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Public Services and Procurement Canada
Service publics et Approvisionnement Canada

Points de vue Autochtones sur les services de Postes Canada

Résumé

Préparé à l’intention de Services publics et Approvisionnement Canada

Nom du fournisseur : Environics Research

Numéro de contrat : EP363-222453/001/CY

Valeur du contrat : 113 005,06 $ (TVH incluse)

Date d’attribution des services : 9 mars 2022

Date de livraison des services : 8 juin 2022

Numéro d’enregistrement : ROP 134-21

Pour de plus amples renseignements sur ce rapport : TPSGC.PORCoordComm-ROPCoordComm.PWGSC@tpsgc-pwgsc.gc.ca

This report is also available in English.

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Points de vue Autochtones sur les services de Postes Canada – Résumé

Préparé à l’intention de Services publics et Approvisionnement Canada par Environics Research

Juin 2022

Le présent rapport de recherche sur l’opinion publique présente les résultats d’une étude quantitative réalisée par Environics Research pour le compte de Services publics et Approvisionnement Canada. L’étude consistait en un sondage téléphonique mené du 12 avril au 8 mai 2022 auprès de 425 Autochtones âgés de 18 ans et plus résidant dans les réserves et hors réserve partout au Canada.

Permission de reproduire

La présente publication peut être reproduite à des fins non commerciales seulement. Il faut avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de Services publics et Approvisionnement Canada. Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Services publics et Approvisionnement Canada, à l’adresse : TPSGC.PORCoordComm-ROPCoordComm.PWGSC@tpsgc-pwgsc.gc.ca

© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par la ministre de Services publics et Approvisionnement Canada, 2022

No de catalogue P4-108/2-2022F-PDF

ISBN 978-0-660-44718-6

This publication is also available in English under the title Indigenous Peoples' Views on Canada Post Services - Final report

 

No de catalogue P4-108/2-2022E-PDF

ISBN 978-0-660-44717-9


Résumé du rapport

A.                Contexte et objectifs

Le Protocole du service postal canadien décrit les attentes du gouvernement fédéral concernant les normes de service et les activités connexes de Postes Canada pour ce qui est d’offrir des services postaux qui demeurent universels, abordables, fiables, pratiques, sécuritaires et attentifs aux besoins des clients du Canada.

Le gouvernement s’est engagé à réviser le Protocole du service postal canadien (adopté en 2009) tous les cinq (5) ans afin d’évaluer s’il est nécessaire de l’adapter à l’évolution des besoins.

La pandémie de COVID-19 a radicalement changé la façon dont les Canadiens et Canadiennes utilisent les services postaux. Étant donné cette transformation, une étude a été jugée nécessaire pour aider le gouvernement du Canada à mieux comprendre les Points de vue Autochtones quant à la façon dont Postes Canada leur est utile à l’heure actuelle et aux services qu’ils souhaitent obtenir à l’avenir de façon à veiller à ce que les services de Postes Canada et, en particulier, le Protocole du service continuent de répondre aux besoins de la population canadienne. En 2018, le gouvernement a affirmé que Postes Canada doit continuer de répondre aux attentes énoncées dans le Protocole.

Une recherche sur l’opinion publique a été conçue de façon à évaluer les opinions actuelles des Autochtones à l’égard de la poste et de déterminer quelles sont leurs attentes envers Postes Canada, surtout dans la foulée de la pandémie de COVID-19 et des pertes financières que Postes Canada continue d’enregistrer, afin de s’assurer que l’évolution de cette importante institution publique cadre avec leur interprétation de « services de qualité que les Canadiens peuvent se permettre ».

B.                 Méthodologie

Environics a réalisé, du 12 avril au 8 mai 2022, un sondage téléphonique auprès d’un échantillon aléatoire de 425 Autochtones. L’échantillon a été stratifié de façon à ce que 50 % des répondants vivent dans une réserve et 50 %, hors réserve. Cette stratification est importante parce que la distribution du courrier par Postes Canada diffère dans les réserves des Premières Nations, où il est acheminé dans un emplacement central, comme le bureau du conseil de bande ou un centre communautaire, sans que Postes Canada soit responsable de le livrer aux foyers individuels.

