POR-028-19
No de contrat : 6DO37-192672/001/CY
Date du contrat : 20 juin 2019
Valeur du contrat : 228 649,85 $

Sommaire
Sensibilisation, connaissances, attitudes et comportements des Canadiennes et des Canadiens liés à l'utilisation d'antimicrobiens et à la résistance aux antimicrobiens

Rédigé pour le compte de
Santé Canada
HC.cpab.por-rop.dgcap.SC@canada.ca

31 mars 2022

Préparé par
The Strategic Counsel
1, av. St. Clair Ouest, bur. 1200
Toronto, Ontario M4V 1K6
Tél. : 416-975-4465 Fax : 416-975-1883
Courriel : info@thestrategiccounsel.com
Site Web : www.thestrategiccounsel.com

This report is available in English upon request.

Sensibilisation, connaissances, attitudes et comportements des Canadiennes et des Canadiens liés à l'utilisation d'antimicrobiens et à la résistance aux antimicrobiens

Sommaire

Rédigé pour le compte de : l'Agence de la santé publique du Canada
Fournisseur : The Strategic Counsel

Ce rapport de recherche sur l'opinion publique présente les résultats d'une étude en trois phases, comptant un sondage téléphonique précédé et suivi d'un cycle de groupes de discussion, réalisée par The Strategic Counsel pour le compte de Santé Canada et de l'Agence de la Santé publique du Canada.

This publication is also available in English under the title: Understanding Canadians' Awareness, Knowledge, Attitudes and Behaviours Related to Antimicrobial Use and Antimicrobial Resistance

Cette publication peut être reproduite à des fins non commerciales uniquement, moyennant l'autorisation écrite préalable de Santé Canada. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez vous adresser à Santé Canada à HC.cpab.por-rop.dgcap.SC@canada.ca ou par la poste à l'adresse suivante :

Direction générale des communications et des affaires publiques
Santé Canada
1576 – Édifice Jeanne Mance
200, promenade Eglantine
Ottawa, ON K1A 0K9

Nº de catalogue : H14-393/2022F-PDF

Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-43138-3

Publications connexes (numéro d'enregistrement) : H14-393/2022E-PDF

Understanding Canadians' Awareness, Knowledge, Attitudes and Behaviours Related to Antimicrobial Use and Antimicrobial Resistance (rapport final, version anglaise) 978-0-660-43137-6

©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de la Santé, 2022.

Sommaire

A. Contexte

La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue une menace croissante à la santé publique au Canada et à travers le monde. Si rien n'est fait, la RAM pourrait causer un retour à l'époque d'avant les antibiotiques où les infections courantes deviendraient de nouveau incurables, ce qui aurait des conséquences graves sur la santé des Canadiennes et des Canadiens.

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) est chargée de coordonner les interventions nationales contre les menaces pour la santé publique. Elle a déterminé que la RAM constituait une telle menace. L'ASPC assume un rôle de chef de file national pour tout ce qui touche les problèmes de santé publique soulevés par la RAM et l'utilisation des antimicrobiens (UAM) et, à ce titre, elle a élaboré un plan de communication pour 2018-2020 dans le but de mieux faire connaître la RAM à la population canadienne et de promouvoir l'utilisation appropriée des antibiotiques.

La dernière recherche sur l'opinion publique pertinente sur le sujet, qui remonte à plus de dix ans, soit à 2007-2008, portait sur les connaissances, attitudes et comportements des Canadiens relatifs aux pathogènes et à la lutte contre les infections, y compris l'utilisation d'antibiotiques. On y abordait également des sujets tels que les infections nosocomiales, les conséquences éventuelles d'une grippe pandémique et les perceptions du public concernant le rôle qu'il doit jouer dans la prévention des infections. Outre les travaux effectués en 2007-2008, une étude plus récente a été réalisée en 2014 afin d'en savoir plus sur les connaissances et les comportements des Canadiens liés à la RAM avant le lancement d'une campagne de sensibilisation sur la RAM. Ces deux enquêtes ont été une source précieuse de renseignements sur le niveau de connaissance du public. Étant donné qu'on ne dispose pas de données plus récentes sur l'opinion publique concernant ce sujet, il a été convenu qu'il fallait entreprendre une étude pour mieux comprendre la culture et le contexte élargis dans lesquels s'inscrivent la RAM et obtenir une évaluation globale de référence des connaissances, des attitudes et des comportements de la population canadienne en ce qui a trait à la RAM.

