Collecte continue de données qualitatives sur les
opinions des Canadiens – juin 2023
Rédigé pour le compte du Bureau du Conseil privé
Fournisseur : The Strategic
Counsel
Numéro de contrat :
CW2241412
Valeur du contrat :
814 741,30 $
Date d’octroi du contrat :
19 décembre 2022
Date de livraison : 10
juillet 2023
Numéro d’enregistrement :
POR-053-22
Pour de plus amples
renseignements sur ce rapport, prière d’écrire à por-rop@pco-bcp.ca
This report is also available in
English.
Collecte continue de données qualitatives sur les opinions des Canadiens
Rédigé pour le compte du Bureau du Conseil privé
Fournisseur : The Strategic Counsel
Juin 2023
Ce rapport de recherche sur l’opinion publique
présente les résultats d’une série de groupes de discussion menés par The
Strategic Counsel pour le Bureau du Conseil privé. Le quatrième cycle de la
première année de l’étude s’est déroulé entre le 6 juin et le 28 juin
2023 et comptait douze groupes de discussion composés d’adultes canadiens (âgés
de 18 ans ou plus).
This publication is also available in English under
the title: Final Report – Continuous Qualitative Data Collection of Canadians’
Views – June 2023.
Cette publication peut être reproduite à des fins non commerciales.
Toute autre utilisation exige l’autorisation écrite préalable du Bureau du
Conseil privé. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce rapport,
prière d’en faire la demande par courriel à <por-rop@pco-bcp.ca> ou par
la poste à l’adresse suivante :
Bureau du Conseil privé
Édifice Blackburn
85, rue Sparks, bureau 228
Ottawa, Ontario K1A 0A3
Numéro de catalogue :
CP12-4E-PDF
Numéro international normalisé des publications en
série (ISSN) :
ISSN 2816-9360
Publications
connexes (numéro d’enregistrement : POR-053-22) :
CP12-4E-PDF (rapport final, anglais)
ISSN
2816-9379
© Sa Majesté le
Roi du Chef du Canada, 2023
Attestation de neutralité politique
À titre de cadre supérieure du cabinet The Strategic
Counsel, j’atteste par la présente que les documents remis sont entièrement
conformes aux exigences en matière de neutralité politique du gouvernement du
Canada énoncées dans la Politique sur les communications et l’image de marque
et dans la Directive sur la gestion des communications — Annexe C — Procédure
obligatoire relative à la recherche sur l’opinion publique.
Plus
précisément, les documents remis ne contiennent pas d’information sur les
intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les
positions des partis ou l’évaluation de la performance d’un parti politique ou
de ses dirigeants.
Signature : __________________________________
Date : Le 10 juillet 2023
Donna Nixon, associée
The Strategic Counsel
Emplacement
et composition des groupes
Le
gouvernement du Canada dans l’actualité (tous les lieux)
Réaction
aux feux de forêt (résidents de villes rurales des Prairies)
Priorités
et performance du gouvernement du Canada (tous les lieux)
Canadiens
d’origine chinoise (membres de la diaspora chinoise de l’île de Vancouver)
Territoires
du Nord-Ouest (Autochtones des Territoires du Nord-Ouest)
Langues
officielles (francophones du Canada atlantique et de l’Ontario)
Logement
dans le Nord (Autochtones des Territoires du Nord-Ouest)
Soins de
santé (résidents de St. John’s)
Opioïdes
(résidents de Thunder Bay, membres de la diaspora chinoise de l’île de
Vancouver)
Relation
avec la Chine (membres de la diaspora chinoise de l’île de Vancouver)
Sécurité
communautaire (résidents de la région du Grand Toronto préoccupés par la
criminalité)
Enjeux
locaux (résidents de St. John’s)
Le Secrétariat des communications et des consultations
du Bureau du Conseil privé (BCP) a confié à The Strategic Counsel (TSC) le
mandat de mener des cycles de recherche par groupe de discussion auprès de
membres du public un peu partout au pays, portant sur des enjeux, des
événements et des initiatives stratégiques de premier plan liés au gouvernement
du Canada.
L’objectif général de ce programme de recherche
qualitative se décline en trois volets : analyser les dimensions et les
facteurs d’influence de l’opinion publique sur les plus importants enjeux
auxquels le pays est confronté; évaluer les perceptions et les attentes
relatives aux mesures et aux priorités du gouvernement fédéral; orienter
l’élaboration des communications du gouvernement du Canada pour qu’elles
continuent de s’harmoniser avec les points de vue des Canadiennes et des
Canadiens et leurs besoins en matière d’information, tout en demeurant claires
et faciles à comprendre.
La recherche vise à aider le Secrétariat des
communications et des consultations du BCP à remplir son mandat, qui consiste à
soutenir le bureau du premier ministre dans la coordination des communications
du gouvernement. Plus particulièrement, la recherche permettra de s’assurer que
le BCP reste au fait des tendances émergentes et de l’opinion des Canadiens sur
les enjeux de macro-niveau qui intéressent le gouvernement du Canada.
Le présent rapport dévoile les
conclusions qui ressortent de douze groupes de discussion en ligne organisés
entre le 6 juin et le 28 juin 2023 à différents endroits du
pays, en Alberta, en Ontario, en Saskatchewan, au Manitoba, au Canada
atlantique, au Québec, dans les Territoires du Nord-Ouest et en
Colombie-Britannique. Les détails concernant les lieux, le recrutement et la
composition des groupes figurent ci-après.
Ce cycle de l’étude a fait une
large place aux priorités et à la performance du gouvernement du Canada en ce
qui a trait à une multitude de sujets importants pour les Canadiens. Ainsi,
certains groupes ont pris part à des discussions portant sur les activités du
gouvernement fédéral en matière de coût de la vie de même que sur les
perspectives des Canadiens d’origine chinoise, les Territoires du Nord-Ouest et
les langues officielles. Tous les participants sont revenus sur ce qu’ils
avaient vu, lu ou entendu dernièrement au sujet du gouvernement du Canada et le
groupe de résidents des Prairies s’est notamment penché sur la réaction aux
feux de forêt qui sévissaient dans la région.
L’étude a aussi permis d’explorer
la question de la sécurité en ligne. À cette fin, des discussions ont été tenues
au sein de groupes composés respectivement de récents diplômés des Prairies, de
résidents de l’Ontario ayant récemment fait l’achat d’une maison, d’Autochtones
des Territoires du Nord-Ouest et de résidents de la région du Grand Toronto
préoccupés par la criminalité. D’autres questions, dont les perspectives pour
le secteur de l’énergie du Canada et la tarification fédérale du carbone, ont
été débattues par les résidents de Calgary et Edmonton, les résidents de villes
rurales des Prairies et les résidents de St. John’s, à Terre-Neuve.
Les participants de petites
villes et de villes de taille moyenne du Québec et ceux du groupe composé de
francophones du Canada atlantique et de l’Ontario se sont quant à eux prononcés
sur l’immigration, tandis que les résidents de St. John’s, de petites villes et
de villes de taille moyenne du Québec, de Thunder Bay, de l’île de Vancouver,
de grandes villes du Québec et des Territoires du Nord-Ouest ont eu de longues
discussions sur les soins de santé et d’autres enjeux tels que
l’assurance-médicaments, les opioïdes et la prévention du suicide. Les
francophones de l’Ontario et du Canada atlantique et les résidents de grandes
villes du Québec ont également discuté longuement de la protection et de la
promotion de la langue française. Divers autres sujets ont été abordés, y compris la
création d’emplois, les enjeux liés aux études postsecondaires, la relation du
gouvernement du Canada avec la Chine, la sécurité communautaire et les enjeux
locaux à St. John’s, Terre-Neuve.
