ÉTUDIER LA CONNAISSANCE ET LA PERCEPTION DU PROGRAMME DE RECONNAISSANCE DES TITRES DE COMPÉTENCES ÉTRANGERS

Rapport final

N° d'enregistrement du ROP : 039-10
N° du contrat : G9178-100004/001/CY
Date d'attribution du contrat : 24 septembre 2010

Préparé pour :

Ressources humaines et Développement des compétences Canada

nc-por-rop-gd@hrsdc-rhdcc.gc.ca

Mars 2011

SOMMAIRE

Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) et le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration (CIC) ont senti la nécessité d’étudier plus en détail le programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers (RTCE) dans le but de mieux comprendre, d’une part, les besoins des nouveaux arrivants au Canada et des employeurs et, d’autre part, la connaissance, les perceptions et les opinions de la population en général. Grâce à une meilleure compréhension de ces enjeux, le gouvernement du Canada espère aider les nouveaux arrivants, les employeurs et autres parties intéressées à collaborer pour pallier les pénuries de main-d’œuvre spécialisée ou qualifiée et renforcer l’économie canadienne.

Le programme de recherche s’articule en trois volets : un sondage téléphonique quantitatif à l’intention du grand public, une recherche qualitative par groupes de discussion auprès de nouveaux arrivants ainsi que des entrevues qualitatives en profondeur d’employeurs.

Au total, la recherche aura coûté 115 675 dollars (hors TVH).

Si certains sujets étaient propres à un groupe cible, d’autres ont été abordés avec plus d’un groupe cible. C’est pourquoi, chaque titre de section est suivi du ou des groupes cibles entre parenthèses.

Avis sur le nombre d’immigrants venant au Canada (grand public)

Si l’on en croit leur avis sur le nombre d’immigrants en général, les Canadiens et les Canadiennes sont nettement plus susceptibles de penser qu’il y a « trop peu » d’immigrants qualifiés venant au Canada : si 11 % pensent qu’en général il y a « trop peu » d’immigrants venant au Canada, ce pourcentage passe à 34 % pour ce qui est des immigrants qualifiés. Dans l’ensemble, la majorité (58 %) pensent que les immigrants en général sont soit « environ le nombre adéquat », soit « trop » nombreux, alors qu’en ce qui concerne les immigrants qualifiés, la majorité (74 %) pensent qu’ils sont « environ le nombre adéquat » ou « trop peu ».

Impact perçu des immigrants qualifiés sur l’économie (grand public)

La majorité des Canadiens (73 %) estiment que le fait d’accepter des immigrants qualifiés exerce un impact positif sur l’économie canadienne. En ce qui concerne les autres répondants, 11 % sont d’avis que l’impact n’est ni positif ni négatif, et seulement 13 % perçoivent l’impact comme négatif.

Les trois principales raisons invoquées par les personnes qui considèrent l’impact comme positif sont les suivantes : cela permet de pallier les pénuries de main-d’œuvre, avoir une main-d’œuvre spécialisée ou qualifiée est important pour l’économie, et les immigrants qualifiés peuvent et veulent travailler. Parmi ceux qui perçoivent l’impact comme négatif, la principale raison citée est que selon eux les occasions d’emploi devraient être offertes en priorité aux personnes vivant déjà au Canada. Soulignons que cette préoccupation revient dans les réponses à d’autres questions du sondage, et qu’elle constitue probablement le principal facteur de risque dans les communications sur les mesures prises pour aider les immigrants qualifiés à intégrer le marché du travail, autrement dit si les mesures seront perçues comme étant au détriment des personnes vivant déjà au Canada.

Immigrants qualifiés et main-d’œuvre (grand public)

La grande majorité des Canadiens (77 %) sont d’accord pour dire que les pénuries de main-d’œuvre spécialisée ou qualifiée ont un impact sur la prospérité économique globale du Canada. Un peu plus de la moitié des Canadiens (56 %) pensent que la priorité devrait être mise sur l’apport d’immigrants qualifiés pour pallier les pénuries de main-d’œuvre, alors qu’un tiers (34 %) s’y opposent.

