Étude sur les jeunes d’Expérience internationale Canada (EIC) 2019-20

Rapport final

Préparé pour Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
Nom du fournisseur : Environics Research

Numéro d’inscription : ROP 052-19
Numéro du contrat : B8815-200063/001/CY
Valeur du contrat : 139 964,63 $ (incluant la TVH)
Date d’attribution du contrat : 2019-11-25
Date de livraison : 2020-03-16

Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec IRCC à :
IRCC.COMMPOR-ROPCOMM.IRCC@cic.gc.ca

This report is also available in English.

Droits d’auteur

Ce rapport de recherche sur l’opinion publique présente les résultats de sondages quantitatif et qualitatif menés en ligne par Environics Research au nom d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Le sondage quantitatif a été mené auprès de 850 jeunes Canadiens et le sondage qualitatif (communauté en ligne) auprès de 115 jeunes Canadiens en février 2020.

This publication is also available in English under the title: 2019-20 International Experience Canada (IEC) Youth Study

Cette publication ne peut être reproduite qu’à des fins non commerciales. Une autorisation écrite préalable doit être obtenue d’IRCC. Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec IRCC à :
IRCC.COMMPOR-ROPCOMM.IRCC@cic.gc.ca

Direction des communications
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
Tour Jean Edmonds Sud
365, avenue Laurier Ouest
Ottawa ON K1A 1L1

Numéro de catalogue : Ci4-194/2020F-PDF
Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-35528-3

Publications connexes (numéro d’inscription : ROP 052-19) :
Numéro de catalogue : Ci4-194/2020E-PDF (Final Report, English)
ISBN : 978-0-660-35527-6

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Services publics et Approvisionnements Canada, 2020.

Résumé analytique

Contexte et objectifs

Expérience internationale Canada (EIC) est un programme géré par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada qui offre aux jeunes citoyens canadiens âgés de 18 à 35 ans la possibilité de voyager et de travailler dans l’un de ses 30 pays ou territoires partenaires. Comme le programme se veut une initiative réciproque, les jeunes provenant des pays et territoires partenaires peuvent en faire autant au Canada. La limite d’âge et les types de permis de travail disponibles dépendent de l’entente sur la mobilité des jeunes négociée avec chaque pays partenaire. L’étude vise à faire ressortir les comportements des jeunes Canadiens en matière de voyages et de travail à l’étranger, ainsi que les perceptions et les attitudes du public cible d’EIC à l’égard de telles expériences.

Elle cherche également à mesurer la connaissance et la notoriété du programme d’IEC parmi ses publics cibles et à mieux comprendre comment les individus ayant entrepris un travail, des études ou des activités bénévoles à l’étranger planifient, motivent et vivent leur expérience. Plus précisément, elle vise notamment à mesurer les éléments suivants :

La connaissance des mentalités et des comportements de ceux qui ont entrepris un travail, des études ou des activités bénévoles à l’étranger permettra d’éclairer la politique relative au programme. Les renseignements sur les obstacles, les facteurs de motivation et d’incitation à la poursuite d’expériences de travail à l’étranger contribueront également à éclairer les politiques et à cibler les efforts d’engagement et de promotion afin d’accroître la participation au programme EIC parmi son public cible canadien.

Méthodologie

Afin d’atteindre les objectifs de l’étude, des analyses quantitatives et qualitatives ont été effectuées. Le volet quantitatif consistait en un sondage en ligne réalisé auprès de citoyens canadiens âgés de 18 à 40 ans ayant déjà travaillé, étudié ou fait du bénévolat à l’étranger. Le volet qualitatif a été mené auprès de jeunes issus du volet quantitatif et visait à mieux sonder les expériences de travail, d’études et de bénévolat de ceux-ci à l’étranger. Des participants âgés de plus de 35 ans (jusqu’à 40 ans) y ont été inclus, la recherche étant axée sur la participation antérieure au programme EIC.

  1. Sondage quantitatif en ligne mené du 7 au 21 février 2020 auprès de 850 jeunes Canadiens (recrutés à partir d’un panel en ligne) âgés de 18 à 40 ans qui ont dit avoir déjà participé au programme EIC ou obtenu un visa pour travailler, étudier ou faire du bénévolat à l’étranger. Le sondage, d’une durée d’environ 6 minutes, portait sur l’expérience internationale antérieure, la connaissance du programme EIC, le degré de satisfaction y étant rattaché et la probabilité d’y participer dans l’avenir. Il a également servi de source pour recruter des participants pour le second volet qualitatif de la recherche.
  2. Un échantillon de jeunes admissibles, sélectionnés lors du sondage en ligne, ayant vécu une expérience de travail, d’études ou de bénévolat à l’étranger ont été invités à participer à une communauté en ligne qualitative sur une période de deux jours. Cet exercice a sollicité la contribution des participants sur deux jours distincts et s’est déroulé sur une fenêtre de trois jours, du 19 au 21 février 2020. Au total, 115 jeunes de 18 à 40 ans issus de partout au Canada y ont participé et se sont vus remettre une rétribution de 100 dollars chacun. Afin d’obtenir les commentaires de groupes cibles et d’intérêts particuliers pour IRCC, des jeunes de chacun des groupes suivants ont été sélectionnés et intégrés à la communauté en ligne : population générale, jeunes LGBTQ2+, jeunes autochtones, jeunes femmes dans les STEM et jeunes à mobilité réduite ou malentendants.

L’annexe A du présent rapport énonce la méthodologie préconisée de manière plus approfondie.

Énoncé de limitation : La recherche qualitative donne un aperçu de l’éventail des opinions exprimées au sein d’une population, plutôt que du poids des opinions exprimées, comme le mesure un sondage quantitatif. Les résultats de la recherche qualitative doivent être considérés comme des données représentatives de la population, plutôt qu’extrapolables à celle-ci.

Comme les sondages par panel en ligne ne comportent pas d’échantillons aléatoires, on ne peut calculer d’estimations officielles de l’erreur d’échantillonnage. Bien que ne comportant pas d’échantillons aléatoires, les sondages en ligne peuvent être utilisés pour sonder la population générale pourvu qu’ils soient bien conçus et qu’ils fassent intervenir un vaste échantillonnage bien étoffé et à jour.

Valeur du contrat

La valeur du contrat était de 139 964,63 $ (TVH comprise).

Principales constatations

Résultats quantitatifs

Programme EIC — incidence, notoriété et satisfaction

L’incidence des jeunes de 18 à 40 ans qui ont vécu une expérience internationale (obtention d’un visa ou d’un permis pour travailler, étudier ou faire du bénévolat à l’extérieur du Canada ou participation au programme EIC) est de 22 %. Elle est plus élevée en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique que dans le reste du pays. Les études à l’étranger constituent l’expérience la plus courante pour laquelle les répondants ont reçu un visa. Moins d’un tiers ont sciemment participé au programme EIC et deux tiers en ont entendu parler (le plus souvent par des amis ou des parents ou en faisant leurs propres recherches sur Internet).

On constate un degré de satisfaction élevé chez les répondants ayant participé au programme EIC : quatre sur cinq (80 %) s’en disent au moins assez satisfaits (38 % sont très satisfaits) et très peu insatisfaits (4 %). La plupart affirment qu’ils seraient très (40 %) ou assez (44 %) enclins à recommander le programme EIC à un ami ou à un membre de leur famille ; très peu d’entre eux ne le feraient pas (5 %). On ne constate aucune différence sur ces mesures quant à l’âge, au sexe ou à la région. Enfin, un peu moins de la moitié (47 %) des répondants de moins de 35 ans déclarent qu’ils sont susceptibles de participer à un programme comme EIC à l’avenir.

Résultats qualitatifs

Expérience internationale antérieure

Les participants de la communauté en ligne ont évoqué une grande variété de destinations et de durées de séjour dans le cadre de leurs expériences internationales. Le facteur le plus marquant pour saisir la nature de leur expérience est le but de leur séjour à l’étranger : travailler, étudier ou faire du bénévolat.

Quelle que soit la raison principale de leur expérience, les participants voient la possibilité de voyager au-delà de leur destination principale comme un objectif important. Ils évoquent avec satisfaction les expériences qu’ils ont vécues en visitant des villes et des pays voisins. Parmi les autres objectifs sous-jacents, citons la compréhension culturelle de leur destination au moyen de l’intégration et de l’apprentissage de nouvelles compétences.

Incitations et motivations

En tant que groupe, les jeunes qui participent à des expériences internationales sont porteurs de valeurs sociales qui rehaussent l’importance de vivre des expériences culturelles authentiques. Cela comporte le désir d’apprendre les langues régionales, d’explorer des endroits éloignés et de vivre les mêmes expériences que la population locale. Les participants affichent également une forte propension à la maîtrise de soi, définie comme le fait de s’efforcer d’organiser et de contrôler la direction de son avenir, même lorsqu’on a le sentiment que des forces échappent à son contrôle immédiat.

Lorsqu’on les interroge directement, les participants ont tendance à considérer les incitations à participer à des programmes de voyage et de travail à l’étranger comme allant de soi : cela leur procure une expérience de travail et/ou d’études précieuse, des possibilités de voyager et une immersion dans d’autres cultures. Ils n’associent pas un manque de motivation à participer à de telles expériences par manque d’incitations (p. ex., placement, obtention de certifications ou autres incitations non monétaires). Leur motivation émane des expériences vécues par leurs proches qui les soutiennent et les encouragent. Nombreux sont ceux qui évoquent l’influence positive des écoles primaires, secondaires et postsecondaires dans la culture d’un état d’esprit axé sur le voyage (les programmes ou expériences qui sensibilisent les élèves/étudiants à de telles idées sont couramment mentionnés).

Avantages perçus

Les participants recommandent vivement aux autres de considérer des expériences similaires en raison des avantages qu’ils ont tirés de leur propre aventure. Les avantages décrits par les participants se répartissent en 4 domaines :

Le parcours décisionnel

Premières considérations. Nombreux sont ceux qui commencent à envisager des voyages à l’étranger dès leur plus jeune âge, dès l’école primaire. Un lien existe entre le but premier de l’expérience et l’étape de la vie où l’on envisage sérieusement de la concrétiser : ceux qui font du bénévolat sont généralement les plus jeunes, tandis que ceux qui partent travailler ont tendance à avoir au moins l’âge de terminer leurs études postsecondaires.

À ce stade, les participants sont enthousiastes à l’idée de pouvoir voyager, mais ils expriment également leur incertitude quant à la logistique dont ils auront à se préoccuper (notamment sur le plan financier). Ceux qui partent travailler à l’étranger s’inquiètent particulièrement de trouver un emploi et se demandent si c’est un choix de carrière judicieux. Les étudiants évoquent des inquiétudes quant à la possibilité d’entreprendre de longues démarches de candidature à un programme tout en maintenant leurs notes et peuvent se sentir accablés par cette situation. Les bénévoles expriment des doutes face à eux-mêmes et sont plus susceptibles de se préoccuper de leur sécurité personnelle.

Recherche. L’objectif de l’expérience internationale est également à l’origine de la recherche et de la réflexion sur les destinations potentielles. Dans les cas où ceux qui partent travailler sont libres de choisir leur destination, ils se tournent vers des endroits où ils peuvent parler la langue pour s’assurer qu’ils sont aptes à l’emploi. Les étudiants sont ouverts à davantage de destinations et restreignent généralement leurs options en recherchant les établissements qui leur sont accessibles dans le cadre d’un programme d’échanges. Les bénévoles recherchent soit des destinations proposées par l’organisme avec lequel ils travaillent, soit des organismes de recherche en fonction de la destination qu’ils convoitent.

La plupart des recherches sont effectuées sur Internet et reposent sur des sites gouvernementaux et des programmes précis. Les sites web des universités sont une bonne source centralisée pour les étudiants et offrent des liens avec des coordonnateurs et des pairs expérimentés. La possibilité d’entrer en contact avec une personne-ressource ou un mentor expérimentés qui peut donner des conseils est universellement considérée comme un avantage majeur. Les sujets de recherche les plus courants concernent les coûts et les finances, les perspectives de programme (p. ex., perspectives de carrière) et les détails logistiques, comme le logement et le transport. Le fait de mener les recherches nécessaires tend à renforcer la confiance en vue de la réalisation de l’expérience, même si certains doutes subsistent.

Les principales difficultés liées à la recherche concernent les visas et les informations fiscales. Les ressources disponibles sur ces sujets sont souvent considérées comme compliquées et/ou contradictoires — il est fréquent de ne pas y trouver de réponse claire. D’autres préoccupations concrètes concernent la recherche de débouchés (pour ceux qui partent travailler), la détermination des équivalences de cours (études) et l’évaluation des organisations légitimes et de celles qui ne le sont pas (bénévolat). Un portail (plate-forme) centralisé d’informations précises et actualisées, surtout si elles sont adaptées à leur objectif précis (informations pour travailler, étudier ou faire du bénévolat), leur serait très utile.

Décision. La plupart des participants prennent aisément leur décision après avoir effectué toutes les recherches nécessaires, organisé leur financement et reçu un soutien et des commentaires positifs. La famille et les amis jouent un rôle clé dans le processus décisionnel en offrant conseils, encouragements et soutien. Plusieurs de ceux qui choisissent de travailler ou de faire du bénévolat à l’étranger prennent leur décision parce que le moment est venu — ils ont terminé leurs études ou se trouvent entre deux emplois. La décision devient plus difficile lorsque la situation financière n’est pas totalement réglée ou lorsque des obligations familiales ou autres sont en jeu. Après avoir pris leur décision, les participants ressentent surtout de l’excitation.

Planifier l’expérience. Enfin, les participants commencent à prendre des mesures concrètes en réservant leur voyage, en organisant leur séjour, en cherchant un emploi et en se faisant vacciner. À ce stade, le fait de pouvoir compter sur le soutien d’un organisme quelconque est un facteur de différenciation important. Pour les étudiants qui postulent dans le cadre d’un programme d’échange ou ceux qui partent travailler pour leur employeur actuel, le processus est simple et sans peine, car de nombreux détails sont pris en charge dans leur intérêt. Ceux qui ne bénéficient pas d’un tel soutien doivent s’occuper de leur propre logistique, y compris des visas.

Les demandes de visa se révèlent souvent déroutantes et fastidieuses, qu’elles soient ou non soutenues par une organisation, et sont particulièrement complexes pour les personnes qui ne vivent pas à proximité d’une ambassade ou d’un consulat. Les renseignements fiscaux sont un autre obstacle, car il est fréquent que l’on ne sache pas clairement ce que l’on attend du demandeur ou comment la procédure se déroulera une fois arrivé à destination. D’autres préoccupations concernent la crainte de l’isolement social et la distanciation par rapport aux partenaires de vie, aux proches et aux amis.

Les participants font plusieurs suggestions de ressources qui pourraient améliorer cette étape. Tous les groupes mentionnent l’intérêt de discuter avec un pair ou un mentor qui a voyagé à l’étranger comme source de conseils informés et impartiaux. Ils indiquent également la nécessité de disposer d’un répertoire centralisé en ligne d’informations actualisées comprenant des directives et conseils exhaustifs en langage clair pour les demandes de visa et la planification budgétaire, des listes de points à vérifier lors des demandes à formuler et des banques d’emplois.