Les données ont été pondérées à l’étape de l’analyse de façon à ce que l’échantillon final soit représentatif de la population autochtone actuelle par province, milieu (urbain, rural ou réserve) et identité autochtone. La marge d’erreur pour l’échantillon total est de plus ou moins 4,9 points de pourcentage, avec un niveau de confiance de 95 %.

C.                 Principales constatations

Les résultats du sondage démontrent la grande diversité des méthodes par lesquelles les Autochtones reçoivent leur courrier : l’utilisation de boîtes postales dans un bureau de poste est beaucoup plus répandue (surtout dans les régions rurales et les réserves) que la distribution à domicile (plus courante en milieu urbain). Parmi les services offerts par Postes Canada, l’expédition et le ramassage de colis jouent manifestement un rôle important, surtout pour les Autochtones qui habitent en dehors des villes. Ces deux enjeux sont de toute évidence pris en compte lorsque les Autochtones évaluent les services actuels et réagissent aux options possibles pour les remplacer.

Dans l’ensemble, Postes Canada est perçue comme un service essentiel, et ses services suscitent un niveau élevé de satisfaction; cette satisfaction est toutefois plus faible chez les personnes qui ne reçoivent pas leur courrier à domicile. Dans ce contexte, quelle que soit la méthode de distribution du courrier, les gens manifestent leur préférence pour le statu quo, c’est-à-dire le maintien des services plutôt que leur réduction, et ce, même si cela nécessite du financement de la part du gouvernement fédéral. En outre, les résidents des régions rurales et des réserves privilégient des services additionnels, comme la possibilité d’accéder à d’autres services gouvernementaux, bancaires ou d’autres entreprises dans les bureaux de poste. Une importante majorité estime également que tous les Canadiens devraient assumer les mêmes coûts pour l’expédition de colis, quelle que soit la destination (72 %).

En ce qui concerne les mesures précises visant à remédier à l’insuffisance des recettes de Postes Canada, les gens privilégient avant tout de mettre fin à la distribution du courrier à domicile (surtout chez la majorité d’Autochtones n’ayant pas accès à ce service), tandis que la réduction du nombre de bureaux de poste suscite le moins d’appui (ce qui fait ressortir la dépendance actuelle aux bureaux de poste pour le ramassage de colis). Les résultats laissent entendre une certaine flexibilité quant au franchisage, à la distribution du courrier tous les deux jours et au tarif d’affranchissement, mais l’augmentation des prix devra probablement être clairement justifiée, puisque peu de gens sont convaincus que le coût actuel des services postaux est inférieur à leur valeur.

Expérience relative aux services de Postes Canada

·       Selon le recensement de 2016, plus de la moitié (55 %) des Autochtones du Canada résident en milieu urbain, alors qu’un peu moins de la moitié habitent en région rurale (25 %) ou dans une réserve des Premières Nations (20 %). La façon dont ils reçoivent leur courrier dépend de leur milieu de résidence. En général, les Autochtones reçoivent le plus souvent leur courrier dans une boîte postale située dans un bureau de poste ou un comptoir postal (46 %); ce segment de la population est plus susceptible que la moyenne de résider en région rurale ou dans une réserve. Le faible pourcentage de répondants dont le courrier est distribué à leur domicile (14 %) est en majorité composé de résidents de milieu urbain ou de banlieue.

·       L’utilisation rapportée des services de Postes Canada vient souligner le rôle de la livraison de colis pour les communautés autochtones. Lorsqu’il est question de l’expédition de courrier, la correspondance personnelle (22 % des répondants en envoient une fois par mois) devance le paiement de factures (17 %) et l’expédition de colis (14 %). Ces trois activités sont toutefois devancées par le ramassage de colis au bureau de poste, le tiers des Autochtones le faisant au moins une fois par mois. Le ramassage de colis est particulièrement populaire à l’extérieur des villes (41 % contre 17 % en ville), ce qui cadre avec le fait que la distribution du courrier à domicile est plus répandue dans les villes, mais vient aussi souligner l’importance de la livraison de colis pour accéder à des biens qui ne sont pas offerts dans les réserves, les régions rurales et les plus petites localités. Cette dépendance aux colis explique aussi probablement pourquoi les coûts d’expédition de colis constituent un problème considérable pour près d’une personne sur cinq (18 %) résidant dans une région rurale ou une réserve.