Soulignons que les résultats de la présente étude
doivent être interprétés avec prudence, les conclusions d’une recherche
qualitative étant de nature directionnelle et ne pouvant être attribuées à
l’ensemble de la population à l’étude avec un quelconque degré de certitude.
Public cible :
·
Les participants étaient des résidents canadiens âgés de 18 ans et plus.
·
Les groupes ont été formés principalement en fonction du lieu.
·
Le recrutement de certains groupes ciblait un segment précis de la
population, par exemple les récents diplômés de niveau postsecondaire, les
membres de la diaspora chinoise, les francophones vivant à l’extérieur du
Québec, les personnes ayant acheté récemment une maison, les Autochtones et les
personnes préoccupées par la criminalité.
·
Douze groupes de discussion ont eu lieu dans diverses régions du Canada.
·
Six groupes se composaient de membres de la population générale de
petites villes et de villes de taille moyenne du Québec, de Thunder Bay, de St.
John’s, de Calgary et Edmonton, de villes rurales des Prairies et de grandes
villes du Québec.
·
Les six autres groupes étaient formés de répondants faisant partie des
segments de population suivants :
·
Les récents diplômés de niveau secondaire ayant commencé à travailler ou
cherchant du travail;
·
Les membres de la diaspora chinoise;
·
Les francophones vivant à l’extérieur du Québec;
·
Les personnes ayant acheté récemment une maison;
·
Les Autochtones;
·
Les personnes préoccupées par la criminalité;
·
Les deux groupes du Québec et celui tenu dans les centres francophones
du Canada atlantique et de l’Ontario ont été animés en français. Toutes les autres séances se sont déroulées en anglais.
·
Les rencontres de ce cycle ont eu lieu en ligne.
·
Huit participants ont été recrutés dans chaque groupe afin de pouvoir
compter sur la présence de six à huit personnes.
·
Dans l’ensemble des lieux, 83 personnes ont participé aux discussions.
Les détails sur le nombre de participants par groupe sont donnés ci-dessous.
·
Chaque participant a reçu des honoraires de 125 $.
LIEU |
GROUPE |
LANGUE |
DATE |
HEURE (HNE) |
COMPOSITION DU GROUPE |
NOMBRE DE PARTICIPANTS |
Petites villes et villes de taille moyenne
du Québec |
1 |
Français |
6 juin |
18 h à 20 h |
Population générale |
6 |
Thunder Bay |
2 |
Anglais |
7 juin |
18 h à 20 h |
Population générale |
7 |
Grandes villes des Prairies (Sask., Man.) |
3 |
Anglais |
12 juin |
20 h à 22 h |
Récents diplômés de niveau secondaire ayant commencé
à travailler ou cherchant du travail |
7 |
St. John’s, Terre-Neuve |
4 |
Anglais |
13 juin |
17 h à 19 h |
Population générale |
7 |
Île de Vancouver |
5 |
Anglais |
14 juin |
21 h à 23 h |
Membres de la diaspora chinoise |
8 |
Centres francophones du Canada atlantique et
de l’Ontario |
6 |
Français |
15 juin |
18 h à 20 h |
Francophones vivant à l’extérieur du Québec |
8 |
Calgary et Edmonton |
7 |
Anglais |
19 juin |
20 h à 22 h |
Population générale |
6 |
Villes rurales des Prairies |
8 |
Anglais |
20 juin |
20 h à 22 h |
Population générale |
8 |
Grandes villes de l’Ontario |
9 |
Anglais |
21 juin |
18 h à 20 h |
Personnes ayant acheté récemment une maison,
c.-à-d. dans les cinq dernières années |
8 |
Grandes villes du Québec |
10 |
Français |
22 juin |
18 h à 20 h |
Population générale |
8 |
Territoires du Nord-Ouest |
11 |
Anglais |
27 juin |
20 h à 22 h |
Autochtones |
4 |
Région du Grand Toronto |
12 |
Anglais |
28 juin |
18 h à 20 h |
Personnes préoccupées par la criminalité |
6 |
Nombre total de participants |
83 |
Chaque rencontre a débuté par une discussion sur ce
que les participants avaient vu, lu ou entendu à propos du gouvernement du
Canada dans les jours précédents. Une foule de mesures et d’initiatives leur
sont revenues à l’esprit, dont la réaction du gouvernement fédéral aux grands
feux de forêt qui sévissaient dans plusieurs régions au pays, la récente
décision de la Banque du Canada de relever ses taux d’intérêt de 25 points
de base, la mise en place de nouvelles initiatives pour aider les acheteurs
d’une première propriété, les enquêtes en cours au sujet des allégations
d’ingérence de la Chine au Canada lors des récentes élections fédérales et les
investissements du gouvernement du Canada dans le développement
d’infrastructures de transport électrique.
Les participants se sont également souvenus de mesures
et d’initiatives du gouvernement du Canada sur la scène internationale. Il a
ainsi été question de l’aide financière et militaire continue apportée à
l’Ukraine, du récent voyage du premier ministre à Kyiv et de l’annonce
concernant l’ajout de 13 nouveaux pays au programme d’autorisation de
voyage électronique (AVE).
Les participants de petites villes des Prairies ont
pris part à une discussion supplémentaire sur la réaction du gouvernement du
Canada aux feux de forêt qui avaient touché leur région au cours des derniers
mois. Peu étaient au courant de mesures prises par le gouvernement fédéral à
cet égard. Après avoir été renseignés sur les diverses mesures mises en œuvre
par le gouvernement du Canada pour régler cette situation, tous les
participants ont salué ces interventions, les jugeant fort utiles pour aider les
victimes des feux de forêt. Questionnés sur ce que le gouvernement du Canada
pourrait faire d’autre à l’avenir pour contrer la menace des feux de forêt,
plusieurs recommandaient d’accroître le soutien accordé aux programmes de
pompiers volontaires communautaires. Selon eux, ces programmes étaient
essentiels pour protéger les collectivités rurales et manquaient actuellement
des ressources dont ils avaient besoin pour intervenir adéquatement en cas de
feux de forêt.
Tous les groupes ont pris part à des discussions sur
divers problèmes auxquels les Canadiens sont confrontés à l’heure actuelle, et
donné leur opinion de la gestion qu’en fait le gouvernement fédéral. Nous leur
avons d’abord demandé dans quels domaines le gouvernement fédéral leur semblait
avoir fait du bon travail ces derniers temps. Les participants ont fourni un
éventail de réponses. Ils ont mentionné les initiatives pour rendre la vie plus
abordable destinées à aider les personnes qui peinent à composer avec le coût
élevé de la vie, l’immigration, les changements climatiques et l’environnement,
les mesures pour venir en aide aux victimes des feux de forêt qui ont sévi
récemment au pays, la réconciliation avec les peuples autochtones et l’aide
internationale apportée à d’autres pays, dont l’Ukraine.
Les participants ont également signalé les domaines
dans lesquels le gouvernement du Canada pourrait faire mieux. Ils ont cité ce
qui suit : diminuer l’inflation et le coût élevé de la vie, s’attaquer au
manque perçu de logements abordables, remédier aux pénuries de personnel de la
santé et aux délais d’attente prolongés pour obtenir des soins primaires et
d’urgence, réduire la criminalité et la violence liée aux gangs de rue et
offrir un meilleur soutien aux communautés vulnérables et marginalisées, y compris
les personnes en situation d’itinérance, en situation de handicap ou aux prises
avec des problèmes de santé mentale ou de dépendance.
Deux groupes ont discuté plus
longuement du coût de la vie, perçu comme élevé à l’heure actuelle.
