Valeurs sociales et segmentation psychographique des utilisateurs et des non-utilisateurs de tabac et de nicotine

Rapport final

Préparé pour Santé Canada

Nom du fournisseur : Earnscliffe Strategy Group
Numéro de contrat : HT372-192982/001/CY
Valeur du contrat : 239 989,12 $
Date d'attribution : 6 septembre 2019
Date de livraison : 21 février 2020

Numéro d'enregistrement : POR 048-19
Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Santé Canada à l'adresse suivante :
hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca

This report is also available in English.

Préparé pour Santé Canada
Nom du fournisseur : Earnscliffe Strategy Group
Février 2020

Ce rapport de recherche sur l'opinion publique présente les résultats d'un sondage en ligne et de groupes de discussion menés par Earnscliffe Strategy Group pour le compte de Santé Canada. La recherche a été menée de septembre 2019 à février 2020.

Cette publication est aussi disponible en anglais sous le titre : Social Values and Psychographic Segmentation of Tobacco and Nicotine Users and Non-Users

Cette publication ne peut être reproduite qu'à des fins non commerciales. Une autorisation écrite préalable doit être obtenue de Santé Canada. Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Santé Canada à l'adresse suivante : hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca ou à celle-ci :

Santé Canada, DGCAP
200, promenade Églantine, Pré Tunney
Immeuble Jeanne-Mance Building, AL 1915C
Ottawa (Ontario)  K1A 0K9

Numéro de catalogue : H14-345/2020E-PDF

Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-34329-7

Publications connexes (numéro d’enregistrement : POR 048-19)

H14-345/2020F-PDF (Rapport final, français)
978-0-660-34330-3

©  Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de la Santé, 2020

TABLE DES MATIÈRES

• SOMMAIRE
• INTRODUCTION
• CONSTATATIONS DÉTAILLÉES
  • SECTION A : COMPRÉHENSION DU VAPOTAGE ET DE LA NICOTINE
  • SECTION B : COMPORTEMENTS ACTUELS ET PASSÉS
  • SECTION C : PROFIL PSYCHOGRAPHIQUE DE L'ÉCHANTILLON DU SONDAGE
  • SECTION D : INDEXATION PSYCHOGRAPHIQUE DES COMPORTEMENTS LIÉS À LA NICOTINE
  • SECTION E : ACCENT SUR LES JEUNES DE 15 À 19 ANS QUI VAPOTENT EXCLUSIVEMENT
• CONCLUSIONS
• ANNEXE A : RAPPORT SUR LA MÉTHODOLOGIE DE L’ENQUÊTE
• ANNEXE B:  QUESTIONNAIRE
• ANNEXE C : RAPPORT SUR LA MÉTHODOLOGIE DES GROUPES DE DISCUSSION
• ANNEXE D:  QUESTIONNAIRE DE RECRUTEMENT
• ANNEXE E:  GUIDE DE DISCUSSION
• ANNEXE F:  ACTIVITÉ ÉCRITE

SOMMAIRE

Earnscliffe Strategy Group (Earnscliffe) est heureux de présenter à Santé Canada ce rapport qui résume les résultats de la recherche quantitative et qualitative menée pour comprendre les valeurs sociales et la segmentation psychographique des utilisateurs et des non-utilisateurs de tabac et de nicotine.

Le gouvernement du Canada s'est engagé à réduire la consommation de tabac à moins de 5 % d'ici 2035 afin de contribuer à lutter contre la prévalence des maladies chroniques, telles que le cancer, les affections respiratoires et les maladies cardiaques. Afin d'atteindre cet objectif, Santé Canada a créé un robuste programme de surveillance capable de recenser une variété de statistiques liées au tabagisme et au vapotage, du nombre de cigarettes qu'une personne fume par jour, à l'âge qu'il avait lorsqu'il a commencé à fumer ou à vapoter. Bien que ces données aient permis d'obtenir une variété d'informations et d'aperçus démographiques (âge, sexe, province, revenu, etc.), on ne sait pas encore très bien qui sont les personnes qui fument ou les personnes qui vapotent à un niveau plus personnel. L'objectif de cette recherche était de comprendre leur moralité, leurs valeurs, leurs systèmes de croyances, leurs opinions en matière de santé, etc. Les objectifs spécifiques étaient de déterminer s'il existe ou non différents segments au sein de la population fumeuse et vapoteuse auprès desquels des messages différents auraient une résonance plus forte que ceux utilisés actuellement. La recherche s'est concentrée sur le vapotage, alors que le taux de tabagisme chez les jeunes est à son plus bas niveau historique, le vapotage chez les jeunes augmente actuellement à un rythme effréné, en particulier chez les jeunes de 16 à 19 ans. C'est pourquoi Santé Canada a voulu mieux comprendre ce phénomène. Les résultats de cette recherche aideront Santé Canada à comprendre comment optimiser les différentes politiques pour atteindre son objectif de 2035. Le coût total de cette recherche s'est élevé à 239 989,12 $, TVH comprise.

Outre les objectifs d'information, Santé Canada devait veiller à ce que chacun des divers publics cibles spécifiques soit échantillonné de manière adéquate afin de mieux comprendre les nuances d'opinion par public cible. Chaque public cible, dont certains ne sont pas mutuellement exclusifs, a été échantillonné selon les nombres suivants :

• Au moins n=2 000 personnes de 15 à 19 ans;
• Au moins n=1 000 personnes de 15 ans ou plus qui fument;
• Au moins n=1 000 personnes de 15 ans ou plus qui vapotent;
• Au moins n=500 personnes de 15 à 19 ans qui vapotent;
• Au moins n=700 personnes de 20 ans ou plus qui vapotent.

Pour atteindre tous ces objectifs, Earnscliffe a mené un programme de recherche en deux phases.

La recherche a commencé par une phase quantitative comprenant un sondage en ligne auprès de 7 773 Canadiens de 15 ans et plus. Le sondage en ligne a été mené par notre partenaire de collecte de données, le panel propriétaire de Leger. Afin d'atteindre les tailles d'échantillons cibles pour tous les publics recensés, Earnscliffe a élaboré une approche de collecte de données qui a commencé avec un total de 6 071 entretiens recueillis comme échantillon de base de la population générale âgée de 15 ans et plus. Ensuite, les suréchantillons suivants ont été recueillis auprès de chacun des publics énumérés ci-dessous afin d'atteindre tous les objectifs d’échantillonnage du public cible :

• 1 595 cas supplémentaires parmi les jeunes de 15 à 19 ans;
• 107 cas supplémentaires parmi les personnes de 20 ans et plus qui vapotent.

Au bout du compte, les publics cibles ont atteint les tailles d'échantillon suivantes :

• n=2 013 personnes de 15 à 19 ans;
• n=1 420 personnes de 15 ans ou plus qui fument;
• n=1 232 personnes de 15 ans ou plus qui vapotent;
• n=523 personnes de 15 à 19 ans qui vapotent;
• n=709 personnes de 20 ans ou plus qui vapotent.

Le sondage a été mené du 24 décembre au 21 janvier 2020 en anglais et en français. Les données ont été pondérées pour refléter la composition démographique de la population canadienne de 15 ans et plus, y compris l'incidence du tabagisme. Comme l'échantillon en ligne est basé sur les personnes qui se sont initialement autosélectionnées pour participer au panel, aucune estimation de l'erreur d'échantillonnage ne peut être calculée, et les résultats ne peuvent pas être décrits comme statistiquement projetables à la population cible. Le traitement ici de l'échantillon non probabiliste est conforme aux Normes pour la recherche sur l’opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada - Sondages en ligne.

En outre, en raison de l'utilisation de panels en ligne à participation volontaire non probabilistes pour la collecte de données, ce sondage ne devrait pas être utilisé pour les taux d'incidence des comportements. Pour obtenir des informations statistiques sur la prévalence, veuillez consulter l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD, disponible à l’adresse https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/enquete-canadienne-tabac-alcool-et-drogues.html).

La deuxième phase de la recherche a comporté une phase qualitative comprenant une série de quinze groupes de discussion avec trois segments de la population canadienne (18+) : les adultes qui vapotent actuellement, mais n'ont jamais fumé, les adultes qui vapotent actuellement, mais ont déjà fumé la cigarette, et les adultes qui vapotent et fument la cigarette à l’heure actuelle (double usage). Trois séances ont été organisées dans chacune des cinq villes suivantes : Halifax (3 février 2020), Montréal (4 février 2020), Toronto (5 février 2020), Calgary (6 février 2020) et Vancouver (8 février 2020). Tous les groupes ont duré une heure et demie. Les groupes de Montréal se sont déroulés en français, alors que tous les autres étaient en anglais.

