Expériences LGBTQ2 avec la stigmatisation et la discrimination en milieu de travail 1 Expériences LGBTQ2 avec la stigmatisation et la discrimination en milieu de travail Préparé pour le Bureau du Conseil privé Nom du fournisseur : Delvinia Inc. Mars 2020 Permission de reproduction Cette publication ne peut être reproduite qu’à des fins non commerciales. L’autorisation écrite préalable doit être obtenue auprès du Bureau du Conseil privé à por-rop@pco-bcp.ca © Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2020 Numéro de catalogue : CP22-188/2020F-PDF Numéro international normalisé du livre : 978-0-660-34809-4
Expériences LGBTQ2 avec la stigmatisation et la discrimination en milieu de travail 2 Sommaire Contexte et objectifs Le Bureau du Conseil privé a chargé Delvinia Inc. de mener des entrevues approfondies en ligne sur le vécu des personnes LGBTQ2 relativement à la stigmatisation et à la discrimination en milieu de travail. Bien que les personnes LGBTQ2 bénéficient de protections en milieu de travail partout au Canada, il existe toujours une culture et des normes négatives potentielles au travail qui risquent de conduire à des expériences difficiles pour elles. Le but de ce projet de recherche est d’apprendre comment la stigmatisation et la discrimination anti-LGBTQ2 touchent les employés, non seulement lorsqu’elles se produisent, mais aussi tout au long de leur carrière. L’objectif de cette étude était de recueillir des récits de la stigmatisation et de la discrimination vécues par des personnes LGBTQ2 en milieu de travail. Ces récits visent à fournir des renseignements permettant d’orienter les conversations avec les partenaires internes et externes du gouvernement quant à la nécessité de poursuivre les recherches et d’élaborer des priorités relativement aux politiques. Méthodologie Un sondage a été réalisé auprès d’un panel national en ligne, Qu’en pensez-vous, conformément aux Normes pour la recherche sur l’opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada – Recherche qualitative et aux Normes pour la recherche sur l’opinion publique effectuée par le gouvernement du Canada – Sondages en ligne. Les répondants pouvaient répondre au sondage dans la langue officielle de leur choix. Dans le but de trouver des personnes LGBTQ2 qui occupent un emploi et que l’on pourrait recruter pour des entrevues approfondies de suivi, l’étude a été réalisée en deux parties du 13 au 20 mars 2020 : 1. Dans le cadre de la qualification quantitative, les personnes LGBTQ2 qui occupent un emploi ont été trouvées par voie de présélection au moyen de questions d’auto-identification sur le sexe de naissance, l’identité de genre, l’orientation sexuelle1 et le statut professionnel. 2. Une fois la présélection quantitative terminée, un groupe représentatif de personnes identifiées comme étant LGBTQ2 a été invité à participer à une entrevue qualitative en ligne utilisant un modérateur virtuel d’entrevues en profondeur2 basé sur l’intelligence artificielle. La participation à ces entrevues était entièrement volontaire. Les données et les tableaux qui figurent ici sont pondérés en fonction de la représentation nationale du sexe, de l’âge et de la région, selon les plus récentes données de recensement de Statistique Canada. 1 Les questions requises pour repérer les personnes LGBTQ2 sont basées sur les normes de Statistique Canada. 2 Des renseignements détaillés sur Qu’en pensez-vous, le processus de recrutement et modérateur virtuel se trouvent dans la section Description détaillée de la recherche et des constatations.