Pratiquement tous les participants ont affirmé avoir eu à modifier leurs
habitudes d’achat dernièrement à cause de l’augmentation des prix. Plusieurs
ont dit que la hausse du coût de la vie avait eu des répercussions sur leur
santé mentale et que leurs préoccupations financières étaient une source
grandissante de stress dans leur vie. Invités à dire à quoi la hausse du coût
de la vie était attribuable selon eux, la plupart ont nommé comme cause
initiale les interruptions de la chaîne d’approvisionnement engendrées par la
pandémie de COVID-19. Plusieurs pensaient toutefois que les fortes hausses de
prix appliquées conséquemment par les grandes sociétés (comme les grandes
chaînes d’épicerie) avaient amplifié les difficultés liées au coût de la vie.
Questionnés sur les mesures prises récemment par le
gouvernement du Canada, le cas échéant, pour pallier la hausse du coût de la
vie, les participants se sont remémoré diverses initiatives. Ils ont cité le
lancement de la Prestation dentaire canadienne, l’annonce relative au
remboursement unique pour l’épicerie destiné aux ménages à faible revenu et les
ententes conclues entre le gouvernement du Canada et les gouvernements
provinciaux et territoriaux pour rendre les services de garde des jeunes
enfants plus abordables. La majorité d’entre eux croyaient qu’à moins que des
mesures importantes soient prises pour y remédier, la situation relative au
coût de la vie allait probablement être pire dans un an. Aucun participant ne
s’attendait à ce qu’elle s’améliore d’ici un an.
Le groupe composé de membres de
la diaspora chinoise de l’île de Vancouver a discuté brièvement des enjeux qui
touchent actuellement les Canadiens d’origine chinoise. Questionnés sur les
plus grands défis auxquels font face les personnes d’origine chinoise en ce
moment, de nombreux participants jugeaient qu’une simplification des processus
de reconnaissance des titres de compétences étrangers pour celles formées
ailleurs qu’au Canada s’imposait, afin qu’elles puissent exercer dans leur
domaine. Certains pensaient qu’il fallait en faire plus pour préserver et
promouvoir la culture et l’héritage de la communauté chinoise au Canada.
Quelques-uns avaient l’impression qu’il y avait eu une recrudescence de la
haine et la discrimination envers les personnes asiatiques ces dernières
années, causée selon certains par la pandémie de COVID-19. Questionnés sur les
moyens pris par le gouvernement du Canada pour interagir davantage avec les
Canadiens d’origine chinoise, plusieurs ont salué ce qu’ils considéraient comme
une récente initiative visant à s’adresser à la population diversifiée du pays
(dont les membres de la diaspora chinoise) dans des langues autres que le
français ou l’anglais. Relativement aux autres mesures que le gouvernement du
Canada pourrait prendre à cet égard, les participants ont proposé d’accroître
le financement accordé aux programmes qui mettent en valeur la culture et
l’héritage de la communauté chinoise, d’offrir plus de ressources linguistiques
aux personnes qui ne parlent ni français ni anglais et d’encourager une
meilleure représentation des Canadiens d’origine chinoise dans tous les ordres
de gouvernement.
Les participants du groupe formé d’Autochtones des
Territoires du Nord-Ouest ont pris part à une brève discussion sur divers enjeux
auxquels leur région est confrontée à l’heure actuelle. Invités à préciser les
principaux défis dans leurs communautés respectives, les participants ont
mentionné les changements climatiques, l’itinérance, les problèmes de santé
mentale et de dépendances et les préoccupations relatives au système de
protection de l’enfance. Quelques-uns ont parlé en termes élogieux des
ressources en counseling de Services aux Autochtones Canada (SAC), tandis que
d’autres pensaient que les gouvernements fédéral et territorial devaient en
faire beaucoup plus pour interagir avec les familles autochtones et les
soutenir.
Questionnés sur les plus importantes industries pour
leurs communautés, beaucoup de participants ont cité le rôle central de
l’exploitation minière dans l’économie de la région. Quant aux secteurs que le
gouvernement du Canada devait soutenir davantage selon eux, les participants
ont soulevé des préoccupations concernant l’éducation, les soins de santé, et
le manque d’accès aux produits de première nécessité, comme l’eau potable. Ils
jugeaient aussi impératif d’en faire plus pour atténuer les impacts potentiellement
néfastes des changements climatiques dans leur région. Tous estimaient que le
gouvernement fédéral faisait actuellement fausse route dans la gestion de ces
enjeux, compte tenu du fait que bon nombre de ces problèmes existaient depuis
des décennies et que peu de progrès concrets avaient été réalisés sur ces
plans. Selon les participants, tous les ordres de gouvernement devaient
redoubler d’efforts pour interagir avec les organisations dirigées par des
Autochtones, de manière à mieux comprendre leurs préoccupations et à cerner les
moyens les plus efficaces de régler à long terme les problèmes auxquels elles
font face.
Les
participants d’un groupe composé de francophones du Canada atlantique et de
l’Ontario ont ensuite pris part à un exercice supplémentaire au cours duquel
nous leur avons montré une liste de priorités en matière de langues
officielles, puis demandé d’indiquer celles qui, selon eux, constituaient les
plus importantes priorités sur lesquelles le gouvernement du Canada devait
travailler. Pratiquement tous les participants ont choisi la priorité visant à
garantir l’égalité des langues française et anglaise au Canada. D’ici
l’atteinte de cet objectif, plusieurs pensaient que les francophones vivant à
l’extérieur du Québec continueraient d’avoir de la difficulté à obtenir le même
niveau et le même éventail de services que leurs homologues anglophones. La
priorité consistant à s’assurer que chaque Canadien peut être entendu et
compris par un juge dans la langue officielle de son choix devant un tribunal a
également rallié de nombreux participants. De l’avis général, il s’agissait
d’un droit légal fondamental dont tous les Canadiens devaient disposer. Bon
nombre estimaient par ailleurs important d’augmenter le financement des écoles
pour les communautés francophones hors Québec. Selon eux, les écoles
francophones de ces communautés avaient accès à beaucoup moins de ressources,
ce qui avait entraîné une baisse notable de la qualité de l’enseignement en
français.
Quatre groupes ont pris part à des
discussions sur le logement. Ils ont échangé sur les mesures prises par le
gouvernement du Canada pour accroître l’offre de logements, les initiatives et
les soutiens destinés aux acheteurs d’une première propriété et la situation du
logement dans le Nord du Canada.
Trois groupes ont donné leurs points de
vue sur l’offre actuelle de logements et les mesures prises par le gouvernement
fédéral pour augmenter le nombre de logements à la disposition des Canadiens.
Questionnés sur les principaux enjeux actuels en matière de logement, de
nombreux participants ont cité les prix élevés des habitations et la difficulté
d’amasser une mise de fonds suffisante. Aux yeux de plusieurs, les prix des
habitations avaient augmenté dans les dernières années parce qu’il manquait de
propriétés pour les acheteurs potentiels; il fallait donc en faire plus pour
augmenter l’offre de logements. En plus de bâtir un plus grand nombre de
logements, le gouvernement du Canada, les provinces, les territoires et les
municipalités devaient à leur avis veiller à construire suffisamment
d’infrastructures, notamment des services de transport en commun, des hôpitaux
et des écoles, pour répondre aux besoins des populations grandissantes des
collectivités.
Invités à dire pourquoi les habitations
n’étaient pas construites plus rapidement, plusieurs attribuaient cette
situation à la hausse perçue du coût des matériaux de construction et aux
difficultés liées aux règlements de zonage des municipalités et aux types de
logements que les promoteurs ont le droit de bâtir. Lorsque nous avons demandé
aux participants s’ils avaient entendu parler du Fonds pour accélérer la
construction de logements, très peu ont répondu par l’affirmative. Après avoir
obtenu des renseignements sur cette initiative, certains estimaient qu’elle
pourrait être utile pour accroître le nombre de logements disponibles, mais
plusieurs doutaient de la surveillance qui serait exercée pour assurer une
utilisation efficace des fonds alloués aux municipalités dans le cadre du
programme. Quant à savoir si cela les préoccupait que l’on construise des
logements supplémentaires plus rapidement, beaucoup craignaient que les
habitations bâties dans un plus court laps de temps soient de moins bonne qualité.