Il est important de noter que la recherche qualitative est une forme de recherche scientifique, sociale, stratégique et d’opinion publique. La recherche par groupes de discussion n’est pas conçue pour aider un groupe à atteindre un consensus ou à prendre des décisions, mais plutôt pour obtenir toute la gamme des idées, des attitudes, des expériences et des opinions d’un échantillon sélectionné de participants sur un sujet défini. En raison de leur nombre restreint, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils soient parfaitement représentatifs, d’un point de vue statistique, de la population plus large dont ils sont issus, et les résultats ne peuvent pas être généralisés de manière fiable au-delà de leur nombre.

Les principaux résultats de la recherche sont présentés ci-dessous. Les résultats en gras indiquent que le résultat du groupe démographique mentionné est considérablement plus élevé (à l'intervalle de confiance de 95 %) que le résultat trouvé dans les autres sous-groupes discutés dans la même analyse.

Comprendre le vapotage et la nicotine

• En ce qui concerne les perceptions des répondants, la pluralité (31 %) estime que les produits de vapotage sont le plus souvent associés à la fois à des utilisations récréatives et à des mesures visant à aider les gens à arrêter de fumer. Ce chevauchement des motivations commence à se séparer quelque peu lorsqu'on l'analyse sur la base du comportement. Parmi les personnes qui s'adonnent au vapotage, on distingue deux grandes catégories : celles qui le font pour réduire ou éliminer leur consommation de cigarettes et celles pour lesquelles l'activité procure un ou plusieurs autres bienfaits.
• Les principales raisons pour lesquelles les personnes qui vapotent choisissent de le faire sont l'arrêt du tabac (26 %), la réduction du stress et la détente (13 %) et la pression des pairs et des objectifs sociaux (11 %). Les principales raisons pour lesquelles les personnes qui ne vapotent pas à la nicotine choisissent de ne pas le faire comprennent les préoccupations sur la santés (33 %), le désir de cesser de fumer ou de vapoter avec de la nicotine (22 %) et le fait qu'elles ne s'y intéressent généralement pas (17 %). Les discussions de groupe avec les personnes qui vapotent ont renforcé les résultats du sondage et ajouté un peu de couleur aux idées exprimées. La plupart ont décrit avoir commencé par curiosité et avec un ou plusieurs amis qui avaient déjà vapoté et, dans presque tous les cas, leur première expérience a été d'utiliser un dispositif appartenant à quelqu'un d'autre. De nombreux participants ont dit apprécier l'aspect social et le soulagement du stress que leur procure le vapotage. En revanche, les participants qui fument actuellement ou qui ont fumé dans le passé étaient plus enclins à décrire leur motivation comme étant celle de cesser de fumer, généralement en remplacement de certaines, mais pas de toutes les cigarettes qu'ils fumeraient habituellement chaque jour. Ces personnes avaient tendance à citer plus souvent des aspects particuliers du vapotage qu'elles appréciaient : soit qu'il reproduisait plus fidèlement le mouvement de la main vers la bouche du fumeur et qu'il pouvait procurer une sensation de gorge raisonnablement similaire à celle qu'elles recherchent lorsqu'elles fument. La plupart des personnes qui vapotent ont commencé par curiosité parce qu'un ami ou une connaissance leur a fait découvrir cette pratique.
• En termes de santé, ni le vapotage ni le tabagisme ne sont des préoccupations majeures lorsqu'on leur demande de citer les problèmes de santé les plus urgents auxquels le Canada est actuellement confronté, aucun de ces problèmes n'ayant été mentionné par plus de 1 % des répondants. En ce qui concerne le vapotage en particulier, les répondants ont tendance à décrire leur niveau de connaissance des effets sur la santé comme étant au mieux modeste, mais que ce soit en dépit d'un manque de connaissances ou à cause de cela, la perception des dommages est assez répandue. Seuls 43 % des répondants ont estimé être informés des effets sur la santé des produits de vapotage contenant de la nicotine. Un nombre encore plus restreint (36 %) se considère comme informé des effets sur la santé du vapotage de produits contenant du cannabis, et encore moins (31 %) se considèrent comme informés des effets sur la santés du vapotage de produits contenant uniquement des arômes. Néanmoins, la majorité (69 %) estimait que les produits de vapotage contenant de la nicotine étaient extrêmement ou très nocifs. La moitié (50 %) des répondants estimaient que les produits contenant du cannabis étaient nocifs, et environ un tiers (38 %) étaient d’avis que les produits ne contenant que des arômes étaient nocifs. Plus de la moitié (52 %) des personnes interrogées estimaient que le risque pour la santé des produits de vapotage est le même, quel que soit le niveau de nicotine.
• Dans l'ensemble, les répondants sont quelque peu divisés sur les dommages relatifs des produits de vapotage contenant de la nicotine par rapport à la cigarette. Par rapport à celle-ci, 40 % des répondants estimaient que les produits contenant uniquement des arômes sont moins nocifs, tandis que 30 % pensaient la même chose des produits contenant du cannabis et 20 % des produits contenant de la nicotine. Dans les groupes de discussion, les participants ont eu tendance à ajouter que si les effets à long terme sur la santé de la cigarette sont définitivement négatifs, connus et bien établis, il existe un certain degré d'incertitude en raison de l'absence d'antécédents ou de preuves d'effets à long terme liés au vapotage. Les membres des groupes qui fument actuellement ou qui ont fumé dans le passé étaient beaucoup plus catégoriques sur le fait que les effets nocifs du vapotage, quels qu'ils soient, ne seront probablement pas aussi graves que les effets nocifs associés à la cigarette.
• Il existe certaines différences d'opinions basées sur les comportements d'utilisation qui méritent d'être notées en termes de risques sur la santé perçus. Les répondants qui utilisent des concentrations de nicotine plus élevées (plus de 2 %) sont plus susceptibles de penser que les produits contenant de la nicotine sont moins nocifs (un peu nocifs ou pas nocifs du tout) que celles qui utilisent moins de 2 % de nicotine, voire pas du tout (28 % contre 18 % et 7 % respectivement).   De même, les personnes qui vapotent une fois par mois ou moins ont nettement plus tendance à trouver les produits contenant de la nicotine extrêmement nocifs (20 %) que celles qui vapotent tous les jours (5 %).
• Le sentiment de crainte concernant les effets sur la santé associés au vapotage semble s'être développé relativement récemment. La moitié (47 %) des répondants estimaient que leur impression du danger associé au vapotage de produits contenant de la nicotine s'était aggravée. Deux répondants sur cinq (40 %) ont déclaré la même chose pour les produits de vapotage contenant du cannabis et 39 % pour les produits contenant uniquement des arômes. La principale raison pour laquelle les impressions sur les produits de vapotage ont changé au fil du temps était les rapports des médias, suivis par les nouvelles de personnes mourant ou tombant malades à cause du vapotage, et enfin l'idée que le vapotage cause des dommages et maladies pulmonaires. Les groupes de discussion ont mentionné le sentiment général que les nouvelles sur les maladies pulmonaires suscitaient de nouvelles inquiétudes quant à ce qu'elles mettaient dans leurs poumons, bien que les personnes qui fument actuels étaient moins enclins à se décrire comme découragés par ce même problème de santé émergent.
• En ce qui concerne la dépendance, les phases quantitative et qualitative ont montré que la plupart comprennent la nature addictive de la nicotine, que ce soit dans la cigarette ou dans les produits de vapotage qui contiennent de la nicotine. Cela dit, nombreux sont encore ceux qui pensent que même les produits de vapotage qui ne contiennent pas de nicotine créent une dépendance. Les produits de vapotage contenant de la nicotine sont de loin considérés comme les plus addictifs (83 %), suivis par les produits contenant du cannabis (67 %), et enfin les produits contenant uniquement des arômes (50 %). Lorsqu'on a demandé aux personnes qui vapotent si elles se considéraient comme dépendantes, la moitié (50 %) ont déclaré être très ou un peu dépendantes. Les personnes qui se considèrent comme très dépendantes au vapotage sont beaucoup plus nombreuses que les autres à penser que les produits contenant uniquement des arômes (28 %) ou de la nicotine (62 %) sont extrêmement nocifs. Dans les groupes de discussion, il convient de noter que pratiquement personne n'a déclaré vapoter des produits ne contenant pas de nicotine. Cela dit, de nombreux participants ont estimé que leur vapotage était une dépendance, certains l'ont décrite comme étant « déjà » une dépendance, puisque leur durée d'utilisation était de quelques années ou moins. Les membres des groupes qui se sont décrits comme dépendants n'appréciaient pas ce fait et estimaient qu'une dépendance à la nicotine était plus problématique qu'une dépendance à quelque chose comme le chocolat, étant donné l'inconfort physique du cessation qui accompagne la tentative de cesser de consommer de la nicotine et qui, selon eux, n'est pas lié à une dépendance à quelque chose comme le chocolat. 