Un peu plus de la moitié (54 %) des Canadiens déclarent savoir que la grande partie de la croissance de la main-d’œuvre nette future du Canada proviendra de l’immigration.

Immigrants qualifiés et pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de la santé (grand public)

Une grande majorité de Canadiens (85 %) appuient quelque peu ou fortement l’augmentation du nombre de professionnels de la santé formés à l’étranger pour aider à combler les pénuries de main-d’œuvre dans ce secteur. Seuls 9 % ont tendance à s’y opposer. Ils s’y opposent principalement, parce qu’ils pensent que les emplois dans le secteur de la santé devraient être offerts en priorité aux personnes vivant déjà au Canada.

Environ un Canadien sur cinq (21%) évoque des histoires au sujet de problèmes relatifs à la qualité des soins fournis par des professionnels de la santé formés à l’étranger. Ceux qui déclarent avoir vu de telles histoires sont moins susceptibles d’appuyer l’augmentation du nombre de professionnels de la santé formés à l’étranger, même s’il reste qu’une majorité appuient cette initiative. De ceux qui ont vu des histoires, 75 % appuient l’augmentation du nombre de professionnels de la santé formés à l’étranger, contre 87 % de ceux qui n’en ont pas vu.

Attentes des nouveaux arrivants avant leur arrivée quant à la facilité d’obtenir un emploi (nouveaux arrivants)

La grande majorité des participants s’attendaient à connaître des difficultés ou des retards à obtenir un emploi dans leur domaine, mais pas autant que ce qu’ils ont vraiment connu. À l’origine de cet optimisme, se trouvait leur niveau d’études et leur expérience professionnelle avant de venir au Canada. Tous étaient titulaires de diplômes d’études postsecondaires et possédaient une expérience de 5 à 15 ans dans leur domaine avant de venir au Canada. Avec ce type d’antécédents, ils se croyaient qualifiés pour travailler dans leur domaine et pensaient, pour la plupart, pouvoir continuer de le faire au Canada sans trop de difficulté ni de retard. Autre facteur déterminant évoqué par certains : la façon d’interpréter le système de points d’appréciation des travailleurs qualifiés; ils avaient tenu pour acquis que puisqu’ils avaient obtenu les points requis pour être acceptés au Canada, cela signifiait qu’ils étaient jugés admissibles à travailler au Canada.

Collecte d’information par les nouveaux arrivants avant leur arrivée (nouveaux arrivants)

Avant l’arrivée : information se rapportant à l’emploi

Ceux qui pensent chercher un emploi dès leur arrivée recueillent généralement de l’information se rapportant à l’emploi avant de venir au Canada.

Internet est généralement la principale source d’information et constitue ainsi un bon moyen pour communiquer des personnes qui envisagent d’immigrer au Canada. Un grand nombre consultent des sites d’emploi en ligne et les sites Web du gouvernement du Canada (GC) pour chercher de l’information se rapportant à l’emploi et à l’immigration. Toutefois, il semble que généralement les sites Web du GC et les sites d’emploi que les personnes consultent ne préviennent pas suffisamment les nouveaux arrivants des éventuels obstacles et retards auxquels ils pourraient être confrontés pour obtenir un emploi dans leur domaine à leur arrivée au Canada.

Les personnes qui ont recours ou accès à des personnes ayant des connaissances personnelles ou une expérience de travail au Canada (p. ex, les sites de médias sociaux utilisés par les nouveaux arrivants, les amis ou la famille au Canada, les consultants en immigration) sont susceptibles d’avoir une appréciation plus réaliste des défis qu’ils pourraient avoir à relever.

Avant l’arrivée : information se rapportant au RTCE

En ce qui concerne la collecte d’information se rapportant au programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers (RTCE) avant d’arriver au Canada, il convient de distinguer deux groupes : ceux qui souhaitent exercer une profession non réglementée, et ceux qui souhaitent exercer une profession réglementée.