Certains ont ajouté que même si les nouveaux ensembles résidentiels allaient
contribuer à augmenter l’offre de logements, ils coûteraient très cher et y
habiter serait hors de prix pour un grand nombre de Canadiens.
Interrogés sur les conséquences que
pourrait avoir la modification des règlements de zonage des municipalités sur
la construction de nouveaux logements, plusieurs s’attendaient à ce qu’elles
soient importantes, puisque ces règlements dictent les genres de bâtiments
autorisés dans chaque municipalité et l’emplacement des nouveaux projets
d’habitation. La plupart estimaient qu’il faudrait encourager les municipalités
à modifier les règlements de zonage pour permettre la construction de nouveaux
logements dans leurs collectivités. À cet effet, il fallait selon plusieurs se concentrer
davantage à accroître la densité et à construire des ensembles de logements
collectifs plutôt que des maisons unifamiliales.
Les participants du groupe formé de
personnes qui avaient acheté une maison au cours des cinq dernières années ont
discuté de leur expérience en tant que propriétaires ainsi que des initiatives
mises en place par le gouvernement fédéral pour aider les acheteurs d’une
première propriété. Appelés à dire s’ils se souvenaient de mesures prises
récemment par le gouvernement du Canada, les participants ont cité la création
du nouveau Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété
(CELIAPP), l’Incitatif à l’achat d’une première propriété et l’engagement du
gouvernement à accroître l’offre de logements au pays.
Presque tous les participants se sont
dits préoccupés par les récents changements apportés au taux préférentiel.
Plusieurs d’entre eux avaient acheté leur maison quand les taux d’intérêt
étaient beaucoup plus bas et se demandaient dans quelle mesure leurs versements
mensuels augmenteraient au renouvellement de leur prêt hypothécaire. Beaucoup
ont affirmé que la propriété était devenue moins abordable pour eux dans les
cinq dernières années. Ils avaient pratiquement tous l’impression que le coût
des services publics de leur maison avait aussi augmenté considérablement
pendant cette période. Bon nombre de participants avaient réduit leurs dépenses
discrétionnaires à cause de la hausse des coûts de logement et devaient
consacrer une part plus importante de leur revenu mensuel au remboursement de
leur prêt hypothécaire et d’autres dettes.
Nous leur avons ensuite fourni de
l’information sur différentes initiatives en matière de logement du
gouvernement du Canada. Plusieurs ont salué la décision d’interdire les offres
à l’aveugle, pour éviter que des acheteurs potentiels ne fassent une offre trop
élevée pour des maisons parce qu’ils ne connaissent pas le montant des offres
faites par d’autres acheteurs éventuels. D’autres ont manifesté l’intérêt
envers les possibilités de location avec option d’achat, en tant que moyen pour
les Canadiens d’accumuler du capital sans avoir besoin de réunir une mise de
fonds considérable. S’ils pensaient que ces programmes seraient utiles à
certains, la plupart estimaient que le gouvernement du Canada était
actuellement sur la mauvaise voie pour ce qui est de rendre la propriété plus
accessible. De l’avis général, compte tenu de la flambée des prix des maisons
dans plusieurs régions du pays, les montants offerts par le programme
aideraient probablement peu de Canadiens à acheter une habitation.
Les participants du groupe formé
d’Autochtones des Territoires du Nord-Ouest ont pris part à une brève
discussion sur la situation du logement dans leur région. Presque tous les
participants trouvaient qu’il manquait cruellement de logements dans leurs collectivités
en ce moment et que les résidents avaient de moins en moins les moyens
d’acheter une maison ou d’en louer une. Ils étaient également d’avis que le
nombre limité de logements disponibles étaient souvent en mauvais état et
avaient grandement besoin d’être réparés. Tous s’entendaient pour dire que la
situation du logement s’était détériorée dans leur région au cours des
dernières années. Quelques-uns pensaient même à quitter le Nord dans l’avenir à
cause du peu d’options de logement et d’autres difficultés liées au coût élevé
de la vie.
Questionnés sur ce qu’il allait
devoir se passer pour que la situation dans les Territoires du Nord-Ouest
s’améliore, les participants croyaient qu’il fallait investir nettement plus
dans la construction de nouveaux logements dans la région. La plupart estimaient
que le gouvernement du Canada était actuellement sur la mauvaise voie en ce qui
concerne le logement. Quelques-uns disaient même avoir mis une croix sur la
possibilité d’accéder un jour à la propriété. Quant à ce que le gouvernement du
Canada pourrait faire d’autre à cet égard, les participants recommandaient
d’aider davantage les acheteurs d’une première propriété et d’augmenter le
financement destiné à améliorer la qualité et le nombre de logements
disponibles dans les collectivités nordiques.
Dans deux groupes, les participants ont discuté des
perspectives du secteur énergétique canadien et notamment de leurs attentes en
ce qui concerne la production pétrolière et gazière pour les années à venir.
Tous s’entendaient pour dire que ce secteur était un moteur économique d’une
importance cruciale pour les provinces des Prairies et pour l’ensemble du
Canada. En ce qui a trait au rôle du secteur pétrolier et gazier dans leur
région, plusieurs participants ont fait valoir que celui-ci demeurait un employeur
de choix dans leurs communautés et que ces ressources étaient essentielles pour
combler les besoins énergétiques d’une grande partie de la population. Pour ces
raisons, ils s’attendaient à ce qu’il soit difficile d’abandonner
progressivement le pétrole et le gaz dans un avenir rapproché. Presque tous
étaient d’avis que ce secteur affichait un rendement solide et qu’il avait
connu une forte croissance économique dans les dernières années. Questionnés
sur l’importance, d’un point de vue économique, de diversifier au-delà du
pétrole et du gaz, la plupart ont répondu qu’il s’agissait d’une grande
priorité. Plusieurs avaient l’impression que le processus était déjà amorcé
dans leurs régions. Certains ont évoqué le caractère limité des ressources non
renouvelables, comme le pétrole et le gaz, pour dire que des alternatives plus
durables seraient bientôt indispensables. Plusieurs ont souligné l’importance
de celles-ci pour l’environnement et ont ajouté qu’une utilisation accrue des
énergies renouvelables contribuerait grandement à atténuer les impacts sur les
changements climatiques.
La majorité des participants s’entendaient pour dire
que l’énergie propre représentait un important débouché économique pour le
Canada. Ils s’attendaient à ce que les investissements dans ce secteur
entraînent la création de nombreux emplois bien rémunérés (y compris pour les
travailleurs du secteur pétrolier et gazier). Questionnés à savoir s’ils
connaissaient l’expression « emplois durables », très peu ont répondu
par l’affirmative. Lorsque nous leur avons demandé ce qui leur venait à l’esprit
lorsqu’ils pensaient aux emplois durables dans le secteur de l’énergie propre,
plusieurs croyaient qu’il s’agissait de postes pour lesquels les titulaires
étaient chargés d’entretenir et de gérer les systèmes responsables de produire
cette énergie. À la question concernant le moteur du développement du secteur
de l’énergie propre dans leur région, plusieurs participants ont répondu que ce
développement était principalement attribuable au désir public dans plusieurs
pays du monde de passer aux sources d’énergie renouvelable pour réduire les
impacts des changements climatiques. Certains étaient d’avis que le
gouvernement du Canada avait travaillé à développer ce secteur en accordant des
subventions et des crédits d’impôt aux producteurs d’énergie propre et en
investissant massivement dans la construction d’une infrastructure d’énergie
propre.
