Journal de l'Association médicale canadienne 1995; 154 : 31-39
On peut obtenir des réimpressions du texte complet en s'adressant à : Dr. John F. Anderson, Provincial medical advisor, Adult Clinical and Addictions Services Branch, British Columbia Ministry of Health and Ministry Responsible for Seniors, 3rd floor, 1810 Blanshard St., Victoria BC V8T 4J1; fax 604 952-0808
Concept : Étude contrôlée randomisée effectuée entre le 1er déc. 1992 et le 31 déc. 1993.
Contexte : Pratiques non universitaires de soins primaires en Colombie-Britannique.
Participants : Cinquante-quatre médecins choisis au hasard dans un groupe de 100 médecins qui avaient prescrit des médicaments réglementés et dont le nombre d'ordonnances dépassait de plus de deux écarts types le nombre moyen d'ordonnances établies en 1992 à l'égard des médicaments en question. Tout médecin qui n'a pu participer a été remplacé par un participant tiré du groupe initial de 100 avant le début de l'étude. Cinq sujets n'ont pas terminé l'étude et n'ont pas été inclus dans l'analyse.
Interventions : Les participants ont été répartis au hasard entre trois groupes : ceux du premier groupe ont été informés par écrit qu'ils prescrivaient trop et ont participé à une activité d'éducation collective d'une journée. Ceux du deuxième groupe ont été informés par écrit seulement qu'ils prescrivaient trop et ceux du troisième groupe n'ont été l'objet d'aucune intervention et ne savaient pas que leurs habitudes de prescription avaient fait l'objet d'un avis spécial. Mesure des résultats : Nombre moyen d'ordonnances portant sur des analgésiques réglementés établies par médecin au cours des 6 mois qui ont précédé les interventions et des 6 mois qui les ont suivies.
Résultats : Les médecins du groupe qui ont participé à l'activité d'éducation ont établi en moyenne 33 % de moins d'ordonnances après l'intervention, tandis que ceux du groupe des participants qui n'avaient reçu qu'un avis écrit ont établi 25 % de moins d'ordonnances en moyenne après l'intervention. On n'a constaté aucun changement des habitudes de prescription chez les participants du groupe témoin. Les écarts au niveau des taux d'établissement d'ordonnances à l'égard d'analgésiques réglementés entre chaque groupe d'intervention et le groupe témoin étaient significatifs sur le plan statistique (p < 0,01). L'écart entre les taux d'établissement d'ordonnances des deux groupes visés par les interventions n'était pas significatif.
Conclusions : Des mesures d'éducation et des avis au sujet des pratiques d'ordonnance, ainsi que des avis seulement, ont réduit considérablement le nombre des ordonnances d'analgésiques réglementés. La rétroaction sur les habitudes de prescription d'ordonnance des médecins peut donc constituer un moyen pratique et moins coûteux que les interventions d'éducation pour réduire le nombre des ordonnances portant sur des analgésiques réglementés. Les résultats ne sous-entendent toutefois pas que l'avis est aussi efficace que l'éducation pour améliorer les soins d'ensemble fournis aux patients. Une étude de suivi qui permettrait de comparer la durée de l'effet des interventions d'éducation à celle de l'effet de l'avis seulement est justifiée.