Professions non réglementées

La plupart des participants qui sont venus au Canada dans l’espoir d’exercer une profession non réglementée n’ont effectué aucune démarche pour recueillir de l’information se rapportant au RTCE avant de venir au Canada, autre que celle de s’acquitter des formalités relatives à leurs diplômes ou de se procurer des lettres de recommandation auprès de leurs employeurs. En effet, il semble que, pour nombre d’entre eux, le fait de recueillir de telles informations n’était pas utile ou nécessaire. Dans l’ensemble, ils pensaient que leur niveau d’études conjugué à leur expérience professionnelle leur suffiraient à trouver un emploi dans leur domaine après une période relativement courte au Canada.

Les nouveaux arrivants qui envisagent d’exercer une profession non réglementée ont tendance à surestimer ou à mal interpréter l’évaluation du système de points d’appréciation des travailleurs qualifiés quant à la facilité d’obtenir un emploi dans leur domaine. Certains l’interprètent comme la garantie que leurs qualifications seront jugées suffisantes pour leur permettre d’obtenir un emploi dans leur domaine.

Ils n’ont peut-être pas conscience de l’importance que les employeurs canadiens accordent aux diplômes dans certaines professions. Parmi les exemples cités dans le cadre des groupes de discussion, citons les domaines de la finance, des ressources humaines et des relations publiques. Les participants ont déclaré qu’ils auraient aimé connaître cette information avant de venir au Canada.

Certains n’avaient pas réalisé qu’ils auraient sans doute besoin de suivre d’autres études au Canada pour obtenir un emploi dans leur domaine, soit pour décrocher l’attestation requise, soit pour essayer de combler le manque d’expérience de travail au Canada.

Professions réglementées

Parmi les groupes de discussion, nous avons observé différents degrés d’information sur le RTCE avant l’arrivée au Canada parmi les personnes exerçant des professions réglementées, entre celles qui n’avaient presque aucune information, et celles qui s’en étaient procuré en grand nombre auprès d’un agent d’immigration canadien.

Parmi celles qui s’étaient au moins procuré de l’information sur la reconnaissance des titres de compétences avant d’arriver au Canada, il n’est pas rare qu’elles ne se doutaient pas combien le processus serait long et difficile. Les disparités entre les attentes et la réalité sont fortes, à savoir une attente plus longue de quelques années que prévu. Plusieurs personnes (y compris des personnes des secteurs de la santé et de l’ingénierie) ont spontanément ajouté qu’elles ne seraient pas venues au Canada si elles avaient su combien de temps le processus prendrait.

Avantages perçus par les employeurs vis-à-vis l’embauche d’immigrants qualifiés (employeurs)

À quelques exceptions près, les participants ont pu énumérer un certain nombre d’avantages à embaucher des immigrants qualifiés, les plus cités étant :

Obstacles rencontrés par les immigrants qualifiés (grand public, nouveaux arrivants, employeurs)

Si l’on en croit le sondage à l’intention du grand public, près des trois quarts (76 %) des Canadiens savent que certains immigrants qualifiés connaissent des difficultés liées à la RTCE, et un peu plus de la moitié (56 %) perçoivent ces difficultés comme posant un problème assez grave ou très grave pour l’économie et la société au Canada.

Parmi les obstacles les plus cités dans la recherche qualitative menée auprès des nouveaux arrivants et des employeurs, citons :

les exigences linguistiques : si la langue a souvent été citée comme étant un problème, il n’empêche que, contrairement à d’autres obstacles, il s’agissait d’un obstacle prévu. À des degrés divers, les nouveaux arrivants savaient qu’ils devraient améliorer leur niveau d’anglais ou de français, et, en effet, certains sont venus au Canada en partant du principe que les premières années ils devraient mettre l’accent principalement sur une mise à niveau de leurs compétences linguistiques.

