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Recherche sur l’opinion publique :
Les perceptions des Canadiens à l’égard de la Gendarmerie royale du Canada.

 

Rapport final

 

 

Préparé pour la Gendarmerie royale du Canada

 

Fournisseur : Ipsos

Numéro de contrat : CW2318759

Valeur du contrat : 236 927,10 $ (TVH comprise)

Date d’attribution : 16 juin 2023

Date de livraison : 6 décembre 2023

Numéro d’enregistrement : POR 017-23

 

 

 

 

Pour obtenir de plus amples renseignements concernant ce rapport, veuillez communiquer avec la Gendarmerie royale du Canada à l’adresse suivante : SurveyCentreRCMP-CentresondageGRC@rcmp-grc.gc.ca

 

Canada wordmarkThis report is also available in English.

This report is also available in English under the title:
Public Opinion Research Study: Canadians’ Perceptions of the Royal Canadian Mounted Police.

Cette publication ne peut être reproduite qu’à des fins non commerciales. Pour ce faire, il faut d’abord obtenir une autorisation écrite de la part de la GRC.

Pour obtenir de plus amples renseignements concernant ce rapport, veuillez communiquer avec la GRC à l’adresse suivante :
SurveyCentreRCMP-CentresondageGRC@rcmp-grc.gc.ca

 

Numéro de catalogue : PS64-217/2024E-PDF
Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-68523-6

 

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Énoncé de neutralité politique

Je certifie par la présente, en tant que représentant d’Ipsos, que les produits livrables sont entièrement conformes aux exigences de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans la Politique sur les communications et l’image de marque et la Directive sur la gestion des communications du gouvernement du Canada. Plus précisément, les produits livrables ne comprennent pas d’informations sur les intentions de vote, les préférences en matière de partis politiques, la position des partis auprès de l’électorat ou l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.

Mike Colledge, président
Affaires publiques Ipsos


 

Sommaire

Objectifs et méthodologie de recherche

Le récent sondage mené par la GRC et d’autres sondages menés auprès du public ont démontré que le degré de confiance à l’égard de l’organisation a fluctué. Par exemple, le pourcentage de Canadiens qui estiment avoir confiance en la contribution de la GRC à la sécurité publique a baissé de 74 % en 2018-2019 à 53 % en 20212022, avant de remonter à 58 % en 2022-2023. Si les sondages ont permis de connaître l’opinion générale du public, ils n’ont pas fourni de renseignements approfondis quant aux raisons de cette fluctuation.

Ce rapport présente les conclusions d’une étude qualitative visant à sonder les opinions et à comprendre les raisons de la baisse de confiance du public canadien envers la GRC. Plus précisément, l’étude s’est intéressée aux principales associations avec la GRC, aux niveaux de confiance envers l’organisation et aux facteurs qui sous-tendent ces perceptions, ainsi qu’aux recommandations en vue d’améliorer et de renforcer la confiance du public envers la GRC.

Au total, 26 groupes de discussion en ligne ont été organisés, auxquels 174 personnes ont participé. Sur le plan de la portée nationale, cette recherche qualitative a été exhaustive, en incluant les Canadiens qui vivent à l’intérieur et à l’extérieur des zones de services de police locaux relevant de la compétence de la GRC, ainsi qu’en interagissant avec des Canadiens membres de groupes en quête l’équité. Les groupes de discussion ont été menés dans les deux langues officielles. La plupart des groupes comptaient entre cinq et neuf participants, tandis que les groupes composés de membres de communautés autochtones en comptaient entre trois et dix. En moyenne, les discussions de chaque groupe ont duré environ 90 minutes. Les participants qui ont pris part à l’étude ont reçu une compensation en guise de remerciement pour le temps qu’ils ont consacré à l’étude. Un montant de 150 $ a été offert aux publics de recherche les plus difficiles à rejoindre (autochtones, membres de la communauté 2ELGBTQI+ et personnes vivant avec un handicap), alors qu’un montant de 125 $ a été offert aux autres publics.

Les groupes de discussion ont permis de recueillir des renseignements riches et détaillés qui nous aident à comprendre les raisons de la baisse de confiance du public canadien envers la GRC. Les principales préoccupations ont été déterminées auprès des communautés en particulier et des Canadiens en général. Les résultats des groupes de discussion donnent un aperçu des perceptions des Canadiens à propos des éléments suivants : 1) les impressions générales à l’égard de la GRC, 2) les raisons pour lesquelles les évaluations de l’organisation ont baissé, et 3) les recommandations en vue d’améliorer la GRC et de renforcer la confiance du public.

Il convient de noter que les résultats qualitatifs présentés dans ce rapport visent à révéler une gamme diversifiée d’opinions et d’interprétations. Par leur nature, les conclusions qualitatives ne peuvent pas être projetées d’un point de vue statistique et par conséquent, elles ne doivent pas être extrapolées à l’ensemble de la population.