Les données recueillies dans le cadre de cette recherche serviront à guider la mise en œuvre du plan d'action et des activités de suivi en matière de RAM. De plus, elles seront utilisées pour orienter les positions stratégiques et les activités de programme liées à la RAM du gouvernement du Canada. Les résultats de la recherche permettront de parfaire la compréhension du gouvernement du Canada quant au niveau de sensibilisation et de connaissance du public canadien relativement à l'utilisation des antibiotiques et à la résistance aux antimicrobiens. La compréhension ainsi acquise influencera l'élaboration de matériel de sensibilisation d'ordre général ainsi que de produits d'intendance et d'orientations à l'intention des professionnels de la santé afin que les Canadiens deviennent des consommateurs de soins de santé mieux renseignés.

La présente étude renforcera la capacité du gouvernement du Canada, des autres ordres de gouvernement, des organisations non gouvernementales et des professionnels de la santé publique à cibler les interventions qui amélioreront la sensibilisation, les connaissances et les comportements liés à la RAM et à surveiller l'incidence des investissements collectifs dans ce domaine.

B. Objectifs de l'étude

Ce programme de recherche répondait à plusieurs grands objectifs. L'étude visait à obtenir de l'information auprès des Canadiennes et des Canadiens sur les éléments suivants :

C. Méthodologie

Pour satisfaire les objectifs de programme susmentionnés, l'étude a été réalisée en trois phases :

D'autres renseignements sur la méthodologie y compris sur les objectifs précis et l'approche employée pour chaque phase figurent à la section II – Objectifs et méthodologie.

D. Principales constatations

La grande majorité des Canadiens connaissent au moins un peu les antibiotiques; ainsi, 91 % ont indiqué en avoir pris à un moment dans leur vie et 80 % des parents d'enfants de moins de 18 ans ont déclaré que leurs enfants en ont pris. Un peu plus du tiers de la population adulte (37 %) a utilisé des antibiotiques l'an dernier et un peu moins d'un Canadien sur cinq (17 %) a mentionné en avoir pris deux fois ou plus dans les 12 derniers mois.

Une certaine confusion règne à propos des antibiotiques, notamment sur leur mode d'action (p. ex., leurs propriétés et caractéristiques biologiques), ce qui constitue une utilisation appropriée et ce à quoi ils servent. Beaucoup savent fort bien que les antibiotiques sont utilisés pour traiter les infections bactériennes, 81 % des répondants au sondage estimant que les antibiotiques peuvent combattre les bactéries. Toutefois, dans les groupes de discussion, certains participants n'en étaient pas aussi certains, et ne faisaient pas la distinction entre une infection bactérienne et une infection virale. On comptait donc dans chaque groupe de discussion des participants qui pensaient que les antibiotiques pourraient constituer un traitement approprié pour ces deux types d'infections. De plus, cette confusion était manifeste dans les réponses au sondage :

Malgré tout, les antibiotiques sont considérés comme une catégorie de médicaments puissante, qui peut sauver des vies dans certains cas. Dans les groupes de discussion, les participants ont souligné plusieurs avantages importants, y compris la vitesse avec laquelle les antibiotiques règlent le problème médical traité, le soulagement des symptômes, dont la douleur et l'inconfort, et la capacité à reprendre rapidement le train-train habituel. Près de la moitié (46 %) des répondants au sondage ont dit préférer ne pas prendre d'antibiotiques pour éviter tout effet secondaire. Au cours des autres conversations sur cette question avec les participants des groupes de discussion, plusieurs ont dit privilégier les approches préventives qui réduisent la probabilité de développer un problème médical nécessitant la prise d'antibiotiques ou des changements au mode de vie, particulièrement sur le plan alimentaire, pour stimuler leur réponse immunitaire naturelle.

Par ailleurs, des aspects négatifs et des risques étaient associés aux antibiotiques. Les participants ont mentionné fréquemment les effets secondaires ainsi que la prescription excessive et la surconsommation ou surutilisation d'antibiotiques [la plupart des répondants du sondage considéraient la surconsommation ou surutilisation des antibiotiques comme un problème majeur (43 %) ou mineur (36 %) au Canada]. Plusieurs participants ont cité la baisse d'efficacité des antibiotiques qui en découlait. Les participants des groupes de discussion ont ajouté que ce problème était aussi causé par une mauvaise utilisation des antibiotiques et qu'il fallait poursuivre le traitement antibiotique jusqu'au bout.

Tout compte fait, beaucoup pensaient que les aspects positifs des antibiotiques l'emportaient clairement sur les risques qu'ils peuvent comporter. Les parents ont formulé des opinions plus contrastées. Certains considéraient les antibiotiques comme une possibilité de traitement à faible risque pour les enfants, puisque la posologie établie en fonction de la taille et du poids était moindre, tandis que d'autres craignaient que la prescription excessive aux jeunes enfants soit un problème plus grave.

