mais les fumeurs ont davantage tendance à être en accord (47 %) avec cet énoncé qu'en désaccord (31 %). Dans les groupes de jeunes suréchantillonnés, les avis tendent à être plus également partagés. Chez les jeunes de 13-14 ans, 38 % sont en accord et un nombre égal sont en désaccord. Chez les jeunes de 15-19 ans, 38 % sont en accord et 37 %, en désaccord.

Bien que l'opinion soit divisée de manière similaire, les répondants conviennent un peu plus facilement qu'enlever la nicotine des produits de vapotage rendrait ces produits moins nocifs – plus du tiers (39 %) sont d'accord alors que 31 % sont en désaccord.

Évaluation du concept de cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN)

Une cigarette à très faible teneur en nicotine (TFTN) est une cigarette faite avec du tabac qui est toujours fumé, mais dont la plus grande part de nicotine (95 % ou plus) a été extraite. À l'heure actuelle, chaque cigarette contient généralement 12 ou 13 mg de nicotine. Une cigarette TFTN pourrait contenir moins de 1 mg de nicotine. Tous les autres aspects de la consommation de cigarettes resteraient les mêmes, à l'exception du taux de nicotine. Il convient de noter qu'une cigarette à très faible teneur en nicotine n'est pas la même chose que les produits de tabac « légers » ou « doux » qui ont déjà été disponibles au Canada.

Le concept de cigarette TFTN a suscité des réactions mitigées parmi les participants aux groupes de discussion. Certains ont dit connaître un peu ce qu'est une cigarette TFTN mais on sent qu'ils confondaient clairement le terme avec le concept de cigarettes « légères » ou « douces ».

Parmi les participants aux groupes de discussion, les avantages perçus des cigarettes TFTN comprenaient : causent moins de dépendance; instrument de désaccoutumance; moins dommageables (car contenant moins de nicotine); pour les personnes qui pensent à fumer une cigarette pour la première fois; il vaut mieux fumer une cigarette qui ne contient pas de nicotine qu'une qui en contient; et peut diminuer la consommation d'alcool.

Les inconvénients perçus des cigarettes TFTN comprenaient : risque de fumer un plus grand nombre de cigarettes TFTN pour obtenir la « dose » voulue de nicotine; exposition continue aux produits chimiques nocifs de la cigarette; potentiel d'attirer les non-fumeurs à griller une cigarette; rituel/habitude de fumer; et questions sur les produits qui seraient ajoutés pour compenser la réduction de nicotine.

Les répondants au sondage ont confirmé que le concept n'est pas immédiatement apprécié, la moitié (51 %) d'entre eux ayant exprimé des opinions défavorables au sujet du concept et seulement 18 % ayant émis un avis positif. Parmi les populations ciblées suréchantillonnées dans le sondage, les fumeurs se sont clairement démarqués comme le seul segment où un plus grand nombre de répondants avaient une opinion plus favorable que défavorable à cette idée – près de la moitié (48 %) d'entre eux avaient une opinion favorable alors que 15 % ont émis un avis défavorable.

Les jeunes et les jeunes adultes des groupes de discussion ont indiqué qu'ils ne seraient pas susceptibles de considérer une cigarette TFTN si un tel produit était introduit, alors que le fumeurs adultes étaient plus intéressés.

Les non-fumeurs plus jeunes n'étaient pas intéressés surtout parce que les raisons pour lesquelles ils ne fument pas maintenant (par ex., présence de produits chimiques nocifs, combustion, odeur désagréable persistante, effets liés à l'hygiène) ne changeraient pas radicalement.

De l'autre côté, les fumeurs adultes seraient prêts à essayer les cigarettes TFTN, soit par curiosité, soit pour tenter de se passer de cigarettes ordinaires. Cependant, la plupart d'entre eux ont estimé que l'expérience et le coût de telles cigarettes pourraient influer sur leur usage de cigarettes TFTN.

Sur le plan quantitatif, dans la population générale, 24 % sont susceptibles d'essayer les cigarettes TFTN, soit définitivement (5 %), probablement (9 %) ou probablement pas (10 %) si elles devenaient disponibles au Canada. Les taux de propension sont similaires dans les trois groupes de jeunes suréchantillonnés mais les résultats contrastent fortement selon le statut de fumeur. La vaste majorité (82 %) des fumeurs disent qu'ils essaieraient probablement les cigarettes TFTN. Un nombre beaucoup plus faible (14 %) de non-fumeurs disent qu'ils ne les essaieraient probablement pas ou qu'ils en feraient probablement ou définitivement l'essai.

Plus de la moitié des fumeurs pensent que si les cigarettes TFTN étaient disponibles, elles remplaceraient entièrement (27 %) ou partiellement (31 %) les cigarettes qu'ils fument maintenant.

Pour faire écho aux résultats décrits ci-dessus, au sujet du retrait de la nicotine, les répondants sont divisés à savoir si les cigarettes TFTN seraient aussi nocives que les cigarettes ordinaires (41 %) ou à tout le moins un peu moins nocives (44 %). Encore une fois, les fumeurs sont légèrement plus résolument d'avis que les cigarettes TFTN seraient moins dommageables que les cigarettes ordinaires (58 %, comparativement à 42 % des non-fumeurs).

Pour un grand nombre de mesures quantitatives, on note que les répondants ont des avis partagés et incertains sur le concept des cigarettes TFTN. Les répondants sont plus d'accord (50 %) qu'en désaccord (22 %) que les cigarettes TFTN aideraient les fumeurs qui tentent de cesser de fumer mais, du même coup, on s'entend plus qu'on ne diverge sur l'idée que l'introduction des cigarettes TFTN pourrait convaincre certaines personnes qui autrement ne fument pas, de les essayer. En outre, l'opinion est presque également divisée à savoir si les cigarettes TFTN offrent plus d'avantages (27 %) ou d'inconvénients (25 %) aux fumeurs – bien que sur ce point, les fumeurs sont plus convaincus d'en tirer un avantage net (42 %) plutôt que de subir un inconvénient (16 %).

Partage d'informations (entre parents et adolescents)

Le sondage clarifie les types de discussions liées aux drogues qui ont lieu entre les parents et leurs adolescents. La plupart des parents d'adolescents et les jeunes eux-mêmes indiquent avoir eu des conversations au sujet de l'usage des drogues (82 % et 72 %, respectivement), l'alcool (81 % dans les deux cas), le tabagisme (78 % et 76 %) et le cannabis (77 % et 74 %). Cependant, les proportions de participants qui avouent avoir eu une conversation au sujet du vapotage sont beaucoup plus faibles – 55 % des parents et des jeunes disent en avoir parlé. Le nombre de personnes qui ont eu une conversation au sujet de la nicotine est encore plus faible (44 % des parents et 43 % des jeunes).

Énoncé de neutralité politique

Firme de recherche : Earnscliffe Strategy Group Inc. (Earnscliffe)
Numéro de contrat : HT372-183684/001/CY
Date d'attribution du contrat : 13 novembre 2018

J'atteste, par la présente, comme représentant d'Earnscliffe Strategy Group, que le produit livrable respecte entièrement les exigences relatives à la neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans les Politiques de communications du gouvernement du Canada et dans les Procédures de planification et d'attribution de marchés de services de recherche sur l'opinion publique. Plus spécifiquement, le rapport ne comprend aucun renseignement sur les intentions de vote des électeurs, leurs préférences sur les partis politiques, les positions des partis ou les cotes de rendements d'un parti politique ou de ses leaders.

Signé :
Date : 28 mars 2019
Doug Anderson
Partenaire, Earnscliffe