Le gouvernement du Canada dans l’actualité (tous les lieux)
Chaque rencontre a débuté par une discussion sur ce que les
participants avaient vu, lu ou entendu à propos du gouvernement du
Canada dans les jours précédents. Une foule de mesures et
d’initiatives leur sont revenues à l’esprit, dont le dépôt du budget
fédéral 2023, les interruptions de travail des fonctionnaires en
raison de la grève déclenchée par les membres de l’Alliance de la
Fonction publique du Canada (AFPC), la décision du gouvernement du
Canada de hausser le salaire minimum fédéral à compter du 1er
avril 2023, l’annonce de la Banque du Canada concernant le maintien
de son taux d’intérêt à 4,5 %, la reprise par l’Agence du Revenu du
Canada (ARC) de ses activités de recouvrement des dettes auprès des
contribuables ayant un solde dû et les enquêtes en cours au sujet
des allégations d’ingérence de la Chine au Canada lors des récentes
élections fédérales.
Les participants se sont également souvenus de mesures et
d’initiatives du gouvernement du Canada sur la scène internationale.
Il a ainsi été question de l’aide financière et militaire continue
apportée à l’Ukraine, de la suspension temporaire des activités
diplomatiques canadiennes au Soudan à la suite d’une recrudescence
de la violence et de l’agitation civile au pays et de la
participation du premier ministre au sommet Global Citizen NOW dont
l’objectif consiste à trouver des stratégies à long terme pour
s’attaquer à des questions urgentes, comme les changements
climatiques, l’insécurité alimentaire et l’inégalité de genre
partout dans le monde.
Consommation de nouvelles (fréquents consommateurs de médias de
grandes villes du Québec, résidents de grandes villes et de villes
de taille moyenne du Québec)
Deux groupes du Québec ont discuté brièvement de leurs habitudes de
consommation de nouvelles. Invités à nommer leurs principales
sources de nouvelles, les participants des deux groupes ont cité des
réseaux de télévision tels que TVA, des médias écrits, dont La
Presse et Le Journal de Montréal, et des émissions de radio,
notamment de Radio-Canada. Un certain nombre disaient se renseigner
sur les plateformes de médias sociaux comme Twitter, Instagram et
Facebook ou grâce au bouche-à-oreille auprès de la famille, des amis
et des collègues. Appelés à dire comment ils faisaient pour décider
si une source de nouvelles était digne de confiance ou non, de
nombreux participants affirmaient s’efforcer de vérifier
l’information sur d’autres sources, y compris l’absence de parti
pris de la part du journaliste ou de l’organisme de presse. Lorsque
nous leur avons demandé où ils obtenaient des nouvelles ou de
l’information sur le gouvernement du Canada, la plupart ont
mentionné des sources officielles, notamment les sites Web fédéraux,
les comptes vérifiés des plateformes comme LinkedIn et des médias de
confiance tels que Radio-Canada et La Presse.
Mesures présentées dans le budget 2023 (résidents de grandes villes
de la Saskatchewan et du Manitoba)
Un groupe a discuté plus longuement des mesures annoncées dans le
cadre du budget fédéral 2023. Personne ne se souvenait au départ de
mesures ou d’initiatives contenues dans le budget, mais
lorsqu'interrogés explicitement à ce sujet, plusieurs participants
disaient avoir entendu parler de l’annonce relative au remboursement
unique pour l’épicerie destiné aux Canadiens à faible revenu qui
peinent actuellement à composer avec le coût de la vie. Même s’ils
s’attendaient à ce que cette mesure soit utile à certains ménages à
court terme, tous convenaient qu’elle aurait peu d’impact à long
terme pour aider les Canadiens à gérer le coût de la vie. Invités à
dire s’ils avaient entendu parler de l’annonce concernant
l’élargissement des critères d’admissibilité à la nouvelle
Prestation dentaire canadienne, plusieurs ont répondu par
l’affirmative. Malgré le fait qu’ils n’en profiteraient pas
eux-mêmes, pratiquement tous les participants jugeaient cette
initiative importante.
Pont de Québec (aînés de la ville de Québec occupant un emploi)
Un groupe a pris part à une brève discussion sur le pont de Québec.
Nous avons d’abord demandé aux participants ce qu’ils avaient vu, lu
ou entendu récemment au sujet du pont. Si quelques-uns avaient
l’impression que le pont nécessitait des travaux d’entretien et de
peinture, personne n’a été en mesure de donner des précisions à ce
sujet. À la question de savoir qui était responsable du pont de
Québec, plusieurs pensaient que la Compagnie des chemins de fer
nationaux du Canada (le CN) en était le propriétaire-exploitant et
que l’entretien courant du pont relevait principalement du CN. Tous
considéraient le pont comme un enjeu important pour Québec et le
jugeaient encore essentiel pour faciliter le transport routier,
ferroviaire et piétonnier dans la province. Invités à dire si le
gouvernement fédéral devrait envisager d’acquérir le pont du CN,
pratiquement tous les participants étaient favorables à cette idée,
compte tenu du rôle vital que le pont joue dans les infrastructures
et l’économie du Québec.
Priorités et performance du gouvernement du Canada (tous les lieux)
Tous les groupes ont pris part à des discussions sur divers
problèmes auxquels les Canadiens sont confrontés à l’heure actuelle,
et donné leur opinion de la gestion qu’en fait le gouvernement
fédéral. Nous leur avons d’abord demandé dans quels domaines le
gouvernement fédéral leur semblait avoir fait du bon travail ces
derniers temps. Les participants ont fourni un éventail de réponses.
Ils ont mentionné les soins de santé abordables au Canada et la
perception qu’ils sont de grande qualité, les prestations et
soutiens offerts, tels que l’Allocation canadienne pour enfants
(ACE) et l’assurance-emploi (AE), les mesures prises par le
gouvernement fédéral pour s’attaquer à des priorités comme les
changements climatiques, la place prioritaire accordée à la
diversité et à l’inclusivité au sein de la société canadienne, la
hausse des niveaux d’immigration, l’aide internationale apportée à
d’autres pays, dont l’Ukraine, et les efforts pour favoriser la
réconciliation avec les peuples autochtones.
Les participants ont également signalé différents domaines dans
lesquels le gouvernement du Canada pourrait faire mieux. Ils ont
cité l’accès aux soins de santé et les délais d’attente prolongés
affectant les services d’urgence, l’inflation et le coût élevé de la
vie, les pénuries perçues de personnel enseignant et d’autres types
d’éducateurs aux niveaux primaire et secondaire, l’augmentation du
déficit national et les arriérés perçus relativement au traitement
de documents importants, dont les demandes d’immigration et de
passeport.
