L'exploration de l'utilisation des produits de vapotage chez les jeunes et les jeunes adultes – Étude qualitative

Santé Canada

Sommaire
Juin 2022

Préparé pour :

Santé Canada
Fournisseur : Le groupe-conseil Quorus Inc.
Date d'octroi du contrat : 15 mars 2022
Date de livraison : juin 2022
Valeur du contrat (TVH comprise) : 100 901,76 $
Numéro du contrat : HT372-215502/001/CY
Numéro de ROP : 136-21

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez vous adresser à :

hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca

This report is also available in English.

L'exploration de l'utilisation des produits de vapotage chez les jeunes et les jeunes adultes – Étude qualitative
Rapport final

Préparé pour Santé Canada et l'Agence de santé publique du Canada
Fournisseur : Le groupe-conseil Quorus Inc.
Juin 2022

Le présent rapport contient les résultats de 16 groupes de discussion en ligne composés de jeunes et de jeunes adultes vapoteurs. Les séances ont eu lieu du 16 mai au 7 juin 2022 avec des participants de partout au pays. Les groupes étaient répartis par groupe d'âge et par fréquence de vapotage. Chaque séance durait environ 90 minutes.

This publication is also available in English, under the title: Exploring Youth and Young Adults' Use of Vaping Products – Qualitative Study.

Le présent document peut être reproduit pour des fins non commerciales uniquement. Une permission écrite doit être obtenue au préalable auprès de Santé Canada et l'Agence de santé publique du Canada. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le présent rapport, veuillez communiquer avec Santé Canada à hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca ou l'Agence de santé publique du Canada à hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca.


Ministère de la Santé
200, promenade Églantine
A.L. 1915C
Ottawa (Ontario)
K1A 0K9

Numéro de catalogue :
H14-418/2022F-PDF

Numéro international normalisé du livre (ISBN) :
ISBN 978-0-660-45900-4

Publications connexes (numéro d'enregistrement : POR 003-21)
Numéro de catalogue : H14-418/2022E-PDF (rapport final en anglais)
ISBN : 978-0-660-45899-1

© Sa Majesté le roi du chef du Canada, représenté par le Ministre de la Santé, 2022

Attestation de neutralité politique

J'atteste, par les présentes, à titre de président du groupe-conseil Quorus, que les produits livrables sont entièrement conformes aux exigences en matière de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans la Politique sur les communications et l'image de marque et la Directive sur la gestion des communications – Annexe C.

Plus précisément, les produits livrables ne comprennent pas d'information sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l'évaluation de la performance d'un parti politique ou de ses dirigeants.

Signé :


Le 30 juin 2022
Rick Nadeau, président
Le groupe-conseil Quorus Inc.

Sommaire

Contexte et objectifs de la recherche

La Loi sur le tabac et les produits de vapotage (LTPV) a été promulguée le 23 mai 2018 afin de réglementer la fabrication, la vente, l'étiquetage et la promotion des produits du tabac et des produits de vapotage vendus au Canada. La LTPV a comme objectif de fournir un cadre législatif pour réglementer les produits de vapotage afin de protéger les jeunes de la dépendance à la nicotine et de l'usage du tabac, tout en permettant aux adultes d'avoir légalement accès aux produits de vapotage comme alternative moins nocive au tabac. La Loi prévoit des pouvoirs réglementaires pour répondre aux nouveaux enjeux, au besoin. Récemment, en juillet 2021, le gouvernement du Canada a utilisé ces pouvoirs pour imposer des restrictions additionnelles sur les produits de vapotage, y compris une concentration maximale en nicotine de 20 mg/mL pour les produits de vapotage fabriqués ou importés pour la vente au Canada. En juin 2021, le gouvernement avait proposé d'autres restrictions en matière d'arômes pour ces produits.

Un des principaux objectifs stratégiques à permettre la vente des produits de vapotage est d'offrir aux fumeurs une alternative, moins nocive, à la nicotine traditionnelle, tout en prévenant son utilisation parmi les non-fumeurs, en particulier les jeunes. Cependant, les produits de vapotage demeurent populaires auprès des jeunes et de jeunes adultes et Santé Canada s'est donné pour mission de réduire la prévalence du vapotage.

La recherche en cours indique que les comportements de vapotage sont très variables et qu'ils ont évolué au cours des deux dernières années, et ce, pour diverses raisons (l'accès aux produits, les restrictions liées à la COVID-19, l'évolution des produits, etc.).