Les groupes de discussion ont permis d'aborder plus en profondeur les perceptions des participants sur les pratiques des médecins en matière d'ordonnances de même que sur leurs propres attentes à l'égard des traitements antibiotiques et comportements liés à l'utilisation. Les participants ont décrit diverses expériences impliquant des médecins qui prescrivent des antibiotiques sans hésiter ou presque, avant d'envisager d'autres traitements. La plupart ont confiance que leurs médecins leur recommanderont le bon traitement à suivre, que ce soit en leur prescrivant des antibiotiques ou une approche non médicale (p. ex., se reposer, s'hydrater et attendre que les symptômes disparaissent d'eux-mêmes). Certains souhaitaient que leur médecin leur propose d'autres méthodes de traitement plus « naturelles » avant de recourir aux antibiotiques, tandis que d'autres s'attendaient à ce qu'il leur prescrive un antibiotique compte tenu des symptômes de leur enfant. Parmi ce dernier groupe, les participants avaient tendance à indiquer qu'ils demanderaient probablement un deuxième avis médical si leur médecin hésitait à prescrire un antibiotique. Fait notable, très peu de participants se souvenaient d'avoir obtenu des renseignements clairs de la part des médecins sur l'utilisation appropriée et les effets secondaires possibles des antibiotiques qu'ils devaient prendre. Aux yeux des participants, il incombait surtout aux pharmaciens de transmettre cette information.

Même si un certain nombre de participants des groupes de discussion se sont dits prêts à arrêter leur traitement antibiotique si leur état de santé s'améliorait (15 % des répondants du sondage jugeaient possible d'arrêter la prise des antibiotiques en toute sécurité une fois que l'état de santé commence à s'améliorer) et l'avaient déjà fait par le passé, pour la plupart, il était important de poursuivre le traitement antibiotique jusqu'au bout. Les résultats du sondage indiquent que cette attitude est plus répandue chez les hommes plus jeunes et moins instruits. Cela ressort également des groupes de discussion, les participants masculins ayant admis plus volontiers ne pas avoir poursuivi leur traitement antibiotique jusqu'au bout, en précisant que cette pratique avait été plus courante, mais pas régulière, dans leur jeunesse.

À la lumière des commentaires formulés lors des groupes de discussion, les participants partageaient rarement des antibiotiques, sauf à l'occasion, principalement pour des raisons de commodité (p. ex., pour ne pas avoir à prendre un rendez-vous médical). Dans la même veine, la pratique consistant à conserver les doses d'antibiotiques non utilisées n'était pas vraiment fréquente (la majorité ayant mentionné poursuivre leur traitement antibiotique jusqu'au bout), mais certains reconnaissaient avoir agi de la sorte à quelques reprises. Encore une fois, garder des doses inutilisées d'antibiotiques était vu comme un moyen de traiter rapidement la réapparition d'une infection, sans avoir à payer pour une nouvelle ordonnance.

En général, les Canadiens sont nombreux à connaître la résistance aux antibiotiques et à s'en préoccuper, toutefois les réponses des participants des groupes de discussion laissent supposer qu'ils ne se sentent pas concernés personnellement par ce problème et ne le jugent pas vraiment urgent. Pour ce qui est de la terminologie, « résistance aux antibiotiques » est le terme que les Canadiens connaissent le mieux et celui qui leur est le moins familier est « résistance aux antimicrobiens » (68 % avaient entendu parler du premier terme et savaient ce qu'il signifie, contre 25 % pour le second terme). Par ailleurs, bien que plus de la moitié des répondants au sondage (57 %) aient indiqué que ce problème les préoccupait « dans une large mesure » (16 %) ou « un peu » (41 %), les résultats du sondage et les commentaires exprimés dans les groupes de discussion suggèrent que ce problème n'est pas forcément considéré comme l'une des « dix principales menaces » pour la santé publique mondiale. Par rapport à la pandémie, à la prévalence des problèmes de santé chroniques (p. ex., diabète, cancer et maladies cardiaques) et aux changements climatiques, la résistance aux antibiotiques n'était pas vue comme un problème particulièrement urgent. Dans les groupes de discussion, les participants ont mentionné qu'ils en auraient entendu parler davantage s'il avait été urgent. Parallèlement, ils reconnaissaient que la COVID-19 avait relégué en arrière-plan tous les autres problèmes de santé mondiaux importants. Parmi les répondants au sondage, seulement un sur cinq (20 %) se souvenait avoir vu quelque chose du gouvernement du Canada à ce sujet au cours des cinq dernières années et une proportion encore plus petite (12 %) avait souvenir d'avoir reçu des informations sur l'utilisation inutile des antibiotiques.