Emballage

• Bien que la plupart des participants aux groupes de discussion décrivent leur premier contact avec le vapotage comme étant dans un cadre social et n'impliquant pas d'emballage, il est clair, d'après les groupes et les résultats du sondage, que l'exposition à l'emballage est assez répandue parmi ceux qui pratiquent le vapotage. Les trois quarts des répondants (75 %) ont acheté ou reçu leur dispositif de vapotage dans une boîte. Et deux tiers (65 %) ont acheté ou reçu leurs capsules ou liquides dans une boîte d'origine. Environ un tiers (30 %) des répondants qui vapotent gardent leur dispositif le conservent dans l'emballage d'origine. Ce chiffre passe à 39 % avec les capsules et liquides. La majorité des personnes de tous les groupes d'âge se débarrassent de leur emballage, bien que les personnes de 25 ans ou plus soient légèrement plus nombreuses à conserver leur produit dans son emballage d'origine (34 %).
• Les répondants qui vapotent tous les jours ont beaucoup plus tendance à dire que leur dispositif de vapotage (96 %) ou leurs capsules ou liquides (79 %) sont venus dans une boîte, par rapport à celles qui vapotent une fois par mois ou moins (66 % et 62 % respectivement). Dans les groupes de discussion, les personnes qui vapotent moins fréquemment avaient tendance à comprendre un grand nombre de personnes qui ne vapotent que socialement et quelques autres qui ne vapotent que des produits appartenant à d'autres, limitant ainsi leur exposition aux emballages.

Comportements actuels et passés

• Comme ce sondage porte sur un échantillon non probabiliste, tout résultat sur le comportement est utile pour recenser ceux qui se comportent d'une manière ou d'une autre et permettre la comparaison de groupes de répondants en fonction de leurs comportements, mais les résultats sur l'incidence ne sont pas des mesures fiables des proportions qui le font. Pour obtenir des informations statistiques sur la prévalence, veuillez consulter l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD, disponible à l’adresse https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/enquete-canadienne-tabac-alcool-et-drogues.html).
• Compte tenu de la taille de l'échantillon du sondage et des populations suréchantillonnées, les sous-ensembles de répondants identifiés par leurs comportements fournissent des cellules de taille suffisante pour un examen statistique détaillé. Un répondant sur cinq (19 %) a fumé la cigarette au cours des 30 derniers jours, un sur dix (9 %) a vapoté avec de la nicotine, 6 % ont vapoté uniquement des arômes ou des produits de vapotage dont ils n'étaient pas sûrs de la teneur en nicotine, et 7 % ont vapoté du cannabis.
• La fréquence et la durée du tabagisme sont toutes deux beaucoup plus élevées que pour le vapotage. Parmi les répondants qui ont fumé au cours des 30 derniers jours, plus de la moitié (53 %) l'ont fait tous les jours, et la majorité d'entre eux fument depuis plus de 10 ans (56 %). Parmi les répondants qui ont vapoté avec de la nicotine au cours des 30 derniers jours, un quart (24 %) l'ont fait tous les jours, et la majorité (37 %) vapotent avec de la nicotine depuis moins d'un an. La majorité des répondants qui vapotent le font une fois par jour (17 %), mais 13 % vapotent plus de 10 fois par jour.
• Parmi ceux qui ne fument ni ne vapotent, il y a un groupe important qui a de l'expérience avec la cigarette, mais beaucoup moins avec le vapotage. Parmi les répondants qui n'ont ni fumé ni vapoté avec de la nicotine au cours des 30 derniers jours, deux sur cinq (39 %) ont fumé dans le passé, et 8 % ont vapoté avec de la nicotine dans le passé. Étant donné le nombre d'années pendant lesquelles chaque comportement a été possible, il faut s'attendre à ce que le comportement qui a une plus longue histoire ait une plus grande proportion d'expérience.
• En ce qui concerne la nature des produits de vapotage, presque toutes les personnes qui vapotent le font avec des arômes (93 %) et la plupart des produits contiennent de la nicotine (67 % des personnes qui ne font que vapoter, et 84 % des doubles utilisateurs). En ce qui concerne les dispositifs de vapotage utilisés, le dispositif le plus courant est celui avec un réservoir que l'on remplit de liquide. Soixante-dix pour cent (70 %) des répondants ont déjà utilisé ce dispositif. Le deuxième dispositif le plus utilisé était celui avec des capsules ou cartouches préremplies (50 %), suivi des dispositifs jetables (36 %). Plus de la moitié de ceux qui vapotent le font avec une concentration de nicotine de 2 % ou plus (58 %), et un tiers (32 %) le font avec une concentration de nicotine supérieure à 20 mg/ml. Un tiers des répondants ont déjà utilisé des sels de nicotine (30 %), et un cinquième (19 %) en ont entendu parler, mais n’en ont jamais utilisé. Parmi ceux qui ont déjà utilisé des sels de nicotine, les avis sont partagés : 34 % préfèrent les sels de nicotine, tandis que 33 % préfèrent vapoter avec de la nicotine, mais pas les sels de nicotine.  
• L'utilisation d'arômes est extrêmement courante et constitue pour beaucoup un facteur clé influençant leur comportement. Sur l'ensemble des répondants qui vapotent, seuls 2 % disent vapoter un produit non aromatisé, qu'il contienne ou non de la nicotine. L'arôme le plus populaire est le fruit (30 %), suivi de la menthe/menthol (17 %) et du tabac (11 %). Dans les groupes de discussion, les participants ont décrit les arômes comme étant plaisantes et qu'ils avaient tendance à avoir développé une affinité pour une ou plusieurs d'entre elles. Certains participants ont déclaré qu'ils ne vapoteraient pas du tout s'il n'y avait pas d’arômes et plusieurs des participants des groupes de discussion qui fument ont indiqué un certain malaise face au concept de vapotage sans arômes. Quelques-unes de ces personnes ont dit que l’arôme est l'un des aspects qui les aident à choisir de vapoter au lieu de fumer.
• Parmi ceux qui ont essayé d'arrêter de fumer, des proportions égales (19 % dans chaque cas) ont essayé de vapoter avec de la nicotine ou d'utiliser une thérapie de remplacement de la nicotine (p. ex., gomme à la nicotine, timbre à la nicotine, inhalateur de nicotine, etc.). Un nombre légèrement inférieur (12 %) a indiqué avoir essayé le vapotage sans nicotine. Un sur quatre (26 %) a déclaré avoir essayé d'autres moyens d'arrêter de fumer. Pour ceux qui ont essayé le vapotage pour arrêter de fumer, mais qui ont fini par recommencer à fumer, les raisons les plus courantes pour lesquelles ils sont revenus à la cigarette sont qu'il est difficile d'arrêter (17 %), que le vapotage ne fonctionne pas ou ne satisfait pas les besoins ou ne procure pas la même sensation (16 %), ou qu'ils souhaitent obtenir les effets que leur procure la cigarette (c.-à-d. réduction du stress/détente) (9 %). Pour ceux qui ont tenté d'arrêter de fumer en utilisant des produits de vapotage à base de nicotine, mais qui ont recommencé à fumer, lorsqu'on leur a demandé quelle méthode ils utiliseraient pour arrêter de fumer à l'avenir, la majorité des répondants ont choisi d'autres méthodes (63 %), bien qu'environ la moitié (48 %) aient déclaré qu'ils essaieraient une thérapie de remplacement de la nicotine et que moins d'un tiers (30 %) essaieraient de vapoter avec de la nicotine. Les groupes de discussion ont montré assez clairement que les personnes qui fument actuellement et celles qui fumaient auparavant et qui vapotent maintenant le font en grande partie pour réduire ou éliminer leur consommation de cigarettes. L'impact sur leur tabagisme varie, certains attribuant au vapotage le mérite de les avoir aidés à arrêter de fumer, d'autres de les aider à réduire leur consommation et d'autres encore indiquant que le vapotage avec de la nicotine a ajouté à leurs comportements sans réduire leur consommation de cigarettes.

