Antenatal psychosocial risk factors associated with adverse postpartum family outcomes
Lynn M. Wilson, MD, CCFP; Anthony J. Reid, MD, MSc, CCFP; Deana K. Midmer, BScN, MEd, FACCE;
Anne Biringer, MD, CCFP; June C. Carroll, MD, CCFP; Donna E. Stewart, MD, FRCPC
Journal de l'Association médicale canadienne 1996; 154 : 785-799
Drs. Wilson, Reid, Biringer and Carroll and Ms. Midmer are assistant professors in the Department of Family and Community Medicine, and Dr. Stewart is professor in the departments of Psychiatry, Obstetrics and Gynecology, Surgery, Anaesthesia and Family and Community Medicine at the University of Toronto, Toronto, Ont. Dr. Stewart also holds the Lillian Love Chair of Women's Health at the Toronto Hospital, Toronto, Ont.
On peut obtenir des réimpressions du texte complet en
s'adressant à : Dr. Lynn M. Wilson, St. Joseph's Health Center, 30 the Queensway, Toronto ON M6R 1B5
Résumé
Objectif : Déterminer le degré d'association entre les facteurs de risque psychosociaux prénatals et les résultats nuisibles postpartum dans la famille, par exemple, agressions contre les femmes par leur partenaire, mauvais traitement aux enfants, dépression postpartum, problèmes matrimoniaux et maladie physique.
Sources de données : On a consulté MEDLINE, Cinahl, Famli, Psych Abstracts et la base de données d'Oxford sur les études périnatales pour y recenser les articles publiés entre le 1er janv. 1980 et le 31 déc. 1993 comportant les termes MeSH suivant : «depression, involutional», «child abuse», «child neglect», «domestic violence», «family», «marital adjustment», «family health», «newborn health», «child health», «physical illness», «social support», «psychological risk», «prediction», «risk factors», «obstetrics» et «prenatal care». On a aussi relevé d'autres articles provenant de bibliographies.
Sélection d'études : Des 370 articles trouvés à la recherche, on en a choisi 118 pour recension. Une étude était retenue si elle examinait l'association entre les facteurs de risque psychosociaux et les résultats recherchés. Les articles étaient rejetés si l'examen était de mauvaise qualité ou s'il comportait une ou plusieurs des caractéristiques suivantes : description insuffisante de l'échantillon, taux d'attrition élevé, absence de mesures normalisées des résultats, résultats hors du domaine d'intérêt ou ayant déjà été cités dans une étude antérieure.
Extraction de données : On a évalué la solidité des preuves apportées par chaque étude. On a ensuite attribué à chaque facteur de risque une note selon son degré d'association avec chacun des résultats postpartum. Il y a eu trois notes : catégorie A (données probantes de bonne qualité), catégorie B (données probantes de qualité moyenne) et catégorie C (aucune donnée probante claire). Des 129 facteurs de risque psychosociaux prénatals étudiés, on a jugé que 15 présentaient une association A avec au moins un des résultats postpartum.
Synthèse des données : Les mauvais traitements faits aux enfants et les agressions contre la mère par son partenaire présentaient une très forte corrélation (données probantes de catégorie A) avec un soutien social inexistant, de récents événements stressants dans la vie, un déséquilibre psychiatrique chez la mère et une grossesse non désirée. On a aussi relevé une forte association entre les mauvais traitements faits aux enfants et des antécédents de violence chez la mère ou son partenaire dans leur enfance respective, des mauvais traitement faits antérieurement à des enfants par le partenaire de la mère, une relation peu harmonieuse entre la mère et ses parents, une piètre estime de soi de la mère et une non-
participation à des cours prénatals. On a aussi associé les agressions contre la mère postpartum à des antécédents du même genre chez celle-ci, à l'absence de soins prénatals avant le troisième trimestre et à un problème d'alcool ou de drogue chez la mère ou son partenaire (données probantes de catégorie A). On a repéré une association de qualité moyenne (catégorie B) entre les mauvais traitements faits aux enfants et un niveau peu élevé de satisfaction ou d'adaptation à la vie matrimoniale, des agressions courantes ou passées contre la mère et des problèmes d'alcool ou de drogue chez la mère ou son partenaire. Des données probantes de catégorie B ont permis d'associer les agressions contre la mère à une piètre adaptation à la vie matrimoniale, à des attentes classiques au sujet du rôle des conjoints, à des épisodes de violence subis par la mère ou son partenaire pendant leur enfance respective et à une piètre estime de soi de la mère. On a constaté une très forte association entre la dépression postpartum et une mauvaise adaptation à la vie matrimoniale, de récents événements stressants dans la vie et une dépression antepartum (données probantes de catégorie A), mais on l'a aussi associée à une absence de soutien social, à des agressions contre la mère et à des antécédents psychiatriques chez la mère (données probantes de catégorie B). On a associé les problèmes matrimoniaux à une mauvaise adaptation à la vie matrimoniale avant la naissance et aux attentes classiques au sujet des rôles de l'homme et de la femme (données probantes de catégorie A), et on a corrélé une maladie physique à de récents événements stressants dans la vie (données probantes de catégorie B).
Conclusions : Les facteurs de risque psychosociaux au cours de la période prénatale peuvent entraîner une morbidité postpartum. Des recherches s'imposent pour déterminer si le dépistage de ces facteurs de risque peut déboucher sur des interventions qui amélioreront la situation familiale après une naissance.
| JAMC le 15 mars 1996 (vol 154, no 6) |
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