Déclaration de neutralité politique et coordonnées

À titre de cadre supérieur d’Environics, j’atteste par la présente que les documents remis sont entièrement conformes aux exigences de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans la Politique de communication du gouvernement du Canada et la Procédure de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique. Plus particulièrement, les documents remis ne contiennent aucun renseignement sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.

Signature de Tony Coulson

Tony Coulson
Vice-président du groupe — Affaires corporatives et publiques
Environics Research Group
tony.coulson@environics.ca
613 699-6882

Nom du fournisseur : Environics Research Group
Numéro de contrat avec SPAC : B8815-200063/001/CY
Date originale du contrat : 2019-11-25
Pour de plus amples renseignements, communiquez avec IRCC à IRCC.COMMPOR-ROPCOMM.IRCC@cic.gc.ca

Introduction

Contexte

Expérience internationale Canada (EIC) est un programme géré par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) qui offre aux jeunes citoyens canadiens la possibilité de voyager et de travailler dans l’un de ses 30 pays ou territoires partenaires. Comme le programme se veut une initiative réciproque, les jeunes provenant des pays et territoires partenaires peuvent en faire autant au Canada. La limite d’âge et les types de permis de travail disponibles dépendent de l’entente sur la mobilité des jeunes négociée avec chaque pays partenaire. Pour qu’un jeune Canadien soit admissible au programme, il doit être citoyen du Canada et âgé de 18 à 35 ans.

Le programme EIC a pour mandat de maximiser la réciprocité entre la participation des jeunes du monde entier et celle des jeunes Canadiens en vertu d’ententes de voyage (travail/études/bénévolat) négociées avec des pays et territoires partenaires. Toutefois, les agents d’EIC estiment que la participation des jeunes Canadiens au programme n’est pas aussi forte qu’elle devrait l’être et qu’elle n’est pas réciproque avec presque tous ses pays et territoires partenaires. EIC a mis en place un plan ciblé de promotion et de mobilisation dans le but de mieux faire connaître les possibilités à l’étranger qu’offre le programme à la jeunesse canadienne et ainsi accroître sa participation à celui-ci.

La connaissance des mentalités et des comportements de ceux qui ont entrepris un travail, des études ou des activités bénévoles à l’étranger permettra d’éclairer la politique relative au programme. Ce rapport permet de comprendre les obstacles, les motivations et les incitations à poursuivre des expériences de travail à l’étranger et d’examiner attentivement la démarche des jeunes lorsqu’ils planifient et entreprennent leur expérience internationale. Les résultats serviront de base aux politiques et aux activités d’engagement et de promotion ciblées afin d’accroître la participation au programme EIC au sein de son public cible canadien.

Objectifs

La présente étude cherche à mesurer la connaissance et la notoriété du programme EIC parmi ses publics cibles et à mieux comprendre comment les jeunes qui ont entrepris un travail, des études ou des activités bénévoles à l’étranger planifient, motivent et vivent leur expérience. Plus précisément, elle vise notamment à mesurer les éléments suivants :

Le sondage quantitatif en ligne avait pour but de recueillir de l’information sur les jeunes Canadiens qui ont participé à une expérience internationale nécessitant un visa ou un permis de travail et/ou qui ont participé au programme EIC par le passé. Il renseigne sur ce groupe en mesurant leur incidence dans la population, en évaluant leur connaissance du programme EIC, en établissant la probabilité qu’ils recommandent des expériences internationales à d’autres personnes et leurs intentions de participer à une expérience ultérieure.

L’exercice qualitatif de la communauté en ligne visait à recueillir des informations approfondies auprès de ceux qui ont déjà vécu une expérience internationale nécessitant un visa ou un permis de travail et/ou qui ont participé au programme EIC. Pour ce faire, on a fait appel à une communauté en ligne où les jeunes ont été invités à fournir des informations détaillées sur leur expérience internationale, leurs motivations et leurs valeurs en matière de voyage, les avantages qu’ils ont retirés de leur expérience et la démarche qu’ils ont suivie pour planifier et concrétiser leur projet. En plus de cibler les jeunes de la population générale, la recherche qualitative incluait spécifiquement les jeunes LGBTQ2+, les jeunes Autochtones, les jeunes femmes dans les STIM et les jeunes à mobilité réduite ou malentendants afin de déterminer si et comment leurs opinions différaient sur ces sujets.

À propos du rapport

Le présent rapport présente d’abord un résumé analytique des principales constatations et conclusions du sondage, suivi d’une analyse détaillée des résultats qualitatifs et données quantitatives s’y rattachant. Une section détaillée sur la méthodologie employée figure à l’annexe A. Un ensemble détaillé de tableaux présentant les résultats de toutes les questions selon les segments de population définis par région et les données démographiques pour le volet quantitatif de la recherche est fourni dans un document distinct. Les questions relatives aux résultats des tableaux de données quantitatives sont indiquées dans chaque analyse détaillée.

Sauf indication contraire, les résultats quantitatifs du présent rapport sont exprimés en pourcentage. La somme des résultats peut ne pas correspondre à 100 % en raison que les chiffres ont été arrondis ou que les réponses sont multiples. Les résultats nets cités dans le texte peuvent ne pas correspondre exactement aux résultats individuels indiqués dans les tableaux en raison que les chiffres ont été arrondis. Les résultats qualitatifs ne sont pas assortis de pourcentages ou de proportions précises pour éviter tout sous-entendu quant à leur prévisibilité.

Résultats détaillés — Volet quantitatif

Expérience internationale et connaissance d’EIC

L’incidence de l’expérience internationale antérieure chez les jeunes Canadiens est de 22 %, les études étant la raison dans près des deux tiers des cas. Un tiers d’entre eux ont participé sciemment au programme EIC, tandis que les deux tiers en ont eu connaissance dans une certaine mesure.

Le volet quantitatif de la recherche a permis de mesurer l’incidence des expériences internationales (comme celles du programme EIC), ainsi que la notoriété du programme EIC, la participation à celui-ci et la satisfaction à son égard.

Alors que le sondage intégral n’a été effectué qu’auprès de ceux qui avaient vécu une expérience internationale, plus de 4 000 jeunes autrement admissibles (citoyens canadiens âgés de 18 à 40 ans résidant au Canada) ont été présélectionnés afin de produire des estimations de l’incidence de l’expérience internationale antérieure parmi les groupes démographiques et régionaux. Les répondants ayant vécu de telles expériences sont plus fréquemment de sexe masculin et plus nombreux en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Le tableau ci-dessous montre les estimations par sexe dans chaque région du Canada.

Tableau 1 : Incidence de l’expérience internationale chez les participants sélectionnés admissibles, par groupe démographique
Groupe démographique Nombre de participants admissibles présélectionnés Incidence de l’expérience internationale
Total 4046 22 %
Canada atlantique — Masculin 108 19 %
Canada atlantique — Féminin 159 11 %
Québec — Masculin 488 21 %
Québec — Féminin 601 15 %
Ontario — Masculin 684 29 %
Ontario — Féminin 929 21 %
Prairies (MB/SK) — Masculin 68 22 %
Prairies (MB/Sk) — Féminin 120 18 %
Alberta — Masculin 184 30 %
Alberta — Féminin 243 21 %
Colombie-Britannique/Territoires — Masculin 184 29 %
Colombie-Britannique/Territoires — Féminin 250 24 %

Dans le cadre de la recherche, les répondants ont été interrogés sur les thèmes des études, du travail et du bénévolat à l’étranger. Ces expériences ne s’excluent pas les unes les autres, et plusieurs des répondants en ont vécu plus d’une. Les expériences internationales vécues dans le cade d’études sont les plus fréquemment évoquées par les répondants ayant reçu un visa (62 %), la moitié d’entre eux (50 %) en ayant également reçu un pour travailler et une sur cinq (21 %) pour faire du bénévolat.

Tableau 2 : Visa ou permis de travail pour chaque type d’expérience
Question S10 : Avez-vous déjà obtenu un visa ou un permis pour travailler, étudier ou faire du bénévolat à l’extérieur du Canada ?
Total (n=850) 18-24 (n=75) 25-30 (n=212) 31-35 (n=300) 36-40 (n=263) Féminin (n=412) Masculin (n=432)
Études 62 % 34 % 59 % 68 % 65 % 54 % 67 %
Travail 50 % 65 % 58 % 43 % 47 % 53 % 48 %
Bénévolat 21 % 32 % 26 % 17 % 19 % 23 % 20 %

Parmi les répondants ayant déjà vécu une expérience internationale, seul un tiers environ (31 %) a participé au programme EIC tout en en étant pleinement conscient. On ne constate aucune différence démographique nette à cet égard. IRCC est au fait qu’une partie des participants au programme ne savent pas qu’ils y ont pris part.

Tableau 3 : Participants à EIC (au courant)
Question S11 : Avez-vous déjà participé au programme Expérience internationale Canada qui permet aux jeunes Canadiens d’obtenir plus facilement un permis de travail dans 34 pays et territoires différents ?
Total (n=850) 18-24 (n=75) 25-30 (n=212) 31-35 (n=300) 36-40 (n=263) Féminin (n=412) Masculin (n=432)
Oui 31 % 29 % 29 % 34 % 29 % 30 % 32 %
Non 65 % 70 % 67 % 62 % 65 % 64 % 65 %
Incertain 4 % 1 % 4 % 5 % 5 % 6 % 3 %

Tous les répondants ayant participé à EIC ou ayant obtenu un visa de travail ont été invités à indiquer dans quels pays ils avaient travaillé. L’Australie, le Royaume-Uni et la France sont les destinations les plus courantes et les deux tiers (66 %) des répondants titulaires d’un permis de travail ont travaillé dans des pays/territoires relevant du programme EIC.

Tableau 4 : Pays où les permis de travail ont été délivrés
Question 1C : Avez-vous travaillé, à l’aide d’un permis de travail, dans l’un ou l’autre des pays suivants ? Veuillez cocher toutes les réponses qui s’appliquent
Sous-groupe : répondants ayant travaillé à l’étranger en vertu d’un visa de travail ou ayant participé au programme EIC (n=599)
Total (n=599) 18-24 (n=35) 25-30 (n=139) 31-35 (n=229) 36-40 (n=196) Féminin (n=268) Masculin (n=325)
Australie 20 % 9 % 20 % 23 % 18 % 21 % 20 %
Royaume-Uni 11 % 6 % 13 % 8 % 15 % 12 % 11 %
France 9 % 11 % 12 % 9 % 8 % 11 % 8 %
Hong Kong 6 % 3 % 11 % 5 % 5 % 6 % 7 %
Allemagne 6 % 0 % 9 % 6 % 5 % 4 % 7 %
Japon 6 % 4 % 8 % 5 % 6 % 5 % 7 %
Nouvelle-Zélande 4 % 7 % 6 % 4 % 3 % 5 % 4 %
Suisse 3 % 3 % 2 % 4 % 3 % 4 % 3 %
République de Corée 3 % 0 % 2 % 4 % 3 % 3 % 3 %
Mexique 2 % 4 % 3 % 2 % 2 % 2 % 3 %
Italie 2 % 0 % 3 % 3 % 2 % 3 % 2 %
Autriche 2 % 0 % 4 % 1 % 3 % 2 % 3 %
Taïwan 2 % 3 % 3 % 2 % 2 % 2 % 2 %
Irlande 2 % 0 % 6 % 1 % 1 % 2 % 2 %
Pays-Bas 2 % 0 % 3 % 1 % 3 % 3 % 2 %
Espagne 2 % 2 % 2 % 1 % 3 % 1 % 2 %
Danemark 2 % 3 % 6 % <1 % 1 % 2 % 2 %
Costa Rica 2 % 5 % 3 % <1 % 2 % 2 % 2 %
Pologne 2 % 3 % 2 % 3 % 0 % 1 % 2 %
Chili 2 % 0 % 3 % 1 % 2 % 3 % 1 %
Belgique 2 % 0 % 3 % 1 % 2 % 2 % 1 %
République tchèque 1 % 0 % 4 % 0 % 1 % 1 % 1 %
Croatie 1 % 4 % 3 % 1 % 0 % <1 % 2 %
Suède 1 % 0 % 1 % 2 % 1 % <1 % 2 %
Grèce 1 % 4 % 1 % 1 % 1 % 2 % 1 %
Norvège 1 % 0 % 2 % 0 % 2 % 1 % 1 %
Ukraine 1 % 0 % 1 % 1 % 1 % 2 % <1 %
Portugal 1 % 0 % 1 % <1 % 1 % 1 % 1 %
Slovénie 1 % 0 % 2 % 0 % 1 % <1 % 1 %
Lettonie 1 % 0 % 1 % <1 % 1 % 2 % 0 %
Luxembourg 1 % 0 % 1 % 1 % 1 % 1 % 0 %
Lituanie <1 % 2 % 1 % 0 % 0 % 1 % <1 %
Estonie <1 % 0 % 1 % <1 % 0 % 1 % <1 %
Saint-Marin <1 % 0 % 1 % 0 % 0 % <1 % <1 %
Slovaquie <1 % 0 % 1 % 0 % 1 % 1 % 0 %
Aucun de ces choix 34 % 37 % 31 % 32 % 37 % 33 % 34 %

Notoriété et satisfaction

Bien que trois répondants sur dix n’aient jamais entendu parler du programme EIC, cinq sur dix affirment qu’ils le connaissent au moins un peu. Huit répondants sur dix ayant participé à un programme EIC s’en déclarent satisfaits et le recommanderaient à leurs amis et leurs proches.

Le degré de familiarité avec le programme EIC varie : certains disent très bien le connaître (11 %) ou en connaître assez bien (15 %), alors que d’autres disent le connaître quelque peu (24 %) ou n’en connaître que le nom (12 %). Environ un tiers (34 %) disent n’avoir jamais entendu parler du programme. Parmi les répondants qui ont au moins entendu parler du programme EIC, la plupart déclarent en avoir pris connaissance par l’entremise de leurs amis ou de leurs proches (43 %) ou en effectuant leurs propres recherches sur internet (26 %). Il est également fréquent que les répondants en entendent parler par l’intermédiaire de leur établissement d’enseignement (20 %), du site web d’IRCC (13 %) ou de leur travail (11 %).