Expériences LGBTQ2 avec la stigmatisation et la discrimination en milieu de travail 3 Exemple de profil Dans l’ensemble, 3 002 répondants ont répondu aux questions filtres de la partie quantitative de l’étude. Afin de minimiser le biais de non-réponse et de s’assurer que l’échantillon total est représentatif de la population active canadienne, des quotas stricts ont été mis en place pour l’âge et la région des répondants. Toute variation mineure dans les données finales a été corrigée en pondérant les données selon les normes nationales définies par les données de recensement les plus récentes de Statistique Canada3,4. L’échantillon total ne comprend que des membres de la population active. Il s’agit de Canadiens et de Canadiennes qui travaillent à temps plein (35 heures ou plus par semaine), à temps partiel (moins de 35 heures par semaine) ou à leur compte, et qui travaillent tous pour des organisations qui comptent au moins deux salariés. La partie qualitative de l’étude a été réalisée par 62 répondants qui s’étaient identifiés comme étant LGBTQ2 et qui étaient prêts à répondre à d’autres questions sur leur vécu en milieu de travail. Les retombées ont été naturelles, avec un contrôle d’échantillon minimal sur les participants choisis pour l’entrevue. Afin d’assurer la diversité de l’échantillon, des quotas souples (au moins un questionnaire rempli) ont été appliqués pour chaque groupe démographique de personnes identifiées comme étant LGBTQ2. Au total, 20 personnes ont participé à l’entrevue avec le modérateur virtuel en français et 42, en anglais. La durée moyenne de celle-ci était de six minutes en tout n = 62), avec une moyenne de 10 minutes pour les personnes qui ont fait l’objet de stigmatisation et de discrimination en milieu de travail (n = 16). Remarque sur l’interprétation : Comme pour toute étude qualitative, les résultats sont directionnels et ne peuvent être projetés statistiquement à la population cible. Sommaire des principales constatations Au total, 8,8 % de la population active canadienne s’identifie comme étant LGBTQ2. Parmi ces personnes : • 4,9 % des répondants s’identifient comme étant gais ou lesbiennes, c’est-à-dire qu’ils sont attirés sexuellement par des personnes du même sexe; • 3,3 % des répondants s’identifient comme étant bisexuels, c’est-à-dire qu’ils sont attirés sexuellement par des personnes des deux sexes; • 0,6 % des répondants s’identifient comme étant transgenres, c’est-à-dire que leur identité ou leur expression de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été attribué à la naissance. Principales constatations qualitatives Soixante-deux (62) répondants ont été interviewés par le modérateur virtuel, dont 20 en français et 42 en anglais. Les répondants étaient bien représentés au chapitre de l’orientation sexuelle (gai ou lesbienne, n = 34; 3 Statistique Canada 2020. Tableau 14-10-0017-01, Caractéristiques de la population active selon le sexe et le groupe d’âge détaillé, données mensuelles non désaisonnalisées (x 1 000). DOI : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1410001701&request_locale=fr. 4 Statistique Canada 2020. Tableau 14-10-0287-03. Caractéristiques de la population active selon la province, données mensuelles désaisonnalisées. DOI : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1410028703&request_locale=fr.
Expériences LGBTQ2 avec la stigmatisation et la discrimination en milieu de travail 4 bisexuel(le), n = 25; autre, n = 3). La majorité des répondants (n = 60) se sont dits cisgenres, mais deux répondants (n = 2) se sont dits transgenres ou autre. D’après la description de leur milieu de travail actuel, on constate que les répondants sont dans un large éventail de professions (éducation, immobilier, travail manuel, gestion, secteur professionnel, armée, secteurs public et privé) et diverses situations professionnelles (bureau, usine, sur la route, sur les chantiers) et durées de fonction. Moins de la moitié (n = 29) ont déclaré que leur identité de genre ou leur orientation sexuelle est connue de la plupart des personnes ou de toutes les personnes au travail, tandis que les autres répondants (n = 33) ont dit que leur identité de genre ou leur orientation sexuelle est connue de certaines personnes ou n’est pas du tout connues au travail. Les raisons de cette absence de connaissance varient, mais un thème clé, que leur identité de genre ou leur orientation sexuelle ne soit connue que de certaines personnes ou ne soit pas connue du tout, est que le répondant estime que ce n’est pas nécessaire ou qu’il se sent plus à l’aise de ne pas divulguer cette information. Environ le quart des répondants (n = 16) ont déclaré avoir fait l’objet de stigmatisation ou de discrimination dans leur milieu de travail actuel. Souvent, la stigmatisation ou la discrimination est liée à une insensibilité générale aux stéréotypes, au langage et aux blagues qui leur donne l’impression d’être une personne étrangère et, dans une moindre