Dans trois groupes, les participants ont discuté du
système canadien de tarification du carbone. En premier lieu, nous les avons
questionnés sur l’importance pour le gouvernement fédéral de réduire la
pollution par le carbone au Canada. Plusieurs croyaient qu’il s’agissait d’une
priorité importante et qu’il était sage d’agir maintenant pour atténuer les
impacts des changements climatiques sur les générations futures. À la question
s’ils étaient au courant des mesures mises de l’avant par le gouvernement du Canada
pour réduire la pollution par le carbone, les participants ont mentionné des
initiatives comme l’introduction d’une tarification fédérale sur le carbone,
des rabais à l’achat de véhicules électriques (VE), un financement accru des
systèmes de transport public dans les collectivités canadiennes et des
subventions pour les projets de rénovations résidentielles par le biais de la
Subvention canadienne pour des maisons plus vertes (même s’ils ne l’ont pas
expressément nommée).
Lorsque nous leur avons demandé s’ils étaient en
faveur de la tarification du carbone, plusieurs étaient hésitants et ont
affirmé qu’ils n’en savaient pas suffisamment pour bien évaluer cette mesure.
Dans une proportion moindre, les participants étaient également partagés entre
ceux qui étaient en faveur de la tarification et ceux qui s’y opposaient. Pour
faciliter la discussion, nous leur avons expliqué que la tarification de la
pollution par le carbone comprenait deux parties – une redevance sur les combustibles
comme le pétrole et le gaz, et un système distinct pour les industries. Nous
leur avons également mentionné que dans les provinces où la redevance fédérale
sur les combustibles s’applique, tous les produits issus de la redevance sont
retournés aux Canadiens, principalement sous forme de paiements de l’Incitatif
à agir pour le climat (PIAC). Plusieurs ne comprenaient pas pourquoi la plupart
des ménages recevaient ce remboursement et y voyaient un manque de logique.
Questionnés sur les sources qu’ils consulteraient pour
obtenir plus d’information sur la tarification de la pollution par le carbone,
de nombreux participants ont répondu qu’ils se tourneraient probablement vers
les sites Web officiels du gouvernement du Canada. À la question s’ils
considéraient les scientifiques spécialistes du climat comme des sources
crédibles, la plupart ont répondu par l’affirmative, ajoutant que ceux-ci
possédaient une expertise considérable dans ce domaine. Même si plusieurs étaient
d’avis qu’on pouvait aussi se fier aux économistes pour obtenir de
l’information, certains craignaient que ces derniers privilégient les aspects
financiers de la tarification du carbone plutôt que les répercussions
environnementales.
Après les avoir informés que d’autres pays comme le
Danemark, le Royaume-Uni, la Suède, la France, les Pays-Bas, le Chili et le
Japon avaient tous leur propre système de tarification de la pollution par le
carbone, nous avons demandé aux participants si cette information influençait
leur niveau de soutien pour la tarification du carbone au Canada. Bien que
plusieurs ont trouvé encourageant de voir que d’autres pays avaient pris ces
mesures, très peu ont affirmé que cette information avait un impact sur leur
soutien envers la tarification du carbone. Les participants étaient
généralement d’avis que chaque pays avait ses propres défis lorsqu’il s’agit de
réduire la pollution par le carbone et que le système canadien de tarification
du carbone devrait être adapté aux besoins du Canada, sans subir l’influence
des stratégies mises en place ailleurs dans le monde.
À la question si la tarification du carbone pouvait
décourager les Canadiens de polluer, très peu de participants ont répondu que
c’était le cas. Même si certains s’attendaient à ce qu’une partie de la
population adapte ses comportements au quotidien pour réduire ses émissions, la
majorité des participants s’entendaient pour dire que ce n’était pas à la
portée de tous. Ils étaient également d’avis que ces changements seraient
particulièrement difficiles pour les résidents de villes rurales qui doivent souvent
parcourir de longues distances pour se déplacer d’un endroit à l’autre, et que
ces collectivités ne disposaient pas toujours de services de transport en
commun adéquats. Questionnés à savoir s’ils avaient l’impression que les coûts
associés à la tarification du carbone étaient plus élevés que ceux liés aux
changements climatiques à court terme, la plupart des participants étaient
incertains. Cela dit, plusieurs s’entendaient pour dire que malgré les coûts
relativement élevés requis pour la mise en place d’un système de tarification
du carbone, cette mesure demeurait utile si elle permettait d’atténuer les
impacts des changements climatiques sur les générations futures.
Les participants de deux groupes ont discuté de l’état
actuel du système d’immigration au Canada. À la question de savoir s’ils se
souvenaient de mesures récentes prises par le gouvernement fédéral sur ce
front, certains avaient entendu dire que celui-ci s’efforçait d’augmenter le
taux d’immigration au Canada dans les années à venir. Si, de manière générale,
la plupart d’entre eux étaient favorables à cette mesure, plusieurs se sont
montrés inquiets quant à la capacité des collectivités canadiennes à accueillir
et à soutenir un afflux important de nouveaux arrivants. À cet égard, la
plupart des participants ont estimé qu’il faudrait construire un nombre
proportionnel d’infrastructures et de services essentiels supplémentaires,
comme des hôpitaux et des écoles, pour accueillir ces personnes.
Lorsque nous leur avons demandé s’ils pensaient que le
gouvernement du Canada était actuellement sur la bonne voie en matière
d’immigration, la plupart des Québécois ont répondu par l’affirmative. Les
résidents des provinces de l’Atlantique et de l’Ontario avaient des opinions
plus partagées, les personnes estimant que le gouvernement fédéral s’était
engagé dans la bonne voie étant à peu près aussi nombreuses que celles qui
étaient d’avis contraire. Plusieurs ont déclaré que l’immigration comportait
certains avantages et qu’elle était essentielle pour garantir un nombre
suffisant de travailleurs et répondre aux besoins des Canadiens, en particulier
dans des secteurs vitaux, comme les soins de santé et l’éducation. Certains ont
également évoqué le potentiel de l’immigration pour accroître la diversité de
la population, estimant qu’elle apporterait une plus grande variété de points
de vue et une richesse culturelle aux collectivités canadiennes. Parmi les
quelques personnes qui pensaient que le gouvernement fédéral faisait fausse
route en matière d’immigration, certaines craignaient que l’accueil d’un trop
grand nombre de nouveaux arrivants en peu de temps ne mette à rude épreuve des
infrastructures comme le logement, les soins de santé et le système d’éducation.
Interrogés sur la question de savoir si le taux d’immigration au Canada devait
augmenter, diminuer ou rester le même, la plupart ont estimé qu’il devait
rester relativement stable dans les années à venir. De l’avis général, il
s’agirait du moyen le plus efficace d’attirer davantage de personnes au Canada
sans pour autant submerger le marché du logement ou la capacité des
collectivités à continuer de fournir des services essentiels à leurs habitants.
Un certain nombre de personnes ont estimé qu’il
fallait veiller à ce qu’une part importante des nouveaux arrivants parle le
français. Cet aspect a été jugé particulièrement important pour la capacité des
nouveaux arrivants dans les municipalités francophones à s’intégrer avec succès
dans leur collectivité d’accueil. Informés que, grâce au Plan d’action pour les
langues officielles, le gouvernement du Canada prévoyait stimuler l’immigration
francophone, les participants ont réagi de manière généralement positive.
Plusieurs ont affirmé que cette mesure contribuerait grandement à renforcer
l’attachement à la langue française et à la culture francophone au Canada. Lors
de la discussion sur ce que le gouvernement fédéral pourrait faire de plus dans
ce domaine, un certain nombre de personnes ont recommandé de mettre davantage
l’accent sur le recrutement de francophones compétents dans des secteurs
importants comme les soins de santé, l’éducation, la construction et d’autres
métiers, et de faciliter la reconnaissance de leurs titres de compétences au
Canada.
Les participants résidant à St. John’s, Terre-Neuve,
ont pris part à une brève discussion sur les soins de santé dans leur région.