Tableau 5 : Connaissance du programme EIC 
Question 5 : Avant de répondre au présent sondage, dans quelle mesure étiez-vous au courant ou n’étiez-vous pas au courant du programme Expérience internationale Canada ?
Total (n=850) 18-24 (n=75) 25-30 (n=212) 31-35 (n=300) 36-40 (n=263) Féminin (n=412) Masculin (n=432)
Je connais très bien le programme 11 % 12 % 14 % 9 % 10 % 9 % 13 %
Je connais assez bien le programme 15 % 10 % 17 % 15 % 13 % 15 % 14 %
Je connais quelque peu le programme 24 % 22 % 25 % 21 % 29 % 26 % 23 %
Je ne connais le programme que de nom 12 % 16 % 8 % 14 % 14 % 13 % 12 %
Je n’ai jamais entendu parler de ce programme 34 % 37 % 33 % 38 % 30 % 35 % 35 %
Je ne sais pas 3 % 3 % 3 % 3 % 3 % 3 % 3 %
Tableau 6 : Comment avez-vous pris connaissance du programme EIC ?
Question 6 : Comment avez-vous pris connaissance du programme Expérience internationale Canada ? Veuillez cocher toutes les réponses qui s’appliquent
Sous-groupe : répondants ayant déjà entendu parler du programme EIC (n=529)
Total (n=529) 18-24 (n=45) 25-30 (n=132) 31-35 (n=178) 36-40 (n=174) Féminin (n=255) Masculin (n=268)
Par des amis et la famille 43 % 40 % 39 % 43 % 46 % 46 % 40 %
Recherche générale sur Internet 26 % 26 % 30 % 28 % 22 % 26 % 26 %
Campus d’établissement universitaire ou d’école 20 % 21 % 22 % 17 % 20 % 20 % 19 %
Site Web d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada 13 % 7 % 18 % 11 % 14 % 10 % 16 %
Dans mon travail 11 % 6 % 14 % 10 % 11 % 10 % 11 %
Par une organisation reconnue (AIESEC, SWAP, etc.) 10 % 12 % 11 % 11 % 9 % 11 % 10 %
Par une agence de presse (publication imprimée ou en ligne) 7 % 6 % 9 % 7 % 5 % 6 % 7 %
Personne ou groupe que je suis sur les médias sociaux 5 % 11 % 9 % 3 % 2 % 6 % 4 %
Compte Facebook d’Expérience internationale Canada à l’étranger 4 % 2 % 7 % 5 % 2 % 3 % 5 %
Compte Instagram d’Expérience internationale Canada à l’étranger 4 % 6 % 4 % 4 % 3 % 3 % 5 %
Autre 2 % 2 % 1 % 2 % 2 % 2 % 2 %
Je ne sais pas 4 % 0 % 4 % 5 % 5 % 5 % 4 %

Le degré de satisfaction des répondants à l’égard de leur expérience de voyage dans le cadre d’EIC est très élevé, plus de quatre sur cinq (80 %) se déclarant au moins assez satisfaites (38 % étant très satisfaites). Très peu de participants sensibilisés au programme EIC se disent insatisfaits de leur expérience de voyage (4 %) et seulement un sur dix est neutre (13 %). Des proportions similaires de répondants sont susceptibles de recommander le programme EIC à un ami ou à un proche (84 % affirment qu’ils seraient très ou plutôt enclins à le faire).

Tableau 7 : Satisfaction à l’égard du programme EIC
Question 10 : Dans quelle mesure êtes-vous satisfait(e) ou insatisfait(e) de votre expérience de travail et de voyage à l’étranger dans le cadre du programme Expérience internationale Canada ?
Sous-groupe : participants connaissant le programme EIC (n=257)
Total (n=257) 18-24 (n=21) 25-30 (n=60) 31-35 (n=99) 36-40 (n=77) Féminin (n=120) Masculin (n=136)
Très satisfait 38 % 34 % 47 % 30 % 43 % 44 % 34 %
Assez satisfait 42 % 43 % 34 % 49 % 39 % 40 % 43 %
Ni satisfait ni insatisfait 13 % 9 % 17 % 11 % 14 % 12 % 14 %
Plus ou moins insatisfait 2 % 7 % 2 % 2 % 1 % 1 % 3 %
Très insatisfait 2 % 0 % 0 % 5 % 0 % 1 % 3 %
Tableau 8 : Probabilité de recommander le programme EIC à des amis ou à la famille
Question 12 : Dans quelle mesure est-il probable ou improbable que vous recommandiez une expérience de travail international à l’étranger comme celle d’Expérience internationale Canada à des membres de votre famille ou à des amis ?
Sous-groupe : participants connaissant le programme EIC (n=257)
Total (n=257) 18-24 (n=21) 25-30 (n=60) 31-35 (n=99) 36-40 (n=77) Féminin (n=120) Masculin (n=136)
Très probable 40 % 36 % 45 % 39 % 39 % 50 % 34 %
Plutôt probable 44 % 43 % 45 % 42 % 45 % 38 % 47 %
Ni probable ni improbable 10 % 7 % 5 % 10 % 13 % 8 % 11 %
Plutôt improbable 3 % 7 % 4 % 3 % 1 % 1 % 5 %
Très improbable 2 % 0 % 0 % 5 % 0 % 2 % 2 %

Enfin, on a demandé aux répondants de moins de 35 ans dans quelle mesure il est probable qu’ils participent à un programme comme EIC à l’avenir (ceux de plus de 35 ans ne sont pas admissibles). Près de la moitié des 18-24 ans (53 %) ou des 25-30 ans (50 %) affirment qu’ils y seraient très ou plutôt enclins, mais cette proportion diminue avec l’âge : seuls quatre sur dix (43 %) des 31-34 ans expriment le même avis.

Tableau 9 : Probabilité de participer à un programme de travail et de voyage à l’étranger dans l’avenir
Question 14 : Dans quelle mesure est-il probable ou improbable que vous participiez à un programme de travail et de voyage à l’étranger comme Expérience internationale Canada dans l’avenir ?
Sous-groupe : répondants étant âgés de moins de 35 ans (n=533)
Total (n=533) 18-24 (n=75) 25-30 (n=212) 31-34 (n=246) Féminin (n=285) Masculin (n=246)
Très probable 15 % 19 % 18 % 13 % 14 % 17 %
Plutôt probable 31 % 35 % 32 % 30 % 35 % 28 %
Ni probable ni improbable 18 % 19 % 18 % 18 % 19 % 18 %
Plutôt improbable 14 % 18 % 15 % 13 % 14 % 14 %
Très improbable 18 % 6 % 15 % 24 % 15 % 20 %

Résultats détaillés — Volet qualitatif

Profil des participants au volet qualitatif

Une partie des participants au sondage quantitatif en ligne ont été invités à participer à l’exercice qualificatif de la communauté en ligne. Tous les participants avaient déjà vécu une expérience internationale impliquant l’obtention d’un visa ou la participation au programme EIC. Des babillards distincts ont été organisés pour les anglophones et francophones, comprenant un éventail de participants répondant à diverses caractéristiques démographiques et régionales. Par ailleurs, des cibles ont été employées pour s’assurer de la représentation des groupes suivants au sein de la communauté en ligne :

Le tableau 10 résume la répartition des participants au babillard communautaire en ligne par groupe cible. Comme les participants étaient susceptibles de faire partie de plusieurs groupes, ils ont été recensés dans chacune des rangées où ils se sont qualifiés.

Tableau 10 : Appartenance au groupe cible
Groupe cible Participants de la communauté en ligne (n=115) Babillard en anglais (n=89) Babillard en français (n=26)
Population générale 65 47 18
Jeunes LGBTQ2+ 25 19 6
Jeunes autochtones 7 5 2
Jeunes femmes dans les STIM 20 18 2
Jeunes à mobilité réduite ou malentendants 7 7 0

Les tableaux 11 à 15 résument le profil démographique et l’expérience des participants à la communauté en ligne. En ce qui concerne leurs expériences antérieures, les participants sont légèrement plus susceptibles d’avoir obtenu un visa pour travailler à l’étranger que le groupe du volet quantitatif plus volumineux, mais sont à peu près autant susceptibles de déclarer avoir participé au programme EIC. La plupart sont nés au Canada de parents nés au Canada et possèdent des compétences linguistiques variées.

Tableau 11 : Visa ou permis de travail pour chaque type d’expérience
Participants de la communauté en ligne (n=115) Babillard en anglais (n=89) Babillard en français (n=26)
Études 54 43 11
Travail 62 45 17
Bénévolat 32 27 5
Tableau 12 : Participation au programme EIC (au courant)
Participants de la communauté en ligne (n=115) Babillard en anglais (n=89) Babillard en français (n=26)
Oui 33 27 6
Non 75 60 15
Incertain 7 2 5
Tableau 13 : Participants nés au Canada
Participants de la communauté en ligne (n=115) Babillard en anglais (n=89) Babillard en français (n=26)
Oui 98 79 19
Non 17 10 7
Tableau 14 : Participants dont les parents sont immigrants
Participants de la communauté en ligne (n=115) Babillard en anglais (n=89) Babillard en français (n=26)
Oui 48 46 2
Non 66 42 24
Préfère ne pas le dire 1 1 0
Tableau 15 : Langues parlées par les participants
Participants de la communauté en ligne (n=115) Babillard en anglais (n=89) Babillard en français (n=26)
Anglais seulement 59 59 0
Français seulement 10 0 10
Anglais et français 29 17 12
Anglais et autre 8 8 0
Français et autre 0 0 0
Anglais, français et autre 9 5 4

La communauté en ligne comprenait un exercice pour briser la glace dans lequel les participants étaient invités à partager quelque chose d’intéressant sur eux-mêmes :

« J’aime le vélo, la cuisine et la photographie et je considère que ce sont d’excellentes activités à faire lorsqu’on explore un nouvel endroit ou visite une nouvelle ville. »

Expérience internationale

Lors de la première journée de la communauté en ligne, les participants ont été invités à décrire leurs expériences antérieures à l’étranger. Leurs réponses reflètent un large éventail de raisons de voyage, de durées de séjour et de destinations, témoignant ainsi du caractère unique des expériences de voyage et de travail. Les participants ont ainsi voyagé pour étudier, travailler et faire du bénévolat pendant une semaine ou plusieurs années, dans de nombreux pays et sur différents continents. Si le but premier de leur voyage (études, travail ou bénévolat) a fortement pesé sur le choix de leur destination et la durée de leur séjour, alors qu’ils étaient à l’étranger, les jeunes ont poursuivi des objectifs parallèles et ont partagé des réactions analogues face à leurs expériences.

Principaux objectifs du voyage

Études à l’étranger

Les participants ayant étudié à l’étranger l’ont souvent fait dans le cadre d’une offre directe proposée par leur université, d’un programme d’échange d’apprentissages ou d’un cours particulier. Le fait de voyager dans le cadre d’une initiative scolaire (au Canada ou dans le pays d’accueil) a contribué à assurer un but, une structure et une orientation dans un contexte culturel par ailleurs étranger. Plus précisément, les établissements scolaires ont joué un rôle important dans ce qui suit :

La durée des voyages allait généralement de quelques semaines (c.-à-d. pour un cours de courte durée) à quelques mois (c.-à-d. un ou deux semestres).

Travail à l’étranger

Les participants désireux de travailler à l’étranger ont adopté des approches différentes pour y dénicher un emploi. L’approche la plus courante consistait à utiliser l’expérience internationale comme un moyen ciblé d’acquérir une expérience professionnelle. Les participants ont ainsi choisi des destinations où ils pouvaient obtenir un emploi dans un domaine pertinent pour leur carrière. Dans le cas de ce groupe, ces emplois avaient tendance à durer plus d’un an.

« J’ai vécu à Londres, au Royaume-Uni, pendant quatre ans. J’ai choisi cet endroit simplement parce que du travail m’était offert ».
« Je suis allé en France pour un semestre d’échanges de premier cycle (5 mois). Je travaille actuellement en France (depuis 1 an et demi). J’ai choisi ce pays pour améliorer davantage mon français, ce qui me permettra de postuler à des emplois bilingues à mon retour au Canada. »

Cette approche a également été suivie par les étudiants et les jeunes diplômés qui ont acquis une expérience professionnelle internationale par le biais de stages, notamment des stages coopératifs. La durée de leurs stages était généralement plus courte, allant d’un mois à deux semestres (soit 8 mois).

« En 2012, dans le cadre de mes études de premier cycle à l’Université d’Ottawa, j’ai suivi un stage de quatre mois à Delhi, en Inde. J’ai choisi cette destination parce que c’était un endroit où je n’avais pas le courage de voyager seul. Je me sentais plus en sécurité en participant à un programme coordonné par des ONG locales et internationales et par l’Université d’Ottawa. »
« Je suis partie travailler en Belgique dans le cadre d’un stage de quatre mois. Je suis également revenue récemment d’un stage de 8 mois en Autriche. J’ai choisi ces deux endroits en raison du travail que m’offraient les entreprises pour lesquelles je travaillais. »
« Je suis allé travailler en France, plus précisément à Caen, pendant quatre semaines. À l’époque, les directions de cégep entretenaient des liens dans différentes régions de France. C’était donc la destination la plus naturelle pour pouvoir y partir et y faire un stage. Toutefois, le pays a toujours suscité mon intérêt. Il aurait donc fait partie de mes options, même parmi d’autres choix. »

Parallèlement, d’autres programmes de travail, comme les résidences, restreignent les possibilités de destination, tout en offrant une progression de carrière spécialisée qui dure généralement six mois ou plus.

« J’ai fait une demande de résidence artistique à Vienne, en Autriche, pour une durée de 6 mois et l’on m’a accepté dans le programme que je ciblais. J’ai choisi cette destination parce que la résidence était bien financée et représentait une occasion intéressante pour moi en tant qu’artiste. »
« Je suis allé à Spokane, dans l’État de Washington. J’y suis resté un an. C’est là que j’ai été accepté pour mon poste. J’ai été résident dentaire pendant une année. Ce fut une expérience géniale et j’ai vraiment adoré mon séjour là-bas. »

L’autre approche des voyages-travail à l’étranger considérait l’expérience comme un moyen de financer les voyages, et non de perfectionnement professionnel. Les participants concernés ont déclaré avoir occupé divers emplois non spécialisés pendant de courtes périodes au cours de leurs déplacements. L’Australie est une destination populaire pour ce type de voyage à l’étranger en raison de son environnement chaleureux, d’une culture qui se prête bien à ce type de voyage et d’un salaire minimum élevé. En outre, la France attire les francophones pour des raisons de facilité linguistique.

« J’ai récemment profité du programme de visa vacances-travail pour travailler en Australie. »
« J’ai travaillé dans plusieurs fermes pendant mon séjour en Australie. Le premier, dans une ferme d’élevage de moutons où j’y ai passé deux semaines. Ce fut une expérience enrichissante qui m’a permis de gagner un peu d’argent pour continuer à voyager et à visiter des lieux touristiques. Ensuite, j’ai travaillé dans un verger de poiriers pendant deux semaines. Encore une fois, j’ai ainsi pu gagner l’argent nécessaire pour continuer à voyager. »
« Je suis allée en Australie pendant huit mois. J’ai choisi cette destination parce que j’avais des amis là-bas et que le salaire minimum y est élevé. »
« L’Australie. Pendant un an. Pour des raisons touristiques bien ancrées, la facilité d’obtenir un visa, la sécurité et la culture — des facteurs guère déstabilisants pour un premier voyage en sac à dos. »
« Australie. Un an. Pour la culture du voyage qui y est bien ancrées, la facilite d'y obtenir un visa, la sécurité et la culture pas trop déstabilisants pour un premier voyage en sac à dos. »
« Paris, en France un an. J’ai choisi Paris pour la facilite avec le français comme première expérience de vacances-travail ».