 

Sommaire des principales conclusions

Principales associations liées à la GRC

Dans l’ensemble des groupes de discussion, on retrouvait une combinaison d’associations principales positives, neutres et négatives liées à la GRC :

·         Les associations positives récurrentes des participants sont la « sûreté », la « protection » et la « sécurité ».

·         L’image d’un membre de la police montée à cheval, portant l’uniforme rouge et le chapeau stetson emblématiques, a été évoquée dans presque toutes les discussions de groupe. Toutefois, les sentiments à l’égard de cette image variaient. D’une part, elle était perçue comme l’image caractéristique du Canada et a suscité un sentiment de fierté nationale chez quelques-uns des participants plus âgés. D’autre part, elle a évoqué des connotations négatives liées au colonialisme et à l’oppression des Autochtones, ainsi qu’un caractère désuet, auprès de certains participants.

·         Les participants avaient tendance à personnifier la GRC comme étant un « homme blanc d’âge moyen ». Également, les membres de la communauté 2ELGBTQI+ ont ajouté « cis » et « hétérosexuel » dans leurs personnifications. À cela s’ajoutaient les associations négatives de « racisme », de « problèmes », de « peur » et d’ « abus d’autorité », en particulier chez les participants membres de groupes en quête d’équité.

Les impressions ont été en partie basées sur des expériences personnelles ou des interactions directes avec des agents de la GRC, ou l’absence d’interactions pour les participants résidant en dehors des zones de services de police locaux relevant de la compétence de la GRC. De plus, il est évident que le discours actuel plus large portant sur la GRC et la police en général, alimenté par les médias et l’éducation, a influencé les attitudes des participants à l’égard de l’organisation.

Confiance à l’égard de la GRC

L’étude a pris en compte l’ensemble des niveaux de confiance et quatre groupes principaux se sont distingués d’après la manière dont les participants ont exprimé leur opinion à propos de la GRC.

1)      Quelques participants ont exprimé très clairement leur méfiance et leur manque de confiance à l’égard de la GRC.

·         Dans de nombreux cas, le manque de confiance était causé par le fait que des participants ou leurs proches ont été victimes de profilage racial ou de préjugés lors de leurs interactions avec des agents de la GRC ou des services de police municipaux, ce qui a influencé les opinions à l’égard de la GRC. Plusieurs participants ont fait part de leur expérience personnelle à cet égard. Ces participants ont mentionné des problèmes systémiques au sein de l’institution de la GRC, ce qui a eu pour effet d’entraîner un faible niveau de confiance. Pour un grand nombre de ces participants, ce changement d’attitude n’est pas récent. La composition de ce groupe méfiant tend à être composé de participants issus des groupes racialisés, autochtones et 2ELGBTQI+.

2)      Plusieurs participants avaient des opinions plutôt mitigées à l’égard de la GRC, ce qui a fait baisser leur niveau de confiance. Voici les opinions distinctes qui ont émergé :

·         Certains participants étaient plus enclins à faire confiance à des agents individuels de la GRC, mais se méfiaient généralement de la GRC en tant qu’institution. Ces participants ont vécu des expériences positives dans leurs interactions avec les agents de la GRC, expériences qui allaient à l’encontre de leurs opinions négatives préexistantes à propos de la GRC ou des histoires négatives véhiculées par les médias au sujet de la GRC.

·         Certains ont perçu un décalage entre leur propre expérience des relations avec la GRC et celle des membres des groupes en quête d’équité. Dans ces cas, les participants étaient tout à fait conscients que leur « privilège de personne de race blanche et de classe moyenne » se traduirait probablement par des résultats positifs, alors que ce ne serait pas le cas pour la majorité de ceux qui appartiennent à des groupes en quête d’équité. Le déclin de la confiance à l’égard de la GRC semble être le plus répandu au sein de ce groupe de participants qui ont développé une sensibilisation accrue à des questions telles que le profilage racial dans les services de police. Cette prise de conscience est en partie attribuable à la couverture médiatique de la Gendarmerie royale du Canada en particulier, et de la police en général.

·         Les délais d’intervention et l’efficacité de la résolution des crimes ont une incidence sur les niveaux de confiance à l’égard de la GRC. C’était particulièrement le cas pour les participants des zones rurales qui avaient peu confiance envers la capacité de leur détachement local de la GRC à répondre aux appels en temps opportun. Parallèlement, on a noté une opinion selon laquelle les détachements locaux faisaient « du mieux qu’ils pouvaient »; par conséquent, les participants étaient plus enclins à rejeter la responsabilité sur la « bureaucratie » et la « gestion » institutionnelles de la GRC.

·         Dans les discussions au Canada atlantique, la fusillade de masse de 2020 à Portapique (village de Nouvelle-Écosse) a été mentionnée comme un facteur d’érosion de la confiance à l’égard de la GRC dans une certaine mesure. Certains participants ont estimé que la gestion des conséquences par la GRC manquait de transparence et de responsabilisation. Pourtant, un sous-ensemble de ces participants accorde toujours un niveau de confiance sous-jacent aux agents locaux de la GRC, compte tenu de la complexité et de la difficulté des circonstances.