Presque tous ont estimé que le système de santé de leur province était soumis à
des pressions considérables et que cela avait entraîné des répercussions
importantes sur la qualité des soins et la disponibilité des soins. Décrivant
les défis les plus pressants en cette matière, beaucoup ont mentionné ce qu’ils
considéraient comme une pénurie persistante de médecins et d’infirmières dans
la région. Dans le même ordre d’idées, plusieurs ont indiqué que les longs
délais d’attente dans les salles d’urgence et les cliniques sans rendez-vous
constituaient une source de préoccupation croissante, et que la pénurie de
personnel empêchait l’accès en temps opportun aux soins primaires ou d’urgence.
De nombreuses personnes ont également mentionné le manque de médecins de
famille exerçant dans la région, plusieurs déclarant avoir rencontré des
difficultés pour trouver un médecin de famille au cours des dernières années.
Tous les participants ont réagi positivement lorsque nous
leur avons fourni des informations sur les domaines prioritaires récemment
définis par le gouvernement du Canada en matière de soins de santé. Plusieurs
ont réitéré l’importance de remédier à la pénurie de personnel et de réduire
les temps d’attente, estimant que la plupart des problèmes auxquels le système
de soins de santé de leur province est actuellement confronté découlent d’un
manque de personnel et de ressources disponibles. Certains ont également estimé
qu’il était essentiel que le gouvernement du Canada mette davantage l’accent
sur la santé mentale et la toxicomanie. Les participants croyaient que ces
problèmes s’étaient considérablement aggravés dans leur collectivité au cours
des dernières années et que ces questions nécessitaient une attention urgente.
Quelques-uns ont également parlé positivement de la priorité accordée à la
modernisation de la gestion des données sur la santé et les soins virtuels.
Selon eux, la mise en place d’un système de santé numérique permettrait aux
prestataires de soins de communiquer beaucoup plus efficacement entre eux,
facilitant ainsi le transfert des dossiers des patients et permettant à ces
derniers de bénéficier d’une expérience plus personnalisée en matière de soins
de santé.
Deux groupes ont discuté de la mise en œuvre
éventuelle d’un programme national d’assurance‑médicaments. Invités à
déterminer les principaux défis en santé auxquels le gouvernement du Canada
devrait accorder la priorité, les participants ont énuméré de nombreux
problèmes. Ceux-ci comprenaient notamment les longs délais d’attente pour
accéder aux soins d’urgence, la pénurie de médecins et d’infirmières, le manque
de médecins de famille dans plusieurs collectivités canadiennes, l’insuffisance
de services en santé mentale, le manque de solutions en matière de soins à
domicile pour la population vieillissante, la disponibilité limitée des soins
virtuels et le manque perçu de mesures axées sur la prévention. Interrogés plus
précisément sur le coût des médicaments sur ordonnance, presque tous les
membres du groupe de Thunder Bay ont estimé qu’il s’agissait d’un problème
important, tandis que la plupart des participants du groupe du Québec étaient
d’avis que le système de santé était confronté à des problèmes plus urgents à
l’heure actuelle.
Décrivant l’état actuel de l’assurance-médicaments au
Canada, un grand nombre d’entre eux avaient l’impression qu’elle était
relativement abordable dans la plupart des cas. Presque tous connaissaient les
termes « assurance-médicaments » et la plupart croyaient qu’il s’agissait de la
fourniture publique de médicaments sur
ordonnance. Aucun n’avait
connaissance d’un quelconque
projet du gouvernement canadien dans ce domaine. Pour faciliter la
conversation, il a été précisé que le gouvernement fédéral avait l’intention de mettre en œuvre un programme national
d’assurance-médicaments visant à faire en sorte qu’un plus grand nombre de
Canadiens aient un meilleur accès aux médicaments sur ordonnance à des prix
abordables. Presque tous les participants ont réagi positivement à cette
information et beaucoup se sont montrés enthousiastes à l’idée que le
gouvernement réduise les coûts associés aux médicaments sur ordonnance et
contribue à les rendre plus accessibles pour un plus grand nombre de Canadiens.
À la question de savoir qui, selon eux, devrait
bénéficier d’un régime national d’assurance-médicaments, les participants ont
exprimé des points de vue divergents. La plupart ont estimé que cette
couverture ne devrait être offerte qu’aux personnes qui n’ont pas accès à un
régime d’assurance privé. En ce qui concerne les différentes possibilités, les
participants ont été informés qu’un régime national d’assurance-médicaments
pourrait être entièrement public (comme les soins de santé) ou « combler
les lacunes » afin que les gens puissent continuer à utiliser les
régimes publics et privés actuels. Après avoir discuté des avantages et des
inconvénients éventuels de chaque approche, tous les participants ont exprimé
leur préférence pour l’option entièrement publique, estimant qu’une couverture
égale pour tous les Canadiens était la meilleure façon de mettre en place un
régime d’assurance-médicaments. Lorsque nous leur avons demandé s’ils seraient
en faveur d’un régime universel d’assurance-médicaments, presque tous ont
répondu par l’affirmative. La plupart ont toutefois indiqué qu’ils seraient
moins enclins à soutenir ce programme s’il entraînait une augmentation du
fardeau fiscal, la création de nouveaux impôts, ou la hausse du déficit
fédéral.
Les résidents de Thunder Bay et de l’île de Vancouver
ont pris part à des conversations sur la toxicomanie et la consommation
d’opioïdes dans leur collectivité. Tous les participants de Thunder Bay et la
plupart de ceux de l’île de Vancouver ont estimé qu’il s’agissait d’un enjeu
majeur à l’heure actuelle et que la toxicomanie et l’abus de substances dans
leur collectivité avaient considérablement augmenté ces derniers temps.
Personne ne s’est montré optimiste quant à l’amélioration de la situation dans
les années à venir, les participants estimant que trop peu de ressources
avaient été consacrées à la lutte contre la toxicomanie dans les collectivités
canadiennes et qu’il fallait faire davantage pour aider les personnes
dépendantes à recevoir un traitement. Lorsque nous leur avons demandé s’ils se
souvenaient des mesures prises par le gouvernement fédéral dans ce domaine,
quelques-uns ont mentionné l’augmentation du financement des sites d’injection
supervisés et la mise à disposition de trousses de naloxone pour les personnes
en proie à une surdose.
Interrogés sur ce qui leur venait à l’esprit
lorsqu’ils entendaient les termes « approvisionnement
sûr » et « sites
d’injection supervisés », la plupart
ont eu des réactions
positives. Dans l’ensemble, ils
estimaient qu’il s’agissait d’initiatives
visant à prévenir les décès par surdose en garantissant aux toxicomanes un
endroit sûr pour
consommer ces substances et une plus grande assurance que ces dernières ne contenaient pas de produits plus dangereux.
Tout en étant
majoritairement favorables à des
initiatives d’atténuation des risques comme celles-ci, plusieurs personnes ont
souligné que ces programmes ne suffiraient pas à eux seuls à réduire les taux
de prévalence de la toxicomanie. Selon les participants, la disponibilité d’un
approvisionnement sûr et l’accès à des sites d’injection supervisés réduiraient
probablement le nombre de décès par surdose, mais il fallait surtout aider ces
personnes à obtenir un traitement de leur dépendance et les amener à arrêter de
consommer des drogues à long terme. De l’avis général, le gouvernement du
Canada a un rôle à jouer dans le financement des initiatives de réduction des
risques et doit veiller à ce que les personnes toxicomanes aient accès à des
traitements.