Ce ne sont pas tous les participants qui ont pu trouver un emploi immédiatement, ce qui leur a causé un certain stress financier (et des dettes dans certains cas). Néanmoins, les séjours de vacances-travail ont duré généralement environ un an.

Bénévolat à l’étranger

Les participants ayant fait du bénévolat à l’étranger se sont montrés passionnés par les initiatives qu’ils ont soutenues. Ces jeunes ont découvert un sens profond à l’aide à autrui (p. ex., écoles, hôpitaux, initiatives de construction), aux animaux ou aux actions environnementales. La durée de ces types de voyages était généralement plus courte que pour ceux qui travaillent ou étudient, soit moins de 6 mois.

« Je me suis rendue dans divers petits endroits des Caraïbes sur une période de 6 mois. Je n’ai pas choisi la destination. J’y suis allée avec une amie qui avait de la famille là-bas. Mon expérience consistait à aider à distribuer de la nourriture, à peigner les cheveux des enfants qui vivaient dans la rue et qui avaient perdu leurs parents, à leur apporter du confort et des jouets. Cela m’a ouvert les yeux, m’a rendue plus humaine. Ce fut une expérience absolument inoubliable. »
« J’ai travaillé auprès d’enfants présentant des incapacités physiques et mentales. J’ai beaucoup appris sur les méthodes de traitement et les moyens dont les gens sur place disposent. »
« Je me suis portée volontaire, mais je voulais avoir la possibilité de travailler, de voyager et de séjourner plus longtemps. Ça s’est bien passé, les gens étaient aimables et aidants. Le travail consistait à planter des arbres, à participer à des activités visant à freiner l’érosion et à protéger l’environnement au jour le jour. »
« Je me suis porté volontaire comme professeur d’anglais langue seconde au Costa Rica pour une période de 5 mois. Comme aucun poste d’enseignant ne m’était proposé au pays en septembre, j’ai donc choisi de partir dans un endroit chaud et attrayant durant les mois d’hiver. Le fait que je maîtrise un niveau d’espagnol intermédiaire m’a également aidé. »

Objectifs secondaires du voyage

Étudier, travailler et faire du bénévolat à l’étranger offre aux participants la possibilité de vivre des expériences uniques dans leur pays de destination. La motivation à poursuivre des expériences à l’étranger est en effet souvent due au désir de voyager. Les participants ont décrit comment ils avaient envisagé de visiter les régions et pays voisins de leur principale destination.

« J’ai choisi Singapour parce que je voulais échapper à l’hiver et à la glace de Montréal, tout en explorant une nouvelle culture. Je n’étais jamais allé en Asie auparavant, et même si l’État insulaire est incroyablement diversifié et intéressant, il est également très proche de nombreux autres pays d’Asie du Sud-Est intéressants à explorer. »
« Notre groupe a traversé diverses aventures. Certaines d’entre elles se sont déroulées en solitaire, d’autres dans le cadre du programme. Nous avons fait un safari, partiellement escaladé le mont Kilimandjaro, fait des excursions près de chutes d’eau, visité des plantations de café, visité un orphelinat, assisté à des danses tribales, fait du magasinage dans le centre-ville et discuté avec les habitants. »
« Vivre en Europe m’a permis de voyager dans les pays voisins une ou deux fois par mois à un coût relativement modeste et j’ai adoré découvrir tant de cultures nouvelles et différentes. »

En dehors des voyages, les participants au panel ont raconté comment ils se sont intégrés dans leur communauté de destination pendant la durée de leur séjour par le truchement de contacts sociaux et de croissance personnelle. Ils sont parvenus à établir des liens avec les familles et les amis résidant dans la région, à mieux connaître leur culture ancestrale et à nouer de nouvelles relations avec les expatriés et les locaux.

« Beaucoup de voyages et d’intégration dans une culture/société étrangère. »
« J’ai voyagé dans différentes villes de Pologne, dans les villes natales des habitants et des amis que j’y ai rencontrés. »
« J’ai participé à des conférences dans toute l’Europe, j’ai suivi des cours d’allemand et j’ai saisi toutes les occasions possibles de voyager et d’explorer de nouvelles contrées. J’ai aussi tissé de nombreux liens d’amitié qui perdurent et j’ai pris le temps de rendre visite à ces amis après mes stages. »
« J’ai pu découvrir d’autres régions d’Australie, en solitaire et avec ma famille d’accueil. J’ai pu faire de la plongée en apnée près de la Grande Barrière de Corail. C’était incroyable ! »

Ils décrivent également l’apprentissage de nouvelles aptitudes et la consolidation des connaissances culturelles.

« Apprendre la culture, améliorer mes compétences linguistiques et aussi voyager en Asie. »
« J’ai aimé interagir avec les Cubains de différentes cultures. J’ai fréquenté différents groupes musicaux. »

Mentalités à l’étranger

On a demandé aux participants comment ils se sont sentis pendant leur séjour à l’étranger. Les participants ont exprimé une grande excitation à l’idée de pouvoir s’immerger dans d’autres cultures. Les réponses témoignent de la façon dont ces voyages à l’étranger marquent une étape importante pour les participants en tant que jeunes, leur permettant d’affirmer leur indépendance loin du soutien familial, tout en développant leur confiance en soi. Dans ces environnements peu familiers, les participants ont été tirés de leur zone de confort et contraints de rencontrer de nouvelles personnes, de participer à de nouvelles activités et d’apprendre de nouvelles perspectives.

« J’étais excitée, car c’était la première fois que je vivais seule. J’étais ravie de découvrir et d’explorer ma ville de séjour. J’ai fait le tour de celle-ci en voiture et j’ai simplement profité de ce qui s’y trouvait. »
« J’ai adoré. Je me suis sentie vraiment indépendante et aventureuse. C’était un peu angoissant parce que je ne connaissais personne, mais cela m’a obligé à me faire de nouveaux amis et à m’ouvrir à toutes sortes de choses. »
« Je me sentais en constante évolution, j’apprenais tous les jours. Tout était nouveau, j’étais émerveillé chaque jour. Je faisais constamment de nouvelles rencontres. C’était très inspirant. »
« C’était un sentiment extraordinaire de vivre quelque chose de nouveau et de complètement différent et d’être seul. Cela m’a forcé à explorer et à m’ouvrir davantage. »

Si les expériences internationales sont abondamment évoquées avec beaucoup de positivisme, les participants ont également fait mention d’une période d’adaptation vécue lors de leur intégration dans leur pays de destination. Le début d’un séjour prolongé à l’étranger est souvent accablant dans les premiers temps ; l’anxiété et la solitude ont été souvent évoquées pour expliquer le « choc culturel ». Les participants ont constaté que ces réactions négatives s’estompaient avec le temps, au fur et à mesure qu’ils s’intégraient dans leur nouvelle culture :

« Au début, j’étais nerveux, car c’était la première fois que je quittais la maison pour aller vivre dans une autre ville et un pays différent. Après les deux premières semaines, j’ai vraiment ressenti le plaisir de vivre à l’étranger et le changement de rythme de vie. »
« Au début, je me suis sentie très seule. C’était la première fois que je me retrouvais à l’étranger depuis si longtemps et je n’y connaissais absolument personne. J’ai ensuite approfondi mes aptitudes sociales, je m’y suis améliorée, puis je me suis fait des amis. J’ai ensuite entrepris d’organiser régulièrement de petites excursions en solitaire. Mon ennui s’est vite dissipé. »

De surcroît, les participants ont dû faire face à des défis quant à leur sentiment de confort et de sécurité. Pour ceux qui visitaient des pays non anglophones, la langue constituait un obstacle important à leur adaptation à de nouveaux environnements :

« Je me sentais bien. Ce fut plutôt difficile au début de m’adapter aux différences culturelles et linguistiques, mais ultimement, j’y suis parvenu. »
« J’étais un peu dépassé par les événements au début. Il est difficile de s’acclimater à un nouvel environnement, surtout quand la plupart des gens ne parlent pas la même langue que soi. J’ai appris de nombreux mots dans les différentes langues : le flamand en Belgique et l’allemand en Autriche. Mes collègues se sont montrés accueillants et j’ai profité de mon séjour pour les aider à parfaire leur anglais (à leur demande). »

Certains participants ont raconté avoir été témoins de comportements négatifs où l’on aurait pu s’attendre à plus de tolérance :

« Je n’ai pas trouvé les gens aussi ouverts d’esprit que je l’espérais. Le racisme et l’homophobie étaient omniprésents. »
« En Afrique, j’ai été confronté à un choc par rapport au système hospitalier, mais les gens sont accueillants. Aux États-Unis, on constate que la technologie est bien implantée, mais certaines personnes sont moins avenantes et j’ai été victime de certains comportements racistes. »

Malgré certains aspects négatifs, les expériences ont été considérées comme positives dans l’ensemble.

Sous-groupes d’intérêt

Les participants appartenant aux sous-groupes d’intérêt (jeunes LGBTQ2+, jeunes autochtones, jeunes femmes dans les STEM et jeunes à mobilité réduite ou malentendants) ont principalement travaillé et voyagé à l’étranger sans rencontrer de véritables difficultés liées à leur identité. Comme pour la population en général, l’expérience internationale offre de précieuses possibilités : découvrir des cultures étrangères et s’épanouir sur le plan personnel. Les principaux défis auxquels ces groupes sont confrontés ne sont pas très différents de ceux auxquels sont confrontés les autres participants.

Les études antérieures ont démontré que les jeunes LGBTQ2+ s’inquiètent des mentalités culturelles et de ce que cela pourrait avoir comme conséquences pour leur sécurité personnelle. Les participants de ce groupe ont effectivement exprimé leur inquiétude quant à leur sécurité, bien qu’aucun incident spécifique n’ait été signalé. La plupart d’entre eux ont indiqué qu’ils n’étaient pas préparés à vivre une immersion dans des cultures plus traditionnelles et moins ouvertes.

« J’aurais aimé en savoir plus sur ce que signifie le fait d’aller dans un lieu précis avec un partenaire de même sexe, en particulier dans le cas de deux femmes — cette information n’est disponible nulle part. »
« Je recommande de faire des recherches sur la ville dans laquelle vous envisagez de vivre. J’ai supposé à tort que la capitale serait libérale et animée. J’ai ensuite appris que d’autres villes répondraient mieux à mes attentes. J’aurais probablement vécu une meilleure expérience si j’avais séjourné dans ces endroits. »

Ultimement, le voyage à l’étranger s’est avéré une expérience enrichissante pour les membres des sous-groupes, les aidant à acquérir de la confiance et à comprendre le monde dans une perspective plus élargie. »

« J’ai beaucoup appris sur moi-même sur le plan personnel en étant loin de chez moi et j’ai acquis beaucoup d’indépendance, parfois un peu trop. Je me retrouvais souvent à ne compter sur personne et à m’isoler. Je ne pense pas que je ferais les choses différemment, car j’ai apprécié tous les moments que j’ai passés. »

Incitations et motivations

Avantages perçus de l’expérience internationale

Les participants ont été interrogés sur la manière dont ils ont tiré profit de leur expérience de voyage ou de travail à l’étranger. Les avantages décrits reflètent généralement des résultats intangibles et quatre thèmes en sont ressortis : formation du caractère, sensibilisation culturelle, perfectionnement professionnel et constitution d’un réseau à l’échelle mondiale.

Formation du caractère

Beaucoup ont raconté comment leurs expériences internationales les ont mis au défi et les ont aidés à mûrir. Ces voyages à l’étranger marquaient souvent la première fois que les participants vivaient seuls. De plus, les tâches de base, comme faire la lessive et acheter des provisions, s’avéraient plus difficiles lorsqu’elles devaient se faire dans une langue étrangère. Bien qu’ils aient été confrontés à des situations difficiles en l’absence d’un système de soutien qui leur soit familier, ils ont gagné en confiance à mesure qu’ils ont surmonté ces difficultés.

« Sur le plan personnel, je me suis “prouvé” à moi-même que je peux m’adapter à de nouvelles situations, que je peux être sociable, que je peux gérer le stress de l’inconnu, que je peux relever les obstacles. J'ai augmenté ma confiance en moi. Je me suis aussi fait des amis qui m'ont hébergée lorsque je leur ai rendu visite dans leur pays (notamment à Séoul, en Corée du Sud !) »

En sortant de leur zone de confort, les participants ont appris à faire preuve d’adaptabilité et de résilience. Par nécessité, les participants ont dû surmonter une fatigue émotionnelle (résultant du choc culturel et des sentiments d’isolement et d’anxiété qui y sont associés) et d’autres difficultés pour résoudre les problèmes auxquels ils étaient confrontés et accepter les choses qu’ils ne pouvaient pas changer.

« Cette expérience a été bénéfique pour mon caractère — pour savoir comment m’adapter et apprendre dans un environnement moins qu’idéal… et pour tester et renforcer mon courage quand je ne peux compter que sur moi-même. »
« J’ai également renforcé ma capacité d’adaptation et ma résilience en faisant face au choc culturel et en apprenant à composer avec des situations totalement nouvelles. »

Cette croissance personnelle pourrait être profonde. Une participante qui s’est portée volontaire pour partager son problème d’anxiété a décrit comment son expérience internationale l’avait aidée à dépasser ses limites.

« Mes études à l’étranger ont littéralement changé ma vie. J’ai été diagnostiquée comme souffrant d’anxiété et je n’étais pas sûre de pouvoir endurer tous les changements et l’inconnu. C’était vraiment difficile, et j’ai dû me pousser à être plus forte et plus courageuse (p. ex., craintes de l’apprentissage du français, de se perdre, du manque de routine surtout) et cela m’a vraiment aidée à surmonter mon anxiété. Quand je suis rentrée à la maison, j’ai su que je pouvais faire des choses qu’auparavant j’aurais eu trop peur de tenter. Quelques années plus tard, je suis partie faire un voyage de deux mois en Asie, ce que je n’aurais jamais fait si je n’avais pas vécu l’expérience des études à l’étranger. »

Cette anecdote n’est peut-être pas représentative des expériences de voyage à l’étranger, mais elle démontre à quel point ces possibilités peuvent avoir un impact sur les jeunes Canadiens. De manière générale, les réponses des participants reflètent la façon dont leurs expériences ont transformé leur sentiment d’appartenance en améliorant leur confiance en soi, leur capacité à faire face au stress et à naviguer dans des environnements sociaux difficiles ou incertains. Ces expériences ont un impact transformateur et durable sur les jeunes.

Compréhension culturelle

Les expériences internationales contribuent à une meilleure compréhension culturelle. La compréhension culturelle s’est forgée de trois manières différentes. Tout d’abord, les participants ont décrit une nouvelle prise de conscience des autres cultures. Le fait de vivre à l’étranger a permis de mieux cerner l’histoire et les coutumes locales comparativement à des séjours plus courts (p. ex., lors de voyages exclusivement touristiques).