Questionnés sur les principaux enjeux auxquels le gouvernement du
Canada devrait accorder la priorité à l’avenir, beaucoup de
participants ont de nouveau fait part de préoccupations relatives à
l’inflation et à la hausse du coût de la vie. Selon eux, le
gouvernement fédéral devrait en faire plus afin de rendre la vie
plus abordable pour les Canadiens, grâce notamment à des mesures
touchant l’épicerie, le carburant, le logement, le prix des forfaits
cellulaires et d’autres secteurs essentiels. Aux yeux de nombreux
participants, il fallait veiller à améliorer le système de santé, y
compris réduire les temps d’attente, faire en sorte que les médecins
et infirmières puissent exercer plus facilement au Canada et
investir davantage dans les domaines tels que la santé mentale. Il
importait aussi selon les participants d’apporter des améliorations
aux infrastructures routières et autoroutières, de développer les
réseaux de transport en commun, d’accroître les ressources dans les
secteurs de l’éducation et des forces de l’ordre et de s’attaquer
aux enjeux persistants liés aux changements climatiques et à la
réconciliation.
Transport en commun (usagers du transport en commun de la RGT)
Les participants de la région du Grand Toronto (RGT) ont discuté
brièvement du transport en commun. Ils ont tous mentionné utiliser
régulièrement le transport en commun. Invités à dire quel ordre de
gouvernement était responsable du transport en commun, la plupart
pensaient que ce domaine relevait principalement des provinces. Pour
ce qui est du rôle du gouvernement du Canada sur ce plan, plusieurs
participants avaient l’impression que les fonds fédéraux servaient
souvent à construire de nouvelles infrastructures de transport en
commun ainsi qu’à améliorer et entretenir les réseaux existants.
Questionnés sur ce que devraient être les principaux objectifs du
gouvernement du Canada en matière de transport en commun, un grand
nombre de participants croyaient qu’il fallait en faire plus pour
faciliter l’accès à ces services. De plus, il était nécessaire
d’après eux de rendre le transport en commun plus abordable et
d’offrir des réductions aux Canadiens à faible revenu qui empruntent
le transport en commun pour vaquer à leurs activités quotidiennes.
D’autres étaient d’avis qu’une plus grande attention devait être
accordée à la sécurité dans le transport en commun, car il y avait
eu une hausse marquée des incidents de harcèlement et des crimes
violents dans les trains et les autobus au cours des dernières
années.
Lorsque nous leur avons demandé à quel point il est important que le
gouvernement fédéral investisse dans l’électrification du transport
en commun, les participants avaient des points de vue partagés. Si
certains jugeaient essentiel de réduire dans toute la mesure du
possible les émissions, pratiquement autant de participants
pensaient que l’électrification aurait peu d’impact dans la lutte
contre les changements climatiques. Plutôt que de mettre l’accent
sur l’électrification des réseaux de transport terrestre, notamment
d’autobus, quelques-uns recommandaient d’investir davantage dans
l’accroissement des capacités et le prolongement des lignes de
métro, estimant ces réseaux plus écoénergétiques à long terme.
Langues officielles (résidents de grandes villes et de villes de
taille moyenne du Québec)
Un groupe composé de résidents du Québec a discuté de la question
des langues officielles du Canada ainsi que de la protection et la
promotion du français à l’échelle du pays. La plupart considéraient
ces enjeux comme une priorité importante sur laquelle le
gouvernement du Canada devait se concentrer, car les francophones
vivant à l’extérieur du Québec avaient accès à moins de soutiens et
ressources dans leur langue que les anglophones du pays. À la
question de savoir si le gouvernement du Canada était sur la bonne
voie à cet égard (tant au Québec qu’ailleurs au pays), il y avait
pratiquement autant de personnes qui disaient que oui que de
participants qui se disaient indécis ou pas assez informés pour se
prononcer. Très peu de participants jugeaient que le gouvernement
fédéral faisait fausse route. En ce qui concerne d’autres mesures
que le gouvernement fédéral pourrait prendre pour soutenir la langue
française au Canada, il fallait d’après plusieurs investir plus de
ressources pour former des éducateurs francophones et offrir un
meilleur accès aux services en français dans toutes les
collectivités canadiennes.
Nous avons présenté aux participants une liste de priorités en
matière de langues officielles et demandé de choisir celles qui
auraient le plus d’impact à leur avis. Ces derniers considéreraient
les initiatives visant à augmenter le financement des écoles pour
les communautés francophones hors Québec et à investir pour
améliorer l’accès aux programmes d’immersion en français et de
français langue seconde dans tout le pays comme les plus importantes
priorités sur lesquelles le gouvernement du Canada devait
travailler. Par ailleurs, il était primordial selon plusieurs que le
gouvernement du Canada se concentre sur les objectifs consistant à
garantir l’égalité des langues française et anglaise au Canada et à
s’assurer que chaque Canadien peut être entendu et compris par un
juge dans la langue officielle de son choix devant un tribunal.
Perspectives économiques (résidents de grandes villes de l’Ontario
travaillant dans le secteur financier)
Nous avons posé quelques questions supplémentaires aux participants
du groupe composé de résidents de l’Ontario travaillant dans le
secteur financier concernant leurs perspectives et attentes
relatives à l’économie canadienne. La plupart pensaient que
l’économie était en proie à d’importantes difficultés à l’heure
actuelle, qu’elle était devenue de plus en plus instable et qu’une
récession était possible dans un avenir rapproché. Partageant leurs
perspectives au sujet de l’économie canadienne dans les douze
prochains mois, plusieurs s’attendaient à ce qu’un grand nombre de
ménages continuent de faire face à des pressions financières et que
les entreprises soient de plus en plus nombreuses à prendre des
mesures de compression des coûts, comme des mises à pied, dans les
mois à venir.
Questionnés sur l’importance pour la croissance économique du plan
du gouvernement fédéral d’offrir des services universels de garde
d’enfants à 10 $ par jour (en moyenne), les participants ont formulé
des avis partagés. Ils étaient nombreux à penser qu’il serait bon
pour l’économie, car il permettrait à un plus grand nombre de
parents (en particulier des mères) de retourner sur le marché du
travail tout en aidant les familles canadiennes à élever de jeunes
enfants. D’autres estimaient en revanche que cette initiative
n’aurait qu’un impact modéré sur l’ensemble de l’économie,
puisqu’elle profiterait avant tout aux parents de jeunes enfants
plutôt qu’à la population générale. Nous avons demandé aux
participants s’ils croyaient que les investissements dans les
énergies et les technologies propres auraient un impact positif sur
l’économie canadienne. La plupart s’attendaient à ce qu’ils aient
peu d’incidence. À leur avis, toute croissance économique dans ce
secteur serait probablement neutralisée par les coûts initiaux
élevés associés à ces investissements.