Parmi les employeurs, les compétences linguistiques ont été citées comme un obstacle majeur à l’embauche d’immigrants qualifiés, tant sur le plan des communications de base que dans les emplois qui requièrent d’interagir avec des clients ou d’autres personnes extérieures à l’entreprise. Le manque de compétences linguistiques peut également poser problème sur un chantier de construction, ou lorsque le poste comprend des interactions avec des patients.

l’expérience de travail au Canada : parmi les nouveaux arrivants, le manque d’expérience de travail au Canada a été très largement perçu comme l’obstacle le plus important pour obtenir un emploi au Canada. Soulignons que pour bon nombre d’entre eux, l’importance accordée à l’expérience de travail au Canada par rapport aux études et à l’expérience de travail acquise à l’étranger était inattendue. Les participants à cette recherche étaient titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires et possédaient généralement de 5 à 15 ans d’expérience pertinente : la plupart s’imaginaient que cela leur suffirait pour obtenir un emploi dans leur domaine, même s’ils s’attendaient à devoir commencer plus bas, pour ensuite remonter progressivement les échelons. À l’inverse, leur perception une fois sur place et après avoir postulé était que leurs qualifications acquises à l’étranger ne comptaient pas, et que tout ce qui importait pour les employeurs était qu’ils aient une expérience de travail au Canada.

Le manque d’expérience de travail au Canada est également perçu comme un obstacle éventuel par les employeurs; toutefois, l’avis exprimé par les employeurs participants quant à l’importance relative de ce problème était plus nuancé que celui exprimé par les nouveaux arrivants. Parmi les employeurs, le moment où le manque d’expérience de travail au Canada a principalement un effet dissuasif à l’embauche est lorsqu’il s’agit d’évaluer l’expérience professionnelle acquise à l’étranger, non seulement pour les employeurs qui embauchent des personnes pour des postes dans des professions non réglementées, mais également pour ceux qui en embauchent pour des postes dans des professions réglementées. Cette incertitude quant à la façon d’évaluer l’expérience professionnelle acquise à l’étranger confère un avantage à ceux qui possèdent une expérience de travail au Canada et des références vérifiables.

Les employeurs ont toutefois énuméré des facteurs susceptibles d’atténuer ou d’exacerber l’effet dissuasif à l’embauche du manque d’expérience de travail au Canada. Parmi les facteurs qui atténuent l’effet dissuasif du manque d’expérience de travail au Canada, citons :

Parmi les facteurs énumérés par les employeurs qui exacerbent l’effet dissuasif du manque d’expérience de travail au Canada, citons :

Surqualifiés pour le poste : les nouveaux arrivants étaient généralement conscients qu’ils devraient peut-être commencer plus bas, pour ensuite remonter progressivement les échelons jusqu’à atteindre le niveau qu’ils avaient avant de venir au Canada. Toutefois, nombre de participants ont déclaré qu’ils s’étaient vus refuser des postes à des échelons inférieurs dans leur domaine, parce qu’ils étaient « surqualifiés ». Selon eux, il s’agit d’un cercle vicieux : leurs titres de compétences étrangers sont non seulement considérés comme non pertinents ou insuffisants pour obtenir des emplois qui correspondent à leur niveau de compétences, mais sont également utilisés contre eux lorsqu’ils postulent à des emplois moins qualifiés dans leur domaine. Chez les employeurs, les avis sont plus partagés. Certains employeurs, qui avaient embauché des immigrants qualifiés à des postes moins spécialisés, avaient effectivement fait part de la valeur ajoutée que ces employés apportaient au poste. D’autres en revanche s’opposaient à l’idée d’offrir des postes à des personnes surqualifiées, car d’après leur expérience ces employés avaient tendance à ne pas rester dans l’entreprise ou devenaient mécontents de leur poste.

Importance du réseautage : certains nouveaux arrivants ont répondu qu’ils n’avaient pas pris conscience de l’importance du réseautage pour obtenir un emploi au Canada. Selon eux, dans leur pays, une personne avec leur niveau d’études et d’expérience décrocherait généralement au moins une entrevue, alors qu’au Canada il leur a semblé que ce qui figurait sur le CV comptait moins que les personnes que l’on connaissait. D’autres ont fait remarquer que le réseautage pouvait être difficile pour quelqu’un de nouveau au pays qui ne connaissait personne.

Importance des attestations dans certains domaines non réglementés : certains nouveaux arrivants (p. ex. dans les domaines des ressources humaines, des relations publiques et de la finance) ont déclaré qu’ils n’avaient pas conscience de l’importance au Canada des attestations dans leur domaine d’intérêt. Ils ne l’ont découvert qu’après être arrivés au Canada et qu’après avoir commencé à postuler à des emplois, découvrant alors que les employeurs exigeaient une attestation en particulier.