Indexation psychographique des comportements liés à la nicotine

• Le sondage contenait de nombreuses variables spécialement conçues pour permettre des comportements d'analyse psychographique. Il s'agissait notamment de l'auto-identification des traits de personnalité, des valeurs, des objectifs de vie et des activités que les gens apprécient pendant leur temps libre. En comparant la propension à un comportement ou un autre parmi ceux qui s'identifient à une caractéristique psychographique particulière avec la propension globale à ce comportement, des scores d'indice ont été créés pour relever les liens entre des comportements tels que le tabagisme et le vapotage et chaque caractéristique psychographique. Les résultats montrent qu'il existe clairement des liens entre les caractéristiques psychographiques et chacune des quatre catégories de comportement : fumer exclusivement, vapoter exclusivement, double usage et ni l'un ni l'autre. L'ensemble de données permet ainsi de dresser le profil d’un nombre quelconque de comportements ou de sous-ensembles de la population.
• Parmi les personnes qui sont plus susceptibles de fumer exclusivement, on trouve :
  • Celles qui ne sont pas satisfaites de leur vie, qui ont l'impression de ne pas progresser financièrement et qui se décrivent comme déprimées;
  • Celles qui valorisent la loyauté et respectent les traditions;
  • Celles qui ne parviennent pas à identifier un objectif de vie;
  • Celles qui disent que la chasse, la pêche et la boisson sont des activités qu'ils aiment faire.
• Parmi les personnes les plus susceptibles d'être doubles utilisateurs, on trouve :
  • Celles qui ne sont pas satisfaites de leur vie, qui ont l'impression d'avoir pris du retard sur le plan financier et celles qui sont optimistes;
  • Celles qui se décrivent comme étant à la mode, branchés, hédonistes, expérimentaux, déprimés, excités, paresseux, d’humeur changeante, névrosés et suiveuses;
  • Celles qui apprécient l'aventure ou la créativité;
  • Celles qui veulent être célèbres et qui veulent avoir un plan de carrière clair;
  • Celles qui identifient la boisson, les textos, les spectacles, les jeux et la chasse et la pêche comme des choses qu'ils aiment faire.
• Parmi les personnes les plus susceptibles de vapoter exclusivement, on trouve :
  • Celles qui ont une vision optimiste et qui ne sont ni satisfaits ni insatisfaits de leur vie;
  • Celles qui ne prêtent que peu ou pas d'attention à l'actualité;
  • Celles qui se décrivent comme hédonistes, branchées, à la mode, paresseuses, expérimentales, névrosées, pétillantes, d’humeur changeante, modernes, anxieuses, stressées, déprimées et suiveuses;
  • Ceux qui apprécient l'aventure et le succès;
  • Celles qui veulent être célèbres, qui veulent avoir un plan de carrière clair, qui veulent être reconnues par leurs pairs, qui veulent un emploi stable à plein temps et qui veulent se marier ou avoir un partenaire de vie;
  • Celles qui disent que les textos, la boisson, le magasinage, le jeu, les arts visuels, les médias sociaux, les spectacles et les sports sont des choses qu'ils aiment faire.

Entreprise de recherche : 
Earnscliffe Strategy Group Inc. (Earnscliffe)
Numéro de contrat : HT372-192982/001/CY
Date d’attribution du contrat : 6 septembre 2019

J’atteste par la présente, en tant que représentant de Earnscliffe Strategy Group, que les produits livrables finaux sont entièrement conformes aux exigences de neutralité politique du gouvernement du Canada, telles que décrites dans la Politique sur les communications et les Procédures de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique du gouvernement du Canada. Plus précisément, les produits livrables ne comprennent pas d’informations sur les intentions de vote, les préférences des partis politiques, les positions de l’électorat ou les évaluations du rendement d’un parti politique ou de ses dirigeants.

Signé : 

Doug Anderson
Partenaire, Earnscliffe
Date : 24 février 2020

INTRODUCTION

Earnscliffe Strategy Group (Earnscliffe) est heureux de présenter à Santé Canada ce rapport qui résume les résultats de la recherche quantitative et qualitative menée pour comprendre les valeurs sociales et la segmentation psychographique des utilisateurs et des non-utilisateurs de tabac et de nicotine.

Santé Canada souhaite comprendre la consommation de tabac et de produits de vapotage à un autre niveau afin de découvrir de nouvelles façons de communiquer avec les publics qui utilisent actuellement ces produits. L'objectif général de la recherche était d'étudier les valeurs sociales, les caractéristiques psychographiques et les valeurs afin de mieux comprendre ce segment de la population canadienne.

Les objectifs spécifiques de la recherche comprenaient :

• La collecte de renseignements secondaires sur les motivations des Canadiens à s'engager, les valeurs fondamentales, les intérêts, y compris les comportements de tabagisme et de vapotage, notamment la cessation, et les connaissances, etc.;
• L’acquisition d’une meilleure compréhension des points de vue et la compréhension des Canadiens sur cette question (y compris la stigmatisation liée au tabagisme et au vapotage);
• La division de la population canadienne en segments distincts sur la base de leurs caractéristiques psychographiques et comportementales dans un contexte de comportements et de connaissances en matière de tabagisme et de vapotage;
• La compréhension des attitudes et des comportements spécifiques des jeunes qui vapotent.

La recherche aidera Santé Canada à faciliter l'élaboration et le perfectionnement d'autres méthodes de messagerie, y compris l'utilisation potentielle de messages portant sur des valeurs sociales.

Outre les objectifs d'information, Santé Canada devait veiller à ce que chacun des divers publics cibles spécifiques soit échantillonné de façon adéquate afin de mieux comprendre les nuances d'opinion par public cible. Chaque public cible, dont certains ne sont pas mutuellement exclusifs, a été échantillonné selon les nombres suivants :

• Au moins n=2 000 personnes de 15 à 19 ans;
• Au moins n=1 000 personnes de 15 ans ou plus qui fument;
• Au moins n=1 000 personnes de 15 ans ou plus qui vapotent;
• Au moins n=500 personnes de 15 à 19 ans qui vapotent;
• Au moins n=700 personnes de 20 ans ou plus qui vapotent.

Pour atteindre tous ces objectifs, Earnscliffe a mené un programme de recherche en deux phases.

La recherche a commencé par une phase quantitative comprenant un sondage en ligne auprès de 7 773 Canadiens de 15 ans et plus. Le sondage en ligne a été mené par notre partenaire de collecte de données, le panel propriétaire de Leger. Afin d'atteindre les tailles d'échantillons cibles pour tous les publics recensés, Earnscliffe a élaboré une approche de collecte de données qui a commencé avec un total de 6 071 entretiens recueillis comme échantillon de base de la population générale de 15 ans et plus. Ensuite, les suréchantillons suivants ont été recueillis auprès de chacun des publics énumérés ci-dessous afin d'atteindre tous les objectifs d’échantillonnage du public cible :

• 1 595 cas supplémentaires parmi les jeunes de 15 à 19 ans
• 107 cas supplémentaires parmi les personnes de 20 ans et plus qui vapotent.

Au bout du compte, les publics cibles ont atteint les tailles d'échantillon suivantes :

• n=2 013 personnes de 15 à 19 ans;
• n=1 420 personnes de 15 ans ou plus qui fument;
• n=1 232 personnes de 15 ans ou plus qui vapotent;
• n=523 personnes de 15 à 19 ans qui vapotent;
• n=709 personnes de 20 ans ou plus qui vapotent.

Le sondage quantitatif a été conçu pour mettre en lumière la relation entre les caractéristiques psychographiques et les comportements de vapotage et de tabagisme. Tout au long de ce rapport, l'analyse s'est concentrée sur les personnes qui fument, les doubles utilisateurs et les personnes qui vapotent, y compris l'analyse de l'échantillon de 15 ans et plus en général, ainsi que des trois groupes d'âge différents.

Pour les tableaux, partout où les termes « fume » ou « vapote » sont utilisés, il s'agit de personnes qui l'ont fait au cours des 30 derniers jours. Le terme « double » fait référence aux personnes qui fument et qui vapotent. Les résultats de l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues de 2017 ont été utilisés dans le système de pondération afin de s'assurer que les résultats reflètent des proportions relatives appropriées par comportement (https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/enquete-canadienne-tabac-alcool-et-drogues/sommaire-2017/tableaux-detailles-2017.html#t9).

Les tableaux ci-dessous indiquent le nombre total de cas, à la fois globalement et par région, pour l'échantillon total final de 7 773 cas, qui comprend l'échantillon de base de 6 071 Canadiens de 15 ans et plus et chacun des suréchantillons.

Les sondages ont été menés du 24 décembre au 21 janvier 2020 en anglais et en français. Les données ont été pondérées pour refléter la composition démographique de la population canadienne de 15 ans et plus. Comme l'échantillon en ligne est basé sur les personnes qui se sont initialement autosélectionnées pour participer au panel, aucune estimation de l'erreur d'échantillonnage ne peut être calculée, et les résultats ne peuvent pas être décrits comme statistiquement projetables à la population cible. Le traitement ici de l'échantillon non probabiliste est aligné sur les Normes pour la recherche sur l’opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada - Sondages en ligne. De plus, en raison de l'utilisation de panels non probabilistes à participation volontaire en ligne pour la collecte de données, il ne faut pas se fier à ce sondage pour les taux d'incidence des comportements. Pour obtenir des informations statistiques sur la prévalence, veuillez consulter l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD, disponible à l'adresse https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/enquete-canadienne-tabac-alcool-et-drogues.html). Pour plus de détails sur la méthodologie de l'enquête, veuillez consulter l'annexe D.