Les aînés (aînés de la ville de Québec occupant un emploi)
Un groupe a pris part à une discussion supplémentaire sur les enjeux
auxquels sont confrontés les aînés canadiens. Tous les participants
étaient âgés de 55 ans ou plus et occupaient présentement un emploi.
Interrogés au sujet des principaux enjeux auxquels les aînés
faisaient face à l’heure actuelle, les participants ont nommé de
nombreux domaines. Beaucoup se sont dits préoccupés à propos des
prestations destinées aux aînés, notamment celles versées au titre
de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Régime de pension du
Canada (RPC), certains estimant qu’il fallait augmenter
considérablement les montants de ces soutiens pour tenir compte de
la hausse du coût de la vie. Plusieurs ont également cité les
problèmes à se loger, y compris la capacité des aînés canadiens à
avoir accès à un logement sécuritaire et abordable. D’après les
participants, d’autres efforts étaient nécessaires afin de rendre
les logements pour aînés plus abordables et s’assurer que les
personnes âgées obtiennent des soins à domicile, notamment de la
part de préposés aux services de soutien à la personne (PSSP).
Tous convenaient que le gouvernement du Canada faisait actuellement
fausse route pour ce qui est d’aider les aînés à composer avec le
coût de la vie. En ce qui concerne le prix des logements, certains
recommandaient au gouvernement fédéral d’offrir davantage de
subventions au logement et d’options de logement abordable aux
aînés, en particulier ceux dont le revenu est fixe. Invités à dire
si le coût élevé de la vie en ce moment avait eu un impact sur leurs
plans de retraite, tous ont répondu par l’affirmative. Un certain
nombre craignaient d’avoir à retourner éventuellement sur le marché
du travail une fois à la retraite. D’autres s’attendaient à devoir
repousser leur retraite d’au moins cinq ans pour pouvoir épargner
davantage.
Budget 2023 (résidents de grandes villes de l’Alberta, résidents du
nord de l’Ontario)
Dans deux groupes, les participants ont discuté du budget fédéral
déposé le 28 mars 2023. Ils n’étaient que quelques-uns à en avoir
entendu parler et à avoir écouté l’annonce en direct. Invités à
décrire le thème central du budget, les participants ont mentionné
les soins de santé, l’énergie propre, la réconciliation avec les
peuples autochtones et l’élargissement de la Prestation dentaire
canadienne. Lorsque nous leur avons expliqué que les priorités du
budget de 2023 étaient de rendre la vie plus abordable pour les
Canadiens, améliorer le système de santé public et faire croître
l’économie propre, presque tous ont réagi favorablement. Les
participants étaient généralement d’avis que ces secteurs étaient
les plus préoccupants pour les Canadiens et nécessitaient une plus
grande attention du gouvernement fédéral. Questionnés à savoir si le
gouvernement du Canada était sur la bonne voie en ce qui concerne
ces priorités, les participants ont eu des réactions mitigées.
Plusieurs croyaient que bien qu’il ait intensifié ses efforts
dernièrement pour régler ces enjeux, bien peu de progrès avaient été
réalisés.
Nous avons par la suite présenté aux participants une liste des
mesures annoncées dans le cadre du budget et leur avons demandé de
choisir celle qui d’après eux aurait le plus grand impact. Les
initiatives présentées au groupe de l’Alberta visaient
principalement à rendre le coût de la vie plus abordable pour les
Canadiens. Parmi les mesures présentées, celles qui consistent à
réduire les frais indésirables et à sévir contre les prêts à
conditions abusives ont obtenu le plus grand appui des participants.
Celle qui vise à augmenter la portion fédérale des bourses d’études
postsecondaires de 40 % a aussi suscité des réactions très
favorables, certains croyant qu’elle contribuerait sans doute à
rendre les études postsecondaires plus accessibles et par
conséquent, à accroître les possibilités économiques pour les
Canadiens. Le remboursement unique pour l’épicerie accordé aux
ménages à faible revenu a reçu un appui modéré, certains étant
d’avis qu’il ne règlerait pas les problèmes d’abordabilité à long
terme. Quelques participants seulement ont choisi le lancement du
nouveau Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première
propriété et l’établissement d’un droit à la réparation des biens.
Les résidents du nord de l’Ontario étaient invités à examiner une
liste de mesures qui visent à améliorer le système de santé public.
Les participants ont préféré l’initiative du gouvernement du Canada
qui consiste à aller de l’avant avec les nouvelles ententes de
financement avec les provinces et territoires pour s’attaquer aux
pénuries de médecins et d’infirmières et réduire les temps d’attente
pour les services d’urgence et les tests diagnostiques. Plusieurs
ont également souligné l’importance de la mesure qui vise à lutter
contre la crise des opioïdes en finançant d’autres initiatives de
réduction des méfaits et traitements. La préservation de l’accès à
l’avortement et aux autres services de santé sexuelle et
reproductive, de même que l’élargissement des critères
d’admissibilité à la Prestation dentaire canadienne ont également
été perçus comme des mesures importantes par plusieurs participants.
Quelques-uns seulement ont choisi les initiatives qui consistent à
moderniser le système de soins de santé grâce à une collecte de
données améliorée et à élargir les critères d’admissibilité à
l’exonération du remboursement des prêts pour les médecins et les
infirmières qui choisissent de travailler dans les communautés
rurales et éloignées.
Nous avons également présenté aux deux groupes de l’information sur
deux priorités visant à faire croître l’économie propre, soit la
création d’un nouveau crédit d’impôt pour appuyer la production de
technologies propres et la création d’un nouveau crédit pour
encourager les investissements visant à renforcer le réseau
d’électricité propre au Canada. Dans le premier cas, plusieurs
participants étaient incertains de l’impact positif d’une telle
initiative. Tandis que quelques-uns espéraient qu’elle mène à la
création d’emplois bien rémunérés et à une activité accrue dans le
secteur minier, plusieurs étaient d’un autre avis. De nombreux
participants ont exprimé des doutes à l’égard de cette initiative en
raison des impacts négatifs de l’extraction des minéraux critiques
sur l’environnement. En parlant de ce qui arriverait selon eux si le
gouvernement fédéral ne priorisait pas les investissements dans les
technologies propres, la plupart s’entendaient pour dire que le
Canada prendrait du retard sur les autres pays, tant sur le plan
économique qu’environnemental.
Sur la question du crédit d’impôt visant à renforcer le réseau
d’électricité propre au pays, même si plusieurs étaient d’avis que
cette initiative contribuerait à créer des emplois et à assurer la
croissance économique dans ce secteur, d’autres avaient des doutes
quant aux avantages sur le plan environnemental. Quelques-uns ont
exprimé l’avis que la production massive d’électricité requise pour
qu’une proportion importante de Canadiens utilise les technologies
comme les véhicules électriques aurait sans doute des impacts
négatifs sur l’environnement, et croyaient que cette mesure ne
permettrait pas de réduire suffisamment les émissions de gaz à effet
de serre. Questionnés sur les raisons pour lesquelles le
gouvernement du Canada accordait la priorité à cette initiative, bon
nombre de participants avaient l’impression que c’était la direction
que prenait l’économie mondiale et que pour demeurer compétitif et
compatible avec ses partenaires commerciaux, le Canada devait
également investir pour renforcer son réseau électrique.