Même si la plupart croyaient que ce phénomène pouvait toucher tout le monde (56 %), aux yeux de certains participants des groupes de discussion, les personnes dont le système immunitaire est affaibli étaient possiblement plus vulnérables. D'autres avaient l'impression que les groupes marginalisés et les personnes visant dans les pays en développement risquaient d'être plus touchés par ce problème, car ils font face à des inégalités systémiques en matière de santé et de revenu.

Les participants convenaient que la demande d'antibiotiques par des patients qui n'en ont pas besoin (53 %), la prescription excessive d'antibiotiques par les médecins (50 %) et dans les cliniques sans rendez-vous (46 %) et la mauvaise utilisation des antibiotiques (46 %) constituent des facteurs qui contribuent dans une large mesure au problème. Les personnes qui se procurent des antibiotiques sans passer par un médecin (43 %) et la surconsommation d'antibiotiques dans l'élevage et la pisciculture (42 %) étaient également considérées comme des facteurs de résistance aux antibiotiques par les répondants. Une proportion moindre d'entre eux croyaient que les résidus d'antibiotiques dans l'environnement étaient un problème important (30 %).

En phase avec ces réponses au sondage, la plupart des participants des groupes de discussion trouvaient qu'il fallait éduquer à la fois les patients et les médecins pour lutter contre le problème de résistance aux antibiotiques. Plus précisément, on devait selon eux fournir plus d'informations aux patients sur les raisons pour lesquelles un antibiotique ne leur est pas prescrit et les moyens d'utiliser les antibiotiques de façon plus judicieuse et surveiller les pratiques des médecins en matière d'ordonnances. Certains ont manifesté de l'intérêt à propos de l'institution d'une pratique de prescriptions différées. Cela dit, quelques-uns pensaient que modifier les attentes et habitudes des patients pourrait s'avérer difficile, compte tenu du fait qu'ils souhaitent un soulagement instantané de leurs symptômes. En revanche, les participants ne pensaient pas que de moins voyager ferait une grande différence dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques. Même si bon nombre des répondants au sondage (70 %) se disaient préoccupés par le rôle des voyages dans la propagation de la résistance aux antibiotiques, la plupart des participants des groupes de discussion ne voyaient pas de lien entre les deux.

E. Conclusions et recommandations

Les participants des groupes de discussion s'entendaient pour dire qu'il fallait informer davantage le public sur ce sujet. Beaucoup jugeaient important de sensibiliser la population canadienne à cette question et de lui fournir les faits et renseignements clés susceptibles d'améliorer sa compréhension, de susciter son intérêt et de la faire passer à l'action en changeant ses attitudes et comportements. La plus grande réceptivité envers la question découlait, du moins en partie, de la propagation rapide et à grande échelle de la COVID-19 dans le monde au cours des deux dernières années. En raison de cette expérience, les participants semblent être plus conscients, voire très bien comprendre les importantes répercussions que ces problèmes peuvent avoir sur les humains partout dans le monde en l'absence d'interventions.

Les participants ont dit vouloir des données et des informations aux fins suivantes :

Note au lecteur

À moins d'indication contraire, les résultats présentés dans ce rapport sont exprimés en pourcentages. Il peut arriver que les totaux ne correspondent pas à 100 %, les chiffres étant arrondis et certaines questions admettant plusieurs réponses. Les résultats des deux phases qualitatives de la recherche reflètent les opinions d'un nombre limité de participants. Même s'ils sont utiles pour compléter et mieux comprendre les constatations dégagées de la phase quantitative de la recherche, ils ne devraient pas être généralisés ou extrapolés à l'ensemble des adultes canadiens âgés de 18 ans ou plus.

COMPLÉMENT D'INFORMATION

Fournisseur : The Strategic Counsel
Numéro de contrat : 6D037-192672/001/CY
Date d'octroi du contrat : 18 janvier 2019
Valeur du contrat : 228 649,85 $

Pour obtenir de plus amples renseignements sur cette étude, prière d'en faire la demande par courriel à HC.cpab.por-rop.dgcap.SC@canada.ca

Attestation de neutralité politique

À titre de cadre supérieure du cabinet The Strategic Counsel, j'atteste par la présente que les documents remis sont en tous points conformes aux exigences en matière de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans la Politique sur les communications et dans la Procédure de planification et d'attribution de marchés de services de recherche sur l'opinion publique. Plus précisément, les documents remis ne contiennent pas d'information sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l'évaluation de la performance d'un parti politique ou de ses dirigeants.

Signature : ___________________________________