Attitudes et sensibilisation à la violence fondée sur le sexe chez les jeunes au Canada
Résumé
Préparé pour Femmes et Égalité des genres Canada
Nom du fournisseur : Environics Research
Numéro de contrat : 1W190-220202/001/CY
Valeur du contrat : 135 088,90 $
Date d'attribution du contrat : 14 décembre 2021
Date de livraison des services : 13 mai 2022
Numéro d'enregistrement : 064-21
Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Femmes et Égalité des genres Canada à l'adresse : FEGC.Communications.WAGE@fegc-wage.gc.ca.
This executive summary is also available in English.
Attitudes et sensibilisation à la violence fondée sur le sexe chez les jeunes au Canada
Préparé pour Femmes et Égalité des genres Canada
Nom du fournisseur : Environics Research
Mai 2022
Le présent rapport de recherche sur l'opinion publique présente les résultats d'un sondage réalisé par Environics Research pour le compte de Femmes et Égalité des genres Canada. Le projet de recherche s'est déroulé du 10 février au 10 mars 2022. La présente publication peut être reproduite à des fins non commerciales seulement. Il faut avoir obtenu au préalable l'autorisation écrite de Femmes et Égalité des genres Canada. Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec Femmes et Égalité des genres Canada à l'adresse : FEGC.Communications.WAGE@fegc-wage.gc.ca
Nº de catalogue : SW21-187/2022F-PDF
Numéro international normalisé du livre (ISBN) : 978-0-660-43456-8
This publication is also available in English under the title: Attitudes and Awareness of Gender-Based Violence Among Youth in Canada
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre des Femmes et de l'Égalité des genres, 2022
Résumé du rapport
Environics Research (Environics) a le plaisir de présenter à Femmes et Égalité des genres Canada le présent rapport, qui comprend les constatations tirées du sondage sur les attitudes et la sensibilisation à la violence fondée sur le sexe chez les jeunes au Canada.
Contexte et objectifs
La violence fondée sur le sexe (VFS) est un problème répandu et persistant partout au Canada. Plus de 11 millions de Canadiennes et de Canadiens ont été victimes de violence physique ou sexuelle à compter de l'âge de 15 ans, un nombre qui représente 38 % des femmes à l'échelle du pays (Source : Statistique Canada 2018 - Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés). La violence fondée sur le sexe peut prendre plusieurs formes, y compris la violence psychologique, physique et sexuelle ainsi que l'exploitation financière par une ou un conjoint, conjoint de fait ou partenaire amoureux, actuel ou ancien. Plusieurs segments précis de la population présentent un risque accru de subir de la violence fondée sur le sexe, et il y a lieu de penser que la pandémie de COVID-19 a entraîné une « pandémie fantôme » de VFS. Bien que cette forme de violence puisse toucher des personnes de tous âges, les données indiquent qu'il s'agit d'un problème particulièrement important chez les jeunes âgés de 14 à 24 ans (Source : Statistique Canada 2018 - Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés).
Cette étude a été menée dans le but d'orienter les efforts qui seront déployés pour sensibiliser la population à la violence fondée sur le sexe et pour modifier les mentalités au Canada contribuant aux inégalités de genre et à la violence fondée sur le sexe. Elle doit également servir à établir une mesure de la sensibilisation, des attitudes et des comportements dans le but d'évaluer l'incidence de ces efforts au fil du temps.
Le sondage se penche sur la sensibilisation, les attitudes et les comportements des jeunes Canadiennes et Canadiens à l'égard des sujets suivants :
- la violence fondée sur le sexe;
- la définition du consentement;
- le rôle des témoins, des amis et des membres de la famille dans la lutte contre la VFS et sa prévention;
- les rôles et les normes de genre, la diversité sexuelle ainsi que l'identité et l'expression de genre;
- l'égalité et l'équité entre les sexes;
- les caractéristiques sociodémographiques de la VFS, y compris l'origine ethnique, l'identité autochtone et l'identité de genre.
Méthodologie
Du 10 février au 10 mars 2022, Environics Research a mené un sondage en ligne de 15 minutes auprès de 2 002 Canadiennes et Canadiens âgés de 14 à 24 ans. Les personnes ayant répondu au sondage ont été sélectionnées à partir d'une liste de membres inscrits à un panel en ligne à participation volontaire. Puisqu'un échantillon provenant d'un panel en ligne ne constitue pas un échantillon probabiliste aléatoire, aucune estimation formelle de l'erreur d'échantillonnage ne peut être calculée.
Des quotas ont été établis au sein de la population générale en fonction de l'âge, du sexe et de la région de résidence des répondantes et des répondants. Les données définitives provenant de la population générale ont ensuite été pondérées de façon à ce que l'échantillon soit représentatif de la population canadienne en fonction des plus récentes données de recensement disponibles. De plus amples renseignements quant à la méthodologie utilisée pour la recherche se trouvent à l'annexe A du présent rapport.