La seconde phase de la recherche comportait une phase qualitative comprenant une série de quinze groupes de discussion avec trois segments de la population canadienne (18 ans et plus) : les adultes qui vapotent actuellement, mais qui n'ont jamais fumé, les adultes qui vapotent actuellement, mais ont déjà fumé la cigarette, et les adultes qui vapotent et qui fument actuellement (doubles-utilisateurs). Pour chaque groupe, un maximum de dix (10) personnes ont été recrutées comme participants. Au total, 113 personnes ont participé à cette phase des discussions de groupe. Trois séances ont été menées dans chacune des cinq villes suivantes : Halifax (3 février 2020); Montréal (4 février 2020); Toronto (5 février 2020); Calgary (6 février 2020); et Vancouver (8 février 2020). Tous les groupes ont duré une heure et demie. Les groupes de Montréal se sont déroulés en français, tandis que ceux des autres villes se sont déroulés en anglais. Veuillez vous référer à l'outil de présélection en annexe du présent rapport pour connaître tous les critères de sélection et de qualification pertinents.

Dans chaque ville, les groupes avec des adultes qui vapotent actuellement, mais n'ont jamais fumé ont commencé à 17 h (10 h à Vancouver), les groupes avec des adultes qui vapotent actuellement, mais qui ont déjà fumé la cigarette ont commencé à 18 h 30 (11 h 30 à Vancouver) et les groupes avec des adultes qui vapotent et qui fument actuellement (doubles-utilisateurs) ont commencé à 20 h (13 h à Vancouver). Les séances duraient environ une heure et demie. Les participants aux groupes de discussion ont reçu un honoraire de 100 $ en guise de remerciement pour leur temps. Voir les annexes A et C pour la répartition méthodologique de chaque phase respective. L'annexe B comprend l'instrument de sondage utilisé dans la phase quantitative. Enfin, les annexes D, E et F fournissent plus de détails sur la manière dont les groupes ont été recrutés et les guides de discussion et documents utilisés dans les groupes de discussion.

Les résultats en gras présentés dans ce rapport indiquent que la différence entre les groupes démographiques analysés est considérablement plus élevée que les résultats trouvés dans les autres colonnes de la même analyse démographique. Sauf indication contraire, les différences mises en évidence sont statistiquement significatives à un niveau de confiance de 95 %. Le test statistique utilisé pour déterminer la signification des résultats est le test Z.  En raison de l'arrondissement, la somme des résultats peut ne pas atteindre 100 %.

Les résultats qualitatifs de la deuxième phase de recherche sont intégrés dans le rapport. La deuxième phase des groupes de discussion a été menée auprès de trois publics clés : les adultes qui vapotent actuellement, mais qui n'ont jamais fumé, les adultes qui vapotent actuellement, mais qui ont déjà fumé la cigarette, et les adultes qui vapotent et qui fument à l’heure actuelle (doubles-utilisateurs). Sauf indication contraire, les résultats qualitatifs présentés dans ce rapport représentent les résultats combinés pour tous les publics, car les conclusions étaient très cohérentes.

Pour les résultats tabulaires sélectionnés pour être mis en évidence dans le corps du rapport, la colonne « Total » comprend toujours tous les répondants à une question particulière, mais par souci de concision, les catégories de sous-ensembles ne sont pas nécessairement toutes comparées entre elles. Par exemple, dans de nombreux cas, des tranches d'âge spécifiques de moins de 25 ans sont affichées, mais pas les réponses des catégories d'âge plus âgées, bien que la colonne « Total » comprenne les répondants de toutes les catégories d'âge.

CONSTATATIONS DÉTAILLÉES

Le rapport suivant est divisé en cinq sections : compréhension du vapotage, de la nicotine et de l’emballage; comportements actuels et passés; profilage psychographique; profil de l'échantillon : comportements liés à la nicotine; et profil de l'échantillon : démographie. Les résultats de la phase qualitative de la recherche sont intégrés dans le rapport, le cas échéant. Des détails sur la conception du sondage, la méthodologie, l'approche d'échantillonnage et la pondération des résultats figurent dans le rapport sur la méthodologie du sondage à l'annexe D. La somme des pourcentages peut ne pas atteindre 100 % en raison de l'arrondissement. Les résultats en gras indiquent que les résultats du groupe démographique mentionné sont considérablement plus élevés (à l'intervalle de confiance de 95 %) que les résultats trouvés dans les autres sous-groupes discutés dans la même analyse. Tout au long du rapport, le terme « jeunes » fait référence aux personnes de 15 à 19 ans, le terme « jeunes adultes », aux personnes de 20 à 24 ans, et le terme « adultes », aux personnes de 25 ans et plus. Sauf indication contraire, les résultats qualitatifs représentent les résultats combinés des différents publics, tant pour l'anglais que pour français. Les résultats quantitatifs se concentrent principalement sur les différences entre les segments cibles : les deux suréchantillons et la population générale dans son ensemble. Les tableaux de données en annexe présentent les résultats des constatations pour un éventail beaucoup plus large de caractéristiques, de comportements et d'attitudes.

Les données finales ont été pondérées afin de reproduire la répartition réelle de la population de 15 ans et plus par région, âge et sexe selon les données du dernier recensement (2016) disponible et selon l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues (ECTAD) de 2017 afin de refléter la répartition réelle de la population en fonction des comportements de tabagisme et de vapotage. Pour les besoins de la déclaration, lors de l'examen des résultats quantitatifs parmi les personnes qui fument, l'échantillon combine les personnes qui fument (qui indiquent avoir fumé au cours des 30 derniers jours) trouvées dans l'échantillon de la population générale et les deux suréchantillons. Ainsi, les données sur les personnes qui fument ou qui vapotent reflètent la population telle que définie par la proportion qui l'a fait au cours des 30 derniers jours.

SECTION A : COMPRÉHENSION DU VAPOTAGE ET DE LA NICOTINE

Tout au long de cette section du rapport et dans les chapitres suivants, les résultats de certains sous-ensembles clés sont examinés (p. ex., les personnes qui fument, les personnes qui vapotent, les doubles-utilisateurs, etc.). Ces sous-ensembles ont été définis au moyen d'une série de questions sur les comportements courants, passés et potentiels liés à la cigarette et au vapotage. Pour un examen complet des résultats de cette série de questions, veuillez consulter la section B : Comportements actuels et passés. Veuillez noter que par « fume », on entend les personnes qui ont dit avoir fumé, mais ne pas avoir vapoté au cours des 30 derniers jours. De même, lorsqu’on dit « vapote », on entend les personnes qui ont dit avoir vapoté, mais ne pas avoir fumé au cours des 30 derniers jours. Enfin par « double », on entend les personnes qui ont dit à la fois avoir fumé et vapoté au cours des 30 derniers jours. Le total de chacun des groupes identifiés sur la base de l'utilisation n'est pas égal au nombre total de répondants, car les répondants qui ont refusé de répondre n'ont pas toujours été résolus. Ils sont inclus dans l'échantillon total, mais ne sont pas nécessairement identifiés à un public cible.

Ce chapitre se concentre sur la compréhension générale du vapotage et de la nicotine, sur les motivations qui poussent les gens à choisir ou non le vapotage, ainsi que sur la perception de la nocivité du vapotage et l'opinion des répondants sur la façon dont le vapotage crée ou peut créer une dépendance. Le chapitre explore également les préférences et les habitudes en matière d'emballage.

Motivations pour le vapotage

Environ un tiers des répondants (31 %) estiment que le vapotage est à la fois un usage récréatif et un moyen d'aider les gens à cesser de fumer. Plus de la moitié des jeunes qui s'adonnent au vapotage (54 %) estiment que le vapotage est principalement utilisé à des fins récréatives ou pour le plaisir, ce qui est beaucoup plus élevé que chez les jeunes adultes (45 %) ou les adultes qui vapotent (23 %). En ce qui concerne plus particulièrement les personnes qui fument, les jeunes adultes sont six fois plus nombreux à penser que les le vapotage sert davantage à des fins récréatives (39 %) qu'à aider les gens à cesser de fumer (6 %).