La plupart des participants qui avaient reçu des
informations sur le Programme sur l’usage et les dépendances aux substances
(PUDS) du gouvernement fédéral s’attendaient à ce que cette initiative entraîne
une réduction des surdoses et des autres méfaits liés à la consommation de
substances. Toutefois, pour que ces mesures soient efficaces, il faudrait
qu’elles s’accompagnent d’un meilleur accès aux traitements en santé mentale et
à des logements sûrs et abordables pour les personnes toxicomanes. Les participants
ont estimé qu’il fallait faire davantage pour inciter les Canadiens à faire
carrière dans le domaine de la santé mentale et du traitement des dépendances,
certains ayant l’impression qu’il existe actuellement une pénurie de
travailleurs compétents dans ces domaines.
Les participants résidant dans des villes de taille
moyenne des Prairies ont engagé une brève conversation sur l’état du marché de
l’emploi canadien et les récents efforts déployés par le gouvernement du Canada
en matière de création d’emplois. Tous ont déclaré être de récents diplômés de
niveau postsecondaire. En exprimant leurs points de vue sur l’état actuel du
marché de l’emploi et les perspectives offertes aux nouveaux diplômés,
plusieurs ont indiqué qu’il leur avait été difficile de trouver un emploi dans
leur domaine et qu’ils avaient soit accepté un poste sans rapport avec leur
domaine de compétences ou cherché un emploi pendant plusieurs mois sans succès.
Tous étaient convaincus que le marché de l’emploi
canadien allait se dégrader de manière significative dans les cinq prochaines
années. Plusieurs se sont dits préoccupés par l’essor possible de
l’intelligence artificielle (IA) et pensaient que cela pourrait entraîner des
licenciements massifs et moins de perspectives d’emploi pour les humains. Tous
étaient d’avis que le gouvernement du Canada faisait actuellement fausse route
en matière de création d’emplois et très peu étaient au courant des travaux qu’il
avait entrepris dans ce domaine. Interrogés sur les efforts supplémentaires que
le gouvernement fédéral devrait fournir pour favoriser la création d’emplois,
la formation professionnelle et le soutien aux travailleurs, les participants
ont suggéré la mise en place de mesures incitatives pour encourager les
étudiants à se tourner vers des domaines où la demande est forte (comme celui
de la santé), ainsi que la réduction du coût des études de niveau
postsecondaire pour les Canadiens.
Les participants du groupe composé de récents diplômés
de niveau postsecondaire résidant dans les Prairies ont pris part à une brève
discussion sur la question du coût des études de niveau postsecondaire. À la
question de savoir s’ils étaient au courant des mesures prises par le
gouvernement du Canada pour rendre les études de niveau postsecondaire plus
abordables et faciliter le remboursement des prêts étudiants, beaucoup se sont
souvenus de la récente décision d’éliminer définitivement les intérêts sur les
prêts d’études canadiens et les prêts canadiens aux apprentis. Plusieurs
étaient également au courant de l’existence de programmes d’aide au
remboursement des prêts étudiants, y compris la possibilité de reporter le
paiement des prêts jusqu’à ce que les emprunteurs commencent à gagner un revenu
annuel supérieur à 40 000 dollars.
Tous ont réagi
positivement à ces mesures
et beaucoup ont exprimé leur
satisfaction quant à la décision d’éliminer
de façon permanente
les intérêts sur les prêts
d’études canadiens et les prêts
canadiens aux apprentis. Bien qu’enthousiasmés par ces initiatives, la plupart
croyaient qu’elles représentaient des mesures temporaires pour remédier au coût
prohibitif de l’éducation, plutôt qu’une solution permanente ou à long terme.
Interrogés sur les moyens que le gouvernement du
Canada pouvait mettre en œuvre pour aider les nouveaux diplômés, les
participants ont suggéré des mesures visant à faire en sorte que des emplois de
premier ordre sont proposés aux étudiants dans leur domaine de compétences
après l’obtention de leur diplôme. D’autres ont mentionné que le gouvernement
fédéral devrait revenir sur sa récente décision d’autoriser les étudiants
étrangers à travailler plus de 20 heures par semaine, estimant que cette
mesure avait intensifié la concurrence au sein d’un marché de l’emploi perçu
comme étant déjà compétitif.
Un groupe composé de membres de la diaspora chinoise
vivant sur l’île de Vancouver, a engagé une brève discussion sur les relations
que le gouvernement du Canada entretient avec la Chine à l’heure actuelle.
Presque tous les participants ont estimé que celles-ci s’étaient détériorées au
cours des dernières années et plusieurs ont exprimé des inquiétudes quant aux
conséquences économiques et géopolitiques potentielles de l’escalade perçue des
tensions avec la Chine. Lors de la discussion sur les mesures que le
gouvernement fédéral pourrait prendre pour améliorer cette relation, un grand
nombre de participants ont estimé qu’il était possible de faire davantage pour
élargir les liens économiques et culturels avec la Chine. Il s’agirait
notamment d’augmenter le nombre d’étudiants dans les deux pays et de développer
davantage les relations commerciales. Interrogés sur l’évolution future de ces
relations, la plupart ont estimé qu’elle était difficile à prévoir et qu’elle
dépendrait considérablement des mesures prises par la Chine sur les plans
économique et géopolitique dans l’avenir.
Les participants de deux groupes ont discuté
brièvement de la protection et de la promotion de la langue française au
Canada. Tous étaient d’avis que cette question devrait être une priorité
absolue pour le gouvernement du Canada. Lorsque nous leur avons demandé s’ils
se souvenaient de mesures prises par le gouvernement fédéral à cet égard,
beaucoup ont mentionné l’annonce de son Plan d’action pour les langues
officielles 2023-2028.
Après avoir reçu des informations sur les initiatives
et les objectifs précis contenus dans ce plan, presque tous ont réagi
positivement et plusieurs ont estimé que ces mesures contribueraient grandement
à la protection et à la promotion de la langue française au Québec et dans
l’ensemble du Canada. Certains ont affirmé que les collectivités francophones à
l’extérieur du Québec en bénéficieraient grandement, car elles disposeraient
d’un plus large éventail de ressources et de programmes pour leurs résidents.
Nombreux sont ceux qui pensaient que l’initiative visant à investir dans les
garderies francophones partout au Canada aurait un effet important, en aidant
un plus grand nombre d’enfants à acquérir des compétences en français dès leur
plus jeune âge. Un certain nombre ont également estimé que les investissements
dans les organismes communautaires francophones joueraient un rôle important,
car ils permettraient de consolider les collectivités francophones et d’assurer
un plus large accès aux services et aux ressources en français.
À la question de savoir quelles mesures
supplémentaires le gouvernement du Canada pourrait mettre en œuvre pour mieux
protéger et promouvoir la langue française, les participants ont recommandé
d’augmenter les investissements dans les programmes et les ressources en
français pour les personnes âgées, de promouvoir une plus grande utilisation du
français sur les étiquettes et dans la signalisation, et d’exiger des
fabricants et des entreprises partout au Canada qu’ils fournissent des produits
et des services en français.
Les participants de deux groupes ont discuté de la
prévention du suicide et de la mise en place du 9‑8‑8, un numéro de téléphone à
trois chiffres destiné aux personnes vivant une détresse émotionnelle et en
proie à des idées suicidaires. Après avoir présenté un certain nombre de
propositions visant à promouvoir ce service et à fournir des informations à son
sujet, les participants ont largement préféré celles qui étaient directes,
explicites et comprenaient des statistiques qui traduisent la gravité des problèmes
de santé mentale rencontrés par les personnes concernées.