En ce qui concerne le budget dans son ensemble, plusieurs
s’entendaient pour dire que les mesures discutées avaient amélioré
leurs impressions des objectifs globaux du gouvernement fédéral.
Bien qu’ils fussent généralement d’avis que le succès du budget
reposait essentiellement sur l’efficacité de la mise en œuvre de ces
initiatives dans les mois à venir, la plupart des participants
croyaient que le gouvernement du Canada avait choisi les bonnes
priorités. La majorité s’entendait pour dire que si elles étaient
mises en œuvre, ces initiatives auraient des répercussions positives
sur l’économie, l’environnement et la santé globale des Canadiens.
Image de marque du Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes (résidents de grandes villes de
l’Alberta)
Les participants d’un groupe ont pris part à une discussion sur le
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
(CRTC) et évalué des visuels et des phrases conçus pour renseigner
les Canadiens au sujet de la
Loi sur la diffusion continue en ligne (projet de loi
C-11). Très peu d’entre eux connaissaient le CRTC et son mandat.
Lorsque nous avons montré au groupe le concept créatif en cours
d’élaboration par le CRTC, les premières réactions ont varié. Alors
que la plupart des participants ont trouvé le concept positif,
chaleureux et moderne, quelques-uns n’étaient pas d’accord. Selon
eux, la juxtaposition du rouge, de l’orange et du vert dans certains
encadrés jurait et leur faisait penser à des feux de circulation.
Par ailleurs, les images contenant une caméra leur semblaient un peu
étriquées ou surchargées par rapport à celles sans caméra, qui
évoquaient un plus grand sentiment d’appartenance à la communauté et
une plus grande liberté d’expression.
Tournant ensuite leur attention sur le texte qui accompagne le
concept, les participants ont lu une liste de phrases qui pourraient
servir dans le cadre de cette campagne d’information. Parmi les
choix proposés,
Vos histoires à votre façon, Une loi moderne sur la
radiodiffusion
et Plus d’histoires à votre façon ont recueilli des niveaux
d’appui comparables. Personne n’a retenu
Nos histoires à votre façon. D’après les participants qui
préféraient Une loi moderne sur la radiodiffusion, ce slogan
était le plus direct et allait peut-être apaiser d’éventuelles
inquiétudes concernant la censure sur Internet susceptible d’être
associée selon eux à la
Loi sur la diffusion en continu en ligne. Ceux qui avaient
choisi la phrase Vos histoires à votre façon trouvaient
qu’elle communiquait bien l’idée que cette loi favoriserait les
contenus les plus significatifs aux yeux des Canadiens. Enfin,
Plus d’histoires à votre façon a paru à plusieurs
participants comme l’option la plus progressiste, car elle évoquait
l’inclusion de plus nombreux récits reflétant la diversité de la
société canadienne ainsi que l’importance de présenter une multitude
de perspectives.
Tarification du carbone (résidents du nord de l’Ontario, résidents
de petites villes et de villes de taille moyenne du Canada
atlantique)
Deux groupes ont eu une discussion portant sur le système de
tarification du carbone du gouvernement fédéral. Lorsque nous avons
demandé aux participants s’ils avaient vu, lu ou entendu quoi que ce
soit au sujet de la tarification du carbone au Canada, la plupart
ont répondu que oui. Certains se réjouissaient de l’introduction de
cette mesure, car elle encouragerait des comportements plus durables
et une réduction des émissions, mais presque autant la
désapprouvaient. Selon ces derniers, la tarification du carbone
avait alimenté la hausse des coûts à la consommation, de sorte que
certains Canadiens peinaient à payer les biens et les services
essentiels. Un petit nombre de participants seulement connaissaient
l’expression « incitatif à agir pour le climat ». Selon certains, il
s’agissait d’un montant versé aux Canadiens qui adoptent des
comportements écoresponsables, tandis que selon d’autres, c’était un
rabais offert lors de l’installation de panneaux solaires, par
exemple, ou à l’achat d’un véhicule à zéro émission (VZE).
Même si la plupart des participants étaient satisfaits de voir le
gouvernement fédéral encourager les Canadiens à réduire leur
empreinte carbone et opter pour des comportements plus durables,
presque tous jugeaient le système de tarification du carbone trop
compliqué et doutaient que l’initiative permette de réduire les
émissions à grande échelle. Beaucoup ont dit ne pas comprendre
pourquoi une bonne partie des recettes perçues par l’entremise de ce
programme était retournée aux Canadiens au lieu d’être réinvestie
dans des initiatives axées sur la durabilité ou des subventions pour
les projets de rénovation résidentielle. Quant à savoir si cette
initiative aiderait à combattre les changements climatiques, presque
tous les participants avaient l’impression que non.
Changements climatiques (parents de la classe moyenne de la
Nouvelle-Écosse, résidents du nord de la Colombie-Britannique)
L’environnement et les changements climatiques ont fait l’objet de
discussions dans deux groupes. Nos questions ont principalement
porté sur les gestes à poser pour devenir plus écoresponsable au
quotidien ainsi que sur les conséquences possibles des changements
climatiques et les mesures d’adaptation requises pour remédier à ce
problème croissant.
Comportements associés aux changements climatiques (parents de la
classe moyenne de la Nouvelle-Écosse)
Les résidents de la Nouvelle-Écosse ont discuté des gestes et des
comportements que chacun peut adopter pour être plus respectueux de
l’environnement dans ses activités quotidiennes. Très peu de
participants estimaient que les particuliers ont un rôle à jouer
dans la lutte contre les changements climatiques, et plusieurs ont
émis l’opinion qu’une action de cet ordre aurait sans doute peu ou
pas d’effets vu l’ampleur considérable du problème. Invités à donner
des exemples de gestes ou de comportements personnels qui
contribueraient à atténuer les effets de changements climatiques,
les participants ont cité le recyclage, l’achat de produits avec
moins d’emballage, le covoiturage, le télétravail ou le recours à
des modes de transport actif comme le vélo ou la marche dans la
mesure du possible. Parmi les gestes pour le climat les plus
difficiles à poser, plusieurs participants ont mentionné les coûts
élevés de nombreuses mesures avantageuses au plan de
l’environnement, par exemple les projets de rénovation domiciliaire,
l’achat d’un véhicule électrique (VE) et le choix de consommer des
aliments locaux ou biologiques.