Il existe quelques différences entre les autres groupes démographiques :

• Les jeunes sont beaucoup plus susceptibles de considérer les produits de vapotage comme des produits récréatifs (36 %), tandis que les adultes plus âgés de 55 ans et plus sont les moins susceptibles (13 %). Les adultes plus âgés (18 %) et les adultes de 35 à 54 ans (19 %) sont les plus susceptibles de penser que les produits de vapotage sont des outils de cessation. Les adultes de 25 à 34 ans (34 %) et les jeunes adultes (37 %) sont les plus susceptibles d'associer les produits de vapotage à la fois comme outils récréatifs et comme outils de cessation.
• Les répondants vivant en Colombie-Britannique (24 %), en Alberta (22 %), au Manitoba et en Saskatchewan (21 %) et en Ontario (24 %) sont beaucoup plus susceptibles que ceux vivant au Québec (14 %) ou dans les provinces de l'Atlantique (19 %) d'associer les produits de vapotage à un usage récréatif. D'autre part, ceux qui vivent dans les provinces de l'Atlantique (22 %) et au Québec (26 %) sont beaucoup plus susceptibles d'associer le vapotage à des outils de cessation.
• Les personnes dont le revenu du ménage est supérieur à 100 000 $ sont les plus susceptibles d'associer le vapotage à un usage récréatif (23 %), celles qui gagnent entre 20 000 $ et 40 000 $ sont les moins susceptibles (15 %).
• Les étudiants sont les plus susceptibles d'associer le vapotage à une utilisation récréative (35 %), tandis que les travailleurs indépendants (21 %) ou les personnes travaillant à temps plein ou à temps partiel (19 %) sont les plus susceptibles d'associer le vapotage à un outil de cessation.

Perspectives qualitatives : Objectif du vapotage

Ceux qui ne font que du vapotage ont souvent eu tendance à penser qu’il ne s’agissait que d’une activité récréative, qu'il permet de s'intégrer, en particulier chez les jeunes participants, et qu'il soulage le stress. Ces participants étaient souvent enclins à le décrire comme une activité amusante. La plupart ont commencé à vapoter par curiosité parce qu'un ami ou une connaissance leur en avait parlé. Et il semble, peut-être en raison de leur manque d'expérience de la cigarette, qu'ils étaient un peu plus incertains (que ceux des autres groupes) quant à la présence de nicotine dans ce qu'ils vapotaient. Le plus important, peut-être, étant donné la combinaison de tous ces facteurs, c'est que la plupart semblaient penser qu'ils pourraient très facilement arrêter de vapoter s'ils y étaient enclins.

Dans leurs propres mots :

« C'est social. J'ai maintenant une raison d'être un suiveux. »

« Je ne vapote qu'avec des amis. »

« C'est un bon moyen de se détendre. »

Par contre, ceux qui ont déjà fumé ou qui fument la cigarette ont tendance à considérer le vapotage comme étant principalement un outil de cessation. Pour la plupart de ces participants, c'était l'une des raisons pour lesquelles ils ont commencé à vapoter, bien qu'ils aient pu être encouragés par d'autres personnes de leur cercle social ou en voyant que le vapotage est mieux accepté dans leur cercle social ou leur environnement. Ils semblaient également être beaucoup plus conscients des niveaux de nicotine qu'ils vapotaient, principalement parce qu'ils essayaient activement de réduire la quantité de nicotine qu'ils consommaient dans le but de devenir moins dépendants du vapotage. Le vapotage faisait partie, du moins au début, de leur plan de cessation tabagique.

Dans leurs propres mots :

« Je voyais ça comme un moyen d'être en meilleure santé. »

« Je suis une créature d'habitudes et cela m'a aidé à remplacer le mouvement de main à bouche que j'ai quand je fume. »

« Ça ne me fait pas sentir comme la cigarette. »

« C'est quelque chose que je peux faire quand il est interdit de fumer une cigarette. »

Les raisons principales pour lesquelles les gens ont choisi de vapoter diffèrent considérablement selon les différents publics. Globalement, un quart des répondants (26 %) qui vapotent le font pour arrêter de fumer. C'est également la principale raison pour laquelle un tiers des adultes de 25 ans et plus qui vapotent le font exclusivement (35 %). Cependant, pour les jeunes et les jeunes adultes qui vapotent exclusivement, la raison principale est la pression de leurs pairs et des objectifs sociaux (respectivement 24 % et 24 %). Les effets du produit (le vapotage est relaxant et réduit le stress) sont également des raisons importantes pour lesquelles les gens choisissent de vapoter, davantage pour les jeunes (19 %) que pour les jeunes adultes (16 %) ou les adultes (10 %).

Parmi les différences démographiques notables, on peut citer :

• Les jeunes sont les plus susceptibles de vapoter en raison de la pression exercée par leurs pairs (20 %) ou parce que c'est amusant (13 %). Les plus âgés (55 ans et plus) sont les plus enclins à vapoter pour arrêter de fumer (57 %). Il est important de noter que moins de 10 % des jeunes (9 %) vapotent dans le but d'arrêter de fumer.
• Les femmes sont plus susceptibles de vapoter dans le but d'arrêter de fumer (31 %) que les hommes (22 %), tandis que les hommes le sont plus parce qu'ils aiment ça (11 %) que les femmes (3 %).
• Les résidents de l'Alberta sont les plus susceptibles de vapoter parce qu'ils aiment ça (15 %), tandis que les habitants du Québec sont les plus enclins à vapoter parce que c'est amusant (12 %). Les répondants vivant dans les provinces de l'Atlantique sont les plus nombreux à vapoter dans le but d'arrêter de fumer (32 %).
• Les répondants dont le revenu du ménage est inférieur à 20 000 $ (35 %) et compris entre 20 000 $ et 40 000 $ (36 %) sont les plus susceptibles de vapoter dans le but d’arrêter de fumer. Ceux qui gagnent entre 60 000 $ et 80 000 $ sont plus enclins à vapoter parce qu'ils aiment ça (21 %).  
• Les répondants qui ne font pas partie de la population active sont nettement plus susceptibles de vapoter pour arrêter de fumer (43 %), les étudiants sont nettement plus susceptibles de vapoter en raison de la pression des pairs (27 %) et les personnes travaillant à temps plein sont plus susceptibles de vapoter parce qu'elles aiment ça (12 %).

Les personnes qui vapotent parce qu'elles aiment ça sont beaucoup plus susceptibles de penser que les produits qui ne contiennent que des arômes sont extrêmement nocifs (25 %). En outre, les personnes qui vapotent pour le goût ou les arômes sont les plus susceptibles de penser que les produits de vapotage qui ne contiennent que des arômes ne sont pas du tout nocifs (24 %). Parmi ceux qui vapotent parce que cela est plus sain que de fumer, la majorité (34 %) pense que les produits qui ne contiennent que des arômes sont un peu nocifs.

En ce qui concerne les produits de vapotage contenant de la nicotine, ceux qui vapotent parce qu'ils aiment ça (25 %) ou parce que c'est amusant (22 %) sont les plus susceptibles de penser que ces produits sont extrêmement nocifs. Parmi ceux qui vapotent pour le goût ou les arômes (35 %), les effets du produit (38 %) ou parce qu'il est plus sain que le tabac (42 %), la majorité pense que le vapotage de nicotine est modérément nocif.

Perspectives qualitatives : Motifs pour le vapotage

Ce que nous avons détecté dans certains groupes, en particulier chez les doubles-utilisateurs, c'est que le vapotage était devenu une habitude secondaire pour plusieurs d’entre eux. Bien que ces participants aient admis qu'ils avaient d'abord essayé le vapotage par curiosité et dans l'espoir d'arrêter de fumer, ils ont décrit le vapotage comme une expérience différente, qu'ils aimaient pour différentes raisons. Ils ont expliqué que, bien que cela ait contribué à réduire leur consommation de cigarettes, cela ne semble pas avoir réduit leur envie de fumer. En fait, certains participants, à Montréal par exemple, ont décrit le vapotage et le tabagisme comme des choix de vie auxquels ils ne voulaient pas nécessairement renoncer.

Dans tous les groupes, les arômes sont apparus comme quelque chose que les gens apprécient dans le vapotage. De même, presque tous ont indiqué qu'ils vapotent des produits contenant de la nicotine, et beaucoup le font exclusivement. Pour bon nombre de ces produits contenant de la nicotine, l'effet de la nicotine elle-même est quelque chose qu'ils recherchent. Pour ceux qui fument, la nicotine est essentielle, car ils la considèrent en grande partie comme un mécanisme de rechange de livraison de la nicotine.

Certains personnes qui fument ont indiqué avoir recherché spécifiquement une sensation particulière dans la gorge qu'ils considèrent comme une sensation clé qu'ils associent au fait de fumer et ont testé plusieurs dispositifs ou réglages afin de reproduire au mieux cette sensation.

Dans leurs propres mots :

« Les arômes? C'est ce qui fait la beauté de la chose. »

« C'est un système de rechange de distribution de nicotine. »

« Maintenant que je fume moins, je peux courir beaucoup plus loin et sans tousser. »

« C'est plus pratique au travail. »

Les répondants qui ne vapotent pas de produits contenant de la nicotine ne le font pas principalement pour des raisons de santé (33 %), parce qu'elles ont arrêté de fumer/vapoter (22 %) ou par manque d'intérêt général (17 %). Beaucoup plus de jeunes adultes (29 %) et d’adultes (20 %) qui vapotaient exclusivement choisissent de ne pas le faire, car ils considèrent qu’il s’agit d’un produit qui crée une dépendance, comparativement à ceux qui fumaient (3 %) ou aux doubles-utilisateurs (11 %).  