« J’ai appris à connaître la nourriture et la culture du Costa Rica — dont j’avais supposé à tort qu’elles étaient identiques au reste de l’Amérique latine. J’ai pris conscience de différents modes de vie et points de vue. »
« Dans l’ensemble, je suis convaincue que je peux me débrouiller dans diverses situations. J’ai vécu ce que c’est que de vivre dans un autre pays et je peux mieux comprendre certains des conflits qui sévissent. »

Dans un second temps, les participants ont décrit un effort conscient d’ouverture aux différences culturelles. En tant qu’étrangers vivant à l’étranger, les participants ont dû s’adapter pour s’imprégner de la culture dominante, ce qui les a rendus plus sensibles à la nécessité d’être plus ouverts aux différences.

« J’ai fait l’expérience d’une autre culture et j’ai appris à respecter les différences des autres et à m’y adapter. »
« Je considère que l’expérience a été extrêmement positive pour moi, car elle m’a permis de découvrir une culture, un mode de vie et des gens différents, tout en gagnant de la confiance pour voyager en solitaire. »
« Cela m’a procuré davantage de souplesse, m’a permis de valoriser d’autres expériences, cultures et langues, et m’a aidé à réaliser à quel point je tenais les choses pour acquises. »

Par ailleurs, cette sensibilisation culturelle accrue a permis aux participants de mieux apprécier le sens de la vie au Canada. Même si les expériences internationales ont été positives, le fait de vivre à l’étranger a souvent eu pour effet de renforcer la gratitude envers le mode de vie canadien.

« Voyager m'a ouvert les yeux sur des réalités parfois très éloignées de la mienne. J'en suis venu découvrir que le monde est plus que Montréal ou le Québec. Tout le monde a des problèmes et différentes façons de les résoudre. Je sais aussi que l'on est très chanceux d'autre au Canada. Je suis reconnaissant de me trouver là où je suis. »
« J’ai certainement davantage de reconnaissance pour les choses dont je peux profiter chez moi. Cela m’a ouvert les yeux sur le fait que ce n’est pas tout le monde qui possède ce que j’ai et que je dois faire ce que je peux pour aider ceux qui en ont le plus besoin. »
« J’ai l’impression que cela m’a été bénéfique, car j’ai été confrontée à une culture et à un mode de vie très différents. Cela m’a également aidé à réaliser à quel point j’ai de la chance de vivre dans un pays aussi beau et évolué. »

Perfectionnement professionnel

Certains participants ont directement associé leur expérience à l’étranger à leur perfectionnement professionnel. Le fait de travailler à l’étranger leur a permis de recevoir une formation et de se familiariser avec les pratiques de l’industrie mondiale. De retour au Canada, les participants ont pu transposer les connaissances acquises dans leur travail, instaurant ainsi une perspective mondiale et créant la possibilité d’une collaboration internationale.

« J’ai senti que cette expérience m’a ouvert les yeux sur le plan professionnel sur les besoins liés à la médecine et sur la situation des soins médicaux en Chine. Cela m’a aidé à comprendre et à comparer les systèmes de soins de santé entre le Canada et la Chine, et cela va orienter mes activités professionnelles ici au pays. »
« Cela m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences et de réfléchir à des projets collaboratifs d’envergure mondiale. »

Un autre avantage du travail à l’étranger est le développement des compétences en matière de communication. Les participants ont appris à surmonter les barrières culturelles, à s’adapter dans des équipes complexes et certains ont également amélioré leurs compétences en langues étrangères. Ces aptitudes sont considérées comme d’importantes qualités non techniques qui peuvent être facilement reconnues par les futurs employeurs.

« J’ai appris à travailler avec des personnes d’origines et de cultures différentes. Chaque lieu de travail était particulièrement diversifié et chaque membre d’équipe travaillait d’une manière différente. Cela m’a aidé à comprendre comment chacun peut apporter une contribution unique, même si cela ne correspond pas à la façon dont on s’y prendrait pour faire les choses. J’ai également amélioré mes aptitudes à la communication, tant en anglais qu’en flamand ou en allemand. Il était beaucoup plus difficile d’interagir avec des collègues d’ALS qu’avec des collègues anglophones. Cela m’a poussé à améliorer ma façon de m’exprimer et à mieux véhiculer mon message auprès de mes interlocuteurs. »

Création de réseaux sociaux

Le dernier avantage de la vie à l’étranger tient aux relations personnelles et professionnelles durables ; les participants ont pu développer un réseau de contacts d’envergure mondiale. Ces relations permanentes peuvent être considérées comme un renforcement continu des perspectives générales acquises au cours des expériences internationales.

« J’ai pu affiner mes compétences professionnelles, ce qui est une bonne chose à inclure à un CV. Le fait d’avoir des contacts dans le monde entier est également bénéfique lorsque l’on voyage ou que l’on cherche des conseils, car je peux profiter d’une myriade de perspectives. »
« Cela m’a également apporté beaucoup, car les gens avec qui j’ai travaillé venaient de différentes parties du monde. Certains d’entre eux sont devenus des amis proches, à qui j’ai rendu visite il y a quelques mois. »
« J’ai noué de solides amitiés avec des personnes de divers pays du monde qui soutenaient le même projet. »

Valeurs sociales et relatives aux voyages

La présente étude qualitative a également cherché à approfondir la compréhension des valeurs sous-jacentes qui motivent les voyages à l’étranger. Les valeurs sociales servent à comprendre ce qui motive les gens afin que les stratégies et les messages de sensibilisation puissent être adaptés aux valeurs de la cible privilégiée. La communauté en ligne offrait la possibilité d’évaluer les motivations des participants. Pour ce faire, nous y avons intégré une mesure des valeurs sociales et relatives aux voyages.

Notre analyse porte sur cinq types de valeurs relatives aux voyages :

Bien que chacune de ces valeurs soit associée à un voyage d’expérience internationale, l’exploration culturelle authentique et l’exploration de la nature semblent être les motivations les plus marquées.

Les explorateurs culturels authentiques sont animés par la volonté de découvrir une culture étrangère, de s’y intégrer et de la vivre comme les habitants locaux. Cela rejoint les avantages de la compréhension culturelle décrits dans la section ci-dessous et implique de saisir véritablement l’occasion de faire l’expérience de la vie dans une destination internationale.

Les explorateurs de la nature sont animés par la volonté de voir des lieux d’une beauté naturelle et de s’en émerveiller.

Le tableau ci-dessous résume les valeurs distinctes associées à chacun des types de valeurs relatives aux voyages.

Tableau 16 : Types d’explorateurs et variables correspondantes
Type d’explorateur Mentalités correspondantes
Explorateurs de cultures authentiques
  • J’essaie d’apprendre et d’utiliser la langue locale pour pouvoir interagir avec les résidents locaux de façon plus authentique.
  • Ce que je préfère dans les voyages est de flâner et de découvrir des recoins cachés, des rues méconnues, des boutiques et des établissements de restauration locaux que seuls les résidents connaissent.
  • J’aime me mettre à la place des résidents locaux et expérimenter ce que c’est que de vivre comme eux, ou m’en rapprocher le plus possible.
  • J’aime goûter la nourriture locale, assister à des événements et voir l’architecture locale.
  • J’aime sortir des sentiers battus et explorer des endroits où la plupart des touristes ne vont pas.
  • Je trouve qu’il est enrichissant d’être exposé(e) à d’autres personnes, de suivre leurs coutumes, leurs routines et leurs rituels dans leur propre environnement – pour moi, c’est ça l’expérience de voyage authentique.
  • Lorsque je visite un nouvel endroit, j’aime me promener dans les parcs qui s’y trouvent.
Explorateurs de la nature
  • J’aimerais voir des merveilles naturelles telles que les glaciers de l’Alaska, la Grande Barrière de corail, les montagnes de l’Himalaya, les forêts tropicales du bassin de l’Amazone, etc.
  • Je préfère visiter des endroits où je serai ébahi(e) par la beauté pure de la nature, du territoire, des montagnes, des mers et de la vie sauvage.
  • Je veux voir les sites naturels avant qu’ils soient détruits.
Explorateurs d’expériences partagées
  • J’aime partager avec d’autres personnes les souvenirs des endroits où je suis allé(e) et des activités auxquelles j’ai pris part.
  • J’aime partager mes souvenirs de voyage avec d’autres parce que ça me permet de revivre ces précieux moments.
  • Je conserve toujours des souvenirs de mes expériences de voyage, tels que des reçus, des talons de billets et différents objets me rappelant mes voyages.
  • Voyager est beaucoup plus agréable lorsqu’on le fait avec quelqu’un.
Explorateurs de l’histoire
  • Certains endroits et moments de l’histoire me fascinent, et je veux tout savoir à leur sujet.
  • Visiter les lieux d’importance historique est plus intéressant pour moi que toute autre attraction touristique.
  • Je veux pouvoir me trouver là où les événements historiques se sont déroulés – toucher les reliques de ces temps anciens.
Explorateurs d’expérience non structurée
  • Je n’ai pas besoin de voir tous les sites touristiques recommandés pour avoir le sentiment d’avoir vraiment visité un endroit.
  • Lorsque je voyage, j’aime me laisser porter par le courant et laisser les choses suivre leur cours spontanément.
  • L’un des aspects les plus emballants à propos des voyages est de découvrir des choses par soi-même plutôt que de suivre ce que recommandent les guides touristiques.

Nous nous sommes également penchés sur une gamme de valeurs sociales n’ayant pas de rapport direct avec le voyage. Les jeunes ayant vécu une expérience internationale affichent généralement une forte propension à la maîtrise de soi, définie comme le fait de s’efforcer d’organiser et de contrôler la direction de son avenir, même lorsqu’on a le sentiment que des forces échappent à son contrôle immédiat.

Un ferme engagement envers l’apprentissage permanent est également manifeste, les participants étant particulièrement susceptibles de déclarer qu’ils accordent une grande priorité à ce type de perfectionnement. Les jeunes ayant vécu une expérience internationale ont également tendance à être d’accord avec les propos suivants : « j’essaie de recueillir beaucoup d’information sur les produits ou services avant de faire un achat important » ; « lorsque je m’intéresse à un sujet, j’aime le fouiller en profondeur et visiter les endroits où je peux en apprendre davantage sur la question. »

Autres considérations

Lorsqu’on les interroge directement, les participants ont tendance à considérer les incitations à participer à des programmes de voyage et de travail à l’étranger comme allant de soi : cela leur procure une expérience de travail et/ou d’études précieuse, des possibilités de voyager et une immersion dans d’autres cultures. Ils n’associent pas un manque de motivation à participer à de telles expériences par manque d’incitations (p. ex., placement, obtention de certifications ou autres incitations non monétaires). Cependant, comme la plupart des expériences internationales sont le fruit d’un choix proactif, les participants ont dû poursuivre activement ces démarches pour qu’elles se concrétisent. Le soutien des réseaux sociaux et des institutions joue un rôle positif en présentant des perspectives et en encourageant les jeunes à poursuivre leur voyage à l’étranger.

L’inspiration de voyager a souvent été suscitée par les expériences internationales vécues par d’autres. Les proches, les amis et les collègues ont apporté un soutien direct à la participation, souvent en partageant leurs propres expériences à l’étranger (ou en regrettant de ne pas avoir voyagé à l’étranger) :

« J’y ai pensé pour la première fois lorsqu’un collègue a mentionné qu’il avait travaillé à l’étranger pendant un an. Avant cela, il ne m’était jamais venu à l’esprit que cela pût être intéressant ou envisageable. »
« Ce fut une décision toute simple, car cela m’intéressait beaucoup et mes parents m’ont spontanément encouragé à me lancer dans ma démarche. »
« J’avais entendu des gens raconter que c’était une grande expérience. Je crois que c’est mon cousin qui a dit avoir regretté de ne pas avoir pu vivre une telle expérience et qui me l’a recommandée. »

Pour de nombreux jeunes, l’idée de voyager à l’étranger est apparue dès leur plus jeune âge et ils ont attendu des années avant de pouvoir entreprendre une telle aventure. D’autres ont appris l’existence de telles possibilités alors qu’ils étaient plus âgés et les ont saisies avec détermination, voyageant dans l’année qui a suivi leur décision de partir. Les établissements d’enseignement secondaire et postsecondaire jouent un rôle important dans la culture d’une mentalité axée sur le voyage, et les programmes ou expériences qui sensibilisent les jeunes élèves et étudiants à cette idée y sont souvent pour quelque chose. D’autres ont entendu parler de ces possibilités à l’université et les ont poursuivies :

« C’était quelque chose que je voulais faire depuis mon plus jeune âge. Probablement depuis que des intervenants étaient venus dans mon école primaire pour nous informer sur les échanges d’étudiants. »
« J’avais commencé à y songer quelques années auparavant, au terme d’une présentation de ma coordonnatrice des échanges universitaires. »
« J’ai étudié à Copenhague, au Danemark, parce que mon école au Canada me l’avait recommandé et que des amis qui y étaient allés auparavant avaient adoré l’expérience. »
« Ce fut une décision facile à prendre puisque ma famille m’a fortement encouragé à vivre l’expérience, grandement valorisée dans mon école. »

Un groupe plus restreint de participants s’est lancé dans l’expérience du travail à l’étranger sans aucun soutien institutionnel formel :

« Je voulais voyager en Nouvelle-Zélande, mais j’étais préoccupé par la durée et les coûts du voyage et par la manière de les couvrir au cas où je déciderais de rester plus longtemps. J’ai finalement découvert cette possibilité de travail bénévole et j’ai pu ainsi rester sur place, la nourriture étant fournie pendant mon séjour. Cela a réellement réduit les coûts de mon voyage. L’expérience m’a aussi permis de m’imprégner de la culture locale. Tout le monde a fait preuve d’initiative et de motivation pour réaliser l’expérience — certains racontant qu’ils avaient tenté de se lancer dans l’expérience plusieurs fois, sans s’y consacrer entièrement. »
« Ce qui m’a motivé fut le manque de possibilités d’emploi dans mon domaine professionnel, dans ma ville natale. »
« J’étais sur le marché du travail quand j’y ai songé. J’ai lu que l’âge admissible avait été porté à 35 ans. Je me suis dit que c’était maintenant, ou jamais. »

Les participants ont également convenu que de telles expériences internationales étaient plus facilement réalisables dans leur jeunesse — alors qu’ils ont moins d’engagements. L’âge moyen des participants était de 22 ans.

