The impact of unemployment on health: a review of the evidence

Robert L. Jin, MD, MHSc, CCFP, FRCPC; Chandrakant P. Shah, MD, FRCPC; Tomislav J. Svoboda, MSc, MD

Canadian Medical Association Journal 1995; 153: 529-540

[résumé]


Paper reprints of the full text may be obtained from: Dr. Robert Jin, Workers' Compensation Board of British Columbia, Occupational Health Section, 6951 Westminster Hwy., Richmond BC V7C 1C6; fax 604 279-7697

Abstract

Objective: To review the scientific evidence supporting an association between unemployment and adverse health outcomes and to assess the evidence on the basis of the epidemiologic criteria for causation.

Data sources: MEDLINE was searched for all relevant articles with the use of the MeSH terms "unemployment," "employment," "job loss," "economy" and a range of mortality and morbidity outcomes. A secondary search was conducted for references from the primary search articles, review articles or published commentaries. Data and definitions of unemployment were drawn from Statistics Canada publications.

Study selection: Selection focused on articles published in the 1980s and 1990s. English-language reports of aggregate-level research (involving an entire population), such as time-series analyses, and studies of individual subjects, such as cross-sectional, case-control or cohort studies, were reviewed. In total, the authors reviewed 46 articles that described original studies.

Data extraction: Information was sought on the association (if any) between unemployment and health outcomes such as mortality rates, specific causes of death, incidence of physical and mental disorders and the use of health care services. Information was extracted on the nature of the association (positive or negative), measures of association (relative risk, odds ratio or standardized mortality ratio), and the direction of causation (whether unemployment caused ill health or vice versa).

Data synthesis: Most aggregate-level studies reported a positive association between national unemployment rates and rates of overall mortality and mortality due to cardiovascular disease and suicide. However, the relation between unemployment rates and motor-vehicle fatality rates may be inverse. Large, census-based cohort studies showed higher rates of overall mortality, death due to cardiovascular disease and suicide among unemployed men and women than among either employed people or the general population. Workers laid off because of factory closure have reported more symptoms and illnesses than employed people; some of these reports have been validated objectively. Unemployed people may be more likely than employed people to visit physicians, take medications or be admitted to general hospitals. A possible association between unemployment and rates of admission to psychiatric hospitals is complicated by other institutional and environmental factors.

Conclusions: Evaluated on an epidemiologic basis, the evidence suggests a strong, positive association between unemployment and many adverse health outcomes. Whether unemployment causes these adverse outcomes is less straightforward, however, because there are likely many mediating and confounding factors, which may be social, economic or clinical. Many authors have suggested mechanisms of causation, but further research is needed to test these hypotheses.


Résumé

Objectif: Revoir les preuves scientifiques qui associent chômage et bilan de santé négatif et les évaluer en fonction des critères épidémiologiques pour en déterminer la relation de causalité.

Sources des données: On a fait une recherche dans MEDLINE pour y trouver tous les articles pertinents contenant les termes MeSH «chômage», «emploi», «perte d'emploi», «économie» et un éventail de résultats de mortalité et de morbidité. On a effectué une recherche secondaire des références provenant des articles, des examens critiques ou des commentaires publiés relevés à la première recherche. Les données et les définitions du chômage proviennent de publications de Statistique Canada.

Sélection d'études: La sélection a porté sur les articles publiés dans les années 1980 et 1990. On a revu les rapports en anglais d'études générales (portant sur une population complète), comme les analyses de séries chronologiques, et les études de sujets individuels, par exemple, les études transversales, les études cas-témoins ou les études de cohortes. Au total, les auteurs ont examiné 46 articles qui décrivaient des études originales.

Extraction de données: On a cherché des renseignements sur l'association (le cas échéant) qu'il y avait entre le chômage et le bilan de santé, par exemple, le taux de mortalité, des causes spécifiques de décès, l'apparition de troubles physiques et mentaux et le recours à des services de soins de santé. On a extrait des renseignements sur la nature de l'association (positive ou négative), des mesures d'association (risque relatif, ratio de probabilité ou ratio de mortalité normalisé) et la tendance de la causalité (à savoir si le chômage a eu des conséquences négatives sur la santé, ou vice versa).

Synthèse des données: La plupart des études générales ont indiqué qu'il y avait une association positive entre le taux de chômage national et le taux de mortalité global et de mortalité imputables à des maladies cardiovasculaires et des suicides. Cependant, la relation entre les taux de chômage et les taux de mortalité par accident d'automobile peut être inverse. Les importantes études de cohortes fondées sur les données du recensement indiquent des taux plus élevés de mortalité global, de décès par suite de maladie cardiovasculaire ou de suicide chez les hommes et les femmes sans travail que chez les autres personnes occupées ou la population en général. Les travailleurs mis à pied à la suite d'une fermeture d'usine ont signalé un plus grand nombre de symptômes et de maladies que les personnes occupées; on a pu valider objectivement une partie de ces rapports. Les chômeurs sont sans doute plus susceptibles que les personnes occupées de consulter leur médecin, de prendre des médicaments ou d'être admis à un hôpital général. Une association possible entre le chômage et le taux d'admission à un hôpital psychiatrique se complique par d'autres facteurs institutionnels et environnementaux.

Conclusions: Évaluées sur une base épidémiologique, les preuves laissent croire qu'il existe une forte association positive entre le chômage et un grand nombre de résultats défavorables sur le plan de la santé. Reste à savoir si le chômage en est la cause, car il y a vraisemblablement de nombreux facteurs médiateurs et confusionnels qui peuvent être de nature sociale, économique ou clinique. Beaucoup d'auteurs ont proposé des mécanismes de causalité, mais d'autres recherches s'imposent pour vérifier ces hypothèses.


CMAJ September 1, 1995 (vol 153, no 5) / JAMC le 1er septembre 1995 (vol 153, no 5)