La majorité des personnes qui vapotent le font pour composer avec le stress ou l'anxiété (65 %), pour le prix (64 %), pour les effets nocifs potentiels sur la santé (63 %) ou pour la présence de nicotine dans le produit (61 %). Chez les jeunes, les doubles-utilisateurs sont nettement plus nombreux à vapoter pour faire face à l'anxiété (71 %), en raison de la présence de nicotine (67 %), des avantages potentiels pour la santé (50 %) et des caractéristiques intelligentes du dispositif (41 %), par rapport aux jeunes qui vapotent exclusivement (57 %, 45 %, 37 % et 19 % respectivement). En ce qui concerne les adultes, les doubles-utilisateurs sont nettement plus nombreux à vapoter pour les fonctions intelligentes du dispositif (37 %) ou pour s'intégrer (36 %), par rapport aux adultes qui vapotent exclusivement (26 % et 23 % respectivement).

Les principales raisons pour lesquelles les gens choisissent de ne pas vapoter sont les risques pour la santé (67 %), les conseils de médecins ou de professionnels de la santé (42 %) ou la présence de nicotine dans le produit (41 %). Les jeunes sont plus nombreux que l'ensemble de l'échantillon à déclarer ne pas vouloir vapoter en raison de risques pour la santé (70 %), ce qui est légèrement moins le cas chez les jeunes adultes et les adultes (68 % et 67 % respectivement).

Nocivité perçue du vapotage

En ce qui concerne les principales préoccupations de santé auxquelles le Canada est actuellement confronté, le vapotage et le tabagisme n'ont fait surface que pour 1 % des répondants. Les problèmes de santé les plus fréquents sont le cancer (18 %), l'accessibilité (13 %) et les temps d'attente (10 %). Il est intéressant de noter que les jeunes sont beaucoup plus susceptibles de proposer le vapotage (6 %) comme problème de santé que les jeunes adultes (2 %) ou les adultes (1 %). Les trois groupes ne diffèrent pas beaucoup en ce qui concerne le fait de proposer le tabagisme comme problème de santé (respectivement 2 %, 2 % et 1 %). En ce qui concerne plus particulièrement les jeunes, les doubles-utilisateurs sont nettement plus susceptibles de mentionner la dépendance (22 %) que les personnes qui fument exclusivement, qui vapotent exclusivement ou qui ne consomment pas. De plus, les jeunes qui vapotent exclusivement sont beaucoup plus susceptibles de proposer le cancer comme réponse (24 %) par rapport à ceux qui fument exclusivement, aux doubles-utilisateurs et aux non-utilisateurs.

Lorsqu'on les interroge spécifiquement sur les risques pour la santé liés aux produits de vapotage par rapport à la quantité de nicotine contenue dans le produit, un répondant sur deux (52 %) estime que les risques pour la santé sont les mêmes, quelle que soit la quantité de nicotine contenue dans le produit. Moins d'un tiers (31 %) estime que les produits de vapotage ayant un taux de nicotine plus élevé présentent plus de risques pour la santé. Cependant, en ce qui concerne les jeunes, la majorité (46 %) pensent que les produits de vapotage avec des niveaux de nicotine plus élevés présentent plus de risques pour la santé et la moitié des jeunes adultes (50 %) pensent la même chose. En revanche, plus de la moitié (55 %) des adultes estiment que les niveaux de nicotine n'ont pas d'effet sur la quantité de risques pour la santé d'un produit de vapotage. En ce qui concerne les jeunes, ceux qui vapotent exclusivement (54 %) et les doubles-utilisateurs (59 %) sont plus susceptibles de penser que la nicotine a un effet sur le niveau de risques pour la santé que présente un produit de vapotage, par rapport à ceux qui fument exclusivement (45 %) et aux non-utilisateurs (43 %). En ce qui concerne les jeunes adultes, ceux qui vapotent exclusivement (62 %) sont plus susceptibles que les doubles-utilisateurs (52 %), ceux qui fument exclusivement (36 %) et les non-utilisateurs (49 %) de penser la même chose. Cette tendance se poursuit, bien qu'à un degré moindre, chez les adultes qui vapotent exclusivement (43 %) et leurs homologues (doubles-utilisateurs, 38 %; non-utilisateurs, 28 %; et les personnes qui fument exclusifs, 22 %).

Dans l'ensemble, les répondants estiment être les mieux informés des effets sur la santé des produits de vapotage à base de nicotine (43 %), un peu moins des effets sur la santé des produits de vapotage à base de cannabis (36 %) et moins des effets sur la santé des produits de vapotage à base d'arômes uniquement (31 %). Dans tous les cas, quel que soit l'âge, les personnes qui vapotent exclusivement ou les doubles-utilisateurs sont mieux informés (ou prétendent l'être) que celles qui fument exclusivement, en ce qui concerne les effets sur la santé des produits de vapotage contenant de la nicotine. Parmi les trois catégories d'âge, les jeunes se sentent les mieux informés des effets sur la santé des produits de vapotage à base de nicotine (53 %), de cannabis (41 %) et d'arômes seulement (41 %).

Il existe quelques différences entre les autres groupes démographiques :

• Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de se considérer comme informés des effets sur la santé des produits de vapotage à base de nicotine (44 % contre 41 %), des produits de vapotage à base de cannabis (38 % contre 33 %) et des produits de vapotage à base d'arômes (34 % contre 29 %). 
• Les diplômés sont plus susceptibles que toutes les autres catégories de scolarité de se considérer comme informés des effets sur la santé des produits de vapotage à base de nicotine (53 %), de cannabis (43 %) et d'arômes (37 %).
• Les étudiants ont plus tendance que leurs homologues à se considérer comme connaissant les effets sur la santé des produits de vapotage contenant de la nicotine (49 %), du cannabis (42 %) ou des arômes seulement (39 %).

En ce qui concerne la nocivité des produits de vapotage, plus des deux tiers (69 %) des répondants estiment que les produits de vapotage qui contiennent de la nicotine sont extrêmement ou très nocifs. Un répondant sur deux (50 %) estime que les produits de vapotage contenant du cannabis sont extrêmement ou très nocifs, et environ un tiers (38 %) estiment que les produits de vapotage contenant uniquement des arômes sont extrêmement ou très nocifs. Les non-utilisateurs et les personnes qui fument exclusifs sont nettement plus nombreux à penser que les produits de vapotage sont extrêmement ou très nocifs, quel que soit leur contenu. Plus des trois quarts (77 %) des adultes non consommateurs estiment que les produits de vapotage à base de nicotine sont extrêmement ou très nocifs, contre 64 % des jeunes adultes, ou 74 % des jeunes. En outre, plus d'adultes (61 %) qui fument exclusivement estiment que les produits de vapotage contenant de la nicotine sont extrêmement ou très nocifs, par rapport aux jeunes adultes (48 %) qui fument exclusivement et aux jeunes (57 %) qui fument exclusivement.

Parmi les autres différences démographiques, on peut citer :

• Les femmes considèrent que les produits de vapotage contenant de la nicotine (73 %) et du cannabis (53 %) sont plus nocifs que les hommes (64 % et 47 % respectivement).
• Les répondants de 55 ans et plus sont les plus susceptibles de trouver que les produits de vapotage à base de nicotine (76 %), de cannabis (58 %) ou d'arômes uniquement (43 %) sont nocifs.
• Les personnes dont le revenu du ménage est supérieur à 100 000 $ sont les plus susceptibles de trouver que les produits de vapotage contenant de la nicotine (73 %) ou des arômes uniquement (41 %) sont nocifs.
• Les répondants qui ne font pas partie de la population active sont nettement plus susceptibles de considérer les produits de vapotage contenant de la nicotine (74 %), du cannabis (56 %) ou des arômes uniquement (41 %) comme nocifs.

Si l'on compare les produits de vapotage à la cigarette en termes de nocivité, deux répondants sur cinq (40 %) estiment que les produits de vapotage contenant uniquement des arômes sont beaucoup moins ou un peu moins nocifs que la cigarette. Un peu moins (30 %) estiment que les produits de vapotage contenant du cannabis sont beaucoup ou un peu moins nocifs que la cigarette, et la moitié d'entre eux (20 %) pensent de même pour les produits de vapotage contenant de la nicotine. Les personnes qui vapotent exclusivement sont environ deux fois plus nombreuses (67 %) à trouver les produits de vapotage (quel que soit leur contenu) nocifs que les non-utilisateurs (39 %). Les jeunes qui vapotent exclusivement ont beaucoup plus de chances de trouver que les produits de vapotage contenant uniquement des arômes (73 %), du cannabis (51 %) ou de la nicotine (50 %) sont beaucoup moins ou un peu moins nocifs que les non-utilisateurs (48 %, 30 % et 21 % respectivement). Il en va de même pour les jeunes adultes qui vapotent exclusivement des produits contenant uniquement des arômes (74 %), du cannabis (57 %) et de la nicotine (56 %), par rapport aux non-utilisateurs (60 %, 51 % et 33 % respectivement). De même pour les adultes qui vapotent exclusivement des produits contenant des arômes (61 %), du cannabis (50 %) ou de la nicotine (56 %), par rapport aux non-utilisateurs (36 %, 26 % et 14 % respectivement).