Parmi les obstacles évoqués par les nouveaux arrivants pour accéder à des professions réglementées, citons :

Sources d’information, y compris connaissance des mesures du gouvernement du Canada (grand public, nouveaux arrivants, employeurs)

Généralement, des trois groupes cibles, peu d’entre eux connaissaient les mesures et les initiatives du gouvernement du Canada.

Grand public : Dans le cadre du sondage à l’intention du grand public, la grande majorité des Canadiens (82 %) n’avaient pas entendu parler de ce que fait le gouvernement du Canada pour aider les immigrants qualifiés à faire évaluer ou reconnaître leurs études, leurs titres de compétences ou leur expérience plus rapidement au Canada. Qui plus est, de ce pourcentage relativement bas de Canadiens qui déclarent être au courant de ce que fait le gouvernement du Canada pour accélérer le processus de RTCE, peu d’entre eux sont capables de citer des initiatives en particulier.

Le pourcentage relativement bas de Canadiens (18 %) qui affirment avoir entendu parler de ce que fait le gouvernement du Canada pour accélérer le processus de RTCE n’y sont pas particulièrement favorables. Par exemple, sur ces 18 %, 10 % ont déclaré que le gouvernement devrait en faire plus. Il convient également de replacer ces statistiques dans le contexte plus large décrit ci-dessus, à savoir que la grande majorité des Canadiens n’ont jamais entendu parler de ce que faisait le gouvernement du Canada pour accélérer le processus de RTCE.

Le taux de connaissance assistée du Cadre pancanadien d’évaluation et de reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger est relativement bas (soit 9 % des Canadiens). Le taux de connaissance du Bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers (BORTCE) est relativement bas (13 %). À noter que le taux de connaissance du BORTCE est plus élevé (18 %) parmi les personnes venues s’installer au Canada, et encore plus élevé (24 %) chez les personnes venues s’installer au Canada au cours des 10 dernières années.

Nouveaux arrivants : en ce qui concerne l’intégration sur le marché du travail, nombre de participants avaient consulté un site Web du gouvernement du Canada avant d’arriver, et savaient donc que le gouvernement diffusait de l’information se rapportant à l’emploi, malgré une tendance à la considérer comme « générale » par nature. Après l’arrivée au Canada, l’accent est davantage mis sur les organismes de services aux immigrants, voire sur les ressources provinciales; quant aux ressources du GC, directement en dehors de la banque d’emplois, elles semblent être relativement peu utilisées. Dans ce contexte, la meilleure façon de décrire la connaissance et la perception de la participation du gouvernement du Canada dans l’intégration sur le marché du travail serait sans doute qu’elles sont « vagues ». Si, dans l’ensemble, les participants ont tendance à voir le gouvernement du Canada comme impliqué dans la promotion de l’intégration sur le marché du travail, ils ont toutefois du mal à nommer d’autres mesures que l’hypothèse selon laquelle le gouvernement, en collaboration avec la province, octroie des fonds aux organismes de services aux immigrants, voire à certains programmes d’aide financière.

Rappelons qu’une poignée de participants connaissaient le site Web Au service du Canada et qu’ils se sont montrés très positifs quant à la diversité d’information fournie sur le site. Toutefois, la plupart n’en avaient pas connaissance. On peut supposer que de nombreux immigrants qualifiés trouveraient le site Web utile s’ils en avaient connaissance.

Les mesures du gouvernement du Canada se rapportant au RTCE sont très peu connues. Questionnés sur ce que faisait le gouvernement du Canada dans le domaine du RTCE, seuls quelques participants ont décrit le contenu du Cadre pancanadien, et aucun ne s’est souvenu d’avoir entendu parler du « Cadre pancanadien » en ces termes.

Quelques participants qui exercent des professions réglementées (soins de santé et ingénierie-génie) ont répondu consulter un site Web du GC, et un participant a même donné l’adresse du site Web - competences.gc.ca (soit l’adresse du site Web du Bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers). Ce site Web a été perçu comme très utile, et a permis à ces participants de connaître les exigences et les programmes directement liés à leur profession, en plus de leur fournir les liens connexes. Toutefois, le problème réside dans le fait que le site Web ne semble pas très connu. Il apparaît que ce sont les personnes qui exercent des professions réglementées qui ont le plus fréquemment répondu consulter le site Web de l’autorité de réglementation pertinente pour recueillir de l’information se rapportant au RTCE ou un site Web provincial.