Lorsque nous leur avons demandé si la plupart des Canadiens se
préoccupaient des changements climatiques, certains participants ont
répondu que oui, mais un nombre pratiquement équivalent trouvaient
que ce problème retenait peu l’attention en ce moment. Personne ne
croyait se soucier davantage des changements climatiques que la
plupart des Canadiens, tout le monde jugeant que son niveau de
préoccupation correspondait grosso modo à la moyenne. À la question
de savoir si les actions individuelles, lorsque cumulées, peuvent
avoir un effet positif sur le changement climatique, certains
étaient d’avis que oui, mais d’autres avaient la ferme conviction
qu’il faudrait plutôt cibler les pratiques des grands émetteurs
industriels. Quant aux mesures fédérales qui auraient le plus
d’effets contre les changements climatiques, les participants ont
évoqué, entre autres initiatives possibles, les encouragements
fiscaux et les subventions pour les investissements dans les
énergies vertes et les projets de rénovation résidentielle, le fait
de taxer ou de pénaliser davantage les émissions des sociétés, et le
prélèvement de nouveaux impôts ou d’impôts supplémentaires auprès
des Canadiens les plus fortunés pour financer des projets d’énergie
propre.
Impacts des changements climatiques et adaptation (résidents du nord
de la Colombie-Britannique)
Les participants du nord de la Colombie-Britannique se sont penchés
sur les conséquences potentielles des changements climatiques et les
mesures d’adaptation qu’elles risquent d’imposer. Lorsque nous leur
avons demandé si les changements climatiques avaient des effets
majeurs, mineurs ou inexistants sur leurs collectivités, tous ont
répondu que ces effets étaient importants. La perspective d’avoir à
composer durablement avec les changements climatiques préoccupait
tout le monde. Au nombre des motifs d’inquiétude soulevés figuraient
le risque que les agriculteurs aient du mal à produire leurs
cultures et l’insécurité alimentaire qui en résulterait, le coût
croissant des primes d’assurance contre les catastrophes naturelles,
et les problèmes de santé mentale susceptibles d’être associés au
stress et à l’anxiété vécus dans cette situation.
En ce qui concerne le niveau de préparation de leurs communautés aux
conséquences des changements climatiques, bon nombre de participants
le considéraient comme insuffisant. L’une des mesures vitales qu’ils
ont suggéré de mettre en œuvre en prévision de ces impacts
consistait à bâtir des réseaux cellulaires et Internet plus
robustes. Tous les participants jugeaient indispensable que le
gouvernement fédéral apporte une aide aux communautés qui se
préparent à affronter les conséquences des changements climatiques.
Après avoir lu la liste des priorités fédérales à cet égard, les
participants ont généralement reconnu qu’elles représentaient une
approche solide face au problème. Les priorités auxquelles ils
attribuaient une importance particulière en vertu de leur efficacité
comprenaient les investissements dans les infrastructures qui
protègent les Canadiens contre les catastrophes liées au climat et
le soutien aux régions particulièrement vulnérables aux changements
climatiques (dont le Nord et les régions côtières).
Services du gouvernement fédéral (fréquents utilisateurs de services
fédéraux de grandes villes des Prairies)
Les participants d’un groupe ont discuté des services fournis par le
gouvernement fédéral. Tous ont indiqué qu’ils faisaient souvent
appel à ces services ou l’avaient fait récemment. Questionnés sur le
genre de services dont il s’agit, les participants ont mentionné
différents secteurs de prestation, dont la délivrance de passeports,
la perception de l’impôt, et divers programmes tels que le Régime de
pensions du Canada (RPC), la Sécurité de la vieillesse (SV),
l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) et l’assurance-emploi
(AE). Dans la plupart des cas, l’évaluation de la prestation de ces
services a été favorable. Plusieurs participants ont mentionné le
processus de renouvellement de passeport, qui leur paraissait avoir
été simplifié pour une expérience plus fluide. Plusieurs avaient
également de bonnes choses à dire au sujet du site Web de l’Agence
du revenu du Canada (ARC), en particulier le compte MonARC. Ce
service leur semblait fiable et hautement sécurisé, et permettait
aux Canadiens de préparer et produire leurs déclarations de revenu
annuelles de façon rapide et efficace.
Lorsque nous leur avons demandé à quels services ils avaient eu
recours dernièrement, les participants ont cité des démarches comme
le renouvellement d’un passeport auprès de Service Canada, la
production d’une déclaration de revenu auprès de l’ARC, la
présentation d’une demande d’AE et l’accès à des services
d’immigration par l’intermédiaire d’Immigration, Réfugiés et
Citoyenneté Canada (IRCC). Ces services avaient généralement été
fournis en temps voulu et personne n’avait subi de retards
déraisonnables. À la question de savoir si cette expérience avait
modifié leurs impressions à l’égard du gouvernement du Canada, les
participants ont été nombreux à répondre qu’en effet, elle leur
avait donné une meilleure opinion des agences et des ministères
fédéraux. Peu croyaient cependant que la prestation de services
était une priorité pour le gouvernement du Canada. Certains ont
expliqué que même si les choses s’étaient bien passées pour eux, ils
avaient entendu beaucoup de gens se plaindre des délais importants
et des difficultés d’accès à un éventail de prestations et services
fédéraux. Au chapitre des moyens qui permettraient au gouvernement
du Canada d’améliorer les services à population, de nombreux
participants ont recommandé d’allouer davantage de ressources à des
agences et ministères tels que Service Canada, l’ARC et IRCC,
surtout afin d’accroître les effectifs chargés de traiter les
demandes de services et de renseignements. Plusieurs croyaient
également que la rationalisation de certains services et une
meilleure communication intragouvernementale contribueraient à
rehausser l’expérience globale des services.
Coût de la vie (parents de la classe moyenne de la Nouvelle-Écosse)
Dans un groupe, la discussion a tourné autour du coût de la vie.
Tous les participants s’entendaient pour dire que le gouvernement du
Canada était sur la mauvaise voie en ce qui concerne sa façon de
gérer cet enjeu et l’économie canadienne en général. Ils ont fourni
plusieurs raisons, notamment les dépenses fédérales considérées
comme trop élevées, la lourdeur de la machine gouvernementale et
l’important financement accordé pour aider des pays comme l’Ukraine
au lieu de traiter des enjeux qui affectent la population
canadienne.