Il existe quelques différences entre les autres groupes démographiques :

• Les hommes sont plus susceptibles que les femmes de considérer que les produits de vapotage contenant du cannabis (20 %) ou uniquement des arômes (14 %) sont plus nocifs que la cigarette (18 % et 12 % respectivement).
• Les personnes de 55 ans et plus sont plus susceptibles de trouver les produits de vapotage à base de nicotine (22 %), de cannabis (23 %) ou d'arômes uniquement (14 %) plus nocifs que la cigarette.

Perspectives qualitatives : Le vapotage comparé à la cigarette

Pour la plupart, les participants ont décrit le vapotage comme étant moins nocif que la cigarette, mais plusieurs, en particulier ceux qui ne fument pas, ont clairement indiqué qu'ils étaient préoccupés par les dangers potentiels liés au vapotage. Ceux qui fument étaient plus unanimes à affirmer que cela est plus sain que de fumer la cigarette et certains ont défendu avec passion le vapotage contre ce qu'ils considéraient comme des critiques inexactes ou mal informées des méfaits. Néanmoins, plusieurs étaient d’avis que les méfaits ne sont, au mieux, pas encore totalement compris et, au pire, que cela peut signifier de mettre dans ses poumons des choses qui ne devraient pas être inhalées et peut éventuellement entraîner de graves problèmes de santé.

Dans leurs propres mots :

« Ça doit être mieux que de fumer la cigarette. »

« Il y a beaucoup de cancérigènes dans la cigarette qui ne sont tout simplement pas dans les produits de vapotage. »

« Je ne le comparerais même pas à la cigarette. Je dirais que c'est aussi sûr que l'alcool. »

« C'est juste une nouvelle dépendance. »

« Au début, je pensais que c'était bien, mais maintenant je n'en suis plus certain. »

« Je suis déçu parce que je crois que je vapote plus que je fumais avant. »

Lorsqu'on a demandé aux répondants de réfléchir à leur perception de la nocivité des produits de vapotage aujourd'hui, par rapport à il y a un an, ce sont les produits contenant de la nicotine (47 %) qui ont le plus augmenté en termes de nocivité, tandis que les opinions sur les produits contenant du cannabis (40 %) ou uniquement des arômes (39 %) n'ont pas autant changé. Les jeunes non-consommateurs sont nettement plus nombreux à estimer que leur impression des produits contenant de la nicotine (46 %), du cannabis (39 %) et des arômes uniquement (36 %) était qu’ils étaient beaucoup ou un peu plus nocifs il y a un an, par rapport à ceux qui vapotent exclusivement (45 %, 30 % et 28 % respectivement). En ce qui concerne les jeunes adultes, nous observons une tendance différente : ceux qui fument exclusivement étaient d’avis que leur perception de la nocivité des produits contenant de la nicotine (58 %), du cannabis (49 %) et des arômes uniquement (48 %) avait grandement changé, par rapport aux non-consommateurs (38 %, 30 % et 31 % respectivement).

Il existe quelques différences entre les autres groupes démographiques :

• Les répondants de 55 ans et plus sont les plus susceptibles d'estimer que les produits de vapotage contenant de la nicotine (52 %), du cannabis (46 %) ou des arômes uniquement (44 %) sont plus nocifs qu'ils ne l’estimaient il y a un an.
• Les personnes dont le revenu du ménage est supérieur à 100 000 $ sont nettement plus susceptibles que celles dont le revenu du ménage est inférieur de considérer que les produits de vapotage à base de nicotine (54 %), de cannabis (46 %) ou d'arômes uniquement (48 %) sont plus nocifs qu'ils ne l’estimaient il y a un an.

Lorsqu'on leur a demandé quelle était la principale raison pour laquelle leur impression des dangers liés aux produits de vapotage ne contenant pas de nicotine ou de cannabis (contenant uniquement des arômes) a changé, la pluralité (28 %) a cité les rapports des médias, tandis que 20 % ont entendu parler de personnes qui sont mortes ou tombées malades à cause du vapotage, et 15 % ont entendu dire que le vapotage cause des dommages/maladies pulmonaires. Cependant, ces résultats sont presque identiques aux réponses données pour expliquer pourquoi les impressions sur les produits contenant de la nicotine ont changé (rapports des médias, 27 %; les gens meurent ou tombent malades, 20 %; le vapotage cause des dommages/maladies pulmonaires, 10 %), ce qui indique que les répondants ne pensent pas que la nicotine ait un effet sur la nocivité des produits de vapotage.

Perspectives qualitatives : Sources d’information sur le vapotage

L'une des conclusions les plus convaincantes a été le degré d'influence de l'inconnu autour du vapotage sur l'opinion des participants, en particulier parmi ceux qui ont fumé dans le passé et ceux qui sont des doubles-utilisateurs. Ceux qui ne considéraient pas le vapotage comme un outil de cessation ont souvent souligné le fait que l'on sait peu de choses sur ses effets potentiels. De plus, l'opinion sur le vapotage semble avoir changé récemment en raison de l'attention médiatique portée sur le vapotage aux États-Unis et à ce qu'ils pensaient être un décès en Ontario, malgré le fait que cela soit lié au vapotage de cannabis. L'effet net pour ce public a été une tendance à écarter le vapotage comme outil de cessation, ce qui semble donner aux participants la permission d'être dépendants d'une autre habitude.

En ce qui concerne les sources d'information, très peu de répondants ont indiqué qu'ils s'appuyaient sur Santé Canada, mais la plupart ont indiqué qu'ils pensaient que les informations que Santé Canada pourrait fournir sur les effets sur la santé seraient crédibles. Certains s'attendent à ce que, même si les informations fournies par Santé Canada sont exactes et crédibles, le gouvernement peut avoir une orientation particulière dans laquelle il souhaite pousser les comportements et donc ne pas être aussi enclins à parler des avantages ou à réduire les craintes des effets nocifs associés au vapotage.

Lorsqu'on examine la dépendance, les réponses sont beaucoup plus concrètes. La grande majorité (83 %) estime que les produits de vapotage contenant de la nicotine sont très ou assez toxicomanogènes. Plus des deux tiers (67 %) pensent que c'est le cas pour les produits de vapotage contenant du cannabis et un peu moins (50 %) pensent que c'est le cas pour les produits contenant uniquement des arômes. Cela dit, les non-utilisateurs sont plus nombreux à croire que le caractère toxicomanogène des produits de vapotage est élevé que ceux qui ne font que vapoter. Les jeunes non-utilisateurs estiment que les produits contenant de la nicotine (84 %), du cannabis (73 %) et des arômes uniquement (52 %) créent une forte ou une certaine dépendance, ce qui est beaucoup plus élevé que les perceptions de ceux qui ne consomment que de la nicotine (73 %, 50 % et 25 % respectivement). Les jeunes adultes non-utilisateurs sont également plus susceptibles que les jeunes adultes qui ne vapotent que des produits contenant de la nicotine (87 % et 73 %), du cannabis (65 % et 59 %) et des arômes uniquement (48 % et 33 %). Enfin, on peut dire la même chose des adultes non-utilisateurs (87 %, 71 % et 54 % respectivement) par rapport aux adultes qui se contentent de vapoter (74 %, 45 % et 33 % respectivement) au sujet des produits de vapotage contenant de la nicotine, du cannabis et des arômes uniquement.  

Parmi les différences démographiques notables, on peut citer :

• Les répondants âgés de 55 ans et plus sont les plus susceptibles de trouver que les produits de vapotage contenant de la nicotine (86 %), du cannabis (72 %) ou des arômes uniquement (53 %) créent une certaine ou une forte dépendance.
• Les résidents du Québec sont plus susceptibles de trouver que les produits de vapotage contenant de la nicotine (87 %) ou du cannabis (78 %) créent une dépendance.
• Les diplômés sont les plus susceptibles de trouver que les produits de vapotage contenant de la nicotine (89 %), du cannabis (71 %) ou des arômes uniquement (52 %) créent une dépendance.
• Les personnes dont le revenu du ménage est supérieur à 100 000 $ sont plus susceptibles de trouver que les produits de vapotage contenant de la nicotine (89 %), du cannabis (71 %) ou des arômes uniquement (53 %) créent une dépendance.