« Ma famille m’a poussé à me lancer dans l’expérience en justifiant que c’est pendant notre jeunesse que l’on doit réaliser ce genre de projets. »
« Je souhaitais expérimenter le travail à l’étranger alors que j’étais encore jeune et que je pouvais me permettre de prendre des risques en ce sens. »
« Au cours de ma dernière année de scolarité, on m’a expliqué que je pouvais soit commencer à travailler, soit poursuivre un programme de résidence. Beaucoup de gens m’ont dit que la résidence me permettrait d’acquérir plus d’expérience. Je voulais me perfectionner. C’est alors que j’ai commencé à envisager d’autres programmes. »
« J’ai rencontré une coordonnatrice qui m’a parlé de ce programme de résidence en Autriche et m’a encouragée à faire une demande. J’avais déjà envisagé de suivre des programmes d’artistes en résidence, mais c’était la première fois que j’y réfléchissais vraiment. »

Recommandations aux autres

Les participants recommanderaient vivement à d’autres personnes de participer à des expériences de voyage et de travail à l’étranger. Les plus grandes motivations derrière une telle participation sont les avantages que procure l’expérience, notamment la croissance personnelle et la découverte du monde :

« Faites-le sans hésiter. Il importe peu que ce soit à l’endroit où vous gagnerez le plus d’argent, ou que cela vous semble difficile ou intimidant. Vivre l’expérience d’aller dans un endroit où vous n’êtes jamais allé et de travailler avec des gens que vous n’avez jamais rencontrés est une expérience stimulante et enrichissante qui changera votre façon de voir les choses à jamais. »

Comme les expériences à l’étranger se réalisent surtout par des démarches individuelles, les participants ont également fourni des recommandations plus spécifiques pour faciliter le processus de voyage, éviter les facteurs de stress potentiels et maximiser l’expérience. Des recherches approfondies sur tous les aspects du voyage sont vivement recommandées :

De plus, les participants recommandent de se préparer en réfléchissant et en étant conscient de ce que l’on veut tirer de l’expérience.

« Soyez ouvert d’esprit. Comprenez qu’il y aura des choses auxquelles vous devrez vous habituer, mais que si vous faites preuve de persévérance et de confiance en vous-mêmes, tout ne peut que bien se passer. »

D’autres recommandations concrètes ont été formulées :

Lorsqu’on leur a demandé s’ils recommenceraient l’expérience s’ils le pouvaient, les participants se sont montrés unanimes dans leur volonté de la répéter.

Démarche de planification d’une expérience internationale

Premières considérations

Les participants ont commencé à envisager de partir à l’étranger dès leur plus jeune âge. Pour certains, le rêve de vivre à l’étranger avait germé depuis leur jeune adolescence, bien avant qu’ils aient eu l’occasion de le faire. En moyenne, ceux qui ont fait du bénévolat y ont songé alors qu’ils étaient plus jeunes (très souvent avant d’entreprendre des études postsecondaires), tandis que ceux qui ont travaillé à l’étranger y ont commencé alors qu’ils étaient de quelques années plus âgés, c.-à-d. après l’âge typique de l’obtention d’un diplôme postsecondaire. Ainsi, les différents types de voyageurs se trouvaient à des stades de vie bien différents au moment de considérer pour la première fois la possibilité de partir à l’étranger.

Les participants ont éprouvé des émotions mitigées lorsqu’ils ont envisagé pour la première fois la possibilité de vivre à l’étranger. Tous étaient enthousiastes à l’idée de pouvoir voyager, mais beaucoup ont exprimé des incertitudes à ce stade de leur processus décisionnel. De nombreux détails doivent être réglés — une grande nervosité ainsi qu’une préoccupation pour les finances sont communes à tous. Les personnes qui ont dû se préparer pour travailler à l’étranger ont exprimé des inquiétudes particulières quant à la recherche d’un emploi ou des doutes quant au fait de savoir si un séjour à l’étranger était le meilleur choix pour leur carrière. Les étudiants ont dû entreprendre de fastidieuses démarches de demande auprès des programmes d’échanges tout en maintenant leurs notes à l’école, certains trouvant tous les détails de la planification écrasants. Les bénévoles ont évoqué avoir ressenti de la nervosité, exprimant des doutes sur eux-mêmes et certaines inquiétudes quant à leur sécurité personnelle pendant leur séjour à l’étranger.

Tableau 17 : Premières considérations
Travail Études Bénévolat
Âge au moment de songer pour la première fois à partir à l’étranger 23 ans 21 ans 19 ans
Stade de la vie
  • Au travail (y compris en coop)
  • Sans travail (nouveau diplômé/manque de possibilités d’emploi)
  • Aux études
  • Aux études
  • Nouvellement diplômé
  • Entre deux emplois/insatisfait de l’emploi/sous-employé
Élément déclencheur de la première réflexion
  • Emballement/excitation
  • Recommandation d’un employeur/professionnel
  • Plan à long terme
  • Possibilités d’échange par le biais de l’école
  • Amis/collègues de travail participants
  • Désir de changement/de voyager
  • Bouche-à-oreille (famille, ami, professeur, Web)
  • Inspiration des proches/amis ayant déjà participé
  • Désir de changement/de voyager
Citations
« J’y ai pensé pour la première fois lorsqu’un collègue a mentionné qu’il avait travaillé à l’étranger pendant un an. Avant cela, l’expérience ne m’était jamais apparue comme intéressante ou envisageable. »
« J’ai toujours voulu vivre à l’étranger depuis aussi longtemps que je me souvienne. Comme j’ai toujours aimé voyager, dès que j’ai entrepris mes études universitaires, j’ai su que je voulais participer à un tel programme. »
« Savoir que des amis de ma ville natale partaient à l’étranger m’a aidé dans ma décision et ils m’ont encouragé à suivre cette voie. Mes parents m’ont également bien encouragé à le faire. »
Pensées et sentiments positifs
  • Excitation
  • Volonté d’aventures
  • Excitation
  • Motivation/engagement
  • Excitation
Pensées et sentiments négatifs
  • Nervosité
  • Incertitude quant à l’emploi/l’avenir
  • Incrédulité/confrontation avec la réalité
  • Préoccupations financières
  • Nervosité/anxiété
  • Attente de la demande de programme
  • Peur/crainte
  • Stress/accablement par les détails
  • Préoccupations financières
  • Nervosité
  • Doute de soi/incertitudes
  • Préoccupations envers la sécurité personnelle
  • Déchirement face aux engagements familiaux

Recherche

L’objectif de l’expérience internationale donne lieu à différentes considérations quant à sa quête. Ceux qui souhaitaient partir travailler à l’étranger n’avaient pas de décision à prendre (la destination étant imposée par leur employeur) ou étaient enclins à envisager des pays où ils connaissaient déjà la langue dominante (afin de maximiser leur employabilité pendant leur séjour à l’étranger). Les participants qui ont voyagé dans le cadre de leurs études ont généralement déclaré qu’ils étaient prêts à aller n’importe où, réduisant leurs options au fur et à mesure de leurs démarches de recherche de programmes éventuels. Ceux qui sont partis à l’étranger pour faire du bénévolat sont partagés — soit ils ont choisi leur destination en fonction de ce que leur offrait une organisation qui les intéressait, soit ils ont choisi de se joindre à une organisation qui opérait dans la destination qui les intéressait.

Les participants ont recouru à diverses ressources pour explorer leurs possibilités d’expérience internationale. L’Internet est une source d’information essentielle pour les jeunes qui se penchent sur chacun des trois types d’expériences internationales. Les sites Web des programmes et des gouvernements sont les plus souvent consultés, tandis que les étudiants tirent également parti des sites Web des établissements postsecondaires. En outre, les universités constituent un point de référence riche et centralisé pour les étudiants en particulier, en les mettant en contact avec des coordonnateurs d’échanges sur les campus, des ateliers et d’autres étudiants ayant déjà participé à un échange. Les participants de tous types étaient particulièrement désireux de rechercher des personnes ayant participé à des programmes similaires ou ayant vécu à l’étranger afin de se faire une idée de ce qui les attendait. Les relations personnelles (c.-à-d. famille, amis, collègues) servent de tremplin sur lequel les participants fondent leurs réflexions pour discuter des possibilités qui s’offrent à eux.

Les principales préoccupations en matière de recherche concernent les coûts (c.-à-d. comment disposer des fonds nécessaires pour partir à l’étranger) et les résultats des programmes (p. ex., perspectives de carrière, transférabilité des crédits). Les détails logistiques, comme l’exploration des possibilités de transport et d’hébergement, sont également importants.

Au cours de ce stade de recherche, les participants ont mentionné avoir acquis une plus grande confiance dans leur cheminement à mesure qu’ils se familiarisaient avec l’expérience qui les attendait. Cependant, une certaine nervosité a persisté chez de nombreux participants. Ceux qui partaient travailler à l’étranger ont cherché à mettre en adéquation les coûts des perspectives de carrière et de revenu au Canada avec l’inconnu. Ceux qui partaient dans le cadre d’études ont trouvé accablant de devoir se pencher sur de nombreux détails à prévoir.

Tableau 18 : Considérations et sources de recherche
Travail Études Bénévolat
Destinations envisagées
  • La plupart des lieux sont déterminés par les exigences de l’emploi
  • Ceux qui avaient la possibilité de choisir avaient tendance à restreindre leurs options par région ou par langue parlée dans les pays concernés
  • Ouverture à toute destination, en limitant la décision en fonction des programmes et/ou des régions privilégiées
  • Accent mis sur l’organisation plutôt que sur la destination
  • Choix de faire du bénévolat auprès d’une organisation selon les pays desservis
Citations
« Une seule car c'était ce que me proposait mon entreprise. »
« J’ai envisagé de nombreuses destinations, mais j’ai très tôt arrêté mon choix sur l’une d’entre elles, la Suède. Mon expérience s’est concrétisée dans le cadre d’un programme universitaire. »
« Les seules destinations sur lesquelles je me suis vraiment concentrée étaient en Asie, plus particulièrement la Chine et Taïwan, qui me semblaient les plus intéressantes. »
Sources d’information consultées
  • Internet (recherches générales ; blogs ; sites web de programmes, voyages et gouvernements)
  • Famille, amis, collègues de travail et personnes ayant vécu une expérience à l’étranger
  • Internet (forums en ligne ; sites web des universités, programmes, voyages et gouvernements)
  • Ressources universitaires/de programmes (échanges de campus/coordonnateurs de programme, professeurs, ateliers, brochures)
  • Famille, amis, participants à des échanges
  • Internet (sites de programmes)
  • Personnel/volontaires des programmes
  • Famille/amis
Principales préoccupations quant aux recherches
  • Expériences professionnelles et perspectives
  • Différences culturelles
  • Logistique (banque, hébergement)
  • Coûts financiers, plans de secours
  • Sécurité
  • Coûts financiers (programme, coût de la vie)
  • Crédits universitaires
  • Logistique (logement, visa, transport)
  • Attentes et résultats du programme
  • Culture et géographie
  • Coûts financiers
Pensées et sentiments positifs
  • Enthousiasme face à l’avenir
  • Bonne connaissance/confiance
  • Excitation
  • Sentiment d’accomplissement
  • Excitation
Pensées et sentiments négatifs
  • Anxiété/impatience
  • Stress financier
  • Hésitation
  • Nervosité
  • Accablement par les détails
  • Nervosité

De nombreux aspects d’un voyage prolongé à l’étranger nécessitent des recherches et une étude approfondie. De nombreuses informations sont facilement accessibles en ligne, mais le processus de recherche comporte quelques difficultés récurrentes. Par exemple, les informations relatives aux visas et aux impôts sont difficiles à obtenir et à comprendre. Parmi les autres difficultés particulières, citons : trouver à l’avance des offres d’emploi dans le cas des personnes en vacances-travail ; déterminer avec précision les équivalences de cours pour les crédits scolaires dans le cas des étudiants ; et vérifier la légitimité des organisations caritatives dans le cas des bénévoles.

En général, les participants estiment important de pouvoir entrer en contact avec un mentor ou une personne-ressource ayant séjourné à l’étranger et pouvant les conseiller sur le processus. Ils ont également indiqué qu’un portail centralisé d’informations fondamentales contribuerait grandement à alléger le processus de demande et de planification aux multiples ramifications. En outre, un plus grand nombre de bourses et de subventions contribuerait à réduire le stress financier issu de l’organisation d’un voyage.

Tableau 19 : Difficultés et solutions relatives à la recherche
Travail Études Bénévolat
Difficultés
  • Renseignements fiscaux
  • Identifier au préalable les possibilités d’emploi
  • Vie quotidienne/détails de l’hébergement
  • Exigences médicales
  • Demande de visa
  • Informations sur les visas
  • Aide financière
  • Communication avec l’école/le programme d’accueil
  • Déterminer avec précision les équivalences de cours
  • Problème de comparaison entre les pays/pas d’informations centralisées
  • Difficulté à trouver des informations sur les lieux éloignés/la vie quotidienne
  • Évaluer la légitimité/l’impact d’une organisation bénévole
  • Documents médicaux/vaccins
Citations sur les difficultés
« Je dirais les informations fiscales et la manière de gagner de l’argent tout en voyageant. Il n’est pas facile de disposer de faibles revenus et de ne pas pouvoir en tirer un pendant son séjour à l’étranger. L’expérience m’a vraiment conduit à m’endetter. »
« Les bureaux internationaux des universités constituent la meilleure ressource. Ils sont très bien informés. Il est trop compliqué de naviguer sur le site du gouvernement du Canada et il ne facilite pas l’échange d’informations pour les Canadiens vivant à l’étranger. »
« Il m’était difficile de savoir à quoi allait ressembler la vie de tous les jours. Où allais-je vivre, ce que j’allais faire, etc. »
Solutions
  • Se mettre en contact avec un mentor/une personne ayant participé au programme
  • Informations centralisées
    • Listes de contrôle
    • Clarification sur les déclarations fiscales
    • Aide budgétaire
    • Liens de proximité avec les logements temporaires, emplois, rencontres sociales
    • Contact direct pour l’aide aux visas
    • Subventions et bourses
  • Se mettre en contact avec un mentor/une personne ayant participé au programme
  • Informations centralisées
    • Listes de contrôle
    • Clarification sur les déclarations fiscales
    • Aide budgétaire
    • Liens de proximité avec les logements temporaires, emplois, rencontres sociales
    • Contact direct pour l’aide aux visas
    • Subventions et bourses
  • Soutien financier
  • Renseignements supplémentaires
Citations sur les ressources idéales dont on devrait disposer
« Un site web clairement conçu sur les assurances étrangères et les visas nécessaires ainsi que sur les implications fiscales, ou un organisme proposant de résoudre ces questions pour vous. »
« Davantage de renseignements sur les échanges de bureaux qui se sont avérés fructueux auraient pu influencer ma décision et m’auraient peut-être incité à concrétiser une telle expérience. »
« Idéalement, j’aurais aimé pouvoir compter sur une personne dotée d’une expérience pertinente, ainsi que sur une personne-ressource de l’établissement de destination pour me renseigner sur la vie là-bas. »
« Les sites web des écoles devraient tous contenir exactement les mêmes informations afin que l’on puisse facilement comparer les établissements scolaires au lieu de devoir rechercher toutes les informations séparément. Il serait également utile que le gouvernement canadien fournisse davantage d’informations sur la procédure de demande de visa et sur ce à quoi il faut s’attendre à l’arrivée dans le pays d’accueil. »
« Peut-être qu’un “arrangement forfaitaire tout-en-un” serait utile, avec la plupart des choses déjà prévues, où il suffirait d’y consentir. »
« Davantage de moyens financiers pour explorer davantage. Je considère qu’en tant que nouveau diplômé, mes finances précaires ont freiné mes ardeurs quant à la durée d’un séjour potentiel à l’étranger. »

On a demandé aux participants si, au cours de leur recherche, ils avaient examiné des programmes ou des services du gouvernement du Canada et, dans l’affirmative, quels en étaient les avantages ou les inconvénients. Peu d’entre eux avaient fait des recherches sur les programmes fédéraux, et encore moins avaient envisagé d’y recourir ou s’y étaient inscrits. Ces quelques participants ont également eu des difficultés à se souvenir précisément des noms de programme sur lesquels ils avaient fait des recherches.