En se concentrant plus particulièrement sur les
différentes caractéristiques du service 9-8-8, beaucoup ont souligné
l’importance de la confidentialité, persuadés qu’un nombre plus important de
Canadiens seraient enclins à utiliser ce service s’ils savaient que leurs
conversations demeureraient confidentielles. Certains ont estimé que la santé
mentale et les pensées suicidaires étaient encore très stigmatisées et que la
discrétion était essentielle pour assurer l’efficacité d’un tel service. De nombreuses
personnes ont également déclaré que la gratuité était importante, mais certains
ont souligné que la plupart des gens s’attendaient déjà à ce que ce service
soit offert sans frais et qu’il n’était pas nécessaire de mettre cet aspect en
évidence de manière significative. Les participants ont également souligné
l’importance de s’assurer que le service 9 8 8 est adapté à la culture des
utilisateurs. Plusieurs ont fait remarquer que les personnes appartenant à
certaines cultures pouvaient vivre les problèmes de santé mentale de manière
différente et qu’il était essentiel que les intervenants puissent communiquer
avec les appelants d’une manière bien adaptée à leur situation et à leurs
origines. Au sein du groupe composé d’Autochtones, les participants ont indiqué
que les membres de leur communauté seraient plus enclins à utiliser ce service
en toute confiance, s’ils savaient que leurs expériences et leurs problèmes
particuliers seraient compris par les intervenants.
Lors de la discussion sur les documents promotionnels
et les ressources d’information qui, selon eux, seraient les plus efficaces une
fois lancé le service 9-8-8, plusieurs ont indiqué que la publicité devrait
être diffusée sur les plateformes de médias sociaux, ainsi qu’à la télévision
et à la radio. Étant donné que de nombreux jeunes Canadiens sont souvent
confrontés à des problèmes de santé mentale, les médias sociaux seraient un
endroit approprié pour diffuser des messages sur le 9-8-8. Quelques-uns ont
également suggéré que ces messages soient accompagnés d’images de personnes
réelles, afin de mieux faire comprendre aux téléspectateurs les conséquences
humaines des problèmes de santé mentale et des pensées suicidaires. Invités à
dire s’ils seraient susceptibles de communiquer les informations relatives au
9-8-8 à leur famille, à leurs amis ou à leurs collègues, la quasi-totalité des
participants ont répondu par l’affirmative. Après avoir proposé plusieurs noms
possibles pour ce service, la plupart ont pensé que le service devrait
s’appeler « 9-8-8 Canada » et s’accompagner d’un appel à l’action (« 9-8-8
Canada :
appelez ou envoyez un message texte pour obtenir de l’aide en cas de crise suicidaire »). En lien avec cet appel à l’action,
quelques participants ont indiqué qu’il était important
de faire savoir aux gens qu’ils pouvaient également envoyer un message texte, soulignant que cela
n’avait pas été mis en évidence auparavant.
Les participants résidant dans la région du Grand
Toronto (RGT) ont fait part de leur point de vue sur le taux de criminalité
actuel dans leur secteur. Les participants qui pensaient que la criminalité
était un problème majeur dans la collectivité étaient à peu près aussi nombreux
que ceux qui étaient plutôt d’avis qu’il s’agissait d’un problème modéré ou
mineur. Lorsque nous leur avons demandé d’identifier les types de crimes qu’ils
considéraient comme un enjeu à l’heure actuelle, les participants ont mentionné
notamment les cambriolages, les agressions violentes, les vols de voitures et
la conduite en état d’ébriété. Beaucoup ont également affirmé que la
criminalité dans les transports en commun était devenue une préoccupation
croissante au cours des dernières années. Presque tous les participants ont dit
avoir observé depuis peu une augmentation de la criminalité, un petit nombre
croyant toutefois que celui-ci n’avait pas changé. Plusieurs ont déclaré avoir
récemment modifié leurs comportements en raison de la hausse de la criminalité.
Parmi les mesures prises à cet égard, mentionnons le fait de ne plus se
promener seul la nuit, de conduire plutôt que de prendre les transports en
commun et de surveiller de plus près leurs enfants dans les lieux publics.
Interrogés sur les mesures à prendre pour lutter
contre la hausse de la criminalité, certains étaient d’avis qu’il fallait
investir davantage dans le maintien de l’ordre et renforcer la présence de la
police au sein de leur collectivité. Un plus grand nombre d’entre eux,
cependant, pensaient au contraire que l’augmentation de la présence policière
n’était pas la solution et qu’il fallait s’attaquer aux causes profondes de la
criminalité. Lorsque nous leur avons demandé s’ils se souvenaient de mesures prises
par le gouvernement du Canada pour lutter contre la criminalité, plusieurs se
sont souvenus des récentes interdictions de certains types d’armes à feu. Bien
que généralement favorables à l’adoption de mesures visant à réduire la
criminalité à main armée, quelques personnes ont souligné que d’autres types
d’armes à feu, notamment les fusils de chasse, avaient été interdits dans la
foulée de ces mesures, et ont jugé cette situation injuste.
Les participants
ont eu des réactions partagées après avoir reçu des informations sur les
dispositions adoptées par le gouvernement fédéral pour réprimer la violence des
gangs, en augmentant notamment les investissements dans le domaine de
l’application de la loi. Tout en espérant que ces mesures seront efficaces,
beaucoup se sont inquiétés du fait que l’on ne se concentre pas suffisamment
sur la prévention des délits. Les participants ont souligné que des
investissements importants pour fournir aux gens des logements sûrs et
abordables, un salaire décent et des traitements pour des problèmes de santé
mentale et de toxicomanie permettraient à de nombreuses personnes de ne plus
être contraintes de s’engager dans des activités criminelles. Dans cette
optique, selon eux, il conviendrait de se concentrer davantage sur
l’amélioration du bien-être général des personnes vulnérables, cette approche
pouvant s’avérer plus efficace à long terme pour réduire la criminalité.
Des résidents de St. John’s, Terre-Neuve, ont lancé
une brève discussion sur les principaux enjeux qui, dans leur région,
requièrent selon eux une plus grande attention de la part du gouvernement
fédéral. Invités à préciser les défis les plus pressants auxquels leur
collectivité est actuellement confrontée, les participants ont mentionné
l’inflation et le coût élevé de la vie, le manque perçu de logements
abordables, la pénurie de personnel en santé, les délais d’attente pour les
soins d’urgence et les soins primaires, et ce qui a été perçu comme une
augmentation des taux de sans-abrisme et de toxicomanie au cours de ces
dernières années. Presque tous ont indiqué que le gouvernement fédéral
n’accordait pas suffisamment d’attention à ces questions à l’heure actuelle.
Lors de la discussion sur les
principaux secteurs et industries de leur région, tous ont estimé que le
secteur pétrolier et gazier était d’une importance capitale pour l’économie
locale et constituait l’un des principaux employeurs pour les personnes qui
résident dans la région. Interrogés sur ce qu’ils considéraient comme les plus
grands problèmes auxquels le secteur pétrolier et gazier était actuellement
confronté, un certain nombre de participants ont fait allusion à l’augmentation
du prix des carburants et de l’énergie, estimant qu’elle avait contribué à
réduire la demande des consommateurs. Parmi les défis supplémentaires, les
participants ont également parlé de l’abandon des ressources non renouvelables
au profit d’options énergétiques plus durables, lequel constitue, selon eux,
une tendance mondiale croissante qui contribue aussi à diminuer la demande en
pétrole et en gaz.
Lorsque nous leur avons demandé s’ils connaissaient le
projet de développement Bay du Nord, les participants qui en avaient entendu
parler étaient à peu près aussi nombreux que ceux qui ont dit ne pas le
connaître. Nous les avons informés qu’Equinor, la société à l’origine du
projet, avait récemment décidé de reporter le projet de trois ans pour des
raisons économiques. Si la plupart trouvaient cette décision logique d’un point
de vue financier, ils ont dans une large mesure indiqué que celle-ci entraînerait
des répercussions négatives sur l’économie de la province et la création
d’emplois bien rémunérés au sein de leur collectivité. Plusieurs d’entre eux
espéraient que le projet irait finalement de l’avant et pensaient que son
annulation définitive constituerait une perte majeure pour leur région.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
The Strategic Counsel
Numéro de contrat : CW2241412
Date d’octroi du contrat : 19 décembre 2022
Valeur du contrat : 814 741,30 $