Objectifs de la recherche

La recherche avait comme principal objectif d'explorer les comportements et les perceptions des jeunes et des jeunes adultes canadiens en matière de vapotage, plus précisément de noter les différences entre ceux qui vapotent à l'occasion (soit moins de 20 jours sur les 30 derniers) et ceux qui vapotent fréquemment (c'est-à-dire au moins 20 jours sur les 30 derniers).

La recherche avait principalement pour but de mieux comprendre :

Les données provenant de cette étude permettront à Santé Canada de mieux comprendre la fluidité des comportements de vapotage chez les jeunes et les jeunes adultes (par exemple, comment ils vapotent dans des contextes sociaux comparativement à lorsqu'ils sont seuls, la transition de la cigarette ou vers celle-ci), de répondre aux besoins changeants des jeunes et des jeunes adultes, et d'orienter l'élaboration des futures réglementations.

Méthodologie

La méthodologie de recherche consistait en 16 groupes de discussion en ligne avec des jeunes et de jeunes adultes canadiens qui vapotent. Les séances se sont déroulées du 16 mai au 7 juin 2022 avec des participants de partout au pays. Ceux-ci étaient répartis par groupe d'âge, région avec ou sans restriction quant aux arômes, et fréquence de vapotage. Chaque séance durait environ 90 minutes. Les participants ont été informés à l'avance que la recherche était menée pour Santé Canada et chacun d'eux a reçu 100 $. Au total, 124 jeunes et jeunes adultes ont participé à la recherche.

Remarque : Par souci de concision, nous avons utilisé les mots vapoteurs, utilisateurs et fumeurs pour désigner respectivement ceux qui vapotent, qui utilisent des substances ou qui fument.

Résultats de la recherche

Produits de vapotage – dispositifs

Les vapoteurs réguliers possèdent généralement leur propre dispositif, la plupart du temps un système à cartouche (Pod), qu'ils apprécient pour son prix abordable, la facilité à remplacer le dispositif, et son look épuré. La préférence pour une marque est le plus souvent déterminée par ce que l'utilisateur connaît depuis qu'il vapote, ce que les amis utilisent, les arômes offerts, la disponibilité des produits et l'aspect du dispositif.

Les produits de vapotage jetables ont la cote parmi les utilisateurs réguliers et occasionnels. Ceux qui utilisent ces produits s'entendaient pour dire qu'ils sont abordables et pratiques puisqu'on les trouve dans la plupart des boutiques de vapotage et dans les dépanneurs, et qu'ils les achètent souvent sur un coup de tête. Bon nombre d'entre eux[1], en particulier les utilisateurs occasionnels, semblaient considérer les dispositifs jetables comme un « engagement minimal », c'est-à-dire que s'ils possédaient un système à cartouche, ils vapoteraient sans doute plus souvent.

De nombreux vapoteurs occasionnels n'ont jamais possédé de dispositif et utilisent plutôt celui d'un ami. Ces participants avaient peu à dire sur ces dispositifs et n'avaient aucune préférence particulière.

Les vapoteurs qui possèdent leur propre dispositif l'ont généralement acheté dans une boutique de vapotage, ce type de commerce étant répandu dans leur région. Plusieurs se sont également procuré leurs produits de vapotage auprès de camarades de classe, de leurs amis ou de membres de leur famille. Ceux qui n'avaient pas l'âge légal allaient plutôt dans un magasin qui n'exige pas une preuve d'âge ou ont acheté le dispositif par l'entremise d'un ami.

Produits de vapotage – liquides et concentrations en nicotine

Lorsqu'il s'agit de recharger ou de remplacer leur dispositif de vapotage, les utilisateurs réguliers remplacent habituellement leur système à cartouche (Pod) ou leur dispositif jetable tous les deux ou trois jours, et seulement quelques-uns ont indiqué qu'il leur dure au moins une semaine. Par ailleurs, les utilisateurs occasionnels ont mentionné qu'un dispositif jetable ou un système à cartouche unique leur durait entre une semaine et un mois. Aux dires des participants, les systèmes à cartouche et les dispositifs jetables s'usaient plus rapidement (parfois en un jour ou deux) lorsqu'ils étaient entre amis puisqu'ils les utilisaient davantage ou les partageaient avec d'autres durant ces occasions.