Employeurs : à seulement une ou deux exceptions près, tous les employeurs qui embauchent des personnes pour des postes réglementés ont répondu qu’ils s’adresseraient à l’organisme de réglementation de leur discipline s’ils avaient besoin d’information. Peu de personnes, voire aucune, connaissent ce que fait le gouvernement du Canada (ou l’administration provinciale compétente en la matière) au sujet de la reconnaissance des titres de compétences étrangers.

Questionnés sur les sources d’information qu’ils utilisaient pour évaluer les qualifications ou les titres de compétences des immigrants qualifiés, les employeurs qui embauchent des personnes pour des postes non réglementés ont tous, sans exception, répondu qu’ils ne connaissaient aucune source d’information visant à aider les employeurs à ce sujet. Interrogés plus précisément sur les ressources ou l’aide fournies par le gouvernement du Canada ou leur administration provinciale, aucun d’entre eux ne connaissait ces ressources liées à la reconnaissance des titres de compétences étrangers.

Tous les employeurs se sont vus demander s’ils connaissaient le Bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers (BORTCE), le guide en ligne intitulé Feuille de route de l’employeur pour l’embauche et le maintien en poste de travailleurs formés à l’étranger et le site Web Travailler au Canada. À noter qu’aucun des employeurs n’a fait référence à ces ressources ou outils spontanément. La majorité des employeurs ne connaissaient pas ces outils et ressources.

Défis, besoins et suggestions des participants (nouveaux arrivants, employeurs)

Nouveaux arrivants : le thème le plus courant qui revient dans les suggestions de mesure à prendre par le gouvernement émises par les nouveaux arrivants est d’éliminer les obstacles à l’acquisition d’une expérience de travail au Canada. Deux suggestions ont été émises à maintes reprises, à savoir, d’une part, verser des subventions ou des incitations financières aux employeurs pour qu’ils embauchent des nouveaux arrivants pour ne serait-ce que des postes à durée déterminée et, d’autre part, communiquer avec les employeurs pour les encourager à embaucher des nouveaux arrivants qualifiés. En ce qui concerne la deuxième suggestion, plusieurs ont tenu à mettre l’accent sur le fait de valoriser et de reconnaître l’expérience professionnelle acquise à l’étranger; les participants ont en effet le sentiment que les employeurs ne la comprennent pas toujours ni ne la considèrent à sa juste valeur.

Pour ce qui est du RTCE, les nouveaux arrivants ont émis deux grandes suggestions :

Employeurs : Un nombre considérable d’employeurs ont affirmé qu’ils ne savaient pas quelle aide le gouvernement du Canada pouvait offrir à leur entreprise ou à leur secteur d’activité, notamment en ce qui concerne le processus de reconnaissance des titres de compétences étrangers, ni ne pensaient en général qu’une telle aide serait nécessaire.

Les besoins suivants liés au processus de RTCE ont été cernés par certains employeurs :

Préférence terminologique : « Qualifications» par rapport à « titres de compétences » (grand public, nouveaux arrivants, employeurs)

Des trois groupes cibles, la majorité préfèrent « qualifications » à « titres de compétences », car ils perçoivent le terme « qualifications » comme ayant un sens plus large qui englobe aussi bien les études que l’expérience. L’expression « titres de compétences » semble être perçue comme plus restreinte, regroupant uniquement les diplômes et attestations ou licences officielles.

Attestation de la neutralité politique

En ma qualité d’agent principal de Sage Research Corporation, je certifie par la présente que les produits livrés sont en tout point conformes aux exigences du gouvernement du Canada en matière de neutralité politique qui sont décrites dans la Politique de communication du gouvernement du Canada et dans la Procédure de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique. Plus particulièrement, les produits livrés ne contiennent aucune référence sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.

Rick Robson
Vice-président
Sage Research Corporation