Tous avaient l’impression que le gouvernement du Canada ne
comprenait pas les enjeux économiques auxquels sont confrontés les
Canadiens. En discutant du coût de la vie qui ne cessait
d’augmenter, les participants ont mentionné plusieurs produits
essentiels, comme l’épicerie, l’essence, les véhicules personnels et
le logement. Bon nombre d’entre eux ont indiqué qu’il était de plus
en plus difficile d’épargner pour l’avenir puisqu’ils devaient
consacrer une grande partie de leur revenu mensuel aux dépenses
courantes. Questionnés à savoir s’ils avaient vu, lu ou entendu quoi
que ce soit dernièrement au sujet des actions du gouvernement du
Canada en ce sens, certains ont parlé du remboursement unique pour
l’épicerie annoncé récemment. Toutefois, la plupart ne croyaient pas
y être admissibles, pensant que ce soutien était destiné uniquement
aux ménages à faible revenu.
Questionnés sur les facteurs qui contribuent à l’augmentation du
coût de la vie, les participants ont fourni plusieurs réponses,
notamment la mise en place du système fédéral de tarification du
carbone, les dépenses fédérales considérées comme élevées, et la
hausse du salaire minimum à l’échelle fédérale et provinciale.
Presque tous les participants s’entendaient pour dire que la hausse
du coût de la vie était un problème mondial et non uniquement
canadien. Plusieurs ont toutefois indiqué que le gouvernement
fédéral devrait en faire davantage pour contrer la hausse des prix
et faire en sorte que la vie soit plus abordable pour les Canadiens.
Lorsque nous leur avons fourni des renseignements sur les programmes
comme l’Allocation canadienne pour enfants (ACE), la Prestation
dentaire canadienne et les ententes concernant les services de garde
à 10 $ par jour en moyenne, les participants étaient généralement
défavorables. Bon nombre d’entre eux ont indiqué qu’ils ne seraient
pas admissibles à la Prestation dentaire canadienne et aimeraient
qu’un plus grand nombre de Canadiens puissent en bénéficier. En
discutant des initiatives de services de garde et d’éducation
préscolaire abordables, plusieurs participants étaient d’avis que le
programme n’avait pas été satisfaisant jusqu’ici et que le manque de
places en garderie faisait en sorte que de nombreuses familles
avaient toujours de la difficulté à obtenir des services de garde
abordables dans leur communauté. Même s’ils avaient l’impression que
l’Allocation canadienne pour enfants était le programme le plus
efficace parmi ceux proposés, plusieurs croyaient que les montants
offerts ne parvenaient pas à combler les besoins des familles de
classe moyenne.
Cryptomonnaie (résidents de grandes villes de l’Ontario travaillant
dans le secteur financier)
Dans le groupe composé de résidents de grandes villes de l’Ontario
travaillant dans le secteur financier, les participants ont discuté
brièvement de la cryptomonnaie. Même si tous étaient familiarisés
avec ce concept, plusieurs n’ont pu fournir de définition précise.
Questionnés sur les avantages de la cryptomonnaie, bon nombre de
participants ont parlé du potentiel d’augmentation rapide de la
valeur et croyaient que la cryptomonnaie était à l’abri du piratage
et du vol. D’autres avaient l’impression que la cryptomonnaie
n’était pas soumise à l’inflation comme l’est la monnaie émise par
le gouvernement. Quant aux préoccupations et aux risques associés à
la cryptomonnaie, de nombreux participants ont exprimé des
inquiétudes au sujet des risques accrus de fraude associée à ces
actifs numériques. Plusieurs avaient également des réserves sur la
volatilité de la cryptomonnaie et le manque de réglementation et de
surveillance, notamment des plateformes d’échange. Bien que
conscients de ces inquiétudes, très peu de participants étaient
favorables à une réglementation de la cryptomonnaie par le
gouvernement fédéral. Quelques-uns seulement croyaient que celui-ci
devrait plutôt redoubler d’efforts pour éduquer les Canadiens sur la
cryptomonnaie afin qu’ils comprennent mieux les risques et les
avantages à investir dans ces actifs.
Sécurité en ligne (fréquents consommateurs de médias de grandes
villes du Québec, résidents de grandes villes de la Saskatchewan et
du Manitoba, résidents de grandes villes et de villes de taille
moyenne du Québec, résidents de petites villes et de villes de
taille moyenne du Canada atlantique)
Dans quatre groupes, les participants ont discuté de la sécurité en
ligne. Lorsque nous leur avons demandé quels étaient les aspects les
plus positifs de l’Internet et du cyberespace dans la société
d’aujourd’hui, ils ont fourni plusieurs réponses, y compris les
communications accrues avec les proches, l’avènement du travail et
de l’enseignement à distance et en ligne, et l’accès relativement
facile à un large éventail d’informations et de divertissements. En
ce qui concerne les inconvénients de l’Internet et du cyberespace,
les participants ont exprimé certaines préoccupations, notamment la
dépendance excessive à l’égard de l’information numérique,
l’atteinte à la vie privée, la vulnérabilité face aux arnaques en
ligne, les problèmes de dépendance à l’Internet et la diffusion de
contenu haineux sur le Web.
Questionnés à savoir ce que signifiait pour eux la « sécurité en
ligne », plusieurs ont parlé de protéger les enfants du contenu
préjudiciable ou des communications avec des individus
potentiellement dangereux sur les réseaux sociaux et les autres
plateformes numériques. D’autres associaient également l’expression
au cryptage et à la sécurité des mots de passe et autres
renseignements numériques de nature personnelle. Bon nombre de
participants étaient préoccupés par l’impact de l’Internet sur les
jeunes et tout particulièrement les enfants, qui sont moins
conscients des dangers potentiels. Plusieurs ont réitéré les dangers
potentiels du contenu haineux en ligne, comme le harcèlement et la
cyberintimidation des personnes racisées et d’autres groupes
vulnérables.
Lorsque nous leur avons demandé ce que signifiaient pour eux les
« préjudices en ligne », quelques participants connaissaient cette
expression, mais la plupart ont supposé qu’elle faisait référence
aux cyberattaques sur des individus et les préjudices financiers qui
résultent de transactions frauduleuses ou d’arnaques. Quant au
contenu en ligne qui devrait être considéré comme préjudiciable,
plusieurs ont mentionné les publications et les images qui visent à
dénigrer et à propager la haine à l’égard des personnes racisées,
des membres de la communauté 2ELGBTQI+ et d’autres groupes.
Questionnés à savoir s’ils avaient personnellement été confrontés à
du contenu haineux en ligne, plusieurs ont affirmé avoir vu des
commentaires haineux sur les réseaux sociaux comme Facebook, dans
les sections réservées aux commentaires sur YouTube et sur des sites
d’actualités en ligne.