Principales constatations
Connaissances générales
- Les jeunes au Canada considèrent la violence fondée sur le sexe comme un enjeu très préoccupant, quatre d'entre eux sur dix (40 %) se disant très préoccupés à ce sujet, à égalité avec les changements climatiques (un enjeu qui préoccupe grandement 38 % des personnes ayant répondu au sondage).
- Les jeunes Canadiennes et Canadiens connaissent aussi largement le terme « violence fondée sur le sexe » (77 % l'ont déjà entendu), mais ils ont en général du mal à le décrire au-delà de la définition la plus élémentaire de « violence commise à l'endroit d'une personne en raison de son sexe » (40 %).
- Les jeunes identifient plus facilement comme de la violence fondée sur le sexe les actes de violence physique et les menaces directes perpétrés par des hommes à l'endroit des femmes; ils s'entendent moins lorsqu'il est question d'autres types de violence, comme la violence psychologique ou l'exploitation financière, ou encore lorsque les victimes sont des hommes. Le niveau d'accord est inférieur en ce qui concerne les formes de violence non physique, comme l'exploitation financière, le partage de photos de nudité sans consentement et les tentatives de convaincre une personne d'avoir des relations sexuelles après un refus. L'impression que ces gestes ne constituent pas des exemples de violence fondée sur le sexe est généralement semblable dans tous les sous-groupes, et ne se limite pas aux auteurs probables.
- Bien qu'ils puissent avoir de la difficulté à définir ou à reconnaître la violence fondée sur le sexe en termes concrets, les jeunes Canadiennes et Canadiens sont néanmoins largement conscients qu'il s'agit d'un problème au Canada (73 %) et dans leur province ou territoire de résidence (67 %). À l'échelle locale et sur un plan plus personnel, les jeunes ont tendance à considérer la violence fondée sur le sexe comme un problème moins grave au sein de leur propre communauté, à l'école, au travail ou dans leur famille; cette différence s'explique par une distinction entre la connaissance du problème et l'expérience réelle de la violence fondée sur le sexe.
- La plupart des jeunes sont d'avis que le problème de la violence fondée sur le sexe s'est aggravé avec le temps (44 %) ou qu'il est demeuré inchangé (20 %), une constatation qui pourrait s'expliquer par la rapidité à laquelle change le discours public ayant mis en lumière les problématiques homme-femme au cours des dernières années. La façon dont les jeunes font l'expérience et parlent de la violence fondée sur le sexe aujourd'hui est très différente par rapport au passé; l'importance et l'omniprésence des espaces en ligne continuent de s'intensifier pour les jeunes, qui sont de plus en plus exposés à de nouvelles formes de violence fondée sur le sexe, comme la cyberintimidation et la « vengeance pornographique », qui n'existaient tout simplement pas pour les générations précédentes. En fait, lorsqu'on leur demande où la VFS est le plus susceptible de se produire, les jeunes mentionnent le plus souvent Internet (42 %).
- Tout au long de l'étude, on remarque que le niveau de préoccupation, de connaissance et de compréhension en matière de violence fondée sur le sexe est généralement plus élevé au sein des segments qui y sont les plus vulnérables à cette forme de violence, c'est-à-dire les femmes, les Autochtones, les personnes racisées et les personnes membres de la communauté des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers et bispirituelles (LGBTQ2).
- Une autre tendance digne de mention qui est observée tout au long de l'étude est la différence entre les jeunes adolescents âgés de 14 à 17 ans et les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans; les personnes les plus jeunes sont moins conscientes de la violence fondée sur le sexe que celles plus âgées et ont tendance à percevoir ce problème à la lumière de leur propre expérience, en mettant davantage l'accent sur l'école, la famille et l'Internet, comparativement aux jeunes adultes, qui tendent à penser que ce problème est plus répandu dans les lieux publics.
- Les jeunes des provinces de l'Atlantique sont en général plus conscients de la violence fondée sur le sexe et comprennent mieux cet enjeu, surtout par rapport aux jeunes de l'Alberta et du Québec.
Facteurs contributifs
- Les jeunes au Canada sont généralement en mesure de déterminer qui sont les victimes probables de violence fondée sur le sexe en fonction du genre ou de l'orientation sexuelle (c.-à-d., les femmes et les filles, les personnes trans, intersexuées et non binaires ou les membres de la communauté LGBTQ2), mais relèvent moins souvent les victimes probables en fonction d'autres facteurs de risque, comme l'identité raciale, l'identité autochtone, les problèmes de santé mentale ou les disparités socio-économiques. C'est particulièrement le cas chez les répondantes et répondants qui s'identifient comme hommes, comme Blancs ou comme hétérosexuels.
- Lorsqu'ils se penchent sur les facteurs contribuant au problème de la violence fondée sur le sexe, les jeunes accordent en général plus de poids aux attitudes individuelles (le sexisme, l'homophobie, le racisme et la culture de la violence), suivies par les problèmes individuels (la toxicomanie et la santé mentale) et, au dernier rang, les conditions socio-économiques (l'anxiété financière, la pauvreté et l'éducation). Ces constatations viennent mettre en évidence la perception générale selon laquelle le problème de la violence fondée sur le sexe est ancré dans les personnes qui la commettent, et non dans les conditions sociales.