·       Chez les Autochtones qui disent avoir changé leur façon d’utiliser les services de Postes Canada en raison de la pandémie de COVID-19 (34 %), le changement le plus largement rapporté est l’augmentation des achats en ligne, ce qui vient aussi corroborer l’importance croissante de la livraison de colis.

Satisfaction à l’égard de Postes Canada et valeur perçue

·       Les Autochtones accordent une importance considérable à Postes Canada, plus de sept répondants sur dix étant fortement d’avis qu’il s’agit d’un service essentiel pour les Canadiens et Canadiennes en général (77 %) et pour eux personnellement (73 %).

·       Les Autochtones manifestent également un niveau de satisfaction globale élevé à l’égard des services de Postes Canada (88 % en sont satisfaits, dont 54 % qui sont très satisfaits). Ils sont avant tout satisfaits de l’endroit où ils reçoivent leur courrier (86 %, dont 57 % qui en sont très satisfaits), mais un peu moins de la livraison de colis (80 %, dont 43 % qui en sont très satisfaits). L’endroit est important, puisque le niveau de satisfaction à l’égard des deux aspects est plus élevé chez les Autochtones dont le courrier est distribué à domicile et plus faible chez ceux qui le reçoivent dans une boîte postale ou une boîte aux lettres se trouvant dans l’aire commune de leur immeuble.

·       Malgré l’importance perçue de Postes Canada et le niveau de satisfaction à son égard, peu de gens considèrent que les frais d’affranchissement pour un envoi au pays sont inférieurs à la valeur du service offert. Les Autochtones sont plus nombreux à être d’accord (57 %) qu’à être en désaccord (43 %) avec le fait que le prix des timbres pour envois au pays est au-dessous de leur valeur, mais peu (14 %) sont fortement de cet avis.

Remédier à l’insuffisance des recettes de Postes Canada

·       Pour ce qui est de remédier à l’insuffisance des recettes de Postes Canada[1], les répondants affichent une préférence marquée pour le maintien du niveau de service et des prix actuels avec l’aide du financement du gouvernement fédéral (82 %) plutôt que pour la réduction des services de façon à cadrer avec le budget de Postes Canada (13 %), même si cette dernière option correspond au mandat actuel de l’organisation. Cette préférence est remarquablement répandue dans l’ensemble de la population.

·       Pour ce qui est des mesures précises visant à réduire les pertes de Postes Canada, la fin de la livraison du courrier à domicile pour passer aux boîtes aux lettres communautaires se trouve en tête de liste. Sept répondants sur dix appuient cette mesure (71 % dans l’ensemble, dont 50 % qui l’appuient fortement). Et bien que le taux d’appui solide passe de 66 % en région rurale à 39 % en ville (et à 34 % chez ceux dont le courrier est actuellement livré à domicile), aucune autre option ne suscite un appui nettement supérieur chez les habitants des villes. Par exemple, la fin de la livraison quotidienne du courrier (c’est-à-dire une fréquence de livraison réduite à moins de 5 jours par semaine) obtient un appui identique ou légèrement inférieur (65 % dans l’ensemble, dont 38 % qui l’appuient fortement) dans tous les milieux de résidence.

·       Une majorité s’oppose à la réduction du nombre de bureaux de poste pour pallier les pertes de Postes Canada (64 % s’y opposent et 30 % y sont favorables), ce qui s’explique probablement par l’importante utilisation du ramassage de colis décrite plus tôt. Les résultats laissent entendre une ouverture quant à d’autres modèles de prestation de services, comme le remplacement des bureaux de poste appartenant à la société par des franchises dans les épiceries et pharmacies (64 % y sont favorables, dont 30 % fortement) et l’installation d’armoires à colis automatisées (57 % y sont favorables, dont 32 % fortement); cette dernière option suscite d’ailleurs un appui particulièrement élevé auprès des résidents de région rurale.

·       Les Autochtones sont ouverts à des changements de tarif pour remédier aux pertes de Postes Canada. En effet, la majorité d’entre eux appuient l’augmentation du prix de base des timbres de 0,25 $ (65 % y sont favorables, dont 31 % fortement). Les répondants semblent aussi prêts à envisager de payer des tarifs différents pour l’envoi de lettres en fonction de destination; en effet, la majorité d’entre eux estiment raisonnable de payer 1,25 $ pour l’envoi d’une lettre dans leur province (54 %) et 1,50 $ ailleurs au pays (64 %), tandis que le quart sont prêts à payer plus de 1,00 $ pour l’envoi d’une lettre dans leur ville ou village.