Presque tous les participants s’entendaient pour dire qu’il faudrait
en faire davantage pour s’attaquer au contenu préjudiciable en
ligne. Quant aux actions qui devraient être prises, plusieurs
croyaient qu’il revenait aux individus, en particulier les parents,
de s’informer sur les dangers du contenu préjudiciable en ligne et
d’en discuter avec leurs enfants. Questionnés à savoir s’ils étaient
au courant des mesures prises à cet égard, quelques participants
avaient l’impression que les plateformes numériques avaient commencé
à ajuster leurs algorithmes pour filtrer le contenu haineux et pour
permettre aux utilisateurs de bloquer ou de signaler plus facilement
ce contenu. Lorsque nous leur avons demandé si les plateformes en
ligne devraient être responsables du contenu préjudiciable sur leurs
réseaux, les participants avaient des opinions mitigées. Parmi ceux
qui étaient d’avis que les plateformes étaient tenues d’empêcher la
publication de contenu préjudiciable, certains croyaient qu’elles
devraient redoubler d’efforts pour modérer le contenu préjudiciable
et que des sanctions financières devraient être imposées aux
entreprises qui ne font rien pour supprimer les publications et les
images haineuses.
Mésinformation (fréquents consommateurs de médias de grandes villes
du Québec)
Le groupe composé de fréquents consommateurs de médias de grandes
villes du Québec a longuement discuté de mésinformation et de
désinformation. Lorsque nous leur avons demandé quelle était selon
eux la différence entre les deux concepts, certains participants ont
suggéré que la mésinformation était le partage involontaire
d’informations erronées alors que la désinformation était
caractérisée par des tentatives délibérées de tromper.
Tous les participants ont mentionné avoir été témoins de
mésinformation et de désinformation en ligne. La plupart ont indiqué
que les réseaux sociaux représentaient la principale source de
mésinformation ou de désinformation dans leur vie. À la question à
savoir ce qu’ils feraient pour confirmer l’exactitude de
l’information en ligne, plusieurs ont répondu qu’ils vérifieraient
probablement la source pour déterminer si elle était fiable ou non,
compareraient l’information reçue avec celle fournie sur d’autres
sites ou sources d’actualités, ou demanderaient des conseils
d’experts en la matière.
Quant aux mesures qui devraient être prises pour lutter contre la
mésinformation et la désinformation en ligne, les participants ont
souligné la responsabilité de chacun de s’assurer de la fiabilité
des sources d’information. Certains étaient également d’avis que les
plateformes numériques devraient s’assurer que les nouvelles et
autres informations publiées sur leurs plateformes sont exactes. Les
participants ont fait valoir que même si le gouvernement fédéral
avait un rôle important à jouer pour lutter contre la mésinformation
et la désinformation, cela ne devrait pas être au détriment des
Canadiens et de leur droit de s’exprimer librement.
Intelligence artificielle (résidents de grandes villes de l’Ontario
travaillant dans le secteur financier)
Dans le groupe composé de résidents de grandes villes de l’Ontario
travaillant dans le secteur financier, les participants ont
brièvement discuté de l’intelligence artificielle (IA). Lorsque nous
leur avons demandé s’ils avaient suivi de près les récents
développements en matière d’IA, certains ont répondu qu’ils
suivaient ces développements et qu’ils utilisaient la technologie,
d’autres ont dit suivre les développements sans toutefois utiliser
la technologie et certains étaient très sceptiques à l’égard de l’IA
et s’inquiétaient des risques associés à une mauvaise utilisation.
La plupart n’avaient pas connaissance des récents développements
concernant cette technologie dans le secteur financier et ne
croyaient pas que son utilisation était largement répandue dans
l’industrie.
Quant aux avantages de l’IA, les participants ont mentionné son
efficacité accrue, sa rentabilité et sa capacité à effectuer des
tâches fastidieuses ou répétitives qui seraient autrement accomplies
par des humains. Plusieurs étaient d’avis qu’elle pourrait aider les
travailleurs et les entreprises à accroître leur productivité et
faire évoluer rapidement les nouvelles compétences et capacités dans
de nombreux secteurs. En ce qui concerne les aspects négatifs de
l’IA, les participants ont exprimé des inquiétudes à l’égard des
biais, de l’éthique et de la perte d’originalité du contenu généré
par l’IA comparativement aux textes rédigés par des humains.
Quelques participants voyaient un danger à développer une dépendance
à l’IA, ce qui pourrait diminuer la pensée critique et produire
d’autres résultats négatifs.
Lorsque nous leur avons demandé comment le gouvernement du Canada
devrait répondre aux nouveaux développements dans le domaine de
l’IA, les participants ont exprimé différents points de vue. Bon
nombre d’entre eux croyaient en l’importance d’une réglementation
fédérale pour protéger le public et réduire les risques de pertes
d’emplois et la désinformation. Plusieurs ont préconisé la mise en
œuvre d’une réglementation plus rigoureuse qui tient compte de
l’évolution de la technologie et qui pourrait être réexaminée au fil
des ans. Ils ont également souligné la nécessité pour le
gouvernement fédéral d’agir rapidement et ont dit craindre que le
manque de mesures décisives n’entraîne une perte de contrôle humain
sur le développement de cette technologie.
Sécurité communautaire (résidents de grandes villes de la
Saskatchewan et du Manitoba, résidents de petites villes et de
villes de taille moyenne du Canada atlantique, usagers du transport
en commun de la RGT, aînés de la ville de Québec occupant un emploi)
Quatre groupes ont discuté de la sécurité et du taux de criminalité
dans leurs communautés. Invités à décrire les enjeux les plus
pressants, plusieurs ont mentionné la hausse apparente de la
criminalité, notamment les vols, les vols par effraction et les
crimes violents comme les voies de fait et les agressions à coups de
couteau. Dans les groupes de la Saskatchewan et du Manitoba, et de
la région du Grand Toronto (RGT), les participants ont parlé de la
hausse du coût de la vie, de l’itinérance, des dépendances et de la
santé mentale. Bien que la plupart aient affirmé se sentir
relativement en sécurité dans leurs communautés (en particulier dans
les régions rurales), plusieurs avaient l’impression que la
criminalité avait pris de l’ampleur dans les centres urbains à
proximité, comme Toronto, Montréal, Regina, Halifax et Moncton.
Lorsque nous leur avons demandé s’ils se rappelaient des mesures
prises par le gouvernement du Canada pour lutter contre la hausse de
la criminalité, les participants de tous les groupes ont mentionné
les récentes initiatives visant à renforcer les interdictions
concernant les armes à feu au Canada, y compris l’interdiction
d’acheter et de vendre des armes de poing et l’interdiction touchant
un vaste éventail d’armes à feu de style arme d’assaut. Questionnés
à savoir ce qu’il faudrait faire de plus pour lutter contre la
criminalité grandissante, de nombreux participants s’entendaient
pour dire qu’il faudrait redoubler d’efforts afin de rendre le coût
de la vie plus abordable pour les Canadiens vulnérables, notamment
en réduisant la facture d’épicerie et en leur permettant d’avoir
accès à un logement sécuritaire et abordable. Les participants
avaient le sentiment qu’on réduirait ainsi le besoin pour ces
personnes d’adopter des comportements criminels pour satisfaire
leurs besoins fondamentaux. Plusieurs croyaient également que des
efforts supplémentaires devraient être déployés pour mettre sur pied
des projets éducatifs et des programmes parascolaires destinés aux
jeunes qui, selon eux, sont plus enclins à commettre des actes
criminels et à intégrer des gangs de rue.