Connaissance de Femmes et Égalité des genres Canada
- Bien que le niveau de familiarité avec Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC) soit généralement modeste chez les jeunes (36 % en ont entendu parler), le ministère est néanmoins considéré comme une source d'information digne de confiance, la moitié des personnes ayant répondu (53 %) affirmant qu'elles seraient portées à consulter le site Web à l'avenir et la majorité déclare qu'elle fait beaucoup ou un peu confiance aux renseignements sur la VFS qui proviennent de FEGC (76 %).
- Le niveau de familiarité avec FEGC est plus faible au sein de certains groupes potentiellement vulnérables à la violence fondée sur le sexe, y compris les femmes et les jeunes LGBTQ2.
Expériences en tant que témoins ou victimes de violence fondée sur le sexe
- Un jeune sur trois (35 %) déclare avoir été personnellement témoin de violence fondée sur le sexe au cours de sa vie, le plus souvent dans un lieu public (41 %) ou à l'école (38 %). Parmi les personnes ayant été témoins d'une telle situation de violence, la plupart disent avoir agi dans une certaine mesure, par exemple en offrant du soutien à la victime (47 %) ou en intervenant pour mettre fin à la situation (39 %).
- Un jeune sur quatre (27 %) révèle avoir personnellement été victime de violence fondée sur le sexe. Même si la VFS est plus souvent subie par les femmes et les jeunes LGBTQ2, les victimes au sein de ces groupes sont moins susceptibles de demander de l'aide que les hommes ou les personnes qui s'identifient comme hétérosexuelles.
- La police est la principale ressource vers laquelle les jeunes se tourneraient si une personne qu'ils connaissent était victime ou témoin de violence fondée sur le sexe. Toutefois, chez les personnes qui ont elles-mêmes été témoins ou victimes d'une telle violence, très peu se sont tournées vers la police pour obtenir de l'aide.
Consentement
- Il règne une certaine incertitude concernant la question du consentement dans un contexte sexuel. Bien que la plupart des jeunes conviennent que le consentement doit être accordé à chaque étape d'une relation sexuelle (79 %), des minorités assez considérables sont d'avis qu'il y a consentement en l'absence d'un « non » clair (31 %) ou de résistance physique (29 %). Ces perceptions, ainsi que d'autres opinions semblables au sujet du consentement, sont plus répandues chez les hommes et chez les personnes qui s'identifient comme hétérosexuelles.
Valeurs sociales
- La plupart des jeunes ont une mentalité progressiste en ce qui concerne les questions d'égalité entre les sexes et d'orientation sexuelle. Ils rejettent les énoncés favorables au patriarcat et aux familles traditionnelles et appuient les relations homosexuelles.
- La plupart des jeunes rejettent les idées selon lesquelles la violence peut être excitante et qu'il est acceptable pour les gens de réagir violemment pour soulager la tension, bien qu'une minorité considérable soit d'accord avec ces deux notions.
- La majorité des jeunes ne sont pas d'accord avec l'énoncé selon lequel le racisme appartient en grande partie au passé, et la plupart rejettent l'idée qu'il y a trop d'immigration. Ils sont toutefois plus divisés sur la question de savoir si les immigrants doivent s'intégrer.
- La plupart des jeunes sont en désaccord avec l'idée que leur destinée est déterminée d'avance, mais la moitié disent avoir de la difficulté à changer le cours des événements qui les touchent.
- Les jeunes qui ont été victimes de violence fondée sur le sexe ont tendance à accepter davantage la violence et la vision patriarcale de l'égalité entre les sexes. Ces jeunes se montrent également plus fatalistes et sont moins favorables à l'immigration.
Énoncé de neutralité politique et coordonnées
Par la présente, je certifie, en tant que cadre supérieur d'Environics, que les produits livrables sont entièrement conformes aux exigences du gouvernement du Canada en matière de neutralité politique, comme elles sont définies dans la Politique de communication du gouvernement du Canada et dans la Procédure de planification et d'attribution de marchés de services de recherche sur l'opinion publique. Plus particulièrement, les produits livrables ne font aucune mention des intentions de vote électoral, des préférences quant aux partis politiques, des positions des partis ou de l'évaluation de la performance d'un parti politique ou de son chef.
Derek Leebosh
Vice-président, Affaires publiques
Environics Research Group
derek.leebosh@environics.ca
416 820-1963
Nom du fournisseur : Environics Research Group
Numéro de contrat de SPAC : 1W190-220202/001/CY
Date du contrat initial : 14 décembre 2021
Valeur du contrat : 135 088,90 $
Pour de plus amples renseignements, veuillez écrire à l'adresse : FEGC.Communications.WAGE@fegc-wage.gc.ca