Les utilisateurs réguliers étaient nombreux à posséder des informations sur la concentration en nicotine et bon nombre d'entre eux ont dit consommer des produits de vapotage contenant 2 % ou 2,5 % de nicotine (ou 20 mg). Ceux-ci étaient également au courant des restrictions ayant mené à l'élimination des produits contenant 5 % de nicotine. Même s'ils savent que leurs produits de vapotage contiennent de la nicotine, les vapoteurs occasionnels étaient beaucoup moins au courant de la concentration en nicotine de ces produits.

Certains, surtout parmi les utilisateurs réguliers, ont démontré de l'intérêt à utiliser des produits à plus faible concentration en nicotine ou à réduire leur vapotage en général, surtout pour des raisons de santé. Ceci étant dit, la nicotine demeure un élément important de l'expérience de vapotage, plusieurs ayant admis qu'ils ne vapoteraient pas si ce n'était de la nicotine.

Découverte et disponibilité des produits

La façon la plus courante pour les participants de découvrir et d'essayer de nouveaux produits est les amis et les réseaux sociaux. Moins souvent, ils les découvrent dans les boutiques de vapotage grâce aux recommandations des employés ou des articles en promotion, ou en explorant les produits en magasin. Très peu de participants se rappelaient avoir vu de la publicité sur de nouveaux produits de vapotage.

En ce qui a trait à la disponibilité des produits de vapotage, de nombreux participants avaient constaté que les boutiques de vapotage étaient de plus en plus répandues dans leur région, et plusieurs ont indiqué que les produits de vapotage étaient normalement vendus dans les dépanneurs. Dans l'ensemble, tous les participants s'entendaient pour dire qu'il était de plus en plus facile de trouver et d'acheter leurs produits de vapotage favoris et très peu avaient l'impression qu'il leur était difficile de trouver ce qu'ils voulaient.

Habitudes de vapotage

Les habitudes de vapotage varient considérablement et sont très différentes entre les vapoteurs réguliers et les vapoteurs occasionnels.

Raisons pour vapoter

Comme pour bien d'autres résultats de cette recherche, ceux concernant les raisons pour vapoter étaient assez différents entre les vapoteurs réguliers et les vapoteurs occasionnels.

Répercussions des restrictions en matière d'arômes

Pour tous les vapoteurs, réguliers et occasionnels, les arômes jouent un rôle important dans l'expérience de vapotage, certains affirmant qu'ils n'auraient aucun intérêt à vapoter si le liquide était insipide. La disponibilité des arômes a souvent été mentionnée comme une des principales raisons de choisir un type de dispositif plutôt qu'un autre. Certains vapoteurs ont de fortes préférences quant aux arômes qu'ils utilisent.

Lorsque nous leur avons présenté une situation fictive où il est question d'une interdiction complète des arômes au cours des prochains mois, les participants ont eu des réactions diverses :

Parmi les participants qui habitent dans des provinces où la vente de produits aromatisés est restreinte, quelques-uns seulement se rappelaient ces restrictions et n'avaient pas l'impression que celles-ci avaient eu des répercussions sur leurs habitudes de vapotage. Dans les provinces où les restrictions limitent la vente de produits aromatisés aux boutiques de vapotage, les participants ont indiqué qu'ils achetaient déjà leurs produits dans ces boutiques. Dans les provinces où il est interdit de vendre des produits aromatisés, les participants ont expliqué qu'ils connaissaient des détaillants qui en vendaient, qu'ils en commandaient en ligne ou qu'ils s'en procuraient dans d'autres provinces où ils sont en vente libre pour en faire des provisions.

Utilisations multiples

Les utilisations multiples étaient assez courantes chez les vapoteurs réguliers et les vapoteurs occasionnels, l'alcool et le vapotage étant la combinaison la plus populaire. Un bon nombre de vapoteurs ont aussi mentionné qu'ils consommaient du cannabis, même s'il s'agissait d'une activité distincte qui incluait l'usage du tabac ou des produits comestibles plutôt que le vapotage (avec un dispositif distinct). Très peu de participants ont dit fumer des cigarettes, alors que la shisha ou le houka ont été mentionnés par un ou deux participants dans quelques groupes.