mesure, à des injures ouvertes. Une partie de cette stigmatisation ou discrimination est implicite, en ce sens qu’elle prend l’apparence d’un autre problème qui, selon eux, a eu des répercussions sur leur avancement professionnel. Parmi les répondants qui ont fait l’objet de stigmatisation ou de discrimination dans leur milieu de travail actuel (n = 16), très peu ont abordé officiellement la question avec leur employeur (n = 4). Lorsque le problème a été abordé officiellement, la plupart des répondants ont estimé que leur employeur avait mis en place des mécanismes clairs pour signaler le problème et qu’ils étaient satisfaits du résultat. Les mécanismes de signalement du problème comprenaient des politiques claires en milieu de travail, des documents écrits et la possibilité de tenir des conversations franches. La majorité des répondants qui ont fait l’objet de stigmatisation ou de discrimination dans leur milieu de travail actuel n’ont pas abordé officiellement la question avec leur employeur (n = 12). Les raisons sous-jacentes sont généralement liées à la crainte que cela ne change rien et que la situation puisse s’aggraver. Il y avait un certain espoir d’amélioration, mais les répondants estimaient que l’on pourrait en faire davantage pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination au travail, notamment en adoptant des politiques claires et en montrant l’exemple. Parmi ceux qui disent ne pas avoir fait l’objet de stigmatisation ou de discrimination dans leur milieu de travail actuel, la plupart ont affirmé que c’est surtout parce que leur milieu de travail est inclusif (n = 28) ou que leur identité de genre ou leur orientation sexuelle n’y est pas connue (n = 14). Ceux qui estiment que leur milieu de travail est inclusif ont attribué cela à la nature du secteur dans lequel ils travaillent et à l’ouverture d’esprit de leurs collègues. Certains ont parlé également des politiques en place et d’un environnement où règne une tolérance zéro à l’égard de toute forme de stigmatisation ou de discrimination (pas seulement liée à l’identité de genre ou à l’orientation sexuelle). Lorsqu’on leur a demandé leurs dernières réflexions sur la manière dont les milieux de travail en général pourraient être plus inclusifs, beaucoup d’entre eux ont évoqué la nécessité de veiller à ce que des politiques
Expériences LGBTQ2 avec la stigmatisation et la discrimination en milieu de travail 5 claires soient mises en place. Plusieurs ont évoqué l’importance que la direction donne le bon exemple par son langage et son comportement appropriés. En outre, le sentiment de chacun des participants a été analysé à l’aide de l’interface de programmation d’application (API) Google Cloud Language. (Une API est un intermédiaire logiciel qui permet à deux applications de se parler. Dans le cas présent, le modérateur virtuel fait appel à Google Cloud Language pour connaître le score de sentiment pour chaque réponse.) Pour l’ensemble des participants et des réponses, le sentiment général moyen était neutre. Toutefois, un sentiment négatif a été observé dans environ la moitié des réponses lorsque les participants ont fait part de leur situation spécifique au travail et de la stigmatisation et de la discrimination qu’ils ont vécues.
Expériences LGBTQ2 avec la stigmatisation et la discrimination en milieu de travail 6 Remarques à l’intention des lecteurs • Tous les résultats quantitatifs figurant dans le rapport sont exprimés en pourcentage, sauf indication contraire. • Le cas échéant, la taille de l’échantillon non pondéré pour les différents groupes démographiques est indiquée entre parenthèses sous le tableau. • Tous les résultats qualitatifs sont exprimés par des chiffres afin d’éviter toute implication indiquant que les résultats peuvent être projetés. • Le nombre de répondants change tout au long du rapport, car des questions ont été posées à des sous-échantillons de répondants au sondage. Les lecteurs doivent en être conscients et faire preuve de prudence lorsqu’ils interprètent des résultats basés sur un nombre restreint de répondants. • Le questionnaire du sondage (y compris les questions posées dans l’expérience qualitative avec le modérateur virtuel) est annexé au rapport. • Les données tabulées sont disponibles sous pli séparé. Valeur du contrat : 24 860 $ (TVH comprise) Déclaration de neutralité politique À titre de cadre supérieur de Delvinia Inc., je certifie par la présente que les livrables respectent pleinement les exigences de neutralité politique du gouvernement du Canada exposées dans la Politique de communications du gouvernement du Canada et la Procédure de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique. En particulier, les livrables ne renferment aucune référence aux intentions de vote, aux préférences de parti politique, à la cote de popularité ou aux indices de rendement d’un parti politique ou de son chef. Document original signé par Raj Manocha Directeur des revenus Delvinia Inc.