·         Un petit nombre de participantes faisaient généralement confiance à la GRC pour les protéger dans la plupart des situations. L’exception à cette règle était la capacité de la GRC à traiter les cas de harcèlement sexuel ou de violence domestique.

3)      De nombreux participants n’avaient pas d’opinion prononcée, mais avaient tendance à faire confiance à la GRC.

·         Souvent, cette opinion était basée sur l’absence d’expérience directe avec la GRC. Par conséquent, les participants n’avaient aucune raison de ne pas faire confiance aux agents pour remplir leur mandat de « servir et protéger ». Cela vaut aussi bien pour les personnes résidant en dehors des zones de services de police locaux relevant de la compétence de la GRC que pour celles qui y résident. Ou alors, dans ce dernier cas, les participants ont eu des interactions principalement positives avec les agents dans le passé. On observe une tendance à considérer que les incidents négatifs impliquant des policiers (p. ex., le profilage racial) sont le fait de quelques « pommes pourries ».

4)    Quelques participants ont manifesté une grande confiance à l’égard de la GRC.

·         Ce dernier groupe de participants s’est montré plus catégorique que le groupe précédent en ce qui concerne le niveau de confiance accordé à la GRC. Ces participants tendaient à être plus âgés et avaient appris dans leur enfance à respecter les agents de la GRC. Certains participants comptaient parmi les membres de leur famille élargie une personne qui fait partie de la GRC ou qui en a fait partie. Par conséquent, ils ont une perception positive de l’institution et lui font confiance.

Une organisation inclusive

De l’avis général, la GRC a encore beaucoup à faire pour devenir une organisation diversifiée et inclusive. Au-delà du manque perçu d’agents racialisés au sein de la GRC, la culture organisationnelle interne de la GRC a été jugée problématique par plusieurs participants qui faisaient moins confiance à la GRC en tant qu’institution. Les impressions des participants ont été influencées par ce qu’ils ont appris de la part de leurs amis policiers ainsi que par la couverture médiatique négative.

Lorsqu’on leur demande s’ils envisageraient personnellement une carrière au sein de la GRC, les participants ont tendance à répondre immédiatement par la négative. L’attitude du grand public à l’égard de la police s’est distinguée comme étant un obstacle potentiel à une carrière au sein de la GRC sous deux aspects :

·         Quelques participants ont été découragés par ce qu’ils ont perçu comme un environnement hostile dans lequel les policiers ne sont plus respectés par le public. Cette situation, associée à la surveillance accrue des agents par le public, les médias et les médias sociaux, a été citée comme un obstacle.

·         Les participants racialisés ont convenu qu’en tant qu’agents de la GRC, ils travailleraient dans un environnement public difficile, car ils estiment que de nombreux membres du public de race blanche ne sont pas prêts à voir des personnes de couleur en position d’autorité.

Améliorer la confiance à l’égard de la GRC

Un degré de cohérence élevé a été noté entre les régions et les publics quant à la manière dont la confiance du public à l’égard de la GRC pourrait être améliorée à l’avenir. Voici les thèmes que les participants ont mentionné :

·         Sensibilisation et engagement communautaire : augmenter le nombre de rencontres entre les agents de la GRC et le public dans des cadres conviviaux et moins intimidants.

·         Responsabilisation : une action rapide, décisive et forte à l’égard des employés posant des problèmes internes a été demandée pour aider à dissiper la perception de la culture de la GRC qui consiste à protéger ses membres.

·         Communication proactive et transparence : communication proactive sur l’incidence positive de la GRC sur les communautés dans les médias et les médias sociaux pour contrebalancer le discours négatif dominant.

·         Diversité et inclusion : nécessité d’aller au-delà de la perception des « embauches symboliques » et d’instiller une culture d’inclusion dirigée depuis le sommet de l’organisation, avec la formation, le soutien et les mesures de responsabilisation appropriée.

·         Prise de mesure concernant les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées : augmentation du niveau d’urgence et des mesures prises par la GRC.

·         Gestion des problèmes de santé mentale : formation, en particulier concernant la manière de désamorcer une situation de crise de santé mentale, et collaboration avec d’autres professions.

·         Soutien aux agents en matière de santé mentale : aider les agents à gérer les répercussions que leur profession provoque sur eux.

·         Pratiques de recrutement : présenter une variété de rôles, cibler les salons de l’emploi au sein des universités et rendre les critères d’admission plus stricts.

·         Formation professionnelle continue : formation continue pour les agents afin de réduire les mauvaises gestions des situations causées par la désensibilisation ou les mauvaises habitudes prises au fil du temps.

·         Visibilité, temps de réponse et efficacité opérationnelle : améliorer la visibilité des agents, octroyer davantage de ressources et accroître l’efficacité opérationnelle.