Nous avons demandé aux participants de décrire la chronologie de leur consommation de substances et particulièrement de tabac, de nicotine (vapotage), d'alcool, de cannabis et d'autres drogues récréatives. Bien que les réponses fussent très personnelles, cet exercice a permis de relever quelques tendances :

Changer les habitudes de consommation

Dans les prochaines années, très peu de participants prévoient augmenter leur consommation de l'une ou l'autre de ces substances. Parmi les plus jeunes, quelques-uns croyaient que leur consommation d'alcool pourrait augmenter après le secondaire. Quelques vapoteurs occasionnels croyaient qu'ils vapoteraient de plus en plus, ayant l'impression de devenir lentement accros.

Le plus important changement dans la consommation de substances pour les prochaines années sera sans doute une diminution ou l'arrêt du vapotage parmi les vapoteurs réguliers. Quelques-uns d'entre eux ont déjà fait des efforts pour réduire leur vapotage et songent éventuellement à arrêter complètement. Ils avaient l'impression que « les personnes plus âgées ne vapotent pas » et qu'ils seront éventuellement trop vieux eux-mêmes pour vapoter. Les participants étaient plus nombreux à prévoir arrêter de vapoter dans un proche avenir que cesser de consommer du cannabis.

Perceptions des effets du vapotage sur la santé

Plusieurs s'entendaient pour dire que la société est de plus en plus réceptive au vapotage, surtout en tant qu'alternative à la cigarette. La plupart ne considéraient pas qu'ils étaient bien renseignés sur les effets du vapotage sur la santé et très peu avaient tenté d'obtenir de l'information. Les participants étaient au courant de certaines préoccupations en matière de santé, notamment en raison de la couverture médiatique sur les maladies graves et les décès associés au vapotage qui selon eux avait ajouté aux perceptions négatives de certains. Ceci étant dit, plusieurs s'entendaient pour dire qu'il n'y avait pas suffisamment de données scientifiques qui prouvent que le vapotage est néfaste pour la santé et que, jusqu'à ce que la preuve soit faite, ils n'étaient pas trop préoccupés. Cette insouciance était particulièrement notable chez les vapoteurs occasionnels qui croyaient ne pas vapoter suffisamment pour craindre quoi que ce soit. Les plus susceptibles d'être préoccupés ou d'avoir posé un geste pour réduire ou éliminer le vapotage étaient ceux qui avaient éprouvé des troubles de santé, comme l'essoufflement pendant une activité physique, ou ceux qui croyaient qu'inhaler une substance étrangère était mauvais pour les poumons.

Mise en garde concernant la recherche qualitative

La recherche qualitative vise à recueillir des points de vue et à trouver une orientation plutôt que des mesures qualitatives extrapolables. Le but n'est pas de générer des statistiques, mais d'obtenir l'éventail complet des opinions sur un sujet, comprendre le langage utilisé par les participants, évaluer les niveaux de passion et d'engagement, et exploiter le pouvoir du groupe pour stimuler les réflexions. Les participants sont encouragés à exprimer leurs opinions, peu importe si ces opinions sont partagées ou non par d'autres.

En raison de la taille de l'échantillon, des méthodes de recrutement utilisées et des objectifs de l'étude, il est clair que la tâche en question est de nature exploratoire. Les résultats ne peuvent être extrapolés à une plus vaste population, pas plus qu'ils ne visent à l'être.

Plus particulièrement, il n'est pas approprié de suggérer ou de conclure que quelques (ou de nombreux) utilisateurs du monde réel agiraient d'une façon uniquement parce que quelques (ou de nombreux) participants ont agi de cette façon durant les séances. Ce genre de projection relève strictement de la recherche quantitative.

Fournisseur : Le groupe-conseil Quorus Inc.
Numéro de contrat : HT372-215502/001/CY
Date d'octroi du contrat : 15 mars 2022
Valeur du contrat (TVH incluse) : 100 901,76 $
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Santé Canada :
hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca

[1] Les expressions comme « la plupart », « bon nombre de », « plusieurs », « certains », et « quelques-uns » sont souvent utilisées dans la recherche qualitative pour distinguer les réponses obtenues plus souvent ou d'un plus grand nombre de participants et les réponses entendues moins souvent ou d'un moins grand nombre de participants. Étant donné la nature de la recherche qualitative, les réponses ne sont pas calculées en fonction de la fréquence, mais elles sont plutôt résumées pour refléter les tendances observées dans les groupes. L'utilisation de ces expressions quasi-statistiques ne devrait pas présupposer qu'une certaine proportion des participants au groupe de discussion dirait la même chose ou agirait de la même manière.