« Oui, j’ai fait des recherches sur certains programmes. Je ne me souviens pas de leurs noms. Ils semblaient très sélectifs et hors de portée pour quelqu’un comme moi. Je n’ai jamais estimé que cela valait la peine d’aller postuler pour ces programmes, car je ne pensais pas avoir les aptitudes nécessaires pour être retenu comme candidat. »

Les participants ignoraient généralement que le gouvernement du Canada offrait des programmes facilitant les expériences à l’étranger. Certains ont confondu cette référence aux programmes gouvernementaux avec le programme Inscription des Canadiens à l’étranger ou les services de demande de visa ou de conseils aux voyageurs.

« Je me souviens d’avoir consulté le site web du gouvernement canadien avant de me rendre au Kenya. Je crois qu’il s’agissait d’un programme visant à les informer de mon voyage au Kenya. On y trouvait également des informations sur les zones à éviter pendant notre séjour. J’ai trouvé ces informations utiles. »

Les individus qui ont étudié à l’étranger dans le cadre de leur programme scolaire n’ont pas eu tendance à envisager les programmes fédéraux de voyage. Ils se sont appuyés sur des partenariats institutionnels pour suivre leurs cours à l’étranger.

« Non, je n’ai pas envisagé ces programmes parce que mon expérience d’études internationales s’est faite directement par l’intermédiaire de mon université. »

Décision

Comme on pouvait s’y attendre, les participants qui ont étudié à l’étranger ont été en moyenne les plus rapides à s’engager à partir à l’étranger, mettant en moyenne huit mois pour prendre leur décision. Ils devaient souvent respecter des délais plus stricts pour présenter leur candidature au programme et des dates de départ standardisées dictées par les calendriers scolaires. Ceux qui se sont portés volontaires à l’étranger ont mis à peine plus de temps (huit mois et demi) à prendre leur décision de partir, tandis que ceux qui ont choisi de travailler à l’étranger y ont mis en moyenne un mois de plus (neuf mois et demi). (Il convient de noter que ces chiffres sont basés sur des résultats qualitatifs et ne constituent pas une mesure représentative des expériences des jeunes Canadiens dans leur ensemble. Ils servent d’indicateurs plutôt que de références auprès de la population.)

La décision de partir à l’étranger fut facile pour la plupart des participants. Dans le cas de ceux qui partaient étudier à l’étranger, la procédure de demande signifiait qu’ils avaient déjà déterminé que le programme concordait avec leur calendrier scolaire, les crédits requis et leurs objectifs personnels. Une fois acceptés dans le programme, si leurs finances étaient organisées (généralement sous forme de bourses et/ou de soutien parental) et si leur réseau social les encourageait, ils étaient disposés à s’engager à partir. Dans le cas de ceux qui partaient travailler ou faire du bénévolat à l’étranger, la décision de s’engager était plus aisée si le moment semblait « opportun » — généralement caractérisé par une pause dans le travail ou les études et/ou par la prise de conscience que leurs engagements familiaux étaient minimes ou inexistants.

Certains facteurs rendent la décision plus difficile à prendre, comme le fardeau financier du voyage, la pondération des coûts et des avantages de l’expérience, les obligations familiales ou le manque de soutien. Ces facteurs sont les mêmes pour tous les types de voyageurs.

Ce sont les familles qui sont le plus souvent consultées — les participants discutant de leur projet avec leurs proches ou partageant l’excitation de leur décision. Les amis, les collègues et les mentors jouent également un rôle important en amenant les participants à discuter de leur expérience potentielle à l’étranger. Un certain nombre d’entre eux ont déclaré qu’ils n’avaient pas discuté de leurs projets avec qui que ce soit, ou qu’ils avaient simplement fait part de leur intention de partir.

Dès que les participants ont pris leur décision, leurs émotions se sont cristallisées et la plupart se souviennent simplement de leur enthousiasme envers l’aventure qui les attendait.

Tableau 20 : Prise de décision
Travail Études Bénévolat
Temps écoulé pour prendre une décision 9,5 mois (moy.)
Intervalle : immédiatement — 9 ans
8 mois (moy.)
Intervalle : immédiatement — 5 ans
8.5 mois (moy.)
Intervalle : immédiatement — 3 ans
Parties consultées
  • Famille
  • Conjoint/partenaire
  • Collègues
  • Personne
  • Famille
  • Conseillers spécialisés
  • Amis
  • Anciens participants à un échange
  • Famille
Facteur décisif
  • Décision de l’employeur/du programme
  • Facilité d’obtention des visas
  • Coût de la vie/salaire minimum
  • Présence d’amis à la destination
  • Exigences/adéquation du programme
  • Cours proposés dans l’école participante à l’échange
  • Bourses d’études
  • Engagement de temps
  • Adéquation avec les objectifs éducatifs/professionnels
  • Compatibilité avec l’organisation
Citations
« La perte de mon emploi et la facilité de demander un visa. »
« En quoi cela cadrait avec mes études actuelles et en quelle année je voulais y aller. »
« Le fait que ce soit un voyage humanitaire organisé par mon école m’a rassuré sur l’idée de me rendre dans un pays étranger. »
Facteurs ayant facilité la prise de décision
  • Encouragement des amis/familles
  • Moment opportun/aucune obligation
  • Encouragement de la famille/des amis
  • Finances (famille, bourse d’études
  • Adéquation du programme (choix du moment, crédits, objectifs)
  • Encouragement de la famille/des amis
  • Moment opportun/aucune obligation
  • Financement assuré
Facteurs ayant compliqué la prise de décision
  • Considérations financières
  • Indécision/moment décisif
  • Obligations familiales
  • Manque de soutien familial
  • Abandon des amis
  • Indécision/moment décisif
  • Indécision/moment décisif
  • Fonds
Pensées et émotions
  • Excitation
  • Excitation
  • Nervosité
  • Excitation
  • Nervosité

Planifier l’expérience

La dernière étape de la démarche consiste à planifier les détails de l’expérience internationale. Les participants se sentaient toujours aussi enthousiastes, même si certains de ceux qui se préparaient à travailler à l’étranger se sentaient également dépassés par la situation. Ceux qui ne faisaient pas équipe avec une organisation partenaire devaient organiser tous les détails de leur voyage, y compris l’obtention des visas, le logement et l’emploi. Ils devaient également donner un préavis à leur employeur — une étape importante dans la préparation d’un voyage à l’étranger. Parallèlement, les étudiants et les bénévoles devaient remplir des formulaires de candidature, finaliser les détails de leur réservation, s’inscrire à des cours, recueillir des fonds et se faire vacciner (le cas échéant).

À ce stade, la famille est demeurée un soutien important pour tous. Les individus qui partaient travailler à l’étranger se sont également tournés vers les sites web du gouvernement et les forums de médias sociaux. Ceux qui partaient pour y étudier se sont entretenus avec des conseillers spécialisés, des administrateurs de programmes et d’anciens étudiants du programme, tandis que ceux qui partaient pour y faire du bénévolat se sont entretenus avec d’autres personnes ayant vécu ce type d’expérience.

À ce dernier stade de la démarche, les participants ont continué d’éprouver des préoccupations. Ceux qui se préparaient à travailler à l’étranger avaient de nombreux soucis fonctionnels liés à l’emploi, au logement, au coût de la vie et à la communauté. Les étudiants étaient plus généralement préoccupés par la nature de l’expérience, l’éloignement prolongé de leur domicile, la santé et la sécurité en général, et l’impact des barrières linguistiques. Les bénévoles étaient plus préoccupés par leur sécurité et par le fait que leur famille pouvait leur manquer.

Tableau 21 : Planification de l’expérience — considérations
Travail Études Bénévolat
Pensées et émotions
  • Excitation
  • Accablement
  • Excitation
  • Nervosité
  • Excitation
  • Nervosité
Mesures prises
  • Rechercher un emploi
  • Informer tous ceux que cela concerne de son départ
  • Trouver un lieu d’hébergement
  • Obtenir des informations bancaires/fiscales
  • Apprendre à connaître la vie courante des gens du lieu de destination
  • Réserver son voyage
  • Compléter sa demande
  • Entamer la procédure de visa
  • Choisir ses cours
  • Apprendre à connaître la vie courante des gens du lieu de destination
  • Réserver son voyage
  • Compléter sa demande
  • Entamer la procédure de visa
  • Recueillir des fonds
  • Se faire vacciner
  • Réserver son voyage
Sources de soutien
  • Employeur
  • Conjoint/partenaire
  • Sites web des gouvernements
  • Forums de médias sociaux
  • Famille
  • Conseillers spécialisés et administrateurs de programmes
  • Anciens participants d’échanges
  • Famille
  • Autres bénévoles
  • Organisations bénévoles
Principales préoccupations
  • Manque d’emploi
  • Hébergement insuffisant ou inexistant
  • Isolement social
  • Fonds insuffisants
  • Nervosité générale
  • Barrières linguistiques
  • Santé et sécurité
  • Parent ou partenaire disparu
  • Sécurité
  • Parent ou partenaire disparu
Citations
« Et si je n’obtenais pas de visa ou si je transgressais une obscure règle fiscale ? »
« J’étais un peu préoccupée par le fait d’être loin de chez moi pendant une longue période. Je m’inquiétais aussi quant à la barrière linguistique et du fait de ne pas disposer du soutien de mon entourage. »
« Je m’inquiétais pour ma sécurité, mais cela découlait de mon manque d’expérience dans les voyages. »

Tous les types de voyageurs ont pu échanger avec des personnes ayant voyagé à l’étranger (dans le cadre du même programme ou non). Des agences externes (agences pour l’emploi, universités, organisations bénévoles) ont aidé de nombreux participants à planifier leur voyage et à s’y retrouver dans la complexité des formalités administratives et des processus de candidature. Certains aspects de la planification ont également été considérés comme faciles à organiser, notamment la réservation des vols.

En l’absence d’une agence externe, le processus de planification fut plus difficile. Certains ont trouvé les demandes de visa très embrouillées, qu’ils aient ou non obtenu un soutien par l’intermédiaire d’une agence. De plus, les séjours prolongés à l’étranger ont tendance à impliquer beaucoup de paperasserie qui, bien que n’étant pas toujours compliquée, peut être fastidieuse.

Au terme de leur réflexion, les participants proposent plusieurs ressources qui pourraient être mises à disposition pour améliorer ce stade de la planification. Tous les groupes ont indiqué qu’ils auraient souhaité avoir la possibilité de discuter avec une personne ayant voyagé à l’étranger, afin d’obtenir des conseils informés et impartiaux. Ils ont également indiqué qu’il était nécessaire de disposer d’un répertoire centralisé d’informations en ligne, comprenant des éléments complets sur les demandes de visa, la planification budgétaire, des listes de contrôle des demandes ainsi que des banques d’emplois. Les demandes de visa se sont avérées plus ardues pour ceux qui ne résidaient pas à proximité d’une ambassade. Certains ont regretté de ne pas pouvoir partir avec leur conjoint.

Tableau 22 : Planification de l’expérience — facteurs
Travail Études Bénévolat
Facteurs ayant facilité la planification
  • Planification/appui via l’employeur ou l’agence (p. ex., organisation des vols, du logement et des visas)
  • Expérience de voyage antérieure
  • Ressources en ligne/contacts avec des expatriés
  • Soutien via un bureau ou une agence scolaire et d’études à l’étranger
  • Processus agréable et simplifié
  • Flexibilité sur le plan personnel
  • Soutien des parents et amis
  • Informations disponibles en ligne
  • Conseils/soutien de personnes du programme
  • Court voyage
  • Décisions importantes réglées
  • Voyage avec des amis
Citations sur la simplicité de la planification
« Le processus fut simple grâce à l’agence. Si j’avais dû tout faire moi-même, le défi aurait probablement été de taille. »
« Ce fut facile puisque le bureau des études à l’étranger nous a beaucoup soutenus et a su nous guider. L’université était bien organisée, et j’aime aussi planifier des voyages. »
« Ce fut vraiment simple grâce à toute l’aide que j’ai reçue de la part de bénévoles disposés à répondre à mes questions concernant ma destination, le Bangladesh. »
Facteurs ayant compliqué la planification
  • Confusion/processus complexe
  • Procédure de demande de visa
  • Court délai de planification
  • Difficile de trouver des informations
  • Durée/lenteur de la procédure
  • Demande de visa
  • Beaucoup de choix/remises en question
  • Collecte de fonds
  • Incertitude/premier voyage
Citations sur les défis de la planification
« Ce fut un défi, car j’ai dû tout trouver par moi-même. »
« Cela représentait seulement un défi parce qu’il y avait beaucoup d’informations à traiter, mais pas particulièrement difficile en termes de compétences requises. »
« Difficile parce que j’ai toujours été proche de ma famille. »
Améliorations possibles
  • Personne à consulter pour obtenir des conseils
  • Banque d’emplois
  • Calculateur de dépenses
  • Liste de contrôle pour la planification globale
  • Rationaliser/réduire les coûts des visas
  • Possibilité de partir avec conjoints/parents
  • Demande simplifiée/tout-en-un
  • Informations centralisées
  • Personne à consulter pour obtenir des conseils
  • Soutien financier et/ou logistique
  • Procédure de demande de visa simplifiée pour ceux se trouvant loin d’une ambassade
  • Personne à consulter pour obtenir des conseils
  • Liste de contrôle pour la planification globale
  • Soutien financier et/ou logistique

Conclusions

Les résultats de cette étude renseignent sur les expériences, les positions et les comportements d’anciens participants aux expériences internationales ainsi que sur les motivations, les aspirations et les besoins liés à leur participation. Étant donné qu’IRCC s’efforce d’accroître la visibilité et la participation des jeunes Canadiens au programme EIC, certaines observations tirées de cette recherche sont présentées ci-dessous aux fins de considération.

Promotion du programme

Pour la plupart des participants, l’idée de partir et vivre à l’étranger a fait son chemin depuis leur plus tendre enfance. Ils estiment que les expériences qu’ils ont vécues au cours de leurs études secondaires ou postsecondaires ont joué un rôle important dans le développement de leur mentalité axée sur le voyage. Les étudiants postsecondaires forment un groupe facile à rejoindre et maximiser la sensibilisation à leur égard serait un moyen efficace de « semer une graine » dans leur esprit. Au moment où ils atteignent l’âge des études postsecondaires, la plupart des étudiants ne sont pas encore confrontés à de sérieuses obligations les contraignant à rester au Canada et se retrouvent dans une position privilégiée pour participer à des programmes d’échanges ou à d’autres initiatives analogues s’ils sont déjà bien disposés à leur égard.