Réforme du système de libération sous caution (usagers du transport
en commun de la RGT, résidents de petites villes et de villes de
taille moyenne du Canada atlantique, aînés de la ville de Québec
occupant un emploi)
Dans trois groupes, les participants ont longuement discuté de la
réforme du système de libération sous caution. Questionnés à savoir
s’ils avaient vu, lu ou entendu quoi que ce soit sur le processus de
libération sous caution au Canada, quelques-uns avaient l’impression
que le gouvernement fédéral songeait présentement à modifier le
système, mais aucun ne se rappelait des détails. Certains ont émis
des commentaires négatifs sur le système actuel et avaient
l’impression qu’il était relativement facile pour les récidivistes
de se voir offrir une mise en liberté sous caution. Plusieurs
participants croyaient qu’une importante proportion d’individus
libérés sous caution ne respectait pas les conditions de mise en
liberté et se livrait à d’autres activités criminelles. Questionnés
à savoir s’ils croyaient que le système actuel de libération sous
caution était équitable, les participants ont émis des opinions
diverses. Parmi ceux qui croyaient que le système était équitable,
certains étaient d’avis que la libération sous caution faisait
partie intégrante du système de justice pénale et qu’elle était
essentielle pour préserver la présomption d’innocence de toute
personne qui n’a pas été formellement reconnue coupable d’un acte
criminel. Quant aux raisons pouvant inciter certains individus
libérés sous caution à récidiver, plusieurs s’entendaient pour dire
qu’il s’agissait souvent de crimes de désespoir étroitement associés
aux circonstances économiques, aux problèmes de dépendance ou de
santé mentale.
Informés sur les mesures envisagées par le gouvernement du Canada
pour la réforme du système de libération sous caution, presque tous
les participants ont réagi favorablement. Bon nombre d’entre eux
croyaient que ces mesures contribueraient fortement à rendre les
communautés canadiennes plus sécuritaires et à faire en sorte que
les individus reconnus coupables de crimes violents ne puissent
commettre d’autres actes criminels durant leur mise en liberté sous
caution. Lorsque nous leur avons demandé ce que le gouvernement
fédéral pourrait faire pour lutter contre la criminalité, plusieurs
ont répondu qu’il devrait améliorer l’accès aux ressources en santé
mentale et en traitement des dépendances pour les personnes
vulnérables, convaincus que ces enjeux ont contribué à la hausse de
la criminalité au cours des dernières années. Un certain nombre de
participants étaient d’avis qu’il faudrait redoubler d’efforts pour
favoriser la réinsertion sociale des individus libérés de prison.
D’après eux, s’ils avaient accès à de meilleures ressources en
éducation, en emploi et sur le plan financier, ces individus
seraient beaucoup moins enclins à récidiver une fois libérés.
Protection et promotion du français (aînés de la ville de Québec
occupant un emploi)
Les participants de Québec ont pris part à une courte discussion sur
l’importance de protéger et promouvoir la langue française au
Canada. Tous considéraient qu’il s’agit d’une priorité d’une
importance capitale pour le gouvernement du Canada. Lorsque nous
leur avons demandé de décrire la situation du français au pays,
plusieurs ont mentionné qu’à l’extérieur du Québec les services en
français restaient limités par rapport à ceux offerts en anglais. La
plupart n’étaient pas au courant d’efforts consacrés à la protection
et à la promotion de la langue française par le gouvernement du
Canada.
La discussion s’est ensuite portée sur le Plan d’action fédéral pour
les langues officielles. Les participants ont eu des réactions
largement positives lorsqu’ils ont pris connaissance de ses grands
objectifs. Ils ont généralement considéré que les mesures prévues
permettraient de protéger et promouvoir le français tant au Québec
que dans le reste du Canada. Les initiatives consistant à accroître
l’immigration francophone, à investir dans la formation linguistique
des nouveaux arrivants et à mieux financer les services de garde en
français leur paraissaient les plus prometteuses. Quant aux mesures
supplémentaires que le gouvernement fédéral pourrait mettre en œuvre
pour promouvoir et défendre la langue française au pays, les
participants ont recommandé qu’il oblige les services de transport
nationaux comme les compagnies aériennes et ferroviaires à instaurer
des normes minimales en matière de maîtrise du français pour leur
personnel.
Enjeux locaux (résidents du nord de la Colombie-Britannique)
Les participants du nord de la Colombie-Britannique ont fait un tour
d’horizon des enjeux particuliers à leur région. Invités à décrire
les principaux problèmes auxquels sont confrontés les résidents du
nord de la province, beaucoup ont parlé du manque général de
logements sûrs et abordables. Selon eux, cette situation causait un
tort considérable à maintes collectivités de la région, car elle
entraînait des taux élevés d’itinérance et le départ d’un nombre
croissant de jeunes. Le transport passait également pour un
problème, en raison des difficultés d’accès aux réseaux routier et
ferroviaire.
Invités à nommer les secteurs et les industries les plus importants
pour leurs collectivités respectives, plusieurs participants ont
désigné les secteurs minier, forestier, pétrolier et gazier.
Quelques-uns ont ajouté que l’agriculture, le tourisme et la
production d’énergies propres étaient également importants. En ce
qui concerne les secteurs et les industries de l’économie locale qui
avaient le plus besoin d’aide, certains participants ont noté que
les récentes fermetures de scieries avaient beaucoup nui au secteur
forestier et provoqué des pertes d’emploi dans de nombreuses
localités. Lorsque nous leur avons demandé comment le gouvernement
fédéral pourrait mieux soutenir ce secteur, ils ont suggéré une
collaboration plus étroite avec les sociétés privées et les
dirigeants autochtones afin de déterminer les meilleurs moyens de
valoriser les ressources naturelles de la région.
Tous les participants ou presque estimaient que les projets
d’extraction de minéraux critiques (comme ceux dont dépendent de
nombreuses technologies propres) étaient susceptibles d’apporter à
leur région des avantages économiques substantiels. De l’avis de
certains, toutefois, les pénuries de main-d’œuvre qui perdurent
laissaient présager des difficultés dans le déroulement des projets
de minéraux critiques envisagés et le gouvernement du Canada devrait
chercher davantage à recruter des non-Canadiens pour travailler dans
ce secteur.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
The Strategic Counsel
Numéro de contrat : CW2241412
Date d’octroi du contrat : 19 décembre 2022
Valeur du contrat : 814 741,30 $