·       En revanche, lorsqu’on les questionne au sujet d’un coût uniformisé pour l’envoi de colis, la majorité des Autochtones conviennent que tous les Canadiens devraient assumer les mêmes coûts, quelle que soit la destination (72 % sont d’accord, dont 44 % fortement). Il est intéressant de noter que cette option intéresse davantage les répondants qui résident en dehors des villes (48 % d’entre eux sont fortement en accord avec cet énoncé, contre 37 % chez les résidents d’une ville), probablement en raison des difficultés que présente le coût de l’expédition de colis pour les personnes résidant en région rurale et dans les réserves (décrites précédemment). Cette différence pourrait aussi refléter les inquiétudes des résidents urbains quant au financement des coûts d’expédition de colis pour les personnes hors des zones urbaines.

Services en région rurale

·       Les Autochtones appuient en général les efforts déployés pour maintenir les services postaux dans les communautés rurales, quel que soit le milieu où ils vivent. La majorité est favorable à l’idée que le gouvernement fédéral fournisse des subventions pour financer les services postaux plus coûteux et peu rentables dans les régions rurales et éloignées (73 % y sont favorables, dont 43 % fortement). La majorité convient aussi que le moratoire dans les régions rurales doit être maintenu moyennant certaines modifications, soit en révisant la définition de région rurale (84 %), soit en permettant le remplacement de bureaux de poste ruraux par des franchises (62 %); plus de la moitié des répondants sont en désaccord avec la levée pure et simple du moratoire.

·       Les résidents des régions rurales et des réserves manifestent un intérêt considérable à l’égard de services additionnels dans les régions rurales. L’offre d’autres services gouvernementaux dans les bureaux de poste (85 %) et la création de centres de services partagés (80 %) sont les options qui suscitent le plus grand appui, suivies de l’accès à des services financiers dans les bureaux de poste (71 %).

·       En ce qui a trait à l’utilisation réelle de ces services additionnels, de faibles pourcentages d’Autochtones indiquent qu’ils auraient certainement recours à des services gouvernementaux comme ceux offerts aux comptoirs de Service Canada (17 %) ou qu’ils deviendraient certainement clients des services bancaires de Postes Canada (5 %), bien que cette dernière option suscite davantage l’intérêt dans les réserves (10 %). Bien que ces pourcentages soient en général limités, il est tout de même important d’en tenir compte étant donné les difficultés avérées qu’ont les Autochtones à accéder à des services gouvernementaux et financiers.

D.                Coût de la recherche

La valeur de ce contrat s’élève à 113 005,06 $ (TVH incluse).

E.                 Énoncé de neutralité politique et coordonnées

Par la présente, je certifie, en tant que cadre supérieure d’Environics, que les produits livrables sont entièrement conformes aux exigences du gouvernement du Canada en matière de neutralité politique, comme elles sont définies dans la Politique de communication du gouvernement du Canada et dans la Procédure de planification et d’attribution de marchés de services de recherche sur l’opinion publique. Plus particulièrement, les produits livrables ne font aucune mention des intentions de vote électoral, des préférences quant aux partis politiques, des positions des partis ou de l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de son chef.

Sarah Roberton

Vice-présidente, Affaires générales et publiques

Environics Research Group

sarah.roberton@environics.ca

Nom du fournisseur : Environics Research Group

Numéro de contrat de TPSGC : EP363-222453/001/CY

Date du contrat initial : 9 mars 2022

Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Services publics et Approvisionnement Canada, à l’adresse : TPSGC.PORCoordComm-ROPCoordComm.PWGSC@tpsgc-pwgsc.gc.ca



[1]     L’explication suivante a été fournie aux répondants du sondage : « Postes Canada a connu des pertes de centaines de millions de dollars au cours des quatre dernières années. Cela s’explique par la baisse des revenus du courrier et le déficit généré par la prestation de services dans les régions rurales et éloignées. Postes Canada ne reçoit aucun financement du gouvernement fédéral, et doit subvenir à ses besoins financiers. Toutefois, pour atténuer ses pertes, la société doit se procurer du financement gouvernemental, augmenter ses revenus et diminuer ses coûts. »