En outre, des recherches antérieures préconisent de sensibiliser les jeunes par l’intermédiaire d’anciens participants au programme EIC, en demandant à ces derniers de faire des présentations ou de passer le mot par le biais des médias sociaux. Ceux-ci pourraient faire office de porte-parole ou d’ambassadeurs, pour non seulement promouvoir le programme, mais aussi apporter aux jeunes désireux de vivre une expérience internationale des conseils et des témoignages. Les participants déclarent systématiquement que le fait de disposer d’une telle ressource leur a été (ou leur aurait été) très utile.

Idéalement, les communications devraient refléter les motivations, les aspirations et les besoins des jeunes candidats à une expérience internationale. Bien que ces motivations aient fait l’objet de la présente étude, il est très probable qu’une analyse quantitative supplémentaire permettrait de découvrir des segments au sein de la population concernée par l’expérience internationale, ce qui favoriserait une communication ciblée et conforme aux valeurs.

Plate-forme d’information centralisée

On constate une nette différence quant aux difficultés rencontrées dans la planification de l’expérience entre ceux qui ont bénéficié d’un soutien organisationnel (employeur, programme d’échanges universitaire ou programme de volontariat) et ceux qui n’en ont pas bénéficié. Une plate-forme d’information centralisée destinée aux jeunes qui envisagent de travailler, d’étudier ou de faire du volontariat à l’étranger, ou qui s’y préparent, regroupant en un seul endroit toutes les informations dont ils auraient besoin, constituerait un outil précieux et pourrait contribuer à réduire ce fossé. Les participants affirment que les informations qu’ils obtiennent en ligne sont souvent dépassées ou contradictoires, et que le fait de disposer d’une source fiable d’informations actualisées et précises dans un « guichet unique » pourrait éliminer ce problème.

Cette plate-forme serait particulièrement utile si elle offrait des informations spécialisées organisées selon que le candidat cherche à travailler, à étudier ou à faire du bénévolat à l’étranger. Comme le démontre la présente étude, ces groupes sont caractérisés par des besoins d’information distincts. De plus, étant donné que peu de participants connaissaient les programmes de voyage offerts par le gouvernement du Canada (et qu’un nombre encore plus restreint d’entre eux avaient envisagé ces programmes pour eux-mêmes), la diffusion d’informations sur EIC au sein de la plate-forme permettrait de mettre en valeur le programme auprès de son public cible.

Informations sur les visas et les impôts

Les difficultés les plus couramment rencontrées par les participants concernent les visas (et toutes demandes connexes) et les informations fiscales relatives aux pays étrangers. Il serait bénéfique pour les jeunes qui entreprennent une expérience internationale d’avoir accès à des informations actualisées et précises sur ces questions, dans un langage simple et accessible. Les détails relatifs à ces questions peuvent sembler accablants et des instructions ou des listes de contrôle clairement présentées permettraient d’apaiser une grande partie de l’anxiété y étant rattachée.

Annexe A : Méthodologie de la recherche

Afin d’atteindre les objectifs de recherche d’IRCC, deux volets d’analyse ont été menés auprès du même public cible, mais selon des axes différents.

Méthodologie du volet qualitatif

Le public cible dans le cadre du volet qualitatif de la communauté en ligne était les jeunes Canadiens qui avaient soit vécu une expérience internationale nécessitant un visa ou un permis de travail, soit participé au programme EIC. Il comprenait des jeunes de la population générale, mais aussi des jeunes de groupes à faible incidence (jeunes LGBTQ2+, jeunes Autochtones, jeunes femmes dans les STIM et jeunes à mobilité réduite ou malentendants) afin de déterminer si et comment leurs opinions différaient de celles de la population générale. Des babillards distincts en anglais et en français ont été mis en place simultanément.

Au total, 115 jeunes âgés de 18 à 40 ans issus de l’ensemble du pays ont participé à l’exercice communautaire en ligne sur une période totale de trois jours, soit du 19 au 21 février 2020. Les participants ont été recrutés dans le cadre du volet quantitatif de l’étude. Tous les répondants admissibles au sondage en ligne ont fait l’objet d’une présélection aux fins de recrutement — notamment par le biais de questions visant à évaluer s’ils répondaient aux critères des publics cibles recherchés. Des invitations ont été envoyées de manière sélective au groupe de recrues admissibles afin d’obtenir un éventail de participants en fonction de critères régionaux, démographiques, linguistiques et autres. Les répondants dont un membre de la famille travaille dans les médias n’ont pas été invités à participer à la phase qualitative.

Les participants à la communauté en ligne ont été informés de l’objectif de l’exercice, du temps devant y être consacré et des rétributions s’y rattachant, et ont reçu des conseils sur la manière de protéger leur vie privée. La méthodologie consistait à éviter toute attrition en réduisant au minimum le délai entre le recrutement et le début de l’exercice qualitatif. Chaque participant s’est vu remettre une rétribution de 100 $ en guise de remerciement pour le temps consacré à la recherche. Les tableaux ci-dessous présentent la répartition démographique des participants à la communauté en ligne.

Tableau 23 : Répartition par sexe des participants à la communauté en ligne
Groupe Babillard en anglais Babillard en français Total
Masculin 47 13 60
Féminin 41 13 54
Autre 1 0 1
Tableau 24 : Répartition par âge des participants à la communauté en ligne
Groupe Babillard en anglais Babillard en français Total
18-24 16 2 18
25-30 20 8 28
31-35 33 5 38
36-40 20 11 31
Tableau 25 : Répartition par région des participants à la communauté en ligne
Groupe Babillard en anglais Babillard en français Total
Atlantique 7 0 7
Québec 5 25 30
Ontario 43 1 44
Prairies 24 0 24
C.-B./Territoires 10 0 10

La communauté en ligne a été rendue possible par l’entremise de la plate-forme de babillard électronique Recollective (programmée et hébergée au Canada). Celle-ci consistait à générer une discussion asynchrone se développant au fur et à mesure que les participants complétaient la recherche. Les répondants étaient appelés à se connecter à la plate-forme pendant deux jours distincts pour y examiner et commenter les messages d’autres participants. Cette approche met l’accent sur les activités individuelles et introspectives et sur les commentaires de modérateurs et d’une plus vaste communauté et incite les participants à exprimer et à expliquer plus ouvertement leurs motivations, leurs préoccupations et leurs sentiments.

Le modérateur appelé à superviser le processus de recherche était Tony Coulson, les babillards étant fournis par notre partenaire, Asking Canadians. Sous la direction de Tony, des analystes d’Environics ont été appelés à publier des commentaires sur le babillard afin de stimuler les échanges et d’interroger les participants pour obtenir de plus amples renseignements de leur part.

Énoncé de limitation :

Cette recherche était de nature qualitative et non quantitative. Ainsi, les résultats donnent une indication des points de vue des participants sur les questions explorées, mais ils ne peuvent toutefois être généralisés à l’ensemble de la population générale ou aux individus des segments ciblés. La recherche qualitative donne un aperçu de l’éventail des opinions exprimées au sein d’une population, plutôt que du poids des opinions exprimées, comme le mesure un sondage quantitatif. Les résultats de la recherche qualitative doivent être considérés comme des données représentatives de la population, plutôt qu’extrapolables à celle-ci.

Méthodologie du volet quantitatif

Le volet quantitatif en ligne visait à atteindre deux objectifs : mesurer l’incidence des jeunes Canadiens ayant participé à une expérience internationale nécessitant un visa ou un permis de travail et/ou ayant participé au programme EIC dans le passé et recueillir des informations auprès de ce groupe sur leur expérience, leur connaissance et leur satisfaction du programme EIC et leurs intentions concernant les expériences internationales.

Plan d’échantillonnage et pondération

Pour mesurer l’incidence des jeunes qui ont participé à une expérience internationale nécessitant un visa ou un permis de travail ou qui ont participé au programme EIC, on a d’abord fait un tri préliminaire pour déterminer si les anciens participants éventuels (citoyens canadiens vivant au Canada âgés de 18 et 40 ans) répondaient aux exigences d’admissibilité du programme EIC. Des participants âgés de plus de 35 ans (jusqu’à 40 ans) y ont été inclus, la recherche étant axée sur la participation antérieure au programme EIC. Étant donné la faible incidence du public cible, aucun quota n’a été fixé, mais au total, 4 046 jeunes répondants ont été identifiés comme satisfaisant à ces critères d’admissibilité. On leur a ensuite posé des questions de présélection afin de déterminer s’ils étaient admissibles au sondage en leur demandant s’ils avaient déjà voyagé à l’étranger ou participé au programme EIC. Au total, 850 jeunes admissibles ont répondu au sondage.

Étant donné que les caractéristiques démographiques du groupe de jeunes Canadiens qui ont déjà participé au programme EIC ou qui ont déjà obtenu un visa pour travailler, étudier ou faire du bénévolat à l’étranger sont inconnues, on a procédé au triage chez un grand nombre de jeunes admissibles au programme afin d’évaluer l’incidence de qualification pour chaque sexe, dans chaque région (voir tableau 1). L’incidence globale de ce groupe au Canada est de 22 %.

Les pondérations en vue du fichier de données final ont été générées en pondérant d’abord l’échantillon de 4 046 cas présélectionnés sur la base de leur expérience internationale et autrement admissibles selon le recensement de 2016, puis en excluant les cas non admissibles (n’ayant pas vécu une expérience internationale antérieurement). Cette procédure a permis de s’assurer que l’ensemble final de données (n=850) tenait compte des variations dans l’incidence de la qualification au sein de chaque groupe de genre ou région. Les données finales correspondent donc à la population des jeunes citoyens canadiens âgés de 18 à 40 ans vivant au Canada, mais tiennent compte de la probabilité que chaque groupe soit qualifié pour participer. Les caractéristiques démographiques de l’ensemble final de données pondérées sont présentées dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 26 : Sexe des participants
Sexe Tous les répondants (n=850)
Masculin 58 %
Féminin 41 %
Autre sexe 1 %
Préfère ne pas le dire <1 %
Tableau 27 : Âge des participants
Âge Tous les répondants (n=850)
18-24 8 %
25-30 25 %
31-35 37 %
36-40 30 %
Tableau 28 : Province des participants
Région Tous les répondants (n=850)
Canada atlantique 4 %
Québec 20 %
Ontario 42 %
Prairies 19 %
C.-B./Territoires 14 %

Comme les sondages par panel en ligne ne comportent pas d’échantillons aléatoires, on ne peut calculer d’estimations officielles de l’erreur d’échantillonnage. Bien que ne comportant pas d’échantillons aléatoires, les sondages en ligne peuvent être utilisés pour sonder la population générale pourvu qu’ils soient bien conçus et qu’ils fassent intervenir un vaste échantillonnage bien étoffé, représentatif et à jour. Les répondants ont été informés quant à la protection de la vie privée et au caractère confidentiel de la recherche.

Conception et mise à l’essai du questionnaire

Environics a adapté le questionnaire de sondage que lui a fourni IRCC afin qu’il répondre aux objectifs de recherche et qu’il serve à la fois d’instrument de sondage quantitatif et de méthode efficace pour recruter des participants admissibles et de qualité pour l’exercice communautaire en ligne qualitatif. Le sondage a permis de présélectionner les répondants admissibles à l’aide de questions sociodémographiques et liées au programme afin d’identifier le public cible du sondage quantitatif et les participants potentiels pour la recherche qualitative.

Une fois finalisé, le sondage en ligne a été traduit en français. La version finale du sondage en ligne et du questionnaire de présélection se trouve à l’annexe B.

Les analystes de données d’Environics ont programmé le questionnaire, puis ont effectué des tests approfondis pour s’assurer de l’exactitude de sa configuration et de la collecte des données à recueillir. Cette validation a permis de s’assurer que le processus de saisie des données était conforme à la logique de base des sondages. Le système de collecte de données gère les invitations d’échantillonnage, les quotas et la logique du questionnaire (schémas de saut, embranchements et plages valables).

Avant de finaliser l’enquête sur le terrain, un prétest (prélancement) a été effectué en anglais et en français. Le prétest a permis d’évaluer le questionnaire en termes de formulation et d’ordre des questions, de sensibilité des répondants à des questions spécifiques et au sondage dans son ensemble, et de déterminer la durée de ce dernier. Il a également testé la mesure de l’aptitude des répondants à participer à l’exercice qualitatif de la communauté en ligne. Comme aucun changement n’était nécessaire à la suite de l’essai préliminaire, les cas de ce dernier (10 en anglais et 10 en français) ont été inclus dans l’analyse.

Travail sur le terrain

Le sondage a été mené par Environics à l’aide d’un environnement Web sécurisé et complet. Les entrevues ont eu lieu du 7 février (sondage de lancement préliminaire) au 21 février 2020. La durée moyenne des entrevues auprès de ceux ayant répondu au sondage quantitatif complet était de 6 minutes.

Tous les répondants ont eu l’occasion de répondre au sondage dans la langue officielle de leur choix. Tous les travaux de recherche ont été menés conformément aux Normes pour la recherche sur l’opinion publique menée par le gouvernement du Canada - Sondages en ligne et aux normes reconnues de l’industrie, ainsi qu’aux lois fédérales applicables (Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, ou LPRPDE).

Taux de participation

Le taux de participation au sondage était de 10 % (calculé comme le nombre d’unités répondantes, divisé par la somme des unités non résolues, des unités non répondantes et des unités répondantes dans le champ de l’enquête). Les résultats sont les suivants :

Tableau 29 : Taux de participation
Nombre total d’adresses courriel utilisées 47 859
Cas non valides 0
Invitations envoyées par erreur à des personnes qui ne se qualifient pas pour l'étude 0
Adresses de courriel incomplètes ou manquantes 0
Non résolus (NR) 42 654
Courriels d'invitation qui rebondissent 0
Invitations qui demeurent sans réponse 42 654
Unités admissibles non répondantes (UA) 347
Pas de réponse de candidats admissibles 0
Refus du répondant 0
Problème de langue 0
Répondants admissibles non disponibles 0
Interruptions prématurées 347
Unités répondantes (UR) 4858
Enquêtes terminées, mais déclarées inadmissibles – quotas atteints 847
Enquêtes terminées, mais déclarées inadmissibles pour d'autres raisons 3161
Enquêtes terminées 850
Taux de participation 10,2 %

Analyse du biais de non-réponse

Comme il n’existe pas de données de recensement sur la composition démographique de la population cible admissible, il n’est pas possible d’effectuer une analyse du biais de non-réponse.

Énoncé de limitation :

Comme les sondages par panel en ligne ne comportent pas d’échantillons aléatoires, on ne peut calculer d’estimations officielles de l’erreur d’échantillonnage. Bien que ne comportant pas d’échantillons aléatoires, les sondages en ligne peuvent être utilisés pour sonder la population générale pourvu qu’ils soient bien conçus et qu’ils fassent intervenir un vaste échantillonnage bien étoffé et à jour.

Annexe B : Instruments quantitatifs et qualitatifs

Les instruments quantitatifs et qualitatifs en anglais et en français sont présentés sous pli séparé.